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Méthode et commentaire de la Recherche en actions

L’enseignement Recherche en actions

La Recherche en actions telle qu’elle est aujourd’hui mise en œuvre à la Clinique du droit est proposée à des étudiants de master et s’adosse à une situation authentique collective.

Type de formation

L’enseignement Recherche en actions s’appuie sur le travail d’un groupe constitué d’une dizaine d’étudiants et d’un ou deux enseignants-chercheurs. Cette modalité implique que le travail ne soit pas « cloisonné ».

Il est indispensable que les étudiants soient en mesure de s’approprier l’ensemble des données de la recherche, afin que tous développent un socle commun de compétences et que le travail produit présente une véritable cohérence et ne constitue pas une mosaïque peu harmonieuse. L’effort de mise en commun permet aussi d’éviter la perte de données qui seraient délaissées par des étudiants n’ayant pas initialement travaillé sur certaines d’entre elles, parce qu’il y a toujours une propension à ce qu’ils s’intéressent davantage aux données qu’ils ont trouvées eux-mêmes plutôt que celles recherchées par les autres membres du groupe.

L’un des vecteurs les plus efficaces pour cette appropriation collective des données réside dans la mise en œuvre de pédagogies actives et, en particulier, le recours à la pédagogie inversée11. Parce que les étudiants ont l’envie d’être écoutés et compris par les autres membres du groupe, ils font l’effort d’être attentifs et concentrés lorsque ces autres membres présentent leurs données.

Travail de groupe : la répartition des tâches et des rôles

Dans l’ensemble de ces travaux collectifs, la répartition des rôles entre les étudiants est fondamentale. Plusieurs possibilités ont été envisagées.

Les étudiants ont parfois été laissés totalement libres de se répartir les tâches en fonction de leurs compétences antérieures et de leurs affinités. Dans ce cas de figure, l’équipe enseignante ne portait qu’un contrôle très lointain de la répartition au travers de l’auto-évaluation individuelle à laquelle chaque étudiant devait se livrer en fin de parcours.

Dans d’autres cas, les enseignants se sont davantage impliqués en demandant aux étudiants de justifier de la façon dont les tâches avaient été distribuées entre eux et en tentant de vérifier que la charge de travail était équitablement répartie. Dans l’objectif d’optimiser cette répartition des rôles, il a un temps été envisagé de modifier l’attribution des rôles pendant l’enseignement, afin qu’un étudiant soit confronté à plusieurs tâches et que les compétences développées par chacun soient équivalentes. Cette modalité est assez complexe à envisager, d’abord parce que certains rôles sont très ponctuels (en particulier ceux liés à l’organisation de l’atelier de restitution), ensuite parce que certains rôles siéent mieux à des étudiants faisant preuve d’aptitudes développées pour les tenir (par ex. d’organisation pour l’atelier, d’expression écrite pour la correction du rapport, de prise de parole en public, etc.).

Un autre procédé est actuellement expérimenté et consiste à laisser les étudiants se répartir des « cartes de rôle » (cf.  Document 9), afin de renforcer le contrôle sur la nature des rôles indispensables et sur leur répartition, mais de laisser les étudiants libres de la mise en œuvre de ces rôles. Cela présente les inconvénients de perdre en spontanéité et de réduire l’objectif d’autonomisation des étudiants, mais l’avantage de rassurer les étudiants qui continuent, même au niveau master, d’avoir besoin d’un minimum de cadre pour organiser leur travail de groupe et gérer les tensions que peut générer la dynamique de groupe. Il faut bien convenir que cette volonté de répartition des rôles entre parfois en décalage avec la réalité du travail en groupe en situation professionnelle.

En fonction des personnalités, de l’expérience et des contextes, certains étudiants jouent des rôles qui ne peuvent être attribués par les cartes : rôle de « leader » ; rôle d’animation du groupe ; rôle de médiation en cas de conflit ; rôle du « naïf » qui pose les questions qui peuvent paraître évidentes et qui pourtant stimulent l’entièreté du groupe ; etc. Certains rôles ne peuvent ainsi être pré-attribués alors qu’ils ont autant, si ce n’est parfois plus d’importance que les rôles institutionnalisés.

La production d’un rapport de recherche comportant des recommandations (cf. Logo Genially. 1)

Dans le cadre de cet enseignement, les étudiants doivent produire un rapport ce qui témoigne d’une pédagogie par la recherche, d’une formation « à la recherche par la recherche ». La situation authentique collective peut parfois servir de support à un enseignement plus individualisé, dans le cadre d’un mémoire individuel de recherche par exemple12. Dans le cadre de la Recherche en actions, le mémoire est rédigé à plusieurs. Pour se prémunir des risques de manque d’harmonie sur la forme comme sur le fond, il est à nouveau indispensable de créer les conditions d’un véritable travail collaboratif. Ce rapport doit être d’une qualité irréprochable car il a vocation à être publié, à être lu, à susciter des réactions de la société. C’est à ce stade que la situation authentique collective retourne vers sa source : si la société a fait émerger et a proposé le thème traité, c’est également elle qui tire les bénéfices de la recherche achevée.

Le rapport de recherche doit impérativement comporter des recommandations formulées par les étudiants. Celles-ci sont essentielles en ce qu’elles ne sont pas une simple analyse de la réalité ou des règles de droit, mais parce qu’elles témoignent du rôle attribué aux étudiants vis-à-vis du monde socio-économique. Cela ne va pas parfois sans poser des difficultés à des étudiants qui peinent à percevoir leur légitimité dans ce processus. L’étudiant a du mal à concevoir qu’il est devenu un expert de la matière qui est la sienne et qu’il est tout à fait en mesure de formuler ces recommandations, ce dont témoigne d’ailleurs l’accueil très positif réservé à ces propositions par le monde socio-économique à l’occasion des ateliers de restitution, organisés pour chaque Recherche en actions. Le regard porté sur les résultats des étudiants y est très bienveillant et valorisant. Le déficit de légitimité est donc généralement comblé à l’issue de la recherche, sachant que le regard du monde socioprofessionnel est perçu d’une manière très différente de celui des enseignants par les étudiants, parce que les étudiants perçoivent l’utilité sociale de leur travail. Même si ce caractère est très marqué pour la Recherche en actions, il s’agit là d’une constante présente dans tous les enseignements cliniques.

La participation de l’étudiant à la construction de son enseignement

Il s’agit d’une des marques de fabrique des enseignements à la Clinique du droit : les étudiants participent à la construction des enseignements. Cela est notamment le cas dans l’enseignement Recherche en actions, dans un objectif d’autonomisation.

Le groupe d’étudiants doit ainsi déterminer des besoins de formations, lesquelles seront dispensées par des experts. Les étudiants doivent apprendre, au fur et à mesure de l’enseignement, à comprendre et à identifier les angles morts dans leurs connaissances et les éléments théoriques qui leur manquent pour poursuivre la recherche. Ce n’est donc pas l’équipe pédagogique qui détermine a priori ce que l’étudiant doit savoir. Cela traduit la volonté d’ancrer cet enseignement dans un cadre d’apprentissage par problème13. En prenant de l’autonomie dans le domaine des connaissances et des savoirs, où les étudiants sont en terrain connu en raison de leur formation universitaire, ils prennent petit à petit confiance et peuvent, par ricochet, gagner en autonomie sur d’autres tâches. À plus long terme, cette approche introduit une nouvelle compétence pour les étudiants car ils prennent conscience que leur bagage universitaire ne sera jamais suffisant dans le monde professionnel mais qu’ils auront les moyens de le compléter par eux-mêmes, par leurs recherches, par leur curiosité, par des formations additionnelles qu’ils choisiront de suivre.

La participation active des étudiants à la construction de l’enseignement implique symétriquement un changement de posture de l’enseignant. Selon les personnalités, les expériences et les capacités d’adaptation de chacun, cette modification du positionnement enseignant peut être plus ou moins complexe à mettre en œuvre14. Cette posture exige de travailler de façon différente, d’une manière moins verticale. Cela implique par ailleurs d’accepter de se « mettre en danger », de se saisir de l’enseignement sans pouvoir se préfigurer quel sera le niveau d’implication, de connaissances et de compétences des étudiants. Cela suppose aussi d’accepter que le rôle de l’universitaire ne tienne pas seulement à la délivrance de connaissances, mais également au développement de compétences des étudiants, sachant que certains enseignants-chercheurs n’ont pas véritablement conscience de leur capacité à transmettre ce type de compétences, cela d’autant plus que la formation des enseignants-chercheurs demeure aujourd’hui encore embryonnaire sur ces questions. Ce changement de posture produit encore d’autres conséquences. Il modifie ainsi l’évaluation des étudiants pour le travail réalisé, parce que l’évaluation de ce travail coconstruit avec les étudiants intègre, implicitement, une forme d’auto-évaluation du travail de l’enseignant lui-même. Par sa posture différente, l’enseignant est en effet nettement plus impliqué dans le résultat produit, coconstruit avec les étudiants. Autre conséquence, les enseignants qui s’investissent dans l’enseignement Recherche en actions jouent un rôle clé dans la transmission de la méthode, dans l’accompagnement de nouveaux enseignants qui souhaitent s’en saisir. Ils jouent alors un rôle de passeur, de formateur des formateurs.

Les problématiques d’organisation de l’enseignement

L’enseignement Recherche en actions se déroule sur un temps long, d’une année ou une année et demie. Cela implique une discipline d’organisation qui peut parfois se heurter à des réalités de l’organisation des enseignements en général à l’université.

La banalisation d’une demi-journée par semaine dans l’emploi du temps des étudiants, consacrée exclusivement à cet enseignement est indispensable. Les étudiants doivent en effet être en mesure de s’investir dans un travail de groupe, ce qui implique qu’ils soient tous disponibles. Cette forme de sanctuarisation d’une période dans la semaine permet également d’éviter que d’autres enseignements de leurs diplômes interfèrent avec le planning d’une Recherche en actions. Cela n’est pas toujours facile à mettre en œuvre, d’abord parce que les emplois du temps et l’utilisation des salles de cours sont très contraints à l’université de Bordeaux, ensuite parce que les enseignants qui assument l’encadrement d’une Recherche en actions n’ont pas toujours les marges de manœuvre suffisantes pour exiger cette banalisation. L’expérience a ainsi montré que cette organisation était plus simple lorsque l’enseignement était assuré par le responsable du parcours ou de la mention qui dispose de davantage de latitudes sur l’organisation de l’emploi du temps des étudiants.

Les calendriers universitaires portent d’autres contraintes, notamment celles relatives aux examens et aux stages. Pour les premiers, il devient très difficile de mobiliser les étudiants une fois que les épreuves d’examen se sont déroulées alors qu’elles interviennent relativement tôt dans l’année universitaire (aux mois d’avril/mai en général). Pour les seconds, certains diplômes exigent la réalisation d’un stage d’une durée variable mais qui prend généralement place en fin d’année universitaire. Les étudiants peinent alors à se rendre disponibles pendant ces stages, dont la place est essentielle dans la formation et qui sont aussi parfois malheureusement perçus comme un objectif en eux-mêmes, alors qu’ils ne devraient toujours constituer que des accessoires à la formation.

Pour limiter les effets indésirables liés à ces difficultés d’organisation, l’équipe de la Clinique du droit a très tôt cherché à formaliser des procédures d’organisation de l’emploi du temps des étudiants. Une boîte à outils a ainsi été créée permettant aux étudiants de disposer des contacts appropriés (pour réserver un créneau d’emploi du temps ou une salle), de créer un rétroplanning dès le début de leur enseignement, de réserver très tôt un lieu pour la tenue de l’atelier de restitution de la Recherche en actions, etc. (cf.  Document 2).

Temps forts de l’enseignement

Trois temps structurent cet enseignement.

Le premier temps, intitulé « Du thème à la détermination d’un sujet », consiste à partir d’un sujet15 (qui ne doit pas être révélé par les enseignants-chercheurs ab initio aux étudiants, qui devront l’identifier au travers du thème) et à faire travailler les étudiants sur un thème qui englobe ce sujet16. Il convient en effet tout d’abord de réinsérer le sujet dans son contexte thématique (comme une photographie qui permet de visualiser tous les aspects – d’un décor – juridiques et extra-juridiques). La question de l’identification du sujet est essentielle. Il s’agit de garder l’objectif de la détermination d’un sujet et bien plus tard d’un problème juridique17 qui pose un réel problème sociétal révélé par l’étude dont les résultats auront un véritable intérêt pour la société et les acteurs du monde socio-économique. Dans cette méthode, la formulation du problème juridique intervient tardivement, ce qui peut sembler contre-intuitif, mais qui s’explique par le fait que ce problème juridique est constitué de l’ensemble des difficultés identifiées à la fois d’un point de vue théorique et après les résultats d’une enquête de terrain. Il convient de noter que le sujet pressenti par les enseignants-chercheurs ne sera pas forcément identique au sujet que les étudiants détermineront à l’issue du travail mené sur le contexte thématique.

