Type de formation
L’enseignement Objectif droits, qui s’inspire des programmes de street law, est actuellement proposé sur la base du volontariat à des étudiants de master 1 au cours de l’année universitaire.
Cet enseignement a pour principal objectif de renforcer les liens entre l’enseignement du droit et la réalité du monde socio-économique. Il comporte différentes étapes et vise à la fois à une réflexion conduite sur le sujet de l’intervention demandée, passant notamment par un travail de vulgarisation/simplification, et la création d’un support numérique pour accompagner la présentation lors de l’intervention.
Lors de cet enseignement les étudiants sont placés en groupe de deux ou trois et sont supervisés par des tuteurs qui sont eux aussi formés et accompagnés par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit.
L’enseignement comprend plusieurs temps de formation et réunions avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit :
- La formation des tuteurs en début de parcours a pour but la présentation de la Clinique et du projet mais aussi la formation des tuteurs à leur rôle de tuteur et l’initiation à la création d’un module pédagogique.
- La réunion d’accueil des tuteurs et étudiants en suivant a pour but de présenter le projet et de sensibiliser les participants aux questions de communication, notamment grâce à des exercices de mise en situation.
- La réunion de retour d’expérience avec les tuteurs est un moment consistant essentiellement en des échanges sur les différentes situations auxquelles ont été confrontés les tuteurs. Il s’agit d’un moment privilégié pour les tuteurs qui pourront partager librement leurs problèmes, questions et solutions.
- La réunion de bilan avec les tuteurs et les étudiants est le dernier temps de l’enseignement. Il s’agit d’une séance réflexive basée sur les expériences des tuteurs et des étudiants orientée par des questions préparées en amont par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit sur les étapes et les difficultés rencontrées lors de(s) intervention(s), les compétences développées lors de cette expérience ainsi que les améliorations possibles pour cet enseignement.
Cet enseignement est composé de trois temps forts et de plusieurs séances de travail qui prennent la forme de réunions de travail lors desquelles les étudiants et les tuteurs se réunissent en petites équipes (un tuteur et deux ou trois étudiants).
Type de formation
Analyse objective
De nombreuses cliniques juridiques dans le monde pratiquent des activités de « Street law » avec le plus souvent des thématiques particulières et des objectifs de justice sociale au profit de minorités. La Clinique du droit de Bordeaux n’a pas souhaité opérer de choix thématique particulier et les interventions des étudiants peuvent être réalisées sur n’importe quel sujet de société impliquant des notions juridiques.
Le choix a également été fait d’un encadrement impératif des étudiants par une équipe pédagogique composée notamment d’enseignants-chercheurs et non simplement par des membres d’associations ou des professionnels, dans la mesure où il s’agit d’un enseignement à part entière et non d’une simple action citoyenne. L’enseignement implique trois types de participants : les doctorants/tuteurs, les étudiants (généralement de master 1) et le public. Des groupes sont constitués avec un doctorant/tuteur et des étudiants qui entretiennent des relations particulières du fait de leur proximité (principe du tutorat). L’équipe pédagogique de la Clinique du droit supervise obligatoirement les travaux et l’organisation des interventions Objectif droits. Pour autant la place des enseignants-chercheurs, référents de cet enseignement, paraît encore insuffisante et l’objectif est désormais de renforcer leur rôle de supervision en fonction des spécialités de chacun et des disciplines mobilisées. Il est apparu impératif que ces enseignants-chercheurs soient clairement impliqués dès le début de l’enseignement.
Les séances d’enseignement impliquent différemment les participants. Certaines séances sont réalisées uniquement avec les doctorants/tuteurs et l’équipe pédagogique, d’autres uniquement avec les doctorants/tuteurs et les étudiants.
Un dialogue s’instaure pour affiner la demande issue de la société entre les groupes d’étudiants et l’auteur de la sollicitation (enseignant du secondaire, directrice du DU Tremplin par exemple), afin d’insérer l’intervention des étudiants dans le meilleur environnement possible. L’objectif est bien de proposer une intervention la plus adaptée au public cible dans la mesure où chaque intervention n’est pas interchangeable et que chaque contenu dépend à la fois du public et de l’auteur de la sollicitation. Tout dépend ainsi de la place qui sera réservée à l’intervention Objectif droits dans les enseignements en établissement secondaire : introduction, conclusion, complément d’ouverture d’un enseignement. Tout dépend de l’objectif de cette intervention : information impliquant des situations individuelles ou non, ouverture à la réflexion, orientation.
Il convient également de noter l’importance de la formation des doctorants/tuteurs à l’encadrement des étudiants réalisée avant la prise de contact avec les étudiants de master. Ce type de formation des doctorants émerge désormais à l’université mais demeure très en retrait, sachant que la plupart des vacataires, chargés de travaux dirigés ne reçoivent pas encore officiellement de formation en ce sens.
L’enseignement Objectif droits a fait l’objet de nombreuses réflexions (en retour d’expérience) et l’analyse a montré toute la richesse des interventions des étudiants pour le développement de leurs compétences. Ainsi il est particulièrement important pour les étudiants de bénéficier de contacts avec le monde extérieur à l’université et de réaliser quelle peut être la perception du droit par des non-juristes. La capacité d’adaptation des étudiants est également largement mobilisée lors des interventions. Au cours de ces interventions, un positionnement plus professionnel est attendu et les étudiants développent des compétences en termes d’expression orale, de modalités de transmission d’une information accessible, de réponse à des questions, d’articulation du discours oral avec l’utilisation d’un support numérique. Ils doivent produire une intervention dynamique, originale et compréhensible, susciter l’interactivité avec leur public. Ils sont enfin confrontés le plus souvent à d’autres spécialités juridiques que celles de leur master dès lors que les sujets sur lesquels ils sont sollicités n’entrent pas forcément dans une spécialité de master.
La plupart des étudiants de master 1 participant à Objectif droits sont volontaires (excepté ceux du master Criminologie et du master Droit des personnes et des familles qui ont intégré l’enseignement dans leur maquette). L’objectif de la faculté de droit et science politique est toutefois bien d’étendre l’intégration dans les maquettes de master 1 afin que cet enseignement soit reconnu à part entière (tant pour les étudiants sous forme d’ECTS que pour les enseignants-chercheurs).
Aspects subjectifs
Une première difficulté rencontrée pour Objectif droits tient à l’absence d’intégration de cet enseignement dans les maquettes de master excepté pour les masters Criminologie, Enjeux et techniques de droit social et Droit des personnes et des familles. Il demeure en effet difficile d’accompagner des étudiants qui même s’ils sont volontaires et donc motivés, se positionnent le plus souvent en tant que bénévoles. L’enseignement demeure une activité secondaire pour eux et les cours et enseignements traditionnels sont susceptibles de rapidement prendre le pas dans leur esprit. La notion de bénévolat et donc, d’une activité au profit d’autrui, est trop ancrée au détriment des intérêts que l’enseignement peut leur offrir individuellement. L’engagement et la responsabilité qui en découlent sont pour certains mal assimilés. Certains étudiants abandonnent ainsi en cours de route l’enseignement sans explication. Les étudiants peinent également à accepter les analyses critiques portées par l’équipe pédagogique et les doctorants/tuteurs sur leurs travaux et sur leur positionnement.
Il semble que la supervision renforcée par un enseignant-chercheur peut constituer une solution. Toute la question demeure de savoir quel doit être le degré d’implication de l’enseignant-chercheur, à quel moment il doit intervenir et si son rôle demeure cantonné aux aspects disciplinaires ou non. La responsabilisation des étudiants est plus étayée également lorsque le dialogue avec l’auteur de la sollicitation – l’enseignant du second degré par exemple – est approfondi et permet de cerner réellement ses attentes en lien avec les éléments du sujet méritant d’être exposés et débattus. Une réflexion à propos du public cible et de ses éventuelles particularités doit également être menée. C’est ainsi qu’une intervention auprès des étudiants du DU Tremplin (étudiants en exil) aurait mérité d’être bien mieux préparée. Il aurait fallu en effet expliquer aux étudiants cliniciens la spécificité du public, sa particulière vulnérabilité et la nécessaire adaptation de leur positionnement. La discussion récente entre un groupe d’étudiants et les responsables du programme PAUSE-Collège de France pour les chercheurs en danger a révélé que les étudiants pouvaient trouver de la motivation grâce à une meilleure communication et compréhension de leur rôle expliqué par les auteurs de la sollicitation. La rencontre doit avoir lieu dès le début de l’enseignement. Une des complexités de cet enseignement tient également au fait que la plupart des étudiants qui y participent ne sont pas issus de la même promotion de master. D’horizons divers, avec des emplois du temps différents, les étudiants peinent à créer un lien entre eux pour suivre cet enseignement. L’utilisation d’un Moodle commun, avec notamment un forum, permet de créer une certaine cohésion mais cela demeure limité. De nombreuses réunions ont lieu par visioconférence ce qui n’aide pas forcément à la cohésion. C’est la Clinique du droit et son équipe qui doit susciter cette cohésion et qui fait le lien entre l’auteur de la demande et les équipes d’étudiants cliniciens. Le doctorant/tuteur participe aussi par sa supervision des étudiants à cette cohésion mais son rôle demeure difficile à stabiliser. L’expérience des doctorants/tuteurs en termes d’encadrement est très inégale, y compris pour ceux qui réalisent des travaux dirigés. L’enseignement clinique implique un positionnement de l’enseignant-chercheur qui n’est plus du tout vertical et qui se traduit essentiellement par de l’accompagnement. Ce positionnement est certainement plus difficile encore à adopter pour un enseignant-chercheur junior que pour un sénior, la crainte d’un manque de légitimité et d’être mis en défaut sur certaines connaissances disciplinaires pouvant surgir. D’un point de vue de l’organisation de l’enseignement Objectif droits, il est possible de relever qu’à certaines périodes, la gestion est un peu lourde. Cette lourdeur tient à certaines modifications des thèmes d’intervention de la part des auteurs de la demande ou bien des publics cible (un établissement scolaire souhaite élargir le sujet, proposer l’intervention à des collégiens alors que la demande initiale intéressait un public de lycéens, proposer l’intervention à de plus nombreuses classes de l’établissement) et à fixer les dates d’intervention dans le calendrier universitaire. La Clinique du droit tente toujours de répondre au mieux aux demandes mais on demeure confronté à des sollicitations qui ne peuvent obtenir de réponse positive. Toutes ces lourdeurs dans l’organisation ne sauraient être palliées par une association plus étroite des enseignants-chercheurs référents à cet enseignement. Ces deniers ne peuvent en effet assurer toute l’organisation des séances et des liens avec les auteurs des demandes.
