Sur la Somme, plus long fleuve côtier coulant au nord de la Seine, la ville d’Amiens fut établie sur la rive gauche, entre la confluence de l’Avre, à l’est, et celle de la Selle, à l’ouest. Qualifiée de petite Venise par André Guillerme en 19901 puis prise comme exemple de ville-ponts par Jacques Rossiaud en 20052, elle disposait d’un réseau de franchissements unique dès la période antique. Dans sa partie alluviale, elle était traversée, du levant au couchant, par le fleuve divisé en une douzaine de bras et par un bras de l’Avre. Ainsi, en fonction de l’occupation de cette partie du lit majeur au fil des siècles, elle disposa simultanément de plus d’une quarantaine de ponts qui offraient aux riverains et aux usagers du fleuve une image particulière.
Si les opérations archéologiques, de plus en plus nombreuses depuis la dernière décennie du XXe siècle, sont susceptibles de livrer des éléments et vestiges de ces équipements fluviaux, les sources documentaires médiévales et modernes fournissement des informations particulièrement riches, notamment iconographiques puisque plusieurs ponts de l’époque moderne furent dessinés par Aimé et Louis Duthoit3 durant la première moitié du XIXesiècle. Comme pour d’autres villes fluviales, elles permettent non seulement d’identifier et localiser les différents ponts et activités associées mais également de suivre les étapes de construction, réparations, modifications, démolition ou destruction.
Dans cette portion urbanisée de la zone alluviale, les ponts de la ville n’avaient pas tous les mêmes architecture, structure et fonction. Les ponts les plus imposants supportaient l’enceinte urbaine et ponctuaient le chemin de l’eau, seule voie navigable4. D’autres, construits en enfilade, permettaient de traverser l’ensemble du lit majeur du nord au sud et inversement. Les derniers, au nombre d’une trentaine, plus discrets et plus modestes mais tout aussi importants, étaient répartis sur les différents canaux afin de relier les différentes îles5. À ces trois ensembles de ponts, il convient d’ajouter des passerelles en bois, établies sur les canaux les plus étroits pour accéder aux maisons, séparées de la rue par un bras d’eau. Ces deux derniers ensembles de ponts, particulièrement nombreux mais inégalement documentés, ne seront toutefois pas détaillés.
Un fleuve particulier avec un site de franchissements unique : Amiens
La Somme est un fleuve côtier, localisé au nord de la Seine. Elle prend sa source à 85 m d’altitude, sur le territoire de Fonsommes, dans l’Aisne, traverse notamment les villes de Saint-Quentin, Ham, Péronne, Corbie, Amiens, Abbeville et Saint-Valéry-sur-Somme avant de se jeter dans la Manche ; le tronçon rectiligne qui relie actuellement ces deux villes, appelé canal maritime, est entièrement artificiel (fig. 1). Elle draine un bassin versant crayeux, couvert d’argiles à silex et de limons ou lœss, d’une superficie de 6 550 km2 et uniforme d’un bout à l’autre. Elle s’écoule sur 245 km, à savoir 232 km depuis la source jusqu’à l’écluse de Saint-Valéry-sur-Somme et 13 km d’estuaire, depuis cette écluse jusqu’à la pointe du Hourdel, ce qui en fait le plus long fleuve au nord de la Seine. Hormis les biefs et tronçons canalisés, elle présente des largeurs variant de 20 à 50 m. Sur les tronçons navigables, elle présente une hauteur d’eau minimale de 3 m ; des profondeurs de 5 m furent toutefois observées lors de prospections archéologiques subaquatiques. Sur les bras non navigables, elle livre des hauteurs d’eau d’1 à 4 m. Elle est caractérisée par une pente naturelle moyenne de 0,45 ‰, réduite à une pente moyenne au fil de l’eau de 0,1 ‰6.
Même si elle présente nettement un style fluvial à méandres, la Somme présente d’importantes différences du lit mineur, notamment au niveau de la ville d’Amiens. Dans cette ville, établie entre les deux zones de confluence, elle montre un changement manifeste d’écoulement, engendré par ses affluents les plus importants : l’Avre, en amont, et la Selle, en aval. Adaptée aux conditions de débit et de charge sédimentaire, elle s’écoule dans des bras multiples, plus ou moins parallèles entre eux. Indéniablement, dans cette portion du lit majeur, elle fut profondément modifiée, aussi bien par les apports naturels de ses affluents que par les aménagements anthropiques successifs durant les périodes historiques. À l’état naturel, elle présentait vraisemblablement un lit mineur anastomosé ou tressé, favorable à la transformation de toute la zone, à savoir des bras multiples largement équipés de moulins et ponts dans la ville et des parcelles maraichères entrecoupées de canaux, appelées hortillonnages, en amont de la ville7. Résultat d’une longue évolution au cours de laquelle elle a creusé, déplacé et modifié son lit mineur, au gré de sa dynamique, la Somme s’écoule paisiblement dans un environnement marécageux, gorgé d’eau en permanence8.
Comme d’autres cours d’eau, la Somme possède des mouilles et des seuils en alternance ; les premières constituant des zones de surcreusement et les secondes des zones de dépôts. En cela, elle répond au schéma naturel d’érosion et de sédimentation fluviales qui est également reproduit artificiellement au niveau d’un rétrécissement ponctuel du lit mineur du cours d’eau, provoqué, par exemple, par les culées et piles d’un pont. Dans cette situation, avec une partie du courant qui conserve sa direction primitive, rectiligne, et une autre partie qui prend des directions courbes et obliques, elle subit alors, au point de rencontre des deux courants, situé en aval d’un pont, une érosion de son fond avec un déplacement des sédiments vers l’aval9.
