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L’économie du IIIe siècle a.C., 20 ans après

Il y a vingt ans déjà, un court article de synthèse1, publié à l’occasion d’un colloque sur les Celtes au IIIe s.2, visait à définir les principales composantes économiques de la période. Sa lecture aujourd’hui permet de prendre la mesure à la fois des difficultés de l’entreprise et du chemin parcouru depuis. Il s’agissait alors de défricher un champ disciplinaire en totale déshérence, faute de données immédiatement mobilisables : pas ou peu de témoins directs des grands courants d’échange et de commerce, pratiquement aucune structure artisanale ni restes de production identifiés, très peu d’éléments sur l’organisation et l’exploitation des terroirs ! Plus généralement, il faut bien reconnaître que les habitats apparaissaient fort rares et ne présentaient pas de structuration très lisible. Face à la situation mise en évidence pour le siècle suivant, caractérisée par le développement des agglomérations de La Tène C2 et D1, les quelques fosses et silos péniblement attribués au IIIe s. faisaient bien pâle figure. Par ailleurs, comme le soulignait magistralement l’exposition de Venise, organisée au même moment3, le IIIe siècle était avant tout “le temps des guerriers” et non celui de l’économie, qui concernerait plutôt les périodes suivantes au cours desquelles les indices d’un certain dynamisme économique sont légions (monnaies, amphores, production artisanale et agricole…). Il faut bien reconnaître que les données penchaient et penchent encore très nettement en faveur de cette lecture. En effet, durant la période qui correspond à la fin de La Tène B2 et à La Tène C1, les manifestations guerrières semblent omniprésentes. En Europe centrale, l’ultime phase de l’expansion celtique est marquée par la prépondérance des sépultures de guerriers qui peuvent constituer entre 20 et 30 % de la population exhumée. Dans la partie occidentale de la Celtique, on atteint rarement de tels taux, loin s’en faut, mais on assiste à l’apparition de vastes sanctuaires caractérisés par des amoncellements sans précédent d’armes qui s’y trouvent déposées ou rejetées par centaines voire par milliers. Dans ce contexte, marqué, d’un côté, par une relative pénurie d’informations économiques directes et, de l’autre, par de spectaculaires manifestations des sphères guerrières et cultuelles, on comprend que les perspectives économiques ne s’imposent pas comme des priorités de la recherche, ni même comme des facteurs d’explication de cette période (ce que nous ne croyions pas, comme il sera démontré plus avant).

De fait, l’économie du IIIe s. apparaissait comme une sorte de trou noir d’où s’échappaient de rares informations ponctuelles, comme la généralisation de l’emploi du fer, l’apparition des premières faux et des meules rotatives… Ces indices ténus suggéraient un certain dynamisme de la période, notamment dans le domaine de la production agricole. De nombreux pans de l’économie demeuraient par contre inconnus. Pour tenter de contourner cette zone d’ombre, encore obscurcie par l’intensité projetée par le IIe siècle, il fallait se résoudre à observer les phénomènes à distance en se plaçant dans une perspective à long terme et considérer qu’une partie des innovations qui interviennent entre La Tène ancienne et La Tène finale doivent bien se mettre en place dans l’intervalle, que certains éléments surtout documentés au cours du IIe s. doivent trouver leur origine en amont. Ce faisant, on restitue une certaine profondeur historique à l’impressionnante série de mutations économiques et techniques de La Tène C2 et D1, dont les racines lointaines devaient se trouver tapies dans l’ombre des données étiques du IIIe s.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Bien que les données disponibles demeurent parfois insuffisantes et ambigües, le vide documentaire tend à se résorber et il devient possible d’appréhender les questions économiques sur de nouvelles bases. De nombreux travaux récents ont abordé la période dans le cadre de recherches thématiques et diachroniques qui embrassent le plus souvent l’ensemble du Second âge du Fer. Dans cette perspective à moyen terme, le IIIe siècle apparaît spontanément comme une période transitoire qui précède les profondes mutations du siècle suivant. En raison de l’importance de ce phénomène et d’un déséquilibre patent de la quantité d’informations disponibles, la perception du IIIe s. se trouve conditionnée par l’aboutissement attendu du phénomène : le spectaculaire essor du IIe s. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’en minorer l’intérêt ni d’en nier l’importance, mais plutôt de tenter de s’affranchir un peu de cette pesanteur téléologique afin d’aborder les processus économiques du IIIe s. en les considérant en eux-mêmes et pas seulement en fonction de la fin attendue de l’histoire.