Le sujet envisagé par les enseignants-chercheurs peut trouver ses origines dans :

  • un appel à projet de la Clinique du droit dirigé vers la société (entreprises, organismes, associations, etc.) ;
  • le recours à la Clinique du droit comme pôle ressources de thèmes présentant un intérêt pour la société (possibilité de choix à partir de cas cliniques ayant présenté des intérêts particuliers les années précédentes, en raison par exemple de leur récurrence ou de leur spécificité, de leur actualité sociétale) ;
  • à titre subsidiaire, un choix des enseignants-chercheurs responsables en accord avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit.

L’équipe pédagogique de la Clinique du droit se réserve le droit de refuser un sujet qui servirait des intérêts strictement privés en contradiction avec les valeurs portées par l’université de Bordeaux dans le cadre de sa responsabilité sociétale et l’intégrité scientifique universitaire.

Le contexte thématique, à partir duquel émergera le sujet, doit être étudié très tôt afin que les étudiants se l’approprient dans toutes ses dimensions (juridiques, économiques, sociologiques, politiques, philosophiques, etc.). Son analyse débute par des questionnements qui donnent lieu à des recherches bibliographiques de nature pluridisciplinaire. Elle est par la suite complétée par des précisions fournies par les recherches de terrain et le recours à des formations d’experts (juridiques ou d’autres disciplines) sur des points précis. Les éléments de contexte thématique sont ensuite analysés afin de déterminer les difficultés juridiques susceptibles de se poser. Ils sont complétés tout au long de la recherche et seront, en tout ou partie, utilisés dans la première partie du rapport de recherche pour présenter le sujet et le problème juridique retenu.

Le second temps, intitulé « Analyse des difficultés et recherches des causes par l’enquête de terrain » consiste, une fois découvertes les difficultés (juridiques et extra-juridiques) posées par le sujet, à les recenser et les classer. Il convient ensuite de déterminer, dans les éléments du contexte thématique, quels sont ceux qui peuvent constituer des causes de ces difficultés (de n’importe quelle nature, source, par exemple économiques, sociologiques, politiques, juridiques). Ces causes sont susceptibles d’expliquer une ou des difficultés d’ordre juridique. Les causes des difficultés juridiques sont trouvées à partir d’une bibliographie, de recherches pluridisciplinaires et par un travail d’enquête sur le terrain18.

Le troisième temps, intitulé « Détermination du problème juridique et formulation des recommandations », a pour objectif de déterminer parmi l’ensemble des difficultés, la (ou les) difficulté juridique qui semble la plus importante et qui constituera le problème juridique (il peut s’agir aussi d’une synthèse de ces difficultés juridiques). Il convient pour cela de classer et analyser les résultats pour déterminer ce problème juridique, en retenant comme critère celui de l’intérêt des acteurs du monde socio-économique Média 2)19. Au sein du contexte thématique, qui aura évolué dans son contenu, on distingue les éléments sur lesquels il est impossible d’agir20, les difficultés que l’on retient dans les développements, les causes qui peuvent y être rattachées. Débute alors le travail de recherche de solutions de nature juridique aux difficultés, pour aboutir à des recommandations à l’attention des acteurs socio-économiques en veillant à rester dans le domaine juridique (rôle de juriste).

Un rapport de recherche est élaboré en reprenant les résultats de ces trois temps forts et en suivant un plan simple.

Exemple n° 1 :

  1. Contexte thématique qui aura été alimenté tout au long de la recherche (par les recherches bibliographiques initiales, les formations et expertises, les résultats des enquêtes de terrain). Chaque élément disciplinaire de cette première partie est synthétisé et fait apparaître les difficultés pratiques soulevées. À partir de cette synthèse, le problème juridique est mis en lumière et termine la première partie du rapport de recherche.
  2. Détail des difficultés qui ont révélé le problème juridique, pour lesquelles on précise les causes et les recommandations formulées. Cette partie du rapport est alimentée, comme la première, à la fois par des données bibliographiques et des données issues de l’enquête de terrain qui ont été analysées.

Exemple n°2 :

  1. Contexte thématique qui aura été alimenté tout au long de la recherche (par les recherches bibliographiques initiales, les formations et expertises, les résultats des enquêtes de terrain). Chaque élément disciplinaire de cette première partie est synthétisé et fait apparaître les difficultés pratiques soulevées. À partir de cette synthèse, le problème juridique est mis en lumière et termine la première partie du rapport de recherche.
  2. Détail des recommandations qui répondent aux différentes difficultés ayant révélé le problème juridique. Cette partie du rapport est alimentée, comme la première, à la fois par des données bibliographiques et des données issues de l’enquête de terrain qui ont été analysées.

Exemple n° 3 :

Autant de parties que de difficultés juridiques identifiées ou de recommandations formulées, dans lesquelles est intégré ce qui relève du contexte thématique.

Ces propositions de plan permettent d’éviter aux étudiants de rechercher une construction trop académique, qui constitue souvent un élément bloquant et qui n’est pas indispensable à ce type de travaux au regard de l’objectif de restitution vers la société. Il est totalement déconseillé de construire le plan en distinguant les parties par disciplines explorées par les étudiants dans le cadre de leur recherche.

L’ensemble de la démarche de la Recherche en actions permet un véritable apprentissage de la recherche scientifique appliquée et pluridisciplinaire. Le rapport de recherche comprend à la fois des données théoriques et des aspects pratiques issus de l’enquête de terrain.

À l’issue de ce travail, les étudiants organisent un atelier de restitution au cours duquel les étapes de la recherche ainsi que les propositions de recommandations seront discutées avec l’assemblée. L’objectif est d’opérer un retour vers le monde socio-économique par la diffusion de ces résultats.

Temps forts de l’enseignement

Découpage chronologique et de regroupement des séances (cf. Logo Genially. 2)

L’enseignement Recherche en actions est structuré autour de trois temps forts. Ce découpage a été choisi afin de se départir d’une organisation centrée sur les séances, parce que les séances en présentiel ne représentent qu’une partie de l’investissement des étudiants et des enseignants qui doivent préparer les séances, souvent dans le cadre d’un travail à distance.

On peut remarquer que l’investissement de l’équipe pédagogique est plus important dans certains temps forts. Cela est en particulier le cas du premier temps fort, alors que le travail des étudiants au cours du temps fort 2 est plus autonome, ce qui suppose une forme d’investissement différent de suivi de la part de l’enseignant « au fil de l’eau ».

Le premier temps fort est centré sur une phase de recherche théorique, le deuxième sur une enquête de terrain au contact du monde socio-économique et le troisième sur un travail d’analyse et de synthèse. Pour illustrer cette structure, il est possible de prendre un exemple sur le thème du secret professionnel dans le secteur médico-social ayant été étudié par des étudiants bordelais
(cf.  Document 1).

Au cours du temps fort 1 (« Du thème à la détermination d’un sujet »), les étudiants ont découvert le thème et s’y sont immergés par des jeux de rôles à partir de cartes visant à leur faire jouer le rôle de professionnels et simuler le partage d’informations protégées par le secret. Au cours de cette séance, ils ont formulé un ensemble de questions liées à ce thème de recherche. Ils se sont demandé ce qu’était le secret professionnel, ce qui relève d’un travail de définition du sujet. Ils se sont également interrogés sur les professions tenues au secret professionnel dans le secteur médico-social, ce qui relevait du champ personnel du sujet. Ils se sont encore demandé quelle était la nature des informations relevant du secret professionnel, ce qui correspondait à des interrogations sur le champ matériel du sujet.

Après cette phase de découverte, ils ont mené des opérations de recherche thématique visant à répondre aux questions formulées, aussi bien sur un plan juridique bien sûr, que sur les aspects philosophiques, psychologiques et sociologiques du secret professionnel. En analysant les résultats de ces recherches, les étudiants se sont aperçus que certaines professions disposaient de codes de déontologie propres et se sont donc intéressés à leur valeur et à leur contenu en fonction des professions concernées.

À l’issue des recherches, les étudiants ont alors identifié une difficulté, celle de la disparité des normes applicables aux différentes professions pourtant confrontées à un même public, aux mêmes patients. Les étudiants ont constaté que les professions médico-sociales ne se réfèrent pas aux mêmes normes en matière de secret professionnel et partagent différemment les informations à caractère secret. C’est ainsi que le sujet de la recherche est devenu « le secret partagé ». Les étudiants ont alors identifié qu’il manquait, dans les recherches effectuées pour étudier le contexte thématique, des précisions de nature psychologique. Ils ont demandé l’intervention d’un chercheur en psychologie pour obtenir un complément d’information.

Au cours du temps fort 2 (« Analyse des difficultés et recherches des causes par l’enquête de terrain »), les étudiants ont engagé une enquête sur le terrain. Ils ont cherché à savoir comment les acteurs s’emparaient de cette diversité de normes pour partager des informations à caractère secret entre eux. Ils ont formulé une hypothèse de recherche à vérifier sur le terrain : « il est plus facile de partager des informations entre professions qui ont les mêmes codes/normes ». C’est ainsi que des questionnaires ont été adressés et des entretiens menés auprès de patients, médecins, travailleurs sociaux, assistantes sociales, associations de soutien, etc.

Au cours du temps fort 3 (« Détermination du problème juridique et formulation des recommandations »), à partir de l’ensemble des résultats de la recherche et des difficultés juridiques recensées, c’est le problème juridique de l’incertitude des contours du partage d’informations à caractère secret qui a été identifié. Les étudiants l’ont formulé de la manière suivante : « quels sont les aspects juridiques qui posent problème à propos du partage entre professionnel d’informations couvertes par le secret dans le respect des règles déontologiques ? ». Ils ont ensuite mené un travail d’analyse des causes de cette difficulté, c’est-à-dire la construction des règles de déontologie par strates sous l’influence des ordres professionnels et l’évolution des métiers médicosociaux.

Le travail d’analyse a ainsi permis de formuler des recommandations visant à mieux appréhender la question du partage du secret par les professionnels. Dans l’objectif de formuler ces recommandations, les étudiants ont été amenés à opérer un classement des résultats à partir de trois catégories distinctes (cf.   Média 2) :

  • les résultats qui confortent ou valident les données préalablement identifiées dans le contexte thématique. Par exemple, l’enquête de terrain a permis de confirmer que tous les acteurs du secteur médico-social partagent des informations sur les patients et ce, de manière différente en fonction des structures, des services et des corps professionnels,
  • les résultats qui apportent des éléments nouveaux non préalablement identifiés. Par exemple, de nouvelles difficultés d’ordre juridique ont été soulevées, notamment parce que les professionnels confondent souvent le partage d’informations et la révélation d’informations à caractère secret ou parce qu’ils ne connaissent pas ou mal les règles relatives au partage d’information à caractère secret,
  • les résultats qui sont inexploitables car trop subjectifs ou trop éloignés du domaine juridique. Par exemple, les avis personnels sur la nécessité du partage des informations et les questions de confiance entre les différents corps de métiers n’ont pas été exploités.

À partir de ces analyses, les étudiants ont formulé des hypothèses de recommandations, notamment :

  • pour répondre à la diversité des règles déontologiques, la proposition d’harmoniser les règles déontologiques relatives au secret médical et de les rendre applicables aux professions non couvertes par des règles déontologiques,
  • pour répondre à la méconnaissance de la notion d’information à caractère secret, la création d’une liste non exhaustive d’exemples « d’informations strictement nécessaires » et le renforcement de la formation des professionnels sur cette notion,
  • pour répondre aux difficultés liées aux moyens de partager les informations, l’élaboration, en accord avec l’ensemble des professionnels, d’un support écrit de partage qui soit le même pour toute l’équipe médico-sociale (permettant la traçabilité du partage, une limitation de l’étendue de l’information partagée, la conservation des informations).

Enfin, ces hypothèses ont été éprouvées lors des discussions menées au cours de l’atelier de restitution et ont été en partie confirmées (il faut proposer une harmonisation des règles déontologiques) ou infirmées (trop complexe et inadapté à toutes les professions, proposition de création d’une liste commune minimale d’informations que les professionnels de santé peuvent tous partager).

Logo Genially. 2. Genially, frise Recherches en actions.
Lexique destiné aux étudiants participant à un projet de Recherche en actions

Experts/chercheurs : ce sont les personnes que vous allez contacter et qui vous apporteront des compléments d’informations théoriques pour votre Recherche en actions (séance 3).

Interventions : ce sont des sessions de formation, apportant un complément d’information théorique, qui prendront la forme de discussions interactives avec les experts/chercheurs sur l’un des aspects de votre thème de Recherche en actions (séance 4).

Acteurs de terrain : ce sont des professionnels et des personnes de la société civile avec qui vous allez échanger durant votre enquête de terrain, grâce à des entretiens et des questionnaires (séance 5 et phase d’enquête).

Atelier de restitution : c’est l’étape finale de votre Recherche en actions. Vous allez inviter toutes les personnes qui ont participé au projet (experts/chercheurs et acteurs de terrain) ainsi que l’équipe pédagogique du master, celle de la Clinique du droit et les étudiants de votre promotion. D’autres invitations peuvent être adressées à des personnes susceptibles d’être intéressées par le thème (séance 10).

