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L’opposition bélarusse et ses stratégies de légitimation à la lumière de l’agression russe contre l’Ukraine

L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a reconfiguré certaines formes de contestation vis-à-vis du régime d’Aliaksandr Loukachenka au Bélarus. Celles-ci apparaissent à l’étranger dans le contexte d’une répression se durcissant dans le pays au lendemain des présidentielles de 2020. Le réseau BYSOL, qui rassemblait des cagnottes pour soutenir les prisonniers politiques et leurs familles, s’engage dorénavant dans l’aide à l’Ukraine et les évacuations de Bélarusses de l’Ukraine. Le réseau BYPOL (composé d’anciens policiers passés du côté de l’opposition), qui documentait les crimes du régime, déclare ses liens avec les « combattants du rail »1. Le fondateur de la chaîne Telegram protestataire « Motolko pomogi » (Motolko, au secours), Anton Motolko, crée une nouvelle chaîne, « Belaruski Gaioun » (L’esprit des bois), où des milliers de Bélarusses envoient des informations sur le mouvement des troupes et le lancement de missiles russes vers l’Ukraine à partir du territoire bélarusse2.

L’opposition bélarusse, qui s’organise en exil dès octobre 2020, dénonce unanimement l’implication du régime bélarusse dans l’agression russe contre l’Ukraine. Toutefois, les positions au sein de ce « mouvement de résistance »3, composé de plusieurs groupuscules et de personnalités d’horizons et d’intérêts variés, se crispent à la lumière de la guerre. Certains groupes et personnalités s’unissent en été 2022 pour remettre en question la centralité au sein du mouvement de Sviatlana Tsikhanouskaïa, principale rivale de Loukachenka lors du scrutin de 20204. L’ancien restaurateur et virulent critique de Loukachenka, Vadzim Prakopieu – connu également pour son engagement comme commandant adjoint dans l’unité bélarusse « Pahonia » au sein de la légion internationale de l’armée ukrainienne –, s’exclame par exemple : « Cela fait quatre mois que nous sommes en guerre et je ne comprends pas si le siège principal de l’opposition bélarusse dispose d’un quelconque plan. »5 Néanmoins, il reconnaît que Tsikhanouskaïa dispose d’un statut d’interlocutrice privilégiée pour certaines chancelleries : « Les alliés posent tous la même question : “Qui êtes-vous pour Sviatlana Tsikhanouskaïa ?” […] “Où est votre légitimité ?” »6.

La question de la légitimation ou de la certification7 par des pays démocratiques est donc très importante pour cette opposition qui se trouve en exil et souhaite poursuivre la résistance alors qu’à l’intérieur du pays, toute forme de contestation est violemment réprimée. Au sein de l’opposition bélarusse en exil, ce sont uniquement les structures liées à Sviatlana Tsikhanouskaïa, dont le Conseil de coordination8, qui sont reconnues. En pratique, cela veut dire qu’elles sont désignées dans les documents officiels de certaines démocraties occidentales comme « représentants légitimes du peuple »9 et bénéficient d’un accès à des rencontres avec des chefs d’État et de gouvernement des pays pourvoyeurs de cette reconnaissance politique.

Comment cette opposition marginalisée et poussée à l’exil remet-elle en cause la domination du régime d’Aliaksandr Loukachenka ? Les stratégies discursives de légitimation de ce noyau de l’opposition bélarusse qui bénéficie d’une reconnaissance – d’une part, du bureau de Tsikhanouskaïa à Vilnius et, d’autre part, de l’Administration nationale anti-crise (NAU) de Pavel Latouchka à Varsovie – se sont-elles métamorphosées après l’invasion russe ? Ce chapitre applique l’analyse critique du discours de Teun van Dijk (1993) qui se focalise « sur le rôle du discours dans la (re)production et la remise en cause de domination »10. Nous concluons que l’invasion a occasionné de considérables changements dans les stratégies de légitimation, dans la façon d’« altériser » le régime et de construire l’« identité collective » de l’opposition et du peuple. L’invasion a notamment fait apparaître, en dépit de la volonté initiale de l’opposition, la dimension géopolitique de la lutte contre le régime.

Nous tentons d’apporter des explications aux positionnements d’avant la guerre ainsi qu’à ceux qui se sont dessinés depuis le début de la guerre en se basant sur la littérature sur la mobilisation de 2020 et les sondages indépendants de Chatham House et du Belarusian Analytical Workroom. Nous sommes conscients que leurs résultats doivent être traités avec précaution car ils sont menés dans le contexte d’un régime autoritaire très répressif auquel s’ajoute également, depuis le 24 février 2022, le contexte de la guerre. Toutefois, le fait de croiser leurs résultats remédie partiellement à ce problème. Nous commençons par donner quelques précisions conceptuelles et théoriques sur ce noyau d’opposition reconnue par certaines démocraties et sur notre méthodologie, axée sur l’analyse critique du discours de van Dijk.

Une opposition qui se maintient grâce à la reconnaissance internationale

Comme dans d’autres cas de reconnaissance par les démocraties des groupes d’opposition dans des autocraties – qui se multiplient à partir des années 2010 (Syrie, Lybie, Venezuela, Bélarus, Myanmar) –, dans le cas bélarusse, il s’agit de formulations diverses11 aux conséquences politiques variées. Ainsi, en octobre 2020, le Parlement européen recommande aux autres institutions européennes de reconnaître le Conseil de coordination comme le « représentant légitime du peuple »12. La chambre des représentants des États-Unis, pays plus éloigné du Bélarus a, par contre, émis une formulation plus faible en qualifiant le Conseil de coordination d’« institution légitime pour participer au dialogue concernant le transfert du pouvoir »13. La formulation la plus forte est émise par le parlement de Lituanie, pays où Sviatlana Tsikhanouskaïa se retrouve en exil, qui l’a reconnue comme « leader élu » – alors que la plupart des démocraties ont « seulement » refusé de reconnaître la réélection d’A. Loukachenka14. Par ailleurs, le ministère lituanien des Affaires étrangères octroie en juin 2021 au bureau de Tsikhanouskaïa un statut de représentation particulière sous le nom de « Représentation de la démocratie bélarusse » (Pradstaǔničy ofis belaruskaj dèmakratyi, en bélarussien)15.

Stefan Talmon distingue quatre critères normatifs requis pour que les groupes d’opposition obtiennent une telle reconnaissance politique : « Le gouvernement en place doit avoir perdu sa légitimité et le groupe d’opposition doit être représentatif, large, et avoir une perspective raisonnable de permanence »16. Dans le cas bélarusse, la reconnaissance de Tsikhanouskaïa est premièrement liée à la non-reconnaissance de Loukachenka (alors que précédemment, les scrutins présidentiels de 2001, 2006, 2010 et 2015 étaient « seulement » critiqués par l’UE et les États-Unis pour leur caractère non-démocratique) et deuxièmement, à son utilisation d’une violence « disproportionnée et inacceptable » à l’encontre des manifestants pacifiques17. Sviatlana Tsikhanouskaïa, selon la plateforme d’observation indépendante Holas (« la voix »), aurait même gagné les élections18. Toutefois, il est impossible de le confirmer car l’accès à l’observation indépendante fut considérablement limité par les autorités19. La largeur et la représentativité de l’opposition incarnée par Tsikhanouskaïa sont également confirmées par une « mobilisation politique sans précédent »20 qui a eu lieu au lendemain des élections, sans précédent quant au nombre de participants21 et à la couverture géographique22.

Les groupes qui s’organisent en exil autour de Tsikhanouskaïa n’affichent pas d’appartenance partisane. Tsikhanouskaïa n’est pas membre d’un parti et lorsqu’elle se lance dans la course présidentielle en juin 2020, à la place de son mari Siarhieï Tsikhanouski qui a été arrêté, elle est novice en politique. Pendant la campagne présidentielle, la coalition des camps qui s’organise autour d’elle (de Victar Babaryka et de Valery Tsapkala) se représente comme une opposition « nouvelle », visant à se dissocier des partis d’opposition fortement discrédités au sein de la société bélarusse à cause de leurs nombreux échecs et disputes23. Toutefois, dès son enregistrement comme candidate, Tsikhanouskaïa s’entoure également de plusieurs membres du parti de l’opposition Parti Civique Uni (AHP), un parti de centre droit. Dès l’exil, ils favorisent l’accès à l’équipe d’un autre membre proéminent du parti, Anatol Liabedzka, nommé par Tsikhanouskaïa représentant pour la coopération parlementaire et la réforme constitutionnelle. Toutefois, les appartenances partisanes ne sont plus mentionnées lorsque les opposants rejoignent le bureau de Tsikhanouskaïa.

