En 1578, l’humaniste flamand Franciscus Modius, alors âgé de vingt-deux ans, se voit contraint de fuir les anciens Pays-Bas, en proie aux difficultés politiques, et, comme nombre de ses compatriotes, s’installe à Cologne1. L’année suivante, il fait son entrée sur la scène humaniste de la ville avec deux publications, en tout point antithétiques et sans doute destinées à montrer la variété de ses compétences à un moment où il doit lancer sa carrière : une édition de deux poèmes épiques de Maffeo Vegio et une édition des Historiae de Quinte-Curce, assortie de Notae, imprimées l’une et l’autre par Maternus Cholinus2. Pour se faire un nom dans un milieu très concurrentiel, il convient de frapper fort, en particulier quand il s’agit d’éditer un texte de l’Antiquité classique. Or le choix de Quinte-Curce semble judicieux : la popularité de ses Historiae auprès des lecteurs de la Renaissance s’avère plus qu’honorable3, puisqu’en 1579, une quarantaine d’éditions a déjà été imprimée en Europe4. Les commentateurs, eux, manifestent moins d’enthousiasme à l’égard de l’historien latin : le premier, Érasme fait paraître des Annotationes, à Strasbourg, en 1518, quand les Flores d’Ulrich von Hutten, consacrés à Salluste et à Quinte-Curce, sont publiés de manière posthume, à Strasbourg encore, en 1528. Les deux hommes se limitent à l’étude de l’usus scribendi de l’historien, sans explorer d’autres domaines5. C’est le Suisse Glaréan qui, avec ses deux cent deux Annotationes, imprimées en 1556 à Bâle, va donner plus d’envergure à la pratique exégétique relative à Quinte-Curce6. Par conséquent, quand, en 1579, Modius fait paraître son édition et les Notae qui l’accompagnent, il est susceptible d’intéresser un large public : bien que Quinte-Curce soit fort apprécié, il n’a pas été commenté depuis vingt-trois ans – et il a été peu commenté tout court. Les Notae apportent ainsi une plus-value à son édition, de surcroît importante : à la suite des trois cent quarante-trois pages du texte latin de Quinte-Curce, les Notae, à dominante philologique7, occupent cent quatre-vingt et une pages, soit un peu plus du tiers du volume. Reste cependant une difficulté quand on est un inconnu : se faire reconnaître comme philologue. C’est dans les Notae que Modius va s’y employer de manière privilégiée, et non dans son édition des Historiae, qui est seulement escortée d’une préface très générale sur le désamour dont souffrent les lettres, dédiée au prince-évêque de Wurtzbourg et duc de Franconie Julius Echter von Mespelbrunn, et de deux poèmes d’éloge, sans aucun supplément ni texte auxiliaire, à la différence de nombre d’éditions humanistes de Quinte-Curce8. Modius y met sur pied une stratégie composée de trois éléments : il jette les fondements d’un ethos de savant rigoureux, à la fois estimé et modeste, dans la préface ; puis, dans l’ouvrage lui-même, il consolide cet ethos, tout en déployant une rhétorique de l’invective à l’égard de ceux qui l’ont précédé dans la lecture de Quinte-Curce.
Jeter les fondements d’un ethos de philologue rigoureux, reconnu et modeste : le rôle de la préface
Les Notae sont précédées d’une préface adressée à un certain Ludouicus Lautius, lui-même auteur de Notae sur Orose (Cologne, 1615) et inconnu par ailleurs. Au cours de ces quatre pages, Modius pose les fondations sur lesquelles il va ériger son ethos de philologue.