Temps forts de l’enseignement
Comme pour tous les autres enseignements cliniques, il est apparu nécessaire d’un point de vue méthodologique d’opérer un découpage chronologique et de regrouper les séances dans ce que l’on a nommé des temps forts. L’investissement des enseignants-chercheurs est plus important durant le temps 2, avec la lecture du script et les conseils pour reprendre certains aspects. Durant les autres temps, les étudiants cliniciens et leur tuteur travaillent davantage en autonomie. Grâce au doctorant/tuteur, le suivi se fait au fil de l’eau de façon individualisée. Il reste qu’une modification de la méthode et de l’investissement de l’enseignant-chercheur est en cours. L’intervention de l’enseignant-chercheur est à ce jour trop tardive dans la chronologie de l’enseignement et préparée de façon insuffisante. Certains enseignants-chercheurs peinent ainsi à comprendre à la fois leur rôle, les objectifs et les modalités de l’enseignement. Une intervention plus en amont – lors de la première et de la 2e séance – alors que les étudiants délimitent le sujet, réalisent leur recherche et en présentent les résultats, devrait permettre d’orienter plus facilement les étudiants. Il s’agirait également de les accompagner pour déterminer les points importants susceptibles d’être analysés et débattus. On devrait aussi laisser aux enseignants-chercheurs la possibilité de suivre davantage de séances y compris d’assister aux interventions elles-mêmes. L’intérêt des enseignants-chercheurs peut participer au renforcement de la motivation des étudiants. Reste simplement à articuler le rôle des enseignants-chercheurs avec celui des doctorants/tuteurs, et à articuler les emplois du temps des différents acteurs. L’utilisation des temps forts dans la chronologie de l’enseignement permet de dépasser la logique des séances en présentiel et de prendre en considération le travail des étudiants et des enseignants-chercheurs avant et après les séances.
Méthode et commentaire d’Objectif droits
par
Marie Lamarche, Sébastien Tournaux
Méthode
Commentaire de la méthode
Méthode élaborée par Emmanuelle Burgaud, Cécile Castaing, Marie Deramat, Marie Lamarche, Ludivine Limandas, Claudia Simon et Sébastien Tournaux dans le cadre du projet STEP (intégration de l’enseignement clinique dans les maquettes) avec l’appui de la MAPI – université de Bordeaux 2018-2022.
« Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque » (article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle)1.
Situation authentique collective : issue de la demande de la société
Dans l’enseignement clinique « Objectif droits », la situation authentique sur laquelle s’appuient les étudiants émane d’une demande de la société car ce sont des organismes extérieurs qui sollicitent la Clinique du droit afin d’aborder des éléments identifiés par ces derniers comme pouvant les intéresser. Il s’agit ainsi pour les étudiants d’aller à la rencontre d’un public cible (par exemple des élèves en établissement scolaire) en vue d’une présentation des aspects juridiques d’un thème de société.
Situation authentique collective : issue de la demande de la société
Le point de départ de l’enseignement est bien constitué par une situation authentique collective dès lors qu’il s’agit d’une demande, soit des établissements scolaires, soit d’organismes ou institutions (bibliothèques, associations, organismes sociaux comme DOMOFRANCE), soit de diplômes ou de programmes spécifiques (DU Tremplin, Université Bordeaux Montaigne2 qui accueille des étudiants en exil, Programme PAUSE-Collège de France pour les chercheurs en danger)3. La liste des institutions qui peuvent présenter une demande à la Clinique du droit n’est pas figée et l’objectif demeure de créer un réseau de partenaires susceptibles de solliciter des interventions sur des thèmes soit généraux et classiques (tels que les métiers du droit, l’organisation de la justice), soit plus spécifiques (tels que le droit des étrangers en exil). Les travaux des étudiants sont restitués directement à la société et les interventions impliquent des déplacements hors les murs de l’université. Les interventions suscitent des questions du public même lorsqu’elles sont réalisées en visioconférence comme c’est le cas pour le programme PAUSE (qui implique des chercheurs de la France entière). Ces interventions peuvent se faire de façon pluridisciplinaire avec des étudiants de différentes origines disciplinaires4. Elles peuvent aussi s’inscrire dans des programmes spécifiques tels que les « Cordées de la réussite – Métiers du droit »5 avec d’autres partenaires institutionnels. Le public est extrêmement varié : des élèves de primaire, des chercheurs, des citoyens en difficulté, des lycéens, etc.). L’enseignement a même été réalisé en lien avec le concours Lombois.
L’enseignement Objectif droits
L’enseignement Objectif droits
Action de « street law »6, actions citoyennes, c’est dans le cadre d’un partenariat, au départ informel et désormais encadré par une convention pluripartite, entre l’École nationale de la magistrature, le Centre d’accès au droit (CDAD), l’École d’avocats Aliénor et le Rectorat de l’Académie de Bordeaux, qu’est né l’enseignement que l’on appelle désormais « Objectif droits »7 à la Clinique du droit. Il s’agit pour des étudiants (éventuellement accompagnés par des auditeurs de justice et des élèves avocats) de transmettre une information juridique accessible à un public de non-juriste. Ce qui était initialement une activité débutée de façon artisanale avec quelques interventions en établissements d’enseignement primaire et secondaire, est devenu un véritable enseignement pour les étudiants avec des interventions devant des publics très variés.
Type de formation
L’enseignement Objectif droits, qui s’inspire des programmes de street law8, est actuellement proposé sur la base du volontariat à des étudiants de master 1 au cours de l’année universitaire9.
Cet enseignement a pour principal objectif de renforcer les liens entre l’enseignement du droit et la réalité du monde socio-économique. Il comporte différentes étapes et vise à la fois à une réflexion conduite sur le sujet de l’intervention demandée, passant notamment par un travail de vulgarisation/simplification, et la création d’un support numérique pour accompagner la présentation lors de l’intervention.
Lors de cet enseignement les étudiants sont placés en groupe de deux ou trois et sont supervisés par des tuteurs qui sont eux aussi formés et accompagnés par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit.
L’enseignement comprend plusieurs temps de formation et réunions avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit :
Cet enseignement est composé de trois temps forts et de plusieurs séances de travail qui prennent la forme de réunions de travail lors desquelles les étudiants et les tuteurs se réunissent en petites équipes (un tuteur et deux ou trois étudiants).
Type de formation
Analyse objective
De nombreuses cliniques juridiques dans le monde pratiquent des activités de « Street law » avec le plus souvent des thématiques particulières et des objectifs de justice sociale au profit de minorités. La Clinique du droit de Bordeaux n’a pas souhaité opérer de choix thématique particulier et les interventions des étudiants peuvent être réalisées sur n’importe quel sujet de société impliquant des notions juridiques.
Le choix a également été fait d’un encadrement impératif des étudiants par une équipe pédagogique composée notamment d’enseignants-chercheurs et non simplement par des membres d’associations ou des professionnels, dans la mesure où il s’agit d’un enseignement à part entière et non d’une simple action citoyenne. L’enseignement implique trois types de participants : les doctorants/tuteurs, les étudiants (généralement de master 1) et le public. Des groupes sont constitués avec un doctorant/tuteur et des étudiants qui entretiennent des relations particulières du fait de leur proximité (principe du tutorat). L’équipe pédagogique de la Clinique du droit supervise obligatoirement les travaux et l’organisation des interventions Objectif droits. Pour autant la place des enseignants-chercheurs, référents de cet enseignement, paraît encore insuffisante et l’objectif est désormais de renforcer leur rôle de supervision en fonction des spécialités de chacun et des disciplines mobilisées. Il est apparu impératif que ces enseignants-chercheurs soient clairement impliqués dès le début de l’enseignement.
Les séances d’enseignement impliquent différemment les participants. Certaines séances sont réalisées uniquement avec les doctorants/tuteurs et l’équipe pédagogique, d’autres uniquement avec les doctorants/tuteurs et les étudiants.
Un dialogue s’instaure pour affiner la demande issue de la société entre les groupes d’étudiants et l’auteur de la sollicitation (enseignant du secondaire, directrice du DU Tremplin par exemple), afin d’insérer l’intervention des étudiants dans le meilleur environnement possible. L’objectif est bien de proposer une intervention la plus adaptée au public cible dans la mesure où chaque intervention n’est pas interchangeable et que chaque contenu dépend à la fois du public et de l’auteur de la sollicitation10. Tout dépend ainsi de la place qui sera réservée à l’intervention Objectif droits dans les enseignements en établissement secondaire : introduction, conclusion, complément d’ouverture d’un enseignement. Tout dépend de l’objectif de cette intervention : information impliquant des situations individuelles ou non, ouverture à la réflexion, orientation.
Il convient également de noter l’importance de la formation des doctorants/tuteurs à l’encadrement des étudiants réalisée avant la prise de contact avec les étudiants de master. Ce type de formation des doctorants émerge désormais à l’université mais demeure très en retrait, sachant que la plupart des vacataires, chargés de travaux dirigés ne reçoivent pas encore officiellement de formation en ce sens.
L’enseignement Objectif droits a fait l’objet de nombreuses réflexions (en retour d’expérience) et l’analyse a montré toute la richesse des interventions des étudiants pour le développement de leurs compétences. Ainsi il est particulièrement important pour les étudiants de bénéficier de contacts avec le monde extérieur à l’université et de réaliser quelle peut être la perception du droit par des non-juristes. La capacité d’adaptation des étudiants est également largement mobilisée lors des interventions. Au cours de ces interventions, un positionnement plus professionnel est attendu et les étudiants développent des compétences en termes d’expression orale, de modalités de transmission d’une information accessible, de réponse à des questions, d’articulation du discours oral avec l’utilisation d’un support numérique. Ils doivent produire une intervention dynamique, originale et compréhensible, susciter l’interactivité avec leur public. Ils sont enfin confrontés le plus souvent à d’autres spécialités juridiques que celles de leur master dès lors que les sujets sur lesquels ils sont sollicités n’entrent pas forcément dans une spécialité de master.
La plupart des étudiants de master 1 participant à Objectif droits sont volontaires (excepté ceux du master Criminologie et du master Droit des personnes et des familles qui ont intégré l’enseignement dans leur maquette). L’objectif de la faculté de droit et science politique est toutefois bien d’étendre l’intégration dans les maquettes de master 1 afin que cet enseignement soit reconnu à part entière (tant pour les étudiants sous forme d’ECTS que pour les enseignants-chercheurs).
