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Richesses archéologiques du Bazadais
(2e partie)

Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 4, 1963, 1-13.

Canton de Captieux

Captieux

Protohistoire

Tumulus

M. L. Cadis nous avait signalé l’existence possible d’un tumulus à l’embranchement des routes allant, d’une part, de Captieux à Lucmau (D. 114) et de Captieux à Callen (V.O.) de l’autre. Il est indiscutable qu’il existe là un monticule, mais l’origine semble bien en être naturelle (Planche, I).

Haut Moyen Âge

Motte

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, on a pu voir, à proximité de l’agglomération de Captieux, au nord-ouest du quartier de la Ville, une motte datant vraisemblablement du Moyen Âge. Il n’en reste plus rien. Aussi, n’est-il pas inutile d’en rappeler la description qu’en fit, en 1867, E. Guillon.

“La partie sud du bourg actuel de Captieux s’appelle encore la Ville ; elle est située entre le Lep et le Castaing qui y réunissent leurs eaux. C’est à leur point de jonction que s’élevait, au Moyen Âge, une ferté en terre, un douk assez vaste sur lequel était un château en bois surmonté d’une tourelle qui a laissé à ce lieu le nom de La Tour. Ce douk, clôturé par les deux ruisseaux, était séparé de la ville par une large coupure et y communiquait au moyen d’un souterrain qui existe encore et qui aboutit à la caserne de gendarmerie. On l’appelait la Tour de Captieux et il dut être la résidence des seigneurs de cette contrée. Cette masse de terre appartenait, au dix-huitième siècle, à M. Lamonde qui la garda très longtemps puisqu’elle passa pendant la Révolution à M. Lamotte. Ce propriétaire, ayant constaté que la tour était composée de terres argileuses et non de sable, résolut de les utiliser et d’y établir une tuilerie, ce qu’il fit ; alors, le vieux monument du Moyen Âge s’en alla par lambeaux, se convertit en tuiles et servit à abriter les habitants modernes contre les orages du ciel, après avoir garanti leurs aïeux contre les tempêtes terrestres.

La tour de Captieux, qui appartient à M. Lalanne, médecin, ne se compose que d’une masse de terre uniforme où l’on peut cependant reconnaître l’emplacement du fort, mais où l’on n’a retrouvé aucune construction. L’endroit le plus élevé est occupé par le four de la tuilerie. Il a été élevé, à la jonction même des deux ruisseaux, une fabrique d’essence de térébenthine. Tel est ce douk dont on arrache chaque jour quelques parcelles et que les habitants continuent à appeler La Tour”.

Quelques années plus tard, en 1893, E. Féret se montre beaucoup plus laconique en rapportant à la rubrique Captieux : 

“Monnaies, haches, restes d’éperons trouvés dans une mine d’argile à côté de laquelle existait une motte dont on voit les traces à l’ouest et à côté de la tuilerie de M. Lalanne. Traces d’un souterrain trouvé près de la même tuilerie. On n’a pu découvrir l’issue de ce souterrain”.

Depuis, aucun historien ou archéologue n’a plus parlé de la Tour de Captieux, si ce n’est comme d’un souvenir. Il n’en reste effectivement plus rien. La description de E. Guillon comporte, semble-t-il, d’autre part, quelques inexactitudes. Il est difficile d’admettre que la motte ait pu se trouver à la confluence du Lep et du Castaing, à moins qu’elle n’ait été entièrement transformée en tuiles. Au point de jonction des deux ruisseaux, on ne trouve plus en effet qu’une prairie basse attenante à la propriété du docteur A. Frahier (plan cad. AC 122). Signalons d’ailleurs que le Lep est désigné sur le cadastre actuel sous le nom de Ruisseau de Lauzilière dans cette partie de son cours, tandis que l’autre ruisseau s’appelle successivement Ruisseau de Baricougne et de la ville, le terme de Castaing étant réservé au cours d’eau issu de la confluence des deux précédents. Il nous semble donc que c’est un peu plus vers le sud et vers la route nationale (AC 124) que devait se trouver la motte de Captieux. Pour le savoir avec exactitude, il faudrait procéder à une enquête auprès des vieux habitants et à une étude des titres de propriétés de ce secteur du plan (Planche, III).