Agir pour la respublica litteraria et exhiber son réseau
La préface s’ouvre par le récit du concours de circonstances qui a poussé Modius à éditer Quinte-Curce et à publier ses Notae. Au seuil de son ouvrage, le philologue prend soin de se représenter en homme modeste, sans la moindre ambition personnelle, qui n’a fait que céder aux demandes de ses amis et à une sorte de fatalité. Les premiers mots sont éloquents : Nihil minus quidquam habebam in animo, ut saepe ex me audire potuisti, Ludouice frater, quam hoc tempore Curtium meum vulgare9 (« Je n’avais rien moins à l’esprit, comme tu as pu souvent me l’entendre dire, cher frère Ludovicus, que de publier à cet instant mon Quinte-Curce adoré »). Pour expliquer sa volte-face, Modius décrit avec minutie la succession d’événements par laquelle il s’est trouvé emporté, à la suite d’un premier travail, tout personnel, sur le texte de Quinte-Curce à partir d’un manuscrit originaire de l’abbaye de Ter Doest10, approfondi dans un second temps par la consultation de manuscrits de la cathédrale de Cologne, grâce à l’entremise de Melchior Hittorp11. Bien que l’ensemble ne paraisse pas destiné à recevoir les honneurs de la presse, l’imprimeur Maternus Cholinus, renseigné par le juriste Hieronymus van Berchem12, obtient de Modius, à force de prières, la promesse d’une nouvelle édition13. La conjonction de la rumeur et de l’action des relations de l’humaniste à Cologne a ainsi contribué à la publication des Notae. Dans son récit, Modius utilise très peu le pronom personnel sujet de la première personne ; il ne se présente jamais comme à l’origine des faits, qu’il subit, comme une forme de destin : Sed haec salubriter destinata Materni Cholini tempestivae, intempestivae preces discusserunt14 (« Mais les prières de Maternus Cholinus, à la fois opportunes et inopportunes, ont déjoué mes arrêts salutaires »). D’emblée, Modius se pose à la fois en philologue humble, puisqu’il n’a pas œuvré lui-même en faveur de la diffusion de ses Notae, et talentueux, puisque ses connaissances convoitent ces dernières sur la seule garantie de son nom. L’humaniste y gagne sur deux tableaux : il apparaît en serviteur désintéressé de la respublica litteraria, tout en exhibant son réseau sous un jour flatteur et en multipliant les figures d’autorité. Melchior Hittorp est gratifié des superlatifs humanissimus et eruditissimus (« très cultivé et très érudit »), Hieronymus van Berchem reçoit l’épithète de clarissimus (« très illustre15 ») : autant de qualités qui étayent le jugement favorable que l’un et l’autre portent sur les Notae de Modius.
Un peu plus loin dans la préface, l’éloge très appuyé de son ami et compatriote Janus Mellerus Palmerius16 participe de la même stratégie17, en vertu de laquelle l’autorité d’autrui soutient celle de l’auteur :
Tot loca, partim de collatione Curtii, cum nescio quo olim scripto codice, partim de certissimis coniecturis emendata nobis, qua est praeter eruditionem humanitate, subministrassse18.
[Palmerius] est venu en aide à tant de passages que nous avions corrigés, en partie en collationnant Quinte-Curce avec je ne sais quel ancien manuscrit, en partie en proposant des conjectures d’une très grande solidité, grâce à une culture qui va au-delà de l’érudition.
Cet homme, ou plutôt « ce génie » selon Modius (daemonium illud hominis19), reconnaît la valeur des Notae puisqu’il y prête attention. En outre, le lecteur des Notae se souvient peut-être que Palmerius a composé des hendécasyllabes célébrant l’édition des Historiae établie par Modius, fort à propos placés au début de celle-ci20. Par capillarité, l’autorité de Palmerius, reconnue et attestée par ses propres travaux savants, rejaillit sur celle de son collègue.
Utiliser et rechercher des manuscrits
Un autre indice, glissé opportunément dans les premières lignes de la préface avant même que n’apparaisse le nom de ses amis, vient asseoir l’autorité philologique de Modius : l’éditeur de Quinte-Curce signale qu’il a confronté le texte de l’historien à un manuscrit de l’abbaye de Ter Doest et qu’il a pu ensuite consulter plusieurs manuscrits conservés à Cologne21. Ce seul élément suffirait à recommander les Notae de Modius qui, non content de s’en tenir là, décrit sa métamorphose en chasseur de manuscrits après avoir accepté la requête qui lui a été adressée par l’imprimeur Maternus Cholinus :
Omnes igitur vicinas bibliothecas, sicubi forte alia etiam eius scripta manu exemplaria erui possent, diligenter excutere coepi. Sed frustra. Vnum tandem, Sigebergensis abbatiae, misit ad me Carolus Vtenhouius, Nieulandiae dominus, quo Franciscum Fabritium olim usum esse aiebat22.
Je commençai donc à passer au peigne fin toutes les bibliothèques de la région, si d’aventure d’autres manuscrits de cet écrivain pouvaient encore en être exhumés. Mais en vain. À la fin, Karl von Utenhove, seigneur de Nieuwland, m’en envoya un, originaire de l’abbaye de Siegburg, que Franciscus Fabricius, disait-il, avait autrefois utilisé.
Si l’entreprise de Modius se solde par un échec, elle lui accorde cependant une certaine publicité, puisque le célèbre Karl von Utenhove, qui réside alors à Düsseldorf, lui fait parvenir un manuscrit de Quinte-Curce provenant de l’abbaye bénédictine de Michaelsberg, à Siegburg, près de Cologne, et aujourd’hui perdu23. Le témoin est d’autant plus précieux qu’il est passé par les mains de Franciscus Fabricius, surnommé Marcoduranus, humaniste actif à Düsseldorf quelques années auparavant. Modius continue à afficher ses relations au sein de la sodalitas rhénane, quand la mention des manuscrits lui permet de donner une assise puissante à son autorité de philologue. Il suggère même une ébauche de classement, tout en regrettant de n’avoir pas eu plus de témoins à sa disposition :
Verum ab hoc uti adiutum me locis aliquot non nego ; ita Colonienses membranas bonitate, quae tota fere in antiquitate est, longe illi praestitisse non inuitus profiteor. Vtinam tamen quemadmodum hunc Sigebergensem codicem, ita et alios, quibus in Curtio emendando idem Fabritius usus fertur, bona aliqua fortuna ad me domum detulisset24.
