Introduction
Notre vision des prisons du Paris médiéval est largement déformée par des récits élaborés principalement au XIXe s. Dans un contexte où la généralisation de la peine de prison et d’autres nouveautés juridiques ont été débattues dans la société française1, les prisons médiévales de Paris suscitèrent un intérêt spécifique qui nourrit un imaginaire des bas-fonds2, mais aussi des travaux d’érudition. L’attention s’est alors portée sur d’anciens lieux de détention, détruits dans les dernières décennies du XVIIIe s. ou au début du XIXe s. : le For-l’Évêque, le Petit Châtelet3, la Bastille et le Grand Châtelet. La curiosité pour les prisons anciennes se développa en même temps que la vogue du médiévalisme4, de sorte qu’elles devinrent des éléments emblématiques du “vieux Paris” à côté de la cathédrale Notre-Dame5. Si l’approche proprement archéologique des prisons anciennes resta embryonnaire – E. E. Viollet-le-Duc s’intéressa à celles de Sens, de Pierrefonds et de Carcassonne, pas à celles de Paris6 –, des historiens du vieux Paris et des mœurs judiciaires consacrèrent leurs efforts à restituer les anciennes prisons de Paris7. De la tradition d’évocation des anciens lieux de pénalité qu’ils inaugurèrent, il est nécessaire à la fois de recueillir le meilleur et de se déprendre des déformations qu’elle a produites.
Cette littérature sur les anciennes prisons de Paris revêt deux caractères récurrents. D’une part, elle dresse des listes des prisons anciennes, proposant pour chacune d’elles une notice qui compile des anecdotes sur des prisonniers célèbres tirées d’anciennes chroniques, une forme reprise par Jacques Hillairet dans un ouvrage très connu8. D’autre part, les écrits consacrés à l’histoire des mœurs judiciaires privilégient la documentation normative (ordonnances royales et règlements de la prison du Grand Châtelet)9. L’érudition du XIXe s. a ainsi laissé en héritage l’habitude d’une échelle de lecture fondamentale – celle du bâtiment – et de deux typologies documentaires – la chronique et la législation. Or, aucun historien ne s’est emparé de cet objet et on ne dispose pas d’étude scientifique sur les prisons du Paris médiéval, contrairement à celles du Paris du XVIIIe s10. Certes, l’emprisonnement pour dette tel qu’il se pratiquait à Paris a été étudié11, de même que certains des outils d’administration mis au point dans ces prisons parisiennes12, mais il reste beaucoup à faire pour parvenir à une histoire générale des prisons médiévales de Paris. Dans cet article, nous en posons quelques jalons : nous proposons d’abord un rapide état des lieux, imposant mais provisoire, puis quelques pistes d’interprétation de cet état des lieux. Il sera ici principalement question d’échelles d’analyse et de réflexion documentaire, pour poser les bases d’une histoire raisonnée des prisons du Paris médiéval.
À l’échelle de la ville : un nid de geôles et de cachots ?
Recenser les prisons médiévales de Paris, c’est découvrir un “nid de geôles et de cachots”13, même si le nombre des détenus, la durée de détention et les conditions de détention avaient peu à voir avec les réalités carcérales contemporaines.
De fait, pas moins de 24 lieux de détention sont attestés à l’intérieur des murs de Paris entre le XIIIe et le XVe s. Nous parlons là de lieux ayant servi à la détention pendant des durées pluri-annuelles et non de façon épisodique, toute maison particulière de quelque importance ayant pu momentanément voir une ou plusieurs de ses pièces servir à la garde de personnes14. Ce chiffre de 24 lieux de détention ne tient pas compte non plus des prisons proprement monastiques ou conventuelles, enfermant les clercs réguliers fautifs15 : les prisons ecclésiastiques retenues étaient destinées à recevoir des laïcs, justiciables des églises concernées. Enfin, le relevé proposé, inédit, ne saurait être considéré comme exhaustif et il n’est pas impossible qu’on puisse le réviser bientôt quelque peu à la hausse.
Dans un tableau, nous avons tenté de collationner les informations chronologiques principales concernant ces lieux de détention (tableau 1). La colonne centrale renseigne la ou les dates probables du premier usage carcéral connu pour chacun de ces lieux et la colonne de droite la ou les sources documentaires en attestant. Les dates avancées sont des terminus a quo et il n’est pas impossible que, pour un certain nombre de prisons, elles puissent être bientôt reculées.
