Deux espaces
L’expérience archéologique acquise, pendant une très longue durée, sur deux espaces bien définis, à l’ouest de la péninsule armoricaine, suggère une réflexion à propos de l’organisation de ces espaces et de leur évolution entre l’âge du Bronze et les débuts de l’Antiquité romaine (fig. 1).
À Quimper, une surveillance archéologique de plus en plus rationnelle et complète s’est exercée depuis 1971 sur l’ensemble du territoire de la commune, vaste de près de 10 000 ha1. Bien mal maîtrisés jusqu’aux années 1980, l’expérience et les moyens mis en œuvre se sont toutefois améliorés au fil du temps. La fouille et l’étude d’habitats protohistoriques, autant que la capacité à les repérer, se sont développées à partir de 1981, après la découverte des vestiges de La Tène finale du Braden. Il faut rappeler que la fouille exhaustive de cette ferme indigène fut la première conduite en Armorique et l’une des toutes premières menées en France2. Elle entraîna, dès 1982, des prises de contact avec les équipes de recherche d’Olivier Buchsenschutz à Levroux3, de fouille de Barry Cunliffe à Danebury4 ou d’archéologie expérimentale de Peter Reynolds à Petersfield5. Depuis, les découvertes se sont multipliées et étendues à toute la Protohistoire. Une expérience et une accumulation de données durant près de trente ans autorisent donc la réalisation d’un bilan.
Le cas de l’île d’Ouessant est différent dans la mesure où, en dépit d’une prospection sérieuse, seul un site d’habitat protohistorique est connu à ce jour dans l’île6. Toutefois, ce dernier a fait l’objet d’une étude menée, elle aussi, dans la longue durée (plus de vingt ans). Plus que l’accumulation des sites c’est l’analyse de l’évolution complexe d’un lieu d’habitat, lui-même particulièrement original, qui est, ici, possible. Il a d’ailleurs exigé une large réflexion méthodologique, autant par l’étendue des espaces géographiques de comparaison que par celle des compétences sollicitées.
Pérennité et ruptures sur le territoire de Quimper
De l’âge du Bronze à l’âge du Fer
Entre le tout début de l’âge du Bronze et l’âge du Fer, de nombreux sites sont mis au jour sur l’ensemble de la commune de Quimper, un espace caractérisé par un vaste plateau profondément creusé par la rivière Odet, ses affluents et son large estuaire. Hormis les concentrations à vocation urbaine, tous les sites sont découverts sur le plateau ou ses flancs, un résultat sans doute lié aux conditions de la recherche.
Sans entrer dans le détail, constatons qu’aucun site, d’habitat ou funéraire (autre révélateur de l’habitat), n’est occupé en permanence du Bronze ancien au Second âge du Fer, même si quelques cas de réinstallations tardives sont mis en évidence : Le Braden I (Bronze final, La Tène finale), Kervouyec (Néolithique, La Tène ancienne) (fig. 2). D’un point de vue statistique, et compte tenu des variations de périodes, ces cas semblent presque anecdotiques.
Une certaine logique conduit aussi à découvrir, au fil de la chronologie, des sites de plus en plus nombreux et de plus en plus riches en vestiges. Bien entendu, on se heurte là aux biais habituels : augmentation du nombre d’habitants, moindre érosion des vestiges, auxquelles s’ajoutent le changement de type de fondations de bâtiments adopté selon les périodes concernées (trous de poteau ou sablières) ainsi que celui des techniques d’enclos (fossés, talus, ou rien du tout). Nous savons que ces changements s’accompagnèrent plusieurs fois de retours à des techniques utilisées durant des périodes plus anciennes7.
Au-delà de la relative richesse des cartes d’implantation de sites protohistoriques et des enseignements qui en découlent, ces faiblesses documentaires peuvent causer une frustration si la question posée est “rupture ou continuité”. Il est évident que l’impression dominante est celle d’un changement permanent ; mais quel sens lui donner ? La pression démographique n’est pas encore assez forte pour priver l’homme de ces époques d’une grande liberté quant au choix de son lieu d’installation. Spéculer sur des causes liées à des techniques agricoles, à la propriété du sol et au statut des individus, à des changements climatiques, à la remontée des eaux dans la ria (effective pour les époques concernées) est voué à l’échec, même si chaque élément dut être pris en compte.
