La roche Tarpéienne, située sur le Capitole, figure parmi les lieux emblématiques de Rome1, mais avant d’être devenue un toponyme, c’est aussi le nom d’une femme, Tarpeia, qui, selon les versions des auteurs anciens, aurait trahi pour des “parures d’or”. Son action amena à la prise du Capitole, un fait “extraordinaire” dans l’histoire de la Rome primitive, puisque la colline ne tomba que deux autres fois aux mains des ennemis2. L’épisode de Tarpeia n’était donc pas sans résonance pour les Anciens.
Depuis l’étude de Georges Dumézil3 sur le mythe de Tarpeia, de nombreuses analyses sont revenues sur cet épisode en se focalisant sur des aspects particuliers, qu’il s’agisse de l’acte de trahison lui-même4 ou de son statut de vestale5. Peu ont abordé le mythe en élargissant le point de vue à des problématiques de genre6, à l’exception notable d’une publication de Tara S. Welch qui propose une analyse très fine de la fabrique du mythe et de sa réception dans l’Antiquité7. C’est dans cette perspective que s’inscrit cette étude dont l’objectif est, à la lecture des récits de Denys d’Halicarnasse, de Tite-Live et de Plutarque, de se focaliser sur l’un des éléments constitutifs du mythe : les “parures d’or” qui auraient servi de “prix” à la trahison de Tarpeia.
Une jeune fille bien cupide
Faisant suite à l’enlèvement des Sabines8, le mythe de Tarpeia apparaît sous ses versions les plus anciennes dans le second livre des Antiquités romaines de l’historien d’époque augustéenne, Denys d’Halicarnasse. Celui-ci fait référence à trois sources probablement directes : les annalistes de langue grecque Fabius Pictor (c. 254-post. 216 a.C.), considéré comme le premier historien romain, L. Cincius Alimentus (fin du IIIe s. a.C.), et le consul et censeur d’origine sabine L. Calpurnius Piso Censorius Frugi (seconde moitié du IIe s. a.C.). À partir de ces trois auteurs, Denys d’Halicarnasse propose un long récit qui diffère entre deux versions sur quelques points. Ainsi, après avoir décrit les préparatifs militaires des Sabins pour venger leurs filles abusivement enlevées, l’historien décrit la rencontre entre leur roi Tatius et Tarpeia :
Cependant que les Sabins faisaient le tour du Capitole par son pied et l’examinaient dans l’espoir de découvrir une position qu’ils pourraient prendre par surprise ou par force, une jeune fille (παρθένος) du nom de Tarpeia les observait du haut de la colline. C’était la fille d’un homme illustre (θυγάτηρ ἀνδρὸς ἐπιφανοῦς) auquel avait été confiée la garde de l’endroit. Selon la version de Fabius et de de Cincius, elle fut prise d’envie (ἔρως) en voyant les bracelets (τῶν ψελλίων) qu’ils portaient au bras gauche et leurs bagues (τῶν δακτυλίων) ; en effet, à cette époque, les Sabins portaient des parures en or (χρυσοφόροι) et vivaient tout aussi luxueusement (ἁβοδίαιτοι) que les Tyrrhéniens. Mais d’après le récit de Lucius Piso, l’ancien censeur, elle désirait accomplir une noble action (καλοῦ πράγματος ἐπιθυμία) en dépouillant les ennemis de leurs moyens de défense et en les livrant sans protection à ses concitoyens.9
