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Quelques indicateurs socio-économiques d’une mutation
en Limagne (Puy-de-Dôme) au IIIe siècle a.C.

Le moment de l’histoire des Celtes d’Auvergne que nous avons choisi de traiter dans cette contribution est relativement bref, mais il est riche en bouleversements dans tous les domaines abordables par l’archéologie. Le changement est rapide, puisqu’en Limagne, il est acquis durant la première moitié du IIIe s. et se maintient ensuite au long du siècle. Poser cette question n’est pas une démarche nouvelle. Gilbert Kaenel, à propos de la Suisse, s’interroge sur la possible “colonisation de nouvelles terres” due “à une forte poussée démographique […] à mettre au compte des déplacements historiques de tribus au début du IVe siècle…”1. Le même phénomène de multiplication du nombre des sites s’observe en Bohême, ainsi que dans toute l’aire danubienne2. Olivier Buchsenschutz note les transformations fondamentales qui “se produisent dès la période de La Tène moyenne dans des agglomérations de plaine ouvertes” et présente les sites connus, dont celui d’Aulnat dans le Puy-de-Dôme, comme “des habitats lâches, sans plan régulier, qui n’évoquent en rien un quelconque urbanisme”3. Sur les moteurs et fondements de cette période d’expansion économique des Celtes durant La Tène moyenne, il met en avant le remarquable équilibre entre les trois composantes économiques que sont le commerce, l’artisanat et l’agriculture, phénomène qui rendrait compte de cette période de grande puissance des Celtes4.

Ces dernières années, nombreuses sont les contributions qui mettent l’accent sur les changements qui marquent le IIIe s. a.C., période au cours de laquelle la restructuration sociale et politique serait à l’origine des civitates citées par César au Ier s. Cette réorganisation est due à l’arrivée de nouvelles populations, comme l’ont montré G. Kaenel pour la Suisse, S. Marion pour l’Île-de-France et S. Fichtl pour les Bellovaques5. Ces deux derniers auteurs mettent l’accent sur le rôle fédérateur des grands sanctuaires dans ce processus d’intégration des populations.

Il est actuellement possible de présenter quelques acquis concernant la plaine de la Limagne au IIIe s. a.C. en suivant l’émergence de l’agglomération de plaine qu’est le “complexe d’Aulnat”6, ses caractéristiques, ses relations avec l’arrière-pays. Nous verrons aussi comment se mettent en place des activités et productions complémentaires, indices de l’émergence d’une économie diversifiée et complexifiée. De plus, l’élaboration d’une sériation chronologique des mobiliers sur toute la période du Second âge du Fer fournit maintenant une assise stable pour dater au plus près les petits habitats dispersés dans la campagne7.

L’émergence du complexe d’Aulnat au début du IIIe s. a.C.

Sous ce vocable de “complexe d’Aulnat”, il faut comprendre l’ensemble d’un territoire d’une superficie estimée à plus de 150 ha, nommé ainsi par référence aux premières découvertes faites en 1941, dans une excroissance méridionale de la commune d’Aulnat, mais se développant essentiellement sur celle de Clermont-Ferrand8. Des données de l’époque, il ressort que “trois ou peut-être quatre agglomérations plus denses, séparées par des espaces où les habitations étaient clairsemées…” occupaient principalement la pente sud-ouest d’une légère éminence arasée pour l’implantation de la base aérienne militaire d’Aulnat9. C’est une importante partie du complexe d’Aulnat qui a ainsi disparu et les fouilles de 2001 et 2003 s’inscrivent dans la continuité ouest de ce vaste décapage.

L’organisation spatiale et sociale du site au IIIe s.

La zone la plus anciennement occupée se concentre entre les rivières de l’Artière et le ruisseau du Bec, au strict débouché du bassin de Sarliève dans la plaine de Limagne10 (fig. 1A et 1B). Les terroirs concernés sont ceux de La Grande Borne (fouille de John Collis et de Robert Périchon et, quelque cent mètres au sud-est, découverte fortuite de mobiliers de La Tène C1) et de Fontvieille, avec les fouilles administrativement dites de Gandaillat. L’extension du site, durant le IIe s., se fait de part et d’autre de ce secteur, mais surtout vers l’ouest jusqu’au Brezet. Le reste de nos connaissances réside en fouilles de faible superficie ou de points de découvertes isolées.

Fig. 1. Le complexe d’Aulnat.
A. La localisation du complexe d’Aulnat au débouché du bassin de Sarliève dans la Limagne.
1. Clermont-Ferrand, site d’Aulnat ;
2. Cournon d’Auvergne, Bonabry, Barrière de Cournon ;
3. Cournon d’A., Bois Joli ;
4. Cournon d’A., La Gravière (site de La Grande Halle) ;
5. Cournon d’A., Les Plaines ;
6. La Roche Blanche, Domaine de Gergovia ;
7. Lempdes, Le Pontel (sites de Cora et rue des Peupliers). (cartographie : C. Mennessier-Jouannet, P. Combes).

B. L’extension topographique du site (repris d’après Deberge et al. 2007a, fig. 16).

C. La cartographie des secteurs fouillés (repris d’après Deberge et al. 2007a, fig. 5).

Fouille de Fontvieille/Gandaillat

La fouille de Gandaillat, avec un décapage couvrant 1,23 ha sur les 11 ha d’emprise du diagnostic, est la seule fenêtre qui permet une lisibilité de l’organisation interne du site. D’entrée, il faut nuancer la notion “d’habitat ouvert” pour la phase ancienne de l’occupation. En effet, le site est en plaine dans un paysage ouvert. Mais il est limité par un fossé palissadé et circonscrit entre des axes de voiries, dont le croisement restitué forme un angle proche du droit (fig. 1C). L’axe sud, fouillé sur un très petit tronçon, a fourni de la céramique attribuable au plus tard à l’étape 5 (La Tène C1). Le comblement du fossé curviligne a fourni aussi un matériel céramique abondant attribuable à La Tène C111. L’espace ainsi délimité correspond, dès le début de l’occupation, à une vaste superficie.

