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Monuments disparus du bazadais
La vallée du Beuve ; la vallée du Brion
(6e partie)

Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 167, 2009, 35-52.

LA VALLÉE DU BEUVE (suite)

Berthes

Site et monuments conservés :

Église et cimetière Saint-Raphaël de Berthès.

Monument disparu :

Croix : À l’embranchement de la route allant du CD 10 à l’église de Berthès et du chemin conduisant à l’église, à 100 m de celle-ci se trouve une croix datant de 1877. Aurait-elle remplacé la croix de carrefour du XVIe siècle signalée par L. Drouyn qui ne précise pas son emplacement ?

Bibliographie

Drouyn (L.), Notes, t. 49, p. 75 (8 juin 1868).

Cazats

Site et monument conservé :

1. Église et cimetière Saint Martin de Cazats.

Sites non identifiés :

  1. Prieuré de Niac ;
  2. Croix : Hameau de La Mongie : E. Piganeau y signale une vieille croix (Soc. arch. de Bordeaux, t. XXII, p. 68).

Prieuré de Niac

Repérage

Situation

a. Carte 1.25000e, 1638 Ouest, Langon. Lieu-dit : La Mongie, Le Prieu, Charité, Niac (Rnes) ; Zone : III : Ax : 398, 300 ; Ay : 3244, 500 ; Bx : 399, 250 ; By : 3245, 250.
b. Cartes anciennes : Carte de Belleyme, n° 34 : La Mongie ; Atlas départemental, 1888, n° 19 : La Mongie ; moulin de Prieu ; moulin de Niac

Cadastre : 1831 : B I, B 2.

Extrait de la feuille n° 19 de l’Atlas départemental.

Repérage sur le terrain

Conditions d’accès : de l’église de Cazats, prendre le CD 123 en direction du sud, puis à la cote 76 (250 m), tourner à gauche, ensuite, à la cote 88 encore à gauche. À 1,5 km, après avoir traversé le ruisseau de Carpouleyre, remonter le versant (le lieu-dit le Prieu se trouve sur la gauche, celui de Charité sur la droite). Arrivé au sommet du coteau (croisement), tourner à droite pour gagner le hameau de La Mongie (300 m).

Situation administrative

Propriétés privées.

Description géographique du site

a. Altitude : 105 m (La Mongie).
b. Relief : sommet d’un éperon.
c. Hydrographie : entre le ruisseau de Carpouleyre, au sud et celui de la Grézère, au nord.
d. Géologie : limons et argiles sableuses sur calcaires et calcaires gréseux du miocène (Carte géol., 1.50000e, XVI-38, Langon).

Identité des vestiges

a. Période : Moyen Âge
b. Nature / État : prieuré / substructions non identifiées.

Description

Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites

Arch. dép. Gironde, H 1266.

Sources imprimées

Grand cartulaire de La Sauve-Majeure, éd. Ch. et Arlette Higounet, 1996, t. I, n° 673, 675, 676, 677, 712, 766, 1158.

Bibliographie
  1. Dulaura (Père Étienne), Histoire de l’abbaye de La Sauve Majeure de l’Entre-deux-Mers, Bibl. de Bordeaux, Ms 1087, p. 611.
  2. Biron (Dom R.), L’ancien diocèse de Bazas (Arch. dép. Gironde, Mi), chap. IX, Les prieurés.
  3. Traissac (E.), Le peuplement rural en Bazadais, D.E.S., Faculté des Lettres de Bordeaux, 1954, p. 88.
  4. Guerinon (C.), Les prieurés de La Sauve-Majeure dans la partie nord de l’ancien diocèse de Bazas, TER, Université de Bordeaux III, 1970-1971, p. 83-89.
  5. Marquette (J. B.), Le rôle des prieurés et des sauvetés de La Sauve dans le peuplement du Bazadais méridional, du Marsan et du Gabardan, dans L’Entre-deux Mers et son identité. L’abbaye de La Sauve-Majeure de sa fondation à nos jours, 1995, t. I, p. 202-203.
Histoire

En 1155, Raimond Furt de Lados, son frère et sa famille firent don au monastère de La Sauve, afin qu’il y soit édifié un oratoire, d’un lieu appelé Niac ou encore Font Martin, ainsi que des terres cultivables, une partie d’un bois, le droit de padouen par terre et par eau sur toutes leurs terres, celui de cueillette du bois sec et de pâture des porcs, une terre destinée à être plantée en vigne, enfin, la moitié de la dîme de ces biens (Cartulaire, n° 673, 1158). Par la suite, une fois que la domus eut été fondée elle reçut dans la seconde moitié du XIIe siècle divers dons : d’Amanieu d’Albret un pré proche du prieuré, une aqua et un ductus aque pour construire un moulin (n° 675) ; d’Arnaud de Mamas un autre pré contigu au précédent (n° 676) ; d’Arnaud Bernard de Lados une terre contiguë au prieuré (n° 677) ; de Raimond Furt, son frère, une autre terre (n° 677).