L’économie du fer

Un des faits marquants de la période, qui d’ailleurs a été souligné de longue date4 concerne la consommation du fer. C’est en effet seulement à compter du IIIe s. que le fer se trouve largement diffusé dans la société. À titre d’illustration, on peut rappeler les statistiques de la nécropole de Jenisuv Ujezd, en Bohême, dans laquelle la part des objets en fer passe de 48 % à La Tène B, à 82 % à La Tène C15. Les taux sont ici particulièrement éclairants et signalent la tendance de généralisation de l’emploi du fer qui s’observe dans toute l’Europe celtique. Non seulement le fer se trouve fréquemment dans les assemblages funéraires, mais son usage se diversifie et concerne de nombreuses catégories de mobilier, alors qu’auparavant il se limitait principalement à l’armement et, dans une moindre mesure, à la parure.

La production d’armes

Pour l’armement, le fer constitue un matériau de choix, en raison de ses caractéristiques physiques et mécaniques qui procurent un avantage décisif. Les armes figurent parmi les premiers objets à bénéficier de cette nouvelle technologie, dès le début de l’âge du Fer. Cependant, les quantités d’armement découvertes pour le IIIe siècle semblent sans commune mesure avec celles des époques précédentes. L’évaluation quantitative des productions et leur comparaison d’une époque à l’autre posent de nombreux problèmes. En effet, les armes se retrouvent dans les sépultures. Leur présence dépend en partie du contexte idéologique : de la valorisation plus ou moins marquée de la figure du guerrier et des règles qui en régissent les modalités de dépôt. S’il semble acquis que la présence d’armement dans la sépulture en signale l’appartenance à une catégorie sociale spécifique, celle des individus qui, de plein droit, peuvent porter les armes, la réciproque n’est pas certaine. On ne peut en effet affirmer que tous ceux qui se trouvent armés, à un moment ou à un autre de leur existence, ont la possibilité ou le droit de revendiquer ce statut jusque dans leur sépulture. Partant de ce constat, l’interprétation des variations des taux de guerriers qui fluctuent très largement d’une période à l’autre mais aussi, de manière synchrone, entre les différentes régions de l’Europe celtique, n’est pas simple. Ces taux dépendent en partie, bien sûr, des quantités d’armes en circulation et de leur diffusion dans le corps social, mais en partie seulement. Par ailleurs, la perception de la consommation d’armement se complique encore au cours du IIIe s. avec l’apparition des sites cultuels, qui livrent de grandes quantités d’armes. Ces pratiques en disent long sur le rôle prééminent de la guerre et sur la valorisation idéologique des armes en fer qui l’accompagne. Elles signalent aussi de manière indirecte l’importance de la production d’armes, qui peuvent s’y trouver par centaines ! Mais elles introduisent aussi un biais documentaire difficile à contourner. Ces progressions sans précédent de la quantité d’armes mises au jour trahissent-elles une hausse massive de la production et de la diffusion de l’armement, ce qui est vraisemblable, ou sont-elles de simples artefacts produits par des changements de pratiques et de modalités de déposition qui les rendent plus visibles ? Pour répondre à cette question, d’autres séries d’indices doivent être mobilisées.

On constate, au début du IIIe s. (La Tène B2b et C1a) de profonds renouvellements dans la composition même des panoplies, qui intègrent désormais des systèmes de suspension composés de chaînes de ceinture en fer et des renforts de bouclier de même métal. Dans ces deux domaines, les innovations se succèdent à un rythme soutenu dans le premier tiers du IIIe s. La rapidité de diffusion et de définition de ces nouveaux standards à l’échelle de l’Europe celtique, et le rythme du renouvellement technologique qu’elle implique, signalent sans doute une demande accrue et une très forte consommation d’armement. Elle souligne par ailleurs le dynamisme de l’artisanat du fer, entretenu et soutenu par cette demande stratégique. Ici, les quantités révélées par l’archéologie et la vitalité de la recherche technologique en vue d’une meilleure efficacité plaident plutôt pour une hausse spectaculaire de la production. Dans une perspective historique, la question qui se pose maintenant est de savoir si, au cours de la première moitié du IIIe s. – qui se distingue, selon les régions, soit par de forts taux de sépultures de guerriers, soit par le développement des grands sanctuaires –, l’armement réservé jusqu’alors à une élite restreinte se trouve plus largement réparti et si de nouvelles catégories sociales y ont désormais accès.

