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Un castelnau en terre de franchise au XIIIe siècle : Labouheyre


Paru dans : Annales du Midi, 102, n° 189-190, 1990, 85-96.

Le pays de Labouheyre constitue, avec celui de Sabres qui le borde au levant, le cœur même de la Grande Lande de Gascogne. Lorsqu’il apparaît dans les textes au début du XIIIe siècle, il est, à peu de chose près, définitivement constitué puisque les limites de la prévôté médiévale se retrouvent dans celles de la juridiction de l’époque moderne. Il s’agit, autour de Labouheyre qui en était le chef-lieu, des paroisses de Luë, Saint-Jean-de-Sauters ou Boricos et Escource à l’ouest et de celles de Trensacq et Commensacq à l’est (fig. 1). Petit pays par le nombre de ses habitants sans aucun doute mais “de grande estendue”, comme le rappellent les coutumes, puisqu’il s’étend sur pas moins de 20 km du nord au sud et près du double de l’est à l’ouest. Huit siècles durant, il a été désigné du nom de son chef-lieu qui fut apparemment d’abord celui d’un château1. C’est en 1220 qu’il est pour la première fois fait mention du castrum d’“Herbefauere”2, et c’est sous le nom de Herbafaveria ou Favera que le château, puis la seigneurie, sont connus jusqu’au dernier quart du XVIsiècle3. Mais, à partir de 1571, le seul nom désormais utilisé avec quelques variantes sera celui de Laboheire, qui a donné aujourd’hui Labouheyre4.

Géographiquement, le pays de Labouheyre correspond d’une part au bassin supérieur des ruisseaux de Luë et d’Escource qui se déversent dans l’étang d’Aureilhan en Born, de l’autre à celui de la Grande Eyre dont la partie amont qui correspond à la paroisse de Sabres a, semble-t-il, toujours constitué un pays à part. En direction du nord, sauf vers Ychoux, les limites de la baronnie se confondent avec celles des diocèses de Dax et de Bazas. Vers le nord-est et le sud elles sont, en revanche, plus “naturelles” et se superposent soit à la zone de séparation des eaux des deux Eyres, soit, du côté du Brassenx, à celle des bassins de la Grande Eyre et de l’Adour. Ainsi défini, le pays de Labouheyre est en totalité inclus dans une région sensiblement plus vaste, la Grande Lande, dont il occupe la partie occidentale : une zone mal drainée de landes et de marais, sauf en bordure de l’Eyre et des ruisseaux côtiers encadrés par une forêt-galerie de feuillus. Ces données naturelles qui n’ont guère évolué depuis un millénaire ont imposé de dures contraintes aux hommes lorsqu’ils ont tenté de mettre le pays en valeur.

Fig. 1. La Grande lande et la lande maritime au milieu du XIIIe siècle.
1. Limite de diocèse ; 2. Limite de seigneurie ou de juridiction ;
3. Domaine ducal ; 4. Pays de Born ; 5. Chef-lieu de paroisse ;
6. Château ; 7. Enceinte villageoise fortifiée ; 8. Hôpital.

Peut-être l’archéologie permettra-t-elle un jour d’éclairer l’histoire de l’occupation du sol de ce pays antérieurement au XIIIe siècle. Seuls les vocables paroissiaux jettent pour l’instant une faible lueur sur l’époque où fut mis en place le réseau paroissial, plus ancien finalement qu’on aurait pu le supposer. Vers l’ouest, les églises de Trensacq et Commensacq, aux toponymes probablement gallo-romains5, sont respectivement dédiées à saint Martin et sainte Quitterie ; à l’est, celles de Luë et d’Escource à saint Pierre et saint Martin. C’est autour de ces quatre centres paroissiaux dont on peut estimer qu’ils furent établis entre le VIIIe et le Xe siècle que le réseau se développa lorsque le peuplement progressa en remontant les vallons : Notre-Dame d’Ychoux au nord, Saint-Michel de Sabres au sud fondées probablement au XIe ou XIIe siècle, Saint-Jacques de Labouheyre, enfin, qui ne doit dater au plus tôt que du XIIIe siècle, les deux dernières paroisses respectivement découpées dans celles de Commensacq et de Luë6. Or, ce pays, si répulsif à bien des égards, a été traversé par une voie et une route qui, de l’antiquité à nos jours, ont occupé, sauf peut-être au cours du haut Moyen Âge et encore, une place de premier plan parmi les grands itinéraires européens : il s’agit, d’une part, de l’une des deux voies antiques qui conduisaient de Bordeaux à la cité des Tarbelli (Dax), de l’autre de l’un des principaux “chemins” suivis par les pèlerins en route vers Compostelle. C’est en bordure de ce chemin que fut élevée, probablement au XIIe siècle, la chapelle Saint-Antoine-des-Traverses7.