Les informations recueillies montrent que ces 24 lieux de détention n’ont pas tous eu la même ancienneté, ni la même durée d’existence (tableau 1 et fig. 1). On compte ainsi au tournant des XIIIe-XIVe s. 18 prisons pour 250 000 habitants et 23 prisons pour 150 000 habitants à la fin du XVe s. C’est au cours de la seconde moitié du XIIIe s. qu’ont été vraisemblablement aménagés la plupart de ces lieux de détention – quatre seulement sont clairement attestés avant 1250 – et que la prison est devenue un lieu familier pour les Parisiens. Cette chronologie est compatible avec la relative concentration spatiale des prisons situées dans le cœur de la ville, sur l’Île de la Cité et aux abords de la Seine, à l’intérieur de l’enceinte du XIIIe s. (fig. 1). Mais elle révèle surtout que chaque seigneur parisien de quelque importance se dota d’une prison au plus tard à partir du milieu du XIIIe s. En effet, sur ces 24 prisons ayant fonctionné entre 1200 et 1500, cinq seulement, les cinq premières du tableau, étaient des prisons royales. Les autres relevaient principalement des seigneurs ecclésiastiques de la ville : l’évêque, le chapitre Notre-Dame, les communautés monastiques ou canoniales fondées avant 1200 – les ordres mendiants nés au XIIIe s. qui revendiquaient une pauvreté et une humilité excluaient l’exercice de droits de justice.
Lieu | 1er usage carcéral | Sources documentaires |
Palais de la Cité : Grosse tour / Conciergerie | 1265 ? 1339 / 1381 | Olim16 [étude de Jean Guérout17] |
Grand Châtelet | ca. 1154 ? 1214 | Notice de l’abbé de Saint-Germain-des-Prés18, L’anonyme de Béthune19 |
Petit Châtelet ou Châtelet du Petit Pont | 1214 | L’anonyme de Béthune20 |
Donjon du Louvre | 1214 | Guillaume Le Breton21, L’anonyme de Béthune22, Le menestrel de Reims23 |
Bastide Saint-Antoine ou Bastille | 1418 | Le Religieux de Saint-Denis24, Le Bourgeois de Paris25 |
For l’Évêque | ca. 123026 | forma pacis (1222)27, Cartulaire de l’Église de Paris28 |
prison du chancelier de Notre-Dame | 1213 ; fin : 1222 | “cartulaire de l’université”29 |
prison du palais de l’évêque puis de l’official30 | 1310 ? 1338 | Lettre royale31, sentence de l’official 32 |
prison du chapitre de Notre-Dame | 125133 1261 | actes d’officiaux34 |
prison de Saint-Merri | 1253 | cartulaire de Saint-Merry35 |
prison de Saint-Benoît le bien-tourné | 1384 voire 1364 | déclaration du temporel36, arrêt du Parlement 37 |
prison de l’Hôtel-Dieu | 1497 | délibérations du chapitre Notre-Dame38 |
prison de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés | 1272 | livre de justice39 |
prison de l’abbaye Sainte-Geneviève | 1252 | livre de justice40 |
prison du chapitre Saint-Marcel | 1313 | arrêt du parlement41 |
prison du Temple | 1289 | arrêt du parlement42 |
prison du prieuré Saint-Éloi (Cité) | 1418 ? | Le Bourgeois de Paris43 |
prison du prieuré Saint-Éloi (rive droite) | 1274 ? | arrêt du parlement44 |
prison de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs | ca. 127045 1333 | registre criminel46 |
prison du prieuré Saint-Denis de la Chartre | ?47 | – |
prison de l’abbaye Saint-Victor | 1306 | arrêt du parlement48 |
prison de l’abbaye Saint-Magloire | 1269 ? | arrêt du parlement49 |
prison de l’abbaye de Tiron | 1275 | arrêt du parlement50 |
prison de l’abbaye de Montmartre | 1317 voire 1295 | baux du “for aux dames”51 |
Mais, si la prison était une réalité très diffuse du Paris médiéval, il est important de rappeler qu’aucun de ces lieux de détention n’était spécifiquement dédié à la fonction carcérale : chacun d’eux était le résultat de l’aménagement d’une ou plusieurs pièces dans un bâtiment plurifonctionnel à vocation militaire et/ou judiciaire, qui avait souvent l’aspect d’une forteresse52 (Louvre, Grand et Petit Châtelet, Temple, For l’Évêque, Bastille, tours du Palais royal) et qui abritait souvent un tribunal (Grand Châtelet, For l’Évêque, Conciergerie, Temple, Palais royal, etc.). Paris n’a pas vu l’édification d’un bâtiment carcéral ad hoc, contrairement à Florence avec les Stinche53. Cette relative indétermination des lieux d’emprisonnement, qui n’est nullement spécifique à Paris, complique leur repérage et leur datation par l’historien : d’un côté, un usage détourné ou de simples aménagements de parties de bâtiments laissent peu de traces documentaires et de l’autre, il faut se garder de conclure à partir de la mention d’un enfermement ponctuel en un lieu, à l’usage normal et régulier de ce lieu comme prison.
De plus, certains de ces lieux, pourtant emblématiques de l’histoire des prisons anciennes, ne paraissent avoir été utilisés qu’occasionnellement pour enfermer des prisonniers de statut exceptionnel. Le donjon du Louvre et la Bastille ont ainsi été les geôles de personnages de premier plan considérés comme des ennemis du roi : le comte Ferrand en 1214 sous Philippe Auguste, des partisans des Armagnacs en 1418, l’évêque de Verdun, le cardinal Balue et Charles d’Armagnac sous Louis XI,etc. Il ne faut donc pas les considérer comme représentatifs des prisons parisiennes.
