Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, n° 14, 1968, 34-54.
Cachée dans la verdure, dominant à flanc de coteau le vallon au fond duquel coule le ruisseau de Saint-Vincent, l’église de Saint-Michel-de-Ia-Prade est, de nos jours, bien oubliée des Bazadais (fig. 1)1. Il n’en fut certainement pas toujours de même comme le prouve, à défaut de documents, la richesse de son mobilier dû, sans aucun doute, à la générosité des fidèles. Bien que nous ne disposions, en effet, d’aucun témoignage écrit, il n’est pas douteux cependant que cette ancienne église paroissiale ait bénéficié, au XVIIIe siècle en particulier, de legs exceptionnels. Il devait, selon toute vraisemblance, y avoir à Saint-Michel-de-Ia-Prade, sinon un pèlerinage, du moins une dévotion assez importante en l’honneur du saint Patron, semblable à celle qui était organisée autour de la statue de la Vierge à Bijoux2. Nous ne pouvons que plus vivement regretter l’absence de toute documentation sur ce monument et la description que nous allons en faire laisse, dans ces conditions, de très nombreux problèmes en suspens3. Du moins, espérons-nous qu’elle incitera les lecteurs des Cahiers à découvrir cette église aussi curieuse que méconnue.
Comme celui de la plupart des églises bazadaises, le plan de celle de Saint-Michel-de-Ia-Prade est fort simple (fig. 2). L’édifice est en effet constitué d’une nef unique, précédée à l’ouest d’un clocher-mur et terminée par un chœur à chevet plat. Cependant, plusieurs annexes y ont été ajoutées à diverses époques : à l’ouest un porche, sur la face nord de la nef une chapelle qui se prolonge au niveau du chœur par une sacristie. Dans le mur méridional de la nef, on a enfin ouvert un petit oratoire.
Deux portes, l’une ouverte sous le clocher, l’autre dans le mur méridional, permettent de pénétrer dans la nef. Son plan n’est pas parfaitement rectangulaire car, à 2,90 m, avant l’entrée du chœur, elle se rétrécit, au sud, de 1,52 m. À ce décrochement correspond une avancée de la nef dans la partie antérieure du chœur. Telle qu’elle se présente intérieurement, elle a une longueur de 18,25 m pour une largeur maximum de 7,45 m. Haute de 5 m environ, elle est recouverte d’un plafond en plâtre en forme d’arc très surbaissé et qui doit certainement dater de la première moitié du XIXe siècle.


Au-dehors, les murs latéraux, épais de 0,70 m, sont revêtus d’un parement de moellons (0,15 m x 0,08 m), assez bien calibrés et sensiblement disposés en ligne (fig. 3). C’est sur le mur nord qu’ils sont particulièrement visibles, tandis que sur la face sud certains paraissent rubéfiés. Il est donc tout à fait possible que nous nous trouvions là en présence d’un remploi. On peut d’ailleurs apercevoir, enchâssée dans le mur sud, légèrement au-dessus du niveau du sol et à droite de la porte latérale, une pierre sculptée, de toute évidence rapportée. De forme rectangulaire, 0,25 m x 0,30 m, elle est décorée de rinceaux et d’une rosace dont il ne reste qu’une partie ; l’ensemble est sculpté en faible relief et d’une manière assez maladroite (fig. 4). Nous n’osons attribuer une date à cette pièce dont on ignore l’origine et l’époque à laquelle elle fut enchâssée dans ce mur ; mais il n’est pas impossible qu’elle provienne d’un édifice plus ancien que l’église actuelle4.
Quoi qu’il en soit, les murs latéraux de la nef appartiennent, comme le prouve de manière certaine leur petit appareil, à la période romane et au plus tard au XIIe siècle5. Les ouvertures qu’on y a ménagées, du moins deux d’entre elles, confirment d’ailleurs cette impression. Il s’agit de deux petites fenêtres haut placées, étroites, largement ébrasées, à l’intérieur, sur toutes leurs faces, et très légèrement au-dehors. La partie supérieure de celle du nord est en plein cintre et celle du sud possède un linteau droit ; mais, dans les deux cas, le sommet de l’ouverture étant inférieur au niveau du plafond actuel, au-dedans l’ébrasement supérieur est orienté vers le bas. Il est tout à fait probable, dans ces conditions, qu’à l’origine l’édifice ne possédait aucun plafond. On ne saurait d’autre part affirmer que ces deux petites fenêtres sont contemporaines, mais elles doivent être toutes deux presque aussi anciennes que la nef.