On pourrait s’étonner de la date tardive du premier document écrit conservé concernant Labouheyre, 1220, mais, par comparaison avec d’autres régions de la haute lande, elle est plutôt précoce. On le doit au fait que le pays de Labouheyre relevait alors directement du duc d’Aquitaine, situation qui se prolongea jusqu’en 1338, date à laquelle Labouheyre échut aux Albret8. C’est en 1058 que les terres de la Grande Lande et de la lande maritime étaient passées avec les autres possessions des ducs de Gascogne dans les mains de la famille comtale de Poitiers9. À côté de la Grande Prévôté d’Entre-Deux-Mers et, plus modestement, du pays de Cernès, les terres landaises constituaient encore au début du XIIIe siècle l’un des trois ensembles territoriaux provenant de l’héritage gascon entré dans la directe du duc d’Aquitaine. Il s’agissait, au nord, en plus du pays de Labouheyre, de ceux de Belin – dans l’enclave bazadaise – et de Saugnacq ; à l’est, dans la lande maritime, du pays de Born où s’opposaient le vicomte de Tartas, héritier des vicomtes de Dax et le roi-duc10, du Marensin et de son annexe de Laharie, de la Maremne, des pays de Gosse, de Seignanx et de Pontenx.

Or, s’il existait, probablement depuis le XIIe siècle, un point fortifié à Belin à l’endroit où le chemin de Bordeaux à Dax traversait l’Eyre11, la situation plus au sud est mal connue. On sait que le castrum d’Uza en Born avait été fondé par Richard Ier en 1177-1179, au lendemain de la liquidation de la vicomté dacquoise12. Ceux de Labouheyre et de Laharie qui jalonnent le grand chemin en direction de Dax, attestés quarante ans plus tard, pourraient remonter à cette date13. Cela n’aurait rien d’étonnant car c’est le moment où les comtes de Poitiers commencent à s’intéresser à leurs terres gasconnes ; or la route de Bordeaux à Dax qui traversait de part en part leurs domaines, bien que dotée probablement déjà d’hôpitaux, échappait au contrôle ducal.

Le choix du site de Labouheyre, en vue d’y édifier un château, a pu être guidé par l’existence dans le vallon d’un ruisseau d’une halte de pèlerins au voisinage d’un point d’eau ; mais la présence d’un affleurement d’argile, matériau indispensable pour la construction d’une motte, a dû être déterminante. À tel point qu’on peut se demander si dans ce pays où le tracé des chemins était mouvant au gré des saisons et des ans, le château n’a pas finalement attiré et fixé ce qui devait devenir le chemin de la Grande Lande : la dédicace de la chapelle puis église de Labouheyre à saint Jacques rappelle l’une des vocations de cette route. Aucun document figuré, aucune description n’est là pour nous éclairer sur l’aspect de la forteresse médiévale. Mais on peut affirmer sans risque que la motte encore visible au début du XIXe siècle remontait pour l’essentiel à l’époque de la fondation du castrum14.

Or, si ce castrum est attesté tout au long du Moyen Âge, soit à l’occasion des conflits que connut le duché, soit associé au nom des gardes et prévôts qui en eurent la charge, il est aussi question dès 1241, des hommes de Labouheyre (homines de Herbefauere)15. Cette année-là le roi-duc concéda en effet aux boni homines qui avaient contribué à la fortification ou même à la construction de deux castra, ceux de Sabres et d’Arjuzanx en Brassenx, les coutumes et les libertés dont jouissaient déjà les “hommes de Labouheyre”. Même si, comme nous le verrons, il convient d’entendre par là l’ensemble des “besins”, il existait néanmoins à Labouheyre probablement en 1241 sinon avant, et en toute certitude en 1254, un habitat subordonné à une motte, fondé et fortifié, autrement dit un castelnau. En effet, cette année-là16, puis une nouvelle fois en 127417, il est explicitement fait mention des “bourgeois” de Labouheyre ; en 1255, il est question de la clausura ou enceinte du castrum18, enfin, en 1289, Labouheyre est qualifié de villa19. Or ce terme de villa revêt dans les actes émanant de la chancellerie anglo-gasconne un sens précis : il sert à désigner tout habitat nucléaire clos, quelle que soit son importance – du bourg de quelques maisons à une ville – exception faite des villes épiscopales, toujours qualifiées de civitates. Un tel usage du terme villa ou “ville” dans la langue populaire s’explique sans aucun doute par le caractère artificiel que présente l’habitat nucléaire dans une région où régnait sans partage l’habitat dispersé. De la “ville” de Labouheyre il ne reste plus rien aujourd’hui. On ne saurait s’en étonner car l’enceinte était en bois et lors de la guerre de Guyenne il fallut, pour la refaire, sacrifier un bois appartenant aux habitants d’Escource. Cette enceinte devait, comme à Sore, être précédée de larges fossés à fond plat et percée de portes en pierre. Selon F. Arnaudin, la ville de Labouheyre avait en plan la forme d’un ovale s’étendant du nord au sud entre les vallons de deux ruisseaux qui se dirigeaient vers l’ouest ; la motte en occupait l’angle nord-ouest et une “rue” empierrée allait de la porte de Commensacq, à l’est, à celle de l’ouest qui donnait sur le grand chemin de Bordeaux à Dax qui était donc tangent à la partie occidentale de l’enceinte20.

