Introduction
En 1985 J. Reinold (alors directeur de la SFDAS) identifia à Kadruka une quinzaine de cimetières avant d’entreprendre une fouille exhaustive ou partielle de certains d’entre eux jusqu’en 19991. Depuis 2014 une équipe codirigée par O. Langlois (CEPAM, UMR 7264), P. Sellier (ABBA, UMR 7206) et P. Chambon (ABBA, UMR 7206) poursuit l’étude du mobilier de Kadruka 1 avec pour objectif principal l’étude des pratiques funéraires. Le projet s’étend à l’étude du cimetière 23 et à celle de sites d’habitat. Appréhender certains aspects des pratiques funéraires est la première intention de cette étude paléobotanique, l’aspect économique sera envisagé à partir de l’analyse du tartre dentaire et des sédiments de l’habitat.
La concession de Kadruka
En 1985, C. Bonnet, directeur de la mission archéologique de Kerma, conscient à la fois de l’intérêt du site et de sa fragilité face à l’extension des cultures, prend contact avec le service des Antiquités et des Musées nationaux et avec Jacques Reinold, alors directeur de la Section Française des Antiquités du Soudan (SFDAS), à propos du site de Tambo (ancienne appellation du site de Kadruka)2.
Le site de Kadruka, haut-lieu du Néolithique du Soudan, est situé en Haute Nubie, une région de la vallée du Nil moyen située entre la 3e et 4e cataracte. La zone d’étude correspond à une concession administrative située à l’est du Nil, entre les concessions de Kerma au nord et de Kawa au sud. La concession de Kadruka est une zone archéologique longue de 80 km, la “Northern Dongola Reach”, proche de la ville de Dongola. De nombreuses concessions y sont étudiées, offrant ainsi des bases essentielles de comparaisons (fig. 1).
Dans cette région actuellement désertique, d’épaisses couches de limons recouvrent des cimetières ainsi que des vestiges d’anciens habitats. Les cimetières, installés sur des buttes, mieux préservés de l’érosion, constituent des structures d’études privilégiées. Leur analyse montre que le site de Kadruka, fut un pôle de peuplement majeur pour les populations entre le Ve et le IVe millénaire a.C. et représente “une réserve archéologique exceptionnelle”3.
Souvent remarquables par l’abondance, la diversité et la qualité des offrandes, les sépultures du cimetière Kadruka 1, se distinguent par le soin particulier accordé à leur aménagement. La mise en parallèle des échantillons et du contenu des tombes correspondantes montre que les offrandes déposées étaient riches et nombreuses.
Le mobilier comprend des massacres de bœufs, des céramiques et en particulier des vases caliciformes, des statuettes féminines en grès et des ornements personnels : bracelets et anneaux en ivoire, parures en coquillages de la mer Rouge, objets en amazonite, cornaline et natrolite de même qu’une perle d’enstatite, minéral rare. Parmi les formes répétées dans des matériaux locaux, des matériaux d’origine exogène très utilisés indiquent la présence de groupes hiérarchisés participant à de vastes réseaux d’échanges et des connexions avec des régions voisines4.
L’inhumation en nécropole avec une organisation concentrique et des dépôts de mobilier à richesse variable soulèvent l’hypothèse d’une hiérarchisation croissante dans la région de Kadruka. Nommée par Reinold la tombe du “chef” en raison de sa position sommitale dans la butte, la sépulture 131 est probablement la tombe fondatrice du cimetière. Les riches sépultures qui en occupent la partie médiane auraient par ailleurs surtout renfermé des sujets masculins, contrairement aux tombes périphériques, de moindre richesse, qui seraient plutôt féminines5.
En 1986, et durant trois années, J. Reinold initia la fouille de Kadruka 1, 142 tombes en ont été exhumées, 96 d’entre elles étant datées de la période Néolithique. Les datations au radiocarbone obtenues sur des mollusques bivalves situent l’occupation néolithique du site à la fin du Ve et au début du IVe millénaire a.C. (4330-4040, 4170-3990 cal. BC)6. Selon la chronologie récemment établie pour la Haute-Nubie, tous les tumuli néolithiques du secteur de Kadruka correspondraient au Néolithique moyen et Kadruka 1 aurait été utilisé à la toute fin de cette période7.
Quatre autres cimetières furent ensuite fouillés (Kadruka 18, 13, 21 et 22) révélant plus de 700 tombes si l’on ajoute celles mises à jour dans les sondages tests des autres cimetières. Les travaux de J. Reinold furent arrêtés en 1999.