Une diversification de la consommation

Pour le fer en tout cas, la cause semble entendue. Les fibules, accessoires vestimentaires omniprésents dans nos corpus, attestent sa diffusion. En effet, à l’articulation des IVe et IIIe s., on assiste à un changement assez brutal de matériau avec le passage du bronze, qui compose la majorité des fibules de La Tène ancienne jusqu’à la phase Duchcov-Münsingen, au fer, matériau de prédilection des fibules de la fin de La Tène B2 et de La Tène C1. Le phénomène n’est pas partout aussi bien marqué que dans le Bassin parisien, où il souffre sans doute d’un léger biais documentaire, dans la mesure où la part du fer est vraisemblablement sous-estimée dans les découvertes anciennes qui constituent la majeure partie du corpus champenois de La Tène ancienne. Mais sa réalité ne fait guère de doute. La nécropole de Bobigny6, où ont été fouillées plus de 500 sépultures du IIIe s., le montre clairement, puisqu’à l’exception de deux exemplaires en alliage cuivreux, toutes les fibules sont en fer (soit 346 sur 348). Dans d’autres régions, comme en Europe centrale, le bronze, qui permet de réaliser des décors moulés à fort relief, semble se maintenir dans des proportions plus importantes, mais partout le fer progresse. Les raisons de ce changement ne sont pas clairement établies. Il n’est pas certain en effet que le fer offre un avantage décisif sur le bronze pour la réalisation d’une fibule. On manque encore d’évaluations sur les éventuels gains de productivité que ce changement impliquerait. Il n’est pas évident que le temps de fabrication soit ici très différent et constitue le critère décisif du changement. D’ailleurs, le passage inverse du fer au bronze, qui s’opère au cours de La Tène D1, s’explique en partie par une recherche accrue de productivité, rendue possible par une fabrication en série des fibules moulées en bronze. Il semblerait, par contre, que les fibules en fer du IIIe s. se trouvent socialement nettement mieux réparties que les modèles en bronze du siècle précédent. Ainsi, toujours dans la nécropole de Bobigny, on remarque que de nombreuses sépultures possèdent au moins une fibule en fer. Celles qui en sont dépourvues ne contiennent le plus souvent aucun autre mobilier funéraire. La fibule en fer apparaît bien dans ce contexte comme l’objet de base de l’équipement funéraire, si ce n’est de l’équipement individuel, et semble largement diffusée. Cette prédilection soudaine illustre peut-être simplement une disponibilité du matériau plus importante. À l’appui de cette hypothèse, on peut noter que les objets consomment, au début du IIIe s., de fortes quantités de métal. C’est en effet le moment où, avec la phase dite lourde, les panoplies de guerriers semblent peu économes de matière. De plus, certaines fibules en fer atteignent des proportions impressionnantes. Ainsi, dans la nécropole de Cortrat (Loiret) on peut constater que les deux fibules à pied globulaire de la tombe 18 consomment une quantité de métal équivalente à celle que la réalisation d’une lame d’épée nécessitait un siècle plus tôt7.

Dans le domaine de la parure, le bronze semble persister davantage. Il faut dire que sa malléabilité et les possibilités ornementales de la fonte en font le matériau de prédilection des parures ornées de motifs en reliefs, très en vogue durant cette période qui voit le plein épanouissement du style plastique. On observe cependant une inversion des proportions entre le IVe s., où le bronze domine largement (55 % des parures métalliques, dans le Bassin parisien8), et le IIIe s., où le fer constitue le métal le plus fréquemment employé (53 % des parures métalliques).

