De nombreux musées archéologiques croates (Zagreb, Split, Pula, Dubrovnik, Osijek…) possèdent des shaouabtis, dont la majorité provient directement d’Égypte et est entrée dans les collections au cours des XIXe et XXe siècles.
Après une introduction sur la signification et l’utilisation des shaouabtis en Égypte ancienne et leur diffusion dans l’empire romain, M. T. revient sur les 27 shaouabtis découverts sur le territoire croate, tous illustrés. Ils proviennent principalement de la Dalmatie centrale, de la région de Salone et des îles voisines comme Pharos. La Pannonie, moins fouillée, n’aurait livré qu’un seul exemplaire, à Mursa (l’actuelle Osijek)1. Il est possible que leur présence fut liée aux cultes d’Isis et de Sarapis, mais, en l’absence de preuve directe, l’auteur propose de considérer les shaouabtis, dont la fonction funéraire a dû, avec le temps, être altérée sinon oubliée, comme des objets magiques véhiculés à travers l’Empire par des personnes aux profils bien différents.
- En fait, on connaît de nombreux exemples à Carnuntum, Brigetio, Bata, Aquincum, Ilok, cf. M.-C. Budischovsky, “Témoignages de dévotion isiaque et traces culturelles le long du limes danubien”, dans L. Bricault (éd.), Isis en Occident, Leyde-Boston, 2004, 181 ; d’autres, inédits, sont apparus à Pecs et Daruvar (note de Marie-Christine Budischovsky).