Or, quelques décennies après la fondation du castrum de Labouheyre, le prince Édouard entreprit à son tour d’en fonder un autre à Boricos, à dix kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la baronnie, mais à l’intérieur de ses limites, dans le vallon du ruisseau de Luë21. L’opération dut avoir lieu en décembre 1254 lorsque le prince, de retour de son mariage en Castille, prit réellement possession d’un duché que son père avait tant bien que mal pacifié22. Le castrum de Boricos est une fondation – de novo constructum – faite par le roi-duc sur sa propre terre (propria terra), alors que celui de Labouheyre avait été établi sur les terres d’une communauté rurale. Cette terra propria – que l’on pourrait qualifier de terre domaniale – devait correspondre au territoire de la petite paroisse de Saint-Jean-de-Sauters (1274) ou de Sorrence (XVe siècle) située sur les franges de la baronnie23. À la différence du castrum de Labouheyre dont la typologie est tout à fait classique, il semble bien que celui de Boricos n’ait jamais comporté – comme à Pouillon d’ailleurs – qu’une simple enceinte24. En raison du statut particulier de leur terre, les habitants bénéficiaient de l’autonomie administrative, payaient leurs redevances directement au roi-duc et n’étaient responsables que de l’enceinte de leur propre castrum25.

On peut s’interroger sur les raisons qui poussèrent le prince Édouard à fonder un village fortifié en un tel lieu. On notera seulement que le ruisseau de Luë met en relation le pays de Labouheyre – et le grand chemin –avec le pays de Born. Or, en ces années-là, le roi-duc et le vicomte de Tartas étaient en conflit à propos de la délimitation de leurs droits respectifs en Born. Boricos pourrait ainsi apparaître comme un avant-poste de la prévôté de Labouheyre créée, semble-t-il, au même moment et à laquelle furent rattachés quelques années plus tard le pays de Born et Mimizan26. La fondation de Boricos est une illustration parmi d’autres de la volonté du jeune Édouard de réorganiser le duché et de mieux le contrôler : elle prend place, en effet, aux côtés de la restructuration des castra ducaux de Pouillon et de Saint-Geours-d’Auribat, de l’implantation du bourg fortifié de Cocumont27 et de la création de plusieurs prévôtés28.

Si les prévôtés n’étaient à l’origine que de simples postes militaires, elles devinrent progressivement des circonscriptions administratives et judiciaires dont les limites furent alors définies. Celles de la prévôté de Labouheyre s’appuyaient, on l’a vu, à des limites “naturelles” au sud et au nord-est ou administratives, au nord. Mais, dans certains cas, les limites des paroisses de la prévôté et des paroisses contiguës relevant d’autres juridictions étaient restées floues. C’était le cas entre les paroisses de Trensacq et Commensacq, d’une part, et celles de Liposthey, Pissos et Sore, de l’autre. Déjà seigneur de Sore, le sire d’Albret se fit céder en 1289 la haute justice de Pissos et “restituer” celle des landes se trouvant entre le chemin de Sore à Labrit, à l’est et les landes appartenant au roi-duc, à raison des “villes” ou lieux de Labouheyre et de Sabres, à l’ouest29 (fig. 1). À cette occasion, le prévôt de Labouheyre dut procéder à l’exécution du mandement princier et veiller à ce que les droits du sire d’Albret fussent respectés. Sabres dépendait alors de la prévôté de Labouheyre et la chose pourrait sembler naturelle, compte tenu de sa situation sur la haute Eyre. Mais nous avons vu que le castrum de Sabres avait été fondé en même temps que celui d’Arjuzanx en Brassenx et par la suite – ainsi qu’en témoignent des assignations de revenus30 – la seigneurie de Sabres fut davantage considérée comme une dépendance du Brassenx. Sans doute faut-il en chercher la raison dans la présence entre cette paroisse et celles de Luë et d’Escource de vastes marécages correspondant à la zone de séparation des bassins de l’Eyre et des ruisseaux des étangs. Quatre siècles plus tard, ces marécages étaient encore perçus comme une limite un peu floue entre les terrains de parcours des troupeaux de Sabres et de Labouheyre31.