Un autre indice vient conforter cette relative disponibilité du fer. Il s’agit des pièces d’assemblage, crampons ou agrafes parfois renforcées de plaques, qui commencent à apparaître dans les sépultures du Bassin Parisien au cours de La Tène B29. Ces éléments sont bien attestés tout au long du IIIe s., bien qu’ils apparaissent toujours dans de faibles proportions. À Bobigny, par exemple, seules 34 sépultures sur 500 livrent ce type de renforts métalliques. Rappelons que les pièces d’assemblage ne sont pas indispensables à la réalisation de cercueils, coffrages, coffres ou meubles. La taphonomie des restes humains et, parfois, la présence de traces ligneuses, permettent même fréquemment de mettre en évidence la présence d’un contenant en matériau périssable, sans qu’aucune pièce métallique n’y soit associée. Leur principal intérêt réside dans un gain de temps lors de l’assemblage des pièces de bois. Encore faut-il que le coût du matériau soit négligeable par rapport au temps de construction ainsi épargné, ou alors que la présence de fer revête une grande importance symbolique.

Dans les ensembles funéraires du IIIe s., le fer peut également apparaître dans d’autres catégories d’objets, qui figurent généralement dans de plus faibles proportions. On peut citer les pièces de char, les couteaux, les forces, les rasoirs et divers ustensiles instruments ou outils. Pour ces objets, les chiffres sont à manier avec une extrême précaution en raison de la faiblesse des effectifs en présence et de fortes disparités régionales qui trahissent les règles de prescription-proscription de la composition des dépôts. Les quelques données quantitatives disponibles sur le Bassin Parisien10 semblent témoigner d’une hausse de la plupart de ces éléments entre le IVe et le IIIe s. La fréquence des couteaux double : elle passe de 3 à 6 % des sépultures d’un siècle à l’autre ; celle des forces décuple : elle passe de moins de 0,3 à près de 4 % des sépultures. On peut également signaler la très bonne représentation des couteaux et forces en fer dans les assemblages funéraires de Hongrie. Ils sont notamment présents dans près d’un tiers des sépultures de la nécropole de Ludas Varju Dülö fouillée récemment11.

La production du fer

Les faciès de consommation du fer mis en évidence par la composition des assemblages funéraires et des dépôts des sites cultuels permettent d’affirmer que le IIIe siècle correspond bien à une très large diffusion du fer, qui semble disponible dans des quantités jamais atteintes auparavant. Cette hausse de la consommation implique évidemment d’importants changements dans l’organisation de la production, ne serait-ce que parce que davantage de spécialistes s’y trouvent mobilisés. Dans ce domaine, les données sont encore rares et imprécises, mais, là encore, une série d’indices convergents plaident en faveur de progrès significatifs. Ainsi, il semble bien que l’usage d’un nouveau système de fourneau à scorie piégée mais à utilisations successives se développe entre “la fin de La Tène ancienne et La Tène finale”12. De plus, les ateliers de la région du Mans indiquent une production standardisée et très organisée, qui accompagne l’intensification de la production de matière première. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que les premières barres à extrémités roulées apparaissent également au cours du IIIe s., même si elles sont nettement plus fréquentes par la suite13. Comme l’ont montré les recherches récentes, ces demi-produits, intermédiaires entre la masse de fer brute issue du fourneau et l’objet fini mis en forme dans la forge, font appel à une technique complexe14. Ils correspondent à des fers fortement épurés, de très bonne qualité, et sans doute destinés à des produits spécifiques. Leur apparition suggère une complexification du circuit de distribution du métal, avec l’émergence d’ateliers d’épuration spécialisés. D’autre part, la standardisation de ces barres atteste l’existence d’un marché très structuré au sein duquel plusieurs types de demi-produits, plus ou moins épurés, lingots bipyramidaux et barres, circulent. Selon ses besoins et la nature de l’objet qu’il vise à mettre en forme, le forgeron dispose ainsi d’une gamme de matières premières de qualités différentes, mais constantes, chaque forme de demi-produit répondant à des normes largement partagées. Si l’on excepte la qualité des objets réalisés, leur diversité et leur rapide évolution (cf. supra), les données disponibles sur les probables évolutions des activités de forge demeurent peu nombreuses et incertaines, en raison du manque de sites15. Les découvertes réalisées sur l’habitat groupé de Sajopetri (Hongrie) permettent cependant de se faire une première idée de leur organisation16. Un secteur du site est dévolu à la fabrication de céramique, un autre à l’élaboration de barres de fer à partir de loupes importées et le troisième à la forge. D’après les objets retrouvés en cours de fabrication, on peut avancer que les artisans de Sajopetri sont spécialisés dans la production de l’équipement militaire (épée, fourreau, bouclier, système de suspension et lance) et des objets personnels du guerrier (fibule, couteau et rasoir)17, autant d’éléments qui se trouvent fréquemment associés dans les sépultures contemporaines. Si cette hypothèse, encore fragile en raison de la relative indigence des données, se confirme, on pourrait en déduire que les ateliers de forge sont alors structurés en métiers, c’est-à-dire se spécialisent dans la fabrication d’une gamme d’objets bien déterminée et cohérente. Partant, cette organisation suppose l’existence d’un vaste marché structuré, dans lequel ces métiers trouvent des débouchés qui satisfont à leur plus étroite spécialisation. On passerait alors d’un artisanat de cour, que la nature des objets et les faibles quantités produites18 permettent de supposer pour le IVe s., à un artisanat de marché, qui ne cesse d’innover et de se spécialiser.

