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Mines et métallurgies anciennes
Mélanges en l’honneur de Béatrice Cauuet

textes réunis par

Sommaire

1• Une carrière scientifique en or
Emmanuelle Meunier, Jean-Marc Fabre, Eneko Hiriart, Stéphane Mauné, Călin Gabriel Tămaş
2• Présentation de l’ouvrage
Stéphane Mauné, Jean-Marc Fabre, Eneko Hiriart, Emmanuelle Meunier, Călin Gabriel Tămaş
3• Bibliographie de Béatrice Cauuet

DU NÉOLITHIQUE À L’ÂGE DU BRONZE

4• La mine de cuivre du Causiat : les indices d’une activité minière au IIImill. a.C.
dans les Pyrénées occidentales (Pyrénées-Atlantiques)
1
Argitxu Beyrie, Éric Kammenthaler
5• Ancient Mining Tools from Cyprus 2
Vasiliki Kassianidou
6• A New Mineral Age: From Economic Strategies to Societal Impacts of Early Metal Ages’ Mining and Raw Material Procurement 3
Thomas Stöllner
7• La producción de cobre como motor de cambio en las formaciones sociales prehistóricas
del II milenio a.C. en Sierra Morena Oriental
4
Francisco Contreras Cortes, Auxilio Moreno Onorato, Luis Arboledas Martínez
8• Un témoin de l’activité minière à l’âge du Bronze dans les Pyrénées centrales :
la mine de cuivre de Saint-Lary (Ariège)
5
Jean-Marc Fabre, Margot Munoz, Emmanuelle Meunier
9• Production de cuivre en Europe à l’âge du Bronze : première estimation à large échelle 6
Céline Tomczyk, Patrice Brun, Christophe Petit

L’ÂGE DU FER

10• Où fabriquait-on le fer pour les forges des Princes Bituriges (VIe-Ve s. a.C.) ? 7
Émilie Caillaud-Depose, Anne Filippini, Nadine Dieudonné-Glad
11• Les boucles d’or en croissant du Second âge du Fer d’Ensérune (Hérault) 8
Barbara Armbruster, Maryse Blet-Lemarquand, Pierre-Yves Milcent, Marilou Nordez
12• Faciès métalliques des émissions monétaires gauloises de l’âge du Fer 9
Katherine Gruel, Eneko Hiriart
13• Mines et métallurgies à l’âge du Fer sur le Massif armoricain 10
Cécile Le Carlier de Veslud
14• Modalités de mise en œuvre des techniques de creusement et chronologie des exploitations : l’exemple des mines de cuivre argentifère du Massif de l’Arize (Ariège) 11
Emmanuelle Meunier
15• Qu’on me donne un point d’appui et j’ébranlerai la Terre. À la recherche des savants celtes oubliés 12
Sophie Krausz
16• Τarpeia ou le goût de l’or 13
Sandra Péré-Noguès

L’ANTIQUITÉ

17• Paisajes del oro en la Hispania romana: retrospectivas y perspectivas 14
F. Javier Sánchez-Palencia, Almudena Orejas, Brais X. Currás, Inés Sastre, Damián Romero,
Juan Luis Pecharromán,Yolanda Álvarez, Luis López, Óscar García-Vuelta
18• Control y explotación de las minas de la vertiente norte de Sierra nevada en época ibero-romana:
el marquesado del Zenete
15
Luis Arboledas Martínez, Eva Alarcón García, José Abellán Santisteban, José Antonio García Solano,
Juan José López Martínez, Francisco Contreras Cortés
19• La antigua mina de oro del Hoyo de la Campana (Granada, España) a partir de la documentación de 1888-1889 del ingeniero francés Edmond Guillemin-Tarayre 16
Luis José García-Pulido
20• Minería hidráulica romana en Los Ancares (León-España) 17
Roberto Matías Rodríguez
21• El oro de los Ceretanos (Pirineo Oriental). Datos para una primera evaluación 18
Jordi Morera, Oriol Olesti, Joan Oller, Manel Viladevall
22• La lucerna de Helios de la mina romana de Altamira 3 (Irun, Gipuzkoa) 19
Mertxe Urteaga
23• Provenance du plomb utilisé au Ier s. a.C. sur un site du détroit de Gibraltar (La Silla del Papa, Tarifa, Cadix) 20
Sandrine Baron, Pierre Moret
24• Appellation d’Origine Protégée ? À propos de l’indication d’origine géographique sur des lingots de métal romains 21
Christian Rico
25• Des mines, des vignes et des pâturages. Économie et exploitation des milieux en Narbonnaise centrale pendant le Haut-Empire 22
Stéphane Mauné, Noël Houlès, Quentin Desbonnets, Jordan Latournerie
26• Une fibule polymétallique “à queue de paon” du site du Puech de la Vernhe (La Bastide-L’Evêque, Aveyron, France) 23
Barbara Armbruster, Luc Robbiola, Jean-Gabriel Morasz
27• District minier stannifère d’Autun : nouvelles données issues de l’archéologie préventive 24
Tristan Dessolin, Yannick Labaune
28• Production d’or et d’argent d’Alburnus Maior (Roșia Montană, Roumanie) à l’époque romaine :
le cas de mines à ciel ouvert du massif de Cetate (
Curțile Romane)
25
Călin Gabriel Tămaș, Gabriel Balteș, Adrian Gligor
29• La production du plomb au Laurion durant l’époque classique 26
Christophe Flament
30• Indices et traces… la mémoire des gestes. Pour une lecture indiciaire du milieu souterrain minier 27
Denis Morin, Hélène Morin-Hamon
31• L’apport de l’archéologie minière aux études de provenance des métaux 28
Sandrine Baron, Călin Gabriel Tămaș
32• Le rat de Casilinum et autres contes et mécomptes de l’or chez Pline l’Ancien 29
Jean-Marie Pailler
33• Après cinquante ans de lingots de plomb, fin de partie ? 30
Claude Domergue