Arnaud, Bernard et Guillaume de Luganac avaient déjà donné l’année de la fondation un pré contigu à celui du prieuré, un bois et une terre voisins, une autre terre près de l’église de Brouqueyran au lieu-dit Pradal (n° 712) ; Vital de Boquiran avait cédé une terre à Sanza Torta (n° 712) et Arnaud de Pinzac et sa mère un pré contigu à celui de Luganac (n° 712).

Le prieuré est mentionné dans une bulle de Célestin III en 1197. En 1478 il dépendait encore directement de l’abbaye mais, peu de temps après, il fut, semble-t-il, rattaché à celui de Notre-Dame du Bourg, à Langon (Dom Biron ; H 1266).

Description

S’appuyant sur l’identité des donateurs : les Lados, les Brouqueyran, C. Guérinon a recherché le prieuré de Niac dans la vallée du Beuve et son attention a été attirée par la présence dans la commune de Cazats d’un ensemble de lieux dits dont le voisinage ne pouvait être fortuit.

Il s’agit de ceux de La Mongie, situé sur un éperon délimité par les ruisseaux de La Grezère et de Carpouleyre ; Prieu et Niac, deux moulins situés en contrebas sur le ruisseau de Carpouleyre. Entre ces deux moulins, sur le versant qui les sépare de La Mongie, se trouve le bois dit de Charité. Il n’existe localement aucune tradition permettant de retrouver l’emplacement du prieuré et de sa chapelle ; mais il ne fait aucun doute à notre avis que c’est, soit sur le site du hameau de La Mongie, soit dans le vallon du ruisseau de Carpouleyre. C’est vers la première hypothèse que nous inclinerions. Quant aux moulins dits du Prieur et de Niac ils sont les descendants de celui que dut faire construire le prieur au XIIe siècle à la suite de la concession faite par Amanieu d’Albret. On notera qu’il existait à mi-chemin de La Mongie et du moulin de Niac un vivier aujourd’hui asséché (Lieu-dit : Au Pesquey) ainsi qu’une fontaine (cad. ancien B 2, n° 572 ; cad. moderne : B 2, n° 529), à l’ouest du hameau.

Brouqueyran

Site et monument conservés :

1. Église et cimetière Saint Pierre de Brouqueyran. Cf. J. B. Marquette, Brouqueyran. Approche archéologique, Les Cahiers du Bazadais, n° 60, 1er trim. 2008, p. 45-69.

Auros

Sites et monuments conservés :

1. Église et cimetière de Saint- Germain d’Auros : cimetière déplacé ;
2. Église et cimetière de Notre-Dame d’Auros : cimetière déplacé ;
3. Abbaye du Rivet. Cf. J. B. Marquette, Notice, dans Léo Drouyn et le Bazadais méridional, p. 120-121.

Sites et monuments disparus :

Dépendances du Rivet. Elles seront étudiées ultérieurement.

Brannens

Site et monument conservé :

1. Église et cimetière de Saint-Sulpice de Brannens Cf. J. B. Marquette, Notices, dans Léo Drouyn et le Bazadais méridional, p. 122-123.
2. Croix : Au sud du village, au carrefour des trois routes. Croix en pierre sur fût monolithe, socle et emmarchement. Au XIXe siècle cette croix se trouvait au centre du carrefour.

Bieujac

Site et monument conservés :

1. Église Notre-Dame de Bieujac. Cf. J. B. Marquette, Notices, dans Léo Drouyn et le Bazadais méridional, p. 124-125.

Castets-en-Dorthe

Site et monument conservés :

1. Église et cimetière Saint Romain de Mazerac.

Site et monument disparus :

1. Ancienne église et ancien cimetière Saint Louis de Castets-en-Dorthe.

Repérage

Situation

a. Carte 1.25000e, 1638-est, La Réole.
b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 105 ; Carte de Belleyme, n° 34 ; Atlas départemental, 1888, n° 19.
c. Grande Rue, route de Langon à Meilhan.