L’espace compris entre voirie et fossé curviligne est consacré au funéraire. Sur la base du mobilier, aucune sépulture ne fournit d’éléments de datation antérieurs à La Tène B2b. Le cumul des données permettant une approche chronologique atteste un nombre non négligeable d’individus enterrés durant tout le IIIe s. a.C. et dont la quantification précise reste à faire12. La coexistence de l’inhumation et de la crémation est toutefois acquise dès cette phase et les ensevelissements sont reportés, hors de l’habitat, au sud du fossé limitatif.

Pour l’habitat, l’appréciation de la situation est beaucoup plus délicate. Aucun bâtiment n’est directement attribuable à ces phases anciennes, mais seulement du mobilier résiduel dans les niveaux postérieurs, dont “quelques éléments de parure”. Le caractère ordonnancé du bâti, – alignement des bâtiments et voiries –, est tel pour le IIe s. que Yann Deberge propose une restitution avec des îlots formés par des rues se recoupant à angle droit13. Cette organisation met en évidence une planification de la construction acquise au moins dès le début du IIe s. Une hypothèse possible serait alors que certaines constructions, faites durant le IIIe s., ont été entretenues, rénovées et conservées sur la même emprise jusqu’à la fin du IIe s. Le seul indice structuré en faveur de cette thèse est la présence, à proximité du bâtiment 3 daté du IIe s., d’un four de potier ayant livré des tessons de La Tène C1. Notons qu’il se trouve dans un rapport cohérent avec la trame proposée par Y. Deberge pour le IIe s. Cette question demande à être complétée par l’étude plus poussée de la dispersion du matériel résiduel du IIIe s.

En conclusion, constatons que l’organisation du bâti à l’intérieur de la zone enclose nous échappe et que la vie domestique nous est connue par les rejets effectués dans les fosses ou fossés.

Fouille de La Grande Borne

L’espace fouillé, situé à 250 m environ au sud-ouest de Fontvieille/Gandaillat, couvre une petite superficie de 900 m2 (fig. 1C). Les chantiers I et IV sont dans le prolongement l’un de l’autre, suivant la diagonale de la parcelle, ce qui a eu pour effet d’enregistrer le tracé d’un axe important structurant l’espace, axe nommé chemin 8 d’après les données du chantier IV (fouille John Collis). Cette structure, identifiée à un chemin creux, livre, sur un tronçon fouillé sur une vingtaine de mètres de long, un abondant mobilier associant armement, parures, céramiques et de nombreux indices d’activités artisanales14. Le comblement s’effectue de façon continue au long de La Tène B2b par strates successives, dont certaines, indurées, portent des traces de piétinement. Une fois le comblement atteint, un niveau superficiel de circulation se met en place et reste actif jusqu’à la fin de l’occupation à La Tène D1a. Les fibules, au nombre de huit, toutes des variantes tardives du modèle des fibules de Duchcov, permettent un rattachement chrono-culturel à La Tène B2b15. Plusieurs fossés latéraux rendent compte des différents moments de reprise jusqu’à la fin de La Tène C1.

À La Grande Borne, de façon beaucoup plus nette qu’à Gandaillat, la structure mise en place dès le début de l’occupation reste pérenne jusqu’à la fin. Aucune structure d’habitat n’est rattachable au chemin 8 et, à partir de La Tène C2, celles qui existent le jalonnent sans aucun empiètement.

Bien qu’il soit impossible actuellement d’en mesurer l’extension, l’espace occupé à La Tène B2 peut être évalué à plus de 10 ha (fig. 1B). Il est enclos par un fossé doublé d’une palissade. Un contrôle s’effectue donc sur les entrées et sorties, des personnes comme des biens, même si cette palissade ne peut être prise pour un élément de fortification. Si l’organisation interne du bâti durant le IIIe s. nous échappe, il n’en reste pas moins que la mise en place de l’ensemble est concertée : choix d’une implantation stratégique aux confins sud de la Limagne, maîtrise d’un carrefour de communications à longue distance est/ouest autant que nord/sud, tracé d’une vaste surface enclose dès l’origine du site et émergence d’un centre adonné à la production artisanale.

Les premiers modèles proposés pour comprendre l’organisation territoriale du sud de la Limagne et de ses relations avec le “complexe d’Aulnat” sont contemporains des fouilles de La Grande Borne (1966 à 1982). Pour John Collis, quoiqu’il reconnaisse qu’Aulnat “intervient pour une part dans le processus d’urbanisation en Auvergne”, cet habitat ne représente pas un centre développé, proto-urbanisé, mais “serait un site en rapport avec un modèle (pattern) de pré-urbanisation”. Il opte pour un modèle non centralisé, mais mettant en relation “des groupes (clusters) de villages et hameaux distants de plusieurs kilomètres”16. L’accent est alors mis sur le réseau dense d’habitats de superficie réduite, dispersés dans la plaine qui, en l’absence de centre aggloméré ou urbanisé dans la région, seraient à la fois promoteurs, producteurs et consommateurs du nouvel élan économique constaté au IIe s. a.C. L’inexistence d’une agglomération de plaine en Limagne “qui appartienne au même type que les exemples ségusiaves ou encore que Levroux” est à nouveau affirmée en 2000 au profit de cette notion d’un tissu rural très dense, dont la densité même et la diversité de l’artisanat soulèvent quelques perplexités si l’on veut identifier les sites qui le composent à de simples fermes. Dans ce cadre, l’habitat d’Aulnat-La Grande Borne “ne semble pas avoir plus de quelques hectares” et participe de ce vaste réseau17.

Pourtant, déjà pressentie en 1994 à l’occasion d’un récolement de toutes les données concernant la zone d’Aulnat au sens large18, la spécificité du site comme agglomération à fonction centralisatrice est mise en évidence à l’occasion de la publication des actes du Colloque de l’AFEAF de 200319.

