Cet article est inscrit dans l’Axe 3 du LabEx ARCHIMEDE-Programme IA ANR-11-LABX-0032-01.
La problématique du développement économique dans l’Antiquité et des interactions Hommes/Environnement qui en découlent est rendue complexe par la variété des paramètres à prendre en considération, mais aussi par le caractère hétérogène, souvent incomplet et non diachronique, des données prises en compte concernant de vastes territoires. Dans cette perspective, la focale microrégionale, voire locale, peut constituer un terrain de réflexion et d’étude féconde, dans la mesure où elle
constitue autant un cadre géographique d’analyse qui permet d’appréhender au mieux les réalités locales, qu’un premier niveau d’intelligibilité historique.1
Cette dimension microrégionale ou régionale est bien connue de Béatrice Cauuet qui a mené et initié d’importantes recherches sur la question de l’exploitation des ressources minières à l’époque romaine.
Le programme EXNARC a pour objectif d’étudier l’économie antique régionale à la lumière d’un territoire-atelier, la zone Aspiran/Cabrières (fig. 1), à travers les données archéologiques et paléoenvironnementales, sa dynamique et ses manifestations matérielles (constructions, parcellaire, réseau viaire). La particularité du projet est qu’il fonde sa méthode sur une démarche interdisciplinaire, associant l’archéologie terrestre (fouilles et prospections), l’archéologie minière, l’anthracologie, la carpologie et l’archéozoologie. Les données sont issues d’opérations de prospection et de fouilles programmées auxquelles participent les membres de plusieurs associations fortement impliquées, depuis plusieurs décennies, dans l’archéologie et le patrimoine local.
Localisation géographique du programme
Située entre Agde et le littoral méditerranéen au sud et Lodève et la vallée de la Lergue au nord (fig. 2), la zone d’étude retenue couvre une surface de 36 km2. Elle est constituée de trois unités paysagères distinctes, situées sur la rive droite de l’Hérault.
Bordant à l’ouest l’auge alluviale de l’Hérault, les coteaux miocènes ou volcaniques d’Aspiran culminent à environ 100 m d’altitude et forment une bande d’une largeur d’environ 1,5 km constituée de vallons et de collines, où le couvert forestier peut être dense et côtoie des secteurs entièrement dévolus à la vigne. La rivière Dourbie sépare cet espace des massifs calcaires de Nébian/Clermont-L’Hérault.
À l’ouest de cette zone se trouve la petite plaine de Péret/Lieuran-Cabrières, parallèle à l’axe nord-sud formé par l’Hérault et qui présente une largeur qui varie de 1 à 2 km. Une grande partie des sols disponibles est constituée de riches dépôts volcaniques et cet espace, qui bénéficie par ailleurs des écoulements d’eau du massif de Cabrières, est donc intensément exploité par l’agriculture. La carrière de l’Escadansal, établie sur un épais banc de tuf métamorphique est installée au sud de ce secteur et a approvisionné les villae et établissements ruraux antiques de la moyenne vallée de l’Hérault en blocs monolithes réfractaires destinés aux activités domestiques (four de boulangerie), artisanales (four de potiers) et aux installations thermales (dalles de praefurnium et pilettes de suspensura). Dans l’état actuel des connaissances, cette carrière aurait été exploitée à partir de l’époque flavienne et jusqu’au début du XXe siècle.2
Enfin, limitant cette zone basse à l’ouest, les monts de Cabrières dont le point culminant est le pic du Vissou (alt. 480 m) sont formés de petits reliefs (alt. comprises entre 125 et 293 m) séparés par des combes parfois très encaissées. La partie méridionale de cet espace est constituée de garrigues qui résultent d’une déforestation intensive – où souvent la roche est nue et le couvert végétal réduit à sa plus simple expression – ainsi que de petits plateaux parfois mis en culture (vigne ou olivier). Au nord se trouve le volcan de Maluber (chaîne des Puys) et son causse basaltique de 25 ha, domaine de l’élevage d’ovins-caprins où subsiste encore l’un des derniers troupeaux de bêtes à laine de la moyenne vallée de l’Hérault. On se trouve là aux confins du territoire de la colonie romaine de Béziers, dont la frontière pourrait correspondre à la rivière Dourbie, du moins si l’on accepte l’hypothèse selon laquelle la limite d’évêché reprendrait dans ce secteur le tracé de ce petit cours d’eau3.
À la fin de l’âge du Fer, le site perché majeur de cette zone était l’oppidum du Célessou, surplombant la vallée de la Boyne, accès principal au massif de Cabrières. Deux vastes habitats groupés de bas de pente et un chapelet de fermes établies sur ce que l’on peut désigner comme son territoire vivrier complétaient ce dispositif4. Plus au nord, l’oppidum du Roc du Cayla (Nébian) établi sur une hauteur dominant la vallée de la Dourbie5 verrouillait l’accès à ce secteur. À l’intérieur du massif existaient aussi des points de contrôle perchés secondaires à La Cisterne (Cabrières) et à Maluber (Péret)6.