Prolongeant celle-ci, mais exhaussé par rapport à elle de 0,50 m environ par deux marches et un seuil en pierre, s’ouvre le chœur à chevet plat, recouvert comme la nef par un plafond en plâtre en forme d’arc surbaissé6. Son mur nord est dans le prolongement du mur septentrional de la nef, tandis que le mur méridional est en retrait sensible. Bâti en moellons plus gros que ceux de la nef (0,30 m x 0,42 m x 0,12 – 0,20 m) et surtout plus irréguliers et de forme généralement rectangulaire, le chœur était éclairé à l’origine par deux fenêtres étroites et relativement allongées, couronnées par un petit arc plein cintre, ouvertes dans le mur oriental (fig. 5). Elles ont été obstruées vraisemblablement lors de la pose du retable actuel. Deux problèmes, étroitement liés d’ailleurs, se posent à propos de la construction du chœur : celui de sa date et celui de son décalage vers le nord par rapport à l’axe de la nef (voir plan fig. 2). Il est évidemment bien difficile d’attribuer, avec quelque certitude, une date à un édifice aussi peu original que le chevet de Saint-Michel, avec son toit en bâtière et ses murs nus. Nous pensons cependant qu’il est postérieur à la nef et qu’il pourrait avoir été édifié entre le XIIIe et le XVe siècle. Si l’on compare les murs de la nef à ceux du chœur, plusieurs caractères – forme des moellons et surtout des ouvertures – militent en effet en faveur de l’antériorité de la première. Le décalage de l’axe du chœur par rapport à celui de la nef nous en fournit d’ailleurs une preuve complémentaire. Si l’on étudie, en effet, le site de l’église de Saint-Michel, on constate tout de suite que l’édifice a été construit sur une sorte de falaise qui se prolonge vers l’est par une très forte déclivité (fig. 1). De nos jours et certainement depuis fort longtemps, un mur renforce d’ailleurs la terrasse sur laquelle la nef a été édifiée. On constate aussi qu’il eût été très difficile, sinon impossible, à moins de construire des fondations considérables, de bâtir le mur méridional du chœur dans le prolongement de celui de la nef, à cause de la pente du terrain à cet endroit. Pour plus de sûreté, on a préféré, dans ces conditions, l’élever en retrait. Si la nef avait été construite après le chœur, il eût été facile d’édifier les deux ensembles dans le même axe, la place ne manquant pas pour élargir alors la nef vers le nord. La pente du terrain et les glissements qu’elle risquait de provoquer ont d’ailleurs amené, à une époque plus récente, au XVe ou au XVIe siècle, la construction de contreforts tout le long de la façade sud : trois au niveau de la nef et deux au niveau du chœur (fig. 6). Les premiers, en bel appareil à larmier et soubassement, sont caractéristiques de la période 1450-1550. Ceux du chœur, qui ne présentent pas les deux derniers caractères, sont plus difficiles à dater. La présence de ces contreforts n’est pas due au fait que l’on ait songé à voûter l’édifice, car on en trouverait de semblables sur la face nord ; ils s’expliquent tout simplement par le danger de versement des murs méridionaux qui a nécessité en outre, au XIXe siècle, la pose d’un tirant en fer au niveau du chœur. De nos jours, une dangereuse lézarde n’en est pas moins apparue dans le mur oriental7. L’antériorité de la nef par rapport au chœur semble donc bien établie. Quant à la période de construction que nous avons avancée pour celui-ci – XIIIe-XVe siècle – elle nous a été suggérée par la présence, dans le chœur, d’une fenêtre qui, de toute évidence, a été ouverte après coup. Couronnée par un arc plein cintre, elle est divisée par un meneau central en deux lancettes surmontées chacune d’un trilobe et couronnées d’une rosace avec remplage flamboyant (fig. 7). Elle appartient selon toute vraisemblance au début du XVIe siècle. C’est entre la fin du XIIe siècle et cette date que doit, dans ces conditions, se situer l’édification du chœur. Dans la mesure où le chœur actuel est postérieur à la nef, on peut enfin se demander quels étaient la forme et l’emplacement du chœur primitif. Il est fort possible, pensons-nous, qu’il n’y en ait pas eu et cela n’aurait, après tout, rien d’étonnant dans un édifice aussi modeste que l’église Saint-Michel. L’autel primitif se serait donc trouvé, à l’origine, à l’extrémité de la nef actuelle.
La troisième étape dans l’édification de l’église semble avoir été celle de l’élévation du clocher (fig. 3). Certes, il devait exister initialement, sur la face ouest, un mur identique à ceux des côtés, mais il a été par la suite entièrement repris. D’allure trapue, le clocher actuel s’élève à peine au-dessus des toits de la nef ; le profil d’ensemble n’en est pas moins original. Notons tout d’abord, à la base, la présence de deux contreforts d’angle à larmier et soubassement, qui doivent dater de la construction du clocher actuel.
Le pignon présente d’autre part, comme à Auzac ou Insos, un double ressaut, mais le gable a été nivelé ou inachevé. Soulignons cependant qu’il est recouvert d’un larmier (fig. 8) qui se prolonge sur la partie inclinée, ce qui semble prouver que nous sommes en présence de la forme d’origine.