Dès l’origine, une grande effervescence économique

L’abondant mobilier du chemin 8 représente pour nous une aubaine car il fournit un éclairage précis sur l’activité existant au sein de ce premier cercle de l’habitat d’Aulnat. Sa stratification et l’évolution de son comblement indiquent à la fois une fréquentation continue et des rejets homogènes pendant au moins le premier tiers, voire, plus largement, la première moitié du IIIe s. a.C. À la lumière de ce matériel, il ressort que les activités artisanales sont variées, et surtout se distinguent des activités reconnues sur les sites ruraux alentours.

La métallurgie des alliages cuivreux est attestée par la présence de 121 fragments de creusets (pour un total de 215 sur le chantier IV) et trois fragments de moule. Ils proviennent de petits godets ronds ou ovales, hauts de quelques centimètres. Les analyses métallographiques effectuées sur huit échantillons attestent la présence de cuivre seul sur trois d’entre eux, de cuivre, d’étain et de plomb sur trois autres, vérifiant ainsi l’hypothèse d’atelier(s) de bronzier sur le site20. Aucun déchet de fabrication ne permet d’envisager quelles étaient les productions, sauf un moule qui laisse présumer la fabrication de bracelets.

La métallurgie du fer est plus discrète avec seulement quelques kilos de scories. Le lot des fibules en fer, regroupées dans le deuxième état du comblement du chemin, est l’indice, selon Lionel Orengo, d’un possible atelier fabricant ces objets, non plus en alliage cuivreux, mais en fer21. Egalement dans le domaine de la bijouterie, la découverte de trois fragments de corail dont deux à l’état brut suggère la reprise d’échanges à longue distance et laisse supposer que ce matériau était travaillé sur place22.

La présence non négligeable de bracelets en matière organique fossilisée (MOF), dont la matière première est extraite de filons connus dans le département de l’Allier et les premières phases de la fabrication attestées sur place, sous-entend des échanges à moyenne distance. Que les objets soient arrivés finis ou semi-finis (le lissage restant à faire), dans tous les cas la diffusion ou la redistribution, sous quelque forme que ce soit, se fait à partir de ce centre qui peut ainsi prendre l’aspect d’une place de marché23.

Quelques restes de cheville osseuse sont l’indice de travail de la corne, sans mésestimer leur simple utilisation comme combustible au profit des activités métallurgiques24. Le travail de l’os a laissé quelques traces également avec deux ébauches de dés à jouer rectangulaires (ou dés de divination).

Enfin, le répertoire céramique, illustré par plus de 4000 tessons déterminables (le tout-venant n’étant pas décompté), se fait l’écho d’importantes transformations technologiques. Le choix des argiles ou leur traitement (épuration soignée) diffèrent de ce que l’on connaissait auparavant ; le tour rapide est maintenant utilisé et concerne une série de vases à la morphologie nouvelle (jarres et petits vases à mouluration ou bourrelet sur l’épaulement) ; les registres décoratifs enregistrent l’abandon des motifs géométriques au profit des décors ondés simples ou complexes25. Le changement pourrait paraître brutal, car il entraîne un renouvellement sans précédent du corpus céramique. De plus, il concerne aussi les sites de plaine dans toute la Limagne et forme une césure nette avec l’étape 3 de la sériation chronologique des mobiliers arvernes26. Les jattes à bord rentrant envahissent rapidement le répertoire. Dès les niveaux profonds du chemin 8, elles représentent 36 % des NMI des formes basses et atteignent 54,7 % dans le niveau médian. Les niveaux anciens associent encore largement des modèles traditionnels et ce n’est que dans la deuxième phase du comblement que l’on constate une désaffection des formes traditionnelles. Cette progression, qui a pu jouer sur deux décennies ou une génération, paraît définir un processus endogène de transformation du vaisselier27.

De façon indirecte, la céramique laisse aussi entrevoir l’existence d’ateliers de production capables de décliner un même modèle dans des dimensions allant de la grande jarre de stockage au petit pot à cuire ou à conserver des aliments (fig. 2).

 Exemple d’une série de vases de forme et décor similaire
Fig. 2. Exemple d’une série de vases de forme et décor similaire. Provenances.
1. Cournon d’A., La Gravière ;
2, 5-7. Clermont-Fd, La Grande Borne, chemin 8 ;
3. Lempdes, Le Pontel (Cora) ;
4. Clermont-Fd, Le Pâtural-nord, fosse 300
(dessins C. Mennessier-Jouannet, Yann Deberge).

Du point de vue des échanges à longue distance, nous avons déjà évoqué le cas des fragments de corail. Les fragments de céramique tournée fine produite dans le Midi sont rares, à peine 5 tessons, mais présents dans le chemin 8. À La Tène C1, dans le fossé 12/13, ce mobilier d’importation imprimera une marque nettement plus forte.

Il existe également une preuve de contacts entre certains habitants arvernes et la côte atlantique ou réciproquement. En effet, les comblements du chemin 8 et des fossés 12/13 ont fourni des fragments de coques (Cerastoderma edule) dont l’une est percée pour être portée en pendentif. Le biotope propre à ces crustacés, liés au phénomène des marées, donne une idée précise des zones de la côte atlantique d’où ils peuvent provenir et exclut la côte méditerranéenne. Elles peuvent n’être que le témoignage de voyageurs ramenant un objet insolite, mais être aussi le seul indice de commerce du sel de mer et par conséquent de la gestion de cet approvisionnement à partir du site d’Aulnat28. La multiplication des ateliers de production de sel sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique à partir de cette même période peut représenter la contrepartie d’une demande accentuée venant de populations de Gaule interne29.