MOYEN ÂGE ET ÉPOQUE MODERNE

34• Argent et métaux connexes en Méditerranée médiévale. Une recherche transdisciplinaire. L’exemple de la France 31
Marie-Christine Bailly-Maître
35• L’utilisation du bois dans les mines médiévales et modernes du Lyonnais et du Beaujolais : l’exemple de la mine de Cella à Joux (69) 32
Gérald Bonnamour avec la collaboration de Romain Bonnamour
36• La couronne d’Aragon et les mines d’argent (Montbolo, Falset et Iglesias, XIVe-XVe siècles) 33
Catherine Verna
37• L’atelier minéralurgique du carreau Sainte-Barbe à Sainte-Marie-aux-Mines : une transition technique explicite au cœur du XVe siècle 34
Joseph Gauthier
38• Les entrées de mine en escalier : une spécificité ibérique médiévale et moderne ? 35
Florian Téreygeol
39• Les concepts de la métallogénie au service de l’archéologie ? 36
Stanislas Sizaret, Călin Gabriel Tămaș

Contenus additionnels •••

contenus additionnels Celtic Gold. Travail du métal fin dans la culture occidentale de la Tène celticgold.hypotheses.org
contenus additionnels Reportage et interview par la télévision en ligne Teledraille www.teledraille.org pour présenter le programme de fouilles sur la mine d’argent gabale du Devois (Ispagnac, Lozère) en septembre 2012 pendant la campagne sur le terrain.
contenus additionnels Participation en novembre 2012 à un film scientifique de Jean-Jacques Beyneix “Les Gaulois au-delà du mythe” au sujet de l’exploitation de l’or en Gaule. Film de 90’ présenté sur Arte le 8 juin 2013 et à nouveau au printemps 2015. pour présenter le programme de fouilles sur la mine d’argent gabale du Devois (Ispagnac, Lozère) en septembre 2012 pendant la campagne sur le terrain.
contenus additionnels Découverte exceptionnelle dans les réseaux romains de la mine d’or de Catalina Monulesti (massif de Cos, Rosia Montana en Roumanie).
contenus additionnels Observatoire Midi Pyrénées janvier 2021 : L’ingénierie dans les mines d’or antiques. et Conférence en ligne
contenus additionnels Émission Eureka du 15 août 2022 “Or : tout ce qui brille!”, ©France Culture

Résumé

Cet ouvrage offert à Béatrice Cauuet par ses collègues et amis rassemble plus de soixante-dix auteurs à travers plus de trente contributions qui touchent tous les domaines de recherche qu’elle a investis pendant sa carrière de chercheure au CNRS. Les articles réunis couvrent une grande partie de l’Europe et une chronologie large allant du Néolithique jusqu’à la période moderne.

L’organisation des textes suit ce cheminement chronologique qui montre, sur quatre millénaires, l’importance des mines et des métaux pour les sociétés anciennes. Les contributions abordent différents aspects économiques et sociétaux de la production minière et métallurgique, que ce soit à travers des présentations de sites ou de secteurs miniers, des réf lexions sur les outils, les techniques et la gestion des exploitations, mais aussi par des approches traitant des usages des métaux.

Abstract

This book, offered to Béatrice Cauuet by her colleagues and friends, brings together more than seventy authors and over thirty contributions dealing with all the fields of the research she carried out during her career as researcher at the CNRS. The articles gathered here cover a large part of Europe and a broad chronology spanning from the Neolithic to the modern period.

The structure of the volume follows this chronological path, which shows, over four millennia, the importance of the mines and metals for the ancient societies. Through presentations of mining sites or mining areas, ref lections on the tools, techniques and management of mining operations, as well as approaches dealing with the uses of metals, the economic and societal aspects of mining and metallurgical production are also revealed. 

Gaule; Hispanie; France; Espagne; Europe; Chypre; Roumanie; Grèce; âge~du~Fer; Antiquité; âge~du~Bronze; Moyen~Âge; Néolithique; or; cuivre; argent; fer; bronze; plomb; monnaie; métal; outils; parure; étain; mine; métallurgie; chaîne opératoire; architecture; occupation~du~sol; territoire; commerce; géologie; économie; histoire~des~techniques; archéologie; archéométrie; épigraphie; isotopie~du~plomb; sources~classiques;Gaul; Hispania; France; Spain; Europe; Cyprus; Romania; Greece; Iron Age; Antiquity; Bronze Age; Middle Ages; Neolithic; gold; copper; silver; iron; bronze; lead; coin; metal; tools; ornaments; tin; mine; metallurgy; chain of operations; architecture; occupation~of~land; territory; trade; geology; economy; history~of~techniques; archaeology; archaeometry; epigraphy; isotopy~of~lead; sources~classical; Galia; Hispania; Francia; España; Europa; Chipre; Rumania; Grecia; Edad del Hierro; Antigüedad; Edad del Bronce; Edad Media; Neolítico; oro; cobre; plata; hierro; bronce; plomo; moneda; metal; herramientas; ornamentos; estaño; mina; metalurgia; cadena de operaciones; arquitectura; ocupación~de~tierra; territorio; comercio; geología; economía; historia~de~técnicas; arqueología; arqueometría; epigrafía; isotopía~del~plomo; fuentes~clásicas;

Cette publication a été financée par le Ministère de la Culture,
le Laboratoire TRACES – UMR5608 Université Toulouse Jean Jaurès.