Enfin, la plupart des 24 prisons recensées étaient vraisemblablement de petite taille. Si certaines comportaient plusieurs pièces de détention (une quinzaine au Grand Châtelet), si la capacité du Grand Châtelet dépassait la centaine de détenus à la fin du XVe s. d’après le registre d’écrous de 1488-148954, d’autres se réduisaient probablement à une pièce à l’intérieur d’un bâtiment (Saint-Benoît, Saint-Magloire). Toutes ces prisons, indéniablement nombreuses, sont donc loin de constituer l’“assemblage de citadelles consacrées à la détention” que se plaît à décrire l’historiographie du XIXe s.55. Comment dès lors comprendre le sens et les usages d’un tel équipement carcéral du Paris médiéval ? Nous proposons ici quelques pistes méthodologiques : le choix d’un type de document d’abord, celui de méthodes de lecture ensuite (SIG et analyse de réseaux), celui d’une variation des échelles d’analyse enfin.
Dedans/dehors : arrêter les hommes pour dominer la ville
Le relevé qui précède montre que la prison était considérée à partir du XIIIe s. comme nécessaire à tout seigneur prétendant exercer certains droits et prélever certains profits sur ses hommes et ses femmes, comme un signe de “noblesse” et de “souveraineté”56, selon les mots de Jacques d’Ableiges au XIVe s., un juriste qui s’intéressa tant à la prison du Châtelet qu’à celle de l’abbaye Saint-Denis57. La multiplicité des prisons parisiennes ne doit donc pas étonner : c’était un décalque de la dissémination de l’autorité féodale à Paris ou plutôt un instrument de la compétition seigneuriale locale, une pluralité de juridictions seigneuriales rivales soutenant leurs prérogatives sur l’espace urbain par l’entretien d’une pluralité de prisons.
Dans un contexte de multiplicité des pouvoirs d’emprisonner, où chaque seigneur était soucieux de défendre voire d’étendre sa juridiction, chaque prison avait sa propre échelle de déploiement, tant au plan spatial que démographique. Celle-ci peut être appréhendée dans un type de document mis au point au XIVe s., le registre d’écrous, un “registre (cahier ou volume relié) dans lequel se trouvent consignés, de manière chronologique, les noms des individus constitués prisonniers dans la prison d’une justice donnée”58. Ce type de registre, sporadiquement conservé, a été d’abord utilisé par les historiens et historiennes de la justice et de la criminalité comme des réservoirs de données sur les types de crimes et de délits et sur la sociologie des déviances59. Or, ces objets graphiques pouvaient être de puissants outils administratifs et même de véritables opérateurs sociaux, classifiant les personnes arrêtées et agissant sur elles en renseignant leurs noms, lieu de résidence, activité, motif d’arrestation, date d’entrée et de sortie, sort judiciaire. Considérés dans leur aspect performatif, ils permettent de comprendre comment une juridiction ancienne tentait d’agir sur la société environnante.
Des prisons du Paris médiéval ont été seulement conservés un registre d’écrous du Châtelet (Arch. Nat., Y 5266, 1488-1489) et les fragments d’un autre registre d’écrous de 141260, ainsi qu’un registre d’écrous de la juridiction du chapitre Notre-Dame pour les années 1404-1406 (Arch. Nat. Z2/3118). Si deux témoins directs seulement sont conservés pour le Châtelet médiéval, nous avons pu démontrer que la tenue de ces listes de prisonniers y est attestée depuis 1320 au plus tard61, bien avant donc que l’enregistrement systématique des prisonniers ne soit préconisé par une ordonnance royale de 149962. Les premiers écrous conservés de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés et de la Conciergerie du Palais datent du XVIe s.63, mais on sait que des registres similaires étaient tenus à l’officialité épiscopale de Paris au XIVe s., au plus tard en 138564. Le registre d’écrous est donc un outil adopté dans un nombre non négligeable de juridictions parisiennes à la fin du Moyen Âge : juridiction royale du Châtelet, juridiction épiscopale de l’officialité, juridiction capitulaire de Notre-Dame, voire juridictions royale de la Conciergerie et seigneuriale de Saint-Germain-des-Prés – si l’enregistrement y a bien commencé avant le XVIe s. comme c’est probable.