En vérité, de même que je ne nie pas avoir été aidé par celui-ci [i. e. le manuscrit de Siegburg] en quelques passages, de même je reconnais, et non à contre-cœur, que les manuscrits de Cologne l’ont de loin emporté sur cet important témoin par leur qualité, qui tient presque entièrement à leur ancienneté. Si seulement cependant quelque bonne fortune m’avait aussi apporté à la maison, comme elle l’a fait pour celui de Siegburg, les autres manuscrits que Fabricius utilisa également, dit-on, pour corriger Quinte-Curce !
Capable de hiérarchiser et d’évaluer les manuscrits, Modius se pose en codicologue dont la compétence n’a d’égale que la modestie ou la prudence, comme l’indique l’usage de la litote : non nego (« je ne nie pas »), non inuitus profiteor (« je reconnais, et non à contre-cœur »), figure du reste très présente dans la préface. À la fin de celle-ci, Modius confirme sa sagesse et sa rigueur, puisqu’il prend soin de préciser qu’il ne s’est jamais risqué à formuler des corrections qui iraient à l’encontre des témoins manuscrits :
Tu tantum uicissim, si cui forte temere fecisse videbor, cum a sciolis impudentissime in Curtium inculcata verecunde eiicio : ibi memento esse tuum monere, quisquis erit, parciorem me hanc partem operae mea fuisse, quam aut mihi conveniat aut ipsi Curtio expediat. Pari audacia opus fuisse ad exterminanda ea quae isti intruserant, sed nihil magnum sine libris ausum fuisse. De cetero, innumera etiam alia, quae uitii manifesta essent, in hoc scriptore emendasse, quorum in Notis mentio plane nulla est, quod de eorum veritate dubitari neque debeat neque possit25.
Si d’aventure quelqu’un croit que j’ai agi au hasard, quand j’extirpe avec bien des égards les erreurs infligées de la manière la plus éhontée à Quinte-Curce par des demi-savants, toi, à ce moment-là, souviens-toi à ton tour d’une seule chose : ton devoir sera de rappeler, quel que soit ton interlocuteur, que j’ai été plus économe à propos de cette partie de mon travail qu’il ne me convenait ou qu’il n’était profitable à Quinte-Curce lui-même. Que, pour exterminer les problèmes que ces individus avaient introduits, j’aurais eu besoin d’une audace semblable, mais que je n’ai rien osé de grand sans consulter les manuscrits. Du reste, que j’ai corrigé aussi chez cet écrivain d’innombrables autres passages, qui étaient manifestement fautifs, dont il n’y a absolument aucune mention dans les Notae, car on ne doit ni ne peut douter de leur justesse.
Modius clôt l’épître dédicatoire en clamant sa prudence et son respect absolu des manuscrits. Sa déclaration est soutenue par une opposition promise à une belle fortune dans les Notae, où est esquissé un double portrait riche de contrastes : le précautionneux Modius se dresse face à d’intrépides correcteurs qui, sans le moindre souci de la vérité, corrompent le texte de Quinte-Curce au-delà de toute mesure.
Confirmer ses qualités au fil des Notae
Les thèmes posés dans la préface sont prolongés dans les Notae, où l’ethos ainsi ébauché se trouve confirmé par différents procédés.
Une autorité tirée d’éléments externes
Le « je » du philologue s’efface bien souvent pour se placer en retrait, derrière d’autres instances qui viennent valider l’observation de Modius. Parmi celles-ci, on rencontre au premier rang les manuscrits et l’ami Palmerius :
Eneti) Scripti libri, Vineti, sed uerius illud. Quod autem sequitur, unde quidam Venetos trahere originem credunt, id uero glossema esse Palmerius iudicat, et ab illo ego quoque sto. Non fui tamen ausus illa ipsa quae dixi uerba eiicere, veritus ne ad veterum librorum, in quibus disserte leguntur, auctoritatem provocarent26.
Eneti27) Les manuscrits : Vineti, mais cette leçon est plus juste. Quant à ce qui suit, unde quidam Venetos trahere originem credunt, Palmerius estime qu’il s’agit à coup sûr d’une glose et, pour ma part, je suis aussi de cet avis. Je n’ai pas osé cependant supprimer ces mots que je viens d’indiquer, de crainte qu’on n’en appelle à l’autorité des manuscrits, où on les lit clairement.