Il y a évidemment un lien à faire entre cette occupation protohistorique intense, qui remonte au premier âge du Fer pour le Célessou, et la proximité de ressources cuprifères pouvant également fournir un peu d’argent, notamment utilisé pour la frappe des monnaies à la croix régionales, fort diverses dans ce secteur de l’actuel Languedoc7.
Le Ier s. a.C. correspond, dans la région de Béziers et des avant-monts, à une période d’intenses modifications socio-économiques marquée par l’abandon d’une grande partie du réseau d’habitats antérieurs et par l’apparition d’une nouvelle génération d’établissements ruraux, dont les créations se succèdent entre l’époque augustéenne et la seconde moitié du Ier s. p.C.
Les coteaux d’Aspiran et la plaine de Lieuran/Péret étaient ainsi occupés durant le Haut-Empire par toute une série d’établissements – un peu moins d’une trentaine selon nos recensions les plus récentes – dont l’économie reposait essentiellement sur la viticulture, l’élevage et la production de laine. La commercialisation de ces produits était facilitée par la proximité de la voie Cessero/Luteva/Segodunum et du fleuve Hérault, situés à des distances comprises entre 500 m et 5 km8. Cinq ateliers d’amphores gauloises, dont trois ont été fouillés exhaustivement, produisaient les conteneurs indispensables à l’exportation du vin9. Dans la partie orientale des monts de Cabrières, l’occupation humaine était apparemment moins dense, mais les problèmes de lisibilité au sol des prospections réalisées dans cette zone par des érudits locaux et des membres d’associations archéologiques locales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale peuvent expliquer ce constat en demi-teinte. Elle est moins dense si l’on se fie aux rares vestiges d’établissements agricoles reconnus ici, mais elle est importante si l’on considère la grande densité des exploitations minières présentes au Ier s. a.C. et au Ier s. p.C. (voir infra). Enfin, une enquête orale et des prospections pédestres réalisées en 2020 ont mis en évidence l’existence, au nord-est du village de Péret, au point de contact du relief et de la plaine, d’un chapelet d’établissements du Haut-Empire (secteur dit “des Faysses”). Ils se distribuent le long d’un chemin vicinal et on se demande s’ils n’étaient pas directement associés à l’exploitation du massif, constituant peut-être les lieux d’habitat d’une partie de la main-d’œuvre minière. Cependant, comme l’un des quartiers bas de l’oppidum du Célessou montre des traces denses d’occupation jusqu’à l’extrême fin de l’Antiquité10, il n’est pas certain, compte tenu de la proximité des deux points de peuplement (1,5 km), que celui des Faysses ait constitué un habitat groupé à part entière. Il pourrait correspondre à plusieurs pôles privés d’initiative minière, c’est-à-dire à des établissements à partir desquels s’organisait l’exploitation du massif.
Sur ce territoire de quelques dizaines de kilomètres carrés, trois fouilles programmées réalisées entre les années 1970 et aujourd’hui ont apporté des données matérielles d’un intérêt scientifique certain, mais dont les résultats – et pour deux d’entre eux, les attendus – n’avaient jamais été mis en synergie et souffrent de l’absence chronique d’études paléoenvironnementales et archéozoologiques. Le postulat de départ est de considérer que les activités économiques et les établissements antiques ont connu des interactions et l’objectif est de déterminer dans quelle mesure les indicateurs archéologiques et paléoenvironnementaux peuvent préciser leurs modalités ainsi que leur(s) manifestation(s).
Le complexe de Saint-Bézard se trouve sur la rive droite de la Dourbie, à la limite orientale de la zone d’étude (fig. 3). Il associe un vaste atelier de potiers et une villa vinicole à cour centrale à péristyle, fondés à la fin de l’époque augustéenne.
Occupé jusqu’au milieu du Ve siècle, Saint-Bézard constitue l’archétype de la villa productiviste provinciale, avec son plan caractéristique et ses importantes capacités vinicoles, 4500 hl maximum (fig. 4). Outre la fabrication de terres cuites architecturales, d’amphores et de céramiques, est également attestée grâce à d’abondants indices matériels11 une production locale de draps de laine liée à l’élevage des ovins. Le complexe a été fondé par un Italien originaire de Puteoli/Pouzolles (Campanie, baie de Naples) dénommé Quintus Iulius Priscus12 et ce dossier, avec d’autres, illustre le transfert d’outils de production artisanaux (production de dolium et d’amphores de types italique et hispanique, four à sigillée de Mode C13) et de pratiques domaniales qui paraissent innovantes dans ce secteur de marge de la colonie romaine de Béziers. La vitalité économique de ce domaine est démontrée par l’installation, dans les années 30 de notre ère, d’une aile thermale puis, au début de l’époque flavienne, par la construction d’une tour-grenier, d’une grande fontaine à deux bassins opposés et d’une vaste natatio à abside de 280 m2, alimentée par un aqueduc aérien.