Les relations entre le roi-duc représenté désormais par son prévôt et les habitants de la prévôté étaient régies par les “fors et coutumes” octroyés avant 1241 aux “hommes de Labouheyre”. Au milieu du XIIIe siècle ces coutumes se réduisaient à quatre articles, ceux-là même que l’on retrouve dans la coutume de Brassenx dont le noyau primitif n’est autre que la coutume du castrum d’Arjuzanx32. Or, malgré leur concision, ces articles constituent un tout parfaitement cohérent, révélateur d’un mode de possession et d’exploitation du sol original, radicalement différent de celui que l’on connaît dans une grande partie des pays landais, en Bordelais, Bazadais, Agenais ou Armagnac33. Selon l’article 1er de la coutume les “bourgeois, besins, manans et habitans” sont “franqs et liberaus” en payant chaque année au roi-duc une certaine “queste”. Ce terme a été à l’origine de graves erreurs d’interprétation car, par analogie avec la “queste” versée par les questaux du Bordelais voisin, certains ont cru que cette redevance était le signe de la questalité ou, en d’autres termes, de la servitude de ceux qui la payaient. Or, ainsi que nous l’avons déjà remarqué pour la Maremne, le Brassenx ou les pays de Gosse et de Seignanx, la participation au paiement de la queste est non seulement gage de liberté mais elle libère de toute redevance foncière à l’égard du roi-duc. Il en résulte que tout “besin”, c’est-à-dire membre de la “besiau” ou communauté des habitants – du castrum ou des paroisses – peut, en principe, s’approprier la terre dont il a besoin afin de la mettre en valeur – c’est le droit de perprise (art. 2). Il peut aussi transmettre ses biens propres par succession, échange, vente à un autre membre de la “besiau” sans payer au seigneur ni lods ni ventes (art. 3), et utiliser gratuitement les vacants – en d’autres termes les terrains de parcours pour lui et ses animaux (art. 4). On est donc en présence d’un système totalement étranger à celui de la seigneurie rurale, système dont on comprendra sans peine qu’il ait troublé les juristes bordelais et parisiens jusqu’à la fin du XVIIIe siècle34.

Indépendamment de leur contenu, ces coutumes posent deux questions, étroitement liées d’ailleurs : quels en étaient les bénéficiaires et comment interpréter le régime de la queste ? D’après la version tardive des coutumes tous les membres de la communauté, habitants du castrum et des paroisses rurales, payaient la queste, bénéficiant en retour des privilèges qui y étaient attachés. Or, dans l’acte de concession de ces coutumes aux hommes de Sabres et d’Arjuzanx qui avaient contribué à la construction des deux castra, il est dit que c’étaient celles des “hommes de Labouheyre35”. On serait donc tenté de penser qu’en 1241, du moins, elles ne concernaient que les habitants du castrum. Force est de constater, néanmoins, que leur contenu n’a rien de spécifiquement bourgeois et qu’elles intéressent avant tout des cultivateurs et pasteurs, même si la qualité des uns et la profession des autres ne sont pas incompatibles. Il est manifeste aussi qu’à Labouheyre, comme plus tard à Sabres et Arjuzanx, le roi-duc n’a pas innové mais a simplement reconnu un droit coutumier local. Une telle reconnaissance ne peut donc concerner pour l’essentiel que ceux qui en jouissaient déjà, mais elle n’en reste pas moins étroitement liée à la fondation du castrum et de l’habitat qui lui fut subordonné. On est ainsi amené à s’interroger sur la nature des liens qui pouvaient exister entre le roi-duc et les habitants des paroisses du “pays de Labouheyre” avant la fondation du castelnau. Un document – d’authenticité douteuse mais dont le contenu mérite attention – fournit un élément de réponse des plus intéressants. Le document en question est une donation faite en 1077 par le duc d’Aquitaine Guy Geoffroy à l’abbaye de Maillezais de la basilique Saint-Martin du Mont-Judaïque à Bordeaux. Si la donation de Saint-Martin est connue par ailleurs, dans la version que nous évoquons figure en plus l’énumération d’un certain nombre de droits donnés à cette occasion à l’abbaye de Maillezais36. Il s’agit de redevances en argent qui ne sont pas autrement désignées et qui sont payées par un certain nombre de paroisses de la Grande Lande dont celles de Trensacq et de Sabres (20 s.), Luë (40 s.), Escource (100 s.). Ces redevances, d’un montant total de 8 livres pour les paroisses de la future prévôté de Labouheyre sont, sans le moindre doute, de même nature que celle qualifiée plus tard de “queste”37.

Bien que les coutumes n’en fassent pas état, du moins dans leur version ancienne, tout ou partie du territoire de Labouheyre échappait néanmoins au régime de la queste : il s’agissait tout d’abord d’un bois appartenant à plusieurs hommes francs de Mimizan en Born, situé dans la paroisse de Luë38. Sans doute ce statut s’explique-t-il par la situation du bois en marge de la seigneurie. Beaucoup plus importantes et originales, en revanche, sont les deux réserves ducales, celle de la paroisse de Saint-Jean-de-Sauters sur laquelle fut édifié le castrum de Boricos, et celle des Landes de Cap de Pin, sur la bordure méridionale de la seigneurie, dont nous serions assez enclins à penser qu’elles furent délimitées lors des négociations qui aboutirent à la fondation du castrum de Labouheyre et à la reconnaissance des coutumes.

Lors de sa fondation, le castrum de Boricos jouissait, on l’a vu, d’un statut identique à celui de Labouheyre : ses habitants en reçurent les coutumes et furent assujettis au versement de la queste. Telle est du moins l’analyse que l’on peut faire de l’unique document que nous possédons sur cette éphémère fondation, car le castrum n’a laissé aucun autre souvenir39. En effet, lors des reconnaissances faites à Édouard Ier en 1274, ce sont les habitants du quartier de Blandiaut, situé sur le territoire de Herbefavere et Boricos qui déclarent tenir du roi-duc les biens qu’ils possèdent dans la paroisse Saint-Jean-de-Sauters, faire l’ost et participer aux redevances que versent les bourgeois et habitants de Labouheyre et de Boricos40.