Depuis 2014, dans le cadre du projet régional QSAP (Qatar Sudan Archaeological Project), une équipe codirigée par Olivier Langlois (CEPAM, UMR 7264), Pascal Sellier (CEPAM, UMR 7264) et Philippe Chambon (ABBA, UMR 7206), a poursuivi les travaux avec pour objectif principal la publication du cimetière Kadruka 1 et l’étude des pratiques funéraires. Le projet s’étend à l’étude du cimetière 23 et à celle de sites résidentiels pour une “appréciation plus globale des sociétés néolithiques”8. Ce projet est désormais soutenu par le MEAE (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères) et la mission MaFSaK (Mission archéologique franco-soudanaise MAE Kadruka).
Matériel et méthodes
Origine des sédiments
Le riche mobilier extrait des tombes de la butte funéraire Kadruka 1 fouillée par J. Reinold dans les années 1980-1990 est toujours à l’étude. Les différents prélèvements réalisés par Reinold dans la perspective d’analyses botaniques, ont été déposés au musée de Khartoum avec le matériel archéologique entre 1986 et 1999. C’est donc dans les réserves du musée que nous avons pu retrouver et classer les échantillons et prélever 208 d’entre eux : remplissages de tombes, de vases funéraires, des contenus stomacaux et coprolithes. Les prélèvements sont indiqués sur le croquis de chaque sépulture, mais aucune information n’est précisée quant à leurs modalités. La préservation du matériel, en dépit d’un stockage de plusieurs dizaines d’années, a permis de réaliser des analyses anthracologiques, palynologiques et phytolithiques.
Simultanément, le matériel osseux et dentaire de Kadruka 1 a été déposé au Museum d’Histoire naturelle et à l’Université de Genève.
Le tartre dentaire étudié a été prélevé sur des sujets inhumés dans les cimetières 2, 18 et 21 dont les crânes se trouvaient au Musée de Khartoum.
Dans le cimetière Kadruka 23, d’un diamètre de 40 m pour une hauteur de 1,50 m, 143 tombes ont été étudiées pour 147 sujets entre 2015 et 2019. Des prélèvements ont été faits dans les fosses ainsi que dans les vases caliciformes. Le sable grossier superficiel ayant été dégagé, le sédiment se présente sous la forme de limons denses et secs rendant prélèvements et extractions difficiles.
Méthodes d’analyse et d’observation
Extraire les grains de pollen et les phytolithes consiste d’abord à éliminer les différents éléments minéraux et organiques du sédiment par des méthodes physico-chimiques.
Cette séquence est suivie d’une concentration des phytolithes par agitation de chaque culot précédemment obtenu dans un liquide de densité d = 2,35 identique à celle des microfossiles à isoler. Les mélanges liqueur lourde et micro-restes sont centrifugés, les surnageants correspondent à la liqueur dense dans laquelle se sont rassemblés les phytolithes. Ils sont récupérés par filtration, les filtres rincés, l’eau de lavage des filtres est centrifugée et les culots séchés. Le matériel siliceux est monté entre lame et lamelle dans du baume du Canada dont l’indice de réfraction offre un contraste visuel prononcé lors de l’observation au microscope polarisant Nikon E-600 POL sous objectifs x400 et x600.
La densité des pollens étant équivalente à 2, c’est une liqueur lourde de même densité qui sera utilisée pour la concentration. Les grains de pollen sont montés dans de la gélatine glycérinée et observés à des grossissements de x400 et x600. Il n’a pas été fait d’extraction spécifique pour les grains d’amidon et les Microfossiles Non Polliniques (MNPs), observés dans les lames polliniques.
Des échantillons de tartre dentaire prélevés sur des individus des cimetières 18, 21 et 23 ont été décalcifiés par la méthode EDTA (acide éthylènediaminetétraacétique). Les résidus rincés et séchés ont été examinés au microscope et déterminés par des comparaisons directes, des référentiels et des publications9.