Exemple des étapes d’une Recherche en actions
Rapport de recherche secret partagé.
Document 1. Rapport de recherche secret partagé.

Il est possible d’illustrer ce cheminement par un exemple, tiré d’une expérience passée, d’étudiants ayant travaillé sur le partage d’informations couvertes par le secret professionnel dans le secteur médico-social (master 2 Droit des personnes et des familles, 2019-2020) (  Document 1)22.

Lors de la séance « Découverte et immersion » (séance 2), les étudiants ont formulé un ensemble de questions liées au thème de la recherche :

  • Qu’est-ce que le secret professionnel (définition) ?
  • Quelles professions doivent respecter le secret professionnel dans le secteur médico-social (identification des acteurs concernés) ?
  • De quelle nature sont les informations qui relèvent du secret (nature de l’objet d’étude) ?

Les recherches opérées pour le contexte thématique (séances 2 à 3) ont permis d’approfondir les questions suivantes :

  • Quelle est la définition du secret professionnel ?
  • Quelles professions sont soumises au respect du secret ?
  • Quels textes réglementent le secret professionnel ?
  • Quels sont les aspects philosophiques, psychologiques et sociologiques relatifs au secret professionnel ?

En analysant les résultats de ces recherches, les étudiants se sont aperçus que certaines professions disposaient de codes de déontologie propres et se sont donc intéressés à leur valeur et à leur contenu en fonction des professions concernées (ex. : aide à domicile, pas de code).

À l’issue des recherches, les étudiants ont alors identifié une difficulté : la disparité des normes entre professions qui sont pourtant confrontées à un même public, aux mêmes patients. Les étudiants ont constaté que les professions médico-sociales ne se réfèrent pas aux mêmes normes en matière de secret professionnel et partagent différemment les informations à caractère secret.

C’est ainsi que le sujet de la recherche est devenu le secret partagé (séance 3).

Les étudiants ont alors identifié qu’il manquait notamment, dans les recherches effectuées pour étudier le contexte thématique, des précisions de nature psychologique. Ils ont demandé l’intervention d’un chercheur en psychologie pour obtenir un complément d’information (séance 4).

Au cours de la phase d’enquête de terrain, les étudiants ont cherché à savoir comment les acteurs s’emparaient de cette diversité de normes pour partager des informations à caractère secret entre eux. Ils ont formulé des hypothèses de recherche à vérifier sur le terrain (préparation du temps fort 2) : il est plus facile de partager des informations entre professions qui ont les mêmes codes/normes. C’est ainsi que des questionnaires et des entretiens ont été menés auprès de patients, médecins, travailleurs sociaux, assistantes sociales, associations de soutien, etc. (séance 5).

À partir de l’ensemble des résultats de la recherche et des difficultés juridiques recensées (séance 6), c’est le problème juridique de l’incertitude des contours du partage d’informations à caractère secret qui a été identifié (séance 7), formulé de la manière suivante : quels sont les aspects juridiques qui posent problème à propos du partage entre professionnel d’informations couvertes par le secret dans le respect des règles déontologiques ? 

Les étudiants ont ensuite mené un travail d’analyse des causes de cette difficulté (séance 7) : construction des règles de déontologie par strates, avec une influence des ordres professionnels, évolution des métiers médicosociaux (développement récent de l’aide à domicile), etc.

Le travail d’analyse a ainsi permis de formuler des recommandations visant à mieux appréhender la question du partage du secret par les professionnels.

Dans l’objectif de formuler ces recommandations, les étudiants ont été amenés à opérer un classement des résultats à partir de trois catégories distinctes :

  • les résultats qui confortent ou valident les données préalablement identifiées dans le contexte thématique,
  • les résultats qui apportent des éléments nouveaux non préalablement identifiés,
  • les résultats qui sont inexploitables car trop subjectifs ou trop éloignés du domaine juridique.
  1. L’enquête de terrain a permis de confirmer que tous les acteurs du secteur médico-social partagent des informations sur les patients et ce, de manière différente en fonction des structures, des services et des corps professionnels (catégorie 1).

  2. De nouvelles difficultés d’ordre juridique ont également été identifiées (catégorie 2). Notamment, les professionnels :
    – confondent souvent le partage d’informations et la révélation d’informations à caractère secret, 
    – ne connaissent pas/ou mal les règles relatives au partage d’information à caractère secret (qui peut partager, avec qui, quand faut-il partager, comment faut-il partager ?).

  3. Enfin, d’autres informations ont été obtenues puis écartées car elles étaient trop éloignées du domaine juridique (catégorie 3). Par exemple, les avis personnels sur la nécessité du partage des informations et les questions de confiance entre les différents corps de métier. 

À partir de ces analyses, les étudiants ont formulé des hypothèses de recommandations (séance 8), notamment :

  • pour répondre à la diversité des règles déontologiques l’harmonisation des règles déontologiques relatives au secret médical, rendues applicables aux professions non couvertes par des règles déontologiques,
  • pour répondre à la méconnaissance de la notion d’information à caractère secret, la création d’une liste non exhaustive d’exemples “d’informations strictement nécessaires” et le renforcement de la formation des professionnels sur cette notion, 
  • pour répondre aux difficultés liées aux moyens de partager les informations, l’élaboration, en accord avec l’ensemble des professionnels, d’un support écrit de partage qui soit le même pour toute l’équipe médico-sociale (permettant la traçabilité du partage, une limitation de l’étendue de l’information partagée, la conservation des informations).

Enfin, ces hypothèses ont été éprouvées lors des discussions menées au cours de l’atelier de restitution (séance 8) et ont été en partie confirmées (il faut proposer une harmonisation des règles déontologiques) ou infirmées (trop complexe et inadapté à toutes les professions, proposition de création d’une liste commune minimale d’informations que les professionnels de santé peuvent tous partager).

Qu’elles aient été infirmées ou confirmées, les hypothèses pouvaient devenir de véritables recommandations et être reprises et appliquées par les acteurs du monde socioprofessionnel23.

Frise de l’enseignement

L’utilisation d’une frise permet d’avoir une vision d’ensemble de l’enseignement, de se situer dans la chronologie et de centraliser les ressources en fonction des étapes.

Élaborer un rapport à l’attention du monde socio-économique qui intègre la contextualisation pluridisciplinaire d’une question de société, l’identification de problèmes juridiques et extra-juridiques, l’identification des causes des problèmes et les recommandations formulées par les étudiants.

Renforcer les liens entre l’enseignement et le monde socio-économique.

Traiter un sujet juridique issu d’une réalité sociale en groupe en alliant recherches théoriques et recherches de terrain afin de répondre aux besoins de la société.

Objectifs pédagogiques

Le premier objectif consiste à renforcer les liens entre l’enseignement et le monde socio-économique. Cet objectif est inhérent à tout enseignement clinique du fait de son ancrage dans une situation authentique. Dès l’origine, l’équipe pédagogique de la Clinique du droit de Bordeaux a pressenti le besoin de connecter les étudiants à la réalité socioprofessionnelle dans un objectif de professionnalisation. Cela répondait, d’une manière plus générale, à une volonté de s’inscrire dans la politique d’établissement de l’université de Bordeaux et dans la politique nationale de l’enseignement supérieur en France qui cherchent à s’ouvrir sur le monde socio-économique24.

Rapport notion de cadre.
Document 20. Rapport notion de cadre.

Cet objectif a été poursuivi de différentes manières. Lors d’une Recherche en actions consacrée au mal-logement, des étudiants ont par exemple pu interroger les habitants de quartier et les acteurs du secteur de l’habitation à loyers modérés. Dans le cadre d’une recherche menée sur le travail des cadres, d’autres étudiants ont rencontré et travaillé avec des représentants d’organisations syndicales et d’organisations professionnelles, avec des agents de l’administration du travail, avec des personnels de services de ressources humaines (  Document 20)25.

Les étudiants et les organismes demandeurs sont très friands de ces collaborations. Les premiers perçoivent immédiatement l’intérêt de cette démarche pour eux, aussi bien en termes de constitution d’un réseau professionnel, qu’en raison de la montée en compétences transversales que cela induit. Les seconds accueillent toujours les étudiants de façon très bienveillante et les conduisent, de façon informelle, à développer ces compétences transversales.

Le deuxième objectif consiste à traiter un sujet juridique issu d’une réalité sociale. Cet objectif est au cœur de l’intérêt de faire travailler les étudiants à partir d’une situation authentique : le thème sur lequel ils engagent la recherche vient du terrain, de la société, alors que les étudiants d’un point de vue juridique devront toutefois aborder les difficultés et questions qui s’en élèvent. Les étudiants réalisent ainsi qu’un problème n’est jamais uniquement de nature juridique et que toutes les difficultés qu’il soulève ne peuvent recevoir que des réponses juridiques. L’étudiant acquiert ainsi un « réflexe pluridisciplinaire » qui lui sera indispensable dans l’exercice des métiers du droit où les réponses ne sont pas non plus toujours strictement juridiques.

Rapport plateforme Océan.
Document 21. Rapport plateforme Océan.

La Clinique du droit de Bordeaux a pu, dans cet objectif, s’appuyer sur d’autres expériences comme celles de la Clinique océan de l’université du Pays Basque (UPV), ou celles menées dans d’autres cliniques thématiques à travers le monde26. La clinique océan de l’UPV avait poussé très loin cette logique puisque les étudiants avaient la charge de rechercher eux-mêmes la thématique traitée alors que les étudiants bordelais travaillent sur un thème apporté par la société (  Document 21)27. Il est en effet difficile, dans le cadre de la Clinique du droit de Bordeaux, d’attendre des étudiants qu’ils identifient eux-mêmes le thème de recherche pour des raisons de temporalité. Cela nécessiterait au moins trois années, une année pour rechercher les thèmes potentiels, une année pour convaincre le monde socio-économique de l’intérêt de ce thème et une dernière année pour mener la recherche. L’organisation des études en master, sur deux années, est un véritable obstacle à la mise en œuvre d’une telle ambition. L’idée n’est malgré tout pas abandonnée et il pourrait être envisagé à l’avenir de tendre des ponts entre l’enseignement Recherche en actions et des enseignements cliniques en licence grâce au projet « LIER »28. Ce projet vise à faire travailler des étudiants de licence (de toutes les disciplines) sur l’identification de problématiques sociétales sur le campus, lequel serait en quelque sorte entendu comme une « micro-société ». Les étudiants de master pourront peut-être un jour se saisir de thèmes identifiés antérieurement par des étudiants de licence et y consacrer des recherches dans le cadre d’un public plus vaste, à l’échelle de la société.

Cet objectif n’est pas toujours facile à atteindre. Il est en effet parfois délicat pour les étudiants de s’acculturer à ce type de raisonnement, cela pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils conservent longtemps une approche très « scolaire » de l’enseignement Recherches en actions. Ils éprouvent, par exemple, d’importantes difficultés à faire le tri, dans les éléments de contexte thématique obtenus lors du temps fort 1 consacré à la recherche documentaire, entre ceux qui peuvent leur être utiles et ceux qui ne serviront pas, comme s’ils ne pouvaient faire le deuil de résultats de recherche infructueux. À cela s’ajoute que tous ne s’éveillent pas simultanément à cette ouverture sur la société et sur le besoin qu’éprouve le juriste de s’intéresser à d’autres sciences. Ensuite, il n’est pas toujours évident de les faire sortir du silo disciplinaire dans lequel les études universitaires les ont souvent placés. Les habitudes de travail au cours de leurs études les entravent face à la nécessité de s’abstraire d’une vision panjuridique des problématiques sociétales. Il y a encore parfois des manques criant de maturité chez de jeunes étudiants qui découvrent la réalité sociale tout en étant perclus de préjugés. Par exemple, des étudiants ayant travaillé sur le thème de la transidentité chez les mineurs soutenaient, par a priori, que des mineurs devraient être en mesure de changer de sexe très simplement et sans l’autorisation des parents. Ce type de préjugés et a priori sont fréquents, les étudiants peuvent sans s’en rendre compte prendre une posture militante sans véritable fondement, sans prendre en considération les contraintes sociétales et juridiques que leurs appréciations péremptoires viennent percuter. Au cours de l’année et de l’avancement de l’enseignement, les résultats se font toutefois ressentir et les étudiants réalisent l’ampleur de l’implantation sociale, de l’environnement et du contexte du problème traité. On conçoit donc que cette prise de conscience nécessite du temps et que la durée annuelle ou bisannuelle de l’enseignement n’est pas superflue.

Le troisième objectif consiste à élaborer un rapport à l’attention du monde socio-économique. Il s’agit sans doute là d’un objectif plus technique et méthodologique. Les étudiants travaillent en équipe, apprennent à s’organiser et développent des compétences de gestion de projet. Les étudiants perfectionnent leurs capacités à rédiger et à transmettre leurs résultats et leurs idées par écrit, à articuler les données des différentes disciplines malgré le fait qu’ils n’en soient pas des spécialistes.

