Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 178, 2012, 43-51.
Langon
Le début de cet article a été publié dans le numéro 172, 1er trimestre 2011.
L’Hôpital
Repérage
Situation
Atlas départemental, 1888, n° 19, l’Hôpital.
Adresse :
1985 : cours du 14 juillet, n° 20 ; rue de l’Hôpital, n° 1, 3.
1851 : chemin de Roaillan
Cadastre : 1985 : AH, n° 253 ; 1851 : A 2, n° 644-646 ; 1714 : n° 359.
Repérage sur le terrain
Nature des parcelles : immeubles et cour.
Description géographique du site
a. Altitude : 20 m.
b. Relief : terrasse.
c. Hydrographie : à 500 m environ de la rive gauche de la Garonne.
d. Géologie : sables argileux et graviers colluvionnés sur calcaires à astéries (Carte géol. 1.50000e, XVI-38, Langon).
Identité des vestiges
a. Période : Moyen Âge (?), époque moderne.
b. Nature et état : bâtiments, chapelle, cour. Ensemble démoli. Seule la chapelle a été conservée.
Description
Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites
Arch. dép., E suppl. 1941, 1963, 1966, 1968, 1981.
Bibliographie
- Lafargue (Me), Notes, t. IV, p. 145-154.
- Comptes rendus de la commission des monuments historiques de la Gironde 1862-63, p. 34.
- Féret (E.), Essai sur l’arrondissement de Bazas, 1893, p. 42.
- Lacave (Abbé), Histoire de Langon, 1903, p. 202-203.
- Biron (Dom R.), Précis de l’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, Bordeaux, Imprimerie J. Bière, 1925, p. 128-130.
- Biron (Dom R.), Guide archéologique illustré du touriste en Gironde, Bordeaux, Féret, 1928, p. 95.
Plans et documents figurés
Matis (H. et N.), 1re Carte d’arpentage de la paroisse de Langon, 1716.
Lafargue (Me), Ancienne et nouvelle ville de Langon.
Histoire
L’hôpital Saint-Jacques de Langon n’est pas attesté avant 1575, à notre connaissance du moins. Mais par sa situation qui semble ancienne à la sortie de la ville, en bordure de la route d’Espagne ainsi que par sa dédicace, on peut lui assigner une origine médiévale. Me Lafargue estimait que l’hôpital devait se trouver à l’origine à Saint-Michel, là où s’établirent plus tard les capucins, mais ce n’est qu’une hypothèse, peu plausible à notre avis.
Vers la fin du XVIe siècle, la chapelle de l’hôpital fut sinon rebâtie, du moins restaurée grâce à la générosité d’un Langonnais, Jean Chaillou (Me Lafargue, Notes, t. IV, p. 152, 157). En 1628, l’hôpital – mais s’agit-il aussi de la chapelle ? – est dit en “très pauvre estat” (E suppl. 1941). Quelque temps plus tard (1649), une nouvelle chapelle dédiée à saint Joseph ayant été construite, sans doute à l’initiative des dames de la Miséricorde ou de Saint-Joseph (p. 145-151), l’administrateur de l’hôpital, André de Cabannes, demanda aux héritiers Chaillou l’autorisation de transformer l’ancienne chapelle en infirmerie (p. 151). Il leur offrait en échange de pouvoir “prendre trois sépultures qui joignent l’agenouilloir de pierre qui est en ladite chapelle Saint-Joseph bastie de nouveau ainsy qu’elles sont marquées de carreaux qu’est pour chacun la leur pour eux et leurs successeurs” (p. 157-158). Selon Me Lafargue ce furent les cendres du fondateur déposées sous l’agenouilloir de l’église Saint-Jacques qui furent transférées dans la nouvelle chapelle. On peut le supposer, mais il n’est pas douteux que la famille Chaillou eut désormais droit de sépulture dans la chapelle Saint-Joseph (p. 152). En 1665, les Carmes s’engagèrent à dire trois messes fondées par Jean de Lafont de Bordeaux (E. suppl. 1921). Les sœurs de Nevers furent établies à l’hôpital, le 6 mai 1752, par l’intendant Tourny (Me Lafargue, Carnets, t. IV, p. 154).