Pollen et phytolithes
La spécificité du grain de pollen – bien que la détermination à l’espèce ne soit pas toujours possible – et sa grande résistance assurent les fondements de la palynologie. La détermination des grains de pollen a été réalisée à partir de la collection de référence du Musée de l’Homme (Paris) et des atlas de M. Reille10 et de G. E. B. El Gazhali11. Elle a pour critères la forme, la taille, l’ornementation et les apertures des grains. Les grains de pollen de Poaceae sont de forme sphérique ou légèrement hélicoïdale, peu ornementés ils ne possèdent qu’un seul pore entouré d’un anneau. Les Poaceae sauvages et domestiques se distinguent par le diamètre des grains (supérieur ou égal à 40 µm pour les céréales domestiques) et de l’anneau encerclant le pore (diamètre externe de 12 µm). Les sédiments sont généralement pauvres en pollen, mais les préparations permettent d’observer des grains d’amidon et des Micro-fossiles Non Polliniques (MNPs) dont l’importance paléo-écologique est grande.
Les phytolithes observés ont été décrits à partir de l’ICPN 2.0 “International Code for Phytolith Nomenclature” (International committee for phytolith taxonomy [ICPT])12. Cela explique que tous les morphotypes (leurs formes et ornementations) soient désignés par un mot ou une expression de langue anglaise.
Les plus fréquemment rencontrés sont les cellules courtes ou “Grass Silica Short Cell Phytoliths” (GSSCPs) (fig. 2, a) et les phytolithes spécifiques des inflorescences de Poaceae.

Les phytolithes sont classés en différents morphotypes, et il est difficile d’identifier avec précision un élément isolé en raison des phénomènes de redondance (une même plante peut produire plusieurs morphotypes différents) et de multiplicité (un même morphotype apparaît dans de nombreux végétaux). Il n’y a donc pas de relation simple entre taxa et morphotypes. Cependant, une grande partie des morphotypes identifiés peut être reliée aux deux grands groupes de végétaux : les Monocotylédones et les Dicotylédones. Les Monocotylédones sont constituées des formes herbacées de Poaceae ainsi que des palmiers au port arborescent, mais ne possédant pas de tissu ligneux. Les Dicotylédones, à l’exception des Dicotylédones aquatiques, possèdent une assise génératrice, le cambium, qui permet à la tige de s’accroître en épaisseur au cours du temps. Parmi les sous-familles les plus communes de Poaceae, citons les Pooideae, plantes en C3 correspondant à des Poaceae sauvages ainsi qu’aux céréales des climats tempérés, les Panicoideae et les Chloridoideae toutes deux en C4. Les Panicoideae occupent les secteurs humides en zone tropicale et subtropicale, mais quelques espèces sont adaptées aux milieux arides. Les Chloridoideae sont localisées en zones arides13. La fréquence des GSSCPs est ainsi importante pour la reconstitution de l’environnement.
Les cellules longues et les tissus silicifiés des Monocotylédones
Tout comme les cellules courtes, les cellules longues assurent le maintien du végétal. Des épidermes silicifiés ont pu être observés dans les sédiments analysés, de même que des stomates, orifices permettant les échanges gazeux respiratoires et photosynthétiques avec l’atmosphère.
Des poils (acute bulbosus), de tailles et de formes variées, assurent à la surface des épidermes des rôles différents dont les principaux sont la protection et l’absorption de l’eau chez les végétaux des contrées arides.
Seules les cellules dendritiques “elongate dendritic”, les structures multicellulaires “silicified articulated epidermal cells” et les “papillate” ou surfaces internes de phytolithes coniques sont spécifiques des inflorescences de Poaceae.
Les “elongate dendritic” (fig. 2, b) résultent de la silicification des cellules rectangulaires des glumes et glumelles des inflorescences. De forme elliptique à oblongue, elles possèdent de longs prolongements dendritiques s’étendant latéralement vers l’extérieur.
Le second type est constitué de grands phytolithes, éléments minces et fragiles de tissus aux cellules articulées (fig. 2, c). Le contact entre les cellules est constitué de lobes adjacents ou “waves”, la hauteur, la largeur, l’homogénéité et l’hétérogénéité de ces lobes caractérisent chaque espèce14. Les caractéristiques des lobes évoluent de la base vers l’extrémité des glumes et glumelles et ceci pour toutes les enveloppes des graines de Poaceae. La distinction entre blé et orge parmi les Pooideae est parfois difficile d’où le nom de Triticeae employé.
Pour parvenir à une détermination fiable, des études morphométriques précises sont nécessaires ; elles ont été définies par T. B. Ball, J. S. Gardner, N. Anderson, R. Ehlers, et M.D. Standing15.