  • Permettre au monde socio-économique de transmettre des problématiques sociétales au monde universitaire.
  • Donner aux acteurs de la société la possibilité de participer à l’apprentissage des étudiants de l’université.
  • Bénéficier des résultats de la recherche et notamment des recommandations formulées par les étudiants en respectant les principes d’intégrité scientifique.
  • Envisager une évolution des pratiques en se référant aux analyses issues d’un travail universitaire.

Travaux produits

Les étudiants doivent rédiger un rapport de recherche à destination des acteurs du monde socio-économique. Ce rapport reprend l’ensemble des réflexions liées au sujet, les méthodologies employées, les informations recueillies sur le terrain, leur analyse et les recommandations que les étudiants proposent au regard de la problématique initialement énoncée. Ce rapport de recherche est présenté lors d’un atelier public de restitution, qui permet d’avoir une rétroaction sur le travail de recherche, et qui est organisé et géré par les étudiants. Le rapport validé par l’enseignant-chercheur responsable de la recherche et par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit est publié sur le site internet de la Clinique du droit. Les résultats de cette recherche peuvent également servir de point de départ à des activités de recherches dans le cadre de projets pluridisciplinaires portés par des laboratoires de recherche universitaires.

Travaux produits

Les étudiants produisent principalement deux types de travaux : un atelier de restitution et un rapport de recherche.

Atelier de restitution

L’atelier de restitution est un moment privilégié de la Recherche en actions. À cette occasion en effet, toutes les parties prenantes à la situation authentique (les étudiants, l’équipe pédagogique et les acteurs du monde socio-économique) se retrouvent autour de cette situation authentique et du sujet qui s’en est extrait. L’atelier est l’occasion d’un échange, d’un « dialogue tripartite ».

Invitation à l'atelier.
Invitation à l’atelier.

L’atelier de restitution a beaucoup évolué dans sa forme et son organisation depuis les premières expériences de Recherche en actions. Dans les premières années, une très large autonomie était laissée aux étudiants. En manque de repères, ils cherchaient systématiquement à se raccrocher à des schémas mieux connus et les ateliers prenaient les allures de « colloques », sachant que les étudiants apprécient le décorum des colloques, l’organisation un peu solennelle, la tenue d’un cocktail, l’élaboration d’affiches. Il est bien connu du monde de la recherche que certains de ces aspects sont importants dans une optique de constitution de réseaux. Pour autant, ce format n’était guère approprié à la restitution d’un travail étudiant. Il est ainsi arrivé que les étudiants constituent des chaires trop fournies, où les intervenants ne pouvaient bénéficier de temps suffisant pour s’exprimer. À l’inverse, certains ateliers n’ont réuni que deux discutants, le phénomène ayant il est vrai été exacerbé par les consignes sanitaires durant la pandémie. Le format « colloque » présente surtout l’inconvénient de ne pas suffisamment faire la place aux interactions, ne permet pas d’entendre suffisamment de voix ou de propos différents, n’est pas le modèle le mieux approprié à l’échange.

Avec l’expérience, l’équipe pédagogique a choisi de diriger les étudiants vers une organisation plus modeste, en réalisant un travail important sur les rôles attribués à chacun des étudiants. Un entraînement est généralement organisé et il a pu être constaté que cette étape était essentielle. Avec les conseils de l’équipe pédagogique délivrés pendant cet entraînement, la séance réelle gagne notablement en qualité. Cela implique toutefois la capacité de l’équipe pédagogique à investir le temps nécessaire à cet entraînement.

L’organisation de l’atelier doit être très bien préparée et implique, par exemple, des invitations nominatives et des efforts de communication. L’équipe pédagogique du diplôme (et non seulement les enseignants-chercheurs ayant encadré l’enseignement) doit y être invitée, mais cette équipe doit prendre soin de ne pas adopter de postures dogmatiques, de ne pas chercher à « faire la leçon » aux étudiants et aux professionnels. Cela participe de la logique de changement de posture de l’enseignant qui est là en appui, pour nourrir les débats et non pour transmettre un savoir. Mais l’équipe pédagogique peut également avoir à jouer un rôle d’ajustement face à des professionnels que les étudiants n’arrivent pas à gérer et qui adoptent des postures très militantes, non juridiques ou totalement déconnectées du droit. L’équipe pédagogique peut enfin jouer un rôle de protection des étudiants. Aucune question piège n’est jamais posée aux étudiants durant ces ateliers, mais des questions délicates peuvent parfois être soulevées. L’équipe doit alors assumer ce rôle de soutien aux étudiants lorsque les réponses à apporter les dépassent.

Compte tenu de la temporalité de l’atelier qui est généralement organisé au mois de juin, il n’est pas toujours possible de débriefer les étudiants ce qui est regrettable. L’organisation d’un retour collectif sur cette expérience et, d’une manière générale, sur l’ensemble de l’enseignement permettrait de faire prendre conscience aux étudiants, dans une approche réflexive, des compétences que la Recherche en actions leur a permis de développer.

Rapport de recherche

La rédaction d’un rapport de Recherche en actions est bien différente de celle d’un mémoire de recherche individuel bien connu dans l’enseignement du droit31. Les mémoires de recherche sont rédigés à partir d’un sujet proposé par un enseignant, sont le résultat d’une recherche individuelle quasi exclusivement disciplinaire et le plus souvent théorique. Le rapport doit être élaboré en groupe en s’appuyant sur les méthodes de la recherche collective, ce qui signifie que le rapport ne doit en aucun cas être une collection de productions individuelles. Il y a toutefois quelques liens de parenté entre ce rapport et les mémoires de recherches individuels puisque les canons académiques de la recherche scientifique doivent être respectés pour l’un comme pour l’autre.

Le rapport comporte deux parties. La première est un peu descriptive et dresse le panorama, le contexte pluridisciplinaire du thème de recherche. La seconde est plus analytique et héberge l’analyse des difficultés soulevées et les recommandations formulées par les étudiants. Autant la première partie doit nécessairement contextualiser bien au-delà du domaine juridique, autant il y a toujours un risque que la seconde partie ne soit au contraire pas suffisamment juridique. Les étudiants en droit sont capables d’investiguer dans d’autres disciplines pour mieux comprendre la problématique juridique traitée, mais ne sont pas armés pour mener une analyse économique, sociologique, médicale ou de toute autre nature que celle relevant du domaine juridique.

Dans la deuxième partie, deux types de structuration ont été testés : il est possible d’élaborer un plan à partir des causes du problème juridique soulevé ou à partir des recommandations formulées. L’enseignant-chercheur joue ici un rôle important pour aiguiller les étudiants vers le choix avec lequel ils se sentent le plus à l’aise, sans dogmatisme mais avec pragmatisme.

La rédaction du rapport pose toute une série de questions. Il est indispensable que le rapport de recherche soit repris et complété après l’atelier de restitution en y intégrant les retours formulés par les acteurs lors de l’atelier. D’un point de vue temporel, cela n’est pas toujours possible, d’abord parce que l’atelier a généralement lieu en toute fin d’année universitaire, ensuite parce que les étudiants ont le plus souvent le sentiment que le travail est terminé une fois le rapport remis. Cela fait à nouveau écho avec la posture des étudiants qui raisonnent comme s’ils remettaient un « devoir » classique à l’enseignant alors que les objectifs sociaux de l’enseignement exigent que le travail produit soit livrable à la société. Le rapport est destiné à recevoir publicité, a minima par l’intermédiaire d’une publication sur le site internet de la Clinique du droit. Il ne peut toutefois être rendu public qu’avec l’aval de l’enseignant-chercheur, ce que celui-ci ne peut pas toujours faire si les étudiants se désinvestissent trop tôt. Par ailleurs, le rapport implique un travail de relecture très imposant à l’enseignant-chercheur qui endosse lui aussi une part de responsabilité à l’égard de la société.

Il ne faut toutefois jamais perdre de vue que le rapport reste un travail étudiant dont la qualité intrinsèque varie sensiblement de l’un à l’autre. Outre des considérations éthiques, cela explique aussi pourquoi il n’est pas envisageable de monétiser le travail mené par les étudiants dans le cadre d’une Recherche en actions.

Déroulement détaillé des séances

Informations préalables

  • L’équipe pédagogique

Il convient au préalable de réunir une équipe pédagogique pour encadrer le projet, qui sera composée a minima d’un enseignant-chercheur, en lien avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit. Cette dernière accompagne la gestion du projet (méthodologie, mise à disposition d’outils, formation des enseignants) par trois séances au minimum (une réunion préparatoire, une réunion d’ajustement, une réunion bilan).

Il est possible de réunir une équipe pédagogique plus large (enseignants-chercheurs et professionnels). Il convient de bien fixer préalablement les rôles de chaque membre de l’équipe pédagogique (quel rôle dans l’accompagnement ? Quelle articulation entre les différents membres de l’équipe pédagogique ? Quel accompagnement de l’équipe pédagogique de la Clinique du droit ?). Dans tous les cas, les membres de l’équipe pédagogique seront notifiés par courriel dès que des travaux seront déposés par les étudiants sur le Moodle dédié ()32.

  • La collaboration avec d’autres disciplines et des acteurs de la société

La Recherche en actions implique tout d’abord nécessairement des universitaires non-juristes qui apportent le complément interstitiel aux aspects juridiques de la thématique. Il peut s’agir également de membres des professions juridiques et judiciaires ou de toute autre profession en lien avec le thème de l’étude (médecins, psychologues, forces de l’ordre, biologistes, géographes, économistes, philosophes, etc.). Lors des échanges entre les étudiants et les acteurs de la société, il convient de mentionner systématiquement que l’enseignement est proposé par la Clinique du droit de l’université de Bordeaux.

  • Organisation matérielle

À titre préalable, pour faciliter la communication, il est nécessaire que les étudiants utilisent soit une boîte de courrier électronique fonctionnelle commune, soit une adresse de courriel commune créée à cet effet.

Un espace Moodle spécifiquement dédié au projet est ouvert sur la plateforme de formation de l’université. Il comprend la méthode (objectif des séances, travail à faire en vue de la suivante) et permet que le dépôt de tous les documents de travail et leur accessibilité pour les étudiants et les membres de l’équipe pédagogique.

Une section cachée des étudiants est mise à disposition de l’équipe pédagogique pour que celle-ci puisse y prendre des notes (compte rendu des séances, points essentiels, rétroplanning, problèmes rencontrés par les étudiants, etc.).

Une boîte à outils comportant un certain nombre de ressources pédagogiques est mise à disposition des étudiants (  Document 2)33.

Chaque réunion (avec l’équipe pédagogique ou les étudiants entre eux) doit faire l’objet d’un compte rendu (daté dans l’intitulé du fichier ; ex. Recherche en actions master DPF 15/07/2019) réalisé par les étudiants, comprenant les points développés, les conseils apportés, le travail d’inter-séance prévu, les difficultés éventuelles rencontrées. Les comptes rendus sont insérés dans l’espace Moodle dédié.

Une vigilance particulière doit être apportée à la gestion et la régulation du travail de groupe (aspects organisationnels, relationnels, équilibre de l’investissement de l’ensemble des membres du groupe). L’équipe pédagogique doit rester attentive et disponible pour accompagner les étudiants dans la résolution des difficultés liées au travail de groupe.

Déroulement détaillé des séances

Informations préalables

L’équipe pédagogique est constituée d’un ou de deux enseignants-chercheurs auxquels s’ajoute l’équipe de la Clinique du droit.

La présence de deux enseignants-chercheurs est confortable. Cela permet en effet de se relayer et aussi une certaine complémentarité dans l’accompagnement puisque chaque enseignant-chercheur a des sensibilités et des approches différentes de la discipline juridique. Il est également souvent arrivé qu’un duo d’enseignant-chercheur soit constitué dans un objectif de formation de formateurs : un enseignant expérimenté dans l’enseignement accompagne un enseignant qui s’en saisit pour la première fois.

L’équipe pédagogique de la Clinique du droit joue un rôle plus distant. Elle assume d’abord une fonction de garantie des règles d’éthique et d’intégrité scientifique au regard du choix du thème. Elle met ensuite son réseau à la disposition des enseignants-chercheurs et des étudiants qui suivent un parcours de Recherche en actions. Elle peut encore apporter un support d’ordre administratif, en faisant le lien avec les services de scolarité, le service des congrès ou de la communication. Dans le même ordre d’idée, l’équipe pédagogique de la Clinique du droit de Bordeaux se charge de présenter l’enseignement aux étudiants en début d’année universitaire et créée l’espace Moodle nécessaire au suivi de l’enseignement.

Une difficulté est parfois apparue quant aux limites des interventions de l’équipe de la Clinique qui ne peut se démultiplier et participer à toutes les séances de Recherche en actions. Il doit impérativement y avoir un accompagnement la première année qu’un enseignant-chercheur se saisit de l’enseignement, plus particulièrement sur certaines séances (par ex. sur l’enquête de terrain). Le développement de la Recherche en actions dans de nombreux parcours nécessite cependant qu’à moyen terme, les enseignants soient en mesure d’assurer seuls l’encadrement de cet enseignement, étant observé que l’équipe de la Clinique n’a pas vocation à encadrer des étudiants.