À partir de l’exemple du Châtelet, il a déjà été montré que, par ce type d’enregistrement, une juridiction et sa prison agissaient sur le temps de la ville65. Nous nous proposons de montrer ici que, par le même moyen, la prison agissait aussi sur l’espace urbain. En effet, le registre de 1488-1489, sur lequel portera l’étude, mentionne non seulement les noms des personnes arrêtées et ceux des sergents ayant procédé à l’arrestation, mais aussi des informations spatiales : le domicile du prisonnier et parfois le lieu d’arrestation, situés par rapport à la trame des localités de la prévôté (paroisses) ou au réseau viaire de la ville (rues, places, ponts, carrefours, ports). Ainsi, alors que le registre des prisonniers reste muet sur la répartition des détenus dans l’espace intérieur de la prison, il comporte a contrario de denses données spatiales relatives aux arrestations effectuées par les sergents royaux à l’extérieur de la forteresse du Châtelet, des données non documentées par ailleurs puisque les rapports rédigés par les sergents n’ont pas été systématiquement conservés. Or, l’arrestation était un mode très concret de projection du pouvoir dans l’espace. C’était un mode d’autant plus décisif que les durées d’emprisonnement étaient relativement brèves : en 1412 comme en 1488-1489, la proportion des prisonniers qui sortaient au bout d’un jour du Châtelet s’élève à 70 %. L’expérience de l’emprisonnement tenait donc beaucoup à l’arrestation. En ce sens, l’espace carcéral médiéval, sur lequel planent tant d’images fantasmées depuis le XIXe s., ne s’arrêtait pas aux murs de la prison, mais s’étendait, par l’action des sergents, dans les rues de la ville et sur les routes de la prévôté. Certes, les arrestations ne constituaient qu’une part de l’activité spatiale des sergents : les cris publics et les proclamations66, les ventes aux enchères, les saisies de biens et la conduite des condamnés sur les lieux des exécutions impliquaient bien d’autres déplacements. Mais ces autres activités des sergents du Châtelet ne sont pas aussi bien documentées que les arrestations.
Les questions auxquelles notre analyse des données spatiales du registre de 1488-1489 tente ici de répondre sont relatives à la territorialisation de l’action du Châtelet : les sergents étaient-ils répartis dans des secteurs géographiques, leur travail s’organisait-il de manière spatiale ? Peut-on parler d’ubiquité de la juridiction royale ? Les réponses à ces questions sont importantes pour aborder la manière dont une juridiction pouvait penser et produire l’espace urbain à la fin du Moyen Âge, à une époque où la capture des hommes était loin d’être une évidence dans beaucoup de régions d’Europe67, mais où elle n’en constituait pas moins un puissant outil d’affirmation du pouvoir dans d’autres68.
Nos investigations, reposant sur l’exploitation d’un échantillon du registre du Châtelet de 1488-1489, sont provisoires. Le registre complet compte 220 feuillets et il couvre la période du 14 juin 1488 au 31 janvier 1489, avec une lacune aux dates des 13-15 janvier entre les feuillets 204 et 205, pour un total de 229 jours, 1874 écrous et plus de 2 500 prisonniers. L’échantillon retenu correspond à 57 feuillets (fol. 111 à 167), 472 unités textuelles sur la période du 30 septembre au 29 novembre 1488, soit un quart du volume total du registre, 26,6 % du nombre de jours d’activité renseignés et 1/4 des écrous enregistrés. La transcription de ces 57 feuillets a permis de constituer une base de données de façon semi-automatique, en retenant les seules arrestations effectuées par des sergents (opérant principalement le jour) et des hommes du guet (opérant seulement la nuit) et en laissant de côté les enregistrements correspondant à des écrous signifiés en prison à des détenus déjà incarcérés. Les arrestations hors du Châtelet sont au nombre de 373, elles concernent 512 prisonniers et ont été effectuées principalement par 153 sergents (pour 354 arrestations) et secondairement par le guet (pour 19 arrestations).
Intéressons-nous aux lieux d’intervention de ces hommes. En ce qui concerne l’espace intérieur de la ville, les informations relatives aux lieux d’arrestation ont été normalisées et calées sur le codage des rues proposé par la plateforme et le SIG ALPAGE69. Les arrestations effectuées par le guet, très spécifiques et peu nombreuses, ont été écartées de l’analyse qui suit. Les arrestations réalisées par les sergents du Châtelet en octobre et novembre 1488 ont été effectuées dans 101 voies de Paris. S’il faut se garder de conclusions définitives à partir d’un échantillon de deux mois, la carte 2 distinguant ces voies paraît assez révélatrice (fig. 2). Elle montre tout d’abord que les hommes du Châtelet opéraient à l’échelle de toute la ville : les deux rives et l’île sont concernées. Or, la granularité de l’information spatiale du registre est moyenne : les lieux d’arrestations y sont indiqués en fonction des voies, beaucoup plus rarement des maisons et de leurs enseignes – qu’il serait d’ailleurs difficile de localiser –, de sorte que la carte 2 qui figure les voies exagère les dimensions de l’espace réel d’intervention des sergents du Châtelet (fig. 2). Malgré ce biais documentaire, quelques vides apparaissent. Une lecture plus attentive fait ressortir des ensembles de rues où les sergents ne procèdent à aucune arrestation : la partie occidentale de la rive gauche sur la voirie de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, la partie orientale de la Cité autour du cloître Notre-Dame, le quart nord-ouest de la rive droite sur la voirie de l’évêque70. Cela suggère que les droits de voirie représentaient bien plus qu’une charge urbanistique pour les seigneurs qui les détenaient71 : ils étaient également liés au pouvoir d’arrêter les personnes.