L’imagerie assistée par ordinateur et les analyses statistiques ont ainsi permis de développer une clé de classification qui aide à identifier les populations de phytolithes produites par les bractées des inflorescences de certaines espèces de blé et d’orge. Ces espèces sont notamment l’engrain (Triticum monoccocum L.) et l’amidonnier (T. dicoccum Schrank) domestiques, l’amidonnier sauvage (T. dicoccoides Körn) et le blé tendre (T. aestivum L.), l’orge cultivée (Hordeum vulgare L.) et son ancêtre sauvage (H. spontaneum C. Koch), ces espèces ont été sélectionnées pour leur importance dans l’histoire de l’agriculture.
Dans l’expression des résultats seront considérées comme appartenant à des formes sauvages les Poaceae dont les caractères ne correspondent pas aux critères obtenus par les études morphométriques citées précédemment.
Il en est de même pour les Panicoideae en particulier la sétaire (Setaria sp.) et le millet (Panicum sp.). Lu et al.16 ont déterminé sept caractères permettant de les différencier sur des échantillons actuels. Dans les échantillons archéologiques ces sept caractères ne peuvent être réunis sur des restes de petite taille. Pour différencier ces deux millets nous avons utilisé les schémas de comparaison des motifs ondulés des cellules longues des épidermes dans la lemma supérieure et la paléa de deux espèces de millet. Les parois cellulaires longues de l’épiderme sont Ω- ondulées chez Setaria et ɳ-ondulées chez Panicum (fig. 3).

Les genres Echinochloa, Panicum, Setaria, Sorgho représentent les millets ou “mil” qui sont cultivés mais aussi des taxa sauvages collectés17. Il existe de nombreuses Poaceae domestiquées dans des régions différentes du monde à des moments différents. La différenciation entre sauvage et domestique est impossible dans cette étude pour les Panicoideae.
Actuellement en Afrique, les millets les plus importants sont les grands millets, le sorgho (gros mil) et le Pennisetum (mil perlé ou petit mil) cultivés pour leurs propriétés alimentaires ou fourragères. La domestication du mil en Afrique aurait eu lieu au IIe millénaire a.C.18
Les phytolithes des Arecaceae et des Cyperaceae
Parmi le nombre important de morphotypes produits par les Arecaceae, le type “globular echinate”, de diamètre variable (entre 8 et 30 μm), est le plus représentatif.
Les Cyperaceae (Carex sp.), qui se développent principalement dans les zones humides, produisent des phytolithes de forme polyédrique, à surface ornementée et terminée en son centre par un cône pointu, rond ou plat. Leur taille varie entre 15 et 35 μm19. Les Cyperaceae produisent également des phytolithes allongés de 100 à 200 μm de longueur (“epidermal structures with papillate”)20.
Résultats
Les résultats des analyses montrent une faible fréquence des grains de pollen.
Dans les sédiments des sépultures, on observe de nombreux phytolithes de Poaceae identifiables au niveau des sous-familles selon la morphologie des cellules courtes et des genres lorsqu’il s’agit de phytolithes des enveloppes des caryopses, les “silicified articulated cells”.
Les rites funéraires
Les défunts étaient déposés sur des nattes de végétaux aux compositions variées, mais dans lesquelles on observe surtout des restes de Poaceae sauvages en C4, de palmiers et de Carex sp. (fig. 4) avec parfois des traces de céréales domestiques dans les sépultures 36, 94, 96, 99 et 120.
Le défunt de la très riche tombe 131 reposait sur un premier lit composé de Poacées sauvages (Panicoideae) et domestiques, l’orge et le blé dont la présence est attestée par la détermination des “rondel” et des phytolithes issus des enveloppes de caryopses. Des Panicoideae ont été identifiées parmi lesquelles les genres, Panicum, Setaria, Echinochloa. Cette natte était elle-même posée sur un lit d’Arecaceae, composé principalement de palmier Doum (Hyphaene sp. fig. 2, d).
Le défunt 1/36 reposait sur une natte composée uniquement de Panicoideae, le seul morphotype de cellule courte observé étant “bilobate”. Dans la tombe 1/111 aux palmiers sont ajoutées des Panicoideae.
La fréquence élevée des “elongate dendritic” par rapport à celle des “silicified articulated epidermal cells”, suggère que, au fil du temps, les cellules se soient désarticulées, augmentant ainsi la fréquence des elongate dendritic.