De l’âge du Fer à l’Antiquité romaine
La multiplication des découvertes et des fouilles documente de manière très abondante la période de transition entre La Tène finale et l’époque romaine, ceci tout à la fois sur les espaces ruraux et dans les agglomérations de population. Désormais, celle-ci est dense sur le territoire analysé.
Le milieu rural
De manière désormais classique, il est possible de détecter et de distinguer les fermes gauloises occupées au début du Ier s. a.C. de celles qui furent abandonnées lors de la romanisation (fig. 3). Existent aussi de modestes établissements ruraux qui ne firent leur apparition que durant les premières décennies de ce même siècle. La répartition statistique ne permet pas de trancher en faveur d’un changement radical de mode d’occupation du sol ; le nombre et la localisation de tous les sites ayant réellement existé demeurent trop éloignés des échos livrés par l’archéologie. Par ailleurs, le changement de période historique, plus précisément la mutation administrative et politique qui l’accompagne, ne peut, au seul examen des chiffres, apparaître comme la cause essentielle de l’évolution de l’occupation de ces campagnes. Plus délicat encore, pouvons-nous, au-delà des abandons, des pérennités et des créations, parler d’une rupture ou d’une continuité ? Pour trancher, il serait utile de pouvoir comparer avec d’autres tranches chronologiques de durées analogues (environ un siècle), documentées de manière identique en nombre de sites. L’image objective qui ressort est davantage celle d’un glissement, d’une évolution, peut-être accélérée par les événements et par les transformations de la conjoncture économique et mise en lumière par un nombre de sites supérieur à celui des périodes antérieures. D’une certaine manière, les déplacements opérés ne se distinguent guère de ceux qui affectèrent les différentes périodes de la Protohistoire. Il faut peut-être, jusqu’au début du Ier s. p.C., se tourner davantage vers des causes techniques et juridiques, inhérentes à l’exploitation du sol.
Le fait urbain
Bien différent, le problème est tout aussi complexe en ce qui concerne l’évolution de l’habitat groupé entre la première moitié du Ier s. a.C. et le début du Ier s. p.C. En fond d’estuaire, sur la rive gauche de la rivière Odet, le lieu d’implantation de la ville gallo-romaine est connu depuis longtemps. Jusqu’au début des années 2000, le seul habitat groupé clairement identifié pour la période tardive du Second âge du Fer était l’enceinte fortifiée de Kercaradec, sans que sa date précise, son rôle et sa fonction effectifs ne soient franchement définis8. Récemment, la fouille de sauvetage conduite par Elven Le Goff a mis au jour le grand habitat groupé de Kergolvez, à deux kilomètres en amont du site antique de Locmaria, dans un méandre de la petite rivière Steir9. Il s’agit d’un habitat qui peut être qualifié d’agglomération pour l’auteur de la fouille. Selon ce dernier, son occupation cesse au milieu du Ier s. a.C., tandis qu’aucun indicateur ne permet de faire débuter la ville antique avant la première décennie du siècle suivant10. Sans entrer dans le détail de la genèse et du développement de l’agglomération romaine après sa fondation, une double rupture se fait jour. L’une est assurée : le décalage spatial entre les deux sites, déplacement qu’il conviendra d’expliquer et de justifier. L’autre, plus complexe, demandera confirmation : le décalage temporel et le vide historique de cinquante ans que l’on ne peut justifier par la dissolution subite de toute une population agglomérée. En effet, une telle perte est peu concevable et l’on sent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans le scénario actuellement perçu, que des manques se manifestent quant à la documentation.