Si Modius ne retient pas la leçon des manuscrits, il ne revendique pas ce choix à la première personne et recourt à une tournure impersonnelle (verius illud). Le je surgit un peu plus loin dans la note, pour se borner à répéter l’avis de Palmerius, sans pour autant le faire suivre d’effets dans le texte latin, face à l’argument de « l’autorité des manuscrits ». L’expression, qui revient à plusieurs reprises dans les Notae, est intéressante, dans la mesure où elle suppose une personnification des manuscrits auxquels Modius attribue souvent des comportements humains : iubent (« ils ordonnent »), laudant (« ils louent »), accusant (« ils accusent »), delirant (« ils délirent ») ou clamant (« ils exigent »)28, pareils à des êtres dotés d’un intellect. Les différents manuscrits présentés dans la préface sont cités avec régularité : Cologne, Siegburg et Ter Doest – ce dernier étant désigné non par une épithète géographique, mais par l’adjectif hypocoristique meus (« mon manuscrit »)29. Modius mentionne en outre, en passant, deux autres manuscrits originaires de Belgique : le premier venant de Gembloux30, le second de Bruges, transmis par Karl von Utenhove31. La mention de ces témoins fournit d’ailleurs l’occasion à Modius de forger de petites maximes de sagesse philologique : ego, qui veteres libros sequuntur, sapientes puto (« pour ma part, je considère comme des sages ceux qui suivent les manuscrits ») ou et libri ueteres clamant, et ratio dictat (« et les manuscrits l’exigent, et la raison l’impose »)32. Ce sont eux, ainsi que les amis et connaissances de Modius, qui détiennent l’autorité philologique dans les Notae, plus que le je, qui se décrit comme le simple réceptacle de leurs injonctions : celebre est apud me membranarum imperium33 (« les manuscrits me donnent souvent des ordres »).
Lorsque le je émet un jugement, il prend soin de se placer sous l’autorité d’une autre instance : les manuscrits, un ami ou encore, plus déroutant peut-être, les Muses. L’humaniste se présente à plusieurs reprises34 comme le protégé de ces divinités de l’inspiration non plus poétique, mais philologique :
Cum Scythis) Sic emendo ex eo quod libri habent, concitis, et Musis gratia, cum bene ita emendo35.
Cum Scythis36) Je corrige ainsi à partir de la leçon des manuscrits, concitis, et j’ai la faveur des Muses, quand je corrige si bien.
Enfin, le jugement critique final est parfois délégué aux lecteurs ou à la communauté savante, comme l’indiquent les phrases conclusives Videant tamen eruditiores37 (« Que les personnes plus savantes cependant voient cela ») ou Facio tamen lector rem iudicii tui (« Je fais cependant cas, lecteur, de ton jugement »)38.
Un « je » prudent
Cette timidité à endosser la responsabilité auctoriale se traduit aussi par l’emploi de nombreux modalisateurs : non seulement Modius se place en retrait, mais il développe toute une rhétorique de la prudence, au moyen de litotes : non negabo (« je ne nierai pas »), non putavi notatu dignum (« j’ai pensé qu’il ne valait pas la peine de noter »), plane diuinare non queo (« je ne suis pas capable de deviner avec exactitude »)39 ; de tours impersonnels, en particulier avec l’emploi du subjonctif potentiel ou irréel : ita potius legendum sit (« il faudrait plutôt lire de cette manière »), posset etiam legi (« on pourrait même lire »)40 ; d’affirmations atténuées : malim41 (« je préférerais ») et d’aveux d’ignorance : nisi iudicans fallor42 (« à moins que je ne me trompe dans mon jugement ») ; au point de singer Socrate43 : nihil scio, nisi nescio44 (« je ne sais rien, sinon que je ne sais pas »). Le titre du commentaire lui-même, Notae, et non Commentarii, met d’ailleurs l’accent sur la modestie du travail de Modius.
À l’inverse, une conjecture formulée sans garantie est présentée par Modius lui-même comme une marque d’audace : ita ausus sum scribere de coniectura45 (« j’ai eu l’audace d’écrire ainsi, par conjecture »). De fait, la primauté absolue accordée aux manuscrits a pour corollaire un usage très parcimonieux de la conjecture pour émender les passages qui résistent. Modius recourt à l’émendation ope ingenii en ultime ressort, quand l’étude des manuscrits ne permet pas de lire le texte de manière satisfaisante46. Il clame cependant parfois son impuissance à « deviner » la leçon juste : quae unde sint, plane diuinare non possum47 (« d’où ces mots viennent, je ne peux vraiment pas le deviner ») ou quod unde huc inuaserit, plane diuinare non queo48 (« comment ce terme a fait irruption ici, je ne suis vraiment pas capable de le deviner »). Les philologues qui, eux, excellent dans cet art sont associés à des figures liées à la divination, comme l’Apollon delphien ou la sphinge49. Il faut noter néanmoins le caractère inquiétant et ambigu de ces êtres mythologiques, dont la valeur semble presque réversible : ainsi les correcteurs trop audacieux sont-ils comparés aux prêtres magiciens originaires de l’île de Rhodes, les Telchines50.