Un coussin garni de fragments de Panicoideae (Setaria, Echinochloa sp.) et de Cyperaceae (Carex sp.) soutenait la tête du sujet 118. Ce résultat est comparable à celui des oreillers du cimetière de Ghaba21. Les coussins pouvaient être différemment garnis : sur le site R12, des phytolithes de Triticeae (Triticum /Hordeum) et 92 % de “rondel” parmi les GSSCPs corroborent la présence unique de Pooideae. A Ghaba, Panicoideae et Chloridoideae sont les seules sous-familles de Poaceae22.
Un objet en bois dans la tombe 38, désigné par Reinold comme appuie-tête, a été étudié et il s’agit du genre Boscia23. L’unique espèce de Boscia présente dans les savanes arborées d’Afrique tropicale à très faible pluviométrie est Boscia senegalensis24, arbuste dont les multiples propriétés, en particulier anti-inflammatoires, justifient son usage en médecine humaine et vétérinaire (de nombreux articles sur ce sujet ont été publiés dans la revue Journal of Ethnopharmarcology).
L’observation des “silicified articulated cells” des glumelles des Panicoideae montre que celles-ci sont souvent de petite taille et présentent des bords différents de ceux des céréales asiatiques : bords concaves, dégradés et droits alors que ceux du blé et de l’orge sont parallèles (fig. 3). Ces formes suggèreraient des mouvements de coupe répétitifs dans la même direction, les végétaux ayant été fragmentés par un processus anthropique à l’aide d’un outil à bord tranchant25.
Des offrandes alimentaires ou/et rituelles
Les sédiments prélevés autour de la tête du sujet 131 ont mis en évidence des grains de pollen et de l’amidon de Triticeae ainsi que des phytolithes de Cucurbitaceae et des fragments d’épiderme de rhizome de souchet (Cyperus esculentus), l’ensemble évoquant un dépôt alimentaire. Des grains de pollen tricolporé de Boswellia ont été identifiés. L’arbre à encens, Boswellia papyrifera aux propriétés nombreuses appartient à la flore du centre et du sud du Soudan26.
Dans la sépulture 120, des caryopses d’orge desséchés et cassants ont été dégagés (fig. 5), ils étaient disposés dans un vase lui-même placé sur un lit de glumes et de caryopses également secs et agglomérés dans le limon et le sable.

Dans le cimetière Kadruka 23, la préservation des grains de pollen et des phytolithes est mauvaise, le dessèchement total du sédiment en est la cause. Les sédiments des fosses ont livré principalement des phytolithes de taxons ligneux. Cette différence taxonomique pourrait être en lien avec “une plus grande diversité des modes de dépôts et l’usage de contenants pour les sujets les plus jeunes” mis en évidence par les archéologues27. Les phytolithes identifiés pourraient ainsi correspondre à la présence de couffins tressés.
Dans le sédiment limoneux, les grains de pollen étaient peu fréquents. Dans le vase caliciforme S 96, il a été possible d’identifier du pollen d’Acacia, de Celtis integrifolia, de Typha, de Poaceae et de Compositae, d’Ephedra et de Vigna sp. Les épidermes de tubercules de souchet sont aussi présents ainsi que les spores de la fougère aquatique Dryopteris cornuta, qui flotte en eau claire.
Le vase caliciforme S 89 est une sépulture secondaire. Les sédiments se présentent en trois parties. La partie inférieure permet d’observer des pollens d’Acacia, de Rhamnaceae et de palmier Doum. Dans la partie supérieure des pollens de Poaceae, Asteraceae et Ephedra ont été identifiés. La zone médiane présente seulement des micro-charbons.
De nombreux autres pollens restent indéterminables en raison de leur mauvaise préservation. Des algues (Botryococcus, Concentricystes), des fougères, des champignons coprophiles (Sordaria, et Sporormiella), des fragments d’épiderme de tubercule de souchet ont été identifiés mais aussi de très nombreux micro-charbons dont la présence est corroborée par la fréquence des phytolithes de bois et d’écorce.
L’alimentation végétale au Néolithique moyen d’après l’analyse de deux contenus stomacaux
Le contenu stomacal de l’individu inhumé dans la sépulture 105 a livré des grains de pollen de poacées associés à des “elongate dendritic”, attestant la consommation de graines. Des phytolites de grains de Dicotylédones, des fragments d’épiderme de tubercules de souchet (Cyperus rotundus/esculentus), et des grains d’amidon complétaient cet ensemble de micro-restes. Différents genres d’algues d’eau douce constituent la majorité des micro-fossiles observés, les plus fréquentes appartenant à la famille des Cyanophycées (Rivularia, Gloeotrichia) témoignent d’un contact avec de l’eau issue d’un milieu eutrophisé, soit par contact direct avec l’eau de boisson ou la consommation d’un aliment en contact avec elle. Certaines espèces de Gloeotrichia sont nocives en raison de leur production de neurotoxines28.