À l’instar des Sabines, Tarpeia est une parthénos issue d’une famille honorable comme l’indique le fait que son père, dont Denys d’Halicarnasse ne donne pas le nom, est epiphanès et qu’il est chargé d’assurer la sécurité de la citadelle. L’historien présente ensuite les pièces contradictoires du dossier : dans la tradition des premiers récits (c’est-à-dire ceux de Fabius Pictor et L. Cincius Alimentus), Tarpeia est “séduite” (ἔρως) par l’or que portent les Sabins, tout particulièrement leurs bracelets et leurs bagues. Le terme ἔρως relève du répertoire du désir, dans la mesure où il sert à qualifier la pulsion que peuvent éprouver des hommes et des femmes à l’égard d’une autre personne ou même d’un objet10, un comportement déviant de la part d’une jeune fille. Dans la tradition véhiculée par Pison, au contraire, Tarpeia souhaite mettre en place un piège contre les troupes sabines et défendre la cité. L’historien rapporte ensuite l’épisode du serment entre Tarpeia et le roi sabin, ainsi que l’arrivée des Sabins dans la citadelle. À ce moment du récit, la responsabilité de Tarpeia est à nouveau évoquée de manière opposée entre les deux traditions :
Ici Pison prétend à nouveau que les Sabins étaient prêts à donner à la jeune fille l’or (τὸν χρυσὸν) qu’ils portaient au bras gauche, mais que Tarpeia, au lieu de ces parures (τὸν κόσμον), réclama leurs boucliers. Tatius, dit-il, fut pris de colère devant cette tromperie, mais ne voulant pas violer l’accord, il imagina un expédient. Il décida de donner les armes à la jeune fille, comme elle le lui demandait, mais de le faire d’une façon telle qu’elle ne tirerait aucun profit à les recevoir. Et empoignant sur-le-champ son bouclier, il le projeta de toutes ses forces sur la jeune fille, ordonnant à ses compagnons de faire de même. Ainsi frappée de toutes parts, Tarpeia tomba sous le nombre et la violence des coups et périt écrasée par l’amoncellement des boucliers. Fabius, de son côté, impute aux Sabins la tromperie sur les termes de l’accord ; car selon la convention, ils devaient bien donner leur or (τὸν χρυσὸν) à Tarpeia comme elle le demandait ; mais rendus furieux par l’importance du prix (τοῦ μισθοῦ) à payer, ils projetèrent contre elle leurs boucliers, comme si c’était cela qu’ils avaient promis par serment de lui donner.11
Deux points de vue s’expriment : pour Pison, c’est le roi sabin qui est responsable de la mort de Tarpeia, alors que pour Fabius Pictor, c’est le salaire (misthos) attendu par Tarpeia pour sa trahison qui provoque l’ire du roi sabin et finalement sa mort. Il en ressort que Tarpeia est représentée tantôt comme la traîtresse de la cité, tantôt comme la victime qui a tenté de sauver la cité. La seule caractéristique commune reste néanmoins le fait que ces auteurs – même Pison – évoquent comme gage du serment l’or des parures portées par les Sabins.
Tite-Live fait lui aussi écho aux traditions liées au mythe de Tarpeia dans son premier livre sur la fondation de Rome, livre où il a accordé une place particulière aux femmes12 :
Spurius Tarpeius commandait la citadelle de Rome. Sa fille, une vierge (huius filiam virginem), gagnée par l’or de Tatius (aurum corrumpit), consentit à introduire les ennemis dans la place : elle était allée hors des murs chercher de l’eau pour le service du culte. Une fois entrés, ils l’écrasèrent sous le poids de leurs armes et la tuèrent, soit pour avoir plutôt l’air de prendre de vive force la citadelle, soit pour donner aux traîtres l’avertissement de n’avoir à compter en aucun cas sur la parole donnée. La tradition (fabula) ajoute que généralement les Sabins avaient de lourds bracelets d’or (aureas armillas magni ponderis) au bras gauche et des bagues avec des pierreries d’une grande beauté (gemmatos magna specie anulos), et qu’elle avait réclamé comme prix ce qu’ils portaient au bras gauche : aussi avaient-ils jeté tous leurs boucliers sur elle au lieu de lui donner leur or. D’autres prétendent qu’en stipulant ce qu’ils avaient à la main gauche elle leur demandait expressément leurs boucliers ; ils soupçonnèrent quelque ruse et la firent mourir de son propre salaire (mercede).13