Il semblerait donc qu’à cette époque le castrum ait été déjà déserté mais que les habitants aient conservé en partie le statut de 1254. En revanche, selon l’avis de la cour de Tartas de 1561, le seigneur de la paroisse de Boricos – c’était alors Henri d’Albret – pouvait donner “à fief nouveau” – à bail emphytéotique – les terres vacantes de la paroisse “a tel devoir qu’est advisé la terre peult porter”41, situation qui se perpétua jusqu’à la fin du XVIIIe siècle42. S’agissant du domaine du roi-duc, la chose n’a pas de quoi surprendre ; on souhaiterait seulement savoir à quelle époque les habitants de Boricos perdirent le bénéfice du régime de la queste pour celui du droit commun.

Le roi-duc possédait aussi en propre les landes de Cap de Pin, situées au sud de la baronnie, dans la paroisse d’Escource. Il s’agissait de terrains de parcours dont le statut particulier nous est révélé tardivement, en 1307, lorsque Édouard Ier autorisa Sanche de Rudy, de la vallée d’Aspe, à faire pâturer chaque année cinq cents vaches en franchise sur les landes relevant de la prévôté de Labouheyre43. Cinq ans plus tard, ce même Sanche était nommé garde de la lande du Pin près de Labouheyre44 (juxta Herbam Faveram).

Boricos et la paroisse de Saint-Jean de Sauters de même que la lande du Pin ne constituaient néanmoins qu’une faible part du territoire de la prévôté qui, pour l’essentiel, était détenue par les hommes de la franchise. Ceux-ci, comme nous l’apprennent les documents ultérieurs, avaient partagé le sol en deux catégories, les héritages et les vacants. Les premiers sont de véritables propriétés dont le détenteur dispose à sa guise ; il s’agit de terres, prairies, maisons mais aussi de bois, garennes et étangs. Tout ce qui n’est pas héritage est vacant et, dans ce cas, il peut s’agir de bois ou de carrières mais, pour l’essentiel, les vacants sont constitués de landes, d’eaux, de rivières et de padouens sur lesquels, en vertu de la franchise, le droit d’usage est gratuit. Par le mécanisme de la perprise, chaque “besin” a le droit “de sa autoritat privade” de faire entrer dans son héritage la portion de vacants qu’il souhaite, et c’est par ce procédé, ainsi que le précise l’article 3 de la coutume, que l’on pouvait “aumentar heretat” ou “en far de noets” – entendons par là fonder une nouvelle exploitation –, bâtir des maisons, habitations, aménager des “pêcheries, moulins, garennes, prairies, foins et herbes”, énumération dont chaque terme est pesé. Si, au XIIIe siècle, le droit de perprise était probablement libre, par la suite des dispositions nouvelles furent introduites, dans un premier temps afin de régler les litiges que cette situation ne manquait pas de faire naître puis, de les éviter. à cet effet fut établie une procédure prévoyant entre autres la perception par le représentant du roi d’un droit d’entrée fixe. D’ailleurs, avec le temps, le contenu même de la perprise semble s’être affiné : elle porta, semble-t-il aussi, sur des pâturages mis en défens, de façon permanente à proximité des exploitations, saisonnière ailleurs45. C’est dans ce cadre juridique que fut mis en place un système agraire non moins original, mais que l’on retrouve aussi dans la lande ailleurs que dans les terres de franchise. Il s’agit d’une agriculture sans jachère, rendue possible grâce au fumier fourni par les troupeaux de bovins et d’ovins qui paissaient sur la lande tout en bénéficiant aussi de prairies de fauche. Nous ignorons, en revanche, si fonctionnait déjà le système classique de la double récolte sur un même champ : seigle d’hiver et mil de printemps.

En l’absence de tout acte de la pratique et malgré la pérennité de cadres juridiques qui se maintinrent pour l’essentiel jusqu’à la Révolution, les institutions de la prévôté de Labouheyre évoluèrent, la société aussi. On ne saurait donc projeter ce que nous en savons par la suite sur le siècle des origines que fut le treizième. On peut être assuré, néanmoins, que la société de cette seigneurie constituée de pasteurs-cultivateurs vivant en économie moins fermée qu’on pourrait le penser, mais dans des conditions matérielles dont la rusticité est facile à imaginer, était probablement une des plus égalitaires de la Lande. À la différence des terres voisines du Brassenx, de la Maremne, des pays de Gosse et de Seignanx, toutes terres de franchise, de même que du Marensin, la seigneurie de Labouheyre est la seule dans laquelle nous n’ayons pas rencontré de caviers des “besins” possédant des tenanciers46. Au XIIIe siècle en tout cas, on est ici en présence de la terre de franchise à l’état pur.

