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Christophe Thiers, “De Saïs aux ‘Jardins de Salluste’. À propos d’un document reconsidéré”, dans S. H. Aufrère, J.-C. Grenier & B. Mathieu (éds), La vallée du Nil et la Méditerranée. Voies de communication et vecteurs culturels, Orientalia Monspeliensia XII, Montpellier, 2001, 151-166.

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Une stèle provenant de Saïs, dans le Delta, s’ajoutant à celles de Mendès (CGC 22181) et de Pithom (CGC 22183), permet de mieux appréhender les relations entre Ptolémée Philadelphe et les clergés indigènes. Cette stèle saïte peut être partiellement reconstituée à partir de trois documents, tous retrouvés en Italie1. Le premier n’est connu que par des copies du XVIe siècle ; le deuxième, découvert à Bologne en 1664, est aujourd’hui conservé à Naples ; le troisième, qui fit partie de la collection Borghèse, intégra le Louvre en 1808 lors de l’achat de cette collection par Napoléon. C. T. s’interroge sur le rôle accordé à ces aegyptiaca dispersés dans certaines régions d’Italie. S’agissant de monuments complets, on peut envisager de les rapporter à un souci décoratif, celui de recréer un cadre égyptisant, une ambiance spécifique dans les sanctuaires isiaques notamment. Mais dans le cas de fragments aussi petits, pratiquement totalement détachés de leur signification originelle, on ne peut expliquer leur présence qu’en les replaçant dans un ensemble cohérent d’objets.

Pour l’auteur, la stèle complète aurait été apportée d’Égypte sous le règne de Caligula pour venir compléter, dans les “Jardins de Salluste”, la décoration d’un édifice voué au couple Caligula-Drusilla sur le modèle du couple des dieux Adelphes qui a inspiré le jeune empereur égyptophile autant que philadelphe, sinon philadelpho-maniaque. C. T. suggère que, par la suite, la stèle a été volontairement débitée pour être dispersée, peut-être dès l’Antiquité, entre Rome et l’Iseum de Bologne ; une hypothèse bien fragile, comme l’auteur le reconnaît d’ailleurs lui-même.

  1. L’étude du texte de la stèle, reconstitué par le même savant, est proposée dans le BIFAO 99, 1999, 423-445.
Bricault, Laurent (2008) : “Christophe Thiers, ‘De Saïs aux ‘Jardins de Salluste’. À propos d’un document reconsidéré’, dans S. H. Aufrère, J.-C. Grenier & B. Mathieu (éds), <i>La vallée du Nil et la Méditerranée. Voies de communication et vecteurs culturels</i>, Orientalia Monspeliensia XII, Montpellier, 2001, 151-166”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/thiers-2001/ [consulté le 15 août 2021].

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