“Les enceintes romaines ‘précoces’ en Gaule : entre tradition et nouveauté”,
in : M. Flück (éd.), Murs d’enceinte du Haut‐Empire dans leur
contexte urbanistique, Actes du colloque d’Avenches (20‐21 avril 2018),
Cahiers d’archéologie Romande 189, Lausanne, 2022, p. 23-34.
Nec arduum videbatur exscindere
coloniam nullis munimentis saeptam
(Tacite, Annales, 14.31)
Quand on parle d’enceintes romaines précoces en Gaule, on songe immédiatement aux murailles de Nîmes, d’Arles, de Fréjus, d’Autun, à ces remparts qui évoquent irrésistiblement la nouvelle architecture apportée par la conquête sur le modèle Italien, comme l’illustrent nombre des communications de la présente table ronde. Hormis Autun, en Comata1, dû au statut politique particulier des Héduens et à leur alliance ancienne avec le Sénat, la plupart de ces murailles urbaines, construites en pierre, entourent de nouvelles colonies romaines dans lesquelles ont été déduits des vétérans à la suite des guerres civiles, ou latines, comme c’est le cas de Nîmes, une ville choyée par la maison d’Auguste. La nouvelle parure urbaine assure alors “l’expression du pouvoir”, pour reprendre le titre d’un ouvrage récent2. À une époque où la plupart des villes italiennes sont encore fortifiées, la dignitas apportée par l’enceinte à quelques-unes des nouvelles cités de Gaule méridionale devient le symbole de leur Romanité toute fraîche, de leur intégration dans l’Empire, de l’adhésion à sa culture, du prestige politique et de la prééminence sur les villes qui en sont dépourvues. Un privilège.
Pourtant, quand on y regarde d’un peu plus près, ce jugement unanimement partagé ne confond-il pas deux aspects qu’il conviendrait pourtant de distinguer soigneusement : la fonction intrinsèque du rempart et le décor somptueux de l’architecture classique, tellement parlant aux héritiers de Rome que nous sommes ?
Quelle fonction ?
Pour s’en tenir au premier point, force est de rappeler que les enceintes urbaines de l’époque augustéenne ne furent en rien une nouveauté au sein de la Gaule méridionale, où la muraille constituait depuis longtemps un élément constitutif du paysage. Puisque j’ai déjà évoqué celle de Nîmes, on se souvient qu’elle n’était pas la première dans la métropole des Arécomiques : le rempart augustéen englobe en effet dans la maçonnerie de la fameuse Tour Magne, implantée au point le plus haut, sur le Mont Cavalier, les vestiges d’une autre tour monumentale de l’enceinte construite au IIIe ou au IIe siècle av. J.-C. Or une telle position topographique n’est aucunement insolite et on en connaît d’autres exemples similaires. Les plus célèbres, à part Nîmes, sont ceux d’Ambrussum et de Nages, en tout point comparables3. Ce dernier oppidum, très proche géographiquement de la colonia Nemausus, a été abandonné progressivement au moment où la capitale des Arécomiques connaissait un destin politique particulier et voyait sa superficie passer d’environ 30/40 ha (vers la fin du IIe siècle) à 220 ha, ce qui suffisait à justifier la construction à Nîmes d’une nouvelle enceinte monumentale4. Dans les faits, et malgré un tracé élargi, la continuité fonctionnelle de cette dernière avec celle de l’âge du Fer est donc évidente. Mais est-ce à dire que ces remparts – qu’ils soient protohistoriques ou romains – n’avaient d’autre intérêt qu’ostentatoire ?
Dans un article récent consacré aux oppida de la Gaule chevelue et à la technique de construction du murus gallicus, P. Moret a souligné le paradoxe qu’il y aurait à oublier, dans nos analyses, le caractère défensif des murailles qui entourent les lieux centraux de la fin de l’âge du Fer pour privilégier à rebours leur caractère d’apparat urbain, conformément à une tendance qui s’est développée depuis une trentaine d’années, en France notamment, par imitation implicite (et souvent non avouée) du jugement des romanistes sur les enceintes augustéennes5. D’abord parce que les oppida ne constituent pas – on commence seulement à le comprendre – une catégorie homogène marquée par des caractères récurrents et ubiquistes : certains sont de véritables villes, avec des fonctions politiques, religieuses et un habitat probable, même s’il est souvent mal connu (Manching ; Le Titelberg; Le Martberg; Bibracte…), alors que d’autres se réduisent seulement à des refuges purement défensifs dont l’intérieur semble vide (Tarodunum ; le Vully…) ; mais aussi parce que le rempart n’est pas, en Europe tempérée, consubstantiel au développement du phénomène urbain, souvent antérieur, et d’abord caractérisé par des agglomérations ouvertes dont Manching est sans doute le meilleur exemple6, à la différence de ce qu’on observe dans le Midi. Surtout, P. Moret, à la suite d’A. Deyber7, insiste à juste titre sur l’efficacité militaire des remparts celtiques, face, en particulier, à d’autres contingents gaulois, les seuls adversaires qu’on connaissait au moment de la mise en œuvre de ces murailles, bien avant la conquête romaine. Leur architecture constituait donc une réponse défensive adaptée et cohérente aux menaces de leur temps, ce qui n’excluait pas leur portée symbolique et le prestige qu’ils apportaient à la communauté politique qui en était détentrice.