Dans le bas s’ouvre un portail avec une ouverture en arc plein cintre fort simple. Le seul décor est un tore, encadré par deux gorges, reposant sur un petit socle à cinq pans, le raccord se faisant par des pans coupés à celui du nord et par une gorge à celui du sud. L’étage des cloches. est constitué par deux baies en arc plein cintre, auxquelles on accède par une échelle placée à l’intérieur de l’église et prenant appui sur la tribune de la nef. On gagne ainsi un petit balcon aménagé sur la face est et recouvert actuellement de tôle ondulée ! Il en existait certainement un semblable sur la face ouest, comme en témoignent l’existence de quatre petits orifices rectangulaires obstrués par des départs de poutres en bois et la présence d’un auvent aussi peu esthétique que le précédent. Quant à la croix qui se profile dans le ciel, dans son encadrement d’herbes folles, c’est certainement une des plus anciennes du Bazadais. Les extrémités des bras soutenus par quatre petits motifs rapportés sont décorées de fleurs de lis et la pointe supérieure est terminée par un cœur ajouré (fig. 8)8. La datation du clocher de Saint-Michel est des plus difficiles. On songe au XVe siècle, mais on ne saurait être plus précis.
Comme on le voit, l’église de Saint-Michel-de-Ia-Prade avait pris, dès la fin du Moyen Âge, l’allure que nous lui connaissons de nos jours ; elle a subi, cependant, durant toute l’époque moderne, des transformations et des aménagements notables.
Outre le percement de la fenêtre du chœur, signalons tout d’abord les remaniements apportés au mur sud de la nef : construction d’un oratoire, percement d’une nouvelle porte et d’une vaste baie. L’oratoire a été ouvert, sans doute au XVIIIe siècle, entre les deux derniers contreforts orientaux, par un arc plein cintre ménagé dans le mur. Il est constitué extérieurement d’une sorte de cul-de-lampe à six faces, en pierre de taille, supportant un bâti en briques plates dans lequel on a fait deux petites ouvertures plein cintre et qui est recouvert d’un inesthétique appentis (fig. 6). La porte secondaire (hauteur : 1,50 m, largeur : 0,98 m), située vers le milieu du mur méridional est précédée d’un seuil de deux marches en pierre et présente des pieds-droits et un linteau chanfreinés. Sur la clef, on aperçoit une inscription gravée dont la signification nous échappe encore : elle est composée des initiales B V L F, entourées d’un cercle (fig. 9). S’agit-il des simples initiales d’un tailleur de pierre, d’un signe ou d’une devise de compagnons, de l’abréviation d’une parole des Évangiles ou de l’Ancien Testament ? La solution se trouve certainement dans une de ces trois hypothèses. Quant à la fenêtre, placée entre cette porte et le second contrefort vers l’est, elle est couverte par un arc en anse de panier ; largement ébrasée au-dedans, elle est protégée au-dehors par des barres en fer. La porte pourrait être du XVIIe siècle, mais la fenêtre est, sans conteste, plus récente.
C’est certainement durant les premières décades du XVIIe siècle que fut élevée sur le flanc septentrional de la nef et du chœur une petite chapelle dédiée à saint Loup. Comme on peut le constater sur un plan, l’architecte n’a pas tenu compte du décalage entre le mur méridional de la nef et celui du chœur. Était-ce parce que la nef avait déjà été agrandie aux dépens du chœur, ou bien l’établissement de la chapelle fut-il la cause de ce réaménagement ? Nous l’ignorons. Cette chapelle est ouverte par un arc en cintre surbaissé, épais de 0,70 m, avec clef saillante à l’extrados et supporté par des piliers carrés surmontés d’une imposte. Longue d’environ quatre mètres dans le sens est-ouest, large de 4,10 m, on y accède par deux marches en pierre qui relèvent le sol de 0,28 m, par rapport à celui de la nef. L’éclairement est assuré par une fenêtre rectangulaire à linteau droit au-dedans, avec ébrasements, celui du sommet ayant la forme d’un cintre surbaissé. Extérieurement, cette fenêtre est aussi très ébrasée et possède un décor intéressant, constitué par un arc plein cintre dont les claveaux sont décorés en relief ; cet arc plein cintre se prolonge à l’extrados par une moulure. La chapelle est recouverte d’une voûte d’arête en pierre, actuellement badigeonnée, et curieusement ornée d’une clef dont le décor est fort original : quatre angelots tiennent dans leur bouche les extrémités d’un phylactère sur lequel on peut lire “SANCTE LUPE ORA PRO NOBIS”. Au centre, sur un cœur sculpté en relief, on distingue les initiales I H S, surmontées d’une croix encadrée de deux M et de IESVS répété (fig. 10). C’est la construction de cette voûte qui a nécessité l’établissement de deux contreforts d’angle sans larmier. Le style de la clef, le mode de voûtement, le décor de la fenêtre, le mobilier de la chapelle, sur lequel nous reviendrons, nous inclinent à dater cet ensemble du début du XVIIIe siècle.