La voie qui traverse le complexe, fouillée sur plus de 150 m (fig. 5), constitue un itinéraire de choix, le plus direct, pour accéder au cœur du massif de Cabrières depuis la portion de la voie Cessero/Luteva/Condatomagos/Segodunum située au sud de Clermont-l’Hérault14. Elle permettait de relier ce grand axe interprovincial à cette zone comme le montre encore le chemin vicinal la prolongeant, visible sur plus de 5,5 km – il est nommé “Draïe de Saint-Gely Darques” sur le cadastre de 1832 – et qui ignore superbement le village médiéval de Lieuran-Cabrières. L’hypothèse de travail retenue est qu’une partie des productions économiques de ce que l’on peut définir comme une sorte “d’arrière-pays” transitait par Saint-Bézard et que ses propriétaires successifs avaient peut-être des intérêts dans l’exploitation de ce terroir de garrigue calcaire.
L’établissement de la Combe de Fignols (Péret) est situé, à 305 m d’altitude, au cœur du massif de Cabrières (fig. 6), à proximité immédiate d’un ensemble de mines de cuivre datées de l’époque romaine (voir infra). Il occupe moins de 1700 m2 et appartient à la classe des établissements de rang moyen qui constitue l’ossature du peuplement des campagnes de cette région de la Gaule narbonnaise.
Le site a bénéficié dans les années 1970-1980 d’une fouille15 qui a permis de mettre en évidence un bâtiment à plan restitué en U de 55 x 30 m. Ce dernier semblait organisé autour d’une cour centrale, peut-être équipée d’un péristyle (fig. 7). La chronologie d’installation de cet ensemble, désigné à l’époque des fouilles comme “la villa des mineurs” était imprécise, peut-être entre les années 20 et 60 de notre ère, ou peu après ; son abandon semblait effectif à la fin du IIe siècle.
Toute l’aile sud-ouest et une partie de l’aile centrale sont occupées par des installations, considérées comme liées à l’oléiculture, mais qu’il est plus vraisemblable d’attribuer à la production de vin16. Seuls 50 % des vestiges bâtis supposés avaient été fouillés et la partie dévolue à l’habitat n’était pas connue si l’on excepte les vestiges d’une cuisine et d’une réserve ainsi que d’un four isolé, situé dans l’angle oriental de la cour17.
La reprise de la fouille en 2020 a sensiblement modifié ce bilan. L’extension de la fouille vers le nord-est a démontré que la présence d’une aile symétrique au chai n’était plus envisageable : l’établissement se caractérise en réalité par un plan en L (fig. 8) et la présence d’un mur de clôture – dont on ne connait pas encore le retour – qui semble indiquer la présence d’une cour latérale. Peut-être faut-il considérer que les vestiges bâtis isolés, portions de murs et four domestique, mis au jour à l’est, sont ceux de constructions détachées du reste des bâtiments ou bien liées à un noyau plus ancien. Par ailleurs, les observations réalisées sur les fondations et élévations des murs ont permis de confirmer que le bâti avait été érigé en une seule fois comme le prouvent les chainages d’angle qui sont systématiques. L’hypothèse d’un étage est suggérée par la mise en œuvre et les caractéristiques des fondations ; celui-ci pouvait être desservi par le couloir 7 qui évoque pour nous une cage d’escalier et non pas les vestiges d’une galerie.
Enfin, la découverte d’un sesterce de Domitien des années 95-96 de notre ère,18 placé en position verticale dans le liant argileux des blocs en calcaire froid de la fondation du mur 1027 (fig. 9), donne un terminus post quem à la fois précis et précieux pour la construction de l’établissement. Ce type de dépôt volontaire – également observée à Saint-Bézard et à Vareilles19 – est largement attesté à l’époque romaine et témoigne de la pratique bien connue d’offrandes de fondation20 faites à titre individuel ou collectif, selon le contexte.
La fouille a par ailleurs apporté de premiers indices pouvant corroborer une exploitation locale du cuivre. Au sein d’un niveau de remblai (US1022) mis au jour dans le sondage 1S1 traversant la pièce 10, à l’intérieur du bâtiment, de petits fragments de minéraux (0,5 à 2 cm) ont été repérés en quantité non négligeable. Ces petits nodules de malachite, espèce minérale qui se forme dans la zone d’oxydation des sulfures de cuivre, pourraient constituer les résidus d’opération de transformation de ces minerais de cuivre oxydés. Cependant, à ce stade, il n’est pas certain qu’ils sont à rattacher au fonctionnement de l’établissement. Ils pourraient en effet être antérieurs et avoir été remobilisés dans les remblais d’installation du bâtiment de la fin du Ier s. p.C. Cette couche a par ailleurs livré quelques fragments de céramiques parmi lesquels se trouvent deux fragments de sigillée italique d’époque augustéenne. Avec d’autres, signalés par C. Olive, ils renvoient à un horizon augustéen de la fin du Ier s. a.C., qui est probablement celui de la fondation d’un premier établissement21.