Aulnat et l’arrière-pays : recomposition du réseau des fermes

On ne peut imaginer l’émergence d’un espace organisé, concentrant une forte activité artisanale et regroupant une population de plus en plus nombreuse, sans que le phénomène n’ait un effet d’entraînement sur les sites de l’arrière-pays. Réciproquement, les capacités de production rurale pouvant relayer la demande accrue d’un site aggloméré accompagnent et entraînent un mouvement de croissance, voire de “surchauffe économique”. Mais reste qu’il est difficile de concevoir ce mouvement comme naissant de lui-même, sans un moteur politique et sans moyens d’investissement adaptés. À partir du début du IIIe s., l’organisation des campagnes en Limagne subit une profonde mutation dont un des aspects est la création des fermes encloses. D’autres phénomènes peuvent être mis en évidence, comme la mise en culture de nouvelles terres et la réorganisation des habitats occupés sur la longue durée.

Une phase de mise en exploitation de nouvelles terres

Implantation d’habitats sur la rive orientale du bassin de Sarliève

Depuis maintenant près de 20 ans, le bassin de Sarliève – extension sud de la Limagne et ouverture en direction du Midi – fait l’objet d’un suivi archéologique très poussé où diagnostics et fouilles se complètent et offrent une image extensive des fluctuations de l’habitat. Le constat actuel est celui d’une importante phase d’implantation de nouveaux habitats ou établissements de nature indéterminée en zone basse de sa rive orientale. Ces sites paraissent construits ex nihilo (nécropole de Bonabry et site de la Barrière de Cournon, commune de Clermont-Ferrand) ou après une longue période d’abandon pour les sites de Bois Joli et de La Gravière à Cournon-d’Auvergne. Aux Plaines, commune de Cournon, l’occupation structurée de La Tène B2 s’implante à côté d’un habitat du Bronze ancien-moyen (fig. 1A et 5 pour la localisation des sites).

Quelle que soit la nature du site de la Barrière de Cournon, force est de constater que la céramique abondante y est contemporaine de celle du chemin 8 de La Grande Borne et que cette date conforte celle de la nécropole de Bonabry qui lui est proche30. À Cournon Bois Joli, habitat et nécropole forment un tout cohérent dont l’origine ne remonte pas au-delà de La Tène B231. À La Gravière (fouille de La Grande Halle), le mobilier céramique, tout comme les fibules d’une inhumation, accréditent l’hypothèse d’une première implantation à La Tène B2b.

Outre les activités rurales probables, l’artisanat y est représenté : métallurgie aux Plaines et mouture des céréales à Bois Joli. Les structures fouillées à La Barrière de Cournon, – des aires planes et rubéfiées –, n’ont pas été identifiées.

Ces sites occupent, sauf celui des Plaines, les basses terres, à la cote altimétrique de 345 m qui sera la plus basse jamais colonisée par l’habitat dans ce secteur, même à l’époque romaine. Un fait remarquable est leur brièveté relative : ceux de Bois Joli, des Plaines et La Barrière de Cournon connaissent un abandon complet à La Tène C1 ou C2 en raison de l’absence de trace du service d’Aulnat (fig. 3). À La Gravière, où l’occupation dure à La Tène C2, une seule structure liée à une forge (?) possède un mobilier typique de La Tène D1a32.

 Éléments représentatifs des vases du “service d’Aulnat”. Provenance aléatoire de sites ruraux limagnais (dessins Yann Deberge, ARAFA).
Fig. 3. Éléments représentatifs des vases du “service d’Aulnat”. Provenance aléatoire de sites ruraux limagnais (dessins Yann Deberge, ARAFA).

Sur le même secteur du bassin de Sarliève, les sites de date plus ancienne (La Tène A ou B1) sont décalés sur le versant, vers la cote altimétrique de 350 à 360 m : sites des Chomettes (diagnostic Mennessier-Jouannet 2009), site de l’usine CLESSE (une épée de La Tène B1), site sondé en 1986 par John Collis sur l’emprise de PRODIM, en amont du site de La Gravière, un mobilier de La Tène ancienne non encore étudié. Seul, un site, Le Domaine de Gergovia, localisé en bordure occidentale du bassin de Sarliève, au pied du plateau de Gergovie connaît une occupation attestée, d’après la céramique, du Ve s. jusqu’à la fin du IIe s.33

Nous proposons de voir, dans ce mouvement de courte durée, les effets de l’émergence du site d’Aulnat et du dynamisme économique qu’il produit. Il induit sur la bordure orientale du bassin de Sarliève l’installation, sur les marges immédiates d’une zone encore humide, d’une succession d’habitats. À cette phase de colonisation du début du IIIe s. succède un abandon relativement rapide, qui peut se comprendre comme une captation de la population au profit de l’agglomération à partir du IIe s. En effet, si les habitats sont abandonnés, les signes de fréquentation des lieux sont toujours attestés par du mobilier résiduel ou par le maintien d’activités artisanales.

Densification de l’exploitation en bordure de marais en Limagne

Globalement, il apparaît que les sociétés laténiennes ont toujours connu une plaine de Limagne peu ou prou entièrement colonisée. Mais certains secteurs, en périphérie de zone marécageuse, sont vraisemblablement restés incultes pendant tout l’âge du Fer (prairies humides permanentes, roselières, marécages). Un exemple nous en a été donné avec le suivi sur 50 ha du projet d’aménagement du Biopôle Clermont-Limagne, en bordure sud-est du marais de Cœur, commune de Saint-Beauzire (fig. 4). Aucun indice d’occupation antérieur au IIIe s., fut-il résiduel, n’a été découvert sur l’ensemble des zones diagnostiquées. Adossés au versant marneux qui limite le marais à l’est et au sud, trois habitats ont été mis au jour. Au Champ de la Ville, la première implantation est celle d’un enclos quadrangulaire doté d’une puissante tranchée palissadée. Pas de mobilier, sauf un tesson cuit en mode A avec surface sombre, technique de cuisson inconnue avant la fin du IVe s. Le mobilier récolté dans le réseau de fossés formant un axe de circulation nord-sud ainsi que dans un puits attestent un comblement à La Tène C234. Au nord du domaine de La Montille, un site enclos de 160 m x 100 m environ, délimité par un fossé dont au moins trois états successifs ont été mis en évidence, se rapporte à une exploitation rurale dont l’état le plus ancien est attribuable à La Tène C135. Enfin, à l’est, sur le terroir de La Montille (labo1), au pied de la butte qui supporte le village actuel de Saint-Beauzire, un ensemble de structures, – deux puits et une fosse – adossées à un fossé nord-sud est occupé à partir du milieu du IIIe s. jusqu’au début du IIe s. À ce moment, il est abandonné et reporté plus au sud, comme l’indique le système d’entrée d’un nouvel enclos. Ici, comme dans le bassin de Sarliève, la proximité avec la partie la plus humide des terres signifie une installation sur les seules terres disponibles, associée à un probable assèchement du milieu.