La Somme présente un régime hydrologique pluvial océanique ou pluvio-évaporal océanique, largement décrit par Maurice Pardé, caractérisé par l’existence de deux saisons hydrologiques avec des hautes eaux en saison froide, durant les mois de janvier à mars, et des basses eaux en saison chaude, durant les mois d’août à septembre. Elle bénéficie donc d’un régime fluvial peu sensible à la fonte des neiges mais très sensible aux précipitations et à l’évaporation. Elle écoule des débits peu élevés, en moyenne 8,5 m3s-1 au niveau de la ville de Péronne, en amont d’Amiens, et 33 m3s-1 au niveau de la ville d’Abbeville, en aval ; logiquement et naturellement, le débit augmente avec l’augmentation de la surface de bassin versant drainé et les apports des affluents successifs10. Avec un écart faible, entre le niveau des basses eaux et des hautes eaux, et régulier, avec des périodes de basses eaux et de hautes eaux identiques chaque année, elle présente un régime pondéré et suit le schéma des cours d’eau du domaine océanique tempéré. Avec une multitude d’étangs, constituant un réservoir fractionné mais d’une très grande capacité d’alimentation, elle montre rarement des excès au point d’atteindre des niveaux d’étiage et de crue11.
La vallée de la Somme, comme celle de ses affluents dont l’Avre et la Selle, est caractérisée par des couches sédimentaires meubles, à savoir deux couches de tourbes12, matérialisant la surface de colmatage de chaque transgression marine13, recouvertes de limons argileux hydromorphes, appelés gley, et de sables fluviatiles lités14.
Dans cet ensemble hydrographique particulier, caractérisé par des formations sédimentaires meubles, un site de franchissements unique fut utilisé avec certitude dès l’Antiquité. Associé à ce fleuve, alors appelé Samara, qui fut un élément structurant pour diverses implantations humaines, il prit le nom de Samarobriva, qui signifie littéralement « ponts sur la Somme »15. Incontestablement, il prit donc le nom de sa fonction principale ; l’existence de bras multiples expliquant les ponts et non un pont sur le fleuve. Lieu d’implantation de la cité des Ambiens, il contribua vraisemblablement au développement et à l’importance de la principale ville romaine, établie en rive gauche, entre le confluent du fleuve et de l’Avre, à l’est vers l’amont, et celui du fleuve et de la Selle, à l’ouest vers l’aval.
Si la ville occupa les terrasses alluviales jusqu’au plateau, sur lequel elle put s’étendre au fil des siècles, cet axe de franchissements, fiable et pérenne, conditionna une partie du développement de la basse ville dans la zone alluviale qu’il traversait alors en diagonale, du nord-ouest au sud-est et inversement. En raison de son importance géographique et économique, il prit un nom évocateur : la voie de l’Océan. Logiquement, ce site de franchissements contribua également à la convergence des voies romaines vers la ville et, inversement, à leur rayonnement depuis celle-ci16 ; la Somme constituant un axe de transport fluvial d’est en ouest et d’ouest en est, vraisemblablement depuis la plus haute Antiquité, mais les preuves archéologiques restent ténues alors qu’un acte du roi Philippe Auguste accorda aux marchands le libre commerce sur la Somme, depuis Corbie jusqu’à la mer en 119917.
À partir du début du XIIIe siècle, ce site de franchissements, et donc la ville, connut un afflux croissant de bateaux qui descendaient la Somme, depuis Corbie, et l’Avre, rendue navigable depuis Moreuil durant la première moitié du XIIIe siècle, avec des chargements de blé, de bois d’œuvre, de guède (Isatis tinctoria) ou waide en picard et de pierres de construction. Inversement, il laissait également le passage pour les bateaux qui remontaient depuis l’estuaire avec des cargaisons d’épices, de laines anglaises, de poissons marins, de sel marin et de vins de Gascogne et du Poitou18. Ainsi, en 1734, en fonction des saisons, il permettait le passage des bateaux les plus importants qui mesuraient 64 pieds de long, soit un peu moins de 21 m, pour 12 pieds de large, soit un peu moins de 4 m, avec une capacité de charge de 50 tonneaux de 2 000 livres chacun, soit 49 t, en période de hautes eaux et seulement 15 tonneaux, soit un peu plus de 14,50 t, durant les basses eaux19. Avec des apports réguliers en eaux, sourdant du bassin crayeux en permanence, ce site de franchissements ne constituait ni une entrave à la navigation fluviale ni une zone accidentogène pour les bateaux.
Les ponts de l’enceinte urbaine et de la voie navigable : un défi architectural défensif avec l’impératif du passage fluvial
Supportant une portion de l’enceinte urbaine, le pont Saint-Michel matérialisait l’entrée de la ville d’Amiens et du chemin de l’eau pour les bateaux qui remontaient le cours du fleuve et arrivaient donc par l’ouest (fig. 2). Il était le plus imposant et le plus long pont de la ville (fig. 3a). Initialement construit en bois en 1408, il fut reconstruit en moellons de grès en 1484 puis il fut mentionné en 1488, 1558, en 1566, à l’occasion de travaux de réparations ou de nettoyage20. Durant le XVIe siècle, il fut régulièrement cité dans les documents relatifs au moulin à armures, établi à proximité, et même à l’occasion d’un tourbage en 167321. Il était barré par des chaînes, au niveau des arches, et pourvu d’un office de chaînier mentionné en 1591, 1596 et 173022.