La catégorie de « mouvement de résistance » appliquée à l’opposition bélarusse au début des années 2000 par Alexandra Goujon24 reste d’actualité. En effet, c’est une opposition extra-institutionnelle qui n’est représentée dans aucune structure d’État. Elle inclut dans ses rangs des hommes et des femmes sans expérience en politique. Ainsi, le présidium du Conseil de coordination compte par exemple Svetlana Aleksievitch, prix Nobel de littérature, et Siarhiei Dyleuski, ancien travailleur de l’usine MAZ très actif dans le mouvement de grève – qui ne s’est pas fortement développé. Toutefois, les structures qui s’organisent autour de Tsikhanouskaïa revendiquent leur nature politique. Ainsi Valer Kavaleuski, représentant pour les affaires internationales, affirme que le bureau de Tsikhanouskaïa, dont il fait partie, est capable « d’ouvrir certaines portes, de remettre certains problèmes au niveau politique, de chercher leurs solutions au niveau politique » et, pour le bureau, la coopération avec les gouvernements étrangers est accessible, contrairement à la société civile25. Il aborde donc davantage la politique dans le contexte de l’exil plutôt qu’en tant que politique étrangère.

Remise en cause de la « domination » de Loukachenka dans le discours depuis l’étranger : quelques remarques sur la méthodologie

À l’intérieur, par contre, l’opposition bélarusse dispose de moyens de mobilisation de plus en plus faibles. En effet, elle affronte un régime qui, dans la classification de Charles Tilly et Sydney Tarrow (2015), se situe à l’extrémité parmi les régimes non-démocratiques de haute capacité26 qui ont tendance à utiliser une forte répression après de courts épisodes de contention27 (comme la mobilisation de 2020). Le fait que l’opposition parvienne à mobiliser une importante partie de ses sympathisants pendant toute une journée à l’occasion du référendum du 27 février 2022 autour de l’opposition à la guerre28 est plutôt une exception à la tendance à la dépolitisation graduelle depuis 2020, constatée par des sociologues indépendants29.

L’analyse du discours critique de Teun van Dijk est applicable aussi bien aux groupes qui (re)produisent la domination qu’à ceux qui la remettent en cause30. Il s’agit ici de l’appliquer au discours de groupes qui sont marginalisés, expulsés vers l’étranger et qui tentent de changer la situation de domination du régime d’A. Loukachenka. Par domination, van Dijk comprend un type de pouvoir qui se distingue des formes de pouvoir légitimes et acceptables31 et qu’il définit largement comme un « exercice du pouvoir social par des élites, des institutions ou des groupes, qui se traduit par des inégalités sociales, notamment politiques, culturelles, de classe, ethniques, raciales et de genre »32. Le noyau de l’opposition qui s’organise autour de Tsikhanouskaïa dispose d’un certain « pouvoir symbolique », selon la définition de Bourdieu33, car elle a un accès privilégié aux médias indépendants qui travaillent pour la plupart également depuis l’étranger. Au Bélarus, le discours d’A. Loukachenka occupe une position exclusive à la télévision d’État. Cependant, celle-ci ne domine plus la consommation médiatique des Bélarusses : elle est regardée par environ 30 % de la population34. L’opposition est également active sur les réseaux sociaux (dont Telegram et YouTube sont les plus populaires, selon des sondages indépendants35).

L’approche de van Dijk stipule que la remise en cause de la domination peut inclure deux stratégies : « la représentation positive de son propre groupe, et la représentation négative des autres36. » Il écrit que « de tels modèles polarisés […] peuvent maintenir les attitudes existantes ou former de nouvelles attitudes négatives »37. Les déclarations, afin d’être crédibles, doivent être argumentées par une présentation des faits, des témoignages d’experts, soutenues par des figures rhétoriques, un style lexical incluant des évaluations positives et négatives, l’utilisation des vécus personnels, la mise de l’accent sur les actions négatives de « l’autrui »38. Le discours participe donc à assurer la domination ou sa remise en cause par « la mise en œuvre de la domination dans le texte et le discours dans des contextes spécifiques, et plus indirectement par l’influence du discours sur les esprits des autres »39. Le corpus de documents analysés ici couvre la période d’octobre 2020 à août 2022. Il comprend les messages Facebook et Twitter de Sviatlana Tsikhanouskaïa et de son conseiller Franak Viačorka, les vidéos de la chaîne YouTube de Pavel Latouchka, leader de l’Administration nationale anti-crise, ainsi que les interviews de Viačorka, Latouchka et Kavaleuski à Euroradio, Radiё Svaboda et BelSAT. L’opposition bélarusse n’étant pas capable de remettre en cause la domination du régime dans l’espace médiatique public40, il s’agira donc de s’intéresser au contenu de ses stratégies discursives de légitimation sur les réseaux et dans les médias bélarusses privés.

Si nous prenons la définition la plus courante de la légitimité comme « aptitude à gouverner »41, cette opposition est particulière : elle affirme qu’elle n’a pas l’intention de gouverner. Elle déclare surtout la volonté d’organiser le transfert pacifique du pouvoir, en continuité avec le programme électoral de Tsikhanouskaïa42.

Du refus de critiquer Vladimir Poutine
au ralliement aux côtés de l’Ukraine

Au cours de la campagne électorale de 2020, il s’agissait de tenter d’attirer l’électorat sur la base de l’opposition à Loukachenka et à l’autoritarisme. L’opposition qui se forme autour de Tsikhanouskaïa en tant que candidate de l’opposition unie décide de ne pas se contenter d’emprunter les aspirations démocratiques du projet identitaire porté depuis les années 1980 par l’« ancienne » opposition, évitant donc d’adhérer à « une vision de l’identité bélarusse qui combinait l’ethno-nationalisme conservateur et l’anticommunisme »43. En pratique, il ne s’agit pas de se positionner sur les questions sensibles comme la langue nationale (russe, bélarussien ou les deux), l’histoire (soviétisme ou antisoviétisme) ou l’entrée dans les alliances géopolitiques (intégration avec la Russie, l’UE ou rester en dehors des alliances), ni de répondre aux questions comme « À qui appartient la Crimée ? » (à la Russie ou à l’Ukraine). Concernant les alliances géopolitiques, l’opposition se contente de souligner l’importance de l’indépendance44 – qui ne fait pas polémique au sein de la société.

Lors des premiers mois en exil, l’opposition utilise activement la reconnaissance internationale et les rencontres en haut lieu de Tsikhanouskaïa pour se rendre légitime. Par exemple, Franak Viačorka, conseiller de Tsikhanouskaïa pour la politique étrangère, compare fréquemment le nombre de rencontres avec les chefs d’État et de gouvernement étrangers de Tsikhanouskaïa et de Loukachenka afin de délégitimer ce dernier45. Il présente les multiples rencontres de Tsikhanouskaïa comme une « percée à l’ouest » qui n’a jamais, selon lui, été accessible à Loukachenka46. Toutefois, il refuse de qualifier cette reconnaissance d’« occidentale » en soulignant l’importance pour l’opposition de rechercher la reconnaissance sur d’autres directions géographiques (Japon, Chine, Ukraine, Israël)47. Il s’agit donc de disqualifier le régime sur la base de son statut de paria sur la scène internationale tout en évitant de faire émerger la dimension géopolitique.

En dépit de l’exil dans des pays de l’UE et du fait que le voisin russe soit le principal sponsor étranger du régime de Loukachenka lui permettant de rester au pouvoir, l’opposition se garde de présenter la lutte contre Loukachenka comme synonyme de lutte contre le voisin russe. Elle s’applique ainsi à ne pas paraître comme une marionnette de l’Occident (comme le prétendaient les médias d’État) et à se faire l’écho d’une opinion publique favorable à la coopération avec la Russie48. Le discours de Tsikhanouskaïa au sujet de Vladimir Poutine est particulièrement prudent : un mois après les élections, Tsikhanouskaïa a même qualifié Poutine de « quelqu’un de sage »49. En septembre, elle s’adresse aux Russes, en les assurant qu’« à aucune étape la mobilisation n’était la lutte contre la Russie »50.

Durant les premiers mois qui suivent les présidentielles, lorsque l’espoir persiste que le Kremlin cesse de soutenir le régime bélarusse, l’opposition invite Vladimir Poutine à devenir médiateur de la crise politique au Bélarus51. Franak Viačorka justifie ainsi les tentatives d’engager la Russie dans les négociations : « Les grandes puissances ne vont pas s’impliquer [dans la résolution de la crise] sans la Russie, car ainsi elles entrent en confrontation, dans une collision géopolitique »52. Au cours de l’année 2021, les représentants de l’opposition présentent souvent les relations entre le président russe Vladimir Poutine et Aliaksandr Loukachenka comme traditionnellement tendues et insinuent qu’elles sont sur le point de s’enliser53.

Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, Poutine et Loukachenka sont présentés comme interdépendants : Franak Viačorka s’exclame par exemple : « Il faut comprendre que Poutine et Loukachenka luttent contre le monde entier »54. Les qualifications de Poutine, du Kremlin et de la Russie se durcissent. De nombreux représentants de l’opposition voient un lien entre l’issue de la guerre et le destin du Bélarus. Ainsi Tsikhanouskaïa remarque : « Le sort de l’Europe se décide aussi bien que le sort du Bélarus. Demeurera-t-on un pays indépendant ou deviendrons-nous une province de la Russie ? »55 Pavel Latouchka déclare : « Si l’Ukraine gagne cette terrible guerre, maintient son intégrité territoriale et construit un état libre et démocratique, cela ouvrira pour nous non pas une chance, mais une possibilité réelle de se débarrasser d’un régime dictatorial »56.

En parlant de la première rencontre avec Maïa Sandu, présidente moldave, du 1er juin 2022, Tsikhanouskaïa déclare se féliciter « de l’effort du pays de rejoindre l’Union européenne »57. Toutefois, elle continue de rester vague sur le sujet de l’orientation géopolitique future du Bélarus. Elle déclare, par exemple, en avril 2022 : « Auparavant, nous n’avons jamais dit que notre pays était prêt à entrer dans l’Union européenne parce que notre combat n’était pas d’ordre géopolitique. Le Bélarus ayant été impliqué dans la guerre, la Russie est maintenant associée pour les Bélarusses à la guerre, à la violence, au pillage, à la répression, et l’Europe, à la sécurité. Nos Bélarusses, qui sont réprimés, n’émigrent pas en Russie mais en Europe. De plus en plus de gens comprendront que nous avons besoin d’un pays sûr. Leur choix sera peut-être évident. Mais c’est avant tout une question pour les Bélarusses eux-mêmes »58.Pour l’analyste politique Artyom Shraibman, une telle ambiguïté de positionnement est liée au fait que Tsikhanouskaïa, selon lui, tente de préserver le lien avec un « Bélarusse moyen et neutre […] qui est contre la guerre mais pense que les Russes sont leurs frères »59.

D’autres représentants de cette opposition se permettent des qualifications plus radicales. Pavel Latouchka parle d’un choix « civilisationnel » en comparant l’intégration à la Russie à « un plongeon dans le féodalisme » et l’intégration dans l’UE à un « mouvement vers l’avant »60.

L’Ukraine n’a pas reconnu la réélection de Loukachenka en 2020, mais le président Volodymyr Zelensky n’a pas rencontré Tsikhanouskaïa, en dépit des efforts du bureau, qui, depuis le début de l’exil, déclare le vecteur ukrainien comme prioritaire61. L’opposition bélarusse explique principalement le refus de Zelensky par le souhait des autorités ukrainiennes de maintenir les relations commerciales avec le Bélarus de Loukachenka62. La quête de reconnaissance de l’opposition bélarusse auprès de l’Ukraine s’intensifie après le 24 février, ce qui est visible dans le nombre accru d’entretiens que ses représentants accordent aux médias ukrainiens, surtout Franak Viačorka, qui parle couramment ukrainien. Les critiques vis-à-vis de la Russie sont très virulentes. Ainsi, Valer Kavaleuski déclare à un média ukrainien : « À la lumière de la guerre agressive, le comportement inadéquat, criminel de la Russie, nous allons devoir revoir les relations avec ce pays. Nous ne pouvons plus former une union avec la Russie. Il n’est pas sécurisant pour nous de rester dans des organisations comme l’OTSC »63. Ce discours fait écho à l’opinion publique : si les Bélarusses sont partagés quant à l’entrée dans les unions politiques (entrée dans l’UE ou union avec la Russie)64, ils sont plus tranchés quant au refus de faire partie des alliances militaires65. Par ailleurs, les sondages de Chatham House enregistrent durant les deux dernières années une baisse graduelle du nombre de personnes qui pensent que le Bélarus doit rester dans l’OTSC66. La quête de reconnaissance de la part de l’Ukraine est également visible dans les tentatives d’établir une représentation du bureau de Tsikhanouskaïa à Kyiv, entamées en mars 202267.

Les « vrais » Bélarusses : de l’opposition à Loukachenka au soutien à l’Ukraine

Avant que la guerre n’éclate, la « remise en cause de la domination »68 de Loukachenka par l’opposition passait par la construction d’une « identité collective » commune avec le Peuple et l’« altérisation » du régime de Loukachenka. L’opposition se représente en effet comme parlant au nom du Peuple. Par exemple, Franak Viačorka, en présentant des résultats de travail du bureau, s’exprime ainsi : « Nous sommes parvenus, je veux dire nous, les Bélarusses… »69. Lors d’une conférence en Lituanie, le 8 août 2022, Tsikhanouskaïa proclame : « Le nom de Sviatlana Tsikhanouskaïa ne m’appartient plus exclusivement. Il est devenu un instrument politique de tout le peuple »70.

En réponse au tweet du 8 novembre 2021 d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui dans le contexte de la crise migratoire forgée par Loukachenka à la frontière avec la Pologne et la Lituanie écrit que « le Bélarus doit arrêter des mettre en danger la vie des gens », Viačorka répond : « Une correction : ce n’est le Bélarus mais le gang criminel de Loukachenka qui met en danger les gens ! Les Bélarusses, eux, luttent pour la liberté, souffrent dans les prisons, espèrent obtenir la justice… »71. Un autre argument récurrent est que les Bélarusses sont pacifiques (mirnye, en russe) et que la mobilisation était non-violente. Ainsi Tsikhanouskaïa déclare le 11 novembre 2020 : « Comme tous les Bélarusses pacifiques, nous voulons un vrai dialogue. […] Les Bélarusses pacifiques ont parcouru un chemin trop difficile et trop douloureux pour renoncer à leurs revendications et à leurs objectifs »72.

Avant la guerre, c’était surtout la nature répressive du régime qui était utilisée comme argument pour construire le régime comme un « autrui ». L’opposition utilise en effet souvent les histoires individuelles des victimes de la répression pour illustrer de manière plus convaincante leurs propos73. Au lendemain d’une série d’événements qui se sont produits au cours de l’année 2020 – la crise migratoire, l’atterrissage forcé de l’avion Ryanair, le décès suspect d’un activiste bélarusse en Ukraine – il s’agit, durant une courte période, de critiquer le régime sur la base de son caractère menaçant pour la sécurité européenne.

Viačorka accompagne souvent l’argument de la distinction entre le Peuple et le régime d’une iconographie. Par exemple, le 13 novembre 2021, il poste sur Twitter la photo en couleur, prise lors de la mobilisation protestataire de 2020, d’un citoyen bélarusse, un drapeau blanc-rouge-blanc sur les épaules, pour illustrer les Bélarusses, à côté de celle de Loukachenka en noir et blanc, une arme dans les mains, pour symboliser le régime74.

L’opposition affirme souvent représenter le peuple tandis que Loukachenka, d’après elle, représente uniquement les siloviki (représentants des organes de force). Afin de rester ouverte aux sympathisants du régime, elle manque ainsi de mentionner que le régime dispose d’autres appuis au sein de la société : l’appareil bureaucratique (qui est resté loyal) et une importante partie de la population (environ un tiers selon les sondages indépendants75). Et les sympathisants des manifestations ne constituent qu’environ un tiers de la population, selon la conclusion de Chatham House76. La plus grande partie, plus d’un tiers, d’après la même source, sont des « neutres »77.

La scission entre le régime et le Peuple se manifeste également par un lobbying pour le changement du nom du pays dans des pays comme la Norvège78 et d’autres encore. L’opposition s’allie avec les diasporas dans ces pays afin de changer le nom officiel du Bélarus : de la Biélorussie (Russie blanche) au Bélarus, le nom officiel du pays depuis la chute de l’URSS – afin de souligner son indépendance79. Dans certaines iconographies de l’opposition, les activités de l’opposition sont marquées par le nom Bélarus et le drapeau d’opposition blanc-rouge-blanc et les activités du régime par le mot Biélorussie accompagnée d’un drapeau officiel du pays rouge et vert.