Résumés

  1. La mine de cuivre du Causiat
    La mine du Somport en vallée d’Aspe (Pyrénées-Atlantiques, 64), constitue à ce jour le plus ancien vestige minier connu en Aquitaine et, plus largement, le premier témoignage d’une extraction de minerai de cuivre dans les Pyrénées. Exploitée entre 2580 et 2430 a.C., elle coïncide avec la naissance de la métallurgie en Europe occidentale. Les travaux miniers ont été réalisés à 1600 m d’altitude, sur un filon de chalcopyrite contenant de la bornite, encaissé dans des calcaires très durs du carbonifère. Les vestiges de la mine se présentent sous la forme d’une étroite galerie ouverte au feu. Le site est marqué par une reprise d’exploitation moderne (XVIIe siècle) et il n’est pas possible de déterminer l’ampleur des travaux anciens.Modeste, le site minier n’en demeure pas moins important : il apporte la preuve archéologique d’une activité extractive dans les l’Ouest pyrénéen à la fin du Néolithique, corroborant ainsi les données issues d’études géochimiques quant au démarrage précoce de l’activité extractive dans la région.
    Mine, Cuivre, Pyrénées, Néolithique
  2. Outils miniers anciens à Chypre
    Les gisements de cuivre situés au pied des montagnes du Troodos ont été largement exploités depuis au moins le troisième millénaire a.C. jusqu’au premier millénaire p.C. Cette exploitation minière s’est interrompue au VIIe s. p.C., après la phase d’exploitation la plus intensive qui a laissé derrière elle des crassiers d’une ampleur gigantesque. Après presque un millénaire d’arrêt, les gisements de minerai de cuivre ont été redécouverts au cours du premier quart du XXe s. par des prospecteurs qui se sont fondés sur les anciens crassiers et sur les textes anciens – qui mentionnent la richesse minérale de Chypre – pour les localiser. Lorsque les mineurs modernes ont commencé à exploiter ces gisements, ils sont invariablement tombés sur les vestiges des anciens travaux, des galeries et des puits, parfois étayés par des boisages. Ces vestiges ont également livré des outils ayant appartenu aux anciens mineurs, par chance collectés et conservés. L’objectif de cet article est de présenter quelques-unes de ces découvertes exceptionnelles.
    outillage minier, Chypre, cuivre, vestiges organiques
  3. A New Mineral Age: From Economic Strategies to Societal Impacts of Early Metal Ages’ Mining and Raw Material Procurement
    En Europe continentale, l’exploitation des gisements de minéraux et de métaux remonte au Ve millénaire a.C. Toutefois, la planification d’une exploitation minière durable et sur le long terme ne se développe qu’à partir du IIe millénaire a.C. Dès lors, on peut se demander comment les stratégies minières de la préhistoire ont évolué vers une approche plus “économique” à partir du IIIe et du IIe millénaire a.C. Lors de cette transition progressive, on bascule d’une approche privilégiant l’accès direct aux gisements vers une stratégie d’exploitation plus durable, qui vise non seulement l’accès aux minerais mais cherche également à s’approprier l’environnement proche. Les paysages font partie intégrante des stratégies socio-économies, imbriquées et dépendantes les unes des autres. L’exploitation du minerai de cuivre et la production de métal contribuent à transformer un paysage montagneux isolé en une zone économique attractive. Ainsi en témoigne la région de Mitterberg dans la première moitié du deuxième millénaire a.C. Cet article vise à contextualiser l’état actuel de la recherche sur ses différents districts miniers. Dans une perspective plus large, il cherche à appréhender les impacts que cette activité engendre au sein des communautés de l’âge du Bronze et du début de l’âge du Fer en Europe centrale.
    exploitation minière, préhistoire, paysage, ressources, cuivre, mine, exploitation de minerais métalliques, production de métaux à grande échelle
  4. La production de cuivre comme moteur de changement dans les formations sociales préhistoriques du IIe millénaire a.C. dans la Sierra Morena orientale
    Les sociétés préhistoriques de l’âge du Bronze du sud de la péninsule Ibérique montrent un grand développement social. Ces sociétés hiérarchiques très complexes s’intègrent au sein de la culture dite El Argar (2200-1450 a.C.). Il existe deux grands débats parmi les chercheurs s’intéressant à cette culture. L’un concerne la conception étatique de ces formations sociales. Le second tient au rôle joué par le cuivre dans le développement de la stratification sociale. Les recherches archéologiques menées dans la Sierra Morena orientale, principalement dans les vallées des rivières Rumblar et Jándula, fournissent des données importantes sur ces questions. Elles ont notamment mis en évidence l’existence d’une production de cuivre métal à l’échelle régionale.
    mines, métallurgie du cuivre et de l’argent, territoire, hiérarchie sociale, culture, El Argar, Peñalosa, Haut Guadalquivir
  5. Evidence of Bronze Age mining activity in the central Pyrenees: the Saint-Lary copper mine (Ariège)
    Les études récentes menées dans des mines de cuivre du sud-ouest de la France, entre le sud du Massif central et la partie est des Pyrénées, ont montré un fort dynamisme de l’activité dans la période qui précède la conquête romaine. Parmi les minerais exploités, les plus riches sont souvent des cuivres gris, qui comportent aussi de l’argent. Une prospection, destinée à voir si cette activité précoce touchait aussi les Pyrénées centrales, a démarré en 2019. Les premiers résultats indiquent une phase d’exploitation du cuivre à l’âge du Bronze, un type d’exploitation peu documenté dans le secteur pour cette période.
    Pyrénées centrales, Ariège, âge du Bronze, cuivre, mine
  6. Copper production in Europe during the Bronze Age: the first large-scale estimate
    Une centaine de mines de cuivre datant de l’âge du Bronze a été découverte en Europe. De grandes régions de production se dégagent des cartes de leur répartition (Chypre, les Alpes de l’Est, mais aussi le sud de la Péninsule Ibérique et les îles britanniques). Néanmoins, un simple comptage du nombre de mines ne permet pas d’estimer les capacités de production des différentes régions identifiées. Nous proposons donc le recours à un calcul de production se basant sur les volumes des chantiers miniers, la connaissance des types de minerai de cuivre extraits et la teneur en cuivre des gisements exploités. À l’échelle de l’Europe, nos résultats montrent une augmentation de la quantité de cuivre extraite atteignant un pic vers 1 300 a.C. suivi d’une chute rapide de la production. Les courbes de production (en t/100 ans) calculées pour chacune des grandes zones de production montrent que les périodes d’activités minières ne sont pas synchrones à l’échelle européenne. Les différences de production des régions minières témoigneraient alors de modes de production différents, mais aussi de fluctuations de la demande des réseaux d’échanges et donc de l’évolution du contexte économique et géopolitique. En effet, les baisses de production sont contemporaines des troubles subis par les États méditerranéens au début du XIIe s. a.C.