Tite-Live ne donne pas le nom de la jeune fille, mais il note qu’elle était virgo, c’est-à-dire vierge. Ce qualificatif n’est pas sans poser problème et, à la suite de Jaclyn Neel14, il s’avère préférable d’écarter la traduction de ce terme par “vestale”. Beaucoup d’auteurs modernes ont en effet choisi cette option au regard du contexte de la scène, puisque la jeune fille serait sortie de la citadelle pour aller “chercher de l’eau pour le service du culte”15. Or le texte elliptique de Tite-Live n’accrédite pas cette idée et, comme l’a bien montré J. Neel, il ne permet pas de supposer que ce culte était celui rendu à Vesta, ni que cette activité relevait des seules compétences d’une prêtresse16. De même, sa mort violente et immédiate sous le coup des boucliers a peu à voir avec la punition infligée aux Vestales coupables d’incestum. Comme dans les versions proposées par Denys d’Halicarnasse, Tite-Live évoque l’âge de la jeune fille et son statut social, qui est rappelé par le nom de son père et sa fonction dans la citadelle. Quant au thème de la trahison, il ne fait aucun doute dans le récit livien. L’historien ajoute enfin que la fabula – au sens “d’histoire inventée” – met en relation l’acte de la jeune fille avec les parures d’or des Sabins, ce qui souligne une certaine continuité avec les versions les plus anciennes.
L’épisode est enfin abordé dans la Vie de Romulus par Plutarque qui en discute les différentes variantes :
La cité était d’accès difficile, car elle était défendue par la colline qu’on nomme aujourd’hui le Capitole, sur laquelle se trouvait une garnison commandée par Tarpeius, et non par une jeune fille (παρθένoς) nommée Tarpeia, comme le prétendent quelques auteurs, qui font de Romulus un simple d’esprit. Tarpeia était la fille (θυγάτηρ) du commandant : elle livra la citadelle aux Sabins, parce qu’elle avait envie des bracelets d’or (τῶν χρυσῶν βραχιονιστήρων) dont elle les voyait parés. Elle réclama, pour prix de sa trahison (μισθὸν τῆς προδοσίας), ce qu’ils portaient à leur bras gauche. Tatius lui ayant donné son accord, elle ouvrit une des portes pendant la nuit, et fit entrer les Sabins. […] Tatius ordonna aux Sabins de respecter leurs engagements et de ne rien lui refuser de ce qu’ils portaient au bras gauche. Lui-même, le premier, retira son bracelet et le lança sur elle, ainsi que son bouclier. Tous suivirent son exemple. Frappée par les bijoux, recouverte par les boucliers, Tarpeia mourut sous le nombre et le poids de tous ces objets.17
Son récit suit la même trame narrative à la nuance près que les Sabins jettent leurs boucliers et leurs parures18. Par la suite, Plutarque fait écho à d’autres versions qu’il juge apithanoi (invraisemblables), notamment celle d’Antigone19, rapportant que Tarpeia aurait été la fille du roi Tatius et aurait trahi parce que “Romulus la contraignait à vivre avec lui”20. En devenant une Sabine, Tarpeia serait de la sorte reléguée dans le camp des ennemis. Ces variations autour des origines de la jeune fille21 montrent surtout la popularité du mythe et les réécritures nombreuses auxquelles il a donné lieu. Dans la plupart de ces récits, néanmoins, c’est l’argument de la cupidité de Tarpeia qui reste l’une des raisons de l’acte de trahison, un argument qui peut trouver des justifications à la fois historiques et morales.