Le site n’a bénéficié lors de la fouille des années 1970 d’aucun prélèvement paléoenvironnemental et aucune étude sur la faune n’a été réalisée si bien que, mis à part le vin (et/ou l’huile ?), on ne sait pas de quelle ou quelles autres activités il tirait ses revenus. La lecture attentive des archives de fouille22 a cependant permis de relever la mention de “plusieurs contrepoids de tisserand” collectés en surface en 1963 et de cinq autres exemplaires à pâte rouge brique, trouvés en fouille en 1979. Ces pesons23 attestent vraisemblablement d’une production de laine, mais ne peuvent à eux seuls la quantifier : s’agit-il d’une production domestique ou bien d’une activité permettant de dégager des revenus réguliers par la vente à l’extérieur ? Dans l’état actuel des recherches, nous ne pouvons pas répondre à cette question et il serait nécessaire de pouvoir disposer d’une étude archéozoologique pour mesurer ou pas, la présence en nombre d’ovins sur le site.
Enfin, la grande pièce 10, d’une emprise au sol de 42 m2, borde la cour dans le prolongement de la cuisine. Elle comporte, dans son angle ouest, une vaste banquette maçonnée (2 x 3,70 m) servant de support à un plan de travail constitué de quatre tuiles juxtaposées et d’un dolium couché, cassé à moitié dans le sens de la longueur et réutilisé comme cuve. À ce stade, et compte tenu de l’existence d’un espace culinaire adjacent, il faut considérer que cette pièce pouvait abriter une activité artisanale. La présence d’un dolium utilisé comme une cuve oriente vers le traitement d’une matière première qui reste à définir. À titre d’hypothèse prudente, on peut par exemple suggérer le trempage à froid de la laine avec une plante tinctoriale24.
La question qui se pose concernant cet établissement est celle de ses liens éventuels avec l’exploitation minière du massif. Celle-ci a démarré pendant l’époque tardo-républicaine, voire un peu avant si l’on se fie aux datations 14C d’un certain nombre de foyers trouvés dans les galeries souterraines (voir infra). Il serait intéressant de pouvoir déterminer si l’installation de l’établissement et de ses champs/parcelles cultivées fut consécutive à une déforestation prononcée, en lien avec l’utilisation de bois dans les mines, et n’entretenait finalement pas de rapport économique direct avec cette activité de production de cuivre ou bien si elle était pleinement intégrée à l’exploitation tous azimuts des ressources locales et participait également au déboisement local. Dans la première hypothèse, on serait confronté à une évolution très nette des activités économiques locales, avec l’abandon probable des mines et le développement d’autres activités (viticulture, élevage), profitant de l’amoindrissement ou de la disparition du couvert forestier. Dans la seconde hypothèse, on serait en présence d’une entreprise organisée, gérant peut-être la ressource bois/combustible de façon rationnelle et développant en synergie toutes les possibilités d’exploitation du massif, qu’elles soient agricoles (arboriculture, élevage), sylvicole (poix) et géologiques25. Un exemple concret de rationalité de l’exploitation du milieu a ainsi été mis en évidence récemment grâce à l’étude anthracologique réalisée par Christophe Vaschalde et Lucie Chabal sur l’atelier de potiers de Contours à Saint-Pargoire. Sur ce site de production d’amphores et de matériaux de construction situé au contact de la Terminaison occidentale de la Garrigue de Montpellier, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Cabrières,
des propriétaires terriens ont réalisé de véritables investissements fonciers sur le long terme au moyen d’une mise en réserve de parcelles, évaluées à au moins 340 ha, afin de constituer une silva caedua.26
Associée à une exploitation par rotation des taillis de chênes destinés à fournir du combustible sur la longue durée, cette gestion raisonnée indique l’existence de stratégies de développement économique mûrement réfléchies.