Aspects subjectifs
Une première difficulté rencontrée pour Objectif droits tient à l’absence d’intégration de cet enseignement dans les maquettes de master excepté pour les masters Criminologie, Enjeux et techniques de droit social et Droit des personnes et des familles. Il demeure en effet difficile d’accompagner des étudiants qui même s’ils sont volontaires et donc motivés, se positionnent le plus souvent en tant que bénévoles. L’enseignement demeure une activité secondaire pour eux et les cours et enseignements traditionnels sont susceptibles de rapidement prendre le pas dans leur esprit. La notion de bénévolat et donc, d’une activité au profit d’autrui, est trop ancrée au détriment des intérêts que l’enseignement peut leur offrir individuellement. L’engagement et la responsabilité qui en découlent sont pour certains mal assimilés. Certains étudiants abandonnent ainsi en cours de route l’enseignement sans explication. Les étudiants peinent également à accepter les analyses critiques portées par l’équipe pédagogique et les doctorants/tuteurs sur leurs travaux et sur leur positionnement.
Il semble que la supervision renforcée par un enseignant-chercheur peut constituer une solution. Toute la question demeure de savoir quel doit être le degré d’implication de l’enseignant-chercheur, à quel moment il doit intervenir et si son rôle demeure cantonné aux aspects disciplinaires ou non. La responsabilisation des étudiants est plus étayée également lorsque le dialogue avec l’auteur de la sollicitation – l’enseignant du second degré par exemple – est approfondi et permet de cerner réellement ses attentes en lien avec les éléments du sujet méritant d’être exposés et débattus. Une réflexion à propos du public cible et de ses éventuelles particularités doit également être menée. C’est ainsi qu’une intervention auprès des étudiants du DU Tremplin (étudiants en exil) aurait mérité d’être bien mieux préparée. Il aurait fallu en effet expliquer aux étudiants cliniciens la spécificité du public, sa particulière vulnérabilité et la nécessaire adaptation de leur positionnement. La discussion récente entre un groupe d’étudiants et les responsables du programme PAUSE-Collège de France pour les chercheurs en danger a révélé que les étudiants pouvaient trouver de la motivation grâce à une meilleure communication et compréhension de leur rôle expliqué par les auteurs de la sollicitation. La rencontre doit avoir lieu dès le début de l’enseignement. Une des complexités de cet enseignement tient également au fait que la plupart des étudiants qui y participent ne sont pas issus de la même promotion de master. D’horizons divers, avec des emplois du temps différents, les étudiants peinent à créer un lien entre eux pour suivre cet enseignement. L’utilisation d’un Moodle commun, avec notamment un forum, permet de créer une certaine cohésion mais cela demeure limité. De nombreuses réunions ont lieu par visioconférence ce qui n’aide pas forcément à la cohésion. C’est la Clinique du droit et son équipe qui doit susciter cette cohésion et qui fait le lien entre l’auteur de la demande et les équipes d’étudiants cliniciens. Le doctorant/tuteur participe aussi par sa supervision des étudiants à cette cohésion mais son rôle demeure difficile à stabiliser. L’expérience des doctorants/tuteurs en termes d’encadrement est très inégale, y compris pour ceux qui réalisent des travaux dirigés. L’enseignement clinique implique un positionnement de l’enseignant-chercheur qui n’est plus du tout vertical et qui se traduit essentiellement par de l’accompagnement. Ce positionnement est certainement plus difficile encore à adopter pour un enseignant-chercheur junior que pour un sénior, la crainte d’un manque de légitimité et d’être mis en défaut sur certaines connaissances disciplinaires pouvant surgir. D’un point de vue de l’organisation de l’enseignement Objectif droits, il est possible de relever qu’à certaines périodes, la gestion est un peu lourde. Cette lourdeur tient à certaines modifications des thèmes d’intervention de la part des auteurs de la demande ou bien des publics cible (un établissement scolaire souhaite élargir le sujet, proposer l’intervention à des collégiens alors que la demande initiale intéressait un public de lycéens, proposer l’intervention à de plus nombreuses classes de l’établissement) et à fixer les dates d’intervention dans le calendrier universitaire. La Clinique du droit tente toujours de répondre au mieux aux demandes mais on demeure confronté à des sollicitations qui ne peuvent obtenir de réponse positive. Toutes ces lourdeurs dans l’organisation ne sauraient être palliées par une association plus étroite des enseignants-chercheurs référents à cet enseignement. Ces deniers ne peuvent en effet assurer toute l’organisation des séances et des liens avec les auteurs des demandes.
Temps forts de l’enseignement
Comme pour tous les autres enseignements cliniques, il est apparu nécessaire d’un point de vue méthodologique d’opérer un découpage chronologique et de regrouper les séances dans ce que l’on a nommé des temps forts. L’investissement des enseignants-chercheurs est plus important durant le temps 2, avec la lecture du script et les conseils pour reprendre certains aspects. Durant les autres temps, les étudiants cliniciens et leur tuteur travaillent davantage en autonomie. Grâce au doctorant/tuteur, le suivi se fait au fil de l’eau de façon individualisée. Il reste qu’une modification de la méthode et de l’investissement de l’enseignant-chercheur est en cours. L’intervention de l’enseignant-chercheur est à ce jour trop tardive dans la chronologie de l’enseignement et préparée de façon insuffisante. Certains enseignants-chercheurs peinent ainsi à comprendre à la fois leur rôle, les objectifs et les modalités de l’enseignement. Une intervention plus en amont – lors de la première et de la 2e séance – alors que les étudiants délimitent le sujet, réalisent leur recherche et en présentent les résultats, devrait permettre d’orienter plus facilement les étudiants. Il s’agirait également de les accompagner pour déterminer les points importants susceptibles d’être analysés et débattus. On devrait aussi laisser aux enseignants-chercheurs la possibilité de suivre davantage de séances y compris d’assister aux interventions elles-mêmes. L’intérêt des enseignants-chercheurs peut participer au renforcement de la motivation des étudiants. Reste simplement à articuler le rôle des enseignants-chercheurs avec celui des doctorants/tuteurs, et à articuler les emplois du temps des différents acteurs. L’utilisation des temps forts dans la chronologie de l’enseignement permet de dépasser la logique des séances en présentiel et de prendre en considération le travail des étudiants et des enseignants-chercheurs avant et après les séances.
Frise de l’enseignement ( 1)11
Frise de l’enseignement
L’utilisation d’une frise permet d’avoir une vision d’ensemble de l’enseignement, de se situer dans la chronologie et de centraliser les ressources en fonction des étapes.
Objectifs pédagogiques
Tuteurs
Étudiants
Objectifs pédagogiques
Les objectifs pédagogiques intéressent les doctorants/tuteurs d’une part et les étudiants de master 1 d’autre part et éventuellement les élèves d’établissements secondaires.
S’agissant des doctorants/tuteurs, l’enseignement Objectif droits permet de les initier aux techniques de conception d’un module pédagogique adapté à un public cible. Parmi ces doctorants/tuteurs, certains assurent déjà des travaux dirigés en licence et master. Pour autant, ils ne reçoivent pas de formations formalisées aux méthodes pédagogiques et la formation – plus ou moins informelle – relève de la responsabilité de chaque chargé de cours. Il existe désormais une formation assurée par l’université de Bordeaux réservée aux maîtres de conférences nouvellement recrutés. Les formations proposées par l’École doctorale de droit portent essentiellement sur les aspects recherche du métier d’enseignant-chercheur mais s’ouvrent petit à petit aux apprentissages pédagogiques. L’intérêt de l’enseignement Objectif droits pour les doctorants est de bénéficier d’une formation appliquée, en situation authentique, in vivo avec des étudiants et un accompagnement de l’équipe de la Clinique du droit. Il s’agit également pour les doctorants/tuteurs d’apprendre que les méthodes d’enseignement sont très diverses et ne se limitent pas seulement à l’adoption de la posture traditionnelle verticale (que chacun peut reproduire peu ou prou à partir des enseignements qu’il a reçus). Il s’agit aussi de leur apprendre à fonder leur légitimité à partir du rôle qui leur est assigné en se départissant des arguments d’autorité. C’est aussi un apprentissage à la gestion des différentes dimensions d’un projet (gestion du temps, des ressources, des conflits, etc.). Le plus souvent, le doctorant/tuteur a appris à gérer son travail personnel mais sans forcément connaître les aspects collectifs de travaux de groupe tels que le partage d’informations, la transmission, l’écoute (même si la recherche collective devient un axe privilégié des activités des doctorants).
Pour les étudiants de master 1, les objectifs pédagogiques sont nombreux. Il s’agit tout d’abord de connaître et d’utiliser les techniques de travail collaboratif dans la mesure où les étudiants sont peu habitués à travailler en groupe de façon organisée et rationalisée et à fonctionner en mode projet. Les étudiants prennent trop souvent l’habitude d’opérer une répartition très cloisonnée des tâches et des axes de recherches12. Il s’agit également d’appréhender le droit afin de le rendre accessible pour un public de non initié. C’est en réalité relativement compliqué pour un étudiant de traduire la règle de droit, le système juridique dans un but d’accès au droit pour des profanes. Au fur et à mesure de leurs études, ils se sont acclimatés au langage juridique, de plus en plus en plus spécialisés en fonction de leur orientation disciplinaire et sont devenus de « petits spécialistes ». Il est alors difficile pour eux de se représenter le niveau de connaissance et de maturité des élèves en particulier et des publics cible en général. Pour autant, les étudiants sont finalement assez réactifs pour s’adapter en fonction des particularités du public. Une réserve toutefois peut être faite pour des publics cibles très spécifiques tels que les personnes de nationalité étrangère en exil ou en danger. L’empathie des étudiants a pu être source de certaines maladresses. Les difficultés ont été aussi exacerbées lorsque les étudiants sont intervenus en visioconférence et non en présentiel. Parmi les objectifs pédagogiques, l’identification des enjeux pratiques d’une problématique juridique est essentielle. Il est en effet rare de pouvoir sortir du contexte purement théorique d’une telle problématique13. Une telle immersion dans la réalité permet de comprendre que le droit ne répond pas à toutes les difficultés de la vie sociale et ne constitue pas « une boite à solutions », que les solutions juridiques sont parfois contraires aux intérêts des personnes. Il est important également que les étudiants réalisent qu’avant de pouvoir transmettre une information simplifiée, ils doivent connaître en profondeur leur sujet. C’est la condition à la fois du choix des notions importantes qui doivent être retenues et de la priorisation des sujets de réflexion. Quelle que soit la profession qu’ils choisiront par la suite, les étudiants devront toujours savoir trier les informations, les prioriser, les expliquer pour éventuellement convaincre dans le cercle professionnel malgré l’absence de connaissances juridiques de leurs interlocuteurs14. Les étudiants s’initient enfin aux techniques d’animation de groupe et à la gestion de projet, ce qu’ils n’ont pas l’occasion de faire durant leurs années de licence ou tout au moins pas de façon explicitement organisée15. Ils perçoivent souvent difficilement l’intérêt de ce type d’apprentissage à la fois durant leurs études et lorsqu’ils sont entrés dans le monde professionnel, faute de recul et d’analyse réflexive suffisants.