L’opposition se représente comme défenseur du peuple vis-à-vis du régime. Avant la guerre, il s’agissait de souligner son travail en faveur de la libération de prisonniers politiques, les droits des Bélarusses. L’opposition médiatisait ainsi ses efforts, en janvier 2021, visant à faire livrer au Bélarus des vaccins de production occidentale contre le Covid80 ou de trouver une exception pour les citoyens ordinaires lorsque l’Union européenne décida de suspendre en automne 2021 l’accord UE-Bélarus visant à faciliter la délivrance de visas. Depuis l’agression, il s’agit de lutter contre la discrimination des Bélarusses dans les pays occidentaux – Bélarusses du pays et exilés – et d’éviter qu’ils subissent le même sort que les Russes81.

Après le 24 février, la distinction entre le Peuple et le régime est expliquée par de nouveaux arguments liés à la guerre. Franak Viačorka déclare par exemple : « Ne confondons pas Loukachenka et le peuple bélarusse. Les Bélarusses luttent aux côtés des Ukrainiens, les Bélarusses sont pour l’Ukraine sur la scène internationale et les Bélarusses organisent un mouvement partisan de résistance contre les occupants russes »82. Il s’agit d’exagérer l’ampleur de l’engagement militaire des bénévoles bélarusses du côté de l’Ukraine et l’ampleur de la bataille du rail. Valer Kavaleuski reconnaît qu’il y a entre 500 et 1 500 bénévoles bélarusses qui combattent dans l’armée ukrainienne, y compris dans le régiment « Kastuś Kalinoŭski »83. En effet, selon le sondage de Chatham House du mois d’avril 2022, seulement 3 % de répondants (qui habitent les villes) soutiennent l’engagement militaire de leur pays aux côtés de l’Ukraine84.

Une autre façon de promouvoir une distinction entre le régime et le Peuple est la médiatisation de certains résultats de sondages85 au sujet de la guerre, tout en passant l’éponge sur d’autres. L’objectif est de mettre en avant le postulat qui unit les Bélarusses : le fait qu’ils sont contre la participation de leurs propres troupes dans la guerre86. Ainsi Franak Viačorka déclare :« 86 % des répondants sont contre la participation des troupes bélarusses aux côtés des troupes russes. Très peu, environ 20 %, sympathisent avec les Russes, mais cela découle uniquement de la propagande à la télévision qui réitère des messages de Poutine. Il y a un consensus au sein de la société que nous n’irons pas combattre l’Ukraine »87. En revanche, d’autres sujets sur lesquels les Bélarusses sont plus partagés ne sont pas évoqués : par exemple, l’attribution de la responsabilité pour la guerre88, le soutien à l’« opération militaire »89 ou une attitude envers la présence de troupes russes au Bélarus90.

L’opposition promeut également, à partir du 24 février 2022, l’idée que le Bélarus se trouve « sous une double occupation » – aussi bien par la Russie que par le régime illégitime de Loukachenka – un postulat de nature politique qui n’a pas de fondements juridiques. Pavel Latouchka déclare par exemple : « Pour nous, la menace principale est la présence de troupes russes sur le territoire du Bélarus. La question de l’occupation n’est pas nouvelle. Elle a émergé lorsque Loukachenka a usurpé le pouvoir dans la République du Bélarus quand il s’est retrouvé sous le contrôle total du Kremlin, perdant de facto la capacité d’agir »91.

Depuis l’agression, la distinction entre le peuple et le régime est justifiée par de nouveaux arguments : le régime est délégitimé sur la base de son statut d’« agresseur ». Ainsi, Latouchka cite notamment les articles de la résolution de l’assemblée des Nations Unies de 1974 pour être convainquant92. Par ailleurs, l’opposition utilise souvent la métaphore « marionnette de Poutine »93 afin de souligner la menace que Loukachenka représente pour l’indépendance du pays. L’identité commune, en revanche, n’est plus promue sur la base du pacifisme des manifestants. Au contraire, l’opposition soutient les unités de bénévoles qui combattent au sein de l’armée ukrainienne94, et ces derniers déclarent leur intention de renverser militairement Loukachenka95 à leur retour au pays. À la lumière de la guerre, un débat émerge au sein de l’opposition sur la question de savoir s’il n’aurait pas mieux valu tenter une résistance violente en 2020.

Les sanctions occidentales visant uniquement le régime
et celles visant également la Russie

Avant la guerre, la partie de l’opposition qui bénéficiait de la reconnaissance internationale s’affiche unie quant à son positionnement en faveur des sanctions, en dépit du fait que ces dernières ne sont pas très populaires au sein de la société96. La plupart des représentants font toutefois attention à leur façon de les présenter. L’argument le plus courant est que l’introduction des sanctions imputable au régime (ce qui contribue à son « altérisation »), nuit uniquement aux intérêts de Loukachenka et à son entourage et, qu’à long terme, elles l’inciteront à limiter la répression. Ainsi, Franak Viačorka déclare : « Les sanctions fonctionnent, il ne faut pas s’inquiéter, elles ont un effet cumulatif, plus elles sont en vigueur longtemps, plus elles frappent les entreprises d’État, les représentants de l’État qui contrôlent les systèmes commerciaux, l’administration présidentielle et la direction des affaires présidentielles qui sert de parasol à tous les systèmes de corruption créés par le régime de Loukachenka ».97

L’opposition présente souvent les sanctions comme un instrument pour libérer les prisonniers politiques, ce qui est spécifique au Bélarus, où les prisonniers politiques ont été utilisés dans le passé par le régime comme monnaie d’échange dans les relations avec l’UE et les États-Unis98. Ainsi, Pavel Latouchka affirme : « Je ne suis pas partisan des sanctions, […] mais c’est l’un des instruments, et non le principal, pour rendre Loukachenka et ses collaborateurs responsables des crimes qu’ils commettent aujourd’hui. C’est un instrument de notre pression, un des instruments pour libérer nos prisonniers politiques »99.

Puisque l’opposition a tout intérêt à paraître influente, dans de rares cas, les sanctions sont présentées comme relevant de la responsabilité exclusive des chancelleries occidentales. La stratégie la plus courante est d’affirmer que les sanctions ne sont pas suffisantes100. Après l’introduction fin juin 2021 de sanctions économiques sectorielles101, les membres de l’opposition admettent qu’elles sont introduites en réponse au détournement de l’avion Ryanair et à la crise migratoire forgée par Loukachenka. Valer Kavaleuski déclare : « Le quatrième et le cinquième paquet de sanctions ont été introduits en réponse aux événements qui ont affecté les intérêts des pays européens… Mais ces paquets n’ont pas suffisamment abordé les problèmes qui ont lieu au Bélarus… Il faut soigner la maladie et non les symptômes »102.

L’agression russe contre l’Ukraine entraîne des changements drastiques quant à la manière dont les sanctions sont justifiées, débouchant sur une radicalisation des formulations. L’idée promue est que les sanctions à l’encontre du Bélarus, qui sont plus faibles que celles visant la Russie, doivent être alignées avec les sanctions contre cette dernière. L’Administration nationale anticrise publie une lettre ouverte en mars 2022 dans laquelle elle prévient : « En imposant des sanctions et des restrictions exclusivement à la Russie, les entreprises internationales laissent au Kremlin la possibilité de créer un “offshore bélarusse”. La suspension des activités des sociétés étrangères au Bélarus soutiendra la lutte de l’Ukraine contre l’agression et donnera au Bélarus une chance de se libérer du régime de Loukachenka qui torture les Bélarusses depuis un an et demi »103. La souffrance des Ukrainiens est ajoutée à celle des prisonniers politiques au Bélarus et des familles des victimes du régime pour inciter les Bélarusses à tolérer les sanctions104.

* * *

L’opposition bélarusse, qui dispose d’une faible marge de manœuvre pour influencer le changement de régime, a opté pour une stratégie discursive de remise en cause de sa domination par sa discréditation et la construction d’une identité collective commune avec le Peuple. L’invasion de l’Ukraine par la Russie à partir du 24 février 2020 a apporté des changements drastiques quant aux justifications de « l’altérisation » du régime de Loukachenka et de l’identité collective unissant le peuple et l’opposition.

Si, avant l’agression, « l’altérisation » du régime était expliquée surtout par son caractère répressif, après le 24 février, il s’agit d’ajouter l’argument de la menace qu’il représente pour la sécurité internationale et l’indépendance du pays. Si, avant l’agression, l’identité collective était promue principalement sur la base des valeurs démocratiques et de la nature pacifique de la résistance, après le 24 février, il s’agit de construire l’unité sur la base du soutien à l’Ukraine.