Guillon (E.). ‒ Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde, 1867, t. II, p. 464, 465, 466.
Féret (E.). ‒ Essai sur l’arrondissement de Bazas, 1893, p. 32.
Rebsomen (A.). ‒ La Garonne et ses affluents…, p. 202.
Marquette (J.-B.). ‒ “Le peuplement du Bazadais méridional de la préhistoire à la conquête romaine”, in Revue historique de Bordeaux, avril-sept. 1960 (carte), et Actes du XIIIe Congrès d’Études Régionales : Bazas et le Bazadais (ID).

Planche.

Giscos

Haut Moyen Âge

Mothe

E. Guillon signale “sur les coteaux de la rive droite du Thus, une métairie appelée La Mothe qui a une importance assez grande pour donner son nom à une section. Il se peut, ajoute-t-il, qu’il y eut dans ce lieu une motte, cependant la tradition est muette, et l’inspection des lieux n’en dit pas beaucoup plus que la tradition”. C’est par souci de précision que nous rappelons les remarques de E. Guillon auxquelles nous adhérons.

Guillon (E.). ‒ Op. cit., t. II, p. 469.

Saint-Michel-de-Castelnau

Protohistoire

Tumuli

Leur existence est attestée par Léo Drouyn, qui indique dans ses Notes manuscrites : “On signale des tumulus, appelés tucos, dans la commune, je ne les ai pas vus”. Il mentionne de même, dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule, des “tumulus peu élevés”.

À ces renseignements des plus vagues, E. Guillon devait ajouter : “Il y a de remarquable, le douk de Piguail, qui paraît être un tumulus gaulois”. Quant à M. Loirette, il indique, dans un article de 1932, que des “tumuli existent à Saint-Michel-de-Castelnau”.

Toutes nos recherches pour retrouver ces tumuli sont jusqu’ici restées vaines. Le douk de Piguail, s’il s’agit bien, comme on nous l’a indiqué, du monticule qui se trouve à gauche de la route allant de Castelnau à Goualade, n’est qu’une hauteur naturelle. M. Meynié, qui a travaillé sur le cadastre de la commune, nous a déclaré, il y a quelques années de cela, qu’il n’avait jamais rencontré de monticule correspondant à des tumulus.

Drouyn (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux, Fonds Drouyn, Notes manuscrites, t. XLVIII, p. 73.
Dictionnaire archéologique de la Gaule, t. II, p. 556.
Guillon (E.). ‒ Op. cit., t. II, p. 471.
Loirette (G.). ‒ ”L’époque celtique en Gironde”, in Bull. de la Soc. arch. de Bordeaux, t. XLIX, 1932, p. 59.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 14, note 48, carte ; Actes, p. 24, note 48, carte.

Canton de Villandraut

Lucmau

Préhistoire

Grotte

Au cours d’une excursion, faite en 1957, en compagnie de M. L. Cadis, celui-ci nous avait signalé l’existence d’une très belle grotte dont il est l’inventeur. Il vient de nous préciser qu’elle se trouve sur la rive gauche du Ciron, non loin de la papeterie de l’Auvergne située, elle, dans la commune de Bernos. Il faut, pour y accéder, gagner d’abord cette papeterie, puis longer la rive droite de la rivière en utilisant un sentier qui borde le Ciron vers l’aval. On atteint ainsi une passerelle qui permet de passer sur la rive gauche. La grotte se trouve quelques dizaines de mètres encore en aval (Planche, V).