Objectifs sociaux
Objectifs sociaux
Dans la mesure où les interventions d’Objectif droits sont réalisées auprès d’un public de non spécialistes16, les objectifs sociaux se concentrent sur l’accès au droit, la compréhension de la règle de droit, l’effectivité de la règle de droit et l’orientation17. La réponse n’est pas individualisée et on suppose que l’intervention intéresse un ensemble de personnes. Contrairement à ce qui se pratique dans certaines cliniques juridiques, les interventions ne se font pas à l’attention d’un public discriminé – tels que les migrants ou les personnes LGBTQIA+18 – dans un objectif de justice sociale et d’aide militante. Même lorsque les interventions ont lieu auprès d’un public de personnes en situations difficiles, les interventions ne constituent que des informations et non pas du conseil. Il s’agit tout de même d’un accès au droit adapté en fonction du public cible (par ex. des collégiens de 5e), qui nécessite que l’on s’assure de sa réelle compréhension pour répondre à une attente. Il serait beaucoup plus difficile pour des professionnels du droit ou des enseignants-chercheurs de réaliser cette adaptation du langage du droit à des collégiens par exemple. L’objectif plus large est bien de faire entrer l’université et son savoir dans la société (science avec et pour la société) et ce, par l’intermédiaire des étudiants. Il faut ajouter que ce faisant, les étudiants participent également à l’orientation des élèves, notamment dans le cadre des interventions en établissements scolaires pour le programme « Cordées de la réussite – Métiers du droit », en partenariat avec l’École nationale de la magistrature, l’École des avocats Aliénor, la Chambre départementale des notaires de la Gironde et le Conseil régional des notaires de la Cour d’appel de Bordeaux19.
Travaux produits
L’ensemble des séances de l’enseignement permettent aux étudiants et aux tuteurs de produire une intervention comprenant une présentation orale dynamique et participative à destination d’un public cible ainsi qu’un support pédagogique numérique associé.
Travaux produits
Le premier support écrit produit par les étudiants est un « script » constitué à la fois des éléments de fond et du scenario de la présentation. Ce « script » qui fait en moyenne entre quinze et trente pages n’est pas exploitable en l’état. L’objectif de ce travail est d’envoyer un premier support à l’enseignant-chercheur référent qui devra le valider d’un point de vue disciplinaire. Le problème est que le rôle de l’enseignant-chercheur référent n’a pas été suffisamment formalisé dans la méthode parce qu’au départ ce rôle est demeuré extrêmement limité (un appel ponctuel à vérification du fond quand l’équipe administrative de la Clinique et le tuteur n’étaient pas certains de la qualité des informations transmises). L’enseignant-chercheur non intégré dès le début de l’enseignement (notamment lors de la séance 1 de « brainstorming ») peine à savoir ce que l’on attend de lui et dans quel objectif. Les étudiants ont pour leur part une vision négative de cette intervention qui arrive tardivement dans la chronologie de l’enseignement et qui peut les conduire à refaire une grande partie de leur travail. La qualité des « scripts » transmis aux enseignants-chercheurs est très hétérogène. Certains ne sont que de simples brouillons d’idées, d’autres optent pour une présentation très académique ce qui n’a pas beaucoup de sens par rapport à l’objectif de présentation à un public cible de non juristes et non universitaires. Cela étant pour l’équipe de la Clinique, le « script » est demeuré longtemps le seul moyen adéquat pour faire valider le fond par les enseignants-chercheurs. Le principal problème, au-delà du caractère tardif de cette intervention, tient au fait que ce « script » mêle à la fois des éléments de fond et des aspects formels de la scénarisation (jeux de rôles, quiz, simulation de procès, etc.). Il est alors très compliqué d’intervenir sur le fond sans détruire le scenario formel envisagé. L’objectif est désormais de renouveler le rôle de l’enseignant-chercheur et de l’intégrer dès les premières séances. Il convient également de séparer davantage les premières réflexions sur le fond, les éléments à transmettre qui relèvent de la discipline juridique et les éléments de forme qui ne doivent intervenir que lorsque les premiers éléments ont été validés. On devrait alors pouvoir envisager d’abandonner cette idée d’un « script » de nature hybride20. Les étudiants devraient pouvoir commencer par faire une sorte d’état des lieux des informations juridiques utiles pour ne se préoccuper dans un second temps que de la mise en forme et de la médiatisation. Définir les objectifs de la transmission d’information juridique avant de déterminer les moyens formels paraît plus efficace. Ce n’est que dans un second temps qu’un document de scénarisation/médiatisation pourrait ensuite être établi, sachant que l’imagination des étudiants est à ce stade sans limite : jeux, procès fictifs, quiz, théâtralisation, production artistique, affiches, emprunts aux séries télévisées. Il est possible de faire le lien entre cette imagination et les objectifs d’autonomisation des étudiants visée dans le cadre de l’ACOF (amélioration continue de l’offre de formation) et du programme New Deal21.
Le deuxième support est de nature numérique (généralement en utilisant l’application « Genially » qui permet des visuels très séduisants et interactifs) ( 2)22. Toutefois ce support ne résume pas toute l’information juridique qui sera transmise et ne peut se substituer à l’intervention23. Ce support numérique permet d’accompagner la présentation orale, de la dynamiser mais ne saurait être réutilisé en tant que tel pour n’importe quelle intervention d’un enseignant du secondaire. Dans les collèges et les lycées, ce qui est d’ailleurs privilégié, ce sont les interventions des étudiants avec la proximité que ces derniers peuvent avoir vis-à-vis des élèves de quelques années plus jeunes. Enfin, il faut rappeler que le contenu disciplinaire peut être trouvé par les enseignants du secondaire dans des ressources ad hoc24.
Déroulement détaillé des séances
Informations préalables
La communication autour du projet se fait dès le début de l’année universitaire. Un courriel est adressé aux tuteurs par l’intermédiaire de l’École doctorale droit25. Pour les étudiants il faut envoyer le mail à toutes les adresses de liste de diffusion de Master 1. L’appel à candidature est également relayé sur les réseaux sociaux de la Clinique du droit. Une communication plus personnelle des enseignants-chercheurs vers leurs collègues et tuteurs est aussi menée. La communication renvoie à la page du site de la Clinique du droit qui détaille le contenu du projet et les modalités d’inscription.
Le recrutement a lieu entre le 1e et le 15 septembre. Il se fonde sur un formulaire en ligne que les tuteurs et les étudiants doivent remplir en y renseignant leurs informations personnelles et leurs motivations pour participer au projet. Il existe deux formulaires différents pour mieux gérer les candidatures étudiantes et tuteurs. La sélection se fait sur la base de cette motivation, de la spécialité juridique du candidat en rapport avec celles des autres candidats et des sujets d’interventions pressentis. Un entretien téléphonique peut également être envisagé.
Une charte de participation à Objectif droits doit être remplie est retournée à l’équipe pédagogique de la Clinique du droit. Elle doit être jointe au mail indiquant l’acceptation de la candidature au candidat.
L’appel à candidature concernant les interventions a lieu dès le mois de juin de l’année précédente. Il se fait, pour les établissements scolaires, par le biais d’un appel à candidature diffusé par notre contact au Rectorat de Bordeaux. Une convention est en cours de formalisation pour lier les différents appels à candidatures dans le cadre de l’opération Action citoyenne (CDAD, EDA, ENM, Conseil régional des notaires et Clinique du droit). Dans le cadre de notre accord avec le programme PAUSE – Collège de France, l’appel à candidature passe par une prise de contact avec la responsable.
Un second appel à candidature de relance est envoyé tout début septembre.
Les candidatures peuvent aussi être le fruit d’une orientation, vers le projet Objectif droits, d’une demande d’associations ou de services administratifs en souhaitant recevoir une information juridique sur des thématiques adaptées à leurs propres publics.
La sélection des interventions est réalisée en fonction des candidatures reçues avant la date butoir. La sélection tient compte : des sujets, de la possibilité de croiser les sujets proposés par plusieurs établissements pour les réunir sur une seule thématique, du nombre de classes concernées dans le cas des établissements scolaires, de l’accessibilité logistique de la structure pour les tuteurs et étudiants, des spécialités des étudiants et des tuteurs sélectionnés.
La constitution des équipes est réalisée en fonction des spécialités juridiques des étudiants et tuteurs et en fonction des sujets des interventions.
Une case est insérée dans le formulaire d’inscription des étudiants pour exprimer leur envie de travailler ou non sur un thème qui sort de leur champ de spécialité. Ce choix est respecté dans la mesure du possible.
Déroulement détaillé des séances
Informations préalables
Si la communication auprès des étudiants se déroule facilement, le contenu de l’enseignement est assez peu lisible ab initio. La communication informelle entre les étudiants d’une promotion à l’autre fonctionne assez bien. Il conviendrait, et c’est l’objectif de la Clinique du droit, que cette communication soit assurée directement par la faculté de droit et science politique avec une véritable explication des objectifs, compétences, acquis d’apprentissage visés par l’enseignement (et non un simple renvoi vers le site de la Clinique du droit). Le recrutement serait bien évidemment également facilité si cet enseignement était valorisé par des ECTS. Cela étant, le nombre d’étudiants participant à Objectif droits varie considérablement d’une année sur l’autre (30 à 160 étudiants). La publicité opérée par les enseignants-chercheurs responsables ou intervenants dans les masters demeure le meilleur moyen pour inciter à l’inscription. De la même façon la sélection des tuteurs (doctorants ou étudiants de l’Institut d’Études judiciaires) est parfois difficile. Malgré l’intégration de 10 heures dans la formation doctorale par l’École doctorale de droit, au profit des doctorants participants, les compétences développées par les tuteurs ne sont pas suffisamment valorisées de façon explicite. La lecture d’un CV d’un doctorant ayant participé activement au tutorat des étudiants d’Objectif droits plusieurs années durant, a révélé que cette participation avait été simplement intégrée dans une partie « activités annexes », « vulgarisation du droit ». Dans les masters ayant intégré l’enseignement dans les maquettes, l’objectif est désormais d’accorder de véritables heures d’enseignement pour les doctorants participants.