Depuis la campagne présidentielle qui débute en mai 2020 et jusqu’au 24 février 2022, l’opposition refuse d’adhérer aussi bien au projet identitaire porté par le régime qu’à celui porté par l’opposition ancienne – deux projets qui coexistaient en parallèle au sein de la société bélarusse jusqu’en 2020105. L’identité collective est surtout construite par l’opposition qui se présente comme nouvelle, sur la base du rejet de Loukachenka et de l’autoritarisme en général. Les valeurs démocratiques qui sont promues sont avant tout les élections libres, le pluralisme politique, la liberté d’expression ou l’instauration d’une justice indépendante. L’agression russe fait ressortir, malgré la volonté de l’opposition, la dimension géopolitique de la lutte, la poussant à se prononcer en faveur de l’intégration dans l’UE.

Ainsi, en se prononçant pour l’avenir européen du Bélarus, l’opposition en exil se rapproche des revendications de l’opposition ancienne. Il reste à voir si, à l’avenir, l’opposition n’adoptera pas également l’antisoviétisme et le nationalisme ethnique du programme de l’ancienne opposition et ne se limitera pas à représenter seulement une partie de la société. La société bélarusse acceptera-t-elle l’idée de la résistance armée ? Tsikhanouskaïa maintiendra-t-elle sa « domination » vis-à-vis d’autres groupuscules d’opposition en exil après son récent (du 9 août 2022) « partage » de la légitimité avec le nouveau gouvernement en exil ?