Haut Moyen Âge

Le Castéra

C’est dans les Notes manuscrites de L. Drouyn, à la date du 31 mai 1869, que se trouve la première description du Castéra :

“À l’est de Lucmau, sur le bord du ruisseau, existait autrefois un château fort connu sous le nom de Castéra. Le ruisseau de Lucmau en protège le côté occidental et un ravin assez profond qui rejoint le ruisseau, le côté opposé ; une coupure, dont il existe encore quelques traces et qui partait du ruisseau pour aboutir au ravin, isolait cette forteresse du plateau au sud. Sur le bord de la coupure, s’élève une énorme motte au sommet de laquelle existait une tour en pierre dont l’emplacement est encore très visible. La motte était précédée, au sud, par une petite barbacane semi-circulaire ; au nord de cette motte et jusqu’au bout du promontoire, sur une longueur d’environ 150 mètres, on trouve une quantité considérable de substructions en pierre qui prouvent que le château était considérable. Il est probable qu’une partie des maisons voisines ont été bâties avec les démolitions du château. Un moulin à eau est au bord du promontoire…”.

Le Castéra a été depuis mentionné par E. Féret qui le qualifie à tort de “tumulus”, par Rebsomen qui le décrit comme une “butte couverte d’herbes entourée de fossés et posée sur une pointe élevée de terre dans un vallon près du ruisseau. On y retrouve la trace d’une tour cylindrique et quelques pierres qui émergent du sol”. Le dernier à le signaler est Dom R. Biron.

Il y a fort peu de choses à ajouter à ces descriptions car le Castéra existe toujours sans avoir subi la moindre transformation (Plan cad. B.I., 12-16). Il existe deux moyens pour y accéder : on peut passer, soit par la scierie se trouvant sur le bord de la R.D. 114 allant de Captieux à Lucmau, soit par le moulin situé sur le bord de la D. 115, allant de Beaulac à Lucmau. Il suffit alors de gagner la rive droite du ruisseau en utilisant le barrage de retenue du moulin (Plache, IV).

Drouyn (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux : Fonds Drouyn, Notes manuscrites, t. XLIX, p. 105-106 (1033).
Féret (E.). ‒ Op. cit., p. 62.
Rebsome (A.). ‒ Op. cit., p. 206.
Biron (Dom R.). ‒ Guide archéologique, 1928, p. 102.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 116, note 59 et carte ; Actes, p. 26, note 59 et carte.

Noaillan

Gallo-Romain. Haut Moyen Âge

Fouilles du château

Voir l’article de M. L. Cadis : “Les fouilles du château de Noaillan”, in Les Cahiers du Bazadais, n° 3, sept. 1962, p. 1-4.

Pompéjac

Préhistoire

Grotte du Battant

Elle paraît bien avoir échappé à la perspicacité de tous les chercheurs, sauf à celle de M. L. Cadis qui en est ainsi l’inventeur.

Le moyen le plus pratique pour y accéder consiste à se rendre d’abord au moulin de Cossarieu sur les bords du Ciron. Le chemin de terre qui y mène part de la R.D. 9, allant de Pompéjac à Préchac, quelques centaines de mètres après avoir franchi le pont de Cazeneuve. Arrivé au moulin, il suffit de franchir le Ciron sur une passerelle pour atteindre la rive droite située dans la commune de Pompéjac. Après avoir traversé la cour de la ferme du Battant (autorisation recommandée), on descend vers l’aval jusqu’au lit du Ruisseau de Pompéjac, affluent du Ciron, qu’il est aisé de franchir à gué. Il faut ensuite remonter la pente opposée et longer la base de la plateforme qui supportait l’ancien fortin du Battant en se dirigeant vers la confluence des deux rivières. Face à l’Est, on aperçoit bientôt la grotte. Celle-ci a été autrefois en partie fouillée par M. L. Cadis qui a atteint la roche mère à l’intérieur de la grotte. Il a découvert des fragments de poterie non datés, mais qui se trouvent actuellement pour examen, au musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye. Nous espérons pouvoir, dans un prochain numéro, donner des précisions à leur sujet. L’entrée de la grotte n’a encore fait l’objet d’aucune recherche systématique (Planche, I et VII).