    cuivre, production, âge du Bronze, Europe, réseaux d’échanges
  7. Where was iron made for the forges of the Bituriges Princes (6th-5th century BC)?
    La présence à Bourges de forgerons ayant travaillé le fer aux VIet Ve s. a.C. a été mise en évidence par des fouilles menées à plusieurs endroits de la ville moderne. L’étude par Anne Filippini des ateliers de forge à proximité de l’habitat aristocratique protohistorique a révélé une production spécialisée de fibules. La question de la provenance du métal utilisé, lieu où le minerai a été transformé en fer, peut être maintenant traitée grâce à l’utilisation de techniques analytiques et statistiques. Leur combinaison permet la définition d’une “signature chimique” liée à l’emploi d’un minerai et traçable jusque dans les inclusions de scories, impuretés présentes dans le métal travaillé. Les ateliers de forge de Bourges ont livré des chutes de métal dont la signature chimique a été déterminée par Emilie Caillaud dans le cadre d’une thèse sur l’approvisionnement en fer des ateliers de forge du centre ouest de la France, durant la protohistoire et la période romaine. Parallèlement à ces travaux, une zone de production métallurgique datée des VIe et Ve s. a.C. et située à une quarantaine de kilomètres de Bourges, en territoire biturige, a livré une vingtaine d’ateliers de réduction dont six ont été fouillés, montrant l’utilisation d’une technologie connue jusque-là essentiellement à partir du IVe s. a.C., permettant la réutilisation des fours à plusieurs reprises, ce qui n’était pas le cas de celle utilisée au début du Hallstatt. Les signatures chimiques de cette zone de production et de celle de la zone d’Allogny, connue pour son exploitation antique, ont été comparées aux signatures chimiques du fer travaillé dans les forges de Bourges au Ve s. a.C. Les résultats obtenus permettent de mettre en évidence l’existence de plusieurs sources d’approvisionnement en fer des forgerons bituriges, dont certaines ne sont pas encore localisées.
    métallurgie du fer, âge du fer, provenance métal, analyses élémentaires
  8. Les boucles d’or en croissant du Second âge du Fer d’Ensérune (Hérault)
    Dans le cadre du programme de recherche Celtic Gold, huit boucles d’oreille en or du Second âge du Fer provenant du site d’Ensérune (Hérault) ont été examinées en combinant étude archéologique, morpho-stylistique, technologique et archéométrique. Ces objets se présentent sous la forme de croissants creux, qui renvoient à une symbolique céleste et qui matérialisent des interactions, en particulier avec le monde ibérique, mais aussi avec des productions de la Méditerranée centrale et orientale. L’étude de ces objets contribue à mieux caractériser les influences complexes qui s’exercent dans cette zone et soulève la question d’une orfèvrerie régionale.
    parure, techniques, orfèvrerie, réseaux culturels, archéométrie
  9. Metallic features of Gaulish coin issues from the Iron Age
    Les recherches récentes sur la numismatique celtique mettent en évidence une complexité très élaborée des monnayages de Gaule au second âge de Fer. Ceci tient tout d’abord à la multiplication des pouvoirs émetteurs et aux usages très différenciés des monnaies qui en découlent. Les alliages monétaires s’adaptent aux séries, aux régions, aux modes de diffusion. Les Gaulois maîtrisent parfaitement les techniques d’extraction minière comme l’a montré Béatrice Cauuet. Excellents métallurgistes, ils ont les compétences pour purifier les minerais et doser avec précision les alliages monétaires. Nous disposons maintenant de bases de données importantes à partir desquelles il est possible d’évaluer les principales tendances des choix en métal de chaque zone monétaire. Nous essaierons de superposer ces données aux cartes géologiques et aux districts miniers identifiés. 
    monnaies gauloises, âge du Fer, ressources minières, cartographie des alliages monétaires
  10. Iron Age mining and metallurgy in the Armorican Massif
    Le Massif armoricain est un ensemble géologique résultant de la formation de plusieurs chaînes de montagnes dont la dernière correspond à la phase hercynienne. Les minéralisations y sont nombreuses et variées comprenant de nombreux gisements d’or, d’étain, de plomb et de fer, le cuivre n’y étant que rarement et pauvrement présent. L’exploitation de ces gisements pour les périodes de l’âge du Fer et Antique est attestée pour l’or et l’étain, que ce soit des mines en roche ou des exploitations alluvionnaires. L’extraction du plomb n’est attestée que pour l’âge du Fer, les gisements semblant avoir été délaissés à la période antique. Le fer quant à lui, a été largement exploité, mais sur des secteurs différents pour les deux périodes. Cependant, ces données ne sont le résultat que de quelques fouilles et observations lors de prospections archéologiques ou géologiques. Le travail de terrain à réaliser afin de préciser les techniques d’extraction minière et métallurgiques reste encore très important et la période d’exploitation pour chaque type de minerai peut être bien plus large que ce qui est annoncé ici. 
    exploitation minière, Massif armoricain, âge du Fer, période antique, fer, polymétallique
  11. Digging techniques and chronology of operations: the example of the silver copper mines in the Arize Massif (Ariège)
    À partir des exemples des mines de cuivre argentifère du Massif de l’Arize (Ariège), il s’agit de présenter les critères qui peuvent s’avérer discriminants dans la mise en œuvre de l’abattage au feu ou à l’outil et leur apport à la définition des phases d’exploitation. Tout d’abord, la répartition des deux modes opératoires entre les différents réseaux et en leur sein, croisée avec les datations de l’activité, permet de montrer des préférences par périodes, indépendantes des contraintes techniques qui leur sont associées. Ensuite, le gabarit des ouvrages conduit à distinguer plusieurs catégories qui se rapportent elles aussi à une période préférentielle. Ces éléments amènent également à amorcer une réflexion sur le contexte de l’exploitation qui est en relation avec ces choix de mise en œuvre des techniques.
    archéologie minière, techniques minières, âge du Fer, période tardo-républicaine, XIVe siècle