C’est à une époque légèrement plus récente qu’a été édifiée la sacristie qui prolonge la chapelle au niveau du chœur9. On peut constater, en effet, que le contrefort nord-est de la chapelle a été enveloppé dans le mur de la sacristie. Celle-ci, de forme rectangulaire, éclairée par une petite fenêtre en plein cintre, est exceptionnellement vaste pour une aussi modeste église et, de surcroît, la chose est peut-être unique en Bazadais, elle est voûtée en plein cintre selon l’axe ouest-est.
On ne saurait enfin terminer cette description sans évoquer le porche, certainement plus ancien qu’il ne parait ; son éclairement est en effet assuré par deux petites fenêtres plein cintre qui sont antérieures au XIXe siècle, mais l’ensemble a dû être considérablement restauré il y a quelques décennies.
À ne s’en tenir qu’à ces seuls aspects architecturaux, l’église de Saint-Michel-de-la-Prade constitue un monument intéressant certes, mais qui ne présente rien de vraiment original. Il n’en est pas de même, allons-nous voir, de son mobilier.
Notons, tout d’abord, que l’ensemble de l’édifice, y compris ses parties annexes, porche, chapelle et sacristie, est entièrement dallé de carreaux du pays, en terre, de deux formats. Ceux de l’allée centrale de la nef (0,30 m de côté), que l’on retrouve sous le porche et dans le chœur, nous semblent relativement récents. Par contre, nous pensons que ceux qui servent de dallage aux parties latérales de la nef et à la chapelle10 et qui sont beaucoup plus petits (0,21 m de côté) doivent dater du XVIIIe siècle.

(photo CRDP).
Dans la nef, l’attention se porte tout d’abord sur la porte ouest (fig. 11). Cette porte (hauteur : 2,40 m ; largeur : 1,86 m), certainement ancienne, possède, en effet, un système de fermeture qui, pour n’être pas unique, n’en mérite pas moins qu’on s’y attarde un peu, compte tenu surtout de son excellent état de conservation. Chaque panneau est supporté par trois gonds et trois bandes de fer façonnés à la main, les panneaux étant fixés par des clous de même nature, à tête carrée, dont l’extrémité est retournée vers l’intérieur. Au niveau de chaque bande, on note d’autre part l’existence d’un verrou. Le vantail de gauche, destiné à rester normalement fermé, est tenu bloqué par deux crochets. Enfin, dans l’épaisseur des murs, on aperçoit une rainure destinée à manœuvrer et à loger une barre de sûreté depuis l’intérieur. Nul doute, dans ces conditions, que la fermeture de l’édifice ait été assurée de manière très efficace. On retrouve ici, sous un aspect que nous n’avions pas encore souligné, le caractère défensif qu’ont eu souvent de nombreuses églises de nos régions. Au-dessus de cette porte est adossée une assez belle tribune en bois. Elle est soutenue par deux poutres dont l’une repose sur des corbeaux en pierre ; on y accède par un escalier en bois placé dans l’angle sud. La présence de corbeaux indique qu’il y eut une tribune certainement dès la construction du clocher.
Contre le mur sud, à proximité du chœur, on aperçoit, d’autre part, une sorte de petit oratoire constitué de deux éléments (fig. 12). Il comporte, tout d’abord, un ensemble en bois comprenant un autel surmonté d’une frise de palmes sculptées en creux et d’un décor de cinq caissons moulurés, puis, au-dessus, deux pilastres cannelés supportant une corniche et encadrant une niche centrale, le tout peint en gris. Reposant sur des étagères inélégantes et plus récentes que l’ensemble de l’œuvre, on a placé, de part et d’autre de la niche, deux statues en bois hautes d’un mètre environ. Celle de droite représente une femme vêtue d’une tunique et d’une cape retenue par une agrafe, le visage enveloppé dans une guimpe. La main droite plaquée sur la poitrine, de l’autre elle tient un livre.
La statue de gauche est celle d’un personnage chauve et barbu, lui aussi vêtu d’une tunique et d’une cape et tenant de la main droite un bâton au manche recourbé. Ces deux statues, d’une facture assez élégante, sont peintes en gris avec filets dorés. Nous ne sommes pas parvenus à identifier ces personnages, étrangers, semble-t-il, à la scène qu’ils encadrent.