Construit en moellons de grès solidement maçonnés, le pont Saint-Michel fut cependant fragilisé, à la base des culées et des piles, lors de l’abaissement du niveau des eaux, destiné à faciliter la navigation, avant l’année 1713. Entre le 31 juillet 1719 et le 12 novembre 1720, il fut cité dans sept ordres de paiement pour les ouvrages réalisés à l’occasion de son rétablissement. Équipement de franchissement particulièrement imposant, il occasionna des découvertes macabres comme le repêchage d’un cadavre de noyé le 26 mars 1721. Il fut représenté sur un plan, daté de l’année 1755, avec les tours de fortification23. Il fut visité au début du mois d’août 1766, afin d’apprécier l’état d’une pile, puis subit des réparations, financées par l’octroi, la même année. Au début du mois d’août 1768, il fit l’objet d’une réflexion pour la destruction du radier, présent sous la partie septentrionale du tablier, puis il subit de nouvelles réparations24. Au cours de l’année 1771, il fut amputé de la tour Saint-Nicolas puis de sa seconde tour25 ; il fut toutefois représenté avec ses deux tours sur une gravure de 1832 (fig. 3b). À partir de l’année 1773, il fut régulièrement mentionné pour la construction d’un moulin à foulon puis à l’occasion des contestations et litiges qui en découlèrent26. En 1783, il était toujours constitué de cinq arches voûtées en berceau qui totalisaient 149 pieds de longueur, soit 48,50 m, pour 22 pieds de largeur, soit 7,15 m, parapets compris27. Il fut démoli en 184328.
Au nord, sur le canal de Duriame, le pont du même nom supportait également une portion de l’enceinte urbaine (fig. 2). Constitué d’une seule voute maçonnée, il permettait aux eaux de la Somme, qui sortaient ainsi de la ville, d’alimenter en partie le fossé de Duriame creusé le long de la muraille à l’ouest de la ville en 1424. Élément du système défensif de la ville, il était doté de deux tours ; l’une fut mentionnée en 1386 et 150829 et la tour Saint-Christophe, pour des travaux de maçonnerie aux créneaux en 1427 puis en 143530. En 1401, il occasionna plusieurs dépenses pour des travaux réalisés aux fondations, notamment le battage de pieux avec un mouton. L’année suivante, il fut doté de gargouilles au niveau de la terrasse et d’une porte31. En 1479, il subit de nouvelles réparations au niveau de la voute avec une dépense pour une vielle chaîne32. Il fut utilisé comme limite dans deux baux à cens, une saisine et deux actes de vente d’un moulin à draps en 1336, 1391, 1440, 1458 et 148333. Objet de plusieurs délibérations en 1544, il fut encore cité en 1568 puis 1629 à l’occasion du transfert d’un moulin à eau34. Désigné comme le pont de Maucreux en 1720 puis 1783 (fig. 4), il avait alors des culées enfoncées dans la tourbe et, de ce fait, une voute affaissée et rompue en plusieurs endroits ; un important affouillement fut également signalé entre les culées mais seul un besoin de menues réparations au parapets fut chiffrée. Il mesurait alors 70 pieds de longueur, soit 22,75 m, pour 24 pieds de largeur, soit 7,80 m35. D’après le père Daire, il fut appelé ainsi en l’honneur de Pierre Maucreux qui fit creusé le fossé au XVe siècle28.
Plus à l’est, le Grand pont enjambait le chemin de l’eau qui contournait la ville par le nord (fig. 2). Il fut cité afin de préciser la localisation d’une maison, vendue en 138436. Lors de la séance de l’échevinage tenue le 17 janvier 1415, il fut mentionné pour les pertes de la ferme de la prévôté subies à l’occasion des conflits. Il fit l’objet de gros travaux de maçonnerie, réalisés au niveau des arches à partir d’un bateau, durant l’année 142737. Il fut encore mentionné en 1433 pour la localisation d’un jardin, en 1442 pour celle d’une maison et durant l’année 1453 afin de délimiter la zone de chasse aux cygnes (Cygnus cygnus)38. Il fut réparé au niveau des arches en 147339. D’après la déclaration des biens de l’abbaye de Saint-Martin-Aux-Jumeaux d’Amiens, pour l’année 1522, le Grand pont matérialisait la limite aval d’un droit de pêche dans ce bras de la Somme. Il fut cité dans le procès-verbal de visite du cours de la Somme, daté du 26 juin 1539, et représenté sur le plan de 154240. Il était implanté dans le prolongement de la chaussée au Blé et constituait le dernier des dix franchissements du fleuve avant de sortir de la ville ou, à l’inverse, le premier lors d’une entrée par le nord.
Le Grand pont ne fut pas mentionné dans l’inventaire de 1783 mais, en revanche, le pont Nolent fut décrit comme le dernier pont avant la citadelle41. Manifestement, le Grand pont changea de nom durant la seconde moitié du XVIe siècle ou la première moitié du XVIIe siècle et devint le pont Nolent. Durant l’année 1668, le pont Nolent fut mentionné, à l’occasion de l’adjudication de la réfection du pavé, puis de nouveau en 1782 et 178342. D’après William Eloy, il était constitué de deux arches voûtées en berceau de 26 pieds de longueur, soit 8,50 m, pour 18 pieds de largeur, soit 5,85 m, mesurée au-dessus du canal et non en travers de la rue.
En amont, le pont de Mailly matérialisait la sortie du chemin de l’eau (fig. 2). En 1384, il fut cité à l’occasion de l’achat, par les échevins de la ville, du logis de Mailly, duquel il tenait son nom. Au cours de l’année 1387, il fut mentionné à trois reprises43. Avec le changement d’occupants de l’hôtel de Mailly, il changea également de nom et fut alors appelé pont des Célestins. Le pont des Célestins fut mentionné en 1465, en 1472 et en 149144. Inséré dans l’enceinte urbaine, il disposait de deux tours, réparées en 1489 puis 1493 et reliées par une chaîne45. À l’image du Grand pont, il matérialisait la limite amont d’un droit de pêche dans ce bras de la Somme46. Il fut cité régulièrement lors des travaux de nettoyage des fossés de la ville ou lors de réparations47. Il avait la particularité d’être constitué de deux arches, voûtées en ogives, réduite à une seule, vers l’intérieur. Il fut mentionné en 1549 afin de délimiter une zone de pêche dans les fossés de la ville48. Durant les années 1553, 1671 et 1772, il fut visité puis représenté dans un atlas des places fortes de France, daté de l’année 177449. Il supportait l’enceinte urbaine sur une longueur de 96 pieds, soit 31,20 m35. Il fut dessiné par les frères Duthoit (fig. 5).