Le contenu stomacal du sujet 99 n’a permis d’observer que des “elongate dendritic” fragmentées, des morphotypes rectangulaire et bulliforme spécifiques d’organes foliaires et quelques spicules d’éponge.
Des grains de pollen de Vigna sp. (Fabaceae) ont été observés dans le cimetière 23, de même que de micocoulier (Celtis integrifolia) et de jujubier (Zyzyphus sp.). La consommation de Poaceae et de Fabaceae pouvait être complétée par des fruits et des graines collectés dans une végétation de savane aux buissons épineux tels que les fruits de Boscia senegalensis et de micocoulier.
Le tartre dentaire
Les macro-restes et les phytolithes d’orge domestiquée découverts dans plusieurs sépultures à Kadruka 1 ont été diversement interprétés comme des produits d’échange ou des indicateurs d’un établissement précoce de l’agriculture de décrue en Haute Nubie29.
La mise en évidence de phytolithes de type Triticeae sur les sites R12 et Ghaba30 il y a 7000 ans a posé le problème de la culture des céréales venue d’Asie dans une contrée en cours de néolithisation. Les échantillons de tartre dentaire prélevés à Ghaba ont principalement livré des grains d’amidon discoïdaux à surface lisse ou rugueuse et présentant parfois des lamelles, et proviennent de Poacées Triticeae. L’identification de l’amidon de Triticeae suggère le blé et l’orge confirmant ainsi les données des phytolithes31.
Afin d’avoir d’éventuelles données sur la consommation de l’orge par les habitants de Kadruka, des analyses de tartre dentaire ont été entreprises. Les dents auxquelles nous avons eu accès sont le plus souvent des molaires très usées présentant une couronne de tartre au niveau du collet. Les résultats de notre étude sont rassemblés dans le tableau 1. Des grains de Triticeae, de même que de petits grains de forme prismatique ou polygonale, présentant un hile central, des fissures en étoile ou en Y, des grains subrectangulaires à fissure transversale ont été désignés comme appartenant à la sous-famille des Panicoideae.
| KDK23 | Triticeae | Poaceae | Fabaceae | Sorgho | Fabaceae | Cyperus | altérés | gonflés | indét. | fibres | f.lacérées |
| 123 | 1 | ||||||||||
| 117 | STERILE | ||||||||||
| 109 | 4 | 4 | 1 | 2 | 9 | ||||||
| 106 | 4 | 7 | 1 | 1 | 3 | 19 | 9 | ||||
| 125 | 1 | 10 | 3 | 6 | |||||||
| KDK 18 | |||||||||||
| 99-1Incisive | 2 | 7 | 1 | 1 | 9 | 2 | 10 | 7 | |||
| 99-2 | 1 | 6 | 2 | 1 | 15 | 1 | |||||
| 99-3 | 10 | 7 | 9 | 11 | 3 | 6 | |||||
| 99-4 | 1 | 1 | 1 | 1 | 10 | 18 | |||||
| 99-5 | 12 | 9 | 11 | 10 | |||||||
| 100 Maxillaire | 5 | 1 | |||||||||
| 100 Incisive M | 1 | 5 | 3 | 5 | 5 | 4 | |||||
| 108 Molaire | 14 | 1 | 3 | 4 | 12 | 24 | |||||
| 102 Mandibule | 6 | 2 | 5 | 4 | |||||||
| 79 | 2 | 1 | 2 | 12 | 12 | ||||||
| 36 | 2 | 14 | 2 | 4 | 14 | 8 | |||||
| 93 Molaires | 1 | 9 | 1 | 3 | 5 | 3 | 3 | 3 | 1 | 2 | |
| 93 Incisive | 23 | 6 | 8 | 1 | 3 | 3 | 19 | 2 | 5 | ||
| KDK 21 | |||||||||||
| 291-1 | 1 | 1 | 1 | 10 | 1 | 14 | 5 | ||||
| 291-2 | 14 | 4 | 1 | 3 | 4 | 17 | |||||
| 291-3 | 1 | 17 | 7 | 4 | 17 | 19 | |||||
De rares grains de forme lobée peuvent appartenir au genre Cyperus et des grains ovoïdes à surface rugueuse de taille comprise entre 20 et 30 µm avec un hile central et allongé sont attribués à la famille des Fabaceae.