Au vu des sites les mieux représentés, il apparaît que le IIIe s. a.C. se caractérise comme un important moment d’essor ou de restructuration de l’habitat en plaine. Il est difficile de soutenir que ce mouvement n’intéresse que le sud de la Limagne, car les données y sont totalement tributaires des zones d’impact de l’archéologie préventive. Pour l’instant, toute la partie orientale de la plaine garde sa vocation agricole et, par conséquent, nous est mal connue. En revanche, il n’en va pas de même pour la partie nord-ouest et les aménagements, sans être fréquents, autorisent quelques comparaisons. Les récentes découvertes à Aigueperse Le Clos Clidor vont dans le même sens et valident l’hypothèse d’une agglomération ouverte occupée de La Tène C1 jusqu’à La Tène D2 (fig. 5)36. On est donc fondé à reconnaître à ce mouvement une ampleur touchant l’ensemble de la plaine et, très vraisemblablement au-delà (sites agglomérés de Varennes-sur-Allier chez les Arvernes, mais aussi Feurs et Roanne chez les Ségusiaves).

 Puy-de-Dôme. Saint-Beauzire, Biopôle Clermont-Limagne. L’occupation laténienne de l’extrémité orientale du marais de Cœur (Topographie/PAO Pascal Combes).
Fig. 4. Puy-de-Dôme. Saint-Beauzire, Biopôle Clermont-Limagne. L’occupation laténienne de l’extrémité orientale du marais de Cœur (Topographie/PAO Pascal Combes).
 Puy-de-Dôme. Localisation des sites limagnais mentionnés dans le texte (fonds de carte : ARAFA, cartographie C. Mennessier-Jouannet).
Fig. 5. Puy-de-Dôme. Localisation des sites limagnais mentionnés dans le texte
(fonds de carte : ARAFA, cartographie C. Mennessier-Jouannet).

Qu’en est-il pour les habitats occupés sur la longue durée ?

L’image communément répandue de l’occupation de la plaine au IIe s. sur la base d’un maillage serré demande encore à être argumentée, tant la réalité paraît plus complexe. Certains secteurs, comme celui de la bordure sud de la plaine, adossés aux premiers contreforts marneux de la Limagne des buttes répondent bien à ce modèle, avec un jalonnement régulier des sites, habitats reconnus sur les communes de Lempdes, Pont-du-Château et Les Martres-d’Artière (fig. 5). Mais à la différence de ce que nous avons décrit pour le bassin de Sarliève, ces sites se caractérisent par une occupation sur la longue durée. À Lempdes, Le Pontel, site de Cora, l’occupation pérenne est acquise dès La Tène A et se déplace légèrement vers l’ouest durant La Tène C2/D1. L’emprise fait encore l’objet de creusements de puits et fosses à l’époque gallo-romaine37. Sur la même commune, au Pontel, site de la rue des Peupliers, toujours avec ce même phénomène de délocalisation “en saut de puce”, l’occupation semble pérenne, de la phase moyenne du Premier âge du Fer jusqu’à La Tène C138.

De même, sur la bordure nord-ouest de la Limagne, le site de La Mothe à Artonne – un captage de source –, fournit une séquence continue de La Tène A1 jusqu’à La Tène D1. L’habitat associé à cette source n’a pas été retrouvé. Seules les traces d’une villa gallo-romaine sont visibles à une centaine de mètres39. On pourrait multiplier les exemples de cet enracinement dans le temps des habitats sur un espace relativement concentré de quelques hectares. Même si le cœur de la Limagne nous est mal connu, il n’en est pas exempt, comme le prouve le site des Fontaines à Surat, d’où provient un demi-statère en or de Philippe II frappé à l’atelier d’Abydos40.

Le Pâtural, sur la commune de Clermont-Ferrand, illustre ce schéma et permet d’en cerner le processus41. D’est en ouest, un point d’eau est fréquenté depuis le Bronze final 3 (peut-être) et durant le Hallstatt C et D, puis un habitat extensif se met en place au Hallstatt D3/La Tène A1. De La Tène A1 proprement dite, nous ne connaissons qu’un ensemble de trois structures et du mobilier résiduel, mais l’absence de suivi au moment de la construction de l’A71 crée un hiatus topographique. Décalés vers l’ouest, les premiers enclos sont construits dès le début du IIIe s. (phase 1a de l’étude). Ils seront à l’origine du développement ultérieur du site jusqu’à son abandon à La Tène D1a. La fouille donne à voir ici ce qui est difficilement perceptible avec les données de prospection : le moment pivot que représente l’implantation d’habitats enclos à partir du IIIe s. a.C.

Une variante de ce modèle est fournie par le site du Grand Navarre à Gerzat (sur l’A710)42. Les premières installations reconnues datent de la fin du Ve s., et l’abandon de l’habitat est acquis durant la deuxième moitié du IIIe s. Cent mètres plus à l’est, une nouvelle implantation a été reconnue à Villevaud. Les structures d’habitat (palissades, grenier, puits, fosses…) observées sur une bande de 90 m de long sur 10 m de large, sont limitées de part et d’autre par des fossés. Aucune structure n’est antérieure à la première moitié du IIe s. et les éléments caractéristiques du service d’Aulnat y sont présents.