Allons plus loin : est-ce que le Châtelet organisait ces arrestations dans l’espace parisien et si oui, comment ? Est-ce à l’intérieur des seize quartiers parisiens qui se dessinent entre XIVe et XVIe s.72, dont la réalité militaire et fiscale est bien connue aux XIVe et XVe s.73, mais dont la réalité policière est moins bien établie ?74 En observant les rues où interviennent les sergents les plus actifs, on constate que leur espace d’intervention individuel ne paraît pas structuré selon les quartiers, qui ne sont d’ailleurs pas mentionnés par le greffier de la prison dans le registre. En revanche, l’échantillon étaye bien l’idée d’une inscription de l’activité policière du Châtelet dans des secteurs géographiques de la ville dès le XVe s.75, mais au travers de l’action des “examinateurs” du Châtelet, c’est-à-dire des enquêteurs, dont le nombre était fixé à 16, un chiffre qui coïncide avec celui des quartiers. Soixante-neuf arrestations sont ainsi effectuées par des sergents “à la relation” de 13 examinateurs, c’est-à-dire dans le cadre d’enquêtes réalisées par ces commissaires-examinateurs, et ces examinateurs paraissent avoir travaillé chacun préférentiellement dans un secteur de la ville, comme le montre la carte 3 qui spatialise les arrestations commandées dans Paris par les examinateurs les plus actifs (trois arrestations et plus) : Guillaume du Val de Mercy et Jehan Guillebon dans le quart nord-est, Nicole Poissonnier sur la rive sud (fig. 3).
Le cas de Pierre Assailly, qui est actif sur les deux rives et dans l’île, paraît singulier, mais il se trouve qu’il avait lui-même un profil très particulier : ancien secrétaire du dauphin Louis, il fut nommé comme examinateur surnuméraire au Châtelet après que le dauphin eut accédé au trône76.
Il semblerait donc qu’une partie du travail d’arrestation des sergents, celle commandée par les examinateurs (soit un cinquième du travail) s’inscrive dans un cadre spatial défini. Ces observations suggèrent que l’organisation du travail d’arrestation aurait pu être principalement relationnelle et secondairement géographique, une hypothèse qu’une analyse de réseaux peut permettre de confirmer.
On a donc codé les relations sergents/sergents (relations d’association entre sergents effectuant des arrestations ensemble) et les relations sergents/examinateurs (relations de commandement entre examinateurs et sergents) (fig. 4). Le graphe élaboré laisse de côté les arrestations effectuées par un seul sergent, au nombre de 152 (42 % des situations). En revanche, il prend en compte les arrestations effectuées dans Paris comme à l’extérieur de la ville. On a ensuite représenté sur un même graphe ces relations comme autant d’arêtes, les sergents et les examinateurs étant figurés comme des nœuds (en forme de silhouette humaine pour les premiers et de croix pour les seconds), afin d’appréhender l’ensemble humain composé des examinateurs et des sergents du Châtelet (fig. 4).
Sur ce graphe, on repère un petit nombre de petites communautés isolées – six petites équipes comptant dix-sept hommes au total – et une grosse communauté, nombreuse et resserrée comptant 136 sergents et les 13 examinateurs (fig. 4). Au cœur de cette dernière, se trouve un noyau d’une trentaine de sergents et de quatre examinateurs très actifs. En effet, d’une part, 27 sergents effectuent à eux seuls la moitié des interventions et 32 effectuent chacun au moins 7 arrestations. Ils sont aussi ceux qui composent les équipes récurrentes de sergents, c’est-à-dire les équipes intervenant deux fois ou plus dans l’échantillon. À ce noyau d’une trentaine de sergents s’agrègent ponctuellement une centaine d’autres hommes. D’autre part, ce noyau est intensément relié aux examinateurs Guillaume du Val de Mercy, Jehan Guillebon, Philippe Du Four et Pierre Assailly, ce dernier occupant même une position centrale dans le graphe. Autrement dit, le groupe des 153 sergents de l’échantillon serait structuré par une trentaine de sergents très actifs, probablement quasi-professionnels, pilotés par les examinateurs, eux-mêmes dominés par l’examinateur surnuméraire nommé par le roi. Par suite, l’organisation du travail d’arrestation serait surtout hiérarchique et personnelle, et secondairement topographique, puisque ce sont les examinateurs qui seraient affectés à des secteurs de la ville, plus que les sergents. Étudiée à travers le mode particulier d’action que constituent les arrestations, la projection de la juridiction du Châtelet dans l’espace parisien obéirait donc aux logiques personnelles structurant les groupes de ses serviteurs, plus qu’à une lecture topographique de cet espace urbain global, qui est toutefois esquissée par l’institution. Cette hypothèse bâtie sur un échantillon représentant 1/4e du registre mériterait d’être testée sur l’ensemble du registre.