Pour le moment, et compte tenu des nouveautés apportées par la fouille de l’été 2020, il semble que la production de vin à la Combe de Fignols ait démarré à l’extrême fin du Ier s. p.C., voire au début du IIe siècle, ce qui est bien tardif par rapport à la situation observée à quelques kilomètres à l’est, dans la vallée de l’Hérault. La découverte récurrente de mobilier céramique et d’amphores d’époques julio-claudienne et flavienne sur le site pose cependant la question de l’existence d’une occupation antérieure. Comme cela a été proposé plus haut, il n’est pas impossible qu’ait existé un noyau bâti plus ancien situé à quelques mètres à l’est des bâtiments construits à la charnière des Ier et IIe siècles. Nous ne pouvons pas préciser, à ce stade, s’il s’agit d’une installation agricole d’époque julio-claudienne, d’une occupation associée à l’élevage ou bien encore si ces vestiges étaient liés à l’exploitation des ressources minières. Après tout, le four culinaire entrevu dans les fouilles anciennes en marge du bâtiment principal constitue une structure d’assez grande ampleur qui pourrait renvoyer à une utilisation collective (des mineurs ?)27 et nous nous sommes toujours interrogés sur la raison de l’installation, à cet emplacement, d’un établissement rural, apparemment éloigné des sources pérennes connues dans ce secteur. Aucune citerne ni aucune canalisation n’est pour le moment visible dans l’emprise des fouilles et la source la plus proche se trouve à plusieurs centaines de mètres, sur le versant opposé du relief sur lequel est installé l’établissement d’époque romaine. Par conséquent, on s’interroge légitimement sur la présence, devant le bâtiment en L, dans la cour qui semble se déployer au sud, d’un accès de mine dans laquelle se serait trouvée une réserve d’eau permanente assurant une ressource régulière et de qualité aux occupants du site de la fin de l’époque flavienne. Ce secteur constitue de fait la priorité des fouilles à venir.
Bien évidemment, quelle que soit la solution retenue, la question du statut juridique et des formes d’appropriation de cette partie du massif de Cabrières est centrale : faut-il considérer que son exploitation était le fait d’un semi d’établissements installés sur son emprise ou à sa périphérie28 ? Est-il possible qu’elle ait été organisée depuis un site majeur, de type villa, dans le cadre d’un dispositif d’affermage ou de possessio de ces terres de confins ? Dans ce cas, l’établissement de la Combe de Fignols doit-il être considéré comme ce pôle d’initiative, malgré son ampleur topographique limitée ? Compte tenu des liens qui pourraient l’unir à Saint-Bézard, une autre solution serait de considérer que la Combe de Fignols était dans la dépendance de ce grand centre domanial et en constituait une sorte d’extension. L’un des objectifs majeurs du programme EXCNARC est donc d’achever l’exploration de cet établissement afin, en premier lieu, de préciser s’il a succédé à une occupation structurée plus ancienne, et laquelle, mais également pour recueillir toute une série de marqueurs paléoenvironnementaux et archéozoologiques qui seront mis en perspective avec ceux provenant de Saint-Bézard et des exploitations minières. La détection de pollutions liées à l’exploitation et au traitement du cuivre et des métaux associés dans les restes dentaires pourrait, par exemple, si l’état de conservation des restes de faune est bon, constituer un axe de recherche innovant.
Les mines antiques de Cabrières sont principalement localisées dans la partie du massif situé entre Boyne et Dourbie, à l’est du pic du Vissou, sur une superficie d’environ 9 km2. Elles succèdent aux plus anciennes exploitations de filons de cuivre connues en France, au Néolithique, datées au plus haut par 14C vers 4310 ± 75 BP et qui se prolongent jusqu’au Bronze ancien29.
Signalées en 1911 dans un article du géologue G. Vasseur, les exploitations néolithiques et antiques se déploient sur des terrains géologiques anciens du Primaire et mettent à contribution des filons de quartz, qui peuvent constituer de véritables poches, appartenant à des roches dolomitiques, riches en tétraédrite argentifère, cuivre gris associé à la chalcopyrite et à des sulfures de fer. Les analyses et la métallurgie expérimentale ont montré que la composition du minerai, lorsque les taux d’antimoine et d’argent étaient correctement contrôlés, permettait d’obtenir non pas un cuivre pur, mais, beaucoup mieux, un véritable alliage cuivre/antimoine/argent qui fondait et coulait plus facilement que ne l’aurait fait celui-ci. Technologiquement, ce métal possédait les qualités d’un bronze où l’étain aurait été remplacé par l’antimoine et l’argent. Il pouvait être utilisé, à l’époque antique, à des fins artisanales (production de vaisselle et de robinetterie notamment). Les mines, une soixantaine au total, démarrent la plupart du temps dans des cavités karstiques (fig. 9) et se répartissent dans quatre principaux secteurs : Pioch Farrus, La Roussignole, Vallarade/Bellarade et Font de Nuque, autour de la Combe de Fignols.
