Ce texte est la version abrégée d’une étude parue en italien deux ans plus tôt1.
En 1997, une gargouille de grande taille (1,90 m x 0,70 m x 0,52 m) en forme de tête de crocodile a été découverte lors des fouilles italiennes du “Prétoire” à Gortyne (Crète). Celle-ci a sans doute appartenu à un temple tétrastyle (24,25 m x 10,70 m) construit lors du règne de Marc-Aurèle, élevé sur un haut podium et orienté vers le nord. Le temple en question pourrait avoir été édifié par T. Pactumeius Magnus, préfet d’Égypte en 176-177, les éléments de décoration égyptisants rappelant alors son séjour sur la terre du Nil. A. V. suggère que le temple en question a pu être consacré aux divinités égyptiennes. Une statue féminine en marbre, acéphale, que l’on songe désormais à identifier à Isis2, avait également été découverte à proximité en 1912. Il pourrait s’agir de la statue de culte.
L’existence d’un autre temple dédié à la famille isiaque à Gortyne est avérée depuis les fouilles de G. Oliverio en 1913-1914, malheureusement très insuffisamment publiées. Quatre statues, un oikos dédié à Isis, à Sarapis et aux Theoi Sunnaoi aux Ier-IIe siècles p.C., en constituent les éléments majeurs3. Mais les informations d’Oliverio, lacunaires, n’ont pas permis jusqu’ici de bien faire connaître ce temple. Le plan (n° 6) proposé par R. Salditt-Trappman, repris ensuite par d’autres auteurs, est erroné sur plusieurs points4. A. V. en propose un autre, provisoire (fig. 13 p. 241).
Le temple aurait été détruit, comme bien d’autres, lors du grand tremblement de terre de 365 p.C.
- “Di un singolare doccione a testa di coccodrillo e del tempio (o dei templi ?) delle divinità egizie a Gortina”, ASAA, 72-73, 1994-1995 [1998], 7-31, 21 fig. dans le texte et 2 pl.
- F. Ghedini, “Sculture dal Ninfeo e dal Pretorio di Gortina”, ASAA, 63, 1985, 135-147 n° 26-27 ; I. Romeo, Gortina III, Le Sculture, Padoue, 1998, 94 et n. 300.
- Cf. R. Salditt-Trappman, Tempel der ägyptischen Götter in Griechenland und an der Westküste Kleinasiens, EPRO 15, Leyde, 1970, 54-66.
- Ibid., p. 54-66, fig. 47-51. R. A. Wild, “The known Isis-Sarapis Sanctuaries of the Roman Period”, ANRW, II, 17,4, 1984, 1781, n. 95, l’avait noté, sans proposer d’alternative (fig. 18a). I. F. Sanders, Roman Crete, Warminster, 1982, 75, fig. 2, l’avait, quant à lui, déjà amendé.