Au-delà des partenaires, tels que le programme PAUSE du Collège de France ou le DU tremplin, l’appel à candidature pour les interventions, diffusé par le Rectorat de Bordeaux fonctionne relativement bien. Les réponses au questionnaire sont nombreuses mais doivent faire l’objet d’une sélection, non seulement en considération des demandes qui sortent du cadre des objectifs de l’enseignement ou des thématiques que les étudiants peuvent traiter, mais aussi en raison d’une trop forte demande par rapport au nombre d’étudiants et de tuteurs inscrits. L’articulation entre les demandes reçues par la Clinique du droit et le nombre d’étudiants inscrits pour Objectif droits à partir de septembre demeure également une difficulté, dans la mesure où il apparaît compliqué de répondre aux établissements scolaires et aux enseignants tant que l’on ne sait pas quel est le nombre d’étudiants susceptibles de participer.
Les spécialités juridiques des étudiants de master et leurs souhaits vont guider la constitution des équipes en lien avec les thèmes d’intervention. Pour autant, certains étudiants vont réaliser des interventions sur des thématiques qui sortent totalement de leur champ disciplinaire. Si cela peut rebuter les étudiants a priori, ils sont généralement contents a posteriori d’avoir exploré et travaillé dans une nouvelle discipline et ont conscience du fait que, professionnellement, ils seront rapidement confrontés à cette nécessité de sortir, au moins ponctuellement, de leur spécialité juridique.
La première formation des tuteurs (fin septembre-2h30)
La Clinique du droit met à disposition des tuteurs un espace Moodle dédié au projet ()26 comprenant une introduction rappelant la genèse du projet, une frise du déroulé du projet et des espaces dédiés à chacune des équipes décrivant les séances et le travail attendu ainsi qu’une boîte à outils proposant un grand nombre de fiches ressources.
Lors de la première partie de séance l’équipe pédagogique de la Clinique du droit présente sa structure ainsi que le projet Objectif droits. Pour ce faire elle s’appuie sur le Moodle et la frise de l’enseignement qui ont été spécialement conçus. Elle présente ensuite les espaces dédiés aux équipes.
Elle forme ensuite les tuteurs à appréhender le rôle de tuteur, rôle qui est attendu d’eux lors de ce projet. C’est l’occasion d’insister sur la triple focale (tuteur, étudiant et public principalement d’élèves) qui est la particularité de ce projet.
Enfin, il sera présenté aux tuteurs des clefs pour la création d’un module pédagogique. Cette partie ne se veut pas théorique et sera toujours liée au contenu des séances de l’enseignement.
L’outil Genially est présenté et spécialement la multitude de modèles permettant de dynamiser et de rendre ludique le module pédagogique.
Les tuteurs devront visionner le tutoriel de présentation Genially et se familiariser avec ce site internet ( Médias 1 et 2)27.
La temporalité
Il faut insister tout d’abord sur le fait que la temporalité des séances dépend de chaque groupe et qu’un rétroplanning est réalisé à partir de la frise. Cela étant, l’enseignement implique globalement une séance tous les mois avec un peu plus d’espacement en temps de partiels. La frise demeure un indicateur et le tuteur conserve la maîtrise de cette temporalité avec la possibilité d’ajouter une séance ou de regrouper deux séances en s’adaptant aux besoins des étudiants et à leur avancement. Reste que l’équipe de la Clinique du droit surveille, en renseignant un tableau et en utilisant les dépôts de devoirs sur Moodle, à ce que les dates indiquées ne soient pas trop dépassées. Une difficulté provient du fait que les étudiants qui composent les équipes sont issus de masters différents avec des emplois du temps différents. À l’inverse, lorsque l’enseignement devient obligatoire dans un master – comme le master criminologie – l’organisation des séances s’en trouve facilitée.
Le suivi et la gestion des différentes séances demeurent très chronophages pour l’équipe de la Clinique du droit confrontée à un emploi du temps très fluctuant et des étudiants parfois versatiles dans leur engagement pour un enseignement non intégré dans les maquettes de leur diplôme. L’énergie déployée s’accentue lorsque les tuteurs ne jouent pas réellement leur rôle dans leurs relations avec l’équipe de la Clinique du droit. Cette dernière n’est en effet pas censée rencontrer les étudiants en dehors de la première séance (en septembre-octobre) et en juin (pour un bilan). Toute la réussite de l’enseignement repose sur l’efficacité du travail du tuteur qui peut ne pas informer l’équipe de la Clinique de l’avancement des travaux des étudiants. Pour améliorer la transmission d’information, un « reporting » a été institué qui implique un compte rendu déposé sur Moodle pour chaque séance. La question demeure désormais de savoir s’il ne faudrait pas fixer des dates de séances à l’avance avec un planning imposé plutôt que d’accepter la fixation de dates de séance en séance28. À défaut, il faudrait insérer des dates limites. Ce qui a très bien fonctionné dans le cadre de l’enseignement obligatoire pour les étudiants de master criminologie, ce sont des séances communes pour tous les groupes de la promotion. Tous les étudiants étaient présents et avaient connaissance de ce qui était travaillé dans les autres groupes. Cela a permis de partager l’information, les résultats des recherches, les interrogations et difficultés méthodologiques. Cela a permis également de maintenir la motivation des équipes tout au long de l’année.
Il convient également de souligner que les difficultés d’emploi du temps et les incertitudes pour fixer les dates des séances tiennent également à la détermination des dates d’interventions auprès des publics cibles (établissements scolaires, programme PAUSE, etc.). L’équipe de la Clinique du droit doit ainsi articuler les propositions de dates des partenaires extérieurs avec les disponibilités des étudiants ce qui est là encore relativement chronophage et fastidieux. Il conviendrait certainement de pouvoir fixer les dates d’interventions très en amont avec les partenaires extérieurs ce qui permettrait de réaliser un véritable rétroplanning. Des dates déterminées dès la rentrée universitaire de septembre et durant des périodes non dédiées aux examens seraient la solution que la Clinique du droit souhaiterait retenir. Des interventions en février, mars, seraient idéales par rapport au calendrier universitaire et à l’inscription dans la durée de cet enseignement (il convient que ce dernier ne s’inscrive pas dans une durée trop longue pour ne pas « perdre » les étudiants en route).
La première formation des tuteurs
Avant la première séance à proprement parler, une première réunion a lieu, de formation des tuteurs par l’équipe de la Clinique du droit. Il s’agit d’investir les tuteurs de leur rôle en leur donnant les clés de leur accompagnement. Cette formation initialement très axée sur un contenu pédagogique théorique, sous l’impulsion de l’ingénieur de formation a été allégée. Reste que le rôle du tuteur n’est pas perçu par tous de la même façon et sera envisagé par la suite de façon plus ou moins active par chacun. La capacité de chaque tuteur à véritablement organiser le travail de son groupe d’étudiants demeure variable et le fait que l’équipe de la Clinique du droit prenne le relais en cas de défaillance n’aide pas à la responsabilisation du tuteur.
La réunion d’accueil (tout début octobre-1h30)
Les tuteurs présentent aux étudiants leur rôle de tuteur dans le projet Objectif droits.
La Clinique du droit présente un module de formation sur la communication interpersonnelle au sein d’un groupe avec des exercices de mise en situation.
La séance se termine par un temps de conclusion et de rappel de l’engagement collectif sur le long terme. Il est également nécessaire d’insister sur le fait qu’à la moindre difficulté, absence, abandon, la communication demeure primordiale.
Les tuteurs prendront contact avec les étudiants de leur groupe pour prévoir la date, l’heure et le lieu de la première séance de travail.
La réunion d’accueil
Une deuxième réunion d’accueil permet à l’équipe de la Clinique du droit de présenter aux étudiants, l’enseignement et le rôle des tuteurs ( Média 4)29. C’est à cette étape que les étudiants se rencontrent avec leur tuteur, qu’ils prennent connaissance des outils à leur disposition (Moodle, logiciel de présentation ludique) et qu’ils peuvent commencer à organiser leur travail. Il serait peut-être judicieux de fusionner ces deux réunions préalables et de présenter dans le même temps aux tuteurs et aux étudiants, les objectifs de l’enseignement, son déroulement, les méthodes pédagogiques et les rôles de chacun.
La séance 1 – Brainstorming (autour du 5 octobre)
Les tuteurs devront préparer la séance, si besoin en se servant de la fiche outils « Préparation et animation de séance » dédiée, insérée dans la boîte à outils sur Moodle ( Document 1)30. Cette étape se renouvellera pour chaque séance.
Le tuteur exposera ainsi les très nombreuses possibilités qu’offre le logiciel Genially. Il renverra au tutoriel de présentation (cf. Médias 1 et 2).
Le groupe effectuera ensuite un brainstorming au cours duquel il convient de penser à la fois au fond du sujet en mobilisant les connaissances personnelles et à la forme de l’intervention, aux types d’activités qui pourraient être mises en œuvre en fonction du thème.
En fin de séance, le groupe se mettra d’accord sur les moyens de communication, la création d’un espace de partage de documents, etc.
Enfin, le groupe s’accordera sur la date et le lieu de la prochaine séance de travail et sur le travail à réaliser entre les deux séances.
Le tuteur devra rédiger le compte rendu de cette première séance de travail et le déposer sur Moodle afin que les étudiants puissent s’y référer. Une fiche outils est disponible en support sur Moodle ( Document 2)31.
Il devra également créer les outils de collaboration choisis.
Il lui reviendra d’étudier les programmes scolaires du niveau de l’intervention ou le niveau du public adulte pour contextualiser et adapter l’intervention. La fiche outil « 2_Fiche Outils – Informations générales sur les sources » doit aussi être lue pour être présentée aux étudiants ( Document 3)32.
Enfin, le tuteur préparera la séance suivante en s’aidant si besoin de la fiche outils « 1_Fiche Outils – Préparation et animation des réunions ».