Cadastre : 1960 : AC n° 25-26 et sans numéro ; 1850 : B2, n° 304-308

Extrait du plan cadastral de 1850.
Extrait du plan cadastral de 1960.

Repérage sur le terrain

a. Nature des parcelles : place et bâtiment (église)
b. Conditions d’accès : de la Grande rue prendre le passage qui permet d’accéder à la place de l’église ; contourner le chevet pour accéder au terrain qui se trouve à l’est de l’édifice.

Situation administrative

Propriété publique

Description géographique du site

a. Altitude : 32 m
b. Relief : terrasse
c. Hydrographie : à 150 m environ des rives de la Garonne.
d. Géologie : sables, graviers et galets de la moyenne terrasse sur calcaires à astéries (carte géol. 1.50000e, XVI-38, Langon).

Identité des vestiges

a. Période : moderne, peut-être médiévale.
b. Nature/État : église : détruite complètement.

Description 

Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites

Il existe des reg. de bapt. mar. sép. de Saint-Loubert et Saint Louis de Castets : Arch. dép. Gironde, E suppl. 1994-1998 : 1683-1789.

Bibliographie
  1. Biron (Dom R.), Précis, p. 123, 127, 129.
  2. Laroza (O.), Guide.., p. 19.
Plans et documents figurés

Arch. dép. O. Églises : plan indiquant les dépendances de l’église et de ses abords, 16-9-1890. Éch. 0,005.

Histoire

Castets ne figure ni dans la taxe de procuration de 1369-1370, ni dans la pancarte du XVsiècle, même pas comme annexe de Saint-Loubert-de-Colhac. Mais l’existence d’une chapelle castrale destinée ultérieurement aux habitants du bourg ne fait aucun doute et cela probablement dès le XIIIe siècle. On ignore quel était son vocable et où elle était implantée ; elle fut en effet détruite par Jean IV de Fabas vers 1580.

Une nouvelle église placée sous le patronage de saint Louis fut édifiée, au XVIIe siècle probablement. Saint-Louis de Castets est associé à Saint-Loubert à travers le registre de bapt. mar. sép. de 1683 à 1789. D’après Dom Biron le desservant de Castets était nommé par le sacriste de la cathédrale et, à la fin du XVIIIe siècle, Castets était un vicariat principal dont Saint-Loubert était devenu annexe. Nous connaissons un curé de Castets décédé en 1719 (E suppl. 1994).

L’église actuelle a été édifiée en 1864-1865 par l’architecte Mondet et consacrée le 10 octobre 1865 (Mgr. O. Laroza). Elle est complètement désorientée. Son prix s’éleva à 76.925 Francs, mais le règlement donna lieu à un long procès entre la municipalité et l’entrepreneur.

La partie méridionale du chevet de l’église actuelle élevé sur l’emplacement de l’ancienne église.
Description

On peut donc présumer que l’église détruite par Fabas devait se trouver soit sur l’emplacement de la grande cour du château, soit dans la partie occidentale du bourg actuel, peut-être là où se trouve aujourd’hui un îlot entouré par trois rues dans l’axe de la rue principale qui se dédouble à cet endroit. Lorsque la paix revenue les habitants entreprirent de réédifier le village qui avait beaucoup souffert, tenant probablement compte des modifications apportées à la topographie par l’extension des défenses du château, ils édifièrent la nouvelle église, plus à l’est.

Cette église, édifiée au XVIIe siècle se trouvait, en partie sous l’église actuelle, en partie sous la place qui se trouve à l’est de l’édifice actuel : la façade ouest se trouvait à hauteur des dernières travées de la nef de l’église actuelle; le chevet sous la petite place, à l’est de l’église. C’était un édifice orienté – à la différence de la nouvelle église tournée vers le nord – long de 25 m extérieurement pour une largeur de 10 m. Il comprenait une nef unique terminée par un chevet plat simplement arrondi aux angles, probablement un porche au sud – on y accédait depuis la grande rue – une sacristie et une chapelle au nord avec peut-être une chapelle plus petite au nord-ouest pour les fonts baptismaux (Arch. dép. O).

Nous ignorons la destination des parcelles entourant l’église au nord et à l’ouest : probablement étaient-elles occupées par un cimetière désaffecté en 1851, à la date du plan cadastral.