Cadis (M. L.). ‒ “Le Bazadais préhistorique, celtique, gallo-romain et mérovingien”, in Bull. de la Société préhistorique française, t. LI, fasc. 9-10, nov. 1954, p. 397 (carte).
Cadis (M. L.). ‒ Carte : Le Bazadais et le pays de Sauternes.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 109, note 22 et carte; Actes, p. 19, note 22 et carte.

Protohistoire

Camp de César

La première mention que nous en ayons relevée se trouve dans les Notes manuscrites de Léo Drouyn et, d’ailleurs, est des plus laconiques : “Au lieu de Pitray, à 1 500 mètres environ de l’église de Pompéjac, existent deux mottes entourées d’un fossé commun appelé le Castéra”. C’est dans des termes à peu près identiques qu’il en parle dans un article de 1874 en précisant qu’à la suite de diverses circonstances il n’a pu les étudier. Elles sont signalées un an plus tard dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule et qualifiées de tumulus. Les diverses mentions qu’en ont fait E. Féret en 1893 et E. Piganeau en 1897 n’apportent que peu de choses. Le premier déclare qu’on appelle Camp de César “un endroit situé à l’est de l’église où se voient des traces de fossés et de retranchements”. Il y aurait aussi “une motte située du même côté ayant 7 mètres de haut et où on n’aurait trouvé aucune trace de construction”. Quant à E. Piganeau, comme Dom R. Biron en 1928 ou M. Loirette en 1932, ils se bornent à une simple mention. C’est encore M. L. Cadis qui devait le premier donner, en 1954, une description rapide mais exacte de cette construction, en indiquant qu’elle avait l’allure d’une digue en terre de forme carrée de 60 mètres de côté environ.

Nous avons, à différentes occasions, visité le “Camp de César”. Le moyen le plus pratique pour y accéder est de passer par le chemin vicinal allant du bourg de Pompéjac au quartier de Libet à Bernos. Lorsqu’on a franchi le pont du ruisseau de Pompéjac, la route longe à gauche des pentes boisées dominant le vallon du ruisseau, puis celui d’un de ses affluents. C’est à l’endroit où s’arrêtent ces bois, à la lisière d’une prairie, que part un chemin de terre qui mène au Camp de César (Planche, II).

Le site est constitué par un éperon orienté vers l’ouest, dominant des prairies basses où coulent au nord le ruisseau de Pompéjac et au sud un de ses affluents. À la partie la plus élevée se trouve une enceinte de forme rectangulaire de 60 mètres de long environ sur 30 mètres de large. Elle se présente sous l’allure d’un retranchement fermé dominant à l’intérieur une zone située à 2 mètres environ, en contrebas. Le sommet du retranchement, qui est plat et large de 5 mètres environ, domine d’autant le fond des fossés extérieurs qui se trouve, environ, à 3 mètres au-dessous du sol environnant. Il est probable, d’ailleurs, que l’éperon entier ait été fortifié. À sa partie inférieure, au niveau des prairies, court, en effet, un système de fortifications avec retranchement double, encadrant un fossé. On le retrouve à l’est où il coupe l’éperon du reste du plateau. Il existe enfin, vers l’est, d’autres constructions en terre dont une sorte de basse-cour et un chemin (celui que l’on utilise pour accéder au camp) qui pourraient bien faire partie du même ensemble défensif.

Le Camp de César mériterait donc une étude particulière. M. L. Cadis, au cours d’une fouille de 0,60 m de profondeur faite à l’intérieur de l’enceinte, a découvert des débris de tuile épaisse de couleur grise et des tronçons de pots, ainsi que la moitié d’une fusaïole à décor pointillé, et une brique taillée en coup de poing. Ces pièces sont actuellement pour examen au musée de Saint-Germain.

Arch. mun. de Bordeaux : Fonds Drouyn, Notes manuscrites, t. XLVII, p. 579 (838).