L’oratoire proprement dit est constitué par une niche semi-circulaire, ouverte en arc plein cintre, voûtée en cul-de-four et éclairée par deux petites fenêtres en arc plein cintre. Cette niche abrite un groupe sculpté comprenant une Vierge à l’enfant et deux anges agenouillés, tournés vers elle. La statue de la Vierge, haute de 1,55 m, a été taillée dans un tronc de chêne assez noueux11. Les ailes des anges eux aussi sculptés dans le bois, ont été rapportées. Ces trois statues présentent entre elles une indiscutable unité dans leur allure baroque et la maladresse apparente du sculpteur. Il est, en effet, intéressant de noter, à côté de l’élégance des gestes et de l’ampleur dans le mouvement des plis, particulièrement nets dans la statue de la Vierge, le manque de fini de la sculpture. Mais, doit-on y voir vraiment une maladresse ou simplement la marque d’une “main” ? Notons, enfin, que la partie postérieure de ces statues est plate, ce qui prouve qu’elles ont été conçues en fonction du cadre où elles se trouvent encore de nos jours. Elles sont toutes trois revêtues d’une peinture blanche, devenue grisâtre avec le temps. Quant au ciel bleu, étoilé d’or, qui couronne l’ensemble, il se passe de tout commentaire. Il est, bien sûr, faute de documents, difficile d’attribuer une date à un tel ensemble. Si l’on s’en tient au décor des pilastres, on songerait volontiers à la fin du XVIIIe siècle pour l’encadrement. La statue de la Vierge et celles des anges sont peut-être contemporaines. Par contre, il n’est guère facile d’attribuer une date aux deux petites statues rapportées après coup. Cet ensemble, unique en Bazadais, mérite de toute façon beaucoup mieux que l’oubli total dans lequel il se trouve actuellement.
La nef possède aussi un mobilier en pierre, œuvre d’artisans locaux dont nous avons déjà signalé d’autres exemples, à Lucmau et à Insos. Il s’agit de deux bénitiers et de fonts baptismaux, tous trois en calcaire. L’un des bénitiers se trouve à droite de la porte ouest : il est de forme circulaire, large extérieurement de 0,46 m et repose sur un socle de 0,70 m de haut, assez maladroitement taillé (fig. 13). Le second, placé à côté de la porte sud, sous la grande fenêtre, est lui aussi circulaire (diamètre : 0,43 m) et repose sur un pilier octogonal à base carrée (hauteur totale : 1,02 m) (fig. 14). La cuve baptismale monolithe ressemble fort à celle d’Insos : haute de 0,75 m, large de 0,86 m, elle est circulaire au-dedans et octogonale au-dehors. Elle est munie en plus d’un couvercle en bois avec charnière médiane et percée, dans le fond, d’un orifice dont nous n’avons pu retrouver la sortie.
Notons enfin la présence, à droite de la porte d’entrée sud, d’une caissette à aumônes relativement ancienne. Quant au reste du mobilier, constitué de deux grands tableaux du XIXe siècle et de statues en plâtre, on ne peut que souhaiter sa disparition rapide.
Le chœur serait, de son côté, des plus modestes s’il n’était relevé par deux éléments de tout premier ordre : la table de communion et l’autel et son retable.
La table de communion en fer forgé avec appui en bois est, en effet, un chef-d’œuvre de ferronnerie que l’on ne s’attend pas à rencontrer dans une petite église de campagne et l’on ne comprend nullement comment aucun spécialiste n’a jamais attiré l’attention sur elle (fig. 15). Il est, bien sûr, impossible d’avancer le nom de son auteur et guère plus facile de suggérer une date. Nous pensons, cependant, que cette grille est antérieure à celle de la chapelle latérale, que nous aurons l’occasion d’évoquer dans un instant. Il est vraisemblable, tout d’abord, que c’est le chœur qui a dû bénéficier le premier d’un tel aménagement. D’autre part, la grille du chœur s’oppose, par le jeu alterné des lignes courbes et droites, l’ampleur et la simplicité des formes, à celle de la chapelle, beaucoup plus maniérée, avec présence presque exclusive de lignes courbes, densité plus grande du décor, légèreté de l’ensemble. Elle pourrait donc dater du début du XVIIIe siècle. La partie orientale du chœur est, d’autre part, entièrement occupée par un autel et un retable en bois sculpté et peint (fig. 16). L’autel est remarquablement conçu. La caisse (hauteur : 1 m ; longueur : 2,18 m ; profondeur : 0,72 m), peinte en faux marbre brèche de couleur rose, possède un cartouche central en relief, avec encadrement de baguettes et de rosaces dorées. Au-dessus, on aperçoit une banquette décorée de petites tentures en relief, peintes en blanc sur fond de faux marbre rouge. Elle supporte trois paires de très beaux chandeliers en bois sculpté et doré (absents sur la photographie). L’étage du tabernacle comprend trois éléments : un tabernacle faisant saillie, encadré par deux niches abritant chacune une statuette, l’ensemble étant pris dans une élévation à trois niveaux. Dans le bas, au-dessus de la banquette, on note tout d’abord une sorte de soubassement à décor de tentures, de guirlandes de feuillages ou de gerbes circulaires blanches et dorées, sur fond de faux marbre couleur saumon. Au-dessus, le tabernacle possède une porte décorée d’un christ en bois sculpté et doré, sur fond guilloché brun, et encadrée par une double paire de colonnes