Étudiants
Les étudiants devront faire des recherches sur ce qui relève du sujet et réfléchir à la forme que pourrait prendre l’intervention, guider le brainstorming précédemment réalisé. Ils s’aideront de la fiche outils « 2_Fiche Outils – Informations générales sur les sources » ainsi que la fiche « 4_Fiche Outils – S’organiser et travailler en groupe » ( Document 4)33 pour entamer des recherches et un travail efficace et de qualité. Ils veilleront à visionner la vidéo de présentation de Genially et à se rendre sur le site internet pour se familiariser à la diversité de modèles (5_Vidéo – Tutoriel 1 Genially). Ils liront la fiche « 3_Fiche Outils – Compte rendu réunion » car le compte rendu de la séance prochaine sera réalisé par l’un d’eux.
La séance 1 – Brainstorming
La première séance est consacrée à un brainstorming sur le sujet pour les étudiants accompagnés de leur tuteur. Cette activité implique que le sujet soit déjà connu des étudiants et des tuteurs en amont de la séance et que les différentes parties prenantes aient fait connaissance (à l’occasion de la réunion d’accueil). Durant ce brainstorming, il est important de montrer la dynamique de l’enseignement et le caractère ludique que doit revêtir l’intervention finale auprès du public cible pour être en mesure de capter l’attention de ce public. Il est également nécessaire de faire prendre conscience aux étudiants de la facilité de réalisation de cette intervention en plusieurs séquences grâce à la diversité des outils (logiciel Genially notamment). Comme le brainstorming porte sur le fond et sur la forme, il est très apprécié des étudiants qui perçoivent bien toutes les potentialités du sujet et de son traitement. Reste qu’il serait possible de davantage structurer la séance (en laissant moins de liberté aux tuteurs), notamment en s’inspirant de l’interrogation « QQOQCP »34.
La séance 2 – Restitution des premières recherches et idées d’activités (autour du 20 octobre)
Le tuteur commencera la séance par une restitution aux étudiants des points importants des programmes scolaires ou de la situation du public cible, ainsi que des règles à respecter concernant les sources pour des recherches de qualité. Pour les interventions en milieu scolaire il est tout à faire possible de prendre contact avec l’enseignant pour savoir comment il compte intégrer l’intervention dans le programme scolaire.
Le groupe fera un point sur les premières recherches individuelles. Chaque étudiant fera un exposé individuel du résultat de ses recherches tant sur le fond que sur les activités pertinentes découvertes sur Genially.
Ensuite, le groupe entier entamera une discussion à partir de ces restitutions et tâchera de faire des liens entre les résultats des recherches de chacun. Ainsi, le groupe pourra dégager de grandes thématiques qui structureront le sujet et permettront une répartition du travail pour des recherches plus approfondies.
Enfin, le groupe s’accordera sur la date et le lieu de la prochaine séance de travail et sur le travail à réaliser.
À partir de cette étape, les étudiants ont la responsabilité des comptes rendus. Ils devront donc le déposer sur Moodle afin que l’ensemble du groupe puisse s’y référer.
Ils devront en outre faire des recherches plus approfondies sur la ou les thématiques attribuées en fonction de la répartition décidée.
Ils devront également affiner leurs choix quant à l’activité ou aux activités prévue(s).
La séance 2 – Restitution des premières recherches et idées d’activités
La deuxième séance est consacrée à la restitution des résultats des premières recherches et permet également aux étudiants de faire part de leurs idées d’activités (médiatisation de leur intervention devant le public cible). On retrouve ici la question déjà abordée précédemment d’un lien trop rapide entre le fond et la forme. Il ne s’agit pas en l’état actuel de la méthode d’un enseignement pour lequel on commencerait par déterminer l’information juridique à transmettre pour ensuite réfléchir à la scénarisation de la transmission de cette information. Le fond et la forme se co-construisent de façon concomitante en fonction des demandes des établissements ou des organismes partenaires et de l’idée de scénarisation qui peut être suggérée par la demande (par exemple, demande d’un procès fictif). Ce mélange du fond et de la forme conduit par ailleurs à inscrire le travail de recherche et de restitution des résultats sur deux séances (1 et 2). Les étudiants sont en effet invités à présenter une première fois les résultats de leurs recherches en séance 1 puis une deuxième fois en séance 2, ce qui peut conduire à une certaine inefficacité (ou une redondance selon l’importance du travail initial de recherche initial). Il est envisagé de concentrer les résultats de la recherche sur cette deuxième séance en écartant tous les aspects formels pour les réserver pour des séances ultérieures. Cela permettrait ainsi d’harmoniser l’avancée de chaque groupe dans les travaux.
La séance 3 – Élaboration du plan (autour du 10 novembre)
L’objectif de cette séance est d’avancer dans la structuration de l’intervention en aboutissant à un plan général. Celui-ci sera forcément structuré différemment en fonction du format et de l’ampleur de(s) l’activité(s) que le groupe souhaitera proposer.
Dans un premier temps, les étudiants exposeront de manière individuelle les résultats de leurs nouvelles recherches. Après discussion, l’objectif sera de retenir les éléments qui feront ou non partie de l’intervention. Il faudra alors élaborer un plan général (les titres des parties) à partir des grandes thématiques dégagées la séance précédente et des discussions sur les résultats des recherches approfondies. Une grande partie pourra être constituée d’une grande activité.
Ces parties seront réparties entre les étudiants.
Il sera rappelé aux étudiants de garder en tête les éléments qui ne seront finalement pas intégrés au plan. Ce sont des aspects intéressants et concernent bien le sujet. Ils seront toujours utiles pour mieux comprendre le sujet et être plus à l’aise en cas de question hors-champ le jour de l’intervention.
Le tuteur exposera à l’équipe ce que l’on attend du groupe lors de la prochaine séance en abordant la notion de plan détaillé et celle d’acquis d’apprentissage.
Le groupe s’accordera donc sur le travail à faire et sur la date et le lieu de la prochaine séance de travail.
Les étudiants ont réalisé le compte rendu de séance de travail et devront le déposer sur Moodle afin que le groupe puisse s’y référer.
Les étudiants devront élaborer un plan détaillé dès lors que le plan général a été choisi. Il s’agira d’élaborer le découpage des sous-parties. Il faudra ensuite déterminer les notions à aborder et la manière de les exposer (une explication + un exemple ou un quizz ou une vidéo etc.) ainsi que l’ordre des développements. Il faudra vérifier que les notions à retenir pour le public sont bien mises en valeur et que la présentation permet bien de parvenir à ce résultat. Une même vérification concernant l’intégration dans le programme scolaire le cas échéant s’imposera.
Les étudiants retourneront sur le site Genially pour revoir les activités et les possibilités de modèle afin d’accompagner les activités. Ils visualiseront le tutoriel sur l’utilisation de Genially pour en parler en groupe la séance suivante en cas de difficulté de manipulation du site.
La séance 3 – Élaboration du plan
La séance 3 est consacrée à l’élaboration d’un plan détaillé qu’ils doivent finaliser pour construire le scenario. Il s’agit donc davantage d’un plan de scénarisation et de médiatisation que d’un plan concernant l’information juridique (le fond). Une répartition entre les différentes parties se fait au sein du groupe, à charge pour le tuteur de vérifier que la cohérence demeure dans l’articulation des parties. Cette répartition constitue une exception parmi les enseignements cliniques. Pour tous les enseignements en effet, il est imposé aux étudiants de travailler en groupe et de ne pas se répartir les questions35. Une des conséquences de cette répartition est que les résultats des travaux deviennent propres à chaque étudiant sans aucune perméabilité36. Cette méthode de travail, très individuelle à ce stade, n’a pas été choisie de façon très consciente. Il s’agissait peut-être à l’origine de simplifier ou bien d’une pratique imposée par l’une des personnes en service civique à la Clinique du droit, sans réelle réflexion. Il est envisagé à l’avenir de reprendre une méthode de travail plus collaborative.
Le rôle du tuteur consistant à insister sur les acquis d’apprentissage visés pour le public cible est essentiel durant cette séance37. Il est également très important que la transmission se fasse en s’adaptant au niveau du public cible. Les étudiants parviennent facilement à s’adapter à ce niveau en raison d’une proximité d’âge qui rend les choses très aisées (durant l’intervention l’accueil positif des élèves/du public cible sera un facteur favorisant cette aisance et cette adaptation au niveau).
Pour les tuteurs, le positionnement vis-à-vis des étudiants (et du public cible) sera parfois plus complexe à équilibrer. S’il s’agit de doctorants, le risque peut être que les tuteurs instaurent une distance comme ils peuvent le faire durant les travaux dirigés. Il est important de leur rappeler cette posture d’accompagnant qui ne leur fait pas perdre leur légitimité ni à l’égard des étudiants, ni à l’égard du public cible.
À cette étape de l’enseignement, la question peut se poser de provoquer une rencontre en visioconférence entre les étudiants, le tuteur et l’établissement (ou l’organisme) à l’origine de la demande afin d’ajuster les interventions à la demande, de discuter de la délimitation des sujets, du type de classe (s’il s’agit d’établissements scolaires) ou des particularités du public cible et des points éventuellement sensibles à aborder ou non. Cette rencontre serait plus efficace que les échanges de mails entre l’équipe de la Clinique du droit et les partenaires. Elle peut d’ailleurs être envisagée beaucoup plus en amont (après la première réunion d’information et le choix des thèmes par les groupes d’étudiants). L’expérience a montré que pour le programme PAUSE – Collège de France, la rencontre entre les étudiants et les responsables du programme a permis d’affiner la demande d’intervention, d’échanger sur les particularités du public cible (les chercheurs en danger), ses attentes et ses préoccupations. On peut également noter un renforcement de la responsabilisation des étudiants vis-à-vis de leur engagement, grâce à la perception de la demande.
La séance 4 – Préparation à la rédaction du script (autour du 5 décembre)
L’objectif de cette séance est de finaliser tout ce qui doit l’être pour être prêt à la rédaction du script de l’intervention.
Après une restitution individuelle de plans détaillés, le groupe discutera de la construction à retenir. Il faudra bien vérifier que tous les éléments importants à retenir pour le public ont bien été abordés et font l’objet d’activités cohérentes à l’échelle de l’intervention (cf. acquis d’apprentissages).
Il faudra ensuite aborder ensemble les modèles de Genially repérés par chacun pour ses activités. Ce sera le moment d’évoquer d’éventuelles difficultés de prise en main sur Genially. En fonction des échanges il pourra être dès à présent déterminé un ou plusieurs modèle(s) définitif(s) du Genially qui servira à l’intervention.
Le tuteur insistera bien sur les enjeux de la vulgarisation/simplification en fonction du public ciblé par l’intervention. C’est un élément important à prendre en considération avant de débuter la rédaction du script.