Il est également arrivé que l’équipe pédagogique de la Clinique du droit soit contrainte de suppléer une équipe pédagogique défaillante. Cela ne peut être une bonne solution, mais il n’était pas non plus envisageable de les abandonner au risque qu’ils se détachent de l’enseignement clinique que l’on cherche à promouvoir et développer. L’équipe de la Clinique du droit manque de bras… Il y a un enjeu de développement de cette méthode, plébiscitée par les équipes, mais le plan de charge de la Clinique est déjà très contraint. Cela d’autant que l’on propose un catalogue avec des adaptations (licence LIER, licence pro, un an ou deux ans, etc.).

La séance 1 – Préliminaire à la recherche (1h30)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

Le thème (ou le sujet dans le cas d’une demande précise du monde socio-économique) a été préalablement déterminé en collaboration avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit pour le jour de la rentrée du master.

L’enseignant-chercheur qui accompagne le projet de Recherche en actions a pris connaissance de l’ensemble des éléments liés à la méthodologie de l’enseignement avant la séance 1.

L’équipe pédagogique de la Clinique du droit assure un accompagnement pour que l’enseignant-chercheur se saisisse facilement de la méthodologie et des outils associés au projet.
Pendant la séanceLa séance préliminaire permet de présenter aux étudiants le projet, ses objectifs et sa méthode.

Un temps de présentation de l’espace Moodle dédié et de la boîte à outils doit être prévu (vidéo pédagogique [cf.  Média 1], méthodes et outils pour le travail de groupe (  Document 3)34, recherches documentaires (  Document 4)35 et rédaction des références bibliographiques (  Document 5)36, communication avec les différents types d’acteurs impliqués dans la recherche (  Document 6)37, organisation et gestion d’un évènement public (  Document 7)38, catalogue des locaux de l’université de Bordeaux (  Document 8)39, rapports de recherche des années précédentes etc.).

Au cours de cette séance, il convient de fixer la date de l’atelier de restitution des résultats et de réserver un amphithéâtre (à insérer sur l’emploi du temps des étudiants –information de l’équipe pédagogique du master). La date choisie sert de point de départ pour élaborer un rétroplanning et fixer les dates des différentes séances.

Il convient également de présenter et d’attribuer aux étudiants les différents rôles spécifiques à la bonne gestion et au bon fonctionnement du projet de recherche. Les étudiants doivent se répartir en petit groupe (3 ou 4 étudiants) et se positionner sur une des cartes de rôles en assumant conjointement les responsabilités liées et ce sur l’ensemble du projet de recherche (  Document 9)40.

La méthode d’évaluation de cet enseignement doit également être expliquée aux étudiants lors de cette séance (  Document 10)41.
Après la séanceÉtudiants

À l’issue de cette séance préliminaire, les étudiants devront se familiariser avec le projet, en lisant l’intégralité de la méthode, des ressources de la boîte à outils et en créant les outils nécessaires au travail collaboratif (adresse de courriel commun, espace de travail collaboratif, etc.).

La séance 1 – Préliminaire à la recherche

Il est donc indispensable de leur donner dès le départ une vue globale sur cet enseignement au long cours (cf. Logo Genially. 2). Comme toutes les autres méthodes, la méthode de la Recherche en actions est construite selon un principe de « pas à pas », ce qui doit impérativement être compris par les étudiants et par l’équipe pédagogique qui s’en saisit.

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

Pour permettre la découverte du contexte thématique, il convient de trouver une « porte d’entrée » pas forcément juridique, originale et ludique du sujet pour assurer un « brainstorming » dynamique (cas pratique, vidéos, articles, jeux de rôles ou jeux sérieux, intervention d’un témoin, etc.). Afin de préparer la séance au mieux, les enseignants-chercheurs doivent formuler les pistes de sujet de recherche qui sont envisageables. Ils pourront être aidés sur demande par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit pour déterminer cette « porte d’entrée » originale en cohérence avec les pistes de sujet identifiées.
Pendant la séanceLors de cette séance il s’agit de faire découvrir le thème du projet de recherche, par un autre biais que celui de la règle de droit applicable (film, documentaire, jeux de rôles ou jeux sérieux (  Document 11)43, partir d’un cas afin de débattre de façon très subjective, échange éventuel avec des professionnels, sans forcément aborder la question par ses aspects strictement juridiques). Peu importe la nature de l’outil utilisé, l’objectif est de faire réfléchir les étudiants aux différentes implications juridiques, psychologiques, politiques (etc.), du thème afin de leur faire prendre conscience de la nécessité de resituer celui-ci dans son contexte. L’équipe pédagogique doit veiller à faire respecter de manière objective les différents points de vue énoncés lors de ces échanges.

Cette découverte se poursuit par un brainstorming avec l’équipe pédagogique pour déterminer une première série de questions auxquelles les étudiants commencent à chercher des réponses pour la séance suivante. Ce travail doit être abordé par les étudiants sous un angle pluridisciplinaire tout en faisant le lien avec le droit (aspects sociologiques, démographiques et statistiques, économiques, philosophiques, politiques…). À partir de ces questions, des axes de recherche sont déterminés et répartis entre sous-groupes d’étudiants qui effectuent des recherches pluridisciplinaires pour la séance suivante. Ce travail de contextualisation thématique amorce la délimitation du sujet par les étudiants.

À cette étape, comme tout au long de la recherche, des intuitions de recommandations peuvent émerger spontanément. Quoique souvent prématurées et trop subjectives, elles ne doivent pas pour autant être écartées, mais doivent être reconnues comme étant seulement des hypothèses (et non des faits que les étudiants pourront vérifier ou infirmer au cours de l’affinement des recherches).

La conclusion de la séance permet d’énoncer clairement les axes de recherche à explorer pour la séance suivante.
Après la séanceÉtudiants

Les étudiants se répartissent en sous-groupes et commencent un travail de recherche thématique permettant d’apporter des réponses aux questions identifiées (environnement socio-économique, psychologique, politique, philosophique, etc.). Il est en revanche préférable qu’ils travaillent en groupe complet pour la recherche de réponses aux questions d’ordre juridique, qui constitueront le cœur de la problématisation du sujet et des recommandations produites dans le rapport. Chacune des réponses identifiées doit amener les étudiants à formuler des hypothèses de difficultés (juridiques ou non) que pose le thème.

Au cours des recherches thématiques, les étudiants doivent veiller à conserver toutes les sources pour être en mesure d’en insérer les références dans le rapport de recherche (en notes de bas de page et en bibliographie, cf.  Document 4). Les recherches doivent conduire à une appréciation de la valeur de chaque source (attention notamment aux articles ou sites de vulgarisation sur internet ; les sources doivent demeurer très fiables afin de conserver le caractère scientifique des résultats produits).

Ils doivent également mener une première réflexion sur la stratégie d’organisation du travail en groupe qu’ils souhaitent mettre en place (cf.  Document 3).

Une fois les recherches du contexte thématique réalisées, chaque sous-groupe doit préparer une synthèse orale pour la séance suivante (séance 3). Les éléments permettant la préparation de cette synthèse, ainsi que la bibliographie sur laquelle les recherches s’appuient, doivent être déposés sur le Moodle dédié au projet afin que l’ensemble des étudiants et l’équipe pédagogique puissent en prendre connaissance préalablement à la séance 3.
Contexte thématique.
Contexte thématique.

La séance 2 – Découverte et immersion

L’accompagnement par l’équipe pédagogique pendant le brainstorming est un moment clé. Dès cette première séance de travail, l’enseignant est dans une posture différente. L’enseignant n’est pas là pour dire « c’est juste » ou « c’est faux », il n’a pas LA solution. L’enseignant guide et aide les étudiants à aller chercher, à percevoir, à réfléchir aux éléments qui s’élèvent de cette séance de découverte du thème. L’enseignant apporte également de l’aide au classement des éléments identifiés lors du brainstorming : les étudiants, classent, catégorisent et identifient des liens avec les grandes notions qu’ils connaissent. Pour ce brainstorming, l’usage du tableau ou d’un système de post-it paraît le plus approprié comme support au travail de catégorisation.

Cette méthode présente toutefois un risque, pour certains thèmes susceptibles d’avoir un fort impact psychologique, de personnalisation des débats. Certains étudiants peuvent involontairement s’identifier au sujet, ce qui fut par exemple le cas dans une recherche menée à propos des violences conjugales.

La séance 3 – Détermination du sujet (3h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

Les enseignants-chercheurs prennent connaissance sur le Moodle dédié au projet des premiers éléments rédigés par les étudiants, vérifient la fiabilité des sources utilisées et anticipent la détermination (ou l’affinement) du sujet. Ils y apportent les corrections nécessaires.
Pendant la séanceL’enseignant-chercheur doit être très attentif à la gestion du temps. Chaque sous-groupe dispose de 10 à 15 minutes maximum pour exposer les résultats des recherches thématiques.

Les étudiants présentent de façon synthétique les résultats des premiers travaux de recherche thématique, les réponses apportées aux questions, les difficultés pressenties. Pendant ces présentations, les autres étudiants prennent des notes pour s’approprier l’ensemble des éléments présentés par leurs camarades. La séance est interactive, les éléments présentés sont ouverts à la discussion pour s’assurer de leur bonne compréhension et de leur assimilation par l’ensemble des étudiants.

Pendant la présentation, l’enseignant-chercheur prend soin de recenser dans un tableau l’ensemble des mots-clés qui lui semblent pertinents pour chaque axe de recherche. Ce tableau n’est révélé aux étudiants qu’après les présentations de l’ensemble des sous-groupes. Il permet à la promotion, si elle rencontre des difficultés, d’identifier et de formuler plus facilement le sujet de recherche.

À partir de ces premières recherches, les étudiants accompagnés de l’enseignant-chercheur commencent à faire le tri :
– entre les difficultés qui trouvent une résonance juridique parce que le droit est pressenti comme pouvant être une solution potentielle à la difficulté posée (par ex., si la volonté des personnes pose difficulté, il y a une résonance en termes de consentement),

– et celles qui, au moins en apparence, semblent relever d’autres sciences, parce que les étudiants juristes ne sont pas aptes à formuler des recommandations légitimes dans ces domaines (par ex. manque de moyens, problèmes d’ordre climatique, limites technologiques, etc.).

Petit à petit, à partir de ces différentes difficultés (et du tableau de mots-clés réalisé par l’enseignant-chercheur) émergent ce que l’on appelle les causes d’un problème qui constituera plus tard le problème juridique (une question centrale et globale qui appelle une réponse par la formulation de recommandations d’ordre juridique).

Il est important de relever que ce sont les difficultés qui se posent en pratique qui permettent de déterminer le problème juridique et donc d’affiner le sujet. À la suite de ce travail, le sujet de recherche sera définitivement déterminé, ce qui permet de délimiter l’étude (pour autant, la formulation de son intitulé pourra être retravaillée au cours de la recherche).

Les étudiants réalisent alors qu’il leur manque, au regard des éléments de contexte, certaines informations théoriques ou pratiques pour maîtriser davantage ce contexte.

À l’issue de ce travail, les étudiants identifient :

des besoins de formations supplémentaires sur le fond. Ils formulent alors des demandes d’intervention d’experts/chercheurs généralement d’une autre discipline. C’est avec l’aide de l’équipe pédagogique que des contacts d’intervenants potentiels sont identifiés en vue d’une intervention lors de la séance 444.

des besoins de formations aux outils méthodologiques d’enquête de terrain qui permettent d’approfondir les difficultés identifiées : entretiens, questionnaires, enquêtes, bibliographie, communication, etc. (séance 5).

Une fois ces demandes formulées, les éléments suivants doivent être affinés : étapes, calendrier, outils déterminés comme étant nécessaires (par exemple, questionnaires/entretiens, observations, répartition des rôles par équipe, etc.).
Après la séanceÉtudiants

Les étudiants doivent réaliser puis déposer sur Moodle le compte rendu de la séance 3.

Après avoir pris connaissance du document de présentation de l’enquête de terrain (Logo Genially. 3)45 les étudiants doivent remplir et déposer sur Moodle le formulaire de préparation du temps fort 2  Document 12)46. Ce formulaire leur permet :

– d’établir la liste définitive des experts/chercheurs à contacter pour un complément de formation en déterminant précisément les informations recherchées (3 interventions maximum) ;

– d’élaborer un courriel de présentation du projet qui servira à contacter les experts/chercheurs intervenant pour la formation (cf.  Document 6) ;

– de préparer la phase d’enquête de terrain en détaillant les principales interrogations que suscitent les difficultés identifiées, les types d’acteurs de la société qu’ils souhaitent interroger et les méthodes d’enquête envisagées.