Pioch Farrus fait encore l’objet d’importantes recherches (dir. N. Houlès) et offre un bel exemple de la physionomie de ces mines anciennes. Plus de 1,2 km de galeries antiques, souvent reprises par l’exploitation du XIXe siècle, ont été topographiées (fig. 10) et ont permis de documenter les techniques mises en œuvre dans l’Antiquité. Pour progresser dans les entrailles de la Terre, les mineurs utilisaient des outils en fer, notamment des pointerolles, et appliquaient également la technique du dépilage par le feu comme l’indique la présence de foyers en place bien conservés30 ainsi que les traces caractéristiques relevées sur les parois et les plafonds des galeries. Ces dernières, équipées d’escaliers et de puits d’accès (fig. 11), étaient boisées et l’éclairage était en partie assuré par des lampes à huile installées dans des niches aménagées. Dans la mine no4 (le district en compte au moins 6), deux graffites distincts, en lettres capitales, ont été observés sur deux parois opposées de la partie inférieure de la galerie d’accès, livrant les noms simples Gaius et Aur(elianus) ou Aur(elius) chacun suivis de quatre traits verticaux interprétés comme des comptes31. Ils pourraient avoir été gravés par un régisseur et renvoyer à l’existence d’une comptabilité indiquant, ce qui ne surprend guère, une gestion raisonnée de l’activité, tant en ce qui concerne la main-d’œuvre que les quantités de minerai extraites.
Les mines consommaient du bois, mais également du fer pour les outils et il est probable que des forges destinées à leur entretien étaient situées en bordure des accès aux galeries. Au nord de Pioch Farrus ont été repérés, sur plusieurs milliers de m2, des indices de la présence d’installations/aménagements, peut-être l’habitat et les ateliers de traitement du minerai, datés des Ier s. a.C. et p.C., qui devraient faire l’objet de sondages mécaniques et de prélèvements. On observe également d’importantes accumulations de déblais miniers antiques qui peuvent recouvrir des installations désaffectées. Au sud des zones d’extraction, sur la rive droite de la Boyne, a été localisé au lieu-dit La Tude (Cabrières) un four de grillage dont les vestiges, scories et restes de tuyères, ont été découverts dans une fosse qui a également livré d’abondants charbons de bois32 ; une autre installation de ce type a été récemment localisée au lieu-dit les Condamines. Elles pourraient appartenir à une zone de traitement du minerai liée à la rivière Boyne et à son affluent des Fontanilles qui draine un petit bassin versant aux pentes abruptes. Toutes ces installations doivent être cartographiées finement et pour certaines sondées mécaniquement afin d’obtenir rapidement des séquences chronostratigraphiques qui pourront livrer des macro-restes anthracologiques et carpologiques, mis à contribution dans le programme. En parallèle, il est prévu d’engager une réflexion et un travail sur la structuration de l’exploitation du massif à travers l’étude régressive (cadastre napoléonien) des itinéraires terrestres, contraints par la présence de ravins et d’abrupts, mais aussi du parcellaire fossile, bien visible notamment à la hauteur du plateau basaltique des Causses.
Conclusion
Couvrant un secteur géographique où les données sur l’occupation du sol à l’époque romaine sont abondantes et bien datées, le programme EXNARC s’appuie aussi sur des données de fouilles programmées qui offrent l’opportunité de confronter, à une échelle réduite pouvant correspondre à un territoire vécu, tout un ensemble de données matérielles et paléoenvironnementales. La question des ressources minières dans ce secteur de la province qui correspond à l’extrémité méridionale du Massif central est évidemment centrale, car l’impression qui se dégage des données disponibles est celle d’une exploitation antique somme toute assez limitée33, si l’on excepte le cas de la montagne Noire34. Cependant, il n’est pas assuré que ce qui est actuellement perçu dans la zone de Cabrières soit représentatif de la réalité antique, car l’évolution du paysage depuis le Haut-Empire a été constante et peut encore masquer beaucoup de choses. L’étude des interactions entre les activités minières, artisanales et agricoles ainsi que la question de leur complémentarité et de leur succession dans le temps long peuvent servir à mieux caractériser la dynamique de l’économie locale.
L’enjeu du programme EXNARC est d’illustrer cette dernière entre la fin de la période tardo-républicaine et celle du Haut-Empire en croisant l’ensemble de la documentation disponible. Il introduit de fait de nouvelles perspectives dans la mesure où il peut constituer un exemple de résolution pluridisciplinaire à courte durée d’une problématique qui intéresse à la fois les historiens et les archéologues.
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- Houlès, N. (2017) : Rapport de Prospections/inventaire, Mine de Pioch Farrus 1 (commune de Cabrières, Hérault), SRA Lang./Rouss., Montpellier.
- Mantenant, J. (2014) : Montagnes métallifères de Gaule méditerranéenne. Approche archéologique et historique de la production des métaux en Languedoc occidental du début du second âge du Fer à la fin de la période romaine (ive s. av. n. è.-ve s. de n. è.), thèse de doctorat, Université de Toulouse Jean Jaurès.
- Mauné, S. (1998) : Les campagnes de la cité de Béziers dans l’Antiquité (partie nord-orientale), iie s. av.-vie s. ap. J.-C., Archéologie et Histoire romaine 13, Montagnac.