Un « je » aux multiples compétences
Sa prudence n’empêche pas le philologue d’accumuler les talents. Sa consultation des manuscrits s’accompagne d’une réelle expertise dans le domaine paléographique : à plusieurs reprises, afin de soutenir sa correction, Modius convoque le ductus litterarum51 (« tracé des lettres ») ou signale des permutations possibles de lettres52 ; ailleurs, il recourt à sa maîtrise de l’écriture bénéventine pour émender le texte53. L’humaniste connaît aussi très bien les éditions imprimées des Historiae antérieures à la sienne, comme l’attestent les termes récurrents editiones, libri editi, excusi, impressi ou vulgati (qui peuvent tous se traduire par « éditions imprimées » ou « livres imprimés ») : il en mentionne même plusieurs au cours de ses Notae, signalant ainsi son excellente maîtrise de la tradition du texte de Quinte-Curce, et se réfère à l’édition de Simon de Colines (Paris, 1533 ou 154454), qu’il présente comme la meilleure et la plus correcte de toutes, et à celle de Johann Gymnich (Cologne, 1538 ou 154255), ainsi qu’à une édition anversoise et à des éditions lyonnaises, sans donner plus de précisions permettant d’identifier ces dernières : plusieurs éditions des Historiae sont imprimées dans les ateliers d’Anvers et de Lyon au cours du siècle56. Modius sait encore le grec, comme l’attestent de nombreuses citations, situées surtout dans les Notae relatives aux premiers livres de Quinte-Curce57 : il est capable de lire dans leur langue originale les sources grecques relatives à Alexandre le Grand (Diodore de Sicile, Plutarque, Arrien, Justin), qui constituent un complément précieux pour la compréhension de Quinte-Curce. Modius possède du reste une connaissance quasi encyclopédique de la littérature latine, y compris la plus technique, comme les Institutes58. Il serait fastidieux d’énumérer l’ensemble des auteurs dont le nom est mentionné au cours des Notae ; il suffit de dire que tous les genres (historiographie, philosophie, poésie, rhétorique, roman, théâtre) et toutes les périodes de la latinité (de Plaute à Apulée) sont connus de Modius, jusqu’à la littérature contemporaine : Guillaume Budé, Piero Vettori et Juste Lipse se voient sollicités59. Ce savoir s’incarne même dans des publications personnelles : Modius évoque son recueil de miscellanées, les Nouantiquae Lectiones, en préparation60, et renvoie à des Commentarii sur Quinte-Curce61 – qui ne verront jamais le jour.
Fustiger ses prédécesseurs
Ce je à l’ethos modeste et compétent cohabite toutefois avec un autre, de nature plus éristique, qui prend pour cibles trois groupes de personnes : des philologues anonymes, des acteurs du monde du livre et des commentateurs de Quinte-Curce. La virulence de ses attaques permet à Modius de saper l’autorité de ses rivaux et, par ricochet, de renforcer la sienne, en la faisant apparaître comme la seule qui soit valide et légitime sur Quinte-Curce.
Les philologues anonymes
Modius s’élève de manière régulière contre des philologues anonymes, qu’il désigne au moyen d’appellations peu flatteuses et accuse de méconnaître Quinte-Curce : ces alii62 (« autres individus ») sont des scioli63 (« demi-savants »), terme accompagné parfois du démonstratif isti64 qui vient renforcer sa valeur péjorative. Ce substantif, déjà apprécié de Glaréan dans son commentaire à Quinte-Curce65, semble aussi goûté de Modius, qui l’utilise dès la préface de son édition des Historiae, pourtant très vague et sans aucune considération sur le travail philologique qui l’a précédée, à la différence de celle des Notae et à l’exception de cette seule remarque :
Vt illustrissimae tuae celsitudini hos primos adolescentiae meae labores, quos in Curtio emendando et a sciolorum ineptiis et supposititiis adiectamentis vindicando consumsi, dedicarem66.
Si bien que j’ai dédié à ton altesse très illustre ces premiers travaux de ma jeunesse, que j’ai passée à corriger Quinte-Curce et à le venger des inepties et soi-disant ajouts des demi-savants.