torsadées, peintes en vert, avec chapiteaux dorés. Les côtés du tabernacle sont ornés d’un cœur rouge avec encadrement de feuillages blancs et or. Nous n’avons pu identifier les statuettes en bois doré logées dans les niches des côtés : celle de droite représente une femme drapée, celle de gauche, un homme. Elles sont placées sur un petit piédestal blanc, faisant légèrement saillie et sont encadrées de chutes de feuilles blanches à grain or et couronnées d’une guirlande projetée en avant. Une paire de colonnes torsadées et peintes en vert complète le décor. Tout ce second niveau possède un fond peint en imitation de marbre rose. L’ensemble est enfin surmonté d’une élégante corniche peinte en blanc et or et en faux marbre noir. Au-dessus du tabernacle se trouve un petit pavillon ouvert, soutenu par deux colonnes torsadées peintes en vert, abritant un christ en croix. La couverture ajourée porte, elle aussi, une croix. Si nous avons cru devoir donner cette description détaillée de l’autel de Saint-Michel, c’est parce qu’il s’agit, à notre avis, d’une des plus belles pièces du genre qu’il reste encore en Bazadais ; elle représente un très beau travail de menuiserie et de sculpture sur bois.
Le retable, qui n’est pas sans intérêt, laisse, par contre, l’impression d’un art naïf, populaire. Il est constitué de trois panneaux, ceux des côtés faisant, avec le panneau central, un angle rentrant et recouvrant en totalité le mur oriental du chœur. Les trois panneaux sont encadrés par un ensemble de quatre colonnes reposant sur des socles à deux niveaux, peint en imitation de marbre. Les deux colonnes extérieures, couleur de marbre veiné rouge, sont lisses dans leur partie inférieure et cannelées au-dessus. Celles encadrant le panneau central sont torsadées avec décor de pampres de vigne. Sur fond blanc, la vigne est peinte avec ses couleurs naturelles, tiges brunes, feuilles vertes et grappes violettes. Tous les chapiteaux, à décor de feuilles d’acanthe, sont dorés. Les deux panneaux extérieurs, situés de part et d’autre de l’autel, sont divisés en deux niveaux. Dans leur partie inférieure correspondant au socle des colonnes, le décor est uniquement constitué de caissons rectangulaires peints en faux bois et disposés d’ailleurs de manière assez originale : ils cachent des placards. La partie supérieure du retable est par contre divisée en trois panneaux sur lesquels sont représentées des scènes consacrées aux trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Dans les panneaux latéraux, les personnages sculptés en bas-relief ont été rapportés sur un fond plat sur lequel on a esquissé un paysage. Dans le panneau central, il n’y a, par contre, que deux petits panneaux en bas-relief sur fond couleur bois.
Le panneau de gauche représente saint Michel terrassant le dragon. Il s’agit d’une scène tout à fait classique de la geste du saint, empruntée à l’Apocalypse (12, 7) : “Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon … Le dragon appelé Satan fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui”12. L’archange est représenté ici dans une sorte de combat singulier et aérien avec le dragon. Ailé, comme il se doit, il est vêtu d’une cuirasse, d’une sorte de cape bleue et chaussé de bottes rouges ; de sa main gauche, il tient un bouclier et de la droite enfonce une épée flamboyante dans la gueule du dragon peint en vert.
Le panneau de droite, qui lui fait vis-à-vis, est consacré à l’archange Raphaël associé comme toujours à la légende de Tobie et de son père13. Rappelons à ce propos que la popularité de l’archange Raphaël invoqué par les voyageurs, les marins et les jeunes gens quittant la maison paternelle, s’accrut considérablement à partir du XVIe siècle lorsque fut institué le culte de l’ange gardien. Quant à l’histoire de Tobie, c’est celle de ce jeune homme envoyé par son père, déporté alors à Ninive, chez un de ses parents nommé Raguel, demeurant en Médie, pour recueillir une somme qu’il lui avait prêtée. Tobie partit donc de la maison paternelle, accompagné d’un Mentor qui n’était autre que l’archange Raphaël. Sur les bords du Tigre, Tobie pêcha un gros poisson dont il recueillit le cœur et le foie. Le cœur brûlé sur de la braise d’encens allait lui servir à fabriquer une poudre qui lui permit de déjouer les maléfices du démon Asmodée, qui avait étranglé successivement les sept fiancés de Sara que son parent Raguel lui donna en mariage. Avec le fiel du poisson, Tobie, de retour à Ninive, guérit son père devenu aveugle par accident, avant son départ en voyage. C’est à ce moment-là que l’Archange se fit connaître et s’envola, à l’étonnement du père et du fils14. La scène représentée ici est vraisemblablement celle au cours de laquelle le père de Tobie recouvra la vue. L’Archange ailé, chaussé de sandales à lanières, vêtu d’une tunique rose et d’une cape brun clair, tient de la main gauche un poisson symbolisant ici le fiel. De la main droite, il touche les yeux d’un personnage barbu, vêtu d’une tunique brune et d’une cape rouge, le genou droit à terre et appuyé de ses deux mains sur un bâton. Au-dessus de la scène, apparaît une tête d’ange encadrée de nuées, allusion, peut-être, au départ de l’archange Raphaël dans les cieux.