Ce bref détour n’était pas inutile pour se demander si les enceintes augustéennes du Midi de la Gaule n’avaient pas aussi – et peut-être avant tout – une fonction défensive, qui justifiait l’énorme investissement financier, matériel, humain de leur construction, autrement dit si la securitas n’était pas leur première mission, malgré l’architecture monumentale de leurs portes où se concentre l’apparat ornemental. On a un peu trop tendance, me semble-t-il, à oublier cet aspect, intoxiqués que nous sommes toujours par la propagande augustéenne sur la paix retrouvée. Or les enceintes des colonies militaires d’Orange, de Fréjus, d’Arles n’étaient pas de simples décors urbains, mais des systèmes défensifs consubstantiels aux missions traditionnelles des vétérans qui y étaient déduits, en pleine époque triumvirale ou juste après Actium, un moment où la guerre civile était une réalité quotidienne. Il en va de même pour Aix. Quant à une ville comme Nîmes, colonie latine largement peuplée de citoyens romains8 et principale métropole de la Narbonnaise, même si elle n’en était pas la capitale (Strabon 4.1.12), comment son rempart, jalonné de tours selon les meilleures traditions de la poliorcétique de ce temps, aurait-il pu ne pas avoir une fonction militaire, sécuritaire, quinze ans après la fin des guerres civiles, encore très présentes dans les esprits au moment de sa construction ? Dignitas et securitas font ici très bon ménage et ne doivent pas conduire à penser que ces enceintes n’étaient qu’un coûteux décor dénué d’utilité défensive. Dans un passage parfois négligé, et que nous avons placé en exergue de cette contribution, Tacite reproche aux gouverneurs de Bretagne d’avoir oublié la protection de la colonie romaine de Camulodunum/Colchester, dépourvue de remparts au moment où éclatait la révolte de Boudicca, parce que, précise-t-il de manière polémique, le souci de l’amoenitas l’avait emporté sur l’utile, et la ville avait été détruite alors qu’on se croyait en paix. N’est-ce pas aussi, d’une certaine manière, le cas d’Augusta Raurica, une colonie romaine privée de murailles avant la période flavienne tardive,qu’on pouvait considérer comme non menacée à l’époque augusto-tibérienne, bien qu’elle fût alors, de facto, sur la frontière même de l’Empire ?
Tardives ou précoces ? Ces enceintes dont on parle peu
Quand on évoque les enceintes précoces dans l’Occident romain, l’attention se concentre toujours sur les mêmes cas “classiques”, comme l’avait déjà fait le colloque de Nîmes, en 19859. Certes les organisateurs avaient initialement pris en compte le contexte protohistorique du Midi de la Gaule et deux contributions avaient été consacrées à l’examen des défenses urbaines “préromaines”. Mais elles ne figurent dans les Actes que sous forme de résumé et elles ont en réalité été publiées ailleurs, dans les Cahiers de l’association pour la recherche archéologique en Languedoc oriental10 ; elles sont donc largement ignorées des spécialistes de l’architecture romaine, hormis dans le cercle des initiés.
On sait bien, pourtant, que la conquête de la Transalpine n’a pas mis un terme à l’usage des remparts existants ni même à la construction de nouveaux. Sans vouloir en dresser une liste exhaustive qui serait sans doute incomplète, étant donné que le phénomène reste encore très insuffisamment documenté, on peut rappeler quelques cas exemplatifs, bien publiés11.
Commençons par celui de Murviel-lès-Montpellier. L’agglomération romaine du Castellas s’est développée au pied de la “colline du château”, un probable oppidum protohistorique encore mal connu12. Les fouilles anciennes, récemment reprises et complétées par une série de sondages, ont permis de mettre au jour une enceinte urbaine qui entoure la ville basse ; on peut situer sa construction vers le milieu du Ier siècle avant notre ère13. Cette datation pourrait être un peu avancée ou un peu descendue au sein d’une fourchette plus large, entre 75 et 25, car le matériel mis au jour ne permet guère d’être très précis ; on verra plus loin combien cette incertitude pèse sur notre interprétation historique de cette découverte archéologique. On doit souligner le fait que le nouveau rempart est alors construit “à l’ancienne”, c’est-à-dire en pierres sèches et blocaille avec double ou triple parement interne selon les sections. Dans ce dernier cas, l’enceinte a en réalité été doublée du côté interne, atteignant une largeur qui oscille entre 3,90 et 5 m. On notera l’absence de tours jalonnant la courtine, la présence de bastions près des portes et l’irrégularité de l’appareil, tous éléments qui assimilent cette architecture d’époque romaine aux remparts protohistoriques antérieurs de la région. L’agglomération s’épanouit et se développe à l’époque augustéenne et ne commencera à être désaffectée qu’à partir de la fin du Ier siècle de notre ère. Elle est dotée d’un véritable centre public monumental qui témoigne d’une vie politique propre, ses remparts continuant d’exister au prix de différents réaménagements.