L’hostilité de Modius à l’égard de ces individus vire à l’acharnement dans les Notae : ce sont des nugones ou auteurs de nugae (« diseurs de balivernes67 »), des magistelli68 (« petits maîtres d’école »), des nebulones69 (« vauriens »), des ineptissimi homines70 (« des hommes d’une ineptie sans fond ») ou des incogitantes homines71 (« écervelés »), qui interpolent des passages72. Parfois un individu se dégage du groupe, même s’il reste condamné à l’anonymat : on rencontre ici un nescio quis glossator73 (« un je ne sais quel glossateur »), là un imperitus sycophanta74 (« sycophante ignorant »), plus loin un ἀλεξίκακος75 (« chasseur de maux »), avec un emploi ironique de ce terme homérique.
Modius se plaît à souligner la cécité de ces personnages. Pareils à des aveugles, incapables de discerner les signes les plus évidents, ils ne voient pas clair en plein midi76. Cela ne les empêche pas de faire preuve d’audace et de témérité dans leurs interventions77. Un tel comportement provoque l’animosité de Modius, qui juge leurs corrections avec outrance, au moyen d’adverbes au superlatif, comme flagitiosissime78 (« pour leur plus grande honte »), et invite son lecteur à rire de ces individus : ride istorum nebulonum ineptias, ride quantum potest79 (« moque-toi des inepties de ces vauriens, moque-toi autant qu’il est possible »). Il va même parfois jusqu’à les charger d’imprécations : Quas ego condignas diras devotiones ei imprecer, qui princeps haec ita corrupit ? (« Moi, quelles malédictions, méritées et terribles, dois-je adresser à celui qui le premier a corrompu ce passage de la sorte ? ») ou O homines pistrino dignos, non tabernis ubi litterae tractantur (« Ô hommes qui méritez de tourner la meule, et non de fréquenter les lieux où il est question de littérature »)80.
Modius entremêle l’ensemble de ces procédés dans la dernière de ses Notae, pleine de verve, avec un effet final paroxystique :
Imperium obtineret) Antea haec sic legebantur, quibus quisque finibus habuisset imperii etiam ius obtineret. Decretum est ut Perdicca etc. Ita foede et contaminate, ut mehercle non tam ideo gaudeam, quia terram video et molestissimi laboris finem adesse sentio, quam eo nomine, quod a sciolorum ineptiis, quae me totiens pelvim poscere coegerunt, aures oculosque tandem, tandem auertere licebit81.
Imperium obtineret82) Auparavant, on lisait ce passage ainsi : quibus quisque finibus habuisset imperii etiam ius obtineret. Decretum est ut Perdicca et ainsi de suite. Il était si souillé et contaminé que, grands dieux, je ne me réjouis pas tant parce que « je vois la terre83 » et que je sens que le terme d’un travail extrêmement ardu est proche, qu’en raison du fait qu’il me sera enfin possible, enfin, de détourner les oreilles et les yeux des inepties de demi-savants qui me forcèrent si souvent à réclamer une cuvette84.
L’ouvrage se termine par une phrase qui déborde de virulence à l’égard des autres éditeurs de Quinte-Curce et qui s’achève elle-même sur un motif incongru en raison de son caractère scatologique, celui du vomissement, déjà exploité auparavant85.
Les acteurs du monde du livre
L’identité de ces groupes de philologues anonymes peut se faire plus précise, en particulier lorsque Modius vise les acteurs du monde du livre, du copiste au chef de l’atelier typographique : librarii86 (« copistes »), operae87 (« ouvriers »), correctores88 (« correcteurs »), qui in typographiis praesident89 (« chefs de l’atelier typographique ») se voient tour à tour incriminés en raison de leur incuria (« incurie ») ou negligentia (« négligence »)90. Ils reçoivent eux aussi des surnoms qui mettent l’accent sur leur bêtise, comme beluae91 (« brutes »), quand Modius ne déploie pas une ironie cinglante à leur endroit : Mirum ni ut ille nescio quis ter cerebrum helleboro purgarunt, qui tam acuti sunt92 (« Il serait étonnant que, à la manière de ce je ne sais qui, ils ne se soient pas purgé trois fois le cerveau avec de l’ellébore, pour être si pénétrants »), avec une probable allusion au célèbre philosophe stoïcien Chrysippe qui, selon la tradition, aurait bu trois fois de l’ellébore durant sa vie93.