Le contexte des premiers écrits
En 1904, déjà, l’historien Henry A. Sanders22 avait suggéré l’hypothèse que la mise par écrit du mythe, dont l’origine était sans doute plus ancienne, remontait à l’ultime fin du IIIe siècle, probablement vers 200, juste après la fin de la deuxième guerre punique23, époque qui correspondrait au moment où Fabius Pictor rédigea ses Annales. Que le récit de l’annaliste soit la version écrite du mythe la plus ancienne est également accepté par T. Welch, qui établit un lien très intéressant entre cette version et le contexte de la Lex Oppia24. En effet, la mise par écrit du mythe n’est pas sans rapport avec la loi somptuaire qui fut votée quelques mois après la défaite de Cannes. Les détails de cette loi sont connus grâce à Tite-Live,25 qui évoque les débats ayant eu lieu en 195, soit vingt ans plus tard, sous la pression des femmes romaines désireuses d’en voir l’abrogation. La loi édictait qu’il était interdit aux femmes
de posséder plus d’une once et demie d’or (plus semunciam auri)26, de porter des vêtements de couleur vive et d’utiliser une voiture attelée dans Rome, à l’intérieur de leur ville ou dans un rayon de quinze cents mètres, sauf à l’occasion d’une cérémonie religieuse.27
Lors des débats largement rapportés par Tite-Live, le consul M. Porcius Cato et le tribun de la plèbe L. Valerius, qui défendaient des positions opposées, firent référence au passé de Rome et au rôle que les femmes avaient pu jouer lors des guerres et des crises financières, mais aucun des deux ne rappela l’épisode de Tarpeia, bien qu’il fût question des Sabines et même des matrones apportant leur or pour payer la rançon des Gaulois dans le discours de L. Valerius28.
C’est probablement dans ce contexte, au moment même où Rome était confrontée à la colère des femmes, que le mythe ancien de Tarpeia a pu être réactivé et repris notamment par Fabius Pictor. De tout temps, en réalité, l’or a figuré dans les attributs ornementaux des femmes : il suffit de rappeler que Pandora était elle-même parée de colliers d’or d’après Hésiode29. Plus tard, des lois somptuaires, comme celles connues pour Locres Epizéphyrienne ou Syracuse, visèrent à contrôler le luxe ostentatoire des parures portées par les femmes en interdisant le port de bijoux ou de vêtements brodés d’or30. Une originalité prime cependant pour ce qui concerne Tarpeia : ce n’est pas la jeune fille qui exhibe ses richesses, mais au contraire, c’est elle qui cherche à acquérir les parures d’or portées par les Sabins.
Tarpeia entre Sabins et Celtes
Cette inversion peut s’expliquer par un autre stéréotype intimement lié à la femme et au féminin, celui de l’altérité. Décrits comme des ennemis, les Sabins apparaissent aussi comme des guerriers parés de richesses et dans la version de Fabius Pictor, comme vivant à la manière des Tyrrhéniens, c’est-à-dire dans le luxe, voire la mollesse (habrodiaitoi)31. Or, cette image est construite à l’inverse d’un autre stéréotype associé fréquemment aux Sabins, celui de leur frugalité. L’historienne Antonietta A. Semioli a repris tout le dossier historiographique concernant les Sabins et leurs représentations, mais aussi les données archéologiques, en particulier les mobiliers funéraires de tombes guerrières de la Sabine tibérine datées entre le VIIe et le Ve s. a.C., qui confirment l’usage de parures d’or et de matières précieuses32. Elle montre finalement que ces diverses traditions autour de l’or des Sabins, qui correspondent au témoignage le plus ancien de leur opulence, ont également servi aux annalistes d’argument fondateur des valeurs de la Rome républicaine.