- Mauné, S. (2016) : “La voie entre Cessero (Saint-Thibéry, Hérault) et Segodunum (Rodez, Aveyron). Lieux d’étape de la moyenne vallée de l’Hérault”, in : Colléoni, F. dir. : Stations routières en Gaule romaine. Architecture, équipements et fonctions, Gallia, 73-1, 219-251.
- Mauné, S. (2021) : “L’apparition de la villa en Gaule transalpine/narbonnaise”, in : Botte, E., Lemoine, Y. dir. : Villae, Villas romaines en Gaule du Sud, Arles, 63-79.
- Mauné, S. avec la coll. de Latournerie, J. (2021) : “Un scel en bronze de Q. Iulius Priscus sur la villa de Saint-Bézard (Aspiran, Hérault) et la question de la fonction de ce type d’objet en Gaule narbonnaise”, in : Raux, S., Léger, C. éd. : Artefacts, le sens des objets, Études offertes à Michel Feugère, Drémil Lafage, 647-678.
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- Mauné, S., Bourgaut, R., Lescure, J., Carrato, C., Santran, C. (2006) : “Nouvelles données sur les productions céramiques de l’atelier de Dourbie à Aspiran (Hérault) (première moitié du Ier s. ap. J.-C.)”, in : Actes du Congrès international de la SFECAG, Pézenas, 25-28 mai 2006, Marseille, 157-188.
- Mauné, S., Bigot, F., Corbeel, S. (2018) : Recherches récentes sur les ateliers de production et les amphores vinaires de Gaule Narbonnaise et de Tarraconaise, Actes de la table ronde d’Aspiran, 24-25 mars 2016, Dossier scientifique, RAN, 50-51, 2017-2018, 259 p.
- Meunier, E. (2018) : Évolutions dans l’exploitation minière entre le second âge du Fer et le début de période romaine dans le sud-ouest de la Gaule. Le cas du district pyrénéen à cuivre argentifère du Massif de l’Arize, thèse de doctorat, Université de Toulouse Jean Jaurès.
- Olive, C. (1989) : “Une installation de pressurage en Lodévois à Péret et son abandon dans la deuxième moitié du IIe s. ap. J.-C.”, Doc. D’Arch. Méridionale, 12, 223-244.
- Olive, C. (1993) : Péret, la Combe de Fignols, in : HARUR, Formes de l’habitat rural en Gaule Narbonnaise, tome 1, Valbonne.
- Poux, M. avec la coll. de G. Morillon, N. Dubreu (2021) : “Entre ciel et terre : autour d’une double offrande de fondation découverte sur la station de Panossas (Isère)”, in : Léger, C., Raux, S. dir. : Des objets et des hommes, Études offertes à Michel Feugère, Monographies Instrumentum 71, Drémil Lafage 2021, 749-770.
- Rico, C. (1997) : Pyrénées romaines : essai sur un pays de frontière (iiie siècle av. J.-C.-IVe siècle ap. J.-C.), Madrid.
- Rico, C. (2016) : “Le domaine des Forges au cœur d’une région sidérurgique”, in : Fabre et al. dir., 253-282.
- Schneider, L., Garcia, D. (1998) : Le Lodévois, CAG 34/1, Paris.
- Ségard, M. (2009) : Les Alpes occidentales romaines. Développement urbain et exploitation des ressources des régions de montagne (Gaule Narbonnaise, Italie, provinces alpines), Aix-en-Provence.
- Vaschalde, C., Chabal, L. (2020) : “La production de combustible pour les fours d’après l’anthracologie et la dendrométrie : exploitation par rotation des taillis de Chênes méditerranéens”, in : Mauné, S., Bourgaut, R. éd. : Contours (Saint-Pargoire, Hérault, France). Recherches pluridisciplinaires sur un atelier d’amphores de Gaule Narbonnaise (fin du Ier s. av. J.-C.-déb. du IIIe s. ap. J.-C.), Monographie d’Archéologie Méditerranéenne 40, Montpellier, 227-247.
Notes
- Fiches 1987, 232-233.
- Elle semble avoir connu deux pics d’activité : au Moyen Âge puisqu’elle a été utilisée pour la construction des églises d’Adissan et d’Aspiran notamment ; au XIXe siècle pour l’édification des maisons vigneronnes des villages de notre zone d’étude.
- Chalon 2013.
- Mauné 1998, 23-25 ; 28-31 et 34-36.
- Schneider & Garcia 1998, 228.
- ibid., 151 et 243.
- Feugère & Py 2011.
- Mauné 2016.
- Mauné et al. 2018.
- Une nécropole à inhumations comportant une série de sarcophages à acrotères, peut-être installés dans un édifice cultuel paléochrétien, marque l’importance du lieu à la fin de l’Antiquité.