Les registres de catholicité font état de naissances à l’hôpital (1669) (E suppl. 1963) ou de décès : un homme de Condat allant à Saint-Jacques (1700) (E suppl. 1966) ; un homme en revenant (1727) (E suppl. 1968).
Historiographie et description
Me Lafargue a relevé un état des lieux dressé par les syndics de 1692, donc peu de temps avant que les Matis n’établissent le plan de Langon. L’hôpital de Langon comprenait alors : “une chapelle dédiée à Saint-Joseph – donc celle élevée en 1649 ; deux appartements haut et bas pour loger les pauvres et les pèlerins passant ; deux petites échoppes pour loger l’hospitalier et quatre autres petites échoppes, le tout joint ensemble”. Il y avait aussi une pièce de vigne dont le produit allait à raison d’un tonneau à l’hôpital et de deux barriques à l’hospitalier (p. 151).
Sur le plan des Matis, l’Hôpital apparaît cependant réduit à trois bâtiments ; les deux premiers, orientés ouest-est, dans le prolongement l’un de l’autre, longent une parcelle sur laquelle on a ouvert plus tard la rue de l’Hôpital. Le deuxième, accosté d’une sorte de tour carrée, peut-être un clocher, n’est autre que la chapelle ; le dernier bâtiment en équerre est bordé par la route de Roaillan – l’actuel cours du 14 juillet. De nouveaux aménagements furent apportés en 1724 (p. 145) – mention reprise par E. Féret et Dom Biron – et probablement par la suite. Selon E. Féret, il restait en 1893 “quelques murs extérieurs” de la chapelle du XVIe siècle. Si l’on met à part les agrandissements des XIXe et XXe siècles, le plan de l’Hôpital, d’après le cadastre de 1851, ne diffère guère de celui des Matis. En 1851, on remarque le cimetière situé dans une sorte de cour intérieure qui flanque la chapelle au sud. Par contre, le bâtiment situé à l’ouest de la chapelle, avait l’allure qui était la sienne dans les années 80 du siècle dernier. Des agrandissements eurent lieu en 1860.
À la suite du transfert de l’hôpital et du réaménagement du site, seule l’ancienne chapelle Saint-Joseph a été conservée pour être transformée en lieu de réunion. On ne peut que s’en réjouir, car il ne reste plus à Langon qu’un seul monument public tant soit peu ancien, l’église Saint-Gervais.
Toulenne
Sites et monuments conservés :
Église Saint Saturnin.
Croix : Cette croix se trouve à l’embranchement du C.D. 8 de Langon vers Fargues et du C.D. 116 en direction de Boutoc. Elle figure sur le plan des Matis. Sans doute est-ce celle qui fut reconstruite en 1774, aux frais d’Anne Fiton, et bénie le 4 septembre de cette même année (Arch. E Suppl. 2068).
Site et monument disparu :
Chapelle Saint-Julien
Repérage
Situation
a. Carte 1.25000e, 1638-Est, Langon. Lieu-dit : Saint-Julien.
b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 105 : St Julien ; Carte de Belleyme, n° 34 : St Julien ; Carte d’État-Major, n° 192 : St Julien ; Atlas départemental, 1888, n° 19 : Saint-Julien.
Cadastre : 1978 : A 2, n° 476, 478, 479, Plaisance ; 1853 : A 2, n° 337, Plaisance ; 1714 : Saint-Julien : chapelle et terrain.
Repérage sur le terrain
a. Nature des parcelles : bâtiments.
b. Conditions d’accès : de l’église, prendre le chemin qui, en direction du sud, rejoint la RN 113. Tourner à gauche.