Un autre exemple significatif est celui de l’oppidum de Jastres-Nord, chez les Helviens14. Le site est implanté sur un plateau calcaire qui tombe à pic sur la vallée de l’Ardèche et semble avoir été dépourvu de ressources hydriques15. Le premier rempart (JN1), dont on ne connaît qu’un segment, semble édifié dans le courant du IIIe siècle av. J.-C., une chronologie encore incertaine fondée principalement sur la présence de matériel résiduel. Un second mur (JN2), construit entre le milieu (?) du IIe siècle et le début du Ier, englobe une superficie d’environ 7 ha, bordée au nord-ouest par la falaise qui domine la rivière (fig. 1). Il s’agit d’une courtine large d’environ 3,35 m, construit entre deux faces parementées, selon des techniques variables d’un secteur à l’autre. Un liant de mortier de chaux à effet pouzzolanique a été intégré dans cette maçonnerie d’un type inédit16. La muraille est jalonnée de tours carrées et d’une tour ronde qui donnait accès à l’intérieur de l’oppidum17. Un troisième rempart (JN3) est venu doubler celui-ci vers le milieu du Iersiècle. La largeur de l’enceinte est alors portée à environ 6 m, les tours précédentes sont arasées ou englobées dans la nouvelle courtine, remplacées par une alternance de tours rondes et carrées, au moins sur un segment, ce qui donne un aspect très ostentatoire à cette muraille (fig. 2). La construction fait là aussi un usage partiel du mortier de chaux dans l’assemblage de caissons juxtaposés, remplis au centre d’une blocaille en pierres sèches, qui constituent la nouvelle enceinte. Celle-ci, comme la précédente, englobe un véritable habitat, abandonné au début de l’époque augustéenne. Il ne s’agit donc pas purement et simplement d’un réduit défensif et on verra plus loin quelle explication historique le fouilleur, C. Lefèbvre, propose pour rendre compte de cette séquence.
Notre troisième exemple sera celui de l’oppidum de Laudun18. Installée sur la bordure orientale du plateau calcaire qui domine la rive droite du Rhône, au sud de Bagnols-sur-Cèze, cette agglomération remparée existait déjà au premier âge du Fer, mais un hiatus d’occupation semble attesté entre le Ve siècle et la fin du IIe. L’oppidum semble densément réoccupé à partir de la première moitié du Ier siècle et voit alors la construction d’une seconde enceinte en pierres sèches avec des blocs irréguliers de grandes dimensions, grossièrement régularisés sur place. Vers le changement d’ère, la vieille muraille du premier âge du Fer fut partiellement réutilisée pour adosser une troisième courtine, peu épaisse, mais édifiée en opus caementicium que flanque une tour ronde saillante et creuse (fig. 3 et 4), ainsi qu’une tour carrée saillante. Entre les deux, une porte charretière donne accès à un centre monumental qui se développera dans le courant du Ier siècle ap. J.-C. avec un forum et une basilique.
L’oppidum de Saint-Vincent à Gaujac, géographiquement proche de celui de Laudun, présente une histoire très similaire19. Après une première installation humaine aux Ve/IVe siècles, suivie d’un hiatus jusqu’à la fin du IIe siècle av. J.-C., le site est de nouveau occupé par une population indigène dans le courant du Ier siècle. Dans les dernières années de la République et au début de l’époque augustéenne, la vieille muraille est restaurée, du moins aux abords de la porte principale, à l’ouest, et l’aménagement urbain se développe avec l’édification d’un temple carré sur podium, associant des traditions locales et italiennes. Des traces d’habitat ont été observées mais ne sont pas autrement connues. On assiste ensuite, à la fin de l’époque augustéenne, à la construction d’une place à portique, malheureusement mal documentée, puis, vers le milieu du Ier siècle de notre ère, à celle d’un ensemble thermal. Le site, encore insuffisamment fouillé, continuera sa vie au moins jusqu’au milieu du IIIe siècle. Il relève, avec Laudun, d’une problématique historique commune qui voit la réoccupation de ces oppida et la réfection/reconstruction de leurs enceintes à l’époque triumvirale et augustéenne20. D’une manière plus générale, on doit constater que la conquête n’a aucunement stoppé la création de nouvelles enceintes de tradition indigène au sein des communautés locales.
Qu’en est-il en Gaule Chevelue ? La question n’a presque jamais été posée, en grande partie parce que les enquêtes archéologiques se révèlent beaucoup plus indigentes que pour le Midi de la Gaule. On ne saurait toutefois occulter quelques cas emblématiques.