Cette constatation d’une césure au IIIe s. trouve également un écho dans le domaine funéraire. En effet, les deux nécropoles de Champ Lamet à Pont-du-Château et des Chavoures aux Martres-d’Artière, installées à partir du Hallstatt D3, sont abandonnées à La Tène B2 (affirmation sur la base du seul mobilier). En revanche, on observe l’ouverture de nouveaux espaces funéraires à partir de La Tène B2. Soit ils sont liés à l’émergence des habitats récemment implantés (bassin de Sarliève), soit ils s’intègrent dans le parcellaire nouvellement recomposé43.

Des activités économiques complémentaires ?

L’intégration des multiples facteurs qui conduisent à la mise en place et à l’expansion économique du IIIe s. ne peut se réaliser sans un important bassin de production et une interaction entre les différents acteurs économiques.

Mise en place des parcellaires

À ce jour, rarissimes sont les exemples connus de parcelles proprement dites : trois lopins aux abords de deux bâtiments quadrangulaires semi-enterrés aux Plaines à Cournon-d’Auvergne. Ils se rapprochent des petits enclos qui entourent les bâtiments de la ferme du Pâtural au Ie a.C. Si nous mettons de côté ce qui correspond aux enclos d’habitats, dont on a vu qu’ils se mettent en place dans le courant du IIIe s., force est de constater que peu d’avancées ont été faites depuis le colloque d’Orléans en 1996. Trois éléments peuvent cependant être rapportés :

– à Saint-Beauzire (La Montille, labo1), les structures sont intercalées entre deux fossés convergents qui, au bout de 50 m, deviennent parallèles et semblent encadrer un chemin (fig. 4). La fouille a montré que les fossés connaissent un entretien et des curages multiples, ce qui sous-entend une occupation constante pendant plus d’un siècle. Nous avons vu qu’il en allait de même pour les fossés qui encadrent le chemin 8 à La Grande Borne.

– au Champ de la Ville, selon le même schéma, deux fossés parallèles orientés nord-sud s’accompagnent d’un autre fossé perpendiculaire, laissant un passage marqué par un puits. Les deux branches, contemporaines d’après les dépôts de céramique (TAQ transition La Tène C2/D1), entretiennent une distance égale de 100 m avec les axes du fossé d’enclos palissadé (voir paragraphe 2.1.2). Un autre fossé situé 200 m au nord-est renforce cette image de grands axes délimitant autant de quartiers d’un vaste domaine. Cela sous-entend une structuration de l’espace sur un plan géométrique régulier.

– enfin, semblant isolé dans un réseau de fossé, la construction d’un bâtiment agricole de type grenier a été rencontrée sur le site de Champmorand à Gerzat. Le mobilier est rare, mais plusieurs éléments sont attribuables à La Tène C1. La date obtenue par dendrochronologie sur un poteau en chêne du second état de construction indique un abattage soit en 154, soit en 130 a.C.44

L’utilisation précoce des meules rotatives en Limagne

Plusieurs éléments complets ou fragmentés de meules rotatives sont maintenant connus dans des contextes anciens des sites ruraux limagnais. Les meta sont à œil non perforant et à profil cylindrique proche du type 1045. Elles correspondent plutôt au type B1 déterminé par Michel Py46 et apparaissent dans le Languedoc occidental à partir du IVe s. Les fragments de catillus s’apparentent au type 547.

Du point de vue géographique, l’adoption de la meule rotative intervient du nord au sud de la Limagne, sans discontinuité. Une meta complète provient du site de La Mothe à Artonne, dans un contexte stratigraphique et mobilier de La Tène B1 (étape 2 de la sériation Auvergne). La datation par le radiocarbone de l’axe de rotation en ormeau présent dans l’anille n’exclut pas le IIIe s. a.C., mais fournit le plus fort pic de probabilité dans la première moitié du IVe s. a.C (Ly-6812 OxA : 2260 +/- 25 ans BP, 391 à 210 a.C.). Au Grand Navarre, commune de Gerzat, le puits 5602 fournit, parmi neuf fragments de meule, deux qui renvoient à des meta de meules rotatives, dans un contexte datable du milieu ou de la deuxième moitié du IVe s.

Leur présence dans des contextes du IIIe s. est reconnue sur le site du Bois Joli, à la fois dans un puits (F2002) situé à proximité immédiate de la nécropole de La Tène B2 et dans l’habitat, où une meta complète se trouvait alignée avec deux autres plus récentes (IIe s.), formant une sorte d’aire organisée pour la mouture des céréales (fig. 6). Dans ce cas, la production ne peut plus se concevoir à l’échelle domestique mais à celle d’une production artisanale de farine.

Une forte distorsion existe dans la répartition de ces ustensiles de mouture entre les sites reconnus comme ruraux et le site d’Aulnat. Vérification faite, il n’existe dans le chemin 8 qu’un seul fragment de meule en basalte de trop petite taille pour être identifié à une meule rotative. Le fossé 12/13 est mieux loti avec 2 fragments de petite taille de meta et catillus de meules rotatives en basalte et en grès. Sur la fouille de Gandaillat, un seul fragment de catillus provient du grand fossé curviligne (inventaire inédit de Yann Deberge). Notons pourtant que le nombre des meules rotatives s’y accroît au cours du IIIe s., mais il ne faut pas écarter la possibilité d’une utilisation pour un broyage à d’autres fins que la mouture de céréales (plusieurs fragments sont dans les fosses associées à la forge par exemple). Ainsi, au IIIe s., une tendance à la dissociation entre site consommateur (Aulnat) et site de production artisanale (Cournon Bois Joli) accompagne le réseau des sites ruraux adonnés à un mode de production qui permet de dépasser les seuls besoins d’une famille et de dégager des surplus.