Les éditeurs et commentateurs de Quinte-Curce
Modius brise l’anonymat de ses attaques quand il s’en prend aux humanistes qui l’ont devancé sur le chemin de l’étude du texte de Quinte-Curce. Aucun de ses prédécesseurs n’y échappe. Même Érasme et Ulrich von Hutten sont égratignés : Modius cible leurs travaux de manière oblique, lorsqu’il condamne l’édition de Johann Gymnich (Cologne, 1538 ou 154294), qui constitue une reprise de l’édition d’Érasme, assortie d’une synthèse des Flores de Hutten95. L’attaque peut se faire aussi de manière plus frontale :
In tua verba tui omnes) Pertinacissime laudant membranae Si non propemodum tuo verberatu ei omnes te praetereunte iurauimus, quomodo etiam Huttenum et Erasmum legisse constat. Sed negant aures meae esse tam delicatas, quae adeo insolenti locutione delectentur. Nec sat scio quam haec uerba interpretationem recipiant. Imo ne Erasmum quidem aut Huttenum scivisse umquam dicere audeo. Ad nostra faciunt illa Petronii : Itaque ut duraret inter omnes tutum mendacium, in verba Eumolpi sacramentum iuravimus : uri, vinciri, verberari ferroque necari etc.96
In tua verba tui omnes97) Les manuscrits s’obstinent à recommander : Si non propemodum tuo verberatu ei omnes te praetereunte iurauimus98. C’est aussi la leçon d’Hutten et d’Érasme, on le sait bien. Mais mes oreilles disent ne pas être délicates au point d’être charmées par une tournure si insolite. Et je ne sais pas bien dans quel sens entendre ce passage. Ou mieux, j’ose affirmer qu’Érasme et Hutten ne l’ont même jamais su. Grâce à eux, ces mots de Pétrone deviennent les nôtres : « Pour garder secrète entre nous toute l’escroquerie, nous jurâmes, d’après les mots d’Eumolpe, de nous laisser brûler, enchaîner, fouetter, poignarder »99 et ainsi de suite.
Modius fait ici table rase de toutes les figures d’autorité qui concurrencent la sienne : il rejette la leçon des manuscrits, ce qui est rare chez lui, ainsi que celle de ses deux prédécesseurs, dont il met en doute la capacité à comprendre ce passage délicat de Quinte-Curce – loin d’être établi de manière unanime parmi les éditeurs de l’historien latin aujourd’hui encore. Il n’abandonne pas néanmoins son ethos de philologue modeste et compétent : il affirme ne pas être certain du sens du texte et se retranche derrière les mots de Pétrone pour tourner en dérision la prétention de Hutten et d’Érasme. Sa seule « audace » consiste à accuser ces derniers de n’avoir jamais compris les mots de Quinte-Curce.
L’objet de toute la hargne de Modius se nomme cependant Glaréan, dont la pratique de commentateur semble visée dès l’épître dédicatoire des Notae à travers la recusatio suivante :
Non ingrederer quoque anxiam disputationem de nominibus propriis hominum, urbium, populorum, fluminum, locorum : denique numero copiarum et si qua sunt similia. Ac ne illa quidem notarem, quae ad historiam pertinent100.
Je ne m’avancerais pas dans quelque discussion serrée sur les noms propres des hommes, des villes, des peuples, des fleuves, des lieux : enfin, sur le nombre des troupes et sur la question de savoir si des faits sont semblables.
En 1556, Glaréan a proposé un commentaire original de Quinte-Curce, qui fait la part belle à la géographie et aux nombres101. D’entrée de jeu, Modius signale un refus fort de la conception exégétique de son prédécesseur, qui n’est jamais épargné au fil des Notae, dans un style agressif qui singe parfois ses Annotationes, comme lorsque Modius reprend l’expression chère à son prédécesseur locus est oppido obscurus102 (« le passage est fort obscur »). Il n’a aucun scrupule à l’apostropher au moyen d’un vocatif103 ou à le désigner avec familiarité par son prénom104. À l’exception de la critique de la partition en douze livres des Historiae défendue par Glaréan105, les accusations de Modius à l’égard du Suisse s’avèrent assez vagues et mettent l’accent sur la fragilité de sa santé mentale : delir[a]t106 (« il délire »), aestuat107 (« il est pris de fièvre »), il est l’auteur de nugae108 (« balivernes »). La modestie qu’il affiche ne fait que masquer son ignorance109, selon Modius, si bien que la lecture des Annotationes suscite le rire110.
Conclusion
Au moment où il édite et commente Quinte-Curce, le jeune Franciscus Modius a besoin de se faire un nom : à cette fin, il se forge un ethos de philologue modeste et compétent, tout en créant une rivalité diachronique avec ses prédécesseurs, dans un double geste, complémentaire et antithétique, qui à la fois fonde son auctoritas et sape avec violence celle des autres – tous morts ou anonymes dans les Notae : Modius ne prend guère de risques à la vérité. La mission semble accomplie : l’édition et les Notae font date dans l’histoire de la tradition. Le texte établi par Modius devient très vite le texte de référence des Historiae, peut-être grâce à la stratégie déployée par le philologue, mais surtout grâce aux avancées réelles consenties par son travail, comme la suppression définitive de l’interpolation entre les livres V et VI, l’identification des trois lacunes du livre X ou encore la judicieuse correction de nombreux passages111.