Le premier que nous citerons est celui d’Alésia (fig. 5). À l’occasion des fouilles du programme franco-allemand sur les travaux de César, A. Colin avait eu la possibilité de reprendre la fouille du “murus Espérandieu” et du “murus Fourrier” à la pointe orientale de l’oppidum ; ces travaux ont été publiés dans un premier temps par P. Barral21, avant que des précisions ne soient ajoutées à l’occasion d’un colloque de Bibracte consacré aux remparts gaulois22. Le premier de ces ouvrages avait déjà fait l’objet des recherches de E. Espérandieu en 1910-1911, le second avait été sondé par G. Fourrier en 1923. Quant au tronçon d’En Curiot, à l’ouest, il a été fouillé et publié par F. Creuzenet23. Le matériel mis au jour montre que les deux extrémités de l’oppidum ont été fortifiées, probablement à l’approche d’une “Zangentor” ouvrant sur les voies d’accès à l’agglomération, peut-être dans le cadre d’un même programme défensif ; seul le tronçon d’En Curiot permet pourtant de proposer une datation antérieure au deuxième quart du Iersiècle avant notre ère. En revanche, les ouvrages ont été remaniés au début de l’époque gallo-romaine. Le cas est particulièrement net à la Croix Saint-Charles, où la construction initiale du “murus Espérandieu” a fait l’objet d’une adjonction vers le milieu du Ier siècle ap. J.-C. En outre, le “murus Fourrier”, au nord-est, qui fait probablement partie d’une réfection de la porte initiale, a été installé sur une couche appartenant à une nécropole gallo-romaine précoce. Sous ce rempart, typique d’un murus gallicus tel que le décrit César (BG,7.226), a été mis au jour un fragment de sigillée sud-gauloise, de forme Haltern 3, dans une position stratigraphique qui ne laisse place à aucun doute. Autrement dit, à Alésia, symbole (du moins à nos yeux) de la défaite de Vercingétorix, les Alisienses de l’Empire continuaient d’utiliser les défenses de leurs ancêtres Mandubiens, de les restaurer “à l’ancienne” et de vivre dans leurs vieux murs tout en édifiant un nouveau centre monumental et des temples reconstruits à la romaine sur les vestiges des précédents. Un beau symbole du caractère ambigu de ce que nous appelons la “romanisation”.
Partant de ces prémisses, A. Colin a rappelé l’existence de plusieurs cas similaires en Comata : celui de Bibracte, où le mur de la porte du Rebout est rechargé par un talus massif autour du changement d’ère24, celui des “Remparts dérasés”, à Besançon, entretenus jusque sous Tibère25, celui de Vertault, mal daté, mais assurément édifié dans le courant du Ier siècle de notre ère sur un ensemble plus ancien26. Cette liste pourrait probablement être rallongée si l’état des recherches récentes en la matière était moins indigent. Mais, au total, on voit que le phénomène observé dans quelques oppida du Midi n’est aucunement isolé et spécifique à une région, même si le nombre d’exemples recensés reste encore limité, faute de recherches au sol précises et modernes.
En Gaule du nord, l’enceinte d’Autun, avec son architecture si classique, semble a priori faire exception à la pratique générale qui montre que les villes de fondation neuve ne sont pas remparées à l’époque augustéenne. On doit toutefois rappeler deux cas bien spécifiques mais encore très mal connus : celui de Reims et celui de Chartres, deux autres cités fédérées avec Rome depuis la conquête césarienne.
À Reims, l’enceinte protohistorique est un ouvrage de terre dont les vestiges ont été reconnus dans le comblement du fossé qui le borde (fig. 6). Ce dernier, de forme grossièrement circulaire, a été creusé, semble-t-il, dans le premier quart du Ier siècle av. J.-C. La restructuration augustéenne de l’espace, qu’on situe actuellement à partir de 15/10 av. J.-C, se traduit par le creusement d’un nouveau fossé concentrique au précédent, sans qu’on sache trop bien, en l’état actuel des connaissances, s’il y avait ou non un rempart ou si cette limite était purement symbolique, la première hypothèse nous semblant la plus probable car la plus conforme à l’usage de ce temps27. Il reste que l’espace d’environ 500 ha englobé par cette nouvelle enceinte, et au sein duquel se développe désormais un réseau viaire orthonormé qui en respecte le tracé, est énorme, très supérieur à celui d’Autun (environ 200 ha). On peut comparer cette superficie à celle de l’agglomération protohistorique, qui atteignait déjà 90 ha.
On connaît beaucoup moins bien, malheureusement, l’enceinte de Chartres, dont l’existence est néanmoins bien attestée désormais28, mais dont l’architecture reste inédite. On sait seulement qu’il s’agit, là aussi, d’une enceinte de terre, peut-être coffrée dans un appareil à pans de bois. Elle englobe une superficie urbaine d’environ 85 ha, marquée par un réseau viaire carroyé encore trop peu précisément daté, probablement tardo-augustéen. Le grand sanctuaire méridional reste toutefois en dehors de cette limite et de ce plan d’ensemble (fig. 7).
Reims et Chartres constituent, bien entendu, deux cas similaires d’enceintes urbaines augustéennes qui délimitent l’espace de deux villes neuves, même si au moins l’une d’entre elles (Reims) a un passé protohistorique29.
On doit encore mentionner brièvement ici la première enceinte de l’oppidum Ubiorum (la future Cologne), construite vraisemblablement dans la dernière décennie avant notre ère. Il s’agit d’une courtine en terre, probablement consolidée par des pans de bois sur sablières basses, dont seuls des segments ont été reconnus, notamment près de la porte nord. Cette muraille de type très semblable à celui des camps de la région invite clairement à y reconnaître une construction militaire, et elle semble avoir englobé d’emblée tout le plateau de la future colonie claudienne, soit 96 ha30. Rappelons au passage que l’enceinte coloniale en pierre n’est pas antérieure à la fin de l’époque flavienne, plus précisément l’année 89, soit une quarantaine d’années après l’acte de fondation31.