Mais le port de parures d’or est aussi lié à un autre peuple qui n’est pas absent des diverses versions du mythe. Ainsi en est-il d’une citation de Plutarque :
Quant au poète Simylos, il divague complètement lorsqu’il imagine que Tarpeia livra le Capitole non aux Sabins, mais aux Celtes, parce qu’elle était amoureuse (ἐρασθεῖσαν) de leur roi.33
Dans cette tradition poétique datée de l’époque hellénistique, les Sabins sont clairement remplacés par les ennemis celtes et le motif de la trahison par la “passion” qui s’est emparée de Tarpeia à l’égard de leur roi, le terme (eramai) renvoyant à une passion plus charnelle, presque érotisée, du désir amoureux. Dans une œuvre qui lui est souvent attribuée, les Parallèles mineurs, Plutarque évoque ce même désir, mais dans un autre contexte :
Brennos, roi des Galates, après avoir pillé l’Asie, se rendit à Éphèse et tomba amoureux (ἠράσθη) d’une jeune fille Démonikè. Elle lui promit de consentir à ses désirs, et de trahir Ephèse s’il lui donnait les bracelets (τὰ ψέλλια) et les parures (τὸν κόσμον) des Galates. Il ordonna à ses soldats de jeter sur le sein de cette femme cupide l’or qu’ils portaient. Ainsi fut fait et elle fut enterrée vive sous une abondance d’or. (selon Clitophon, dans le premier livre des Histoires des Galates.)
Or, juste après cet épisode, se trouve l’histoire de Tarpeia traitée en ces termes :
Tarpeia, l’une des jeunes filles honorables, eut la garde du Capitole lorsque les Romains combattirent les Sabins. Elle promit à Tatius d’ouvrir l’accès à la colline Tarpéienne, s’il lui donnait comme salaire (μισθὸν) les colliers (τοὺς ὅρμους) qu’ils portaient comme parures (κόσμου). Les Sabins les jetèrent sur elle et l’étouffèrent. Selon Aristide de Milet dans ses Italiques.34
Si le parallèle établi entre les deux épisodes n’est pas fortuit, les deux jeunes filles étant attirées par les parures, colliers ou bracelets des ennemis, il atteste le fait que le mythe a été réécrit dans des contextes qui ne répondaient plus aux attentes d’un public romain, mais plutôt à ceux d’un public grec. Cela expliquerait notamment que les Celtes aient supplanté les Sabins dans une version tardive comme le poème de Simylos, et que l’or disparaisse dans les versions de Clitophon et d’Aristide de Milet. Ces variantes ne remettent cependant pas en cause les éléments qui forment le noyau originel du mythe, à savoir la qualité de parthénos ou virgo de Tarpeia, ni son désir irrépressible pour l’or ennemi même si ce dernier n’est pas mentionné dans l’exemple celtique.
Conclusion provisoire
Cette brève analyse du mythe de Tarpeia n’avait pas la prétention de reprendre le dossier dans son ensemble, mais seulement de mettre en exergue les stéréotypes qui ont contribué à la fabrication d’un mythe dont la valeur morale n’est pas à démontrer. Le fait que Tarpeia soit une jeune fille est un élément déterminant : il symbolise un état transitoire puisque la jeune fille est appelée à quitter son groupe d’origine pour un autre et à devenir ainsi une étrangère. L’altérité de Tarpeia tout comme celle de Démonikè relève d’une représentation très fréquente de la femme chez les auteurs anciens et du regard porté par les hommes sur les femmes. Son âge, son sexe et sa situation sociale sont autant de critères qui concourent à justifier la punition à laquelle elle est soumise. Par son comportement, elle n’a pas répondu aux assignations sociales que la cité lui impose, ni a fortiori à la sauvegarde de la cité. Dans ce contexte, l’or efface aussi la force et la puissance des armes sabines ou celtes pour devenir l’enjeu de la trahison et souligner la cupidité de la jeune fille. L’or devient ainsi un marqueur de transgression à l’instar du destin de Tarpeia, qui se confond avec la victoire des Sabins ou des Celtes, une victoire sans lendemain face aux valeurs romaines.
Sources
- Appien, Histoire romaine. Tome I. La destinée d’Appien pendant le haut Moyen Âge et la tradition indirecte. La Préface de l’Histoire romaine et les fragments des livres I – V, Paris, CUF, 2020 (texte établi et traduit par Paul Goukowsky).