À quelques pas au sud (fig. 2), le pont aux Pometz fut uniquement représenté sur le plan de 1542 et ne fut pas cité sous ce nom dans les archives de l’échevinage. Il devait s’apparenter à une voute permettant le passage de l’eau au niveau de la muraille. En revanche, plus au sud, le pont Baraban, constitué de deux arches, supportait également l’enceinte urbaine. Associé à des travaux de curage en 1387, 1501, 1558 et 157650, il fut réparé en 1415, 1419, 1425, 1511 et 155851. D’après les registres aux comptes de la ville, il fut doté de défenses en bois en 1407, d’une barrière en 1422, d’une chaîne en 1429, d’une barrière sous une arche en 1438 et de nouveaux gonds pour ses herses en 148252. En 1783, il mesurait 30 pieds, soit 9,75 m, de long pour de 13 pieds, soit 4,22 m, de large, parapets compris35. Il était flanqué de deux tours saillantes dont les soubassements sont encore en partie visibles (fig. 6a et 6b).
Au sud (fig. 2), le pont Sire-Jehan-Du-Cange matérialisait l’entrée de la ville pour les bateaux qui descendaient le cours du fleuve et arrivaient donc par l’est. Initialement construit en bois, il fut reconstruit en grès au cours de l’année 1345, sur ordre du maire de la ville Jehan Du Cange qui lui laissa, par la suite, son nom53. Il fut mentionné lors d’un litige, arbitré en 1374, puis 1378 et 1387, lors de la couverture des deux tours avec des herbes. Il devait faire l’objet de réparations en 1417, en partie payées par les deniers de l’évêché et du chapitre cathédral54. Décrit comme une construction en ruine en 1421, il fut entièrement réparé avant l’année 1429 mais connut encore des travaux de maçonnerie en 144155. Il possédait et possède encore trois arches, voûtées en ogives, et deux tours saillantes sur le cours du fleuve et dotées de meurtrières (fig. 7a et 7b)56.
Flanqué de la tour de l’Ours, surmontée d’une statue d’ours, et de la tour de la Licorne, le pont Du Cange constituait un ensemble monumental, très impressionnant pour les bateliers qui arrivaient au niveau de l’enceinte urbaine. Il était barré par des chaînes et des herses, cadenassées, la nuit et en période de troubles57, et associées à un office de chaînier, mentionné jusqu’en 1772. D’après une décision municipale du 30 décembre 1416, il fut également doté d’une barrière pivotante, également associée à un office, mentionné en 1435 ; cette barrière fut dotée d’une serrure, remplacée en 146258. Régulièrement, comme le 4 octobre 1468, il fut cité comme point de repère pour l’utilisation des fossés et du droit de pêche associé. Par son implantation, il contribuait au repêchage régulier de cadavres en période estivale, le plus souvent des noyés, comme ce fut le cas les 2 août 1554, 4 août 1639 et 4 août 167259. Durant l’époque moderne, il fut mentionné dans un procès-verbal de visite du cours de la Somme, daté du 26 juin 1539, puis régulièrement pour divers motifs et travaux en 1568, 1588, 159160. Entre les 4 avril et 22 mai 1671, il fut visité avec deux autres ponts, concernés par divers litiges. Au début du mois de juillet 1768, il fut mentionné, avec le pont des Célestins, pour délimiter une zone de curage61. En 1783, il mesurait 60 pieds de long, soit 19,50 m, pour 21 pieds de large, soit 6,80 m, avec les parapets62.
Enfin, à l’est, sur le bras de l’Avre (fig. 2), le pont de la Haye supportait également l’enceinte urbaine, à l’extrémité du chemin qui longeait le cours d’eau. En 1431, il fut mentionné pour le paiement d’étocs en chêne fichés au mouton dans la rivière. En 1483 et 1484, il fit l’objet de travaux63. En 1496, il fit l’objet d’une requête par les hortillons pour l’ouverture des herse et barrière qui interdisaient le passage la nuit. Reconstruit en 154564, il fut désigné comme le pont de la tour de la Haye à l’occasion de livraisons de bois d’œuvre. En 1572, il fut mentionné à plusieurs reprises pour des travaux réalisés à proximité65. En 1783, il était constitué d’une seule arche maçonnée et mesurait 50 pieds de long, soit 16,25 m, et 15 pieds de large, soit 4,87 m64. Ce pont était le septième et dernier équipement de franchissement établi sur la partie alluviale de l’enceinte urbaine. Il terminait cet ensemble architectural particulier.
Ainsi, le pont Saint-Michel permettait, en passant par sa partie gauche, d’accéder au Gand quai, et, en passant par sa partie droite, d’entrer sur le chemin de l’eau, seul bras de la Somme navigable dans la ville. Sur celui-ci, en amont et au niveau de la chassée au Blé, le Grand pont marquait le croisement de ces deux axes de communication fluvial et terrestre. Enfin, en amont, le pont de Mailly ou des Célestins marquait la sortie du chemin de l’eau. Le pont Du Cange permettait aux bateaux d’entrer dans la ville par l’est afin d’accéder au port du Don, situé en contrebas de la cathédrale. Enfin, le pont de la Haye n’offrait qu’un passage réduit pour les petits bateaux des hortillons qui descendaient ce bras de l’Avre.
Les ponts de la rue Saint-Leu : le franchissement du fleuve en enfilade
Sur le tracé de l’ancienne voie antique de l’Océan, devenue la rue Saint-Leu, le site de franchissements antique, qui reste à retrouver et identifier dans les couches archéologiques, devint, durant le Moyen Âge, une longue rue, entrecoupée de ponts, qui traversait la ville basse du nord au sud. Également appelée chaussée au Blé, elle regroupait, après le passage de l’enceinte urbaine au nord : le Grand pont, le pont des Becquerelles, le pont de la Table de Plomb, le pont Passavant-Passarrière, le pont Où Dieu Passa Oncques, le pont à Fillettes, le pont de l’Hôtel-Dieu, le pont du Bras coupé et le pont Saint-Leu, établis sur autant de bras du fleuve qualifiés de canaux. Plus au sud, elle se prolongeait également avec le pont aux Poulets, construit sur le bras de l’Avre, appelé successivement canal du Hocquet lors de son passage sous la muraille à l’est, au niveau du pont de la Haye, puis canal des Tanneurs et enfin canal de Merderon en raison des activités anthropiques associées.