  12. Give me a foothold and I’ll shake the Earth. In search of the forgotten Celtic scholars
    On s’interroge souvent sur le niveau de connaissance théorique détenu par les populations celtiques d’Europe continentale. En l’absence de sources écrites par les Celtes eux-mêmes, leurs connaissances sont difficiles à mettre en évidence. Elles peuvent toutefois être recherchées grâce à une analyse minutieuse de la culture matérielle et de l’architecture. Pour débusquer les savants celtes qui n’ont pas laissé leurs noms dans l’histoire, il faut peut-être les chercher à travers les œuvres artistiques et architecturales connues grâce à l’archéologie. Des mathématiques à la géométrie, de l’hydraulique à l’astronomie, cet article tente de lever le voile sur les savoirs théoriques des Celtes à travers plusieurs exemples d’œuvres artistiques, architecturales et militaires réalisées au cours de la Protohistoire en Europe. Il explore également les liens intellectuels potentiels entre les Celtes d’Europe continentale et les Grecs, de Pythagore à l’École d’Alexandrie.
    Celtes, ingénierie, savoirs théoriques, intellectuels, pythagoriciens, École d’Alexandrie
  13. Tarpeia or a taste for gold
    Que Tarpéia fut une traîtresse n’est pas discutable aux yeux des auteurs anciens qui lui ont consacré quelques lignes de leurs œuvres. Pourtant, les causes de sa trahison sont loin de faire l’unanimité et les différences sont notables d’une version à l’autre. Tous ces récits ayant été rédigés à des époques différentes, cela oblige à revenir sur la transmission de ces diverses traditions, et sur les stéréotypes récurrents qui concernaient les femmes et leur goût pour les bijoux de prix, notamment de l’or. Autant de stéréotypes qui, depuis le mythe de Pandora, ont servi à fabriquer une sorte d’altérité visant les femmes et se confondant ici avec celle des barbares gaulois.
    Tarpeia, Romains, Gaulois, Sabins, or
  14. Paysages aurifères de l’Hispanie romaine : rétrospectives et perspectives
    Cette contribution propose un bilan des études sur les paysages miniers du Nord-Ouest hispanique développées par le groupe de recherche EST-AP (CSIC) au cours de la dernière décennie. À la suite des premières recherches dans la province de Léon (La Cabrera, La Valduerna, Las Médulas), nos objectifs, ainsi que les zones de travail ont été élargis, englobant presque la totalité des régions minières aurifères du nord-ouest de la péninsule Ibérique.Tout en parcourant les projets de recherche pilotés récemment, nous présentons les principaux résultats d’un programme de recherche qui vise à appréhender les transformations territoriales déclenchées par la domination romaine. Différents sujets seront abordés, dont l’évolution du peuplement, les mutations des structures sociales, les nouveaux cadres juridiques et la technologie minière. L’incorporation des nouvelles techniques de télédétection et l’approche géo-archéologique aident à dessiner une image plus précise de l’histoire des paysages miniers de l’or.
    exploitation minière de l’or, archéologie minière, Asturia, Gallaecia, Lusitania
  15. Contrôle et exploitation des mines du versant nord de la Sierra Nevada à l’époque ibéro-romaine : le Marquisat de Zenete
    L’histoire de la région du Marquisat del Zenete, située sur le versant septentrional de la Sierra Nevada ne peut être comprise sans prendre en considération les gisements miniers, principalement de fer, de cuivre et d’argent, qui ont été exploités depuis les temps anciens jusqu’à la fin du XXe s. Dans cet article sont présentés les éléments matériels relatifs à l’activité minière et métallurgique et au peuplement d’époque romaine de cette région. Ces données, qui intègrent aussi les résultats de recherches plus anciennes, ont été mises en évidence lors de prospections réalisées en 2015-2016 dans les communes de Lanteira et de Jerez del Marquesado. Leur analyse permet de poser les premières hypothèses sur les formes d’exploitation de ces mines, ainsi que sur les formes d’administration et d’organisation sociale et spatiale de cette région pendant la période romaine.
    mines, métallurgie, fer, cuivre, argent, paysage minier, territoire, époque ibéro-romaine, Sierra Nevada
  16. L’ancienne mine d’or de Hoyo de la Campana (Grenade, Espagne) d’après la documentation de 1888-1889 de l’ingénieur français Edmond Guillemin-Tarayre
    El Hoyo de la Campana est le gisement aurifère le plus reconnaissable de Grenade en raison des cicatrices laissées dans le paysage par son exploitation. L’analyse des structures et infrastructures techniques et des procédés d’extraction de l’or permet de conclure à l’existence de deux grands moments dans l’exploitation de ces alluvions aurifères : l’époque romaine et l’époque contemporaine. En l’absence de données archéologiques permettant de documenter la phase la plus ancienne, on se base sur l’existence de traces topographiques imposantes et encore visibles de nos jours, qui semblent avoir été causées par des techniques hydrauliques minières bien documentées depuis les années 1980 dans d’autres gisements archéologiques exploités à l’époque impériale romaine, tels ceux du nord-ouest de la péninsule ibérique. Par ailleurs, les vestiges matériels de constructions visibles en surface renvoient à la ruée vers l’or connue à Grenade à différents moments du XIXe s., prolongée avec moins d’intensité jusqu’au milieu du XXe s. La prise en compte des documents d’archive montrant les techniques d’exploitation d’époque contemporaine, l’analyse des structures et infrastructures conservées aux abords du gisement ainsi que la confrontation des photographies anciennes et actuelles permettent de définir les processus d’extraction mis en oeuvre au XIXe s., par opposition à ceux appliqués dans l’Antiquité.
    mine romaine, mine contemporaine, or, mine en alluvions
  17. Exploitation hydraulique romaine à Los Ancares (León-Espagne)
    La région de Los Ancares, située au nord-ouest de la province de León, abrite un important ensemble d’exploitations aurifères romaines. Lors de sa thèse de doctorat, en 1983, Béatrice Cauuet a mené une recherche approfondie sur ces exploitations, qui n’a été que partiellement publiée, de sorte que l’on ne connaît pas tous les apports de ce remarquable travail. Au cours de l’année 2020, la mise à jour de l’inventaire des chantiers d’extraction aurifère d’époque romaine de Los Ancares a été réalisée grâce à des financements du ministère de la Culture du Conseil de Castille et León. Cette recherche, qui utilise des techniques d’investigation innovantes, a permis de mettre en évidence de nouvelles données relatives à la taille des exploitations et aux caractéristiques des réseaux hydrauliques qui leur sont associés. Cet article a pour objectif principal de rappeler les résultats des recherches de notre collègue B. Cauuet et de compléter son travail avec des données qui, il y a quatre décennies, étaient presque impossibles à obtenir avec les moyens de l’époque.
