La thématique commune à ces trois “grotesques” est étudiée de manière très fine et documentée, avec une riche bibliographie (p. 152-154). G. C. V. s’interroge sur le bon emploi du terme “caricature” à partir de l’étude d’une terre cuite gréco-égyptienne du musée du Caire, n° SR 32839 (fig. 1), étudiée par C. Boutantin en 19991 : une guenon habillée en servante porte une torche renversée à la main droite et soutient de la gauche une hydrie posée sur la tête qui pourrait être une caricature de rites nocturnes, sans exclure une symbolique funéraire.
Ces figurines souvent dansantes ou ithyphalliques ou déguisées ne peuvent-elles pas avoir parfois une signification autre que la dérision populaire ? Ne faut-il pas réévaluer ce type d’objet ? De nombreux exemples sont analysés depuis l’Ancien Empire jusqu’à leur diffusion en Méditerranée où nos trois figures se côtoient et échangent leurs rôles et leurs attributs. L’image du nain Bès connaît ainsi un grand succès en Méditerranée. Au VIe siècle a.C., les zones sacrées de Saqqara permettent de fructueux échanges avec le monde grec.
L’auteur s’attache ensuite plus particulièrement aux représentations de guenon : liens anciens avec le monde de la toilette et des produits méridionaux, touchant au mythe de la déesse lointaine, mais aussi appel aux forces génératrices féminines.
L’association des trois images remonte à l’époque pharaonique avec en filigrane le thème de la régénération ; leur diffusion, particulièrement dans les terres cuites, s’est développée en Méditerranée à la fin de l’époque orientalisante. Les terres cuites gréco-romaines seraient alors “l’ultime fruit d’une rencontre féconde” avec les racines profondes de l’Égypte, où deux lieux jouent un rôle moteur : Saqqara en Égypte et Samos en Méditerranée.