Présenté précédemment, le Grand pont, dénommé pont Nolent en 1783, était donc le premier pont de la chaussée au Blé en entrant dans la ville par le nord. Il possédait alors deux arches de 26 pieds de longueur, soit 8,50 m, pour 18 pieds de largeur, soit 5,85 m. Par sa construction et son implantation, il était donc plus large que long puisque les 18 pieds de largeur des arches enjambaient le canal sur lequel il était construit et les 26 pieds de longueur s’ouvraient sur la chaussée.
Au sud du Grand pont (fig. 2), le pont des Becquerelles ou de Becquerele fut représenté sur le plan de 1542 puis mentionné avec d’autres ponts en 1583. Il bénéficia de travaux en 172266. Susceptible d’être réparé en 176367, il fut mesuré en 1783 : 18 pieds de long, soit 5,85 m, et 22 pieds de large, soit 7,15 m68. Plus au sud, le pont de la Table de Plomb ou Tappeplomb fut mentionné lors du nettoyage des arches en grès en 1443 puis lors du pavage de la chaussée en 150069. En 1783, il était toujours composé de deux arches maçonnées de petits moellons de grès et mesurait 21 pieds de long, soit 6,82 m, et 24 pieds de large, soit 7,80 m68. Manifestement, ces deux ponts furent très peu mentionnés dans les documents de l’échevinage.
Au sud, le pont Passavant-Passarrière jouxtait les moulins du même nom qui étaient établis en vis-à-vis sur chacune des rives du canal. En 1477, il subit une réfection des fondations des arches puis, l’année suivante, il fut associé à une île qui fut, par la suite, uniquement associée aux moulins70. En 1507, il futvisité par des membres de l’échevinage notamment pour le batardeau et les travaux de maçonnerie71. Il fut mentionné en 1574 lors de travaux réalisés à proximité puis en 1578 et en 1586 afin de localiser une maison72. Absent sous ce nom de la liste des ponts de 1783, le pont Passavant-Passarrière changea également de nom pour être désigné comme le pont du Bassin, mentionné en 175473. En 1783, le pont du Bassin était composé deux arches maçonnées et mesurait 30 pieds de long, soit 9,75 m, et 21 pieds de large, soit 6,82 m. Il rétrécissait donc la chaussée et devait être élargi de 9 pieds de large, soit 2,92 m. En raison de la proximité des moulins établis immédiatement en amont, il était fragilisé et fut même privé de son radier sous la grande arche afin d’abaisser le niveau des moulins74. En amont des moulins Passavant et Passarrière, un pont à deux arches est toujours utilisé (fig. 8).
Au sud de cet ensemble si caractéristique des équipements fluviaux de la ville (fig. 2), le pont Où Dieu Passa Oncques fut nommé sous ce nom inattendu, lié à une procession religieuse, dès 1375 dans un registre aux chartes de la ville puis en 139975. En 1457 et 1458, il fut nommé pour désignés des maisons, construites à proximité puis à l’occasion de travaux en 147976. En 1555 et 1575, il fut le sujet de délibérations de l’échevinage pour des réparations77. Encore mentionné en 175578, il possédait une seule arche maçonnée et mesurait 21 pieds de long, soit 6,82 m, et 35 pieds de large, soit 11,37 m en 178379.
Au sud du pont Où Dieu Passa Oncques, le pont à Fillettes, attesté en 1443, était construit en blocs de grès maçonnés. Il disposait d’un puisoir, réparé en 1473, et d’un abreuvoir qui était à refaire en 147680. Il fut mentionné en 1487 pour des réparations puis en 1498 pour la réfection du pavé81. Manifestement, en 1500, il fut abattu, remplacé par un pont en bois et refait à neuf avec pose officielle de la première pierre. En 1557, il fit l’objet de plusieurs délibérations pour la démolition du pavé, des travaux à l’abreuvoir voisin et de nouvelles réparations82. En 1570, il fut évoqué afin de désigner un terrain sur le cours de la rivière puis fut, de nouveau, le sujet de délibérations en 1583, 1611 et 175583. En 1783, il était établi sur deux arches en blocs de grès maçonnés et mesurait 27 pieds de long, soit 8,77 m, et 44 pieds de large, soit 14,30 m79.
Au sud du pont à Fillettes, le pont de l’Hôtel-Dieu, construit en amont de l’établissement hospitalier dont il prit le nom, subit des réparations en 1441 et des travaux de maçonnerie au niveau du puisoir en 144884. Entre 1468 et 1521, il fut très régulièrement associé aux maisons voisines pour des travaux85. Objet de délibérations de l’échevinage pour l’abreuvoir en 1547, des réparations en 1578 et 1602, il fut finalement réparé en 1607 mais nécessita de nouvelles interventions en 167386. En 1783, il présentait deux arches en petits blocs de grès maçonnés mais lézardées en plusieurs endroits. Il mesurait 21 pieds de long, soit 6,82 m, et 30 pieds de large, soit 9,75 m. Manifestement, il était régulièrement endommagé par les véhicules hippomobiles des auberges voisines au niveau des parapets79.
Au sud du pont de l’Hôtel-Dieu, le pont du Bras coupé fut associé au canal du même nom en 1448 et 149387. En 1450, il subit des travaux de maçonnerie puis occasionna une dépense pour son pavement vingt ans plus tard et de nouveaux travaux de maçonnerie en 148588. Doté d’une chaîne en 1514, il fut mentionné en 1537 pour de nouveaux travaux et directement associé à une maison en 157789. Objet d’une délibération en 1583, il subit de nouveau travaux en 1658, 1659 et 167790. En 1783, il présentait deux arches en petits moellons de grès maçonnés et mesurait 18 pieds de long, soit 5,85 m, et 36 pieds de large, soit 11,70 m79.