Ensuite…
Quittons, pour quelques lignes, la seule période de la Protohistoire et considérons la destinée urbaine de Quimper après l’époque romaine. Dès le début du IVe s. p.C., l’agglomération antique s’effondre, puis disparaît totalement. Elle ne renaîtra qu’au début du XIe s., au lieu même de l’actuelle cathédrale, à 800 m en amont du port antique déserté depuis près de sept siècles. Sans s’interroger sur les motifs de cet abandon, ni sur ceux de la renaissance accompagnée d’un transfert essentiellement lié à l’histoire politique et religieuse, constatons le caractère migrant de la ville de Quimper (fig. 4). Admettons que, au gré des différentes périodes et des circonstances, l’organisation de l’habitat au sud-ouest de la Bretagne, et sans doute la pression démographique, nécessitèrent la constitution d’une agglomération. Pour des raisons économiques ou politiques, on a toujours choisi le même secteur : un lieu proche du fond de l’estuaire de l’Odet. Toutefois, au gré des périodes et des besoins, on demeura libre quant à l’emplacement précis d’implantation, quitte à provoquer ou suggérer de profondes ruptures dont on voit bien qu’elles se mesurent d’abord à l’échelle du territoire analysé. Les modalités et les raisons demeurent toujours difficiles à identifier et sont la source des questions les plus passionnantes posées aux chercheurs. Les découvertes et analyses les plus récentes conduiront sans doute à considérer le rôle fédérateur et permanent des voies dont on suppose que la trame fut mise en place dès la fin du Premier âge du Fer11.
Continuité sur le site d’Ouessant
Pérennité de l’occupation
Les fouilles conduites sur le site de Mez-Notariou ont livré deux villages clairement définis et relativement bien datés (fig. 5). Le plus ancien est occupé de l’extrême fin du Bronze ancien au début du Bronze final I, de la fin du XVIIe s. au XIIe s. si l’on essaie de donner une réalité historique à ces concepts typo-chronologiques12. Le second a été daté du Premier âge du Fer, soit entre le milieu du VIIIe et le milieu du Ve s. a.C.13. Dans les deux cas, les structures d’habitats sont présentes : trous de poteau, foyers, lambeaux de sols ou de sablières basses.
Le site est infiniment plus complexe dans la mesure où des vestiges mobiliers et des structures à caractères rituels appartiennent à d’autres périodes anciennes mais sont étroitement associés à l’espace de fouille. Ainsi, des vestiges de dépôts d’ossements dûment sélectionnés, clairement identifiés au sein même des deux habitats du Bronze et du Fer, sont également détectés au Second âge du Fer et à l’époque romaine. Pour ce qui est des prémices, une hache plate en bronze, découverte dans une couche superficielle susceptible de s’être formée à la suite de l’érosion des parties élevées du site de Mez-Notariou (les flancs de la colline Saint-Michel), pourrait témoigner de l’existence de tombes attachées à un habitat du Bronze ancien.
Durant la période incluse entre le Bronze final I et les débuts du Premier âge du Fer, les choses sont moins nettes. Certes, le Bronze final III livre la base d’un tumulus avec inhumation d’au moins un personnage conservant son collier et un bracelet à perles de verre et de bronze. Un autre monument, dépourvu de mobilier conservé, peut dater de la même période, sans doute proche de la fondation du village du Premier âge du Fer ou d’une époque légèrement antérieure. Un lot de haches à douille et de gouges miniatures, sacrifiées ou dotées de bélières qui les rendent impropres à l’utilisation, est mis au jour dans la zone d’activités rituelles. Ces objets ont d’ailleurs été interprétés comme des indices d’activités à caractère rituel proches de celles qui se déroulèrent du Bronze moyen à l’Antiquité romaine14. D’un point de vue général, ces éléments tardifs de l’âge du Bronze semblent se rattacher à la fondation de l’habitat du Premier âge du Fer.
Si les indices et les structures d’habitat du Second âge du Fer et de l’époque romaine proprement dits échappent aux découvertes, un abondant mobilier est mis au jour, couvrant, sans interruption, l’ensemble du millénaire écoulé entre le Ve s. a.C. et la fin du Ve s. p.C..
L’ensemble de ces données autorise à considérer que le site de Mez-Notariou, ou tout moins ses environs et l’île d’Ouessant (environ 2500 hectares), fut occupé en quasi-permanence du Bronze ancien à la fin de l’Antiquité romaine.