- Athenaeus Naucratites, The Deipnosophists, Books XI-XII, Londres, The Loeb Classical Library, 1943 (traduit par C. B. Gulick).
- Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, Livres I et II, Paris, La Roue à livres. Les Belles Lettres, 2004 (2e édition, traduit et commenté par Valérie Fromentin et Jacques Schnäbele).
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique. Livre XII, Paris, CUF, 1972 (texte établi et traduit par Michel Casevitz).
- Dionysius of Halicarnassus, The Roman antiquities. III. [Books V-VI, 1-48], Londres, The Loeb Classical Library, 1940 (traduit par E. Spelman).
- Dionysius of Halicarnassus, The Roman antiquities. IV. [Books VI and VII], Londres, The Loeb Classical Library, 1950 (traduit par E. Cary).
- Dionysius of Halicarnassus, The Roman antiquities. V. [Books VIII-IX, 1-24], Londres, The Loeb Classical Library, 1945 (traduit par E. Cary & E. Spelman).
- Dionysius of Halicarnassus, The Roman antiquities. VI. [Books IX (25-71) and X], Londres, The Loeb Classical Library, 1947 (traduit par E. Cary).
- Hésiode, Les Travaux et les Jours, Paris, Folio Classique, 2001 (texte traduit par J.-L. Backès).
- Plutarque, Vies parallèles, Paris, Quarto Gallimard, 2001 (traduit par Anne-Marie Ozanam et commenté par Jean-Marie Pailler).
- Properce, Élégies, Paris, CUF, 1961 (texte établi et traduit par D. Paganelli).
- Tite-Live, Histoire romaine. Livre I, Paris, CUF, 1940 (texte établi par Jean Bayet et traduit pas Gaston Baillet).
- Tite-Live, Histoire romaine. Livres I à V, Paris, GF Flammarion, 1995 (traduit par Annette Flobert).
- Tite-Live, Histoire romaine. Livres XXXI à XXXV, Paris, GF Flammarion, 1997 (traduit par Annette Flobert).
- Varron, De Lingua Latina. Livre V, Paris, CUF, 1954 (texte établi, traduit et annoté par J. Collart).
Bibliographie
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- Cadoux, T.J. (2008) : “The Roman Carcer and Its Adjuncts”, Greece & Rome, 55, 2, 202-221.
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- Couhade-Beyneix, C. (2010) : “La trahison de Tarpéia et la fondation de Rome”, in : Javeau, C., Schehr, S. éd. : La trahison de l’adultère au crime politique, Paris, 17-26.
- Dumézil, G. (1947) : Tarpeia, Paris.
- Marcattili, F. (2014) : “ ‘…quod semper pateret ’. La porta Pandana, la porta Carmentalis e l’Asylum”, Revue archéologique, 57 (1), 71-88.
- Mastrorosa, I. (2006) : “Speeches pro and contra Women in Livy 34, 1-7 : Catonian Legalism and Gendered Debates”, Latomus, 65 (3), 590-611.
- Neel, J. (2019) : “Tarpeia the Vestal”, Journal of Roman Studies, 109, 103-130.
- Sanders, H.A. (1904) : Roman historical sources and institutions, New York.
- Semioli, A.A. (2010) : Tarpeia e la presenza sabina in Roma arcaica, Rome.
- Stevenson, T. (2011) : “Women of Early Rome as ‘Exempla’ in Livy, ‘Ab Urbe Condita’, Book 1”, The Classical World, 104, 2, 175-189.
- Welch, T.S. (2015) : Tarpeia: workings of a Roman myth, Columbus.
Notes
- Varron, De Lingua Latina, 5, 41 (le nom de la colline était à l’origine celui de Tarpéienne avant de devenir le Capitole) ; Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, VII, 35,4 et VIII, 75,5 (la roche Tarpéienne est située au sud-est de la colline juste au-dessus du Forum). Sur ces questions de localisation : Cadoux 2008, 202-221 et Marcattili 2014, 71-88.