À l’échelle micro-locale :
la dynamique du pluralisme juridique médiéval
Si, par l’activité des sergents et des examinateurs royaux, la prison du Châtelet opérait à l’échelle de la ville tout entière, il n’en allait pas de même de toutes les autres prisons parisiennes. La pluralité des prisons parisiennes permet d’envisager d’un œil neuf le pluralisme juridique médiéval77, par une approche multi-scalaire : les droits médiévaux qui s’exerçaient dans les mêmes espaces ne jouaient pas tous à la même échelle et la compétition des pouvoirs seigneuriaux qui régnait à Paris était en partie structurée par ce jeu d’échelles. C’est donc à une autre échelle et avec d’autres types de documents que nous envisagerons dans cette dernière partie le fonctionnement du pluralisme carcéral : on prendra pour exemple l’une des zones apparemment vierges des interventions des sergents du Châtelet en 1488, la partie orientale de l’Île de la Cité, les environs de la cathédrale de Notre-Dame, avec quatre prisons installées par deux seigneurs, l’évêque et le chapitre cathédral.
Comme seigneur, l’évêque avait son propre prévôt à Paris, à la fois administrateur de ses revenus et juge de ses hommes et femmes. La curia de ce prévôt épiscopal, son tribunal jugeant au civil et au criminel, siégeait dans le bâtiment du For l’Évêque situé sur le quai en rive droite, face au Palais royal et à 300 mètres du Châtelet royal. C’est aussi là que se trouvaient les célèbres prisons épiscopales, jusqu’en 1674, date à laquelle elles devinrent royales78. Mais l’évêque avait, plus près de la cathédrale, d’autres prisons, moins connues de l’historiographie et de fait plus difficiles à cerner. Il avait en effet des prisons dans son palais de la Cité, reconstruit quand fut lancé le chantier de la cathédrale gothique sur son flanc méridional et plusieurs fois agrandi et réaménagé aux siècles suivants. Ces prisons servaient à la détention des hommes et des femmes jugés par lui ou par son official. Entre le milieu du XIIIe et le début du XIVe s., la documentation distingue parfois mal entre les prisons du palais épiscopal, les prisons de l’évêque et les prisons où étaient détenus des justiciables de l’official, raison pour laquelle nous avons retenu pour cette prison diocésaine, dans le tableau précédent, une datation très prudente (première moitié du XIVe s.). L’official était le juge délégué par l’évêque pour les affaires proprement ecclésiastiques et spirituelles. Son tribunal prit forme au tout début du XIIIe s., la première attestation connue du sceau de l’officialité datant de 120579. En relevaient les clercs n’appartenant pas à des communautés religieuses exemptes, mais aussi les laïcs pour tout ce qui concernait la foi et les sacrements80 : blasphème, participation à la messe, baptême, mariage… Les environs de Notre-Dame étaient donc le lieu d’exercice de la justice proprement ecclésiastique de l’évêque, dont la justice domaniale s’exprimait ailleurs, sur la rive droite au For l’Évêque et dans les villages qu’il possédait autour de Paris.
Les environs de Notre-Dame étaient aussi le secteur où s’ancraient les lieux de justice de la seigneurie capitulaire, même si elle avait aussi des relais locaux hors de la ville, dans les villages qu’elle possédait. La première prison liée au chapitre cathédral qui soit attestée est celle du chancelier, l’un des huit dignitaires du chapitre, qui fut interdite par le pape en 1222 lors des démêlés du chancelier avec la récente université de Paris. Elle semble avoir eu une durée de vie très courte : c’est en 1213 qu’elle paraît attestée pour la première fois81.
Dans la seconde moitié du XIIIe s., bien qu’il ait pu procéder lui-même à des jugements lors des trois assemblées hebdomadaires censées réunir sa cinquantaine de membres, le chapitre se dota d’un personnel de justice étoffé. Un chambrier laïc exerçait ainsi la juridiction temporelle du chapitre à Paris dès 1269, présidant un tribunal appelé la “barre du chapitre”, dont un registre d’écrous a été conservé. Le chapitre entretenait sa propre prison sur la Cité, d’abord mitoyenne de son cellier, au milieu du XIIIe s. – elle est attestée par les documents qui rapportent la célèbre affaire des serfs d’Orly, leur emprisonnement par le chapitre et leur délivrance par l’intervention de la reine Blanche de Castille82. Cette prison a été ensuite déplacée rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, à moins de 50 mètres du cloître Notre-Dame83. L’ancrage de la prison sur la Cité était une bonne façon pour le chapitre d’entretenir sa juridiction sur la partie orientale de l’île, face à un évêque principalement possessionné en rive droite (dont la juridiction domaniale était très étroite sur la Cité84, mais qui y avait une prison pour son officialité). De fait, la police quotidienne dans la plus grande partie de la cathédrale et de ses alentours était assurée par les sergents du chapitre, et non ceux de l’évêque. De plus, les trois officialités archidiaconales, qui complétaient l’action de l’official épiscopal à l’échelle du diocèse et dont l’activité était très intense à la fin du XVe s.85, n’avaient pas de prison propre et elles utilisaient non pas celle de l’official épiscopal, mais bien celle du chapitre, dont les trois archidiacres de Paris, Brie et Josas étaient des membres à part entière86. Cela ne pouvait qu’accroître l’activité de cette prison, favoriser les allées et venues à ses alentours et rendre visible la puissance juridictionelle du chapitre sur la Cité.