La position géographique de l’oppidum Ubiorum, sur la frontière, et dans une région sans cesse menacée, implique évidemment que la ville ait été remparée dès l’origine, comme le fut aussi la ville neuve augustéenne de Waldgirmes, située pour sa part au-delà du Rhin, et qui englobait une superficie bien moindre de 8 ha32. On notera toutefois que, dans ces deux cas, la technique utilisée impliquait une hauteur de courtine (probablement autour de 12 pieds) très inférieure à celle des enceintes coloniales du Midi de la Gaule.
L’enceinte : une question de statut politique ?
On aura évidemment observé, au passage, que ces différents exemples que nous avons cités associent volontairement des modes de remparts, des types d’agglomérations ou des statuts politiques très différents des uns des autres. A. Roth Congès a pourtant proposé de considérer certaines murailles très tardives du Midi comme la preuve d’un statut juridique particulier, considérant que la construction d’un rempart, sous l’Empire, ou, au plus tôt, à l’époque triumvirale, revêtait “une tout autre signification que la même initiative prise antérieurement, fût-ce après la conquête de la Transalpine”. S’appuyant sur les cas bien connus des enceintes augustéennes des colonies (romaines ou latines) de Narbonnaise, elle considère Gaujac et Laudun comme des agglomérations jouissant d’un statut d’autonomie municipale et appartenant à une communauté de droit latin indépendante de Nîmes, qui pourrait être celle des Samnagenses mentionnés dans la liste de Pline, HN, 13.36-3733. Son raisonnement s’appuie en outre sur une dédicace à Apollon, découverte dans l’enceinte du temple de Gaujac. Celle-ci est due à un certain Antonius L.f. Vol. Paternus, qui fut édile, préfet des ouvriers et IIIIvir ad aerarium (AE 1992, 1217). Ce cursus offre la particularité d’associer des charges locales inférieures (l’édilité) avec des charges municipales supérieures (le quattuorvirat), alors qu’il s’agit probablement d’un membre de l’ordre équestre, comme le suggère la préfecture des ouvriers34. Ce citoyen romain aurait, selon A. Roth Congès, exercé des charges municipales non à Nîmes mais à Gaujac même. À Laudun officiait peut-être un IIIIvir iure dicundo (CIL XII, 2774).
Reprenant ce dossier dans les Mélanges offerts à G. Barruol, A. Roth Congès l’a étendu aux cas d’Ambrussum et de Murviel-lès-Montpellier35. Si, dans celui d’Ambrussum, l’argumentaire repose en particulier sur la découverte de deux monnaies d’argent à la légende AMBR attribuables au troisième quart du Ier siècle av. J.-C. et sur celle d’une place publique accompagnée d’une possible “basilique”36, il s’appuie, à Murviel, sur la présence d’une inscription mentionnant deux édiles et des décurions que l’on peut dater de la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C. (CIL XII, 4190)37. Mais ces différents magistrats, ceux de Gaujac, de Laudun, de Murviel exerçaient-ils réellement leurs charges dans le cadre de la colonia Nemausus avec ses oppida attributa ou dans celui d’oppida latina indépendants de Nîmes et situés aux marges de son territoire, comme le voudrait A. Roth Congès ? La question, pour l’heure, n’est pas clairement et définitivement tranchée car tous les spécialistes n’adhèrent pas à cette dernière proposition, d’autant que les limites territoriales de la colonie sont mal connues. Elle est d’autant plus complexe que la chronologie des enceintes de la fin du Ier siècle avant notre ère reste trop imprécise pour qu’on puisse la relier avec certitude à l’octroi du droit latin. Comme l’a pertinemment fait remarquer P. Thollard à propos de Murviel, l’implantation du centre monumental de l’agglomération doit se faire vers le milieu du Ier siècle, comme la construction de la muraille de la ville basse. Mais selon qu’on situe cette action édilitaire un peu avant ou un peu après l’octroi du droit latin, généralement considéré comme une mesure de César prise juste avant sa mort, ces transformations urbanistiques prennent un aspect radicalement différent38. P. Le Roux, qui a récemment repris le dossier complexe du ius Latii, fait d’ailleurs remarquer à juste titre qu’aucun document ne permet d’affirmer avec certitude que le dictateur aurait accordé le droit latin en bloc à toute la Narbonnaise mais probablement communauté par communauté, ce qui laisse place à une décision étalée dans le temps et peut-être poursuivie par Lépide39. Il est donc globalement assez périlleux, à mon sens, d’associer la construction de ces enceintes tardo-républicaines à une promotion juridique, du moins en l’état actuel de nos connaissances, sans que des documents épigraphiques nouveaux viennent nous apporter les précisions nécessaires.
Commentant, en 1985, la liste de ces murailles édifiées, dans le Midi, après la conquête de la Transalpine, J.-L. Fiches et N. Nin avaient fort justement proposé de distinguer différents cas de figure40 :
- le maintien d’oppida déjà fortifiés, parmi lesquels on trouve des sites célèbres comme Ensérune (jusqu’à l’époque flavienne), Nages (jusqu’au début de notre ère), Ambrussum (jusqu’au IIe siècle ap. J.-C.). Cette liste pourrait être sensiblement augmentée.
- la création de nouveaux remparts, comme à Jastres-Nord, Gaujac, Laudun, Vié Cioutat, Murviel-lès-Montpellier.
