La diffusion des cultes isiaques s’est faite en Pannonie1 à partir de l’Italie, sans doute par l’intermédiaire du port d’Aquilée, au cours du Ier siècle p.C. L’Iseum de Savaria, dû à la puissante famille des Barbii, est d’époque flavienne. La période antonine voit leur premier floruit. Les isiaques sont alors principalement des esclaves et des affranchis liés aux grandes familles locales, tels les Pomponii, bien connus à Scarbantia et Carnuntum.
La protection des Sévères et surtout les voyages de la famille impériale amplifient l’intérêt qui leur est manifesté dans ces provinces au début du IIIe siècle. Ce sont désormais les militaires, établis tout au long du limes, qui marquent leur dévotion aux divinités du cercle isiaque et la progression de Sarapis est alors liée au culte impérial, particulièrement lors du règne de Caracalla. Mais Isis reste bien présente, notamment sous son aspect de protectrice de la navigation, comme le montre un relief d’Aquincum (pl. 30/2-3)2. Puis, la documentation se raréfie, signe d’un possible déclin. Cependant, de nombreux médaillons d’applique retrouvés dans des nécropoles comme à Emona, ou la découverte de momies à Aquincum et Carnuntum indiqueraient la persistance des croyances isiaques en Pannonie jusque tard dans le IVe siècle.
- Cf. Istvan Tóth, “Eine Doppelheit der Geschichte des Isis‑ und Sarapiskultes in Pannonien”, Studia Aegyptiaca I, Recueil d’études dédiées à Vilmos Wessetzky à l’occasion de son 65e anniversaire, Budapest, 1974, 345‑360.
- K. Póczy, “Ein Isis-Relief aus Aquincum”, dans S. Palágyi (éd.), 2. Internationales Kolloquium über Probleme des Provinzialrömischen Kunstschaffens, Veszprém, 1991, 245-257.