Enfin, la quatrième prison attestée à la fin du XVe s. aux alentours de Notre-Dame relevait également du chapitre. En effet, l’Hôtel-Dieu, voisin du palais épiscopal sur son côté occidental, avait sa prison, destinée à son personnel composé de plusieurs dizaines de religieux, religieuses et familiers87. Or il était placé sous la tutelle directe du chapitre depuis le début du XIe s. et y resta jusqu’au début du XVIe s. Christine Jehanno a relaté le conflit qui s’est noué à la fin du XVe s. entre le chapitre et l’Hôtel-Dieu, dès lors que le chapitre s’est mis en tête de réformer la communauté hospitalière en 148288. L’aménagement, par le chapitre et dans l’Hôtel-Dieu, de nouvelles prisons où furent maltraitées des sœurs joua en 1497-1498 un rôle certain dans l’escalade de ce conflit89, qui aboutit dans les décennies suivantes au dessaisissement du chapitre de la tutelle sur l’hôpital au profit de la ville et de l’abbaye Saint-Victor.
Construire et aménager de nouvelles prisons pour manifester la présence seigneuriale : le chancelier de Notre-Dame s’y était essayé au début du XIIIe s., le chapitre réitéra l’opération à la fin du XVe s. à l’encontre du personnel de l’Hôtel-Dieu. Ces deux tentatives se soldèrent par des échecs – le pape, dans le premier cas, et le Parlement, dans le second, exigèrent le renoncement à ces prisons. Mais elles révèlent l’importance attachée aux lieux de détention, à une échelle microlocale, ici à la pointe orientale de la Cité. La focalisation sur les prisons est peut-être d’autant plus prononcée dans cet espace que les deux seigneurs dominants, l’évêque et le chapitre cathédral, ne pouvaient y rivaliser à travers des lieux d’exécutions capitales : si le chapitre avait une échelle de justice à proximité du port Saint-Landri juste au nord du cloître et si l’évêque avait la sienne sur le parvis de la cathédrale, ni l’un ni l’autre n’avaient de gibet sur la Cité, ni même dans Paris90, les fourches patibulaires de l’évêque se trouvant à Saint-Cloud et celles du chapitre, tardives, à Mons-sur-Orge91. Ne pouvant faire procéder aux exécutions capitales dans Paris, évêque et chapitre veillaient à y entretenir des prisons où se manifestait leur puissance sur les hommes et les femmes du temps.
À l’échelle microlocale, la compétition entre seigneurs paraît donc avoir été primordiale pour amplifier l’équipement carcéral de la ville. Sans doute en allait-il de même à l’échelle de la ville tout entière. Cette dynamique n’excluait pas toute forme de coopération : par exemple quand des clercs, arrêtés par des sergents royaux, étaient rendus à l’official ou quand le prévôt devait recourir à des “prisons empruntées à la Conciergerie ou ailleurs à Paris”92. La compétition entre seigneurs pour imposer leur droit d’arrêter les personnes était cependant prégnante et elle était probablement édulcorée par des actes de coopération qui s’avéraient parfois nécessaires pour que la vie sociale ne soit pas entravée par d’âpres conflits de juridiction, comme cela pouvait arriver parfois, ainsi entre l’évêque et le roi à Albi à la fin du XIIIe s.93.
Conclusion
Sans doute faudrait-il élargir encore la focale de l’étude et prendre en compte d’autres échelles que celles considérées ici, car il n’est pas sûr que l’échelle de la ville et de ses seuls faubourgs, avec Saint-Germain-des-Prés et Saint-Marcel, soit l’échelle maximale à considérer. En effet, d’une part, l’échelle régionale aurait sans doute une pertinence. Quand en 1308, les Templiers arrêtés à Paris à l’automne précédent furent dispersés, ils furent envoyés dans deux autres lieux de la ville, mais aussi dans 25 localités d’Île-de-France, de Normandie, de Picardie et du Sénonais94. Au-delà de cet épisode exceptionnel, la plupart des seigneurs entretenant une prison à Paris étaient possessionnés dans tout le Bassin parisien, voire plus loin, et ont développé des infrastructures de justice dans certains de leurs villages, parfois très précocement – ainsi l’abbaye Sainte-Geneviève avait-elle dès les années 1224-1225 une prison sur ses terres de Rosny dont les habitants contestaient leur statut servile95. L’articulation entre ces divers lieux de détention des mêmes seigneurs mériterait d’être scrutée. Et le parcours d’un Jacques d’Ableiges, qui rédigea un règlement de prison pour l’abbaye de Saint-Denis et un autre pour le Châtelet de Paris, conforte la pertinence d’une échelle régionale96. D’autre part, au moins deux prisons parisiennes rayonnaient sur un espace élargi si ce n’est au royaume, du moins à sa moitié nord : la Conciergerie, prison de la cour du Parlement, et le Châtelet, dont plusieurs prévôts ont été nommés “refformateur, juge et commissaire especial” en matière de crimes capitaux pour l’ensemble du royaume97.