Au sud du pont du Bras coupé, sur le bras de Somme le plus méridional, le pont Saint-Leu fut mentionné dès 1377 dans le premier registre aux chartes de la ville91. Il supportait deux maisons, réparées en 1468 et 1469, mais jouxtait une parcelle de terre non construite, mentionnée neuf ans plus tard92. Il fut réparé en 1473 puis fut cité pour la localisation de deux autres maisons en 149093. De nouveau mentionné en 1567, il94 servait encore de support pour une maison en 157595. En 1783, il était composé d’une seule arche en petits moellons de grès maçonnés et n’était pas visible de la rue. Il mesurait 12 pieds de long, soit 3,90 m, et 36 pieds de large, soit 11,70 m qui correspondaient à la largeur de la chaussée79.
Enfin, encore plus au sud, sur le bras de l’Avre qui traversait la ville d’est en ouest, le pont aux Poules, attesté dès 1389, était construit à côté des étuves qui portaient son nom. Il fut doté d’une rigole en pierre en 1433 puis bénéficia de travaux de maçonnerie au niveau de l’arche en 1450 et 145496. Il fut mentionné en 1453 pour la présence d’immondices dans la rivière, en 1455 pour une maison établie au-dessus, en 1465 pour une chaîne puis en 1468 et 1493 pour une rente sur une maison voisine97. Il fut associé aux rives des étuves voisines, refaites en 1473, et à une livraison de sable à paver en 147598. Le pont aux Poules bénéficia de plusieurs travaux en 151099. Le pont aux Poulets fit l’objet de délibérations en 1499, 1502 et 1510 pour des réparations, réalisées en 1508, puis des amoncellements d’immondices venant des rues voisines en 1512100. Absent sous ce nom de la liste des ponts de 1783, le pont aux Poulets changea également de nom pour être désigné comme le pont du Bloc. Il était alors composé d’une seule arche et mesurait 12 pieds de long, soit 3,90 m, et 42 pieds de large, soit 13,65 m. Très vétuste, il avait une voute déformée79. Le pont du Bloc fut mentionné en 1568 pour une barrière voisine, en 1571 pour une chaîne en fer destinée à barrer la rivière en amont puis en 1583 pour des travaux101.
Établis sur la portion navigable du fleuve, appelée chemin de l’eau, comme sur les autres bras non navigables et sur le bras urbain de l’Avre, les 46 ponts de la ville contribuaient à confirmer et asseoir son nom antique et sa dénomination de ville-ponts. Sur le plan de la ville d’Amiens, daté de 1542 (fig. 2)102, seuls 20 ponts furent nommés sur les quarante représentés. En 1783, 21 ponts, mentionnés ci-dessus, furent également relevés et décrits par l’architecte de la ville d’Amiens, Jacques Sellier103. Ils furent également figurés sur les plans de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle (fig. 9). Maçonnés en blocs de grès, les ponts qui supportaient l’enceinte urbaine dans la zone alluviale étaient également dotés de tours défensives, chaînes et autres barrières alors que certains ponts de la rue Saint-Leu supportaient des maisons ou étaient juxtaposés à des moulins ou des étuves. Les ponts du chemin de l’eau permettaient le passage des bateliers, gribanniers et hortillons, à partir du XVIe siècle pour ces derniers, qui entraient et sortaient de la ville avec leurs embarcations spécifiques.
Très probablement construits sur des semis de pieux, ces ponts ne firent toutefois l’objet d’aucune étude du bâti et d’aucun relevé archéologique, en plan ou en élévation, même le pontBaraban, le pont Du Cange et le pont du Bassin, encore présents dans le paysage fluvial actuel. Pour les périodes médiévale et moderne, ils sont principalement connus par les sources documentaires écrites, issues du fonds de l’échevinage, et figurées, comme le plan de 1542 et les dessins d’Aimé et Louis Duthoit, datés de la première moitié du XIXe siècle. Principalement documentés par des travaux de réparations, les ponts d’Amiens furent également associés à des constructions voisines, des événements militaires, des faits divers ou des situations inattendues. Éléments trop souvent délaissés ou ignorés, les ponts d’Amiens appartiennent au patrimoine de la ville et au patrimoine du fleuve. À eux seuls, ils pourraient faire l’objet d’études détaillées et exhaustives, tant archéologiques, qu’architecturales, économiques, historiques ou sociétales.
Notes
- André Guillerme, Les temps de l’eau : la cité, l’eau et les techniques : nord de la France, fin IIIe-début XIXe siècle, Seyssel, Champ vallon, 1990.
- Jacques Rossiaud, « Les ports maritimes fluviaux au Moyen Âge (France, Italie) », in Patrick Boucheron, Patrick, Élisabeth Mornet (éd.), Ports maritimes et ports fluviaux au Moyen Âge, Paris, Publ. de la Sorbonne, impr. 2005.
- Aimé Duthoit, Louis Duthoit, Le Vieil Amiens : dessiné d’après nature, Amiens, CRDP de Picardie, 1989, 2e éd.
- Jean Massiet du Biest, « Les ports fluviaux et le chemin de l’eau à Amiens (Xe – XVIe siècles) », Bulletin trimestriel de la société des antiquaires de Picardie, 1953-1954, t. 45, p. 232-280.
- Christophe Cloquier, Les installations fluviales médiévales et modernes du cours de la Somme : approche archéologique et documentaire de l’équipement et de l’exploitation d’un fleuve côtier du début du début du XIIe siècle à la Révolution, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, thèse de doctorat en archéologie, 3 vol., 2012, p. 417-419.
- Ibid., p. 264.
- Ibid., p. 266.
- Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines : Artois – Cambrésis – Beauvaisis, Paris, Librairie Guénégaud, 1973, 4e éd. revue et complétée, p. 157-158.
- Léon-Jean Tison, « Autres recherches sur les érosions en rivières », in Hydrologie : Mélanges offerts par ses amis et disciples à Maurice Pardé, Gap, éd. Ophrys, DL 1968, p. 663.
- Emmanuel-Paul Désiré, « La ressource eau dans le bassin versant de la Somme » , in Madeleine Griselin (dir.), L’eau, la terre et les hommes : au fil de l’eau : hommage à René Frecaut, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1993, p. 392.
- Demangeon, op. cit., p. 162.
- Ces tourbes eutrophes sont des roches sédimentaires carbonées phytogènes quaternaires, également qualifiées d’histosol, dans lesquelles la charbonisation, peu avancée, laisse des débris de végétaux hygrophiles et aussi neutrophiles. Elles sont différentes des tourbes acides qui se forment en altitude avec des sols saturés d’eaux pluviales. Voir Albert Larbaletrier, La tourbe et les tourbières, Paris, Masson, [1901], p. 40-43 et Philippe Duchaufour, Introduction à la science du sol. Sol, végétation, environnement, Paris, Dunod, 2001, 6e éd., p. 258-259.
- Philippe Pinchemel, Les plaines de craie du nord-ouest du bassin parisien et du sud-est du bassin de Londres et leurs bordures, Paris, A. Colin, 1954, p. 452.
- Cloquier, 2012, op. cit., p. 305-307.
- Didier Bayard, Jean-Luc Massy, Amiens romain : Samarobriva Ambianorum, Amiens, revue archéologique de Picardie, 1983, p. 15-17, 24-27.
- Roger Agache, Bruno Bréart, Atlas d’archéologie aérienne de Picardie : le bassin de la Somme et ses abords à l’époque protohistorique et romaine, Amiens, Société des antiquaires de Picardie, 1975, et Georges Reverdy, Atlas historique des routes de France, Paris, Presses de l’École nationale des ponts et chaussées, DL 2006, p. 20-21.
- BnF, Pic. 30 et Bibliothèque municipale d’Abbeville, ms 114, fol. 6.
- Christophe Cloquier, « Le cours de la Somme. Une voie fluviale privilégiée au cœur de la Picardie flamboyante, entre 1450 et 1550 », in Étienne Hamon, Dominique Paris-Poulain, Julie Aycard (dir.), La Picardie flamboyante, arts et reconstruction entre 1450 et 1550. Actes du colloque tenu à Amiens, 21-23 novembre 2012, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 50-53.
- Archives nationales, NN* 2 et service historique de la Défense (SHD), bibl. comité tech. Génie, ms 516. Ces dimensions sont comparables à celles de la gribane mentionnée dans L’architecture navale, publié par F. Dassié en 1677.
- Archives municipales d’Amiens (AMA), BB 15, fol. 159v, AA 14, fol. 164, AA 16, fol 12 et 59.
- Archives départementales de la Somme (AD 80), 4 G 1 268 et 4 G 1 273, pour deux mentions en 1542 et 1552, et 4 G 1 418.
- AMA, AA 17, fol. 109 et 173, AA 19, fol. 85v et AA 20, fol. 35.
- AD 80, 1 C 571, 4 G 668 et 1 Fi 41.
- AMA, AA 25, p. 260, 267 et 311, AA 26, fol. 108v et 115v et AA 32, fol. 155v.
- William Eloy, « Les ponts d’Amiens à la fin du XVIIIe siècle », Bulletins trimestriels de la société des antiquaires de Picardie, t. 61, 1985-1987, p. 153. Voir aussi AMA, AA 26, fol. 278v et AA 33, fol. 27.
- AMA, AA 22, fol. 113, 114v et 138v, AA 27, fol. 63v, 73, 80 et 151, AA 33, fol. 98v et DD 160.
- Eloy, op. cit., 1985-1987, p. 151-153.
- Duthoit, 1989, op. cit., [1874], p. 2.
- AMA, CC 3, fol. 86 et BB 21, fol. 64.
- AMA, CC 21, fol. 227 et 229 et CC 27, fol. 83.
- AMA, CC 10, fol. 63, 94v, 102, 103v-104, 112 et 132 et CC 11, fol. 85, 86, 87, 89, 99 et 104.
- AMA, CC 57, fol. 129, 138v, 153, 154v et 136v.
- AD 80, 4 G 1 494.
- AMA, BB 25, fol. 173, AA 16, fol. 59 et AD 80, 4 G 1 368.
- Eloy, op. cit., 1985-1987, p. 153.
- AMA, AA 1, fol. 80. Cet hôtel fut occupé par une communauté de Célestins puis transformé en couvent durant la seconde moitié du XIVe siècle.
- AMA, CC 21, fol. 211v.
- AMA, CC 25, fol. 5, BB 2, fol. 72v et BB 5, fol. 113v et AD 80, 3 G 650, fol. 194.
- AMA, CC 52, fol. 147.
- AD 80, 2 H 8, fol. 8v, 4 G 1 264 et 1 Fi 72.
- William Eloy, « Les 46 ponts d’Amiens intra muros à la fin du XVIIIe siècle », Bulletins trimestriels de la société des antiquaires de Picardie, 1977-1978, t. 57, p. 257.
- AMA, DD 101 et AD 80, 1 E 477.
- AMA, AA 1, fol. 80 et CC 3, fol. 85, 86 et 91.
- AMA, BB 10, fol 37v, BB 11, fol. 68 et BB 16, fol. 149.
- AMA, CC 67, fol. 83 et CC 71, fol. 45v pour les réparations et BB 13, fol 7 pour une délibération de l’échevinage du 1er avril 1478.
- AD 80, 2 H 8, fol. 8v.
- AMA, BB 15, fol. 163v en 1488, AA 14, fol 126v et 129 en 1557, AA 16, fol. 59 en 1568.