Les étudiants réalisent le compte rendu de séance de travail et devront le déposer sur Moodle afin que le groupe puisse s’y référer.
Les étudiants devront rédiger le script de l’intervention, c’est-à-dire le contenu de leur intervention. Cela concerne tant les explications que les activités. C’est à ce stade qu’ils prévoiront par exemple, pour un quizz, la rédaction des questions et des réponses, pour un débat, les termes de la question d’ouverture posée, pour un jeu sérieux la rédaction des règles du jeu etc. L’utilisation de Genially en parallèle est recommandée comme guide de ce qui est facilement réalisable ou non.
Ce script devra être déposé sur Moodle afin que le tuteur, l’équipe pédagogique de la Clinique du droit et/ou l’enseignant-chercheur référent puissent le lire et transmettre leurs remarques. Ce dépôt devra intervenir impérativement au moins 5 jours avant la séance 5.
Les étudiants visionneront le tutoriel 2 d’utilisation de Genially « 6_Vidéo – Tutoriel 2 Genially » pour s’entraîner à la prise en main du logiciel et anticiper d’éventuelles difficultés (cf. Média 2).
Tuteurs
Si le nom du modèle Genially et des pages à intégrer le cas échéant a été déterminé, le tuteur pourra utiliser le formulaire « Choix modèle Genially » rangé dans la boîte à outils et le déposer sur Moodle pour que l’équipe pédagogique de la Clinique du droit ouvre le Genially.
Le tuteur visionnera également le tutoriel 2 d’utilisation de Genially « 6_Vidéo – Tutoriel 2 Genially ».
Il lira la grille d’observation de l’intervention disponible dans la boîte à outils « 7_Fiche Outils – Grille d’observation » qu’il présentera aux étudiants lors de la prochaine séance ( Document 5)38.
La séance 4 – Préparation à la rédaction du script
La séance 4 est dédiée à la préparation de la rédaction de ce que l’on appelle le « script » qui est finalement une forme de construction de l’intervention qui nécessite d’aménager les éléments à transmettre avec une certaine cohérence et une originalité permettant de capter l’attention du public et de créer une interactivité ( Média 5)39. Une discussion est amorcée à partir des productions interséances de chacun des étudiants. Le tuteur vérifie que le projet d’intervention répond bien, dans sa construction et son contenu, à l’analyse réalisée antérieurement des acquis d’apprentissage visés. Son adaptation au contexte et au public cible est vérifiée. Des rectifications et des modifications sont envisagées si nécessaire, l’objectif étant de tout caler pour que le script puisse être réalisé à l’issue de la séance 4. Pour certains groupes d’étudiants, le recours au logiciel « Genially » peut être décidé lors de cette séance, si ce support numérique doit être intégré dans les activités qui structurent l’intervention. Cette séance se situe généralement au mois de décembre mais de façon plus tardive pour certains groupes d’étudiants. Tout dépend en effet de plusieurs facteurs (place des examens dans le cursus, capacité des tuteurs à mobiliser les groupes d’étudiants en tenant compte des contraintes personnelles), dès lors que l’enseignement ne s’inscrit pas de façon régulière dans l’emploi du temps des étudiants. Il convient d’être très attentif (ce que ne fait pas toujours l’équipe de la Clinique du droit) à ce que l’écart dans les avancées entre les groupes ne se creuse pas trop. Souvent, c’est à cette période que les dates d’interventions auprès des publics cibles commencent à être déterminées. Ces interventions par le passé ont pu se dérouler de la mi-mars à fin juin. Cette différence de temporalité peut avoir une incidence sur le rythme de travail de chaque groupe (les étudiants et les tuteurs laissant filer le temps si l’intervention leur paraît lointaine). L’objectif de la Clinique du droit est désormais de limiter l’enseignement dans le temps (septembre à fin mars) et de fixer les dates d’intervention auprès du public dès le mois de septembre afin d’éviter l’effet d’étirement (et d’essoufflement). Si les séances sont elles-mêmes plus cadencées et prévues de longue date, des dates butoirs permettent de gagner en efficacité (cela vaudra spécialement pour la rédaction du script et sa validation par les enseignants-chercheurs).
Des difficultés ont été soulevées s’agissant de la rédaction du script et du contenu attendu avant validation par l’enseignant-chercheur. Une première question concerne la présentation formelle. Devait-on exiger une présentation académique du sujet pour la soumission à validation ? Ou bien peut-on imaginer que la présentation du script adopte une écriture avec un ton et des tournures de phrases adaptés au public (qui intègre par exemple déjà les questions qui pourraient être posées au public) ? On retrouve ici la question de la distinction entre le fond et la forme et celle de savoir qui, parmi les différents intervenants à cet enseignement, valide l’aspect pédagogique (c’est-à-dire l’adaptation et la médiatisation du contenu scientifique) ? Il est apparu au fil des années nécessaires de ne pas se contenter de regarder rapidement les grandes lignes des scripts et d’intégrer davantage l’enseignant-chercheur en charge d’un groupe dans tous les aspects (sur le fond et sur la forme), en lui demandant de valider à la fois le fond de l’intervention, les informations d’ordre juridique à proprement parler et le scenario de médiatisation avec les supports (tel que la présentation Genially). Reste à savoir ensuite comment articuler ce rôle de l’enseignant-chercheur et celui du tuteur. Il n’en demeure pas moins que des présences plus nombreuses de l’enseignant-chercheur aux différentes séances (et spécialement à cette séance n° 4) nous paraissent désormais essentielles pour éviter les tâtonnements et les incompréhensions et pour renforcer la motivation des étudiants. Pour le Master Criminologie, la séance n° 4 a lieu en réunissant tous les groupes d’étudiants de la promotion et les tuteurs. Cette formation plénière permet un véritable moment d’échanges entre les étudiants, les tuteurs et le ou les enseignants-chercheurs. Mieux la séance se déroule et plus le travail interséances sur la rédaction du script est facilité.
La séance 5 – Préparation de la présentation (fin janvier)
L’objectif de cette séance est de finaliser le script incluant les activités afin d’entamer ensuite la médiatisation du contenu, via le Genially et la préparation d’éventuelles mises en scène.
Après une présentation des scripts, il conviendra de procéder aux éventuelles modifications à réaliser en fonction des commentaires de l’équipe pédagogique de la Clinique, l’enseignant-chercheur référent, du tuteur et des autres membres du groupe.
La médiatisation pourra ensuite être commencée. Le tuteur expliquera les enjeux de la médiatisation (dynamique, fluidité, accessibilité, interactivité etc.). Le groupe tranchera alors pour le modèle Genially qui conviendra le mieux ainsi que des pages rapportées d’autres modèles à y ajouter (cf. tutoriel Genially) si cela n’a pas encore été fait. L’équipe évoquera les éventuelles difficultés de prise en main de Genially. Ils détermineront l’organisation du travail à prévoir.
L’équipe prendra un moment pour lister les besoins logistiques pour la réalisation de l’intervention (ordinateurs, vidéoprojecteurs, documents à faire passer au public en amont, etc.).
Le tuteur présentera la grille d’observation fournie par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit. Cette grille servira à évaluer la réalisation des interventions afin d’y préparer d’ores et déjà les étudiants : vitesse de la parole, vocabulaire employé, gestuelle, etc.
Le tuteur déposera rapidement sur Moodle le nom du modèle Genially et des pages à intégrer le cas échéant au moyen d’un formulaire présent dans la boîte à outils « 8_Formulaire – Choix modèle Genially ». Il déposera également la liste des besoins logistiques dressée selon le modèle de formulaire également présent dans la boîte à outils.
Il se préparera pour faire une petite introduction de présentation de l’intervention.
Il préparera des questions à poser aux étudiants lors de leur présentation afin qu’ils puissent s’exercer dans des conditions les plus proches de celles de leur intervention.
Il contactera la Clinique du droit afin de vérifier que le matériel nécessaire listé sera bien disponible en utilisant le formulaire « 10_Formulaire – Besoins et informations logistiques ».
Comme les étudiants, il déposera sur Moodle le formulaire « 11_Formulaire – Informations personnelles » renseigné.
Étudiants
Les étudiants en charge du compte rendu de la séance de travail devront le déposer sur Moodle afin que le groupe puisse s’y référer.
Les étudiants déposeront également les scripts mis à jour sur Moodle.
Ils réaliseront une première version du Genially tout en s’entraînant pour la première simulation d’intervention. Les animations telles que mise en scène, quizz, etc. doivent être préparées.
Les étudiants prépareront des questions à poser aux lors de la présentation afin de se préparer mutuellement et de bien connaître l’ensemble de l’intervention.
Ils déposeront sur Moodle le formulaire « 10_Formulaire – Informations personnelles » renseigné.
La séance 5 – Préparation de la présentation
La séance 5 est consacrée à la préparation de la présentation. Après la rédaction de leur script, les étudiants ont reçu les remarques des enseignants-chercheurs et les éventuelles demandes de modification. Soit ces ajustements ont déjà été réalisés, soit les étudiants débutent la séance par ces modifications. En tout état de cause, le travail sur le fond est acquis, les étudiants maîtrisent les informations juridiques qu’ils auront à transmettre. C’est à ce moment-là, et peut-être dans le futur uniquement à partir de ce moment-là, que le travail de médiatisation prend le pas pour les séances à venir : choix des supports (modèles Genially), rappel des enjeux de la présentation en fonction du public notamment. À ce sujet, il apparaît nécessaire dans l’avenir de professionnaliser les tuteurs sur les méthodes et les impératifs de la médiatisation des sciences40. Une grille d’observation est présentée aux étudiants par les tuteurs pour les guider pendant leurs entraînements. Il convient au cours de cette séance, durant laquelle la question d’un réel travail de groupe ne se pose pas (il s’impose du fait des activités), d’insister sur les consignes et les procédures pour accéder à un modèle de Genially. La présence d’un membre de l’équipe de la Clinique paraît également importante pour commencer à envisager les aspects de logistique (formuler les besoins en termes de matériel par exemple auprès de l’établissement dans lequel aura lieu l’intervention). Elle permet aussi de rappeler les différentes étapes à suivre car on s’est aperçu que toutes les consignes présentes sur le Moodle dédié n’étaient pas forcément lues par les étudiants.
La séance 6 – Simulation de l’intervention (fin février)
Le groupe se chronométrera. Les membres du groupe veilleront à poser les questions qu’ils avaient préparées.