    Nord-Ouest de l’Espagne, Los Ancares, mine romaine, techniques minières hydrauliques
  18. L’or des Ceretanos (Pyrénées orientales). Données pour une première évaluation
    Pirineo Oriental, oro, Cinabrio, Cerdanya, Ceretanos, taller poli-metalúrgico, romanización, ejército romano
  19. La lampe romaine d’Helios de la mine romaine d’Altamira 3 (Irun, Gipuzkoa)
    La découverte d’une lampe romaine datée du Ier siècle p.C. dans la mine Altamira 3 à Irun (Gipuzkoa) est un exemple du processus de confirmation archéologique de la chronologie des galeries identifiées comme romaines par leurs caractéristiques morphologiques ou typologiques. Ce processus a commencé à Gipuzkoa grâce à l’impulsion donnée par Béatrice Cauuet.
    Oiasso, ancienne exploitation minière, céramique, Haut Empire, Pays Basque
  20. Provenance of lead used in the 1st century BC at a site in the Strait of Gibraltar (La Silla del Papa, Tarifa, Cadiz)
    Une étude isotopique de plusieurs objets en plomb du site de La Silla del Papa, dont l’un était le support d’une inscription magique, permet de s’interroger sur les filières d’approvisionnement en plomb à la fin de l’époque républicaine dans le sud de la Bétique.
    archéométrie, plomb, analyse isotopique, bétique, Antiquité
  21. Protected Designation of Origin ? About the indication of geographical origin on Roman metal ingots
    Les métaux, certains d’entre eux en tout cas (le plomb, le cuivre, le fer, l’étain), furent un des grands produits du commerce romain et en particulier des échanges à longue distance. L’origine géographique fut-elle un argument commercial ? C’est ce que se propose d’examiner cet article à partir de quelques lingots de plomb et barres de fer qui portent des inscriptions identifiant les provinces d’origine.
    commerce métaux, origine géographique, Rome
  22. Mines, vines and pastures. Economy and exploitation of the environment in central Narbonne during the Early Empire
    Un nouveau programme collectif de recherche pluridisciplinaire EXNARC a démarré en 2020 dans la moyenne vallée de l’Hérault. Il a pour ambition de traiter la question du développement économique de la Narbonnaise centrale aux Ier et IIe siècles, à partir d’un territoire atelier correspondant à la zone d’Aspiran/Cabrières (Hérault) et à travers les résultats d’opérations de fouilles programmées concernant un district minier, un établissement rural et un complexe domanial à vocation agricole et artisanale, complétés par des opérations plus ponctuelles menées sur d’autres sites. Cette enquête microrégionale, réalisée dans une région bien documentée par toute une série de fouilles programmées ou préventives et des enquêtes d’occupation du sol, entend répondre à toute une série d’interrogations qui porte sur l’exploitation du milieu, sur l’évolution du paysage et sur les liens éventuels entre les activités minières et agricoles. Le cadre de l’étude correspond à l’interfluve Boyne/Dourbie – deux affluents de la rive droite de l’Hérault – et couvre une superficie d’environ 36 km2 (8 km d’est en ouest sur 4,5 km du nord au sud). Dans cet article sont présentés un bref bilan des connaissances sur cette zone, la liste des objectifs du programme et les premiers résultats acquis en 2020.
    Gaule narbonnaise, Haut-Empire, exploitation minière, agriculture, villa
  23. A « peacock-tailed » polymetallic fibula from the Puech de la Vernhe site (La Bastide-L’Evêque, Aveyron, France)
    Cette contribution présente la fibule Puech de la Vernhe (La Bastide-L’Evêque, Aveyron) datant du Ier s. p.C., appartenant à la famille des fibules gallo-romaines et romaines dites “à queue de paon” et “chardon”. L’intérêt de la fibule du Puech de la Vernhe réside à la fois dans son lieu de découverte, dans la complexité technique de sa fabrication, et dans la diversité des matériaux métalliques employés.
    fibule, site minier, bronze, polymétallisme, fabrication
  24. Autun tin-mining district: new data from preventive archaeology
    Depuis 2004, sur les pentes d’Autun, les recherches menées par Béatrice Cauuet et Calin Tamas ont permis de mettre en évidence de nombreux travaux miniers à ciel ouvert. Ceux-ci sont les vestiges d’une exploitation des dépôts arénisés et des alluvions contenant de la cassitérite (principal minerai d’étain). En 2005, la fouille de deux canaux d’alimentation d’un chantier ravin a livré des céramiques romaines, mais la période de mise en place, de fonctionnement et d’abandon du chantier reste indéfinie. Depuis 2013, des travaux d’inventaire des vestiges sont menés grâce à l’analyse du modèle numérique de terrain d’un relevé Lidar centré sur Autun. Plus récemment, entre 2013 et 2018, dans le cadre de ses missions d’archéologie préventive, le service archéologique de la ville d’Autun a été amené à réaliser deux diagnostics dans l’emprise du secteur minier, qui permettent de préciser un peu la chronologie et les modes d’exploitation du minerai d’étain à Autun. Ces premières données prometteuses doivent évidemment être confortées par de nouvelles recherches plus systématiques dans le cadre d’un projet structuré, que le service archéologique de la ville d’Autun souhaite mettre en œuvre à moyen terme. 
    archéologie préventive, cassitérite, alluvion, Morvan, Autun
  25. Gold and silver production from Alburnus Maior (Roșia Montană, Romania) in Roman times: The case of open-cast mines in the Cetate massif
    Le site de Roșia Montană est une mine bien connue où l’activité minière a été étudiée en profondeur lors de fouilles archéologiques réalisées entre 1999 et 2003, sous la direction scientifique et la supervision sur le terrain de Béatrice Cauuet. Un débat récurrent concerne la quantité d’or obtenue dans les mines de Roșia Montană pendant la domination romaine de la Dacie (106 AD – 271/273 AD). La quantification de l’or et de l’argent extraits par les Romains dans les exploitations à ciel ouvert du Massif de Cetate à Roșia Montană, connues sous le nom de “Cours Romaines”, apporte des réponses partielles à cette question. L’estimation de la production de métaux précieux se base sur une approche géologique, l’estimation des ressources en minerais, et archéologique, en fonction des données métallurgiques obtenues lors d’expérimentations effectuées dans le Limousin sur la production d’or celtique.
    Dacie romaine, production d’or, Roșia Montană, monts Apuseni, quantification