- Production locale de pesons en terre cuite dans l’atelier domanial ; découverte de forces destinées à la tonte notamment.
- En dernier lieu, Mauné 2021.
- Mauné et al. 2006.
- Mauné 2016.
- Olive 1989 ; Olive 1993.
- Mauné 1998, 186-188 ; seule la découverte d’amas de pépins carbonisés pourrait permettre de valider définitivement cette hypothèse. À l’inverse, la présence de grignons d’olive carbonisés serait en faveur de l’oléiculture. Aucune couche en place n’a pour le moment révélé de macro-restes végétaux ou de charbons de bois.
- En dernier lieu Mauné et al. 2013, 166-167 et fig. 171.
- PER-CDF20-MR1027 : Domitien – année 95-96 p.C. – Sesterce. A/ IMP CAES DOMIT AVG GERM COS XVII CENS PER PP – Tête laurée de Domitien à droite. R/ IOVI VICTORI/SC – Jupiter Nicéphore nu jusqu’à la ceinture, assis à gauche, tenant un globe Nicéphore de la main droite et un sceptre long de la main gauche. Rome – RIC I 412 – C.316 – 24,82 g – 34 mm – 6h. Cette pièce est très peu usée et n’a presque pas circulé. Restauration et identification J. Latournerie.
- À Vareilles, dans le mur 6128, Caligula – années 37-41 p.C. – Dupondius. A/ DIVVS AUGVSTVS/SIC/CONSENSVS SENAT ET EQ ORDIN PQR – Tête radiée du divin Auguste à gauche Auguste divinisé SC. R – Caligula (?) assis à gauche sur une chaise curule, tenant dans la main droite une branche de laurier et dans la main gauche un globe. Rome.
- Sur cette pratique, voir en dernier lieu Poux 2021.
- C. Olive a associé à tort les sigillées arétines mises au jour lors des fouilles anciennes, “essentiellement représentées par les plats et les coupes du service 1 de Haltern et des assiettes du service 2” aux sigillées sud gauloises présentes, qu’il datait entre les années 20 de notre ère et l’époque flavienne (Olive 1989, 231) ce qui est contradictoire avec leurs chronologies : s’agissant en effet des services I et II de Haltern, il s’agit de productions datées entre les années 20 avant notre ère et 5-10 de notre ère (en dernier lieu Hanut 2010).
- Elles sont conservées au Service régional de l’Archéologie (DRAC-MCC) à Montpellier.
- Ils ne sont pas signalés dans Olive 1989 et font l’objet d’une brève mention dans Olive 1993 et Schneider et Garcia 1998, 244. La description de leur pâte suggère de les rattacher aux ateliers de potiers des Plots-Sud ou de Carlencas à Fontès situés à 5 km au sud.
- Des analyses réalisées sur le côté interne de la panse du dolium devraient permettre de déterminer la nature de l’activité liée à la présence de ce conteneur de grande dimension.
- Outre les mines, la production de chaux est attestée par la découverte et la fouille d’un four antique au Pioch de Jaffet : Houlès 2003. Un autre four à chaux nous a été récemment signalé et montré sur la commune de Fontès à Bardens, mais il n’est pas daté.
- Vaschalde & Chabal 2020, 246.
- Dans le complexe métallurgique des Martys, situé dans la Montagne Noire, un bâtiment thermal et plusieurs constructions documentent la présence de structures d’habitat (Cauuet et al. 1993, p. 127-220) ; dans la haute vallée de l’Orb, au pied du mont Faulat, un petit habitat groupé équipé lui aussi d’un ensemble balnéaire constituait le centre névralgique de la societas Argentifodinarum Rotenensium exploitant les ressources minières locales (Gourdiole, Landes 2002). Les tables de bronze de Vipasca apportent à cette question de la caractérisation des habitats groupés liés aux exploitations minières des données textuelles essentielles (Domergue 1983).
- Clavel-Lévêque & Mauné 2003
- Ambert 1995 ; Ambert 1997 ; Espérou 2008 ; travaux en cours de l’ACAC dirigés par N. Houlès.
- Une zone cendrier datée par 14C du début de l’époque romaine a fait l’objet d’importants prélèvements anthracologiques en juillet 2021.
- Bailly-Maitre et al. 1984 ; Ambert et al. 1985.
- Houlès 1997.
- Pour les Alpes où le constat qui parait un peu trop réducteur pêche par la rareté des données exploitables, voir Ségard 2009 ; pour les Pyrénées, se reporter notamment à Mantenant 2014 et à Meunier 2018. Voir également d’une façon plus large Rico 1997.
- Le cas est toutefois bien différent, car outre qu’il concerne la production de fer que l’on peut qualifier d’industrielle, le minerai provenait de vastes chapeaux exploités en carrière à ciel ouvert. Le recours à des galeries souterraines n’est pas formellement attesté dans cette zone : Rico 2016, 265-267.