Saint-Loubert-de-Colhac

Sites et monuments conservés :

1. Église et cimetière Saint-Loubert de Colhac Cf. J. B. Marquette, Notice, dans Léo Drouyn et le Bazadais méridional, p. 130-31.
2. Croix : Il y avait une croix à l’embranchement de la route de Couloumey et de celle allant vers la mairie, au sud-ouest de l’église. Il en reste le socle à base rectangulaire puis taillé à trois faces avec deux lettres B gravées. Il s’agit, semble-t-il, d’un matériel de récupération.

Saint-Pardon-de-Conques

Sites et monuments conservés :

1. Église et cimetière de Saint Pardon-de-Conques  ;
2. Croix : À l’embranchement du chemin de l’église sur celui allant de la mairie à Peyroulet : croix en pierre sur colonne carrée, socle à entablement en saillie et emmarchement (XVIIIe siècle).

LE BASSIN DU BRION

Aubiac

Site et monument n’ayant pas connu de modification notable depuis 1790 :

1. Église et cimetière Saint Léger d’Aubiac.

Sites abandonnés :

1. Église et cimetière Saint Pierre de Cuilleron.
2. Abri sous roche.

Église et cimetière de Saint-Pierre-de-Cuilleron

Repérage

Situation

a. Carte 1.25000e, 1638 Ouest, Langon. Lieu-dit : Saint-Pierre-de-Cuilleron ; église ruinée. Zone : III ; Ax : 393, 950 ; Ay : 3245, 850.
b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 105 : St Pierre de Cuileron (église) ; Carte de Belleyme, n° 34 : St Pierre de Culleron (église) ; Carte d’État-Major, n° 192 : St Pierre de Culleron ; Atlas départemental, 1888, n° 19 : Chapelle de St-Pey de Quilleron.

Cadastre :1932 : Saint-Pierre-de-Cuilleron, A 1, n° 91-93 ; 1830 : Saint-Pey de Quilleron, A 1, n° 55-62

Carte de Belleyme n° 34, montrant Saint-Pierre de Cuilleron et La Rame dans Mazères.

Repérage sur le terrain

a. Nature des parcelles : taillis.
b. Conditions d’accès : de l’église d’Aubiac prendre le chemin vicinal qui se dirige vers le nord. À 900 m environ, arrivé à un croisement, tourner à gauche, puis, 600 m plus loin, prendre sur la gauche un chemin qui conduit en 300 m aux ruines de l’église.

Situation administrative

Propriété privée.

Description géographique du site

a. Altitude : 77 m.
b. Relief : rebord de plateau.
c. Hydrographie : à 150 m de la rive droite du ruisseau de Marquet, dit aussi de La Garde.
d. Géologie : calcaires et calcaires gréseux du miocène recouverts de colluvions de limons et argiles sableuses (carte géol., 1.50000e, XVI-38, Langon).

Identité des vestiges

a. Période : Moyen Âge, époque moderne.
b. Nature / État : cimetière et église, presbytère / cimetière abandonné ; église en ruines, presbytère démoli ; abri sous roche.

Description

Cimetière et église
Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites

Arch. dép. Gironde, O, églises (1857).

Sources imprimées

Pouillés.., p. 444, 453.

Bibliographie
  1. Guillon (E.), Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde, Bordeaux, 1866-1869, t. I, p. 383.
  2. Féret (E.), Statistique générale… du département de la Gironde, Bordeaux, Féret et fils, 1874, p. 17.
  3. Féret (E.), Essai sur l’arrondissement de Bazas, ses monuments et ses notabilités, Bordeaux, Féret, 1893, p. 50.
  4. Piganeau (E.), Essai de répertoire archéologique du département de la Gironde, Soc. Arch. de Bordeaux, t. XXII (1897), p. 67.
  5. Rebsomen (A.), La Garonne et ses affluents de la rive gauche de La Réole à Bordeaux, Bordeaux, Féret, 1913, p. 146.
  6. Biron (Dom R.), Précis d’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, Bordeaux, 1925, p. 122, 127.
  7. Cadis (L.), Le Bazadais (carte).
  8. Laroza (O.), Guide touristique, historique et archéologique de la Gironde, 1975, p. 190.
Histoire

1369-1370 : capellanus de Ambiano et de Colhoron, archiprêtré de Cuilleron.

XVIIIe siècle, St-Pierre-de-Cuilleron, archiprêtré.