Quoiqu’il en soit, l’économie du fer au IIIe s., avec l’augmentation des quantités produites, la diversification des usages et les évolutions technologiques qui l’accompagnent, semble en pleine mutation.

Autres productions artisanales

Au moins deux matériaux viennent concurrencer le métal : le lignite et le verre, qui serviront principalement à la réalisation de parures annulaires et, plus spécifiquement, de bracelets.

Le lignite

Les parures en matières organiques fossiles de la famille des lignites semblent connaître une très large diffusion au cours du IIIe s. On signalera par exemple que, parmi les inhumations de Bobigny19, les bracelets en lignite (9 occurrences) se trouvent dans les mêmes proportions que les bracelets en fer (10 occurrences) et sont nettement plus fréquents que les exemplaires en bronze (3 occurrences). Dans la plupart des régions, la progression de la part des incinérations masque sans doute l’ampleur du phénomène, puisque les matières organiques fossiles ne résistent pas au passage sur le bûcher. De rares contextes d’habitat, comme ceux d’Aulnat, par exemple20, permettent de constater qu’il s’agit d’un type de parure relativement banal dans la première moitié du IIIe s. D’après les nombreuses études menées en République Tchèque, on peut même affirmer que ce matériau fait l’objet d’une exploitation intensive21. Dans la vallée de la Lodenice, en Bohême, de nombreux sites de productions, qui associent métallurgie du fer et fabrication de parure en sapropélite, définissent une “zone industrielle” extrêmement active. Si la production du fer semble relativement faible et dessert un marché régional, les bracelets en sapropélite sont exportés à une échelle bien plus vaste : leur répartition, bien établie par les analyses de matériau, couvre des territoires de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Cette production s’effectue dans le cadre d’habitats relativement modestes qui ne diffèrent pas des fermes, hameaux ou villages agricoles contemporains. De fait, le travail des matières organiques fossiles est relativement simple et n’exige pas d’investissement lourd, d’outillage spécialisé, ni une très haute technicité des artisans. L’ampleur de cette production suggère qu’il s’agit sans doute d’une activité spécialisée, éventuellement complémentaire des travaux agricoles. La concentration des ressources confère une situation de monopole aux zones où elles se trouvent facilement accessibles et contribue à une forte rentabilité de leur exploitation. À la différence des parures, notamment métalliques, des époques précédentes, il est intéressant de constater que les parures en matière organique fossile apparaissent comme un produit de consommation de masse, fabriquées par milliers et largement diffusées.

Le verre

C’est aussi dans le courant du IIIe s. qu’apparaissent les premiers bracelets en verre22, matière qui jusque-là était réservée à l’élaboration de perles. Cette innovation technique, qui est une invention et une spécificité du monde celtique, accompagne une augmentation massive des productions à partir du milieu du IIIe s. et une diversification des produits : bracelets, bagues et perles annulaires massives.