Notes

  1. Durant les premiers mois de l’agression russe contre l’Ukraine, plusieurs dizaines de Bélarusses ont commis des actes de sabotage sur les chemins de fer bélarusses afin d’empêcher l’acheminement de matériel militaire russe. Cela a causé certaines perturbations de ravitaillement. Ces personnes ont été violemment arrêtées et condamnés à plusieurs années de prison. Th. D’Istria, « La résistance biélorusse se mobilise pour l’Ukraine », Le Monde, 1er avril 2022.
  2. « Anton Motol’ko : Rel’sovaâ vojna i poteri Lukašenko, marodery RF v Belarusi, pomoŝ’ Ukraine » (Anton Motolko : la guerre du rail et les pertes de Loukachenka, les pillards de la Fédération de Russie, l’aide pour l’Ukraine), Euraradio, 11 août 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=2-A0KdZmSPA [consulté le 02/02/2024]. t.me/Hajun_BY.
  3. A. Goujon, « Le “loukachisme” ou le populisme autoritaire au Bélarus », Politiques et sociétés, 21 (2), 2002, p. 30. A. Goujon, « La transition autoritaire : fondements idéologiques et pratiques politiques » dans A. Goujon, J.-Ch. Lallemand, V. Symaniec (dir.), Chroniques sur la Biélorussie contemporaine, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 61.
  4. S. Bedford, « The 2020 Presidential Election in Belarus: Erosion of Authoritarian Stability and Re-politicization of Society », Nationalities Papers 49 (5), 2021, p. 809.
  5. « Vadim Prokop’ev zaâvil o razočarovanii v komande Tihanovskoj i predložil ej prem’era » (Vadzim Prakopieu a exprimé sa frustration à l’égard de l’équipe de Tsikhanouskaïa et lui a proposé un premier ministre), Reform.by, 12 juillet 2022. [en ligne] https://reform.by/321207-vadim-prokopev-zajavil-o-razocharovanii-v-komande-tihanovskoj-i-predlozhil-ej-premera [consulté le 02/02/2024].
  6. Ibidem.
  7. Charles Tilly et Sydney Tarrow la définissent comme « le signal d’une autorité extérieure indiquant qu’elle est prête à reconnaître et à soutenir l’existence et les revendications d’un acteur politique ». Ch. Tilly et S. Tarrow, Contentious Politics, New York, Oxford University Press, 2015, p. 36.
  8. Il est créé avec son approbation en août 2020 pour conduire un « transfert pacifique du pouvoir ». E. Gunkel, « V Belarusi Koordinacionnyj sovet oppozicii sformiroval prezidium » (Le Conseil de coordination au Bélarus a formé un présidium), Deutsche Welle Bélarus, le 19 août 2020. [en ligne] https://www.dw.com/ru/v-belarusi-koordinacionnyj-sovet-oppozicii-sformiroval-prezidium/a-54623916 [consulté le 02/02/2024].
  9. Une expression de l’époque de la décolonisation qui resurgit dans le contexte actuel. M. Edtmayer, « The Re-Emergence of the Legitimate Representative of a People: Libya, Syria, and Beyond », LSE Law Review 3, 2018, p. 1-28.
  10. T. van Dijk, « Principles of Critical Discourse Analysis », Discourse & Society 4 (2), 1993, p. 249.
  11. S. Talmon, « Recognition of Opposition Groups as the Legitimate Representative of a People », Chinese Journal of International Law 12 (2), mai 2013, p. 219-253; M. Edtmayer, op. cit, p. 1-28.
  12. Parlement européen, Recommandation au Conseil, à la Commission et au vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité concernant les relations avec la Biélorussie, P9_TA(2020)0280, 21 octobre 2020. [en ligne] https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2020-0280_FR.html [consulté le 02/02/2024].
  13. House of Representatives of the United States, Resolution 124 « Supporting the people of Belarus and their democratic aspirations and condemning the election rigging and subsequent violent crackdown on peaceful protesters », 20 avril 2021. [en ligne] https://www.congress.gov/bill/117th-congress/house-resolution/124/text [consulté le 02/02/2024].
  14. Voir par exemple le Conseil de l’UE, « Biélorussie : l’UE adopte des conclusions », communiqué de presse, 12 octobre 2020.
  15. Post sur Facebook du conseiller de Sviatlana Tsikhanouskaïa Franak Viačorka, 5 juillet 2021.
  16. S. Talmon, loc.cit, p. 237-238.
  17. Conseil de l’UE. « Biélorussie : déclaration du haut représentant, au nom de l’Union européenne, sur l’élection présidentielle », communiqué de presse, 11 août 2020.
  18. Au lendemain des élections, la plateforme en ligne de décompte parallèle « Holas » présente les preuves que les falsifications ont touché au moins un bureau de vote sur trois, et donc que les résultats des élections ne sont pas, d’après elle, valides. Telles sont les conclusions sur l’élection présidentielle par Holas et d’initiatives d’observation électorale Zoubr (« le bison ») et « Les gens honnêtes ». Une année plus tard, ayant reçu davantage de photos des protocoles de vote, les chercheurs engagés par la plateforme concluent que Tsikhanouskaïa en est sortie gagnante. [en ligne] https://drive.google.com/file/d/1kSprtBUUtS1vb-W_jc4QJkPkoZPJBWxd/view [consulté le 02/02/2024]. [en ligne] https://drive.google.com/file/d/1uQcTp2glPA0ZA3hRiqjehntwWIOQncA-/view?fbclid=IwAR1URYtJ9xIMUgf0yBpLOMqjVrnBK1YjJdzFdkVtqH9tXYPAy31xsaZg7hI [consulté le 02/02/2024]. Interview du créateur de « Holas », Pavel Liber, à Radië Svaboda, 16 juillet 2021. https://www.youtube.com/watch?v=ZYsRlS0twTo [consulté le 16 juillet 2021].
  19. Il est impossible de confirmer la victoire de Tsikhanouskaïa, compte tenu du fait que l’observation indépendante était limitée et que les observateurs de l’OSCE n’ont pas pu se rendre au Bélarus (suite à leur invitation tardive). Par ailleurs, beaucoup de protocoles de vote n’ont pas été rendus publics et il y a eu de nombreux cas de destruction de bulletins dans les jours qui ont suivi les élections. « V Breste v kotel’noj sžigali bulleteni » [Des bulletins ont été brûlés dans la chaufferie de Brest], euroradio.fm, 22 août 2020. [en ligne] https://euroradio.fm/ru/v-breste-v-kotelnoy-szhigali-byulleteni-no-ne-uspeli-szhech-vse [consulté le 02/02/2024].
  20. EEAS. « Belarus: Statement by High Representative Josep Borrell ahead of the Presidential Elections », Bruxelles, 7 août 2020.
  21. Par exemple, pendant la campagne électorale, le 20 juillet 2020, le rassemblement de Tsikhanouskaïa dans le parc de l’Amitié des peuples à Minsk a mobilisé, selon le centre des droits de l’Homme « Viasna », 63 000 personnes. Après les élections, le 16 août 2020, au moins 200 000 personnes se sont rassemblées pour protester dans le centre de Minsk.
  22. E. Mateo, « “All of Belarus has come out onto the streets”: exploring nationwide protest and the role of pre-existing social networks », Post-Soviet Affairs 38 (1-2), 2022, p. 26-42.
  23. S. Bedford, L. Vinatier, « Resisting the Irresistible: “Failed Opposition” in Azerbaijan and Belarus Revisited », Government and Opposition 54 (4), 2019, p. 686-714. D. Marples, « Color Revolutions: The Belarus Case », Communist and Post-Communist Studies 39 (3), 2006, p. 351-364. E. Korosteleva, « Was There a Quite Revolution? Belarus After the 2006 Presidential Election », Journal of Communist Studies and Transition Politics 25 (2-3), p. 324-346.
  24. A. Goujon, « Le “loukachisme” ou le populisme autoritaire au Bélarus », Politiques et sociétés 21 (2), 2002, p. 30. A. Goujon, « La transition autoritaire : fondements idéologiques et pratiques politiques » dans A. Goujon, J.-Ch. Lallemand, V. Symaniec (dir.), Chroniques sur la Biélorussie contemporaine, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 61.
  25. « Igar Makar, “zamah” na Stryžaka, Kulažanka, polk Kalinoǔskaga i Cihanoǔskaâ, Ofis ǔ Kieve » (Ihar Makar, la tentative d’assassinat de Stryzhak, Kouliazhanka, le bataillon de Kalinowski et Tsikhanouskaïa, le bureau à Kyiv), Euroradio, 31 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=zoqkg7jnIWU&t=1867s [consulté le 02/02/2024].
  26. Tilly et Tarrow définissent la « capacité » comme une « mesure dans laquelle l’action gouvernementale affecte le caractère et la distribution de la population, de l’activité et des ressources sur le territoire du gouvernement ». Ch. Tilly et S. Tarrow, Contentious Politics, New York, Oxford University Press, 2015, p. 57-58.
  27. Ibid., p. 58.
  28. E. Pierson-Lyzhina, « Alexandre Loukachenka, dictateur vassal de Vladimir Poutine dans la guerre en Ukraine », The Conversation, 22 mars 2022. [en ligne] https://theconversation.com/alexandre-Loukachenka-un-dictateur-vassal-de-vladimir-poutine-dans-la-guerre-en-ukraine-179639 [consulté le 02/02/2024].
  29. Remarque par Ryhor Astapenia, coordinateur des sondages de Chatham House. « Dyskusiâ Astapeni i Šraibmana pra vybar apazycyi » (La discussion entre Ryhor Astapenia et Artyom Shraibman sur le choix de l’opposition), Radiё Svaboda, 20 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=0z1MbAoEUUM&t=134s [consulté le 02/02/2024].
  30. T. van Dijk, « Principles of Critical Discourse Analysis », Discourse & Society 4 (2), 1993, p. 249.
  31. Ibid., p. 255.
  32. Ibid., p. 249.
  33. Ibidem.
  34. Selon les sondages du 15 au 26 mars 2022 de Belarusian Analytical Workroom (Andrei Vardamatski). « Čto belarusy dumaût o vojne v Ukraine? Issledovanie sociologa Vardomackogo » (Qu’est-ce que les Bélarusses pensent de la guerre en Ukraine ? Sondages par le sociologue Andrei Vardamatski), Press Club Belarus, 26 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=THfXCFb59w4 [consulté le 02/02/2024].
  35. Ibidem.
  36. T. van Dijk, loc.cit, p. 263.
  37. T. van Dijk, « Principles of Critical Discourse Analysis », Discourse & Society 4 (2), 1993, p. 263.