Ce sont des circonstances tout à fait extérieures – la reprise en main du duché gascon par Henri III – qui ont fait accéder ces communautés de la lande à la surface de l’Histoire ; il reste encore à éclaircir celle des origines de leurs coutumes. Mais il ne fait aucun doute que c’est du côté des communautés pastorales des hautes vallées béarnaises et des vallées basques que se trouve la réponse.

Notes

  1. Marquette (J.-B.), Les Albret, dans Les Cahiers du Bazadais, t. 45-46, 2e-3e trim. 1979, p. 555-557.
  2. Patent Rolls of the reign of Henri III, 1216-1225, p. 251 et 276 (4 nov. 1222).
  3. Arnaudin (F.), Choses de l’ancienne Grande Lande. La baronnie de Labouheyre, 2e série 1923, p. 27 et suiv. Herbafaveria ou Herbafavera est la forme la plus répandue dans les actes de la chancellerie anglo-gasconne ; mais on rencontre aussi Faba (Rôles gascons (R.G.) éd. F. Bémont, t. I, n° 2219 (1253). En 1535 et encore en 1561 on trouve “Erbafabeire”et “Erbefaveyre”, dans un protocole et une supplique en français (Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 86 et 87).
  4. La forme “Laboheire”, apparaît dans une supplique à la reine Jeanne d’Albret du 12 octobre 1571 (Ibid., p. 93), Henri III (de Navarre) la reprit dans des lettres de confirmation de 1583 (Ibid., p. 93-95). F. Arnaudin avait tenté d’expliquer chacun de ces deux termes et le passage de l’un à l’autre. Cette recherche a été reprise par B. Fénié qui estime que “Laboheire serait la version populaire de la forme savante” “Erbefauere” utilisée par la chancellerie anglo-gasconne (Les substrats linguistiques dans les noms de paroisse de la Grande Lande, dans La Grande Lande. Histoire naturelle et géographie historique. Actes du colloque de Sabres, 27-29 novembre 1981, p. 135). Or, nous venons de voir qu’il n’en est rien.
  5. B. Fénié (art. cité, p. 130) partage cette opinion tout en considérant que les gentilices restent “obscurs”. Ce même auteur estime aussi que Luë serait un dérivé anthroponymique de Lunus (p. 131), mais ne se prononce pas sur Escource.
  6. Les vocables paroissiaux ne sont connus que tardivement et parfois seulement à l’époque moderne. Sont attestés : en 1274, la paroisse de Luë (La Lue, Lua) (Recogniciones feudorum, éd. C. Bémont, n° 690, 691), Saint-Jean-de-Sauters (Ibid., n° 551) ; en 1279, la paroisse d’Escource (Escoassa) (Le Livre des hommages d’Aquitaine, éd. J.-P. Trabut-Cussac, n° 527) ; en 1310, les églises de Saint-Martin de Trensacq, et Saint-Michel de Sabres et la capella de Commensaco (Reg. Clementis papae V, n° 5766). Cf. Marquette (J.-B.), Le réseau paroissial de la Haute-Lande au début du XIVe siècle, dans La Grande Lande, p. 147, sq. Les paroisses de Luë et Escource pourraient bien avoir été détachées de Saint-Paul-en-Born, celle de Trensacq de Saint-Pierre de Pissos, au nord.
  7. Cf. Bériac (F.), Hôpitaux et routes des Landes (XIIIe-XVIe siècle), dans La Grande Lande, p. 177 et suiv. Saint-Antoine-des-Traverses n’est attesté qu’en 1308.
  8. Dans le cadre d’un accord conclu entre le sénéchal de Gascogne et Bérard Ier d’Albret, seigneur de Vayres, agissant pour le compte de sa sœur Mathe, dame de Bergerac (ratifié en avril par Édouard III). En échange de ses droits sur Bergerac et Montignac et de la remise de la garde de ses châteaux de Gensac, Castelmoron, Miremont et Montcuq, Mathe reçut, en plus de la seigneurie de Labouheyre, la prévôté de Born, Mimizan et le Brassenx, des droits à Blaye et le château et la prévôté de Montendre. Mathe étant décédée en août ou septembre 1338 en instituant son autre frère Bernard Aiz V, chef de la famille son légataire universel, le sire d’Albret, jusqu’alors hésitant, prit le parti du roi d’Angleterre… et recueillit l’héritage de sa sœur (Les Albret, dans Les Cahiers du Bazadais, n° 41, 2e trim. 1978 p. 481-485).
  9. Cf. Histoire de Bordeaux, Bordeaux médiéval I, par C. Higounet, p. 55-56.
  10. Marquette (J.-B.), Le pays de Born à la fin du XIIIe siècle, dans Bull. de la Société de Borda, 1977, p. 62 et suiv.
  11. Gardelles (J.), Les Châteaux du Moyen Âge dans la France du Sud-Ouest, 1972, p. 94-95.
  12. Marquette (J.-B.), Le pays de Born…, art. cité, p. 62-63.
  13. Ces deux châteaux sont mentionnés dans les mêmes actes Patent Rolls of the reign of Henry III, 1216-1225, p. 249 (1220) et p. 276 (4 nov. 1222). Contrairement à J. Gardelles (ouvr. cité, p. 150) nous ne pensons pas que le Marensin ait été une dépendance de la vicomté de Tartas.