Tout indique que la matière première, le verre brut, provient des bords de la Méditerranée. Seule sa mise en forme est locale. L’importance prise par les parures de verre, qui semblent être des produits de grande consommation, souligne l’importance et l’organisation des réseaux à longue distance, qui ne concernent plus seulement alors quelques objets de prestige échangés entre aristocrates. De ce fait, le circuit commercial du verre préfigure et annonce celui du vin qui, sur une autre échelle encore, irriguera l’Europe celtique au siècle suivant.

Les découvertes de prospection réalisées sur le site de Nemcice-nad-Hanou en Moravie, à l’est de la République Tchèque23, permettent de supposer que dès le IIIe s., les ateliers de verriers se trouvent au sein de vastes agglomérations. Le site, qui s’étend sur 35 ha, a livré de très nombreuses parures en verre (400 bracelets et 600 perles). Les fragments de verre brut, les rebuts et ébauches de perles, qui ont la même composition chimique que les bracelets du site, sont autant de preuves tangibles de la présence d’ateliers24. L’impressionnante quantité de mobilier récolté permet de préciser que le site s’implante dès le début du IIIe s. et se développe jusqu’au milieu du IIe s. Il semble très actif à partir de la seconde moitié du IIIe. La diversité des productions attestées (forge, métallurgie des alliages cuivreux et verre) permet d’affirmer qu’on se trouve en présence d’une agglomération à vocation artisanale.

Les premières agglomérations artisanales

L’apparition, ou la réapparition, dans le courant du IIIe s., de vastes agglomérations à vocation artisanale est une des principales surprises de l’archéologie des dix dernières années. Outre Nemecice-nad-Hanou, plusieurs sites semblent répondre à cette définition, comme Sajopetri en Hongrie (cf. supra), Lacoste à Mouliets-et-Villemartin en Gironde, Galice Lovacka en Ukraine, ou encore le complexe d’Aulnat en Auvergne, site connu de longue date mais pour lequel l’importance de l’occupation du IIIe s. n’a été réévaluée que récemment25. Bien que ce phénomène mérite encore d’être qualifié et quantifié de manière plus précise, ces quelques exemples répartis sur l’ensemble de l’Europe celtique en illustrent l’ampleur. Il ne s’agit pas de quelques sites isolés, mais bien d’un mouvement général d’urbanisation. En attente de la publication de la plupart de ces sites, il n’est pas encore assuré que tous possèdent les caractéristiques des agglomérations mieux documentées de la première moitié du IIe s. Mais ils en présentent les principaux traits extérieurs : vaste superficie, regroupement d’une importante population, et surtout concentration d’activités artisanales diversifiées et spécialisées. D’autres caractéristiques connexes se déduisent, comme la fonction commerciale de redistribution, qui découle de l’excédent de produits manufacturés et, sans doute, du déficit de biens vivriers d’une communauté principalement composée d’artisans : dynamique bien connue des processus d’urbanisation. Soulignons que les différentes productions manufacturées évoquées plus haut supposent l’existence de réseaux d’échanges bien structurés. Dans ce contexte, la présence de centres de commerce et de redistribution ne serait pas étonnante.

Il y a encore 20 ans, la découverte d’un tel site aurait semblé d’une rare incongruité, tant il était admis que l’urbanisation ne s’amorçait qu’à compter du siècle suivant. Il semble bien maintenant que le processus commence dans le courant du IIIe s. Il accompagne très logiquement les avancées technologiques et les mutations artisanales décrites plus haut. Cette évidence soulève de nouvelles perspectives quant à la question de l’exploitation du terroir et des productions agricoles qui, nécessairement, se développent pour alimenter ce dynamisme économique.

L’agriculture

La multiplication des catégories sociales stériles26 (guerrier, personnel sacerdotal, artisan) qui ne produisent pas de biens vivriers, ou ne s’y consacrent plus à plein temps, suppose une productivité accrue de l’agriculture. Quelle que soit l’organisation sociale de ces activités non agricoles, il est manifeste qu’une fraction plus importante de la population s’y consacre désormais. Elle ne peut le faire qu’à condition de disposer de quantités suffisantes de nourriture et d’être déchargée, en partie au moins, des impératifs de sa production. Le dynamisme social et économique, entraperçu plus haut, repose nécessairement sur celui du monde agricole, dans la mesure où il ne semble pas bénéficier d’importations massives extérieures à l’Europe celtique.