Saint-Pierre-de-Cuilleron était chef-lieu d’un archiprêtré, attesté en 1369-70 et associé à celui de Gajac au XVe siècle, qui regroupait, à la fin du XVIIIe siècle, 39 paroisses et annexes. Tel qu’il apparaît sur la carte de Belleyme le territoire paroissial était minuscule.

Cependant, Saint-Pierre fut vraisemblablement la paroisse matrice de la vallée du Brion, d’où se détachèrent successivement Le Nizan (saint Martin), Roaillan (saint Saturnin) puis, Aubiac (saint Léger), enfin Notre-Dame de Mazères.

Saint-Pierre appartiendrait ainsi à cette catégorie de très anciennes paroisses réduites à rien par suite de leur démembrement. Si cette hypothèse est la bonne l’intérêt archéologique du site s’en trouverait considérablement accru.

Si l’on en croit E. Guillon ce n’est qu’en 1851 que l’église fut vendue à un particulier – indication reprise par O. Laroza qui place l’édifice dans la commune du Nizan. En réalité, c’est par décret du 3 juillet 1857 que le trésorier de la fabrique du Nizan dont dépendait alors la commune d’Aubiac sur le plan religieux fut autorisé à vendre aux enchères les matériaux provenant de l’ancienne église de Saint-Pierre-de-Cuilleron ainsi que son emplacement de 1,08 are de superficie ; ce même décret autorisait la commune d’Aubiac à vendre l’ancien cimetière de 21,25 ares. L’ensemble fut adjugé, le 31 octobre 1857, à P. Deloubes d’Aubiac pour 641,25 F. Avec cette somme la fabrique acheta deux autels, huit chandeliers, trois statues et un bénitier en marbre pour l’église d’Aubiac qui venait d’être érigée en succursale. On répara aussi le carrelage (Arch. dép. O, églises).

Contrairement à ce qui était prévu en 1857 l’église n’a pas été entièrement démolie. Mais, dès 1868, lorsque la vit E. Guillon, ce n’était déjà plus qu’une ruine couverte de lierre qui s’est dégradée au fil des années. Au cours de l’hiver 1984-85 un pan de mur s’est d’ailleurs effondré.

Nous ignorons dans quelles circonstances le bâtiment situé au nord-est de l’église a disparu. Il s’agissait vraisemblablement du presbytère dont l’importance ne saurait surprendre, Saint-Pierre étant siège d’un archiprêtré. Il fut probablement vendu comme bien national mais les raisons de sa démolition nous échappent.

Fig. 1. Plaque commémorative (1912). Cette plaque comporte quelques erreurs : manque Saint Pierre de Ganset Mazères (église disparue dans Lados). Notre-Dame de Pujau était une chapelle – disparue dans l’archiprêtré de Bernos.
Description
Cimetière

Ainsi qu’on peut s’en rendre compte en comparant le plan cadastral de 1830 à celui d’aujourd’hui le site de Saint-Pierre-de-Cuilleron a été bouleversé. En 1830, le cimetière avait une forme à peu près carrée (50 x 45 m environ), entourant sur trois côtés (nord, est et sud) l’église qui s’appuyait à la limite occidentale, juste au centre. De ce côté, la limite du cimetière correspondait au rebord du plateau. Un chemin venant d’Aubiac et se dirigeant vers Mazères en passant par la métairie de Belair, au nord de Saint-Pierre, contournait le cimetière à l’est et au nord. À droite de ce chemin, du côté opposé au cimetière, on distingue un groupe de bâtiments correspondant probablement au presbytère et à ses dépendances.

D’après le plan de 1830, l’église paraît constituée de deux corps de bâtiments en équerre. Aujourd’hui, le chemin conduisant à Bel-Air traverse l’ancien cimetière en diagonale ; la moitié sud-ouest correspond à la parcelle n° 92, la moitié nord-est étant incluse dans la parcelle n° 91, de même que l’ancien presbytère et ses dépendances. Les limites de cette parcelle sont d’ailleurs à peu de chose près celles de la parcelle n° 55 de l’ancien cadastre.

