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Richesses archéologiques du Bazadais
(3e partie)

Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 5, 1963, 1-7.

Canton de Saint-Symphorien

Balizac

Préhistoire

Outillage 

Léo Drouyn signale dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule des “fragments de haches polies et de couteaux en silex”.

Nous n’avons pas trouvé jusqu’ici d’autre mention de ces découvertes sur lesquelles nous ne possédons aucun détail.

Dictionnaire archéologique de la Gaule, 1875, t. Ier, p. 117.
Marquette (J.-B.). ‒ “Le peuplement du Bazadais méridional, de la préhistoire à la conquête romaine”, dans Revue historique de Bordeaux, t. IX, n° 2-3, avril-sept. 1960, et dans “Bazas et le Bazadais”, Actes du XIIIe Congrès d’études régionales, tenu par la Fédération historique du Sud-Ouest, Bordeaux, Bière, 1961 (planche hors-texte).

Hostens

Époque Gallo-Romaine

Aureus de Claude 

Vers 1945, on a découvert, au cours du labour d’une vigne à proximité du lieu-dit Le Castéra, dans un site plus tard bouleversé par l’extension des tailles de lignite, une pièce en or datant de Claude (41-54 AD) et frappée à l’effigie de Germanicus.

Ces renseignements nous ont été fournis par M. Gardelles qui avait voulu faire l’acquisition de cette pièce rare, mais assez malencontreusement altérée par un “coup de dent”. Nous espérons, au premier supplément de cet inventaire, apporter des précisions sur cet “aureus”. M. le Maire d’Hostens nous a fait savoir qu’aucune découverte semblable n’avait été faite depuis cette époque.

Haut Moyen Âge

Le Castéra

Dès 1837, F. Jouannet mentionnait “Le Castéra vieux château dont il ne reste que les douves et les décombres”. Ce n’est cependant que dans les Notes manuscrites de Léo Drouyn que nous avons retrouvé la première description du Castéra à la date du 31 mai 1869. “À un kilomètre au nord du bourg, nous dit-il, existait, il y a encore peu d’années, une forteresse composée de deux mottes séparées par un fossé large d’une vingtaine de mètres et toutes deux entourées d’un fossé large de 20 mètres environ. La motte la plus haute, située au sud, était plus étroite que l’autre dont la moitié est encore intacte ainsi qu’une partie des fossés. Celle-ci, qui a 60 à 80 mètres de diamètre, devait servir de basse-cour. C’était un fort dans le genre du château d’Ornon. On y trouve quelques pierres, beaucoup de tuiles et quelques fragments de poterie… Les fossés étaient alimentés par un petit ruisseau qui ne doit avoir de l’eau que pendant l’hiver. L’emplacement de ce château appartient en partie à M. Hazera, maire d’Hostens et en partie à M. Capdeville”.

Assez curieusement, Léo Drouyn ne reparle pas du Castéra dans La Guienne militaire. Avec les termes vagues dont il a coutume d’user, E. Féret écrit en 1893, à la rubrique “le Prieuré” : “Une motte de 50 mètres de diamètre entourée de fossés et couverte de chênes est tout ce qui en reste. Au seizième siècle, les Jésuites qui en étaient propriétaires le vendirent à la famille Mussotte. Il était situé au lieu appelé Le Castéra à 1500 mètres au nord du Bourg. On y voyait encore des substructions au siècle dernier.” Quant à Dom R. Biron, il se contente d’indiquer l’existence du Castéra : “Deux mottes de 50 mètres de diamètre avec fossé”.

M. le Maire d’Hostens auquel nous nous étions adressés pour l’identification du site nous a précisé qu’il existait encore au lieu-dit Le Castéra un ensemble fortifié correspondant à la description donnée par Léo Drouyn (Lettres du 23 et 26 juillet 1963). Le lieu-dit se trouverait sur le bord de la route nationale 651 allant d’Hostens à Haut-Villagrains, à 1,500 km environ du bourg, face à l’endroit où l’on voit encore une tuilerie abandonnée. Notre première enquête a été infructueuse faute de secours locaux. Nous reparlerons donc de ce site plus tard.

Jouannet (F.). ‒ Statistique du département de la Gironde, 1837, vol. II, 1re partie, p. 112.
Drouy (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux : Notes manuscrites, t. XLIX, p. 90-91, art. 1010.
Féret (E.). ‒ Essai sur l’arrondissement de Bazas, 1893, p. 56.
Biron (Dom R.). ‒ Guide archéologique, 1928, p. 89.

Saint-Léger-de-Balson

Protohistoire. Époque Gallo-Romaine

Atelier de potier

M. L. Cadis devait consacrer dans ce numéro un article à cette importante découverte. Les renseignements qu’il attend du musée de Saint-Germain-en-Laye ne lui étant pas encore parvenus, l’article a été renvoyé à un prochain numéro.