  26. Lead production in the Laurion during the Classical period
    La présente contribution propose un bilan de nos connaissances relatives à la production du plomb au Laurion durant la période classique, qu’il s’agisse des sources littéraires, épigraphiques, mais également des vestiges archéologiques, ainsi que des résultats d’analyses isotopiques. L’objectif est de dégager des pistes de réflexion pour de futures recherches dans ce domaine, qui viseront à replacer adéquatement ce maillon essentiel de l’exploitation minière au sein de l’histoire du district minier lauréotique.
    plomb, Athènes, Laurion
  27. Clues and traces… the memory of gestures. For an indexical reading of the underground mining environment
    Le milieu souterrain des mines anciennes est un conservatoire où sont préservées les traces de l’activité humaine : traces d’outils liées à l’abattage, traces de suie liées à l’éclairage, traces relatives au cheminement des mineurs et de leurs fardeaux sur le sol des galeries ou encore traces de vie quotidienne. Ces nombreux témoins couvrent la roche dans un espace tridimensionnel : au sol, sur les parois, comme au toit des ouvrages. Marques d’outils, indices de procédés ou empreintes fugaces abandonnées, les traces imprimées dans la roche et les stériles, parfois figés, fossilisés, renferment une multitude d’informations et, pour qui tente de les déchiffrer et d’en comprendre le sens, permettent d’explorer la mémoire de gestes disparus. Le raisonnement indiciaire contribue alors à l’émergence d’une forme de connaissance du passé, à la fabrique du récit…
    milieu souterrain, mine, traces, lecture indiciaire, gestes
  28. The contribution of mining archaeology to metal provenance studies
    Les recherches archéologiques menées par Béatrice Cauuet sur les districts miniers et métallurgiques anciens, en surface tout comme en souterrain, ont permis d’enrichir et de repenser la connaissance historique de ces activités. Ces recherches, pourtant indispensables pour appréhender le commerce des métaux, restent cependant toujours peu pratiquées aujourd’hui. Outre un apport indéniable – et souvent inédit – de la datation des activités minières et métallurgiques, les travaux de Béatrice ont mis en lumière l’évolution des techniques minières tout comme la chaîne opératoire, notamment de l’or, de la mine à l’objet. Son approche du terrain est l’élément clef et indispensable pour déchiffrer les paysages et “faire parler” ces derniers au moyen de la fouille archéologique. Les travaux de Béatrice ont également contribué à une avancée méthodologique importante dans le domaine de la traçabilité des métaux et de leur provenance. En effet, ses fouilles conduites sur le terrain ont favorisé l’acquisition de matériaux à très forte plus-value pour une traçabilité pertinente des métaux : des minerais et des produits issus de la chaîne opératoire qui ont été échantillonnés dans des contextes archéologiques et géologiques extrêmement bien documentés. Les analyses minéralogiques, géochimiques et isotopiques conduites sur ces matériaux, que Béatrice appelle “des matériaux archéo- et géo- référencés”, ont permis d’attribuer des signatures précises et pertinentes pour des productions minières données. C’est à travers l’exemple de deux régions minières anciennes, étudiées par Béatrice – Limousin, en France et Monts Apusènes, en Roumanie – que sera rappelé ici l’intérêt de ses recherches dans le domaine de la traçabilité des métaux aux périodes anciennes.
  29. Clues and traces… the memory of gestures. For an indexical reading of the underground mining environment
    L’histoire du rat rongeur d’or de Casilinum est le sixième des contes de metalla empruntés à Pline l’Ancien, qui concernent surtout des exploitations d’or. Se trouve confirmée au passage la traduction de metalla (pluriel) par “mines, minerais” et de metallum (singulier) par “domaine” ou “district” minier. Le “prodige” de Casilinum est le produit d’un étonnant croisement de sources et de “moralités”.
    metalla, or, prodige, rats, Casilinum
  30. After fifty years of lead ingots, is it game over?
    Au moment où se prépare l’édition de nos Lateres Plumbei Hispani, qui devait fermer plus d’un demi-siècle de recherche, d’abord personnelle, puis devenue collective, sur les lingots de plomb hispano-romains, voilà qu’en apparaissent d’autres, porteurs de nouvelles marques, si bien que le problème se pose : que faire ? Jeter l’éponge (c’est, sous une autre forme, le titre de l’article) ? “Repartir pour un tour” ? En tout cas, le moment m’a paru favorable pour montrer qu’une recherche, quelle que soit son ampleur scientifique (et j’ai résumé ce que me semble être l’apport de la nôtre), peut aussi se vivre comme une course au trésor, aux étapes variées. Pour cela, j’ai pris l’exemple d’une cargaison de ces lingots (Cabrera 6) avant de conclure sur la famille d’exploitants dont l’étude avait ouvert mon entreprise en 1965, les Planii, et qui la relance en 2021 avec une marque inédite. 
    lingots de plomb, Espagne romaine, Baléares, épaves, Cabrera 6, les Planii
  31. Silver and related metals in the medieval Mediterranean. Transdisciplinary research. The example of France
    L’intérêt pour les métaux précieux en Méditerranée médiévale, en dehors de quelques travaux précurseurs, n’a réellement pris forme que depuis une quarantaine d’années. Les niveaux de recherche sont très variables d’un pays à l’autre, tant dans leur organisation institutionnelle que dans leur finalité. Il est cependant évident que le bassin méditerranéen a été au cœur d’une intense activité de production et de circulation de métaux précieux, entre trois mondes à la fois antagonistes ou partenaires : la chrétienté romaine, la chrétienté byzantine et l’Islam. Les travaux récents livrent de nouvelles connaissances qui permettent de reconsidérer les synthèses anciennes et d’ouvrir sur la Méditerranée orientale trop peu prise en considération par une recherche centrée sur le sud de l’Europe (France, Espagne, Italie) et le nord de l’Afrique (Maroc et Tunisie). 
    Méditerranée, métaux précieux, Moyen Âge
  32. The use of wood in medieval and modern mines in the Lyonnais and Beaujolais regions: the example of the Cella mine in Joux