Drouyn (L.). ‒ “Forteresses de terre dans le département de la Gironde”, in Bull. de la Soc. arch. de Bordeaux, t. I, 1874, p. 126. Dictionnaire archéologique de la Gaule, t. II, p. 390.
Féret (E.). ‒ Op. cit., p. 63.
Piganeau (E.). ‒ Art. cit., p. 75.
Biron (Dom R.). ‒ Op. cit., p. 127.
Cadis (M. L.). ‒ Art. cit., p. 396, et carte, p. 397.
Cadis (M. L.). ‒ Carte citée.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 116, note 60 et carte ; Actes, p. 26, note 60 et carte.

Préchac

Protohistoire

Les Clottes

C’est au cours d’une excursion, qu’il fit le 14 mai 1856, que Léo Drouyn visita les clottes de Préchac et les révéla aux archéologues. Il nous en a laissé trois descriptions et trois plans, dans ses Notes manuscrites, ses Ricochets archéologiques et la Guienne militaire. Elles diffèrent peu entre elles, aussi peut-on en réaliser une sorte de synthèse sans déformer la pensée de leur auteur. Les clottes, au dire de Léo Drouyn, se trouvent en assez grand nombre, dans la forêt qui couvre presque toute la commune de Préchac : 

“Celles que j’ai rencontrées sont situées entre le château de Casenave et celui de la Trave ou de la Trau… Elles sont disséminées dans la forêt, quelquefois isolées, mais plus souvent réunies par groupes. Le groupe qui m’a paru le plus intéressant se trouve entre le bourg de Préchac et le moulin de Caussarieu et assez rapproché d’un ruisseau qui va se perdre dans le Ciron, entre le moulin et le château de la Travette.

Les clottes sont creusées dans le sable, une seule contient de l’eau, seulement pendant les grandes pluies de l’hiver et du printemps ; leur profondeur varie de 1 à 10 mètres et leur diamètre de 5 à 35 mètres. Elles sont par groupes, mais assez distantes cependant l’une de l’autre, cette distance varie de 8 à 60 mètres. Les plus grandes sont réunies deux par deux, l’une de ces dernières a ceci de particulier que le terrain qui l’avoisine commence à s’abaisser, à une assez grande distance de la moins profonde de ces cavités, et qu’à moitié de sa profondeur existe un palier horizontal qui a servi peut-être à appuyer un plancher divisant l’habitation en deux étages. Il faut remarquer aussi que dans aucune d’elles les arbres ne poussent dans le centre. Le sable qui en a été retiré a dû être répandu uniformément sur le sol environnant ou transporté à une assez grande distance ; on ne voit, dans les environs, aucun monticule artificiel. Les doubles clottes ont leur grand axe dirigé de l’est à l’ouest, c’est-à-dire que lorsqu’elles sont réunies deux par deux l’une d’elles se trouve toujours à l’ouest”. 

Léo Drouyn assimile enfin ces clottes aux mardelles du centre et de l’est de la France et signale qu’on en a rencontré dans la commune de Saint-Médard-en-Jalles.

Depuis cette époque, les clottes de Préchac, passées sous silence par le Dictionnaire archéologique de la Gaule, ont été signalées par E. Piganeau et E. Féret à la fin du XIXe siècle, puis par Dom Biron et M. L. Cadis.

Précisons, tout d’abord, en quoi consistent les mardelles auxquelles L. Drouyn assimile les clottes : il s’agit de cavités creusées à la surface du sol recouvertes d’une sorte de charpente garnie de chaume ou de bruyère et destinées à l’habitation. Leur construction est le plus souvent attribuée aux Celtes.

Il n’est pas possible pour l’instant de dire si les clottes de Préchac ont véritablement été creusées par la main de l’homme et l’ont abrité. Ces deux questions, qui ne sont pas d’ailleurs nécessairement liées, ne pourront être résolues qu’après une étude rigoureuse des lieux. Pour l’instant, seul M. L. Cadis a tenté une fouille qui n’a donné aucun résultat.