  14. Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 62. D’après cet auteur, le presbytère du XIXe siècle avait été bâti sur l’emplacement de la motte (Cf. infra). En 1747, il est question du “château ou motte de Labouheyre” (Écomusée de Marquèze. Fonds Castaignède).
  15. Calendar of the Patent Rolls, Henry III, 1232-1247, p. 245.
  16. Rôles Gascons, t. I, n° 3216 (16 mai 1254) : mandatum est burgensibus et probis hominibus precium (pour partium) illarum (de Herba Faverie).
  17. Recogniciones feodorum …, éd. Bémont, n° 551 : burgenses et habitatores Herbe Faverie.
  18. Rôles Gascons, t. I, suppl., n° 4475 (6 mai 1255) : clausura vero castri de Herbafavera
  19. Rôles gascons, t. II, n° 1423 (1289) : racione villarum seu locorum nostrorum Herbe Faverie et de Sabris ; R.G., t. III, n° 4632 (29 oct. 1304) : nemus suum ad claudendum villam nostram de Herba Faveria scindi fecissent.
  20. Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 62. Le plan cadastral ancien de Labouheyre est d’un maigre secours. Il ne permet, en effet, ni de retrouver l’emplacement précis de la motte, ni de reconstituer le tracé de l’enceinte. Paradoxalement, F. Arnaudin n’a pas laissé de dossier photographique sur Labouheyre.
  21. Cf. n. 16 : concedimus omnibus hominibus nostris commorantibus infra castrum nostrum de Boricos quod de novo in terra nostra propria fundatum est.
  22. Henri III avait fait don de la Gascogne à son fils le 8 juin 1252. Mais Édouard n’y arriva que le 12 juin 1254 pour partir aussitôt en Castille dont il ne revint que le 21 novembre. C’est à ce moment-là que son père, venu pacifier le duché en août 1253, repartit en Angleterre (Cf. Les Albret, dans Les Cahiers du Bazadais, n° 41, 2e trim. 1978, p. 388-392).
  23. Parochia Sancti Johannis de Sauters (Rec. feod., n° 551) ; Saint Jean de Sorence dict Boricos (Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 82).
  24. Sur Boricos on peut consulter Meaule (P.), Bouricos… hier aujourd’hui, dans Bull. de l’association des Amis de Marquèze, 1983, p. 30-66. Le plan cadastral ancien de Boricos y est reproduit.
  25. Rôles gascons, t. I, suppl. n° 4475 : les hommes de Boricos comparaîtront en justice à Boricos même, sauf décision contraire du sénéchal ; ils sont exempts de toute contribution à la clôture de Labouheyre et d’aubegarde et paient 9 livres morlanes, 4 livres fin mars et 100 s. à Saint-Michel.
  26. Marquette (J.-B.), art. cité n°10. Sur le conflit entre le roi-duc et le vicomte de Tartas, p. 62 et suiv. ; sur la création d’une prévôté à Labouheyre et le rattachement de celle du Born, p. 60.
  27. Sur la restauration du castrum de Pouillon, cf. Massié (J.-F. et M.), Le peuplement du château de Pouillon en 1289, dans Bull. de la soc. de Borda, 1er trim. 1978, p. 13 et suiv. Voir aussi Rôles Gascons, t. I, n° 4330 (18 déc. 1254) et I suppl. n° 4586 (8 octobre 1255). Sur Saint-Geours-d’Auribat (Id., n° 4585). Sur Cocumont, Id., n° 4392 (23 mars 1255).
  28. Cf. Trabut-Cussac (J.-P.), ouvr. cité, n° 6, p. 194 et suiv. et appendices.
  29. Rôles gascons, t. II, n° 1423, 1424 (24 avril 1289).
  30. Rôles gascons, t. II, n° 4484 (22 mai 1255) : le prince Édouard concède à V. de Caupenne 16 l. morl. par an sur les castra de Sabres et d’Arjuzanx.
  31. Arnaudin (F.), ouvr., cité, p. 23, 36.
  32. Marquette (J.-B.) et Poumarède (J.), Les coutumes de Brassenx, dans Bull. de la soc. de Borda, 3e trim, 1978, p. 329-352 ; 4e trim. 1978, p. 451-464 ; 1er trim. 1979, p. 33-66. Les “coutumes“ de Labouheyre ont été publiées par F. Arnaudin d’après la copie conservée aux Arch. comm. d’Escource dans Choses de l’ancienne Grande Lande, La Baronnie de Labouheyre, p. 80-81, mais la transcription est parfois tellement fautive que le texte en devient incompréhensible. Il existe plusieurs copies de cette coutume incluse dans un ensemble de suppliques, avis et confirmations échelonnés de 1487 à 1638 : Archives nationales, fonds Bouillon R 2 ; Écomusée de Marquèze, fonds Castaignède). Nous en préparons une édition critique.
  33. Les quatre premiers articles des coutumes du Brassenx et de Labouheyre sont comparés p. 351-352 (Bull. de la soc. de Borda, 1978). Ceux de la coutume de Labouheyre figurent p. 79-81 de l’ouvrage de F. Arnaudin.
