En Mésie Inférieure, les sept villes qui frappèrent monnaie à l’époque impériale utilisèrent des types à l’image des divinités isiaques. En Thrace, ce sont 13 des 23 ateliers fonctionnant sous l’Empire qui émirent des monnaies aux effigies d’Harpocrate, Isis et Sarapis, ce dernier étant de loin le plus fréquemment représenté, notamment à partir de la fin de l’époque antonine. L’évolution des types monétaires avec Sarapis traduit deux tendances.
D’une part l’assimilation progressive par Sarapis d’un certain nombre de dieux indigènes (le Théos Mégas, Darzalas, le cavalier thrace), d’autre part les liens de plus en plus étroits existant entre le dieu et la famille impériale, surtout à partir de l’époque sévérienne. Pour U. P., les monnaies figurant Sarapis, en Mésie et en Thrace, ne sont donc pas nécessairement une preuve de l’existence d’un culte rendu au dieu dans les cités émettrices, mais doivent renvoyer le plus souvent au rôle de protecteur des troupes impériales revêtu par le grand dieu originaire d’Alexandrie. Cf. le chapitre consacré par ce même auteur aux monnayages isiaques des Balkans dans la SNRIS.