L’exploitation des terroirs

La densité des établissements agricoles, bien documentée par les fouilles des 20 dernières années dans la moitié nord de la France, ne révèle pas d’intensification majeure de la mise en culture des terroirs au IIIe s. Elle sera par contre spectaculaire au siècle suivant27. Toutefois, çà et là, des changements lourds d’avenir se profilent. Il s’agit, par exemple, de l’apparition en vallée de Seine d’un nouveau modèle de site : la ferme isolée dans son enclos28. Le phénomène n’est pas général, mais on note dans certains secteurs, comme la plaine de Caen29 ou les environs d’Arras30, la mise en place de réseaux déjà denses d’établissements agricoles. Dans l’Est de la France, les rythmes de création et d’abandon des sites mettent en lumière un premier basculement au cours de La Tène C1, période à partir de laquelle s’amorce la reconquête des plateaux31. C’est également le moment où l’usage de la méture commence à régresser au profit des cultures monospécifiques32. Ces tendances indiquent une meilleure maîtrise des techniques agraires et surtout impliquent une recherche de forte rentabilité.

Le sel

En raison de son importance capitale dans l’alimentation humaine et animale et de son inégale répartition sur l’ensemble de l’Europe, le sel est une denrée essentielle de l’économie protohistorique. Les découvertes réalisées ces dernières années permettent, là encore, de faire remonter dans le courant du IIIe s. des innovations technologiques qui se diffuseront par la suite et qui étaient surtout attestées à partir de la fin du IIe s.33 C’est le cas d’un nouveau type de structure de chauffe destiné à l’élaboration des pains de sel : le grand fourneau à grille et hands bricks34. Son apparition est maintenant bien datée par des séries dendrochronologiques issues des puits qui composent les ateliers de Sorrus. On peut en déduire qu’ils apparaissent au plus tard au milieu du IIIe s. a.C. Ces fourneaux assurent une meilleure gestion de la chaleur et impliquent une augmentation des volumes produits. Les ateliers de productions de sel s’installent au sein d’établissements isolés, qui ne différent en rien des fermes contemporaines. Il s’agit vraisemblablement d’une activité saisonnière, complémentaire et secondaire par rapport à l’agriculture, mais qui doit générer l’essentiel des exportations du domaine, ou en tout cas une forte rentabilité. Ici, les innovations technologiques soulignent à nouveau une recherche de rentabilité dans l’exploitation du terroir et de ses potentialités.

De meilleurs outils pour de meilleurs rendements

Les progrès de l’économie du fer, la progression de la spécialisation artisanale et une plus large disponibilité du matériau procurent à l’agriculture des outils plus efficaces et surtout plus accessibles. De fait, d’importantes innovations apparaissent dans ce domaine au cours du IIIe s. : faux, soc, meules rotatives35

La faux ne représente pas un avantage décisif pour la moisson des céréales, qui peut s’effectuer de manière très efficace par d’autres moyens. Il apparaît d’ailleurs que la récolte privilégie plutôt la coupe haute qui prélève l’épi directement36, la paille étant éventuellement récoltée dans un second temps. Cet outil est par contre très bien adapté à la récolte de fourrage pour le bétail. Son invention et sa diffusion correspondent donc à de profondes modifications dans la gestion du cheptel et développent les potentiels de la stabulation. Indirectement, elle témoigne aussi de meilleurs rendements, puisqu’une part des terres ou du temps de travail du paysan peut désormais être consacrée à la production de fourrage.

Les socs en fer, dont les découvertes commencent à se multiplier37, contribuent davantage aux progrès des cultures. Les pratiques aratoires sont un paramètre majeur de l’agriculture traditionnelle. Elles consomment un temps relativement élevé et constituent une des limites de la rentabilité individuelle (surface agricole exploitée par un individu). L’adoption du soc en fer permet à la fois de multiplier la superficie de travail journalier et de mettre en culture de nouvelles terres, auparavant peu rentables car trop exigeantes. Ainsi s’explique et se confirme la reconquête des plateaux évoquée plus haut.