Les clottes n’en constituent pas moins un site assez curieux, qu’il soit ou non archéologique. Léo Drouyn déclare qu’elles sont nombreuses dans la commune de Préchac. Pour notre part, nous ne connaissons que celles qu’il décrit en détail. Il faut, pour y accéder, prendre un chemin forestier qui part de la route D. 9, allant de Bazas à Préchac, quelques dizaines de mètres à droite avant le poteau indicateur marquant l’entrée de la localité. Ce chemin mène, après quelques centaines de mètres dans la forêt, à une coupe rase de pins, faite durant l’hiver 1958-1959 et qui doit être encore parfaitement visible. Deux chasses à la palombe bordaient alors, au sud, cette parcelle contiguë, à l’est, à un petit ruisseau, affluent du Ciron. Les clottes sont situées dans la parcelle où les pins étaient coupés et dans celles qui la bordent au sud. Il s’agit, sans doute, de celles portant les numéros 300, 302, 303, section A 3 (La Travette) du plan cadastral (Planche, I et VI).

Nous avons pu faire, cette année-là, une étude assez détaillée et le plan que nous avons relevé coïncide approximativement avec celui de Léo Drouyn ; nous avons retrouvé ainsi la clotte dont il a donné la coupe dans ses Ricochets et dans la Guienne militaire. Remarquons, d’ailleurs, qu’il y a, chez Léo Drouyn, des différences entre les plans de ces deux ouvrages et celui de ses notes. Nous avons repris ce croquis en indiquant en regard des clottes découvertes par Léo Drouyn (chiffres romains), celles que nous avons retrouvées ou découvertes (chiffres arabe). Les lettres S et D indiquent que, pour nous, il s’agit seulement de clottes simples ou doubles au lieu de doubles ou triples. Pour tout le reste, il n’y a rien à ajouter aux remarques de l’éminent archéologue.

Drouyn (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux, Fonds Drouyn, Notes manuscrites, t. XLVI, p. 594-595 (plan).
Drouyn (L.). ‒ “Ricochets archéologiques dans le département de la Gironde”, extrait du Bulletin monumental, 1858, p. 6-7 (plan).
Drouyn (L.). ‒ La Guienne militaire, 1865, t. I, p. XIX-XX (plan).
Piganeau (E.). ‒ Art. cit., p. 75.
Féret (E.). ‒ Op. cit., p. 64.
Biron (Dom R.). ‒ Op. cit., p. 129.
Cadis (M. L.). ‒ “Un ancien atelier de potier à Saint-Léger de Balson”, in Bull. de la Soc. préh. franç., n° 11-12, t. XLVIII, nov.-déc. 1951.
Cadis (M. L.). ‒ Art. cit., t. LI, fasc. 9-10, nov. 1954 (carte).
Cadis (M. L.). ‒ Carte citée.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 120, n° 85 et carte ; Actes, p. 30, note 85 et carte.

Enceinte des Glottes

Dans ses Notes, ses Ricochets et dans la Guienne militaire, Léo Drouyn signale une enceinte fortifiée, voisine des clottes. Là encore, les descriptions sont à peu près identiques. Voici celle des Ricochets : “De l’autre côté du ruisseau, vers l’est, existe une enceinte ovale, de 80 mètres de long sur 50 de large, entourée d’un vallum assez élevé ; surtout du côté oriental. C’est évidemment une forteresse. Le plus grand axe est dirigé de l’est à l’ouest de la même façon que les doubles clottes”. Personne depuis n’en a parlé, sauf E. Féret, qui signale “un tumulus de forme ronde” qui pourrait être la même chose que l’enceinte de Léo Drouyn, car nous n’avons pas rencontré jusqu’ici de tumulus dans la commune de Préchac.