Le panneau central du retable est consacré à l’Annonciation. D’une manière assez curieuse, les deux personnages, la Vierge et l’archange Gabriel, sont représentés sur deux panneaux différents entre lesquels se trouve placé le baldaquin du tabernacle. L’ange est représenté debout, vêtu d’une tunique double, blanche et verte, tenant de la main droite un lis à trois fleurs. La Vierge, qui lui fait face, est appuyée sur un prie-Dieu sur lequel repose un livre. Elle est recouverte d’une sorte de baldaquin rouge. La colombe du Saint-Esprit domine la scène.
L’ensemble du retable est couronné par une corniche faisant largement saillie, peinte en doré et en imitation de marbre et surmontée de pots à feu. Le sculpteur a logé dans les frontons diverses figures. Au centre, Dieu le Père apparaissant au milieu des nuées, encadré d’une sorte de voile violet et tenant dans la main gauche une boule peinte en bleu, symbole du monde ; à gauche, les initiales l H S, dans un cartouche surmonté d’une tête d’angelot ; à droite, de la même manière, les initiales entrelacées .
Ainsi que nous l’avons déjà souligné, il existe une différence de style très nette entre l’autel et le retable. Le découpage de la scène de l’Annonciation, en deux panneaux séparés par le pavillon surmontant le tabernacle, est d’autre part trop maladroit pour qu’un même artiste ait pu concevoir un tel ensemble. Il est donc probable, dans ces conditions, que l’autel et le retable ont été réalisés à des époques différentes, bien que tous deux nous paraissent dater du XVIIIe siècle.
Il reste un dernier élément de la décoration du chœur sur lequel nous voudrions encore dire quelques mots. Il s’agit des vitraux modernes ornant la fenêtre flamboyante. Celui de gauche représente saint Michel terrassant le dragon, avec en dessous, la légende : “Reposta est mihi corona gloriae quam reddet mihi dominus”. Plus bas, on peut lire, dans un écu écartelé, la date 1886 et les noms des prêtres résidant alors à Bazas : M. Suberville, chanoine-archiprêtre et D. Charron et J. Gaudin, vicaires. Au-dessous, on trouve enfin la légende : “Sacerdotes tui induantur justiciam”.
Le vitrail de droite, en assez mauvais état, représente l’archange Gabriel, une fleur de lys à la main, surmontant des armoiries que nous ne sommes pas parvenus à identifier.
Le mobilier de la chapelle Saint-Loup, sans être aussi important que celui du chœur, n’en est pas moins intéressant. On y trouve, en effet, une belle grille, un autel en bois et un tableau. La grille, ainsi que nous l’avons souligné, est d’un style très différent de celle du chœur. D’une élégance plus maniérée et de formes plus courantes, elle n’en a pas moins nécessité de la part de l’artisan qui l’a dessinée et réalisée, un indiscutable talent (fig. 17). L’autel en bois, surmonté d’un tabernacle en bois sculpté, fort simple, cache la partie inférieure d’un tableau placé en arrière. Celui-ci, d’assez grandes dimensions (1,55 m x 1,34 m), représente un évêque mitré, revêtu d’habits liturgiques rouges. D’une main, il tient une crosse, de l’autre, il fait un geste de bénédiction vers un personnage agenouillé qui lui fait face. Celui-ci, vêtu de pantalons, d’une sorte de blouse brune, la tête ceinte d’un bandeau, s’appuie sur un bâton. Le tableau est en assez mauvais état et de facture médiocre. Il est signé et daté dans le coin gauche : G. Bach fecit 1716. Nous n’avons pu identifier ce peintre, pas plus d’ailleurs que l’évêque bénissant. On peut supposer cependant que ce tableau a été commandé afin de décorer la chapelle où il se trouve encore. On pourrait donc voir dans le personnage bénissant saint Loup en évêque, ce qui n’aurait rien d’impossible puisque, selon M. Louis Réau, ce saint est représenté bénissant15. Dans ces conditions, on pourrait dater la construction de la chapelle des premières années du XVIIIe siècle, ce qui n’aurait rien de contradictoire avec le style de l’ensemble. Mais, dans quelles conditions cet oratoire fut-il édifié ? S’agit-il d’une construction assumée entièrement par un particulier ou faut-il y voir au contraire une œuvre de la fabrique ? Dans les deux cas, on peut d’ailleurs se demander quelles circonstances particulières ont pu amener la dédicace de la chapelle à saint Loup. Celui-ci, évêque de Sens au VIIe siècle, passait en effet pour préserver les enfants de la peur et aussi pour guérir les accès de fièvre et les convulsions.