La meule rotative en pierre est aussi une conséquence des progrès du développement de l’outillage en fer, qui en facilite l’extraction et la taille. Objet technique particulièrement complexe et efficace, elle permet d’abaisser considérablement le temps consacré à la transformation du grain. Ses qualités résument assez bien les principaux objectifs des innovations techniques de l’économie agricole du IIIe s. : en premier lieu une recherche de rentabilité individuelle, de gain de productivité du travail et pas nécessairement du terroir en lui-même, ce qui sera peut-être plutôt le cas des périodes suivantes.

Dynamiques d’évolution

Les avancées économiques du IIIe s. semblent obéir à une trame logique relativement simple38. Les mutations guerrières observées à l’articulation des IVe et IIIe s. en constituent l’élément déclencheur, ou en tout état de cause le premier symptôme. L’augmentation de l’activité militaire et de la consommation d’armes exerce une pression décisive à la fois sur la production artisanale (demande en armes et en innovation) et sur les productions agricoles (nécessité de nourrir davantage d’improductifs). Peu à peu, dans une succession chronologique qui demande encore à être précisée, des synergies nouvelles se mettent en place. Les progrès de l’artisanat, notamment du fer, procurent à l’agriculture les instruments de son développement ; ceux de l’agriculture permettent d’entretenir et de libérer des impératifs de la production vivrière une part plus nombreuse d’artisans qui, soutenus par de nouvelles demandes, peuvent se spécialiser davantage. Les progrès de ces deux pôles complémentaires de l’activité économique se soutiennent et s’entretiennent mutuellement. Ainsi s’enclenche une spirale de développements et de mutations qui ne fera que s’amplifier par la suite.

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Notes

  1. Buchsenschutz 1993.
  2. Colloque de Paris, 1991 : Les Celtes 1993.
  3. Exposition de Venise : Moscati 1991.
  4. Meduna 1980.
  5. Venclova 2001.
  6. Marion et al. 2008.
  7. Rapin & Zurfluh 1998.
  8. Baray 2003, 330.
  9. Baray 2003, 133.
  10. Baray 2003.
  11. Szabo & Tanko 2006.
  12. Cabboi et al. 2007, 60.
  13. Berranger 2009.
  14. Berranger 2010.
  15. Bauvais 2007.
  16. Szabo, dir. 2007.
  17. Guillaumet 2006.
  18. Bauvais 2007.
  19. Marion 2009.
  20. Augier et al. 2007.
  21. Venclova 2001.
  22. Gebhard 1989.
  23. Cizmar 2006.
  24. Venclova 2006.
  25. Augier et al. 2007.
  26. Dans le sens de F. Quesnay (1758) : Tableau économique, Versailles.
  27. Blancquaert et al. 2009.
  28. Marion 2004.
  29. Lepaumier et al. 2010.
  30. Jacques & Prilaux, dir. 2003.
  31. Nouvel et al. 2009.
  32. Matterne 2001.
  33. Daire 2003.
  34. Prilaux 2000.
  35. Ferdière et al. 2006.
  36. Malrain et al. 2002.
  37. Szabo, dir. 2007.
  38. Marion 2007.
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EAN html : 9782356134929
ISBN html : 978-2-35613-492-9
ISBN pdf : 978-2-35613-493-6
Volume : 1
ISSN : 2827-1912
Posté le 08/05/2024
Publié initialement le 01/02/2013
8 p.
Code CLIL : 3385 ; 4117
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Comment citer

Marion, Stéphane, “L’économie du IIIe siècle a.C., 20 ans après”, in : Krausz, Sophie, Colin, Anne, Gruel, Katherine, Ralston, Ian, Dechezleprêtre, Thierry, dir., L’âge du Fer en Europe. Mélanges offerts à Olivier Buchsenschutz, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 1, 2024, 361-369, [en ligne] https://una-editions.fr/economie-du-3e-siecle-av-jc [consulté le 08/05/2024].
doi.org/10.46608/basic1.9782356134929.30
Illustration de couverture • D'après la couverture originale de l'ouvrage édité dans la collection Mémoires aux éditions Ausonius (murus gallicus, Bibracte ; mise en lumière SVG).
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