La première question abordée par M. M. est celle du degré d’hellénisation d’Isis, mesurée à travers les écrits arétalogiques et les productions iconographiques. Elle mérite une réponse nuancée, qui doit faire la part belle aux composantes authentiquement égyptiennes, et à la plasticité de la théologie égyptienne, sans exclure l’insertion de traits provenant des contacts noués avec les croyants grecs.
Le second volet de cette enquête tente de déterminer quels furent les cercles responsables de cette mutation que divers indices invitent à aller chercher du côté des milieux sacerdotaux de prêtres égyptiens hellénisés, et désireux de populariser leur déesse auprès de leurs maîtres et colons grecs. Souvent considérée comme alexandrine, l’Isis hellénisée paraît plutôt avoir été élaborée dans le creuset memphite, où ont cohabité cultures grecque et égyptienne, et dont le témoignage le plus connu est la “création” de Sarapis, le nouvel époux de la déesse égyptienne.