Extrait du plan cadastral de 1830.
Extrait du plan cadastral de 1932.
Église

Ce qui en reste aujourd’hui est assez difficile à identifier. Il s’agit, d’une part, d’un pan de mur orienté, ouest-est, long de 7 m environ, épais de 1 m, bâti en petit appareil et percé d’une baie plein cintre à l’extérieur (côté sud) et à linteau droit à l’intérieur. De ce côté (au nord) on distinguait encore vers 1985 des traces de peinture rouge – rectangles à double filet et rosaces ainsi qu’un corbeau. À l’extrémité orientale de ce mur est appuyé, en équerre vers le sud, un autre mur qui appartient à un bâtiment de plan barlong, dont il reste trois faces (ouest, sud, est) (fig. 2, 3 et 4). Les murs, en moellons plus gros que ceux du mur précédent et avec chaînages d’angle, atteignent environ 10 m de haut. Le mur méridional est percé d’une meurtrière. Du côté de l’est, on note, dans le bas un bel appareil qui devient médiocre à 3,5 m / 4 m. L’angle nord-est s’est effondré. A. Rebsomen voyait dans ce bâtiment une tour.

Fig. 2. Au second plan, à droite, bâtiment de plan barlong, en forme de tour avec meurtrière dans le mur sud. Vue de l’extérieur. à l’arrière-plan, mur orienté est, face sud.
Fig. 3. Bâtiment de plan barlong, en forme de tour : façade est, avec statue de saint Pierre et plaque commémorative de 1912.
Fig. 4. Bâtiment de plan barlong, en forme de tour, avec meurtrière dans le mur méridional.
Vue intérieure.

Compte tenu de son orientation nous pensons que le premier mur, roman sans aucun doute, correspond à l’extrémité occidentale du mur sud de la nef. Quant au bâtiment de plan carré il ne peut s’agir, en raison de sa hauteur, que d’un clocher appuyé à ce même mur selon une disposition identique à celle du Nizan. Ce ne sont bien sûr que des hypothèses que seules des fouilles permettraient de vérifier. Une console en bois avec décor de têtes d’anges provenant, selon Louis Cadis, de l’ancienne église de Saint-Pierre-de-Cuilleron conservée au Musée de Villandraut, est aujourd’hui en dépôt au musée de Nazas. Ce n’est pas impossible car il existe une console identique dans l’église d’Aubiac.

Abri sous roche
Répertoire des sources et bibliographie
Bibliographie
  1. Féret (E.), Essai.., p. 17.
  2. Cadis (L.), Le Bazadais (carte).
  3. Id., Le Bazadais et le pays de Sauternes (carte).
  4. Marquette (J. B.), Le peuplement du Bazadais méridional…, Revue historique de Bordeaux, t. IX, avril-septembre 1960, p. 108 et Actes du XIIIe Congrès d’études régionales, Bazas et le Bazadais, 1960, p. 18.
  5. Id., “Richesses archéologiques du Bazadais”, Les Cahiers du Bazadais, n° 11, déc. 1966, p. 2.
Historiographie et description

Le premier auteur qui ait signalé la “grotte” de Cuilleron est E. Féret qui la situe d’ailleurs – comme l’église de Cuilleron – dans la commune du Nizan. On y accède par un sentier qui descend le long de l’abrupt dominant la vallée du ruisseau de Marquet. Elle se trouve à 65 m environ au nord de l’ancien cimetière, une quinzaine de mètres après une source. Il s’agit d’un abri sous roche de forme à peu près circulaire (D. : 5,5/6 m) haut de 1,70 m en son centre, manifestement aménagé comme en témoigne la présence du côté de l’ouverture d’un “pilier”. Il est évidemment très difficile de se prononcer sur l’époque de cet aménagement déjà noté par E. Féret, mais nous ne pensons pas qu’il soit très ancien. Nous ignorons s’il existait une relation entre cet abri et l’église de Saint-Pierre, mais nous avons cru bon de rappeler son existence.

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Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9782356136572
ISBN html : 978-2-35613-657-2
ISBN pdf : 978-2-35613-658-9
Volume : 4
ISSN : 2827-1912
Posté le 15/11/2025
16 p.
Code CLIL : 3385
licence CC by SA
Licence ouverte Etalab

Comment citer

Marquette, Jean Bernard, “Monuments disparus du bazadais. La vallée du Beuve ; la vallée du Brion (6e partie)”, in : Boutoulle, F., Tanneur, A., Vincent Guionneau, S., coord., Jean Bernard Marquette : historien de la Haute Lande, vol. 2, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 4, 2025, 1585-1600 [URL] https://una-editions.fr/monuments-disparus-du-bazadais-sixieme-partie
doi.org/10.46608/basic4.9782356136572.48
Illustration de couverture • D’après Villandraut : ruine de la tour située à l’angle sud-est de l’ancienne collégiale (dessin, 1re moitié du XIXe siècle. Arch. dép. Gironde 162 T 4).
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