Justification de l’occupation permanente
Le lieu d’implantation, la diversité des types de vestiges, immobiliers et mobiliers, ainsi que les fonctions successivement attribuées au site suscitent une réflexion à propos de la pérennité assez exceptionnelle de Mez-Notariou.
Que l’île d’Ouessant soit occupée en permanence ne doit étonner personne. Il a été montré que les qualités des sols, celles du climat, ou encore l’étendue de l’île, en ont fait, très tôt, un territoire favorable à l’accueil d’une population assez importante, dut-elle vivre en autarcie durant de longs mois, voire plusieurs années consécutives. Par ailleurs, l’installation du site au centre de l’île, au pied de la colline Saint-Michel, peut constituer un autre gage de pérennité. Ce sommet, s’il n’est pas le point culminant de l’île, représente tout de même un repère essentiel, visible de toute l’île et à peu près équidistant de ses quatre pointes. En outre, du sommet, la vue découvre les mers sur trois flancs du territoire, l’Atlantique à l’ouest, la Manche au nord et la mer d’Iroise au sud. C’est une autre manière de contrôler, de communiquer ou de se défendre sur cette terre insulaire. C’est une autre manière de justifier une présence humaine constante sur un lieu certes privé de vue directe sur la mer, une préoccupation très actuelle, mais qui n’a sans doute pas été toujours été déterminante.
Outre fournir à sa population les éléments nécessaires à sa nourriture, l’île d’Ouessant dut jouer, de la Protohistoire à l’Antiquité romaine, un rôle bien particulier. Au long de la voie atlantique, utile pour le transfert des minerais d’étain et de cuivre tout au long de la façade atlantique, peut-être autant vers le nord (cuivre) que vers le sud (étain), puis pour commercer avec l’île de Bretagne après la conquête romaine, Ouessant fut un lieu d’escale technique obligatoire pour les navires en longue route. Il a été montré que la nécessité de s’assurer les services d’un pilote pour naviguer dans les parages dangereux fut à l’origine de la présence d’un très grand nombre d’objets issus des contrées les plus éloignées de ce bout du monde connu (de l’ambre de la Baltique aux perles d’Alexandrie)15. Il a également été montré que les pratiques religieuses, remarquables par la constance des gestes rituels et leur pérennité, étaient étroitement associées à cette fréquentation d’un rail d’Ouessant fort ancien16.
Des motivations religieuses fortes purent se surajouter aux conditions favorables à un peuplement de l’île ainsi qu’à l’opportunité d’ordre économique que constitue sa position géographique. Certes, il fallut répondre aux questions et besoins existentiels des habitants des villages successifs, aux angoisses et interrogations des voyageurs en transit, mais peut-être, le milieu géographique, la topographie, l’existence de points élevés, la présence de nombreux îlots et repères dans le sud et sous la courbe du soleil et celle de la lune, ont-ils favorisé la présence permanente de personnages attachés à l’observation des astres, à la réflexion philosophique et religieuse à propos de phénomènes tels que la marée, leur relation avec le cosmos. Le cromlec’h de la pointe d’Arlan17, autant que l’intérêt particulier porté à des animaux marins tels que la patelle ou l’oursin, de l’âge du Bronze à la fin de l’âge du Fer, ont pu servir de fil conducteur à une activité et des préoccupations constantes.
Ruptures dans les fonctions ?
Une rupture demeure perceptible en ce qui concerne la fin du Bronze final I et le Bronze final II. Si le doute ne semble guère permis à propos d’un abandon du site de Mez-Notariou durant cette période, il ne faut pas nécessairement l’appliquer à l’ensemble de l’île. Les fouilles font défaut. En revanche, il faut remarquer qu’il s’agit de l’époque pendant laquelle l’archéologie protohistorique armoricaine est la plus mal documentée : réalité historique ou accumulation de biais de nature archéologique ? Il est impossible de répondre.