Ce formulaire doit être consulté et validé par l’équipe pédagogique (enseignants-chercheurs et équipe pédagogique de la Clinique du droit). Les étudiants doivent ensuite organiser les séances d’intervention (contacter les intervenants choisis ; préparer des questions à l’attention de l’intervenant ; soumettre ces questions à l’enseignant-chercheur ; préparer un support de présentation du thème de recherche en se focalisant sur les difficultés qui les ont incités à choisir cet intervenant).

Une date doit être définie pour la séance 5 permettant de former les étudiants à la création et à l’utilisation des outils d’enquête.

Après avoir reçu confirmation de la part des experts/chercheurs, les étudiants doivent renseigner l’annuaire disponible sur Moodle. Cet annuaire de contacts doit être mis à jour tout au long du projet et transmis à l’équipe pédagogique de la Clinique du droit.

Enseignants-chercheurs

Les enseignants-chercheurs doivent prendre contact avec l’équipe pédagogique de la Clinique du droit afin d’être formés (si cela n’a pas été fait auparavant) aux méthodologies d’enquêtes de terrain  Document 13)47 afin d’animer la séance 5.

Information préalable au temps fort 2 : Pour des raisons logistiques et en fonction des disponibilités des experts/chercheurs contactés, la séance 4 et la séance 5 peuvent s’intervertir.

Ce que la méthode dénomme « les causes d’un problème » a donné lieu à d’intenses discussions au sein de l’équipe de la Clinique du droit au cours de l’élaboration de l’enseignement. Il avait été distingué les causes et les conséquences d’un problème. S’agissant des causes du problème, certaines d’entre elles ne peuvent recevoir de réponses ou de recommandations d’ordre juridique. Par exemple, s’agissant du consentement à l’entrée en EHPAD, le coût très élevé de la prise en charge à domicile est une cause du problème, mais ne peut que difficilement recevoir de réponse d’ordre juridique. Au contraire, d’autres causes peuvent conduire à élaborer des solutions ou des recommandations de nature juridique. S’agissant des conséquences du problème, elles caractérisent les difficultés que les étudiants cherchent à surmonter en proposant des recommandations. Finalement, la notion de cause des problèmes a été abandonnée pour retenir celle plus accessible de justifications ou de raisons du problème.

Ces considérations théoriques sont très éloignées des préoccupations des étudiants. En leur faisant rechercher les éléments du contexte du thème au travers des différentes disciplines, ils identifient des causes sans le savoir et sans toujours en prendre conscience. L’identification de ces causes se fait de façon intuitive et conduit à la délimitation du sujet.

La séance 4 – Intervention(s) d’expert(s)/chercheur(s) (1h30 à 2h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur doit procéder à la relecture et à la correction du courriel de présentation préparé par les étudiants. Il peut, si les étudiants n’y parviennent pas seuls, les aider à trouver des contacts disponibles pour intervenir sur les thèmes choisis. Il peut également prendre l’attache de l’équipe pédagogique de la Clinique du droit qui dispose d’un annuaire de contacts.

Les étudiants soumettent à l’enseignant-chercheur les questions qu’ils envisagent de poser à l’expert/chercheur au regard des manques d’informations pour constituer leur contexte thématique. L’enseignant-chercheur vérifie que les questions envisagées demeurent d’ordre théorique afin de ne pas prendre le risque que l’expert/chercheur présente une vision univoque et subjective de la réalité du terrain. L’expert/chercheur peut en effet, dans certaines hypothèses, être également un praticien (ex. un psychologue) et avoir une expérience de terrain et peut parfois faire part de points de vue très subjectifs vis-à-vis du sujet traité. Le risque serait alors que les étudiants soient influencés par les propos de l’expert/chercheur dans le traitement et/ou le cadrage de leur sujet. L’enseignant-chercheur assiste aux interventions d’experts/chercheurs contactés. Sa présence permet de reprendre avec les étudiants les éléments abordés en vue d’en écarter certains s’ils sont trop orientés.
Pendant la séanceLes étudiants mènent, à partir des questions préalablement préparées, la séance qui doit être interactive, informelle et n’a pas pour but de prendre la forme d’un cours magistral.

Ils doivent prendre avec soin des notes des éléments abordés pendant l’intervention, ce qui leur permettra d’en réaliser une synthèse qui viendra nourrir la réflexion (problématisation, identification des causes du problème juridique, proposition de recommandations, etc.) et la rédaction ultérieure du rapport.
Après la séanceÉtudiants

Les étudiants rédigent une synthèse de(s) l’intervention(s) qu’ils doivent déposer sur le Moodle dédié.

Si ce travail n’est pas encore achevé, les étudiants finalisent le formulaire de préparation du temps fort 2 (séance 3). Ils organisent la prochaine séance de formation aux outils méthodologiques, en tenant compte de l’emploi du temps de l’enseignant-chercheur (réservation d’un créneau et d’une salle).

La séance 4 – Intervention(s) d’expert(s)/chercheur(s)

La séance 5 – Formation aux outils méthodologiques (1h à 3h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

Les enseignants-chercheurs sont préalablement formés par l’équipe pédagogique de la Clinique du droit aux méthodologies d’enquête de terrain en vue d’assurer cette séance (cf.  Document 13). L’équipe pédagogique de la Clinique du droit se tient à la disposition des enseignants-chercheurs pour aider à vérifier la pertinence méthodologique des outils élaborés par les étudiants. Le respect des règles méthodologiques est en effet essentiel pour garantir la fiabilité des résultats de l’enquête de terrain.
Pendant la séanceEn cohérence avec les pistes identifiées par les étudiants dans le formulaire de préparation du temps fort 2, les étudiants bénéficient d’une formation aux méthodes d’enquête de terrain appliquée à leur recherche (quels outils en fonction des objectifs de recherche ? Comment les construire ? Comment les utiliser ?) (  Média 3)48.

La séance doit permettre d’identifier clairement : les besoins d’informations recherchés (quoi et pourquoi ?), l’ensemble des hypothèses de recherche à éprouver sur le terrain, auprès de quels acteurs et par quels moyens/outils (élaboration d’un questionnaire, d’un sondage, d’un guide d’entretien avec des acteurs de terrain, etc.) (cf. Logo Genially. 3).

La séance permet aussi d’accompagner les étudiants dans la réflexion et l’élaboration du contenu de ces outils par rapport aux besoins d’informations qu’ils ont identifiés.
Après la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur doit relire et apporter les corrections nécessaires aux informations recherchées et outils associés (questionnaires et grilles d’entretien élaborés par les étudiants). Il doit également valider le(s) projet(s) de mail(s) à destination des acteurs de terrain. L’équipe pédagogique de la Clinique du droit peut là encore être sollicitée si besoin.

Un point régulier (tous les 15 jours environ) doit être fait avec les étudiants sur l’avancée de l’enquête de terrain. Étudiants Après validation par l’enseignant-chercheur, les étudiants adressent des courriels (cf.  Document 6 et  Document 1449) aux acteurs de terrain déterminés (présentation du projet + questionnaires/demandes de rendez-vous pour entretiens). Ils mènent l’enquête de terrain et veillent à déposer régulièrement sur Moodle une synthèse des résultats obtenus pour chaque outil d’enquête (entretien, questionnaire, observation) pour que chaque étudiant se les approprie.

Un point régulier (tous les 15 jours environ) doit être fait avec l’enseignant-chercheur sur l’avancée de l’enquête de terrain.

Les étudiants achèvent de préciser le calendrier de travail pour la finalisation de la recherche (préparation du rapport, préparation de l’atelier).

Enfin, à l’issue de l’enquête, ils doivent rassembler et synthétiser l’ensemble des résultats recueillis sur le terrain dans un tableau qui servira de support principal lors de la prochaine séance (séance 6). Ce tableau, qui distingue selon la nature des différents résultats, doit être déposé sur Moodle au plus tard 3 jours avant la date prévue pour la séance 6.

Étudiants

Les étudiants identifient définitivement l’ensemble des informations recherchées auprès des acteurs de terrain qu’ils vont contacter et élaborent le contenu des outils qu’ils utiliseront lors de l’enquête (cf.  Média 3). Ils doivent, en parallèle, élaborer des projets de courriel à destination des acteurs de terrain. Ces éléments doivent être adressés à l’équipe pédagogique pour validation. Cette étape peut nécessiter plusieurs allers/retours en vue de la bonne construction des outils.

Comme pour les interventions d’experts/chercheurs au cours de la séance 4, l’enquête de terrain permet de vérifier des hypothèses de recherche élaborées à partir des difficultés identifiées, de commencer à rechercher les causes de ces difficultés et de récolter ou d’identifier des premières pistes de recommandations qui devront encore mûrir.

Tout au long de la phase d’enquête de terrain, les étudiants doivent veiller à alimenter l’annuaire des professionnels contactés afin d’élargir le réseau clinique dont pourront bénéficier de futurs étudiants cliniciens.

Les étudiants continuent d’affiner les réflexions menées depuis le début de l’année en vue de la problématisation du sujet (affinement des réponses aux questions initiales, des difficultés identifiées, des causes des difficultés, des hypothèses de recommandations), en tenant compte bien entendu des corrections ou remarques de l’enseignant-chercheur.

La séance 5 – Formation aux outils méthodologiques

La première version de la méthode élaborée était trop théorique et trop abstraite. Pour le dire autrement, les enseignants sont formés aux grands principes de l’enquête de terrain alors que les étudiants doivent être formés à l’enquête et au questionnaire à partir de leur sujet. Ils doivent être mesure de réfléchir au contenu de leur enquête en même temps qu’ils se forment aux méthodes de l’enquête.

La séance 6 – Analyse des résultats de l’enquête de terrain (2h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur prend connaissance des résultats de l’enquête et du tableau de synthèse des résultats déposés sur Moodle par les étudiants.
Pendant la séanceLe principal objectif de cette séance est d’analyser les résultats obtenus lors de chaque enquête de terrain. Une fois ceux-ci exposés par les étudiants, à partir du tableau de synthèse, ces éléments devront ainsi être rattachés à l’une des trois catégories suivantes (cf.  Média 2) :

– catégorie des éléments qui ressortent de l’enquête de terrain et confortent des informations déjà identifiées dans le contexte thématique. Ces éléments ne constituent pas des réponses aux difficultés que la recherche avait permis d’identifier ;

– catégorie des éléments qui ressortent de l’enquête de terrain et qui peuvent soit apporter des réponses aux difficultés qui ont émergé du contexte thématique, soit être de nouvelles difficultés d’ordre juridique qui découlent de l’application de la règle de droit en pratique et qui donneront lieu à la formulation de recommandations. Dans les deux cas ces éléments peuvent être de nature juridique ou appeler une réponse d’ordre juridique.

– catégorie des éléments qui ressortent de l’enquête de terrain mais qui ne permettent pas d’apporter une réponse aux difficultés identifiées dans le contexte thématique, car ils sont hors sujet, trop subjectifs, relèvent d’un jugement personnel ou n’ont aucun lien avec le domaine juridique.

Ce travail de classement des résultats doit être entamé lors de la séance avec les étudiants pour qu’ils comprennent bien la méthode. Si au regard de l’étendue des résultats, le temps imparti à la séance ne permet pas de finaliser cette analyse, les étudiants poursuivent ce travail en autonomie d’ici la prochaine séance. Le résultat définitif de ce classement est vérifié par l’enseignant-chercheur lors de la séance suivante.

Lors de cette étape de l’étude, il est fréquent que de nouvelles pistes de recommandations émergent. Les étudiants prendront soin de les noter afin qu’elles soient reprises lors de la séance dédiée à la détermination des recommandations (séance 8).
Après la séanceÉtudiants

Les étudiants doivent terminer le travail de classement de l’ensemble des informations dont ils disposent :

– ils doivent identifier et classer les éléments qui relèvent du contexte et qui ne soulèvent pas de difficultés ;

– ils doivent identifier et classer les difficultés qu’ils vont retenir dans les développements du rapport, lorsqu’elles reposent sur des causes identifiées et que des recommandations d’ordre juridique peuvent être formulées en conséquence ;

– ils doivent identifier et classer les hypothèses de recommandations qu’ils commencent à formuler. Les étudiants doivent, une fois le classement effectué, s’organiser pour la présentation des éléments en vue de la séance suivante (séance 7).

Bon à savoir : En fonction de l’avancée des étudiants et de la recherche, il arrive que l’identification des recommandations, programmée à la séance 8, s’opère concomitamment à la formalisation du problème juridique au cours de la séance 7.

Au cours de cette séance, il y a toujours un risque de perte d’informations. L’équipe pédagogique doit vérifier avec attention que tous les entretiens et tous les questionnaires ont bien été exploités.

La séance 7 – Formalisation du problème juridique (3h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

En vue de cette séance, l’enseignant-chercheur lit l’ensemble des difficultés juridiques identifiées afin de réfléchir à l’éventuel problème juridique qui peut en être issu et, éventuellement, à de possibles recommandations. Cela lui permettra d’accompagner les étudiants dans la détermination du problème juridique au cours de la séance.
Pendant la séanceLes étudiants doivent présenter à l’enseignant-chercheur le classement des informations réalisé depuis la séance précédente. Ces éléments sont discutés avec l’enseignant-chercheur afin de vérifier que des éléments importants n’ont pas été écartés, que des éléments n’ont pas été mal classés, que des éléments accessoires ou secondaires ne sont pas surévalués.