- Bibliothèque municipale d’Amiens (BMA), ms 817, p. 64.
- AMA, AA 3, fol. 300v et AD 80, 4 G 1 479 et 4 G 1 334 et SHD, bibl. comité tech. génie, ms 956.
- AMA, AA 2, fol. 52, BB 19, fol. 47, AA 14, fol. 129 et BB 42, fol. 126v.
- AMA, BB 2, fol. 71v et 157v, BB 3, fol. 33v, BB 21, fol. 97v, BB 31, fol. 75.
- AMA, CC 67, fol. 117, CC 18, fol. 74, CC 23, fol. 135, CC 29, fol. 161, CC 60, fol. 147.
- BMA, ms 909 et ms 2 205.
- AD 80, 3 G 230 et 3 G 216 et AMA, CC 3, fol. 84v et BB 2, fol. 97v.
- AMA, BB 5, fol. 79v.
- BMA, ms 2 205. Une reconnaissance des fondations, faite en 1754, indiqua l’absence de pieux sous les assises de pierres. Cette affirmation semble largement sujette à caution dans cette partie tourbeuse de la vallée.
- AMA, CC 91, fol. 40 et fol. 49, CC 92, fol. 47, fol. 50 et fol. 51v. AD 80, 4 G 2 978, fol. 71 pour une mention de la chaîne en 1683.
- AMA, AA 23, fol. 91v, BB 2, fol. 95v, CC 15, fol. 158v et BB 4, fol. 122v et AD 80, 3 G 233.
- AD 80, 3 G 217, 3 G 235, 3 G 535 et 3 G 590.
- AD 80, 4 G 1 264 et AMA, AA 16, fol. 59, AA 7, fol 82 bis v, fol 110v et fol 122.
- AD 80, 4 G 1 479 et 4 G 1 332.
- Eloy, op. cit., 1985-1987, p. 153-154.
- AMA, CC 24, fol. 185, CC 61, fol. 22v et CC 62, fol. 115.
- Eloy, op. cit., 1985-1987, p. 156.
- AMA, BB 17, fol. 140v, BB 29, fol. 123, 129v et 135 et BB 40, fol. 114v et 123v.
- AMA, BB 46, fol. 37v et DD 121.
- AMA, AA 25, p. 29.
- Eloy, op. cit., 1977-1978, p. 257.
- AMA, CC 31, fol. 170 et CC 78, fol. 68.
- AMA, CC 55, fol. 126 et BB 13, fol. 11v, 105v et 187v.
- AMA, CC 84, fol. 42 et 46v-48v.
- AMA, BB BB 41, fol. 100v, BB 44, fol. 25 et BB 46, fol. 142v.
- AMA, BB 84, fol. 119.
- Eloy, op. cit., 1977-1978, p. 256-257.
- AMA, AA 2, fol. 32 et arch. dép. Somme, 3 G 206.
- AMA, CC 41, fol. 54 et CC 42, fol. 58v puis CC 57, fol. 176v.
- AMA, BB 29, fol. 140 et 143, BB 42, fol. 9 et 11v.
- AMA, BB 85, fol. 15.
- Eloy, op. cit., 1977-1978, p. 256.
- AMA, CC 31, fol. 172, CC 52, fol. 145v et CC 54, fol. 108.
- AMA, BB 15, fol. 109v et BB 18, fol. 54.
- AMA, CC 78, fol. 60, 62 et 65, BB 30, fol. 78v et 89v et BB 31, fol. 22.
- AMA, BB 39, fol. 132, BB 46, fol. 37v, BB 59, fol. 65v et BB 85, fol. 15.
- AMA, CC 30, fol. 155 et CC 35, fol. 130v.
- AMA, CC 49, fol. 58, CC 50, fol. 82v, CC 52, fol. 70v, CC 57, fol. 80, CC 59, fol. 89v, CC 65, fol. 62, CC 66, fol. 62v, CC 67, fol. 36v, CC 69, fol. 3, CC 73, fol. 3, CC 75, fol. 3, CC 76, fol. 3, CC 77, fol. 3, CC 90, fol. 2v, CC 91, fol. 2v, CC 92, fol. 2v, CC 93, fol. 2v, CC 95, fol. 3, CC 96, fol. 3 et CC 98, fol. 3.
- AMA, BB 25, fol. 285, BB 44, fol. 22, BB 57, fol. 19v, CC 250, fol. 52 et DD 387.
- AMA, CC 35, fol. 114v et BB 16, fol. 222.
- AMA, CC 37, fol. 148, CC 51, fol. 105 et CC 63, fol. 130.
- AMA, CC 91, fol. 44, BB 23, fol. 36 et BB 43, fol. 118v.
- AMA, BB 46, fol. 37, CC 299, fol. 109, CC 300, fol. 112v et CC 318, fol. 80.
- AMA, AA 1, fol. 29v.
- AMA, CC 49, fol. 57v, CC 50, fol. 82 et BB 13, fol. 13v.
- AMA, CC 52, fol. 145 et BB 16, fol. 80v.
- AMA, BB 38, fol. 53 et BB 42, fol. 37.
- AMA, CC 5, fol. 82, CC 25, fol. 160v, CC 37, fol. 146v et CC 39, fol. 136v.
- AMA, BB 7, fol. 113 et 232v, BB 10, fol. 48, AA 5, fol. 229 et BB 16, fol. 253v.
- AMA, CC 52, fol. 110, 143 et 144, CC 53, fol. 102v.
- AMA, CC 41, fol. 41v, 42-v et 62-v.
- AMA, BB 18, fol. 119v et 122, BB 19, fol. 96v, BB 21, fol. 62v, 69 et 163 et CC 85, fol. 43 pour la réalisation des réparations.
- AMA, BB 38, fol. 186, BB 40, fol. 70, BB 46, fol. 37.
- AD 80, 1 Fi 72.
- AMA, DD 396 publié par W. Eloy.