On pourra enfin s’interroger sur les motifs de l’abandon brutal du site à l’aube du bas Moyen Âge, ceci pour un nouveau millénaire. Le mobile religieux ne semble pas exclu. En effet, vers la fin du Ve s., il parut raisonnable de détruire le site païen, quitte à s’installer quelques siècles plus tard sur la colline Saint-Michel voisine et en appeler à l’archange, fameux dans la lutte contre Satan. L’habitat principal avait alors, quant à lui, sans doute migré au sud de l’île puis, à la fin du Moyen Âge, vers le village actuel de Lampaul.
Même si des impératifs militaires auraient pu justifier la présence d’installations défensives sur l’île au Bas-Empire, notamment dans le cadre de la lutte contre la piraterie, les raisons économiques pourront s’ajouter à ces considérations religieuses dans la mesure où, durant le haut Moyen Âge, la chute du négoce maritime sera patent et qu’à partir des Xe, XIe s., c’est davantage autour de sites continentaux que s’organiseront le commerce et l’activité maritime (école de cartographie du Conquet par exemple).
En définitive, l’habitat proprement dit n’est pas attesté par des structures spécifiques durant toute la durée de l’occupation mais la présence des hommes sur le site est constante.
Entre réalité historique et état des connaissances
La présentation de ces deux cas souligne tous les paradoxes et les difficultés à établir une vision claire de l’évolution, en termes de pérennité et de rupture, de l’occupation des territoires durant la Protohistoire. Les deux exemples étudiés montrent la diversité des situations et des processus d’occupation de l’espace adoptés par les populations des âges des métaux à l’Antiquité. La nature très différente des deux territoires pris en considération y est certainement pour quelque chose.
Toutefois, dans les deux cas, au fil des campagnes et au fur et à mesure de la multiplication des recherches, des corrections et un approfondissement permanent de la lecture se révèlent nécessaires, l’abandon de schémas simples, sinon simplistes, s’impose. C’est la loi du genre. Mais, si l’on est tout à la fois victime et stimulé par la confrontation entre la réalité historique et l’état de la recherche archéologique, il faut tout de même admettre que si les phénomènes passés ont été figés par l’Histoire, la recherche à leur sujet progresse.
Il demeure toujours des questions lancinantes au sujet desquelles on se demande si une réponse claire se manifestera un jour. Retenons, par exemple, le passage de l’occupation rurale entre La Tène finale et l’époque romaine, sujet particulièrement étudié à Quimper.
La difficulté fut longtemps d’identifier les fermes gallo-romaines (notamment les sites à tuiles sans édifices détectables) parce que, au contraire des “cabanes gauloises”, nombreuses et relativement aisées à détecter grâce à leurs trous de poteau, leurs bâtiments étaient construits sur simples solins de pierres aujourd’hui disparus et peu détectables. Alertée sur ce sujet dès le début des années 1980, la recherche a considérablement progressé sur le territoire de Quimper. Les fermes romaines connues sont désormais nombreuses. En fait, l’accroissement des localisations, avec ou sans superposition de sites romains sur des établissements gaulois, ne permet pas de définir une règle simple. Mieux, on est de plus en plus assuré de la diversité des cas, la réponse, pour le passage La Tène D – Gallo-romain précoce semblant se diluer parmi celle-ci. Alors que, peu à peu, grâce à un affinement des datations, une restructuration du monde rural semble se discerner plus tardivement, durant la première moitié du Ier s. p.C.
La réflexion fut alors étendue aux périodes donnant des signes de désertion et d’abandon relatif des habitats, le Premier âge du Fer et le haut Moyen Âge18. Ici aussi, la technique de construction des bâtiments semble largement en cause. C’est une excellente illustration de la difficulté à établir une véritable histoire de l’implantation des habitats.
En définitive, on se trouve toujours pris entre l’explication singulière et la généralisation, on est toujours un peu obsédé par l’envie de déceler un modèle (pour ne pas dire “le” modèle). Demeure un processus possible et optimiste : accumuler des données avec l’espoir de dissoudre des modèles erronés, au risque, réconfortant, de les voir se reconstruire et se conforter. Car, comme le suggérait une publicité récente, on ne peut pas s’être éternellement trompé.
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Notes
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- Le Bihan & Villard 2010.
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- Le Bihan & Villard 2005.