Les amidons de Poaceae, Triticeae, Fabaceae et Cyperaceae correspondent aux micro-restes déterminés par les études de pollen et de phytolithes (fig. 6).

Les grains d’amidon sont parfois dans les cellules dans lesquelles ils ont été formés, les amyloplastes, n’ayant pas été dispersés au cours de la mastication. Ils se présentent alors sous la forme de clusters de grains de tailles différentes.
Les grains d’amidon les plus fréquents sont les indéterminés et ont pour origine des aliments collectés dans l’environnement et n’ayant pu être identifiés au cours des analyses de pollen et de phytolithes. Des grains d’amidon gonflés ont été observés. Le gonflement des grains d’amidon se produit par absorption d’eau à la chaleur32 ce qui suppose un chauffage des aliments. L’on remarque enfin que les grains d’amidon de Triticeae ne sont pas présents dans le tartre dentaire de tous les individus étudiés d’un même cimetière. Cela pourrait suggérer que tous les individus n’ont pas eu accès à la même alimentation peut-être en raison de leurs statuts sociaux. Cependant, le nombre d’individus pour lesquels une analyse du tartre dentaire a été réalisée n’est pas suffisant pour une telle conclusion.
De nombreux autres micro-restes ont été identifiés dans le tartre dentaire. En particulier des fibres végétales souvent lacérées au cours de la mastication, des phytolithes de Poaceae (fragments de “elongate dendritic”, “bulliform”, “blocky, hair cells”), de fins cristaux en aiguilles d’oxalate ou de carbonate de calcium (les raphides), des spores, des algues d’eau douce, une chlamydospore de Glomus (champignon mycorhizien) absorbée avec un aliment en contact avec le sol ainsi que de nombreux tissus végétaux et des fibres de bois. Des cellules d’épithélium buccal, tissu qui se desquame et se renouvèle rapidement ont aussi été identifiées33. La présence de fibres de bois montre que les dents n’avaient pas uniquement un rôle masticateur mais pouvaient avoir une autre activité mécanique.
Les études menées par Le Moyne et al. sur le tartre dentaire de sujets des cimetières Kadruka 1 et Kadruka 21 datés du Néolithique moyen, combinent les résultats d’isotopes stables et microbotaniques démontrant que ces individus consommaient des plantes sauvages, notamment des Fabaceae (Vigna sp.) et des Poaceae en C434. Ces analyses multiproxy montrent qu’à Kadruka la place des plantes en C3 dans l’alimentation est avérée seulement à partir de la période Pré-Kerma.
Les niveaux d’habitat
La présence de bucranes et d’orge associés aux vestiges d’habitats avait fait considérer comme agropastorales les populations du Néolithique moyen inhumées à Kadruka et vivant sur les rives du Wadi el-Khowi peut-être de manière temporaire35.
Les vestiges d’habitat observés le long du Wadi el-Khowi (fig. 7) suggèrent une relative densité des populations dans un environnement ayant été susceptible de contribuer à leur subsistance36. Les résultats exposés dans la présente étude montrent en effet une alimentation végétale principalement composée de Poaceae en C4, de Fabaceae mais rarement de céréales asiatiques en C3.

La butte funéraire Kadruka 23 est bordée par l’une des nombreuses zones dans lesquelles s’étendent des vestiges d’habitats néolithiques, l’espace Kadruka 23H. Le dénombrement du mobilier de surface a permis de localiser une zone de fouilles et des sondages ont révélé les berges d’un chenal avec des trous de poteaux et deux fosses contenant de la faune domestique. La structure la plus remarquable est celle contenant de nombreux éclats dont le remontage a permis la reconstitution de galets, de fragments d’os et de tessons dans un foyer en cuvette (S416) daté de 4690-4464 cal. BC. Les recherches se sont étendues à Kadruka 5, zone identifiée et nommée par Reinold sous le terme de sondage KDK5B_WP.1 1762. Celui-ci a livré plusieurs centaines de pièces remarquablement bien conservées, les dates obtenues pour cette structure étant 4329-4173 cal. BC et 4227-4044 cal. BC37. Les résultats des analyses paléobotaniques issues d’échantillons prélevés dans les tranchées et sondages ne mettent en évidence que des phytolithes de Panicoideae et de Chloridoideae, les phytolithes de Panicoideae étant les plus fréquents.