  38. Ibid., p. 264.
  39. Ibid., p. 279.
  40. Ibidem.
  41. R. Zariski, « The Legitimacy of Opposition Parties in Democratic Political Systems: A New Use for an Old Concept », The Western Political Quarterly 39 (1), mars 1986, p. 30.
  42. Par exemple, l’Administration nationale anti-crise (NAU) de Pavel Latouchka déclare sur la première page de son site Internet que les pouvoirs de celui-ci s’arrêteront le jour de l’élection du nouveau président du Bélarus. [en ligne] https://belarus-nau.org/en [consulté le 02/02/2024].
  43. N. Bekus, « Echo of 1989? Protest Imaginaries and Identity Dilemmas in Belarus », Slavic Review 80 (1), printemps 2021, p. 5.
  44. A. Kazharski, « Belarus’ New Political Nation? 2020 Anti-authoritarian Protests as Identity Building », New Perspectives 29 (1), 2021, p. 75.
  45. Rien que sur la période d’octobre à décembre 2020, selon F. Viačorka, Tsikhanouskaïa a visité dix pays européens, établi des liens diplomatiques avec 23 pays, rencontré 13 chefs d’État. « “Lukašènku abrèzali pupavinu” : čym âščè zajmaecca ofis Svâtlany Cihanoǔskaj » (« Le cordon ombilical de Loukachenka a été coupé » : que fait d’autre le bureau de Sviatlana Tsikhanouskaïa ?), Euroradio, 28 décembre 2020. [en ligne] https://euroradio.fm/sankcyi-i-vakcyna-dlya-belarusi-chym-zaymaecca-ofis-cihanouskay-efir-u-1500 [consulté le 02/02/2024].
  46. Ibidem.
  47. Ibidem.
  48. Selon les sondages de Chatham House, en avril 2021, 33 % de Bélarusses qui habitent en ville ont une image « très positive » de la Russie et 46 % « plutôt positive ». En juin 2022, 35 % de Bélarusses qui habitent en ville ont une image « très positive » de la Russie et 35 % « plutôt positive ». Le pourcentage de personnes ayant une image « très positive » est plus élevé que celui des personnes ayant une « très bonne » image de l’Ukraine, de la Pologne, de la Lituanie, de l’UE, des États-Unis et de la Chine. Chatham House, « How Russia’s war against Ukraine has changed Belarusians’ views on foreign affairs. The results of a public opinion poll conducted between 6 and 17 June 2022 », p. 12. [en ligne] https://drive.google.com/file/d/1FL0guJiYaw9dK1j3YVovBdtwF91fafDy/view [consulté le 02/02/2024].
  49. « Tihanovskaâ nazvala Putina “mudrym”, no potom soslalas’ na diplomatiû » (Tsikhanouskaïa a appelé Poutine « sage » mais s’est référée à la diplomatie), Svaboda, 20 septembre 2020. [en ligne] https://www.svoboda.org/a/30848775.html [consulté le 02/02/2024].
  50. « Svetlana Tihanovskaâ obratilas’ k Rossiânam: podderžite belarusskij narod » (Sviatlana  Tsikhanouskaïa s’est adressée aux Russes : soutenez le peuple bélarusse), chaîne YouTube Strana dlya zhizni (Pays pour vivre), le 9 septembre 2020. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=2eI_6eF8O6s&t=3s [consulté le 02/02/2024].
  51. « Svâtlana Cihanoǔskaâ zaklikala ES âk maga hutčèj uvesci sankcyi » (Sviatlana Tsikhanouskaïa a appelé l’UE à introduire des sanctions dès que possible), Euroradio, 2 octobre 2020. [en ligne] https://euroradio.fm/svyatlana-cihanouskaya-zaklikala-es-yak-maga-hutchey-uvesci-sankcyi [consulté le 02/02/2024].
  52. « Ci ёsc’ vynik ad mižnarodnyh sustrèč Svâtlany Cihanoǔskaj ? » (Y a-t-il un résultat des rencontres internationales de Sviatlana Tsikhanouskaïa ?), Euroradio, 2 octobre 2020. [en ligne]https://euroradio.fm/ci-yosc-vynik-ad-mizhnarodnyh-sustrech-svyatlany-cihanouskay-efir-u-1600 [consulté le 02/02/2024].
  53. « Vâčorka: Lukašenko sidit odin vo Dvorce s prožektorom. Čto on zadumal? » (Viačorka : Loukachenka est assis seul dans son palace sous des projecteurs. Qu’a-t-il en tête ?), I gryanul Grem, 17 novembre 2021. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=Kw0ggdrDSIY [consulté le 02/02/2024].
  54. « Vaija moža perakinucca na Belarus » (La guerre pourrait déborder sur le Bélarus), Franak Vâčorka, BelSAT, 1er mars 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=5NDo0wsAJ0U [consulté le 02/02/2024].
  55. « Svâtlana Cihanoǔskaâ : “Câper vyznačaecca lёs Belarusi i Eǔropy” » (Le destin du Bélarus et de l’Europe se décide actuellement), BelSAT, 3 juin 2022. [en ligne] https://www.facebook.com/watch/?ref=saved&v=515340003671162 [consulté le 02/02/2024].
  56. « Vojna za demokratiû » (La guerre pour la démocratie), chaîne YouTube de Pavel Latouchka, 28 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=Y36zGBZV7lo [consulté le 02/02/2024].
  57. Ibidem.
  58. « Tihanovskaâ: Nužno donesti do Zelenskogo, čto Belarus’ – ne Lukašenko » (Tsikhanouskaïa  : nous devons faire comprendre à Zelensky que le Bélarus n’est pas Loukachenka), Deutsche Welle Bélarus, 26 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=oja0IMtknsI [consulté le 02/02/2024].
  59. « Šraibman : Obidy Lukašenko na titul “so-agressora”, sankcii i garantii bezopasnosti dlâ režima » (Shraibman : les griefs de Loukachenka contre le titre de « co-agresseur », les sanctions et les garanties de sécurité pour le régime), Euroradio, 12 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=zvpMU90VXWo [consulté le 02/02/2024].
  60. « Osvobodit’ Belarus’ ot Lukašenko i Putina » (Libérer le Bélarus de Loukachenka et de Poutine), Radiё Svadoba, 14 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=Ks1KySFiny8 [consulté le 02/02/2024].
  61. « Ci ёsc’ vynik ad mižnarodnyh sustrèč Svâtlany Cihanoǔskaj ? » (Y a-t-il un résultat des rencontres internationales de Sviatlana Tsikhanouskaïa ?), Euroradio, 2 octobre 2020. [en ligne]https://euroradio.fm/ci-yosc-vynik-ad-mizhnarodnyh-sustrech-svyatlany-cihanouskay-efir-u-1600 [consulté le 02/02/2024].
  62. « Sankcyi i Dzen’ salidarnasci z Belarussû – čym zajmaecca ofis Cihanoǔskaj ? » (Sanctions et Journée de solidarité avec le Bélarus – que fait le bureau de Tsikhanouskaïa ?), Euroradio, le 3 février 2021. [en ligne] https://euroradio.fm/sankcyi-i-vakcyna-dlya-belarusi-chym-zaymaecca-ofis-cihanouskay-efir-u-1500 [consulté le 02/02/2024].
  63. « Či vstupit’ Bilorus’ u vijnu na boci Rosii ? Golova kabinetu Tihanovs’koi pro bilorusiv na vijni » (Le Bélarus entrera-t-il en guerre aux côtés de la Russie ? Chef du cabinet de Tsikhanouskaïa sur les Bélarusses en guerre), 1TVUkraine, 14 juin 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=xfrwaPH1QW0 [consulté le 02/02/2024].
  64. Selon le sondage de Chatham House du juin 2022, 18 % des Bélarusses qui habitent en ville sont pour l’entrée dans l’UE, 37 % sont pour l’union avec la Russie, 25 % sont pour l’entrée dans les deux alors que cela n’est pas possible en pratique. Chatham House, « How Russia’s war against Ukraine has changed Belarusians’ views on foreign affairs. The results of a public opinion poll conducted between 6 and 17 June 2022 », p. 15. [en ligne] https://drive.google.com/file/d/1FL0guJiYaw9dK1j3YVovBdtwF91fafDy/view [consulté le 02/02/2024].
  65. Selon les sondages du 15 au 26 mars 2022 de Belarusian Analytical Workroom (Andrei Vardamatski), 51 % des personnes interrogées sont contre la participation du Bélarus dans des alliances politico-militaires et 30 % sont pour la participation dans l’OTSC.
  66. En novembre 2020, 63 % des personnes interrogées pensent que le Bélarus doit rester dans l’OTSC contre 31 % qu’il doit quitter cette organisation. En juin 2022, 42 % pensent que le pays doit rester dans cette alliance militaire, contre 48 % qui estiment qu’il doit la quitter. Chatham House, « How Russia’s war against Ukraine has changed Belarusians’ views on foreign affairs. The results of a public opinion poll conducted between 6 and 17 June 2022 », p. 13. [en ligne] https://drive.google.com/file/d/1FL0guJiYaw9dK1j3YVovBdtwF91fafDy/view [consulté le 02/02/2024].
  67. « Igar Makar, “zamah” na Stryžaka, Kulažanka, polk Kalinoǔskaga i Cihanoǔskaâ, Ofis ǔ Kieve » (Ihar Makar, la tentative d’assassinat de Stryzhak, Koulazhanka, le bataillon de Kalinowski et Tsikhanouskaïa, le bureau à Kyiv), Euroradio, le 31 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=zoqkg7jnIWU&t=1867s [consulté le 02/02/2024].
  68. T. van Dijk, « Principles of Critical Discourse Analysis », Discourse & Society 4 (2), 1993, p. 249.
  69. « Večerko: Tihanovskaâ i Zelenskij, Ŝigel’skij, batal’on Kalinovskogo, kontakty s Poznâkom, Ukraina » (Viačorka : Tsikhanouskaïa et Zelensky, Chigelsky, le bataillon de Kalinowski, contacts avec Pazniak, l’Ukraine), Euroradio, 14 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=_zo_ef0VonQ [consulté le 02/02/2024].
  70. « Kanferèncyâ “Novaâ Belarus” ? Dzen’ peršy. Poǔnaâ translâcyâ » (Conférence « Nouveau Bélarus ». Jour un. Diffusion complète), 8 août 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=854AuImAm5M [consulté le 02/02/2024].
  71. Tweet de Franak Viačorka du 8 novembre 2021.
  72. https://t.me/s/tsikhanouskaya/421 [consulté le 02/02/2024].
  73. « Lukašenko v ob’’âtiâh Putina / Pavel Latuško pro sankcii » (Loukachenka dans les bras de Poutine / Pavel Latouchka à propos des sanctions), BelSAT, 20 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=a-sKKZYnu94 [consulté le 02/02/2024].
  74. Tweet de Franak Viačorka du 13 novembre 2021.
  75. 27 % des habitants des villes selon le sondage de Chatham House du 1er au 10 novembre 2021. Chatham House, « Belarusians’ views on the political crisis. Results of a public opinion poll conducted between 1 and 10 November 2021 », p. 3.
  76. 36 % des habitants des villes selon le sondage de Chatham House du 1er au 10 novembre 2021.