Sans doute aussi, avec ses 24 prisons d’époque tardomédiévale, Paris peut apparaître à bien des égards comme un cas exceptionnel : la capitale du royaume de France était un monstre démographique à l’échelle de l’Europe médiévale. Mais les hypothèses qui ont été avancées ici, à l’échelle de la ville et à celle d’une fraction de quartier, s’appliqueraient sans doute à d’autres villes. Le XIIIe s. paraît avoir marqué un seuil dans l’équipement carcéral98. La compétition féodale se jouait aussi dans la capacité des divers seigneurs à entretenir des lieux de détention, à envoyer un personnel nombreux dans les rues pour procéder aux arrestations, à produire ainsi un espace propre de pouvoir. La documentation parisienne de l’époque, en étant beaucoup moins loquace sur l’agencement intérieur des prisons que sur leur simple existence et sur les arrestations, révèle à sa manière que la fonction de l’enfermement carcéral, alors conçue comme une fonction salvifique intime, se jouait autant à l’extérieur, qu’à l’intérieur des murs des prisons.
Liste des abréviations •••
- Arch. Nat. : Archives nationales de France
- BNF : Bibliothèque nationale de France
- MGH : Monumenta Germaniæ Historica
- Ordonnances : Ordonnances des rois de France de la 3e race
- RHGF : Recueil des Historiens de Gaules et de la France
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- Claustre 2007.
- Claustre 2010, Claustre 2015.
- Alhoy & Lurine 1846, 2.
- C’est ce qui arriva, par exemple, en 1307 lors de l’arrestation des Templiers de Paris quand plusieurs dizaines d’entre eux furent conduits dans les hôtels parisiens de Barbeau, Preuilly et de l’évêque de Châlons, et y restèrent trois ou quatre mois (Demurger 2015, 52).
- Lusset 2017.
- Beugnot 1839, I, 210 : est rapidement évoquée en 1265 une tour-prison, qui pourrait être interprétée comme une tour du Palais royal.
- Guérout 1953, 13.
- Lasteyrie 1887, n°388.
- RHGF XXIV 1904, 770.
- RHGF XXIV 1904, 770. Voir : Halphen 1909, 79-80.
- Delaborde 1882, 293.
- RHGF XXIV 1904, 770.
- MGH Scriptorum XXVI 1882, 541.
- Bellaguet 1842, 265.
- Beaune 1990, 113.
- Cette datation approximative se déduit de l’attestation du bâtiment épiscopal en 1238 et des compétences du prévôt de l’évêque définies dans la forma pacis de 1222.
- Noizet 2019, 114-116.
- Guérard 1850, I 62.
- Denifle 1889, 75 et 103.
- Il a été reconstruit à la fin du XIIe siècle et était pourvu d’un donjon, Viollet-le-Duc 1854-1868, VII 14-15 ; Mortet 1888, 74-76.
- Guérard 1850, III 13 : cette lettre évoque des clercs prisonniers de l’évêque et justiciables de l’official.
- Confirmée par le roi Philippe VI, Viard 1899, 330.
- Bloch 1996.
- Bloch 1996 ; Guérard 1850, II 465.
- Cadier & Couderc 1891 ; Tanon 1883, 299 : un acte de 1357 indique que les prisons se trouvent dans le même bâtiment que l’auditoire.
- Citée par Tanon 1883, 266.
- Cité par Du Breul 1639, 195.
- Citées par Jehanno 2011, 532-533. Voir aussi : Coyecque 1889, 322 (1498).
- Édité par Tanon 1883, 424.
- Édité par Tanon 1883, 374.
- Édité par Beugnot 1839, III-2, 850-851, cité par Tanon 1883, 258.
- Édité par Beugnot 1839, II, 296, cité par Curzon 1888, 188.
- Beaune 1990, 116.
- Édité par Boutaric 1863, 331, cité par Tanon 1883, 192.
- Tanon 1877, XIX-XX, semble indiquer la simultanéité de l’aménagement de l’enceinte du prieuré
(au plus tard en 1273, voir Beugnot 1839, I, 923) et de ses équipements judiciaires. - Édité par Tanon 1877, 2.
- Prison mentionnée par Tanon 1883, 200.
- Beugnot 1839, III-1, 161-162, mentionné par Tanon 1883, 253.
- Beugnot 1839, I, 768, cité par Tanon 1883, 179.
- Copié dans le livre rouge du Châtelet, Arch. Nat. Y3 fol. 73, mentionné par Tanon 1883, 312.
- Dumolin 1931, 249
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- Alhoy & Lurine 1846, 2.
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