Situation administrative
Propriété privée
Description géographique du site
a. Altitude : 30 m.
b. Relief : versant de la terrasse moyenne.
c. Hydrographie : à 500 m de la Garonne sur sa rive gauche.
d. Géologie : sables, graviers et galets de la moyenne terrasse (Carte géol., 1.50000e, XVI-38, Langon).
Identité des vestiges
a. Période : Moyen Âge, époque moderne.
b. Nature/État : chapelle et cimetière /chapelle démolie.
Description
Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites
Arch. dép. Gironde : G 646 (1691) ; E suppl. 1956 (Langon CC 10) ; 2058, (Sauternes GG 10) ; 2959 (Toulenne GG I).
Sources imprimées
Arch. dép. Gironde, t. XXI, p. 379 (1355).
Marion (M.), Benzacar (J.), La vente des biens nationaux, t. III, p. 40.
Bibliographie
- O’Reilly (P. J.), Essai…, p. 433.
- Rebsomen (A.), La Garonne…, p. 175.
- Féret (E.), Essai…, p. 55.
- Biron (Dom R.), Guide…, p. 61, 64.
- Biron (Dom R.), Précis…, p. 61.
Histoire
Preceptor hospitalis de Tolena (1355)
C’est seulement au début du XVIe siècle qu’il est fait mention de la chapelle Saint-Julien : le “cimetière de Saint-Julien” serait cité comme confront en 1537 et, en 1642, un sieur Sausseing se voit interdire de passer par ce cimetière pour le service de sa maison (E suppl. 2059). En 1631, ont lieu une inhumation au cimetière (13 avril) et un baptême à la chapelle (19 avril) (E suppl. 2058), peut-être en raison d’épidémies. Le 11 juillet 1660 la cloche de la chapelle est bénie, peut-être à l’occasion d’une restauration consécutive aux troubles de la Fronde qui a profondément touché cette région (Id.) Le cimetière figure comme confront dans l’arpentement de la juridiction de Langon de 1676 (E suppl. 1956). La chapelle et le cimetière furent l’objet de visites en 1680 et 1691 ; nous disposons aussi d’une description des lieux à cette époque. La chapelle fut vendue le 14 thermidor an III pour 6 300 livres à Marillac de Bordeaux.
Historiographie et description
Cette chapelle est mentionnée sans commentaire par P. J. O’Reilly, qui précise seulement “qu’en creusant les fondements de la chapelle, en 1825 – mais il ne nous dit pas dans quelles circonstances – on trouva “au nord” une monnaie d’argent portant CAROLUS X D . G . FRANC . REX (cardinal de Bourbon)”, indication reprise plus tard par E. Féret. Selon A. Rebsomen on pouvait encore voir, en 1913, “sur la hauteur du coteau, tout près de la grand route dans la propriété de M. Jussan une porte cintrée à l’arète épannelée devant laquelle passait autrefois la route royale”.
Ces indications permettent de situer avec précision l’emplacement de la chapelle. En effet, sur le plan des Matis, elle se trouve au sud du grand chemin de Bordeaux, juste avant l’embranchement entre l’ancien chemin – vers La Tourte et Malle – et le nouveau en direction de Preignac. Ainsi qu’on peut encore le voir sur le plan cadastral de 1851, le chemin de Langon à Bordeaux passait alors au nord de la RD 1113 ; il a aujourd’hui complètement disparu, mais son tracé est encore matérialisé par la limite nord des parcelles donnant sur la RD 1113, limite cadastrale entre les lieux-dits Plaisance et Louloumet. La chapelle de Saint-Julien se trouvait sur la parcelle portant les numéros A n° 2, n° 476-479 (ancien A 2, n° 337).
D’après le plan des Matis, la chapelle se présentait, au début du XVIIIe siècle, comme un bâtiment fort simple de 12 m de long sur 6 m de large, correspondant probablement au cimetière. En effet en 1691, ce cimetière, alors en partie clos de murailles, est considéré comme assez vaste. La chapelle carrelée, lambrissée et alors bien tenue, était précédée d’un porche.