Le graphique 8a, montre des fragments de feuilles et de tiges que les GSSCPs “bilobate” et “saddle” nous permettent de caractériser comme Panicoideae, aucun élément d’inflorescence n’est présent (fig. 8).
Le graphique 8b montre l’importance des phytolithes des organes végétatifs, le seul type de GSSCP est le morphotype “rondel”. Ce dernier est peu fréquent et en l’absence de phytolithes d’inflorescences il n’est pas possible d’affirmer la présence de Poaceae en C3. De nombreux morphotypes de bois et/ou d’écorce, la fréquence des micro-charbons dans les lames évoque des incendies. Des incendies naturels de savane ou des feux contrôlés par l’homme pour régénérer les Poaceae et accroître la biomasse végétale pourraient avoir eu lieu. Cette pratique liée en particulier à la mise en place des cultures et à la régénération des pâturages a modifié le paysage en accentuant l’écosystème savane aux dépens de la forêt sèche38. Ce phénomène est amplifié par l’utilisation du bois nécessaire à la mise en place de l’habitat ainsi que le suggèrent les nombreux trous de poteaux.

Ces résultats permettent de penser que les Panicoideae des bords du Wadi el-Khowi étaient exploitées. Compte tenu de l’absence de phytolithes d’inflorescences, les récoltes pouvaient être réalisées par arrachage ou par fauchage précoce à l’état mi-vert, avant l’arrivée à maturité des graines comme cela est pratiqué au Sahel39.
Le traitement des graines de Panicoideae est difficile à interpréter. Si du matériel de mouture a été extrait de nombreux sites à partir du Mésolithique, le protocole de traitement des graines n’est pas connu. La méthode traditionnelle en Afrique est réalisée actuellement chaque jour au mortier et au pilon par les femmes selon la quantité de farine nécessaire. Les études ethnographiques suggèrent des modèles de traitements différents en fonction du type de millet et de l’usage auquel il est destiné40.
Conclusion
Les microfossiles végétaux nous ont informés sur les rites funéraires et les offrandes alimentaires constituées en particulier de céréales domestiquées originaires d’Asie. Leur culture n’est cependant pas attestée et le blé et l’orge étant connus des communautés du Néolithique moyen, l’on peut s’interroger sur l’absence de leur mise en culture.
Leur consommation par les vivants est attestée à Ghaba et dans le tartre dentaire de certains individus de Kadruka 18, 21 et 23 par la présence de grains d’amidon de Triticeae. D’autres données sur des sujets de Kadruka 1 et 21 contredisent ce résultat, quoi qu’il en soit, dans le premier cas, la consommation n’est pas généralisée. Les Panicoideae, les Fabaceae et le souchet semblent constituer la subsistance première des populations de pasteurs qui ont continué à exploiter les bords du wadi et la savane environnante.
La présence des céréales domestiques dans les tombes pourrait alors avoir eu valeur de symbole ou aurait été reconnue comme présent ou nourriture riche et exceptionnelle, à l’instar des minéraux venus de loin.
La mise en culture des céréales domestiques est un problème récurrent dans l’étude de la transition mésolithique, néolithique en Haute Nubie : de nombreuses recherches seraient, dans la mesure du possible, à poursuivre ou à entreprendre.
Remerciements à
The National Corporation for Antiquities and Museums (NCAM),
La Section Française de la Direction des Antiquités au Soudan (SFDAS),
L’ensemble de l’équipe franco-soudanaise de la mission MasFSak co-dirigée par Pascal
Sellier (ABBA, UMR 7206), Olivier Langlois (CEPAM, UMR 7264) et Philippe Chambon (ABBA,
UMR 7206) et soutenue par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE).
Des sables blancs d’Adaïma jusqu’à Tell el Iswid… avec quelques incursions dans les
Hauts-de-France… 35 années d’excellente et fructueuse collaboration pour laquelle,
Nathalie, je te remercie bien sincèrement.
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Notes
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- Langlois et al. 2019.
- Reinold 2004.
- Alarashi 2019 ; Alarashi et al. 2021.
- Reinold 2000, 78 ; 2004b, 170.
- Reinold 2001.
- Honneger 2014 ; Honneger & Williams 2015.
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