  77. 43 % des habitants des villes selon le sondage de Chatham House du 1er au 10 novembre 2021.
  78. « Otnyne Norvegiâ budet nazyvat’ našu stranu Belarus’. A čto v drugih stranah? » (À partir de maintenant, la Norvège appellera notre pays le Bélarus. Qu’en est-il des autres pays ?), onliner.by, 30 mai 2022. [en ligne] https://people.onliner.by/2022/05/30/otnyne-norvegiya-budet-nazyvat-nashu-stranu-belarus-a-chto-v-drugix-stranax [consulté le 02/02/2024].
  79. « Anti-Tihanovskaâ koaliciâ, “predatel’stvo revolûcii”, den’gi, Vâčorka. Kovalevskij. Strim Evroradio » (La coalition anti-Tsikhanouskaïa, la « trahison de la révolution », l’argent, Viačorka, Kavaleuski. Streaming Euroradio), 26 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=4fbKerXUbuI [consulté le 02/02/2024].
  80. « “Belarusy dolžny imet’ dostup k vakcinam”: Tihanovskaâ obratilas’ k Evrokomissii » (« Les Bélarusses doivent avoir accès aux vaccins » : Tsikhanouskaïa a lancé un appel à la Commission européenne), 20 janvier 2021. [en ligne] https://tsikhanouskaya.org/ru/events/news/c7d7955846372b2.html [consulté le 02/02/2024].
  81. En mai 2022, Tsikhanouskaïa se rend en Tchéquie lorsque le gouvernement de ce pays annonce l’intention de suspendre l’octroi des visas pour des Bélarusses.
  82. « Z Bilorusi є zagroza, poki Lukašenko pri vladi, – Vâčorka » (Il y a une menace qui vient du Bélarus tant que Loukachenka est au pouvoir), 24tv.ua, 7 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=L-c_89Gk9Tk [consulté le 16/05/2022].
  83. « Či vstupit’ Bilorus’ u vijnu na boci Rosii ? Golova kabinetu Tihanovs’koi pro bilorusiv na vijni » (Le Bélarus entrera-t-il en guerre aux côtés de la Russie ? Chef du cabinet de Tsikhanouskaïa sur les Bélarusses en guerre), 1TVUkraine, 14 juin 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=xfrwaPH1QW0 [consulté le 02/02/2024].
  84. Chatham House, « Belarusians’ views on Russia’s war on Ukraine. The results of a public opinion poll conducted between 8 and 18 April 2022 », p. 9.
  85. Ceux de Chatham House, coordonnés par Ryhor Astapenia, et ceux du Belarusian Analytical Workroom, coordonnés par Andrei Vardamatski.
  86. Selon le sondage de Chatham House du 8 au 18 avril 2022, seulement 6 % des personnes interrogées soutiennent l’engagement militaire du côté russe. Par ailleurs, 27 % soutiennent les actions russes sans pour autant s’engager militairement, 23 % sont pour la neutralité et seulement 3 % sont pour l’engagement militaire aux côtés de l’Ukraine. Selon les sondages du 15 au 26 mars 2022 du Belarusian Analytical Workroom (Andrei Vardamatski), seulement 11 % des Bélarusses soutiennent une potentielle entrée de l’armée bélarusse sur le territoire de l’Ukraine pour la participation dans les actions militaires, tandis que 85 % sont contre. « Čto belarusy dumaût o vojne v Ukraine? Issledovanie sociologa Vardomackogo » (Qu’est-ce que les Bélarusses pensent de la guerre en Ukraine ? Sondages réalisés par le sociologue Vardomatski), Press Club Belarus, 26 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=THfXCFb59w4 [consulté le 02/02/2024].
  87. « Nihto Lukašenku raket ne dast’. Ce âk mavpa z granatami – Franak Vâčorka, bilorus’kij opozicioner » (« Personne ne donnera des explosifs à Loukachenka. Imaginez un singe avec des explosifs » – Franak Viačorka, opposant bélarusse), Radio NV (Ukraine), 11 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=w89dZV26L54&t=300s [consulté le 02/02/2024].
  88. Selon les sondages du 15 au 26 mars 2022 du Belarusian Analytical Workroom, 24 % des personnes interrogées attribuent à la Russie la responsabilité de la guerre, 20 % aux États-Unis, 17,5 % à l’Ukraine, 11 % à l’OTAN.
  89. Selon le sondage de Chatham House du 8 au 18 avril 2022, 40 % des personnes interrogées ne soutiennent pas l’« opération militaire » (33 % ne la soutiennent pas entièrement, 7 % ne soutiennent plutôt pas) et 32 % la soutiennent (12 % la soutiennent un peu et 20 % la soutiennent entièrement).
  90. Selon le sondage de Chatham House du 5 au 14 mars 2022, 39 % des personnes interrogées pensent que les troupes russes doivent immédiatement quitter le territoire bélarusse, contre 29 % qui ne sont pas d’accord. Selon les sondages du 15 au 26 mars 2022 du Belarusian Analytical Workroom (Andrei Vardamatski), 46,9 % des personnes ont un regard négatif sur le déploiement des troupes russes au Bélarus par les autorités, 45 % ont un regard positif.
  91. « Latuško : Otvet Čalomu i Šraibmanu (žestko), Lukašenko uberut, dobrovol’cy iz Belarusi » (Latouchka : réponse (radicale) à Chaly et à Shraibman, Loukachenka va être destitué, volontaires du Bélarus), Euroradio, 18 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=ieiUhHCVFng&t=1845s [consulté le 02/02/2024].
  92. « Čto Makej dolžen posovetovat’ diktatoru ? », chaine YouTube de Pavel Latushka, le 24 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=pew0mEZy6hY [consulté le 02/02/2024].
  93. « Večerko: Tihanovskaâ i Zelenskij, Ŝigel’skij, batal’on Kalinovskogo, kontakty s Poznâkom, Ukraina » (Viačorka : Tsikhanouskaïa et Zelensky, Chigelsky, le bataillon de Kalinowski, contacts avec Pazniak, l’Ukraine), Euroradio, 14 avril 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=_zo_ef0VonQ [consulté le 02/02/2024].
  94. « Či vstupit’ Bilorus’ u vijnu na boci Rosii ? Golova kabinetu Tihanovs’koi pro bilorusiv na vijni » (Le Bélarus entrera-t-il en guerre aux côtés de la Russie ? Chef du cabinet de Tsikhanouskaïa sur les Bélarusses en guerre), 1TVUkraine, 14 juin 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=xfrwaPH1QW0 [consulté le 02/02/2024].
  95. « Polk Kalinovskogo gotovitsâ ubivat’ OMON i GUBOPIK. Osvoboženie Belarusi uže skoro ! » (Le régiment de Kalinoŭski se prépare à tuer OMON et GUBOPIK. La libération du Bélarus arrive bientôt !), Strana dlya zhizni, le 23 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=19ihrdSdcqw [consulté le 02/02/2024].
  96. Selon le sondage de Chatham House du 8 au 18 avril 2022, 67 % des personnes interrogées pensent que les sanctions vont affecter les Bélarusses ordinaires (39 % sont sûres, 28 % sont plutôt d’accord) contre seulement 10 % qui pensent que non (4 % sont sûres, 7 % sont plutôt d’accord).
  97. « Zahad daǔ Lukašènku dva dni » (L’Occident a donné deux jours à Loukachenka), BelSAT, 12 novembre 2021. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=I95SevMIJ_0 [consulté le 02/02/2024].
  98. A. Marin, « Bélarus : les prisonniers politiques comme monnaie d’échange », Regard sur l’Est, 28 septembre 2011.
  99. « Kiber-partyzany zlili stukačoǔ: my im patèlefanavali » (Les cyber-partisans ont fait fuir les mouchards : nous les avons appelés), BelSAT, 6 novembre 2021. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=pET_qMYpNvM [consulté le 02/02/2024].
  100. « Lukašenko v ob’’âtiâh Putina / Pavel Latuško pro sankcii » (Lukashenka dans les bras de Poutine / Pavel Latouchka à propos des sanctions), BelSAT, 20 juillet 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=a-sKKZYnu94 [consulté le 02/02/2024].
  101. Conseil de l’UE, « L’UE impose des sanctions à l’économie biélorusse », communiqué de presse, 24 juin 2021.
  102. « Âk prapaganda Lukašènki vykarystala pol’skaga dèzercira / Kak režim ispol’zoval pol’skogo derertira » (Comment le régime a utilisé un déserteur polonais), BelSAT, 18 décembre 2021. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=SRNN2WuEXPk&t=1779s [consulté le 02/02/2024].
  103. « “Ni centa na vojnu !” : ostanavlivaem finansirovanie vojny i okkupacii vmeste » (« Pas un centime pour la guerre ! » : arrêtons le financement de la guerre et l’occupation ensemble), Malanka, 28 mars 2022. [en ligne] https://malanka.media/news/5412 [consulté le 02/02/2024].
  104. « Latuško pra stvarènne ǔradu ǔ vygnanni » (Latouchka sur la création du gouvernement en exil), BelSAT, 14 mai 2022. [en ligne] https://www.youtube.com/watch?v=7AH2GVOXyV4 [consulté le 02/02/2024].
  105. N. Bekus, « Echo of 1989? Protest Imaginaries and Identity Dilemmas in Belarus », Slavic Review 80 (1), printemps 2021, p. 5.
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Chapitre de livre
EAN html : 9791030010725
ISBN html : 979-10-300-0842-5
ISBN pdf : 979-10-300-0843-2
Volume : 17
ISSN : 2741-1818
17 p.
Code CLIL : 3299; 3277
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Comment citer

Pierson-Lyzhina, Ekaterina, L’opposition bélarusse et ses stratégies de légitimation à la lumière de l’agression Russe contre l’Ukraine, in : Belova, Olga, Flavier, Hugo, dir., Bélarus ; une douloureuse quête démocratique, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, collection PrimaLun@ 17, 2024, 73-90, [en ligne] https://una-editions.fr/l-opposition-belarusse-et-ses-strategies-de-legitimation/ [consulté le 07/03/2024].
doi.org/10.46608/primaluna17.979103001072.5
Illustration de couverture • Montage R. Vinçon, à partir de :
Défilé militaire (cliché de H. Flavier, Minsk, juillet 2018). Modifié ;
La faucille et le marteau (cliché de O. Belova, Grodno, juillet 2004). Modifié ;
Belarusian protests (cliché de Homoatrox, Wikimedia Commons, 13 septembre 2020). Modifié ;
Minsk. Vid goroda s sievera, Minsk. View of the city from the north (photographie de Prokoudin-Gorski, & Mikhailovich, Phtograph collection, Library Congress, Prints and Phtographs Division, 1912). Modifié
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