  34. Le fonds Bouillon en conserve de nombreux témoignages. Mais les coutumes de Labouheyre ont été évoquées et invoquées au cours de plusieurs procès au XIXe siècle.
  35. Cf. n° 15.
  36. Arch. dép. Gironde, H. Feuillants, I, 12, original sur parchemin. Il s’agit manifestement d’une forgerie. La partie énumérant les redevances versées par les paroisses de la Grande Lande a été interpolée dans l’acte de donation de la basilique Saint-Martin et de droits en Bordelais. Il existe de ce dernier acte une copie – sur papier – du XVIIe ou XVIIIsiècle (Feuillants, I, 13) qui a été éditée dans les Arch. hist. de la Gironde, t. III, p. 44. Le document I, 12 a, sans aucun doute, été fabriqué pour fonder les prétentions du prieuré Saint-Martin. Par la suite – à notre connaissance du moins – il n’est jamais plus question de droits de ce prieuré sur la Grande Lande qui releva du seul roi-duc.
  37. Son montant ne figure pas dans la version ancienne des coutumes. Il n’est pas non plus précisé lors des nombreuses confirmations des coutumes des XVIe et XVIIe siècles. En 1660 la paroisse de Labouheyre payait 4 l. le jour de Saint-Mathias et 15 l. 5 s. pour la Toussaint ; celles de Commensacq et Trensacq chacune 3 l. 4 s. à la Saint Martin ; celle de Luë, 3 l. 10 s. à la Saint-Mathias ; le quartier de Sauboua à Escource 1 s. et une livre de cire à Saint-Martin. À cette époque une caverie, celle de Fourcq avait été abusivement établie paroisse d’Escource ; elle payait 13 l. de cire et 4 s. de rente (Arch. nat., R2 111, p. 88). La communauté devait acquérir cette caverie abusive et le duc de Bouillon rétablit les privilèges de Labouheyre (1671) (Fonds Castaignède). La seule autre obligation des habitants envers le roi duc semble avoir été le service d’ost : en 1253 ils sont invités à se tenir prêts ad equitandum et guerrandum, quand ils en seront requis (Rôles gascons, t. I, n° 2219). Le roi-duc prélevait un péage (Cf. Rôles gascons, t. I, n° 4317 et Rec. feod., n° 455) affermé par la communauté au XVIIIe siècle et un droit de placage la “charlotte” sur les boutiques, attesté au XVIIs. (R2 111, p. 88).
  38. Rec. feod., n° 690, 691 : il s’agit du bois de Casa au lieu-dit Lugaton.
  39. Cf n° 18, 25.
  40. Rec. feod., n° 551 : Habitatores de Blandiaut qui locus est in territorio Herbe Faverie et de Boricos… tenent… terras, possessiones, tenementa et paduenta que ipsi tenent in parochia Sancti Johannis de Sauters in territorio antedicto… et pro predictis debent… solvere pro rata sua pecuniam et alia in quibus sibi tenentur burgenses et habitatores Herbe Faverie et de Borricos et territorii predicti…
  41. Cf. Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 89.
  42. En 1660 les “fiefs” possédés par “ceux de Boricos”, au nombre de six, payaient de 32 s. 6 d. à 49 s. 11 d. à la Saint-Martin (Arch. nat., R2 111, p. 88).
  43. Rôles gascons, t. IV, n° 98 : pastura landarum nostrarum infra preposituram Herbe Faverie.
  44. Ibid., n° 889-892. Cette fonction était liée à la perception d’une rente de 30 l st. qu’ Édouard II avait concédée à Sanche de Rudy.
  45. Arnaudin (F.), ouvr. cité, p. 80-83.
  46. Sur ces terres de franchise voir Les Albret, dans Les Cahiers du Bazadais, n°45-46, 2e-3e trim. 1979, p. 843-850 ; Les coutumes de Brassenx, art. cité ; Les pays de Gosse, de Seignanx et de Labenne (1200-1320), dans Bull. de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, n° 137-138, 1981-1982.
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Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9782356135094
ISBN html : 978-2-35613-509-4
ISBN pdf : 978-2-35613-511-7
Volume : 4
ISSN : 2827-1912
Posté le 15/11/2025
9 p.
Code CLIL : 3385
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Licence ouverte Etalab

Comment citer

Marquette, J. B., “Un castelnau en terre de franchise au XIIIe siècle : Labouheyre”, in : Boutoulle, F., Tanneur, A., Vincent Guionneau, S., coord., Jean Bernard Marquette : historien de la Haute Lande, vol. 1, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 4, 2025, 295-304, [URL] https://una-editions.fr/un-castelnau-en-terre-de-franchise
Illustration de couverture • d'après “Atlas de Trudaine pour la ‘Généralité de Bordeaux n° 6. Grande route de Bordeaux à Bayonne. Les douze premières cartes du plan de cette route. Cy 15 cartes’.
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