On ne saurait terminer cette évocation du mobilier de Saint-Michel sans parler quelque peu de celui de la sacristie. Celle-ci possède encore, en effet, un grand placard à deux niveaux, datant du XVIIIe siècle et une armoire rustique, probablement de la même époque, qui ont reçu tous deux cet affreux badigeon grisâtre que nous avons déjà noté sur les statues de l’oratoire de la nef. Il existe d’autre part, aménagé dans le mur est, un évier, et dans celui du sud, un petit coffre qui a conservé ses ferrures et sa fermeture d’origine. Tous les objets liturgiques ont malheureusement disparu. Ceux qui étaient en argent furent en effet envoyés à la fonte en 1792. Il ne s’agissait d’ailleurs que d’un ciboire, d’une patène et d’un soleil faisant cinq marcs et trois onces d’argent16. Les deux cloches qui ornaient alors les arcades du clocher furent, elles aussi, enlevées et fondues. Celle que l’on aperçoit aujourd’hui a été établie seulement en 1820. En voici l’inscription partielle, telle que nous avons pu la déchiffrer :
FAITE L’AN 1820 POUR L’EGLISE SAINT-MICHEL DE BAZAS A ETE PARRAIN Mr MARC ARNOZAN ET MARRAINE Mme. . . . . . . . . SON EPOUSE.
Il existe enfin, dans le cimetière, une croix en pierre qui date, selon toute vraisemblance, du XVIIIe siècle. Elle est supportée par une colonne reposant elle-même sur un piédestal monumental. Les faces de la croix étaient sculptées et devaient être ornées du Christ en croix sur un côté et de la Vierge et de saint Jean sur l’autre. Les intempéries ont eu raison de cette croix qui est actuellement très mutilée. Au pied de la falaise qui supporte l’église et son cimetière sourd une abondante source aujourd’hui captée et qui fut certainement à l’origine de ce sanctuaire, un des plus anciens du Bazadais.
Notes
- Au XVIIIe siècle, cette paroisse, qui dépendait de l’archiprêtré de Saint-Pierre-de-Cuilleron, était une annexe de Saint-Côme. Cf. Dom R. Biron, Précis d’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, p. 188. Elle se trouve dans la commune de Bazas.
- Dom R. Biron ne signale cependant aucun pèlerinage à Saint-Michel-de-Ia-Prade.
- Aucune des diverses séries que nous avons consultées aux Archives départementales de la Gironde ne nous a apporté le moindre renseignement sur cet édifice, à l’exception de la série Q (biens nationaux). Il n’y a guère que dans les archives notariales que l’on peut espérer trouver des renseignements sur les aménagements apportés à cet édifice.
- Sur chacun des deux murs latéraux de la nef, on note, d’autre part, la présence de deux rangées d’orifices rectangulaires situées à peu près au tiers et aux deux tiers de la hauteur. Nous en avions déjà relevé d’à peu près semblables à l’abside d’Insos.
- Cf. J. Gardelles, “Les vestiges de l’architecture préromane en Gironde”, Revue historique de Bordeaux, 1959, p. 253-266.
- Le chœur est séparé de la nef par deux piliers rapportés, supportant un arc en anse de panier, lui aussi purement décoratif.
- Il existe d’autre part une différence sensible entre le niveau du toit de la nef et celui du chœur.
- Il y avait certainement un objet fixé à la pointe de la croix, mais nous ne sommes pas parvenus à l’identifier. Cette croix doit dater du XVIe s.
- On accède à la sacristie par deux petites portes à linteau droit, ouvrant sur le chœur et sur la chapelle.
- Il existe, à l’est de la nef, dans sa partie gauche, deux carreaux sur lesquels on a gravé une inscription funéraire, semble-t-il, que nous n’avons pu entièrement déchiffrer.
- Cette statue a été reproduite dans l’ouvrage de J. A. Brutails, “Album d’objets d’art, existant dans les églises de la Gironde”, 1907, pl. 13, fig. 2. Ce même album rapporte à l’église St-Michel une statue de St-Christophe (pl. 15, fig. 2) actuellement conservée dans la cathédrale.
- Cf. Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien, t. II, p. 48.
- L. Réau, op. cit., t. II, p. 53, 54.
- L. Réau, op. cit., t. II, p. 318.
- L. Réau, op. cit., t. III, p. 826.
- Arch. dép. de la Gironde, Q 978.