 Meules rotatives. 1. Artonne, La Mothe, meta en granite ; 2-5. Cournon d’Auvergne, Bois Joli, meta et catillus en basalte (2. Puits F 2002 ; 3-5. F 1090.1) ; 6. Cournon d’Auvergne, Bois joli, aire de mouture F 1090.1 (relevé et dessins J. Cayrol, C. Mennessier-Jouannet).
Fig. 6. Meules rotatives.
1. Artonne, La Mothe, meta en granite ;
2-5. Cournon d’Auvergne, Bois Joli, meta et catillus en basalte (2. Puits F 2002 ; 3-5. F 1090.1) ;
6. Cournon d’Auvergne, Bois joli, aire de mouture F 1090.1 (relevé et dessins J. Cayrol, C. Mennessier-Jouannet).

Un artisanat rural spécifique

Un autre indice en faveur d’un statut consommateur du complexe d’Aulnat dès le IIIe s. est le rapport inversé de l’orge. Cette céréale omniprésente et dominant les spectres carpologiques de tous les sites ruraux limagnais, comme ailleurs en Gaule, est quasiment absente dans la fouille de Gandaillat, aux IIIe et IIe s. a.C.48 Généralement peu utilisée pour l’alimentation humaine, elle sert pour le bétail en hiver et l’engraissement des porcs, mais aussi et surtout à la fabrication de la bière. Ainsi, la transformation de l’orge se ferait préférentiellement sur les sites ruraux producteurs et seuls les produits obtenus (bière ou bétail) aboutiraient sur le site centralisateur d’Aulnat. Dans la même optique, se pose la question de l’éventuelle transformation du lait sur les sites ruraux, mais il n’est pas possible d’argumenter solidement sur ce sujet tant que les fragments de type passoire ou faisselle resteront aussi peu nombreux. Constatons que nombreux sont les sites ruraux qui, à partir du IVe s., fournissent un ou deux exemplaires de ces ustensiles, tandis qu’un seul fragment provient du chemin 8 et aucun des fossés 12/13 (La Tène C1) de la fouille de la Grande Borne. Enfin, il faut noter la présence d’une volaille de basse-cour, la poule, attestée sur tous les sites ruraux à partir de La Tène B249. Absente des contextes plus anciens en Auvergne, son adoption généralisée à partir du début du IIIe s. peut être considérée comme un apport du monde méditerranéen.

Le même rapport inversé existe pour les activités de tissage attestées par les pesons en terre cuite ou, plus rarement, en pierre. Présents sur nombre de sites ruraux dès le Ve s., aucun fragment n’est signalé pour les chemin 8 / fossé 12-13 de La Grande Borne. Ils ne sont pas mentionnés non plus pour l’ensemble des opérations de Gandaillat (1999, 2001 et 2003), sous réserve d’une omission. Le peignage, filage et tissage paraîssent une affaire réservée au domaine rural. La présence des seules fusaïoles sur le site d’Aulnat laisse pressentir un travail de filage spécifique à mettre en évidence.

Exploitation forestière

Enfin, une autre activité laisse peu de place à la preuve : celle de la production et consommation de bois de construction, comme de bois d’œuvre et de chauffe. Les différentes analyses polliniques effectuées sur la Limagne mettent en évidence un déboisement important effectif dès le Premier âge du Fer. À Saint-Beauzire, La Montille (labo1) à La Tène C1, sur les 20 % de pollens d’arbre, 10 % proviennent d’espèces forestières : Quercus, Fagus, Abies, Ulmus50. L’environnement d’Aulnat à La Tène C2/D1a accuse plus fortement encore l’ouverture du paysage51. L’accent a encore été trop peu mis sur les espèces utilisées pour la construction et les artisanats (bronze, forge, céramique, corne, etc.), sans oublier les fagots nécessaires aux besoins domestiques, été comme hiver. Dès avant le IIIe s., les grandes forêts n’existent plus en Limagne et les indices sont nombreux qui plaident pour une déforestation progressive des versants des collines bordières de la plaine. Il ne faut donc pas craindre d’évoquer un approvisionnement sur les plateaux des Dômes (20 à 30 km) ou dans les Varennes. Un habitat enclos comme celui du Bru à Saint-Ours (fig. 5, n°14), situé à 750 m d’altitude, pouvait allier élevage et exploitation des forêts au IIIe s. et surtout au début du IIe s., date de son expansion maximale52.

Conclusion

Nous avons décrit au plus près les éléments qui mettent en évidence le statut spécifique du “complexe d’Aulnat”, dès son émergence au début du IIIe s. Il apparaît qu’ils entretiennent des rapports de réciprocité avec les sites ruraux de la plaine de Limagne et entraînent, dès ce moment, une transformation de l’économie de la Limagne qui ne fera que croître au cours de ce siècle et du suivant. L’hypothèse d’une complémentarité de plus en plus grande des productions entre artisans et paysans mérite attention, car elle sous-entend la multiplication des échanges et une diversification professionnelle de la société. Que ce mouvement reste dans le cadre d’une société à économie rurale n’est pas remis en question, mais il montre qu’une partie au moins de celle-ci entre dans un monde de production de surplus ou de biens destinés à être consommés ailleurs. La rupture avec un système de simple autoconsommation devient sensible et les échanges peuvent se multiplier entre un arrière-pays et sa capitale, celle-ci pouvant relayer ces activités à plus longue distance. Les relations de commerce ou même de mobilité des personnes sont perceptibles dès le début du siècle, mais en Basse Auvergne, ce moment ne peut pas être corrélé avec celui de l’apparition des panoplies guerrières de La Tène B2 et C1, comme c’est le cas dans le nord de la France. En effet, la zone étudiée montre que la nécropole avec armement (Bonabry) est proche d’espaces funéraires sans armement (Bois Joli et La Gravière). Il faut ici chercher ailleurs le moteur ou la cheville ouvrière de cette mutation. Rien ne permet aussi d’accorder au “complexe d’Aulnat” une connotation cultuelle ou religieuse. Si sanctuaire fédérateur il y a pour le IIIe s. en Limagne, il reste à découvrir. En revanche, ce que nous constatons est la création (ex nihilo ?) d’un vaste espace habité (les rejets domestiques en font foi) et adonné prioritairement aux activités artisanales. Les indices sont nombreux qui plaident en faveur d’une population qui a été ou est en contact avec des contrées lointaines, Midi méditerranéen, côte atlantique, mais aussi avec le monde danubien53. Ces données accréditent une mobilité à variables multiples des personnes, tant géographiques qu’économiques. L’intégration de toute la plaine dans le phénomène, sa longévité sur deux siècles plaident pour une implication de tous les acteurs de la société, sous l’égide de ses élites aristocratiques, même si la marque première de ce mouvement est l’émergence d’une strate sociale intermédiaire basée sur l’artisanat et le commerce.