- la réoccupation d’enceintes préromaines, vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. On peut citer différents cas autour de l’étang de Berre (Castellan d’Istres, Saint-Pierre-lès-Martigues, Castellas de Rognac). L’oppidum des Caisses-de-Saint-Jean à Mouriès, abandonné vers 100, voit un nouvel habitat s’installer entre 20 av. J.-C. et 10 ap. J.-C. Le réaménagement de ses remparts n’est toutefois pas documenté.
S’agissant de Jastres-Nord, C. Lefèbvre a proposé une explication spécifique, intéressante parce qu’elle ouvre des horizons nouveaux. Il suggère en effet de voir dans la construction de l’enceinte JN2 la marque de C. Valerius Caburus, un notable indigène qui reçut la citoyenneté romaine vers 85/83 pour services rendus à Rome. Un de ses fils, C. Valerius Procillus, fut envoyé par César comme ambassadeur auprès d’Arioviste et fait prisonnier par ce dernier (BG, 1.47). C. Lefèbvre suppose en l’occurrence un lien particulier entre l’oppidum, dont il fait la capitale des Helviens, et la famille de Caburus41. Il souligne à juste titre que l’on ne saurait décider si la communauté était dotée du droit latin et si la construction du dernier rempart (JN3) doit être reliée à cette promotion. On sait, par la liste de Pline, HN, 3.37, que l’Helvie en était bénéficiaire à l’époque augustéenne, mais on doit rappeler aussi qu’à Alba, nouvelle capitale romaine des Helviens, et oppidum latinum attesté par la même source, il n’y a pas d’enceinte….
Quoi qu’il en soit, l’occupation de certains oppida du Midi a perduré longtemps après la conquête, parfois jusque sous l’Empire, mais de manière différenciée selon les régions : elle est notable dans la région Nîmoise, nettement plus rare dans l’arrière-pays de Marseille, ce qui témoigne certainement de l’existence de conditions politiques différentes selon les peuples concernés. En l’espèce, l’autorisation de se fortifier ou celle de continuer à habiter un site de hauteur remparé témoigne sans doute à la fois de la volonté de certaines communautés gauloises à perpétrer des modes de vie traditionnels, avec l’accord des autorités romaines.
N’observons-nous pas, au fond, un phénomène similaire en Comata ? L’Alésia gallo-romaine, dont le statut juridique continuera de nous échapper tant qu’une inscription ne nous permettra pas de le préciser, se développe à l’intérieur de ses remparts ancestraux, prenant une forme de plus en plus romaine avec un centre public monumental qui se constitue progressivement, un théâtre, des temples dont l’architecture adopte des formes romaines42. À Vertault, dont nous savons par une inscription (CIL XIII, 5661) qu’il s’agit d’un vicus, l’agglomération protohistorique (très mal connue) continue de se développer sur un oppidum dont le rempart est mal daté mais dont le second état appartient au début de la période gallo-romaine43. Mais on pourrait mentionner d’autres oppidapotentiellement concernés par cette enquête, par exemple le Châtelet du Gourzon, en Haute-Marne44, Châteaumeillant dans le Cher, ainsi que différentes capitales de cités : Bourges, Metz, Langres, Besançon. La liste n’est aucunement limitative et elle mériterait d’être dressée, ce qui montre que le phénomène n’a été ni borné au Midi, ni si rare qu’on le dit quelquefois.
Replacer les enceintes romaines “précoces” de Gaule au sein d’une réflexion générale qui inclut les vieilles murailles protohistoriques constitue assurément, j’en ai parfaitement conscience, une forme d’hérésie archéologique et d’apparente provocation : ne sont-elles pas, par leur conception architecturale et le décor de leurs portes, radicalement différentes des défenses protohistoriques ? Cela est évidemment incontestable mais notre périégèse nous a permis de montrer que ces enceintes augustéennes n’étaient pas seulement des cas de prestige isolés et qu’on doit les situer dans un mouvement plus général qui s’inscrit dans la tradition républicaine finissante plutôt que dans les prémices de l’Empire. Après elles, en effet, on ne connaîtra plus guère de constructions de nouveaux remparts urbains hormis ceux de Toulouse, colonie latine, qui seront édifiés vers la fin du règne de Tibère, et naturellement ceux d’Avenches, promue colonie, elle-aussi, sous Vespasien.
Notes
- Rappelons que ce terme est toujours celui qu’emploie Claude dans son discours au Sénat pour désigner les Tres Galliae, un siècle après la conquête (P. Fabia, La table Claudienne de Lyon, Lyon, 1929, l. 71).
- M. Christol, D. Darde (éd.), L’expression du pouvoir au début de l’Empire. Autour de la Maison carrée à Nîmes, Actes du colloque organisé à l’initiative de la ville de Nîmes et du musée archéologique (Nîmes, Carré d’Art, 20-22 Octobre 2005), Paris, 2009.
- M. Py, L’oppidum des Castels à Nages, Gard, fouilles 1968-1974, Gallia Suppl. 35, Paris, 1978, p. 172.
- M. Monteil, Nîmes antique et sa proche campagne. Études de topographie urbaine et périurbaine (fin (VIe s. av. J.-C./VIe s. ap. J.-C.), Monographies d’Archéologie Méditerranéenne 3, Lattes, 1999, p. 317 ; 327.
