Parmi les dessins de Cassiano Dal Pozzo, ceux de la mosaïque de Palestrina demeurent parmi les plus célèbres. H. W. en propose une étude détaillée (cat. 1-19). Elle confirme les conclusions de H. Lauter1 pour qui la chambre dans laquelle la mosaïque a été trouvée n’avait aucun rapport avec le sanctuaire de la Fortuna Primigenia situé au-dessus (et ainsi rien à voir avec le lithostroton d’époque syllanienne mentionné par Pline, NH 36, 189). Quoique probablement contemporaine de la construction du sanctuaire (dernier quart du IIe siècle a.C.)2, la pièce faisait plutôt partie d’un espace profane associé au forum voisin, une sorte de grotte creusée dans la roche sur les parois de laquelle l’eau aurait coulé, rendant l’inondation du Nil par le jeu des couleurs sur la mosaïque.
À propos des dessins eux-mêmes, réalisés entre la fin de 1626 et le début de 1628, l’auteur observe que, bien qu’il ait méticuleusement représenté au pinceau et à l’encre les multiples tesserae, Dal Pozzo n’a pas toujours respecté les échelles. Plusieurs détails montrent en outre que ces dessins ne furent pas utilisés dans la reconstruction de la mosaïque après que les pièces eurent été endommagées lors de leur retour à Palestrina en 1640 (la mosaïque avait été transportée par morceaux à Rome entre 1624 et 1626). Ainsi, un de ces dessins (cat. 14) est absent de la mosaïque telle qu’elle fut restaurée. Le morceau qu’il enregistre avait apparemment été perdu ou trop endommagé pour retrouver place dans l’ensemble reconstitué. L’auteur ne discute pas ici de sa propre restauration de la mosaïque basée sur les dessins de Dal Pozzo, restauration acceptée, avec quelques modifications, par P. Meyboom3.