    De la protohistoire à l’ère industrielle, le bois est un matériau convoité pour l’exploitation des ressources minières. Les mines polymétalliques du Lyonnais et du Beaujolais ne font pas exceptions. Dans les textes et archives du Moyen Âge, le bois apparaît comme une ressource de premier ordre pour l’exploitation des minerais métallifères du Lyonnais (voir par exemple Benoit 1997, p.36). Évoqués dans les inventaires du milieu du XVe siècle (Mollat 1952), il sert autant dans les ouvrages souterrains, à l’aménagement des installations de surface que pour la métallurgie. Ressource vitale pour les activités de transformation, à la fin de l’Époque moderne, le bois devient un enjeu stratégique, source de conflit entre les métallurgistes et les autres secteurs d’activité artisanale comme la chaufournerie (Bonnamour 2016, p.16-17). Probablement sous l’impulsion de Gabriel Jars, métallurgiste de renom issu d’une lignée et d’une fratrie exploitant les mines de cuivre du Lyonnais et du Beaujolais, de nouveaux procédés sont alors développés pour utiliser la houille de la région (Jars, 1770). Encore aux XIXe et XXe siècles, les importantes mines de pyrite de Sain-Bel utilisent une quantité importante de bois pour l’étaiement des chantiers d’abattage.
    bois, mine, Lyonnais, Beaujolais
  33. The Crown of Aragon and the silver mines (Montbolo, Falset and Iglesias, 14th-15th centuries)
    En 1425, du minerai argentifère est découvert sur le versant du Canigou, à l’aplomb d’Arles-sur-Tech. Le minerai est aussitôt expertisé par la Couronne et le découvreur, Pere Comelles, un notable du bourg en entreprend l’exploitation en association avec le roi. En ce début du XVe siècle, Montbolo est un observatoire où l’historien peut étudier la place qu’occupe le minerai d’argent et sa transformation dans la politique et l’économie du royaume d’Aragon. Des mineurs de Falset (comté de Prades, sur le versant sud des Pyrénées) sont envoyés à Montbolo, le maître de la Secca de Valence vient y opérer des essais sur place et une fusina est implantée à Montbolo. Cette mine sera à l’origine d’une réécriture de la législation royale dans le domaine des métaux et la grande ordonnance de 1437 se nourrit des textes législatifs des comtes de Prades et de l’expérience pisane en Sardaigne dont le roi d’Aragon a fait la conquête un siècle plus tôt. Ce moment et ce lieu voient confluer et fusionner des cultures techniques différentes : des choix sont faits par le roi, des hommes se croisent et échangent. Cette histoire est une façon de rendre hommage à Béatrice Cauuet et à ses recherches dédiées aux mines et aux métallurgies anciennes.
    mine, argent, Aragon, Moyen Âge
  34. The mineralurgical workshop on the Sainte-Barbe tile floor in Sainte-Marie-aux-Mines: a clear technical transition in the middle of the 15th century
    La fouille d’un carreau minier parmi les plus importants du secteur minier argentifère médiéval de l’Altenberg à Sainte-Marie-aux-Mines a permis de mettre au jour un atelier minéralurgique du XVe siècle. Le site présente deux phases d’occupation qui se succèdent rapidement. La première correspond à un atelier de concassage et tri manuel de la galène. Le second, dont la partie active n’a pas été retrouvée, consiste en fosses aménagées pour recevoir les résidus d’opérations de tri hydro-gravimétrique du minerai. Si ces deux opérations pourraient prendre place au sein d’un même atelier, la stratigraphie montre clairement que les structures liées au lavage sont postérieures au premier atelier, qui ne comportait à priori pas d’étape de tri par densité. On met ainsi en évidence une transition technique majeure dans l’évolution de la production sainte-marienne, à mettre en lien avec le déplacement des fonderies en bordure de cours d’eau qui a pu être constaté par ailleurs – de quoi interroger les notions de rendement et de pertes en matière de traitement du minerai.
    mines, minéralurgie, galène, Sainte-Marie-aux-Mines, Moyen Âge
  35. Staircase mine entrances: a specific feature of medieval and modern Iberia?
    Le gisement de minerais argentifères de Castel-Minier (Aulus-les-Bains, Ariège) a fait l’objet d’une exploitation depuis le XIIIe siècle jusqu’à l’orée du XVIe siècle. Au début du XIVe siècle, il a été réputé comme étant la plus importante mine d’argent du royaume de France. En effet, pendant quelques années, le rendement aurait atteint une tonne d’argent par an. Après un long conflit de plus de trente ans opposant les différents acteurs de l’entreprise, et dont l’issue semble avoir été en faveur du seigneur, l’exploitation minière atteint des niveaux profonds. Des problèmes d’exhaure difficiles apparaissent. Au XVe siècle, les mineurs mettent en place deux solutions successives pour pallier ces difficultés. À cette occasion, ils creusent des entrées en privilégiant une architecture originale. Il s’agit d’escaliers taillés dans la roche depuis la surface devant rejoindre aussi bien des travaux d’assistance que les filons. Le succès n’est pas au rendez-vous. Au-delà des capacités de calcul des mineurs, ces entrées interrogent la finalité fonctionnelle de ce choix et évoquent un possible particularisme pyrénéen. C’est cette originalité qui est discutée ici à la lumière de données issues des espaces européen et sud-américain.
    escalier, entrée de mine, médiévale, moderne, Pyrénées, péninsule Ibérique, Amérique du Sud
  36. Metallogeny concepts at the service of archaeology?
    Béatrice Cauuet est une archéologue qui a dédié sa carrière aux activités minières de l’Antiquité. Sa contribution est de premier plan et une partie de ses travaux ont servi aux explorateurs miniers qui se sont souvent basés sur l’existence de traces de travaux miniers anciens pour chercher des minéralisations à exploiter, notamment dans le Limousin. Aujourd’hui, nous proposons d’utiliser une démarche inverse : partant des concepts métallogéniques, nous ciblerons des zones géologiquement favorables pour y discuter des activités minières passées. L’étude est centrée sur la forêt du Montarnu au sud d’Arleuf (58), dans le Morvan, territoire cher à Béatrice. D’un point de vue de géologue, nous allons décrire les travaux miniers anciens associés à trois types de gisements : les filons à galène argentifère, les amas sulfurés et les skarns.
    archéologie minière, métallogénie, géologie, Morvan, Éduens, Bibracte, Montarnu, amas sulfurés, Skarn
ISBN html : 978-2-35613-537-7
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Livre
Posté le 23/10/2023
EAN html : 9782356135377
ISBN html : 978-2-35613-537-7
ISBN pdf : 978-2-35613-539-1
ISSN : 2741-1508
336 p.
Code CLIL : 4117
licence CC by SA

Comment citer

Meunier, Emmanuelle, Fabre, Jean-Marc, Hiriart, Eneko, Mauné, Stéphane, Tămaş, Călin Gabriel, Mines et métallurgies anciennes. Mélanges en l’honneur de Béatrice Cauuet, Pessac, Ausonius Éditions, collection DAN@ 9, 2023, 336 p., [en ligne] https://una-editions.fr/mines-et-metallurgies-anciennes [consulté le 27/10/2023]
doi.org/10.46608/dana9.9782356135377
Illustration de couverture • de Paul Cauuet
Publié le 23/10/2023
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