Le tuteur veillera à remplir la grille d’observation (7_Fiche Outils – Grille d’observation) pour faire un retour complet, essentiel aux étudiants et à lister toutes les modifications à effectuer sur le Genially comme sur la partie orale et les activités.
Les étudiants continueront à s’entraîner pour la réalisation de l’intervention tout en prenant en compte les remarques qui ont pu être faites.
La séance 6 – Simulation de l’intervention et séance 7 – Entraînement final
La séance 6 permet de réaliser une simulation de l’intervention et la séance 7 un entraînement final. Des adaptations de l’intervention peuvent être ainsi réalisées entre les deux séances. La grille d’observation créée par l’équipe de la Clinique du droit doit permettre au tuteur de repérer les points positifs et les points à améliorer. Pour autant, il n’est pas certain que cette fiche soit réellement utilisée et que le tuteur prenne toujours conscience des qualités et des défauts de l’intervention, dès lors qu’il n’est pas forcément lui-même formé à intervenir devant un public de non-juriste. Il a donc été décidé qu’un membre de l’équipe de la Clinique du droit devait être présent lors de ces séances lorsque les interventions ont lieu pour nos partenaires du programme PAUSE – Collège de France et DU Tremplin, devant un public présentant des spécificités41 ( Document 742). L’expérience montre toutefois que même au sein de l’équipe de la Clinique du droit, selon les personnes recrutées, il peut exister des compétences inégales pour assurer l’accompagnement pour ces séances de simulation et d’entraînement. Là encore, la présence d’un enseignant-chercheur aux côtés du tuteur, pourrait être une solution à privilégier.
La séance 7 – Entraînement final (au moins une semaine avant l’intervention)
La séance 8 – Réalisation de(s) l’intervention(s) (mars à juin)
La séance 8 – Réalisation de(s) l’intervention(s)
La séance 8 est consacrée à la réalisation des interventions par les étudiants, accompagnés par les tuteurs. Ces interventions se font sur plusieurs demi-journées afin d’être répétées. Il est possible de procéder à des adaptations entre chaque intervention sur les conseils du tuteur (en termes de temps ou d’amélioration de certaines activités qui ont été plus ou moins bien reçues). L’organisation de ces interventions est extrêmement chronophage pour l’équipe de la Clinique du droit : il convient de caler les derniers détails, de vérifier les supports d’intervention, de finaliser la procédure des ordres de mission avec frais pour chaque étudiant, d’accompagner les étudiants dans l’organisation de leurs déplacements qui peut se faire sur tout le territoire de l’Académie de Bordeaux. Cette organisation se fait normalement en partenariat avec les tuteurs mais ceux-ci sont parfois très attentistes par rapport à ces aspects non scientifiques de l’enseignement. Pour les interventions réalisées en partenariat avec le programme PAUSE ou le DU Tremplin, le chargé de mission Objectif droits de la Clinique assiste impérativement aux interventions afin de veiller aux respects par les étudiants des consignes. Un retour d’expérience est demandé à chaque groupe afin de faire un bilan.
Le bilan (début à mi-juin, à l’issue des interventions de toutes les équipes)
Aucune préparation n’est attendue des tuteurs et des étudiants. L’équipe pédagogique de la Clinique du droit aura préparé des questions pour évaluer l’enseignement.
Dans un premier temps, l’équipe de la Clinique du droit et les tuteurs se réunissent pour procéder à une analyse réflexive. Les étudiants, dans un deuxième temps, rejoindront la réunion. La séance se termine par un dernier temps entre les étudiants et l’équipe pédagogique de la Clinique du droit.
Le bilan
Une dernière séance qui peut se faire en visioconférence, permet de faire un bilan d’évaluation de l’enseignement du point de vue des participants. Ce bilan organisé en trois temps pour une liberté de parole (les tuteurs seuls, les tuteurs et les étudiants, les étudiants seuls) permet de transmettre les retours des établissements et partenaires et d’envisager chaque année des améliorations dans l’organisation. À ce jour, les enseignants-chercheurs ne participent pas au bilan et n’ont pas de retours sur les interventions. C’est un point que la Clinique du droit souhaiterait modifier.
Modification du déroulé des séances
Depuis la rédaction de la méthode Objectif droits et grâce à la rédaction de ce commentaire, nous avons au cours de l’année universitaire 2022-2023, restructuré les séances et leur déroulé pour davantage de clarté. Ce sont désormais 6 séances qui sont réalisées avant l’intervention des étudiants, qui distinguent plus clairement les différentes étapes de la construction, sur le fond et sur la forme.
La nouvelle frise intégrée dans le Moodle ( 3)43 permet de visualiser ces étapes (avec une première période de travail sur le fond et une seconde période correspondant à la scénarisation et à la médiatisation).
Évaluation des étudiants
L’évaluation formative (non sanctionnée par une note) s’effectue d’une séance à l’autre.
Dans le cadre d’un enseignement obligatoire, l’évaluation sommative comprend une note pour l’investissement de l’étudiant attribuée par les tuteurs (40 %), une note pour la présentation numérique également attribuée par les tuteurs (30 %) et une note pour la qualité de l’animation de séance attribuée par l’organisme demandeur (30 %).
Évaluation
L’évaluation des étudiants dans le cadre d’Objectif droits pose des problèmes similaires à ceux que l’on rencontre dans d’autres enseignements cliniques44. Cette évaluation ne se fait, à ce jour, que pour les étudiants inscrits dans un master qui a intégré l’enseignement dans sa maquette (ce qui est le cas du Master Criminologie pour Objectif droits, du master Droit des personnes et des familles, du master Enjeux et techniques de droit social et du master Culture juridique). Si elle est prévue – au travers d’une grille critériée, mêlant évaluation collective et évaluation individuelle – elle demeure donc pour l’instant à la marge. Les compétences disciplinaires peuvent être évaluées de façon assez classique au travers de la rigueur scientifique du fond de l’intervention. En revanche pour les compétences transverses, l’évaluation demeure plus délicate si on demeure lié aux critères d’évaluation académique traditionnelle. Il convient également de noter que l’intervention de la structure destinataire de l’intervention dans l’évaluation demeure aléatoire.
Compétences et acquis d’apprentissages visés
Tuteurs
Compétence 1 : mettre en place une méthode d’enseignement en adoptant un rôle de tuteur
Acquis d’apprentissages liés :
Compétence 2 : gérer un projet impliquant différents acteurs
Acquis d’apprentissages liés :
Étudiants
Compétence 1 : construire et animer une intervention sur un thème donné
Acquis d’apprentissages liés :
Compétence 2 : informer et transmettre des connaissances juridiques à un public non initié
Acquis d’apprentissages liés :
Compétence 3 : mener un projet en équipe restreinte
Acquis d’apprentissages liés :
Compétences et acquis d’apprentissage visés
L’équipe de la Clinique du droit a souhaité mettre en avant tout d’abord les compétences et acquis d’apprentissages visés par l’enseignement Objectif droits au profit des tuteurs, à la fois pour les doctorants pour qui bénéficient de 10 heures de formation doctorale et pour les étudiants de l’Institut d’Études judiciaires. Il conviendrait à l’issue de l’enseignement et de la mission de tutorat, lors du bilan avec les tuteurs de mettre l’accent sur les compétences développées au cours de leur expérience afin qu’ils puissent en témoigner dans le cadre de la rédaction de leur curriculum vitae et au cours d’entretiens de recrutement. Cette analyse réflexive peu pratiquée à l’issue des enseignements dispensés en travaux dirigés pourrait être menée à l’issue du tutorat d’Objectif droits et permettrait de valoriser l’expérience.
Un même témoignage de l’expérience et des compétences développées par les étudiants au cours de l’enseignement Objectif droits peut être effectué. Les interventions réalisées auprès d’un public de non initiés permettent en effet réellement de mettre en avant des compétences spécifiques peu développées par les étudiants durant leur cursus et particulièrement importantes dans la vie professionnelle. L’objectif est en effet de pouvoir rendre accessible des informations juridiques (et un raisonnement) sans pour autant perdre en qualité et rigueur scientifique. Cette capacité d’adaptation au public est essentielle pour un juriste qui doit faire preuve de pédagogie dans son discours.
Éléments indicatifs de structure de maquettes de diplômes
Les éléments définis ci-dessous ont été élaborés à partir d’expériences d’intégration d’activités cliniques au sein des maquettes de certains masters. Ils sont donc donnés à titre indicatif et peuvent varier en fonction du master concerné.
Éléments indicatifs de structure de maquettes de diplômes
La mesure des temps consacrés par les étudiants comme par les enseignants à l’enseignement Objectif droits est délicate, d’abord parce que ce temps est variable selon les sujets et le besoin d’accompagnement des étudiants, ensuite parce qu’il s’inscrit mal dans les référentiels horaires traditionnellement utilisés à l’université. D’une manière générale, les quantifications forfaitaires réalisées sont empreintes de pragmatismes, destinées à être acceptées par la gouvernance dans les cadres restreints de la soutenabilité financière et administrative. Pour les enseignants-chercheurs, il a été décidé à la Clinique du droit de les faire « bénéficier » d’une 1 HTD par thème d’intervention (pris en charge sur fonds propres par la Clinique du droit et en s’inspirant de la pratique mise en œuvre au Service d’information juridique consistant à comptabiliser une 1 HTD pour deux dossiers). Pour les tuteurs, s’ils sont doctorants, leur participation à l’enseignement est intégrée dans la formation doctorale dispensée par l’École doctorale de droit (10 HTD). Pour autant, s’ils sont vacataires chargés de travaux dirigés par ailleurs, il est possible, s’ils prennent en charge un nombre important de groupes (comme c’est le cas dans le Master Criminologie qui prévoit l’enseignement clinique dans sa maquette), d’intégrer cet enseignement dans leur service (selon leur statut). La charge de l’accompagnement pouvant être particulièrement lourde, la décision a été prise d’accorder 15 HTD aux deux doctorants vacataires qui suivent les groupes d’étudiants du Master Criminologie. Reste à intégrer dans les maquettes des autres masters l’enseignement Objectif droits afin d’harmoniser la prise en considération de cet enseignement dans le cursus des étudiants et de valoriser l’investissement, les compétences acquises sous forme d’ECTS.
ANNEXES
L’ensemble des documents est disponible et téléchargeable sur le Moodle Objectif droits45 (). Figurent notamment plusieurs fiches outils, mises à la disposition des étudiants et des tuteurs, pour les aider dans l’avancée du travail. Ces fiches sont les suivantes :
Notes
Comment citer
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