- Sur l’épisode d’Appius Herdonius en 460 : Tite-Live, Ab Urbe Condita, III, 15-18; Denys d’Halicarnasse X, 14-16 ; sur la prise de Rome par les Gaulois (parmi une quantité considérable de récits) en 390 : Tite-Live V, 33-48.
- Dumézil 1947.
- Couhade-Beyneix 2010 (à compléter avec Couhade-Beyneix 2005).
- Sur cet aspect et pour une bibliographie détaillée, Neel 2019, 103-130.
- Boehringer & Sebillotte-Cuchet 2015, 83-108.
- Welch 2015.
- L’acte commis par les Romains à l’instigation de Romulus avait eu pour victimes des vierges selon la tradition transmise par Tite-Live (I, 9, 10).
- Denys d’Halicarnasse II, 38, 2-3 (traduction de V. Fromentin et J. Schnäbele, La Roue à Livres, Les Belles Lettres, 2004).
- Voir aussi LSJ s.v. ἔρως, 695, I-2. Welch note justement : “the Greek word erôs, while it normally designates erotic desire, can also flag other, more material forms of desire.” (Welch 2015, 51).
- Denys d’Halicarnasse II, 40, 1-2.
- Stevenson 2011, 178-179.
- Tite-Live I, 11,6-9 (traduction modifiée de l’édition de J. Bayet et G. Baillet, CUF, Les Belles Lettres, 1940).
- Neel 2019, 110-114.
- Sur Tarpeia la Vestale, il existe d’autres références antiques : Varron, De Lingua Latina, 5, 41 et Properce Elégies, IV, 4. Pour J. Neel, Varron aurait considéré Tarpeia comme une Vestale non romaine de manière à créer une filiation entre les cultes albains et les Vestales romaines telles qu’elles apparaîtront sous le règne de Numa. Cette interprétation du mythe par Varron aurait aussi répondu à la propagande politique de son temps (Neel 2019, 123-125).
- Neel 2019, 106-110.
- Plutarque, Vie de Romulus, 17, 2 et 4.
- Chez Appien (Livre des Rois II, frag.2), les Sabins jettent sur elle leurs bijoux d’or.
- Il est difficile de savoir s’il s’agit d’Antigone de Carystos (IIIe siècle ?), même si Denys d’Halicarnasse le cite aussi aux côtés de Polybe et de Silénos (I, 6, 1).
- Plutarque Vie de Romulus, I, 6, 5.
- L’étymologie du nom Tarpeia a parfois été interprétée comme appartenant à l’aire osco-ombrienne, donc d’origine italique et non romaine, ce qui témoignerait de l’histoire intrinsèquement liée entre Sabins et Romains pour expliquer les origines de la cité : Semioli 2010, 50-55.
- Sanders 1904.
- Sanders 1904, 34.
- Mastrorosa 2006, 590-611.
- Tite-Live XXXIV, 1-7.
- Une once équivaut à un peu plus de neuf grammes. La pourpre importée de Tyr était aussi perçue comme un signe extérieur de richesse.
- Tite-Live XXXIV, 1, 3.
- Tite-Live, XXXIV, 5, 9.
- Hésiode, Les Travaux et les Jours, v. 73-74.
- Pour Locres Epizéphyrienne (lois de Zaleucos au VIIe siècle) : Diodore de Sicile Bibliothèque Historique, XII, 21, 1. À Syracuse, ces lois sont souvent attribuées au législateur du Ve siècle, Dioclès : Athénée Les Deipnosophistes, XII, 521b.
- Semioli 2010, 29.
- Semioli 2010, 152-162.
- Plutarque Vie de Romulus, 17, 6-7.
- Plutarque, Parallela Minora, 15 (traduction personnelle).