Canton de Langon

Castets-en-Dorthe

Époque Gallo-Romaine

Villa de Mazerac

Les renseignements que l’on peut recueillir sur cette villa sont extrêmement vagues. Le seul auteur qui en ait véritablement parlé est F. Jouannet dans sa Statistique de la Gironde. C’est ainsi qu’il écrit au chapitre des antiquités et monuments : “À Mazerac divers débris de la même époque (gallo-romaine)”, et il ajoute plus loin à l’étude des communes : “Le village de Mazerac nous a offert des vestiges de l’époque gallo-romaine”.

Seuls, depuis cette époque, E. Guillon, E. Féret et E. Piganeau ont évoqué cette villa, en prenant soin d’ailleurs, pour les deux premiers, de se couvrir de l’autorité de leur prédécesseur.

Nous n’avons jusqu’ici obtenu aucune autre précision sur ce site. 

Mazerac est une ancienne paroisse, aujourd’hui un hameau, avec une curieuse église en partie romane, situé à l’est de la commune de Castet sur un talus dominant la vallée de la Garonne. Ces indications jointes à la nature du toponyme sembleraient confirmer les déclarations de F. Jouannet.

Jouanet (F.). ‒ Statistique du département de la Gironde, 1837, vol. I, p. 228, et vol. II, 1re partie, p. 109.
Guillon (E.). ‒ Les châteaux historiques et vinicoles du département de la Gironde, 1869, t. IV, p. 352-353.
Féret (E.). ‒ Op. cit., 1893, p. 44.
Piganneau (E.). ‒ “Essai de répertoire archéologique du département de la Gironde”, dans Bulletin de la Soc. Arch. de Bordeaux, t. XXII, 1897, p. 72.

Fargues

Haut Moyen Âge

La Motte

Personne avant Léo Drouyn n’a parlé de cet édifice aujourd’hui disparu, aussi devons-nous lui laisser la parole.

“Le plus ancien château de Fargues était une motte circulaire qui s’élevait au nord et à 50 mètres environ de la basse-cour du château neuf. Elle avait 20 mètres de diamètre, 3,50 m de haut ; elle était entourée d’un fossé de 10 mètres de large et d’un chemin de ronde de 12 mètres de large entre la motte et le fossé qu’une belle source, placée un peu plus haut, entretenait plein d’eau. À 1,50 m du sommet du cône, une couche horizontale de cendres et de charbon prouve que la tour en bois qui la surmontait a été détruite par un incendie. Lors de ma première visite à Fargues, le 14 juin 1847, on rasait cette motte. Le travail était à moitié fait. Pendant ma seconde visite, le 4 novembre 1857, on finissait de la raser. Le 21 mars 1858, la terre de la butte avait servi à combler parfaitement les fossés dont on reconnaissait encore la trace. Lors de ma dernière visite, au commencement de l’année 1864, il était impossible de reconnaître l’emplacement qu’occupait cette ancienne forteresse. Ce château, le plus vieux des trois (les autres sont le château vieux et le château neuf), occupait le meilleur emplacement. Il n’était dominé d’aucun côté, avait de l’eau en abondance, soit pour l’entretien des fossés, soit pour la consommation des habitants. Il est probable que la source se trouvait dans la basse-cour qui accompagnait ordinairement ces sortes de forteresses”. (Voir dessin)

Cette description que nous avons extraite de La Guienne militaire fait le point des articles que Léo Drouyn avait consacrés à la Motte de Fargues dans ses Notes manuscrites (14 juin 1847 et 21 mars 1858) et dans un article qu’il fit paraître en 1854 dans les Actes de l’Académie de Bordeaux. La disparition totale de l’édifice explique le peu d’intérêt qu’on lui ait porté. Les seuls auteurs qui, semble-t-il, en aient parlé sont E. Guillon et E. Féret. Ce dernier se contente de signaler que la motte a été rasée de 1847 à 1857. Quant à E. Guillon, il paraît assez sceptique sur l’origine de la construction. Après avoir en effet repris la description de Léo Drouyn, il ajoute : “Il reste… une tradition locale qui dit que lorsqu’on creusa au dix-septième siècle le vivier qui est en face du château on amoncela près de là les terres qui formèrent cette motte. Il est difficile de se renseigner aujourd’hui à cet égard, car il n’en reste aucune trace dans la vaste prairie qui s’étend en face du château”.

Il n’est pas possible de vérifier la déclaration de E. Guillon sur l’origine de la Motte pas plus d’ailleurs que la description de Léo Drouyn. Face au château moderne, et à côté du vivier, il ne reste plus en effet aucune trace de ce monument.

Drouyn (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux : Notes manuscrites, t. XLVI, p. 56-57 (14 juin 1847) ; t. XLVII, p. 196-197 (21 mars 1858).
Drouyn (L.). ‒ “Quelques châteaux du Moyen Âge”, dans Actes de l’Académie de Bordeaux, 1854, p. 5, plan.
Drouyn (L.). ‒ La Guienne militaire, t. II, p. 335-336, plan.
Guillon (E.). ‒ Op. cit., t. IV, p. 360-361.
Féret (E.). ‒ Op. cit., p. 48.
Rebsomen (A.). ‒ La Garonne et ses affluents…, p. 154.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cité, p. 115 et ouvrage cité, p. 24.