Ainsi, c’est à partir de l’ensemble des résultats obtenus au cours des précédents travaux (questions – réponses – difficultés – hypothèses de recherche – causes des difficultés – synthèse des interventions – résultats de l’enquête de terrain), que les étudiants doivent déterminer l’ensemble des difficultés juridiques et les rassembler en un problème juridique global. Ce n’est qu’à ce moment que les étudiants sont véritablement en mesure de formaliser ce problème juridique auquel le rapport va tenter d’apporter des réponses.

Lors de cette séance, il est possible d’élaborer le plan de la seconde partie du rapport à partir des différentes difficultés juridiques qui ont émergé et ont constitué le problème juridique.

Ce n’est toutefois pas forcément pertinent et il est aussi possible d’organiser le plan de la seconde partie ou de l’ensemble du rapport à partir des recommandations (séance 8).

Enfin, les étudiants doivent affiner l’intitulé définitif du sujet de la recherche qui doit rester en lien étroit avec le sujet de la recherche. Il convient d’apporter une dimension « grand public » par le choix d’un intitulé plus accrocheur et plus approprié pour les supports de communications qui seront créés en vue de l’atelier de restitution. Ce choix peut s’opérer via un brainstorming des étudiants et un système de vote.
Après la séanceÉtudiants

Hypothèse 1. Les étudiants ont commencé à élaborer le plan à partir des difficultés juridiques.

Ils le finalisent et commencent la rédaction du rapport. Ils se répartissent les différentes parties de la rédaction et les tâches à réaliser en cohérence avec la carte de rôle sur laquelle ils sont positionnés (rédaction, relecture, corrections, mise en forme).

Ils doivent déterminer (si cela n’a pas été fait lors de la séance) l’intitulé définitif du rapport.

Il est possible de solliciter une séance supplémentaire avec l’enseignant-chercheur pour faciliter cette répartition, la finalisation du plan et/ou le passage à la rédaction si nécessaire. Par expérience, il s’agit souvent d’un moment où les étudiants se sentent perdus, submergés par l’importance apparente de la tâche, alors qu’ils disposent à présent de l’ensemble des éléments nécessaires à la rédaction. Par ailleurs, les étudiants peuvent s’appuyer sur la structure indicative des rapports de Recherche en actions des années précédentes.

Une fois le plan du rapport achevé il devra être déposé sur Moodle par les étudiants pour validation par l’enseignant-chercheur. Cette étape peut comprendre différents allers/retours.

Les étudiants doivent déterminer (si cela n’a pas été fait lors de la séance) l’intitulé définitif du rapport.

En parallèle, ils engagent une réflexion destinée à déterminer les recommandations d’ordre juridique qui viendront répondre aux difficultés juridiques identifiées. Pour cela, ils reprennent le document dans lequel ils ont recensé l’ensemble des pistes de recommandations depuis le début de l’étude. Ils écartent les recommandations non juridiques. Ils associent les recommandations d’ordre juridique aux problèmes juridiques identifiés (ces recommandations peuvent être issues de leur seule analyse des causes des difficultés ou provenir des résultats de l’enquête de terrain).

Hypothèse 2. Les étudiants n’ont pas commencé à élaborer le plan à partir des difficultés juridiques, mais envisagent un plan structuré à partir des recommandations.

Ils engagent alors une réflexion destinée à déterminer les recommandations d’ordre juridique qui viendront répondre aux difficultés juridiques identifiées. Pour cela, ils reprennent le document dans lequel ils ont recensé l’ensemble des pistes de recommandations depuis le début de l’étude.

Ils écartent les recommandations non juridiques. Ils associent les recommandations d’ordre juridique aux problèmes juridiques identifiés (ces recommandations peuvent être issues de leur seule analyse des causes des difficultés ou provenir des résultats de l’enquête de terrain).

Ils doivent déterminer (si cela n’a pas été fait lors de la séance) l’intitulé définitif du rapport. En parallèle, ils doivent commencer à réfléchir au plan articulé autour des recommandations juridiques.

Bon à savoir : Pour identifier les recommandations, les étudiants doivent se focaliser sur le recensement de toutes les causes des difficultés, parce que l’identification de ces causes permettra ensuite de formuler des propositions de recommandations.

La séance 8 – Les recommandations (1h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur interagit régulièrement avec les étudiants pour prendre connaissance de leurs éventuelles difficultés dans l’élaboration du plan ou l’identification des recommandations.

L’équipe pédagogique de la Clinique du droit s’assure que le rapport correspond aux exigences essentielles de la méthodologie de la Recherche en actions et aux exigences formelles (ex. charte graphique, logos de la Clinique du droit et des partenaires, bibliographie et références, etc.).
Pendant la séance Hypothèse 1. Les étudiants ont élaboré un plan à partir des difficultés juridiques.

Les étudiants émettent les hypothèses de recommandations apparues tout au long de la recherche pour ne retenir, approfondir et développer que celles qui seront présentées dans le rapport et qui leur semblent pertinentes au regard des difficultés juridiques.

La séance, interactive, a pour objectif central de discuter de la pertinence des recommandations que les étudiants envisagent de proposer dans le rapport. Elles doivent être éprouvées et, si nécessaire, l’enseignant-chercheur peut demander un travail d’approfondissement complémentaire sur ces recommandations.

Hypothèse 2. Les étudiants ont choisi d’élaborer un plan à partir des recommandations juridiques.

Les étudiants soumettent leur travail ordonné sur les recommandations à l’enseignant-chercheur qui en vérifie la pertinence.

Ils engagent alors un travail d’élaboration du plan à partir de ces recommandations en lien avec les difficultés juridiques identifiées.
Après la séanceÉtudiants

En fonction de l’hypothèse retenue, les étudiants engagent ou achèvent la rédaction du rapport qu’ils soumettent, une fois terminé, aux relectures et corrections de l’équipe pédagogique. Cette phase peut impliquer plusieurs allers/retours entre l’enseignant-chercheur et les étudiants afin d’aboutir au meilleur résultat possible à l’attention des acteurs du monde socio-économique.

Ils doivent entamer la réflexion liée à l’organisation de l’atelier de restitution (cf.  Document 7). Une sélection de 2 à 4 experts/chercheurs et/ou acteurs de terrain doit être menée en vue de les inviter à réagir spécifiquement à la chaire lors de l’atelier de restitution. Cette sélection devra être validée par l’enseignant-chercheur avant l’envoi de la demande.

De plus, un courriel d’invitation doit être rédigé à destination du public invité à l’atelier de restitution. Ce public comprend l’ensemble des experts/chercheurs et des acteurs de terrain ayant participé à la recherche ; l’ensemble de l’équipe pédagogique du master, les doctorants et étudiants de la discipline concernée, les chercheurs et enseignants-chercheurs de la discipline et toute autre personne que les étudiants et l’enseignant-chercheur jugeraient utile ou judicieux d’inviter. Ce courriel d’invitation peut prendre la forme d’une invitation attractive (ex : affiche, flyers, etc.) mais doit impérativement être validé par l’enseignant-chercheur avant d’être envoyé (cf.  Document 6).

La séance 9 – Préparation de l’atelier de restitution (1h30)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur relit et corrige le courriel d’invitation à l’atelier de restitution préparé par les étudiants. Il effectue des relectures du rapport de recherche et fait part aux étudiants des modifications qu’ils doivent apporter à celui-ci.
Pendant la séanceL’enseignant-chercheur présente l’objectif de l’atelier de restitution. Il ne s’agit pas d’un colloque ! Le but est de présenter aux personnes présentes les principaux résultats de la recherche et de les faire réagir aux recommandations formulées (bien-fondé, mise en œuvre pratique, etc.). C’est donc à un véritable débat auquel les étudiants invitent les professionnels, dont l’expérience montre qu’ils sont bienveillants vis-à-vis des résultats présentés.

Les étudiants se répartissent définitivement les tâches en vue de l’atelier de restitution :

– qui présente un résumé des résultats ?
– qui gère les prises de paroles ?
– qui prend en charge la préparation d’un support numérique de présentation ? (à partir du modèle de la Clinique du droit)
– qui est en charge de l’organisation matérielle de l’atelier (affiches, invitations, accueil des participants, éventuel cocktail ou pause/café) ? (l’éventuel financement des aspects matériels dépendra du budget du master concerné)
– qui prend des notes pendant toute la durée de l’atelier ?
– qui conclura l’atelier avec une synthèse des réactions du public aux recommandations ?

Bien que certaines tâches soient affiliées aux cartes de rôles, les étudiants doivent collectivement s’assurer que l’ensemble des actions à mener sont effectuées en vue de l’atelier de restitution. L’atelier peut être organisé en suivant la structure du plan du rapport.
Après la séanceÉtudiants

Les étudiants achèvent l’organisation matérielle de l’atelier de restitution et doivent remplir le formulaire d’organisation d’un événement (  Document 15)54.

Une fois le rapport relu, corrigé et validé par l’enseignant-chercheur, cette version « avant atelier de restitution » doit être envoyée aux personnes invitées à réagir à la chaire lors de l’atelier (5 jours avant celui-ci) et au public qui a été invité (1 jour avant l’atelier). Cette version du rapport ainsi que la présentation qui servira lors de l’atelier doivent être déposés sur Moodle.

Les étudiants organisent une « répétition » de l’atelier de restitution à laquelle ils invitent l’enseignant-chercheur et, éventuellement, l’équipe pédagogique de la Clinique du droit. Cette répétition est très importante car elle permet aux étudiants de s’assurer qu’ils sont prêts à animer l’atelier de restitution tant sur le fond sur la forme (  Document 16)55. Cette répétition est l’occasion pour l’enseignant-chercheur de formuler des propositions d’amélioration de la présentation.

Enseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur doit veiller à bien accompagner les étudiants dans cette préparation. L’enseignant-chercheur assiste à la « répétition » de l’atelier de restitution et accompagne les étudiants pour les aider à améliorer leur présentation.

La séance 10 – L’atelier de restitution (3h)

Avant la séanceEnseignants-chercheurs

L’enseignant-chercheur contacte les étudiants quelques jours avant l’atelier de restitution pour s’assurer que tout est prêt et qu’ils ne rencontrent pas de difficultés particulières.
Pendant la séanceLors de cet atelier de restitution, en tenant compte de la répartition des rôles, les étudiants présentent de manière synthétique l’ensemble du travail mené. Ils doivent présenter :

l’objet de la Recherche en actions et sa méthode,

les différents types d’experts/chercheurs et d’acteurs de terrain contactés,

la problématique identifiée et son intérêt sociétal, les recommandations formulées en lien avec les causes des difficultés identifiées.

Ils adressent des questions aux personnes présentes à la chaire et ouvrent le débat avec le public entre chaque recommandation.

En conclusion de l’atelier de restitution, les étudiants réalisent une synthèse des réactions des personnes présentes à la chaire et du public.
Après la séanceÉtudiants

Dès la fin de l’atelier de restitution, les étudiants doivent adresser des courriels de remerciements à l’ensemble des personnes présentes lors de l’atelier. Il convient de distinguer les remerciements à destination du public de ceux à destination des personnes invités à réagir à la chaire. Les courriels doivent avoir été validés par l’enseignant-chercheur avant d’être envoyés.

Les étudiants travaillent ensuite à la rédaction définitive du rapport (version après atelier de restitution), en y intégrant les réactions aux recommandations recueillies durant l’atelier. L’enseignant-chercheur vérifie l’intégration dans le rapport de ces éléments, sachant que cette étape peut nécessiter plusieurs allers/retours.

Une fois que le rapport est définitivement achevé et validé par l’enseignant-chercheur, les étudiants l’envoient à l’ensemble des parties prenantes du projet. Le rapport sera par la suite publié sur le site internet de la Clinique du droit.

Évaluation des étudiants (cf.  Document 10)

Évaluation

La construction d’une grille d’évaluation s’est avérée très complexe, cela pour différentes raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’un travail de groupe, ce qui n’exclut pas la nécessité d’une part d’individualisation. Cette individualisation peut passer par l’auto-évaluation des étudiants, tandis que l’évaluation par les pairs pose des problèmes éthiques que nous ne sommes pas encore parvenus à surmonter.

Autre question soulevée par l’évaluation, quelle doit être la finesse des temporalités d’évaluation : faut-il évaluer chaque étape ? Chaque travail rendu ? Chaque acquis d’apprentissage ? Pour répondre à ces interrogations, des grilles critériées ont été élaborées à partir des acquis d’apprentissage attendus de l’enseignement (cf.  Document 10). Les équipes pédagogiques, encore peu habituées à ces pratiques, rechignent parfois à s’en saisir.