- P. Moret, “À quoi servaient les remparts des oppida gaulois ?”, Pallas. Revue d’études antiques, 105, 2017, p. 173-190.
- On parle évidemment ici de l’oppidum au sens où l’entendent les protohistoriens, non du sens latin du mot qui, rappelons-le, désigne une agglomération, quel que soit son statut juridique, pas nécessairement remparée. Ainsi la loi d’Urso (colonie romaine) peut-elle employer l’expression “in oppido coloniae Iuliae” (CIL I2, 594, 75, 17) tandis que la lex Malacitana (CIL I2, 1964, 3, 62) dit : “in oppido municipi Flavi Malacitani”.
- A. Deyber, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques. Essai d’histoire militaire (IIe-Ier siècles av. J.-C.), Paris, 2009.
- On laisse ici l’hypothèse, possible mais pas vraiment étayée, d’éventuelles déductions de vétérans césariens ou d’autres de l’époque triumvirale (M. Christol, C. Goudineau, “Nîmes et les Volques Arécomiques au Ier s. avant J.-C.”, Gallia, 45, 1987-1988, p. 87-103.).
- Les enceintes augustéennes dans l’Occident Romain (France, Italie, Espagne, Afrique du Nord), Actes du colloque international de Nîmes (IIIe Congrès international de Gaule méridionale), 9-12 Octobre 1985, École antique de Nîmes Numéro spécial, 1987.
- B. Dedet, M. Py (éd.), “Les enceintes protohistoriques de Gaule méridionale”, Cahiers de l’association pour la recherche archéologique en Languedoc oriental, Caveirac, 1985.
- J.-L. Fiches, N. Nin, “Les fortifications indigènes de Gaule méditerranéenne après la conquête romaine”, in : B. Dedet, M. Py (éd.), Les enceintes protohistoriques de Gaule méridionale, Cahiers de l’association pour la recherche archéologique en Languedoc oriental, Caveirac, 1985, p. 39-50. On trouvera dans cet article une liste de cas nettement plus longue que les quelques exemples que nous citons et une analyse pertinente sur laquelle nous reviendrons ci-dessous.
- F. Favory, avec la collaboration de A. Chartrain, M. Christol, G. Escallon, J.-C. Richard, P. Soyris, J.-M. Touzard, “Le Castellas. Murviel-lès-Montpellier (Hérault)”, in : J.-L. Fiches (éd.), Les Agglomérations gallo-romaines en Languedoc-Roussillon. Projet collectif de recherches (1993-1999), Monographies d’archéologie méditerranéenne 13-14, Lattes, 2002, p. 419-468.
- C.A. de Chazelles, A. Beylier, M. Landolt (éd.), “Les fortifications de la ville basse du Castellas à Murviel-lès-Montpellier (Hérault)”, RAN, 46, 2013, p. 11-156.
- C. Lefèbvre, “Un aménagement spectaculaire : le dispositif d’entrée et la clavicula de l’oppidum de Jastres-Nord à Lussas (Ardèche)”, in : M. Bats, B. Dedet, P. Garmy, T. Janin, C. Raynaud, M. Schwaller, Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne. Hommages à G. Barruol, RAN Suppl. 35, Montpellier, 2003, p. 531-541.
- On peut toutefois douter de cette affirmation issue de recherches au sol négatives que des études plus approfondies seraient peut-être de nature à modifier.
- Cette question mériterait assurément d’être reprise par de nouvelles coupes et de nouvelles études.
- Cette tour ronde est défendue extérieurement par une clavicula, dont la contemporanéité avec l’enceinte ne nous semble pas établie avec une certitude absolue, à la vue des vestiges sur le site ; cf. Lefèbvre 2003 (note 14).
- D. Goury, “L’oppidum du Camp de César à Laudun (Gard) : premières acquisitions de la recherche 1990-1994”, RAN, 30, 1997, p. 125-172.
- A. Roth Congès, J. Charmasson, “Entre Nemausus et Alba : un oppidum Latinum ? Les agglomérations antiques de Gaujac et Laudun, et la question des Samnagenses”, RAN, 25, 1992, p. 49-67. ; J. Charmasson, A. Bouet, A. Roth Congès, “Saint-Vincent. Gaujac (Gard)”, in : J.-L. Fiches (éd.), Les Agglomérations gallo-romaines en Languedoc-Roussillon. Projet collectif de recherches (1993-1999), Monographies d’Archéologie Méditerranéenne 13-14, Lattes, 2002, p. 741-753.
- On mentionnera encore l’oppidum de Vié-Cioutat qui connaît une histoire similaire. La réoccupation du site, vers 80-70 av. J.-C. est ponctuée par un rempart de type indigène qui entoure l’agglomération. Celle-ci se développe et se transforme à l’époque augustéenne, sans que son enceinte soit toutefois modifiée, semble-t-il. L’occupation se poursuit au moins jusqu’à la fin du Ier siècle ap. J.-C.
- P. Barral, M. Joly, “L’occupation à l’âge du Fer et à l’époque romaine autour du Mont-Auxois”, in : M. Reddé, S. von Schnurbein (éd.), Alésia. Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du Mont-Auxois (1991-1997), MAIBL 22, Paris, 2001, p. 123-163.