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Notes

  1. Kaenel 1991,197.
  2. Szabo 1998.
  3. Buchsenschutz, 1990, 192.
  4. Buchsenschutz 1991, 65.
  5. Kaenel 1991 ; Marion 2007 ; Fichtl 2007.
  6. Provost & Mennessier-Jouannet 1994, 99 ; Deberge et al. 2007a, 269.
  7. Mennessier-Jouannet, dir. 1999-2003.
  8. Se reporter à Deberge et al. 2007a pour une présentation synthétique des différents points de découvertes.
  9. Hatt 1942, 40 et information orale de Gabriel Fournier.
  10. Deberge et al. 2007a, 285, fig. 16 ; Deberge et al. 2008, 14-15.
  11. Compte tenu de la fouille du fossé fractionnée en trois étapes (1999, 2001 et 2003), l’étude du mobilier a été faite par deux personnes distinctes. L’ensemble nécessitera une reprise, avec mise en commun des données pour tenter de préciser la date de comblement de ce fossé durant le IIIe s. La Tène C1 est pour le moment un terminus ante quem (TAQ).
  12. Blaizot 2006, 190-193 ; Mennessier-Jouannet etal. 2011.
  13. Deberge et al. 2007a, 282 et fig. 14.
  14. Cette structure et celles qui la recoupent (fossés 12/13) font partie intégrante de la future publication du projet collectif de recherche Les mobiliers du second âge du Fer en Auvergne. Dans l’attente, les rapports du PCR 1999, 2000 et 2003 ont été largement diffusés et constituent une première approche utile.
  15. Orengo, in Deberge et al. 2007b, 188, fig. 13.
  16. Collis 1984, 112 ; Collis 1980, 46-47.
  17. Collis et al. 2000, 78.
  18. Provost & Mennessier-Jouannet 1994, 97-109.
  19. Deberge et al. 2007a, 267-269, fig. 1.
  20. Smith & Collis 1983, 64-65.
  21. Guichard & Orengo 2000.
  22. Champion & Collis 2007.
  23. Guichard & Orengo 2000.
  24. Krausz 1992.
  25. Augier et al. 2007, 157 et fig. 20-22 et 24 : étape 4 de la sériation Auvergne.
  26. Mennessier-Jouannet 2003.
  27. Augier et al. 2007, fig. 20 et 24.
  28. Thew & Collis 2007, 294.
  29. Thoen 1990, 187-189 ; Daire 2003.
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  32. Vernet, dir. 2005.
  33. Mennessier-Jouannet 2010.
  34. Mennessier-Jouannet 1999, fig. 14, 33 et 51.
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  36. Mennessier-Jouannet & Dunkley 1996.
  37. Mennessier-Jouannet 2001.
  38. Alfonso 2001 ; Vernet, dir. 2005.
  39. Mennessier-Jouannet & Orengo 2001.
  40. Fournier & Mainjonet 1962.
  41. Deberge etal. 2007b.
  42. Guichard, dir. 2000.
  43. Mennessier-Jouannet et al. 2011.
  44. Deberge et al. 2007a, 195.
  45. Thomas 2006, fig. 12.
  46. Py, dir. 1992, 192-197.
  47. Thomas 2006, fig. 11.
  48. Cf. étude de M. Cabanis : Vermeulen et al. 2006.
  49. Marinval et al. 2007, validé par toutes les études archéozoologiques ultérieures.
  50. Prat 2006, 159-162.
  51. Ibid. 120-129.
  52. Mennessier-Jouannet et al. 2009, 42.
  53. Orengo, in Augier etal. 2007, fig. 12.
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Pessac
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EAN html : 9782356134929
ISBN html : 978-2-35613-492-9
ISBN pdf : 978-2-35613-493-6
Volume : 1
ISSN : 2827-1912
Posté le 08/05/2024
Publié initialement le 01/02/2013
13 p.
Code CLIL : 3385 ; 4117
licence CC by SA
Licence ouverte Etalab

Comment citer

Mennessier-Jouannet, Christine, “Quelques indicateurs socio-économiques d’une mutation en Limagne (Puy-de-Dôme) au IIIe siècle a.C.”, in : Krausz, Sophie, Colin, Anne, Gruel, Katherine, Ralston, Ian, Dechezleprêtre, Thierry, dir., L’âge du Fer en Europe. Mélanges offerts à Olivier Buchsenschutz, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 1, 2024, 371-386, [en ligne] https://una-editions.fr/indicateurs-socio-economiques-d-une-mutation [consulté le 08/05/2024].
doi.org/10.46608/basic1.9782356134929.32
Illustration de couverture • D'après la couverture originale de l'ouvrage édité dans la collection Mémoires aux éditions Ausonius (murus gallicus, Bibracte ; mise en lumière SVG).
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