Au cours de notre excursion du mois de janvier 1959, nous avons reconnu, de l’autre côté du ruisseau affluent du Ciron, face à la parcelle déboisée où se trouvent la plupart des clotte, un monticule de sable. Il est vraisemblablement situé dans les parcelles 336-337, section A 3 (Cossarieu et Barrancus) du plan cadastral (Planche, VI).

Il s’en faut que la forme elliptique soit aussi marquée que le dit Léo Drouyn et il n’y a vraiment de vallum que du côté de l’est. Pour notre part et jusqu’à ce qu’une étude systématique soit faite, nous pencherons vers l’hypothèse d’un monticule naturel comme on en trouve assez souvent dans la lande.

Drouyn (L.). ‒ Notes manuscrites, t. XLVI, p. 594-595 (plan). 
Drouyn (L.). ‒ Ricochets, p. 7-8 (plan).
Drouyn (L.). ‒ La Guienne militaire, t. I, p. XX (plan).
Féret (E.). ‒ Op. cit., p. 63.

Haut Moyen Âge

Motte de Cazeneuve 

Il s’agit de la Motte attenante au château de Cazeneuve, à la confluence du Ciron et du ruisseau de Honburens. Comme elle a été intégrée dans un ensemble plus récent, nous en reparlerons à propos du château de Cazeneuve.

Uzeste

Préhistoire

Grotte d’Illon

C’est M. L. Cadis qui en est l’inventeur. Pour y accéder il faut depuis le bourg d’Uzeste prendre la route se dirigeant vers Préchac (R. D. 11). Peu après l’embranchement de la route allant vers Pompéjac, un chemin à droite, partant près d’un transformateur, conduit au château d’Illon ; la grotte se trouve au-dessous du château, face au Ciron.

Cadis (M. L.). ‒  Art. cit., 1954 (carte).
Cadis (M. L.). ‒ Carte citée.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 109, note 23 et carte ; Actes, p. 19, note 23 et carte.

Silex d’Illon

M.  L. Cadis nous a signalé qu’à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci, de nombreux silex taillés avaient été trouvés dans les champs voisins d’Illon. Ils auraient même été rassemblés dans une collection constituée par le propriétaire du château. On en ignore le sort.

Cadis (M. L.). ‒ Art. cit., 1954, p. 396.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 108, note 15 et carte ; Actes, p. 18, note 15 et carte.

Silex du musée de Villandraut

Il existe, au musée de Villandraut, un silex qui a l’allure d’une pointe en feuille de laurier d’époque solutréenne. Elle a été donnée à M. L. Cadis par M. Peyruquéou, instituteur à Uzeste, qui l’avait découverte sur le bord d’un chemin. L’endroit exact est inconnu.

Marquette (J.-B.). ‒ Art. cit., p. 108, note 16 et carte ; Actes, p. 18, note 16 et carte.

Villandraut

Protohistoire, Gallo-Romain, Haut Moyen Âge

Poteries

Des tessons appartenant à différentes époques ont été découverts par M. L. Cadis sur le territoire de cette commune. Ils sont actuellement au musée de Saint-Germain pour y être examinés.

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Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9782356136572
ISBN html : 978-2-35613-657-2
ISBN pdf : 978-2-35613-658-9
Volume : 4
ISSN : 2827-1912
Posté le 15/11/2025
9 p.
Code CLIL : 3385
licence CC by SA
Licence ouverte Etalab

Comment citer

Marquette, Jean Bernard, “Richesses archéologiques du Bazadais (2e partie)”, in : Boutoulle, F., Tanneur, A., Vincent Guionneau, S., coord., Jean Bernard Marquette : historien de la Haute Lande, vol. 2, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 4, 2025, 983-992. [URL] https://una-editions.fr/richesses-archeologiques-du-bazadais-2
Illustration de couverture • D’après Villandraut : ruine de la tour située à l’angle sud-est de l’ancienne collégiale (dessin, 1re moitié du XIXe siècle. Arch. dép. Gironde 162 T 4).
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