Le vieux château

C’est dans un rapport, adressé le 1er mars 1840 par le sous-préfet de Bazas à la Commission des monuments historiques, que nous avons retrouvé la première mention archéologique de cette fortification dont l’existence avait échappé à F. Jouannet. Ce rapport la situe au sud-ouest de l’église et l’identifie avec un terrain inculte au centre duquel existe une vieille tour de moulin. Il est seulement précisé que “les fondations sont faciles à reconnaître”. La même année, O’Reilly déclare de son côté : “On n’en voit plus que des vestiges de ses fondements et une vieille tour de moulin à vent”. 

C’est à Léo Drouyn qu’il faut nous rapporter pour avoir la description la plus complète, avec plan, qui figure sans différences notables dans ses Notes archéologiques à la date du 21 mars 1858 et dans la Guienne militaire. Voici ce qu’il en dit dans ce dernier ouvrage.

“Le château vieux est situé tout près et à l’ouest de l’église de Fargues. Il ne reste plus que les fossés, la basse-cour et les mottes sur lesquelles s’élevaient les constructions. On y trouve, dit-on, les fondations des murailles, mais je ne les ai pas vues moi-même. Sur la motte A s’élevait en dernier lieu un moulin actuellement en ruines. L’emplacement avait été admirablement choisi. Il dominait une vallée profonde située à l’ouest et la rapidité de la côte suffisait presque pour la protéger de ce côté. Des fossés larges et profonds (B, C, D) en défendaient les abords vers les autres points. Les fossés L, H, K qui entouraient la première cour ont été comblés. Il n’en reste plus que de légères traces. La motte A a été élevée avec la terre extraite des fossés B, C, D. E est une basse-cour, de niveau avec le fond du fossé en B, mais plus élevée que ces mêmes fossés en C, D. G est la première cour, séparée de la motte et de la basse­cour par le fossé C D, et du terrain environnant par le fossé H, qui se prolonge jusqu’à la vallée. M est une autre motte très élevée au-dessus du fossé et de la cour G. Elle paraît avoir été rasée du côté de la cour et devait être primitivement carrée. C’était donc un château à deux mottes”. (Voir dessin, M est au nord de H.)

La seule mention que nous ayons relevée après, est celle qu’en fait E. Guillon qui n’apporte d’ailleurs rien de nouveau.

Le site du vieux château est actuellement encore identifiable avec facilité, car la tour du moulin existe toujours au sud-ouest de l’église. Malheureusement, à une époque que nous n’avons pu préciser, l’ensemble décrit par Léo Drouyn a été en grande partie nivelé. Il n’y a plus actuellement qu’un champ de vigne en pente entourant la tour du moulin. Cependant, une allée de forme semi-circulaire située à l’est pourrait correspondre à la partie de la cour G qui dominait les fossés L, H, K. Il existe, en effet, en contrebas de cette allée une dénivellation sensible. Cette hypothèse ne se concilie pas d’ailleurs très bien avec la description de Léo Drouyn qui déclare que le fossé L, H, K était comblé.

Le sort qu’ont connu les deux mottes de Fargues constitue un exemple éloquent du vandalisme qui n’a cessé de se manifester depuis un siècle.

Arch. dép. Gironde : 161 T II, Registre, p. 38 (recto, verso), Rapport n° 27, 1er mars 1840.
Jouannet (F.). ‒ Op. cit., vol. I, p. 280.
O’Reilly (P.-J.). ‒ Essai sur l’histoire de la ville et de l’arrondissement de Bazas, 1840, p. 415.
Drouyn (L.). ‒ Arch. mun. de Bordeaux : Notes manuscrites, t. XLVII, p. 197-198.
Drouyn (L.). ‒ La Guienne militaire, t. II, p. 336.
Rebsomen (A.). ‒ Op. cit., p. 155.
Marquette (J.-B.). ‒ Art. cité, p. 115, et ouvrage cité, p. 25 (planche hors-texte).
Guillon (E.). ‒ Op. cit., t. IV, p. 362.

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Pessac
Article de revue
EAN html : 9782356136572
ISBN html : 978-2-35613-657-2
ISBN pdf : 978-2-35613-658-9
Volume : 4
ISSN : 2827-1912
Posté le 15/11/2025
3 p.
Code CLIL : 3385
licence CC by SA
Licence ouverte Etalab

Comment citer

Marquette, Jean Bernard, “Richesses archéologiques du Bazadais (3e partie)”, in : Boutoulle, F., Tanneur, A., Vincent Guionneau, S., coord., Jean Bernard Marquette : historien de la Haute Lande, vol. 2, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 4, 2025, 995-1000. [URL] https://una-editions.fr/richesses-archeologiques-du-bazadais-3
Illustration de couverture • D’après Villandraut : ruine de la tour située à l’angle sud-est de l’ancienne collégiale
(dessin, 1re moitié du XIXe siècle. Arch. dép. Gironde 162 T 4).
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