- A. Colin, “Un murus gallicus du Ier siècle ap. J.-C. à Alésia, La Croix-Saint-Charles (Alise Sainte-Reine, Côte-d’Or)”, in : S. Fichtl (éd.), Murus Celticus. Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer. Table ronde internationale, 11-12 octobre 2006, Bibracte 19, Glux-en-Glenne, 2010, p. 123-133.
- F. Creuzenet, “Architecture et chronologie du rempart d’En Curiot à Alésia (Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or)”, in : Fichtl 2010 (note 22), p. 92-122.
- O. Buchsenchutz, J.-P. Guillaumet, I. Ralston (éd.), Les remparts de Bibracte. Recherches récentes sur la porte du Rebout et le tracé des fortifications, Bibracte 3, Glux-en-Glenne, 1999.
- S. Fichtl, L. Vaxelaire, “Le murus gallicus de Besançon-Vesontio (Doubs) : les fouilles des “Remparts Dérasés”, in : Fichtl 2010 (note 22), p. 93-98.
- M. Jouin, E. Deweirdt, “Le murus de Vertault (Côte-d’Or)”, in : Fichtl 2010 (note 22), p. 135-143.
- R. Neiss, F. Berthelot, J.-M. Doyen, P. Rollet, “Reims/Durocortorum, cite des Rèmes : les principales étapes de la formation urbaine”, in : M. Reddé, W. Van Andringa (éd.), La naissance des capitales de cités en Gaule Chevelue, Dossier Gallia 72-1, 2015, p. 161-176. S’agissant d’une cité pérégrine non fondée religieusement, more romano, on se gardera bien de parler en l’espèce de pomerium !
- D. Joly, S. Willerval, P. Denat, “Chartres, d’Autrikon à Autricum, cité des Carnutes : prémices et essor de l’agglomération”, in : Reddé, Van Andringa 2015 (note 27), p. 117-144.
- À Chartres, les niveaux protohistoriques sont pour l’heure mal identifiés. Ils pourraient se situer sur l’éperon situé à l’est de la ville romaine.
- A. Schäfer, “Cologne, oppidum des Ubiens”, in : Reddé, Van Andringa 2015 (note 27), p. 269-284.
- U.W. Gans, “Zur Datierung der römischen Stadtmauer von Köln und zu den farbigen Steinornamenten in Gallien und Germanien”, Jahrbuch des römisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, 52-1, 2005, p. 211-236 ; B. Schmitz, T. Frank, “Holz datiert!”, in : M. Trier, F. Naumann-Steckner (éd.), Zeit Tunnel. 2000 Jahre Köln im Spiegel der U. Bahn Archäologie, Cologne, 2012, p. 48-51.
- A. Becker, G. Rasbach (éd.), Waldgirmes. Die Ausgrabungen in der spätaugusteischen Siedlung von Lahnau-Waldgirmes (1993-2009). 1. Befunde und Funde, Römisch-Germanische Forschungen 71, Darmstadt, 2015.
- Roth Congès, Charmasson 1992 (note 19), p. 55.
- M. Christol, J. Charmasson, “Une inscription découverte à Gaujac (Gard)”, Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1987, p. 116-127.
- A. Roth Congès, “Le statut des agglomérations secondaires en Languedoc oriental et l’oppidum Latinum des Umbranici”, in : M. Bats, B. Dedet, P. Garmy, T. Janin, C. Raynaud, M. Schwaller, Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne. Hommages à G. Barruol, RAN Suppl. 35, Montpellier, 2003, p. 549-564.
- J.-L. Fiches, V. Matthieu, “Ambrussum (Villetelle (Hérault)”, in : J.-L. Fiches (éd.), Les Agglomérations gallo-romaines en Languedoc-Roussillon. Projet collectif de recherches (1993-1999), Monographies d’archéologie méditerranéenne 13-14, Lattes, 2002, p. 521-557.
- M. Christol, “L’inscription municipale de Murviel-lès-Montpellier,” in : Fiches 2002 (note 36), p. 429-433.
- P. Thollard, La Gaule selon Strabon : du Texte à l’Archéologie. Géographie, livre IV. Traduction et études, Paris, 2009, p. 183-184).
- P. Le Roux, “Le ius Latii d’Auguste aux Flaviens. Histoire d’une expansion provinciale”, REA, 119-2, 2017, p. 585-608, sc. p. 595-596.
- Fiches, Nin 1985 (note 11).
- C. Lefèbvre, Oppida Helvica. Les sites fortifiés de hauteur du plateau de Jastres (Ardèche), Gallia Romana 7, Paris, 2006, p. 355-357.
- O. de Cazanove, J. Vidal, M. Dabas, G. Caraire, “Alésia. Forme urbaine et topographie religieuse. L’apport des prospections et des fouilles récentes”, Gallia, 69-2, 2012, p. 127-149.
- J. Bénard, M. Méniel, C. Petit (éd.), Gaulois et gallo-romains à Vertillum. 160 ans de découvertes archéologiques (communes de Vertault et Molesmes, Côte-d’Or), En Crausaz, 2010 ; J. Bénard, M. Méniel, P. Désert, F. Bénard, Urbanisme, habitat et société d’un vicus gallo-romain. Vertillum, cité des Lingons (Vertault, Côte-d’Or), Archéologie et histoire romaine 32, Autun, 2016.
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