Compétence 1 : Construire et mener un projet de recherche de terrain

Acquis d’apprentissages liés :

  • L’étudiant est capable de traiter une question initialement d’ordre juridique selon un angle de vue spécifique à d’autres disciplines.
  • L’étudiant est capable d’établir des liens entre une question juridique et son environnement socio-économique.
  • L’étudiant est capable de délimiter un sujet de recherche en lien avec un contexte social spécifique.
  • L’étudiant est capable d’utiliser une méthode de recherche de terrain en constituant et en mobilisant certains outils/ méthodologies associés.
  • L’étudiant est capable de mobiliser des connaissances disciplinaires en situation réelle.
  • L’étudiant est capable d’identifier ses lacunes juridiques ou extra-juridiques et de formuler une demande de formation en lien avec celles-ci.
  • L’étudiant est capable d’adapter et de reformuler différents écrits en fonction du public auquel il s’adresse et en faisant preuve de qualités rédactionnelles.
  • L’étudiant est capable de prendre en compte rapidement les corrections apportées par l’équipe pédagogique.

Compétence 2 : Gérer un projet de recherche de façon collective

Acquis d’apprentissages liés :

  • L’étudiant est capable de créer et de respecter un rétroplanning.
  • L’étudiant est capable de mettre en place et de respecter une stratégie organisationnelle en répartissant avec les membres de son groupe les tâches qui leur incombent.
  • L’étudiant est capable de communiquer avec l’ensemble des membres de son équipe en faisant preuve de qualité d’écoute et de compromis.
  • L’étudiant est capable de communiquer sur l’avancée du projet et de rendre des comptes de façon claire et synthétique sans en perdre le sens.
  • L’étudiant est capable de mettre en place les phases structurantes de la gestion d’un projet (analyse des besoins, construction de la méthodologie, planification, pilotage du projet, évaluation).

Compétence 3 : Construire un rapport qui présente les résultats de la recherche et des recommandations en resituant une problématique sociétale dans sa dimension juridique

Acquis d’apprentissages liés :

  • L’étudiant est capable dans le cadre d’une recherche de terrain de différencier : données objectives du contexte, difficultés, causes, problème juridique, solution envisagée.
  • L’étudiant est capable de produire un rapport de recherche de terrain.
  • L’étudiant est capable de formuler des recommandations à partir des résultats de sa recherche et de ses analyses.
  • L’étudiant est capable d’utiliser et de citer des sources fiables.

Compétence 4 : Organiser un événement public de restitution des résultats de la recherche

Acquis d’apprentissages liés :

  • L’étudiant est capable de préparer différents types de supports numériques en vue d’une intervention.
  • L’étudiant est capable d’anticiper la réservation d’une salle en vue de l’événement.
  • L’étudiant est capable de réaliser les documents de communication nécessaires à la promotion d’un événement.
  • L’étudiant est capable de présenter des recommandations issues de sa recherche et de recueillir le point de vue des acteurs présent à l’événement sur celles-ci.
  • L’étudiant est capable d’organiser et d’animer un évènement public de manière interactive en s’adaptant à son auditoire.
  • L’étudiant est capable de respecter et de faire respecter le temps alloué à un événement.
  • L’étudiant est capable de s’exprimer en public.
  • L’étudiant est capable d’animer un évènement public de manière interactive et de modérer les interventions prévues (présenter, introduire, poser des questions, donner la parole, interrompre si nécessaire, etc.).
  • L’étudiant est capable de débattre en tenant compte des avis des acteurs du monde socio-économique.
  • 4 ECTS répartis sur les deux semestres de l’année universitaire (si l’enseignement est proposé sur 1 an).
  • 14 heures de cours en présentiel pour les 8 séances avec l’enseignant-chercheur.
  • Investissement équipe pédagogique de la Clinique du droit : 4 HETD pour la séance de formation des enseignants-chercheurs aux méthodologies d’enquête de terrain.
  • Investissement étudiant : entre 100 heures et 120 heures de travail sur l’année.
  • Investissement enseignant-chercheur : 15 HETD comprenant les 14 heures de cours et les 6 heures réelles d’accompagnement du projet.
  • L’évaluation sera rapportée sur 20 points (cf.  Document 10).

Exemples de maquettes ayant intégré l’enseignement Recherche en actions58 :

Maquette M1 Enjeux et techniques de droit social.
Document 17. Maquette M1 Enjeux et techniques de droit social.
Maquette M2 Enjeux et techniques de droit social.
Document 18. Maquette M2 Enjeux et techniques de droit social.

Notes

  1. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278911/2016-12-24
  2. https://doi.org/10.34847/nkl.da4ek8ia
  3. Voir « Information juridique appliquée » et « Approfondissement des cas cliniques », p. 65 et 115.
  4. Voir par exemple les sites du réseau des cliniques juridiques francophones, de l’European network for clinical legal education et de la Global alliance for justice education.
  5. https://ressources.una-editions.fr/s/xwMtrbZW3jerFts
  6. https://www.u-bordeaux.fr/universite/notre-strategie/projets-institutionnels/SUNSET
  7. https://www.u-bordeaux.fr/universite/nos-engagements/transitions
  8. Voir le déroulement détaillé des séances, p. 206.
  9. https://www.cliniquedudroit.fr/index.php/beneficier-dune-recherche-en-action/
  10. https://view.genially.com/63ef4ba9a82d640011698a8a
  11. Voir Lebrun Marcel, « Chapitre 3. Quelques méthodes pédagogiques actives », dans Théories et méthodes pédagogiques pour enseigner et apprendre : Quelle place pour les TIC dans l’éducation ?, De Boeck Supérieur, 2007, p. 123-168. Voir également la présentation du Centre de pédagogique universitaire de l’université de Montréal, https://cpu.umontreal.ca/expertises/methodes-pedagogiques-actives/.
  12. Voir « Identification d’un sujet de mémoire », p. 153.
  13. Grimes Richard, « Delivering legal education through an integrated problem-based learning model – the nuts and bolts », International Journal of Clinical Legal Education, 21 (2), 2014 ; C. Sylvester, J. Hall, E. Hall, « Problem-based learning and clinical legal education: what can clinical educators learn from PBL? », Journal of Clinical Legal Education, 4, 2004.
  14. Paivandi Saeed, « Autour de la posture d’accompagnement à l’université », Recherche et formation, 81, 2016 [http://journals.openedition.org/rechercheformation/2633].
  15. Ex. : la question particulière du partage d’information à caractère secret en matière médicale ; la question particulière de la création et du fonctionnement des observatoires d’analyse et d’appui au dialogue social.
  16. Ex. : le secret professionnel ; le dialogue social.
  17. Ex. : les incertitudes des professionnels relatives au partage d’information à caractère secret en matière médicale (partager quoi ? avec qui ?) ; le refus d’appropriation des observatoires par les partenaires sociaux et l’administration du travail (quels objectifs ? quels moyens ? quel cadre ?) (cf. Logo Genially. 1).
  18. Ex. : la confusion opérée par les professionnels du corps médical entre le partage d’informations entre professionnels et la révélation d’une information à caractère secret ; la difficulté pour les professionnels de distinguer les différentes composantes du dialogue social (négociation collective et information consultation du personnel).
  19. https://doi.org/10.34847/nkl.94bc53r8
  20. Ex. : les éléments démographiques.
  21. https://view.genially.com/5f6cac88f902780d10c9f626
  22. https://ressources.una-editions.fr/s/t2bP5C4jfQqRFwb
  23. Dans l’exemple retenu de la Recherche en actions qui portait sur le secret partagé, les étudiants ont été invités à présenter les résultats de leurs travaux lors d’un colloque organisé en novembre 2020 par l’Espace de Réflexion Éthique Nouvelle-Aquitaine (ERENA), auprès d’un public de professionnels des secteurs médicaux et médico-sociaux qui a accueilli avec beaucoup d’intérêt les recommandations formulées. Cela témoigne du réel intérêt de la réception par le monde socio-économique des analyses réalisées dans le cadre de la Recherche en actions.
  24. Voir le plan « France 2030 » géré par l’Agence nationale de la recherche et, au niveau de l’université de Bordeaux, le programme NewDeal.
  25. https://ressources.una-editions.fr/s/eBwtoqMSNbXjXEC
  26. Genève, Clinique sur les droits des personnes vulnérables ; Harvard law school, Droit humains ; ONU, cliniques thématiques.
  27. https://ressources.una-editions.fr/s/4ZrEpC3EmpTiLMk
  28. Cf. « Et demain », p. 331.
  29. SUNSET : https://www.u-bordeaux.fr/universite/notre-strategie/projets-institutionnels/SUNSET
  30. À propos de cette collaboration, voir plus haut dans cette partie.
  31. Voir les rapports de recherche en ligne sur le site de la Clinique du droit : http://www.cliniquedudroit.fr/index.php/lenseignement-clinique-du-droit/.
  32. https://ressources.una-editions.fr/s/fr6kDHiDHTjZjWK
  33. https://moodle.una-editions.fr/course/view.php?id=7
  34. Fiche outils – « S’organiser et travailler en groupe » : https://ressources.una-editions.fr/s/oGQ8ipjnjxGaG9H.
  35. Guide commun de recherche documentaire : https://ressources.una-editions.fr/s/CR2SoZeLrjt8dJt.
  36. Guide – « Rédaction des références bibliographiques » : https://ressources.una-editions.fr/s/eNokHGSsY568g2J.
  37. Fiche outils – « Communication avec les acteurs de terrain » : https://ressources.una-editions.fr/s/8e3gxyoG7jHc8W8.
  38. Fiche outils – « Organiser un évènement » : https://ressources.una-editions.fr/s/pbrCtqfRJZC8RSb.
  39. Guide – « Catalogues des locaux d’UB » : https://ressources.una-editions.fr/s/gx97tfx2qrNgiBN.
  40. « Cartes des rôles » : https://ressources.una-editions.fr/s/ZqoNZeep9ZP8SXg.
  41. « Grilles d’évaluation Recherche en actions » : https://ressources.una-editions.fr/s/NLCNP2tdPHYZemp.
  42. https://moodle.una-editions.fr/course/view.php?id=7
  43. Jeu de rôle « Secret partagé » : https://ressources.una-editions.fr/s/E7DdkE8yikkrEao.
  44. Ex. : en master droit de la santé, sur le thème de « la pratique de la religion du patient accueilli en établissement de santé », l’intervention d’une spécialiste de l’histoire des religions avait été organisée ; en master droit des relations de travail dans l’entreprise pour le thème des « Observatoires du dialogue social », l’intervention d’un spécialiste de droit comparé du dialogue social a été réalisée ; en master droit des personnes et des familles, sur le thème du « secret partagé en secteur social et médico-social », l’intervention d’un psychologue sur la notion de partage a été programmée.
  45. Genially, « La méthodologie d’enquête » : https://view.genially.com/63ef5c307b2699001a6ca4ce.
  46. Formulaire – « Préparation du Temps Fort 2 » : https://ressources.una-editions.fr/s/ALyFtcm9SScGYca.
  47. Formation « Concevoir un questionnaire d’enquête » : https://ressources.una-editions.fr/s/kWYHLiGXjnxsN22.
  48. Tutoriel questionnaire sphinx : https://doi.org/10.34847/nkl.bdd82yl2.
  49. Exemple de support de communication : https://ressources.una-editions.fr/s/CsjYrLLSwms3AWt.
  50. Formation des formateurs réalisée par une équipe de la MAPI (Mission d’appui à la pédagogie et à l’innovation).
  51. Ce qui est fait dans le cadre du projet d’enseignement LIER (cf. « Et demain », p. 339).
  52. Cf. supra.
  53. Pour un exemple de clinique de légistique, voir : Clinique de légistique – Réseau des Cliniques Juridiques Francophones (cliniques-juridiques.org).
  54. Formulaire – « Organiser un évènement » : https://ressources.una-editions.fr/s/aKaCB4QqiAXAriZ.
  55. « Guide d’observation – Préparation de l’atelier de restitution » : https://ressources.una-editions.fr/s/GKaEY3pk
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    .
  56. Voir en particulier le commentaire de la méthode d’approfondissement des cas.
  57. Voir le « Parcours compétences », p. 291.
  58. Document 17 : https://ressources.una-editions.fr/s/xHgbxg4rYF754c8 ; document 18 : https://ressources.una-editions.fr/s/ZaJyPszg6dkJ3Jz.
Méthode et commentaire
Pessac
EAN html : 9791030010732
ISBN html : 979-10-300-1073-2
ISBN pdf : 979-10-300-1074-9
ISSN : 3040-2956
Posté le 13/12/2024
73 p.
Code CLIL : 3040; 3259;

Comment citer

Lamarche, Marie, Tournaux, Sébastien, « Méthode et commentaire de la Recherche en actions », in : Lamarche, Marie, Tournaux, Sébastien, Les méthodes d’enseignement à la Clinique du droit de l’université de Bordeaux, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, collection V@demecum 2, 2024, p. 167-239, [en ligne] https://una-editions.fr/methode-et-commentaire-recherche-en-actions [consulté le 13/12/2024].
DOI : 10.46608/vademecum2.9791030010732.8
licence CC by SA
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