Notes
- Roersch 1910 : 116-117.
- Lehmann 1908 : 39-41.
- Burke 1966 ; Claire 2018a.
- Claire 2018b : 127-136.
- Claire 2020a : 204-207.
- Claire 2020b.
- Claire 2020a : 210.
- Claire 2018a : 102-105.
- Modius 1579 : 2.
- Et non Toulouse, comme j’ai pu l’écrire ailleurs à la suite d’une malencontreuse erreur de lecture (Claire 2018a : 115 ; Claire 2020a : 210). L’abbaye se situe à onze kilomètres au nord de Bruges.
- Liturgiste catholique (1525-1584), originaire de Cologne (Neunheuser).
- Précepteur du protecteur et compatriote de Modius à Cologne, Charles II d’Egmont (1567-1620) (Seibt 12). Il est déjà cité par Modius dans la préface de l’édition de l’Astyanax et du Vellus aureum de Vegio, dédiée à leur élève commun Charles II d’Egmont, alors âgé de douze ans, et sera par la suite destinataire des lettres 11, 77 et 124 des Nouantiquae Lectiones (Modius 1584).
- Modius 1579 : 2.
- Modius 1579 : 2.
- Modius 1579 : 2.
- Philologue et poète (1575-1599).
- Modius 1579 : 3-4.
- Modius 1579 : 3.
- Modius 1579 : 3.
- Quinte-Curce 1579.
- Les trois manuscrits, dont la trace a été perdue, seront présentés cinq années plus tard dans les Nouantiquae Lectiones (Modius 1584 : 189) (Dosson 355 ; Lehmann 1908 : 95-96 et 123).
- Modius 1579 : 2-3.
- Dosson 1886 : 355.
- Modius 1579 : 3.
- Modius 1579 : 5.
- Modius 1579 : 10.
- Quinte-Curce, III, 1, 22.
- Modius 1579 : 25, 39, 62, 99, 113 ou 119.
- Modius 1579 : 16, 21, 46, 71, et 101.
- Modius 1579 : 133.
- Modius 1579 : 154-155, 161 et 176 ; voir Dosson 1886 : 355.
- Modius 1579 : 37 et 39.
- Modius 1579 : 80.
- Modius 1579 : 11, 24, 30, 61, 106 et 147.
- Modius 1579 : 61.
- Quinte-Curce, IV, 12, 4.
- Modius 1579 : 7.
- Modius 1579 : 11.
- Modius 1579 : 9, 22-23 et 108.
- Modius 1579 : 23 et 46.
- Modius 1579 : 467.
- Modius 1579 : 561.
- Platon, Hippias mineur, 372b ; Apologie, 21d ; Ménon, 80d.
- Modius 1579 : 473.
- Modius 1579 : 180.
- Modius 1579 : 133 ou 180-181.
- Modius 1579 : 84.
- Modius 1579 : 108.
- Modius 1579 : 141, 169, 173.
- Modius 1579 : 17.
- Modius 1579 : 45 et 55.
- Modius 1579 : 56, 97 et 108.
- Modius 1579 : 146.
- Voir Claire 2018b : 130-131.
- Voir Claire 2018b : 131.
- Claire 2018b : 130-136. Modius 1579 : 18, 23, 26, 28, 31, 33-35, 39, 42, 43, 45, 48, 52, 55, 62, 67, 70, 77, 78, 90, 101, 135, 136, 152, 167 et 173.
- Modius 1579 : 8, 9, 13, 21, 22, 28, 30, 38, 40, 41, 59, 77, 82, 129, 130 et 167.
- Modius 1579 : 122.
- Modius 1579 : 27, 103, 130 et 140.
- Modius 1579 : 51.
- Modius 1579 : 12, 18, 22, 24 et 150.
- Modius 1579 : 15, 28, 47 et 150.
- Modius 1579 : 14, 24, 57, 80, 126 et 162.
- Modius 1579 : 126.
- Claire 2020b : 9.
- Quinte-Curce 1579.
- Modius 1579 : 11, 13, 17, 43, 57, 72, 113, 132 et 143.
- Modius 1579 : 98 et 161.
- Modius 1579 : 26, 58, 61, 81, 110, 136 et 176.
- Modius 1579 : 43.
- Modius 1579 : 150.
- Modius 1579 : 7, 15, 26, 48, 58, 110, 126, 136 et 159.
- Modius 1579 : 20.
- Modius 1579 : 93.
- Modius 1579 : 97.
- Modius 1579 : 17, 73, 93, 98, 158 et 191.
- Modius 1579 : 25, 57, 110 et 168.
- Modius 1579 : 177.
- Modius 1579 : 26.
- Modius 1579 : 115 et 157.
- Modius 1579 : 181.
- Quinte-Curce, X, 10, 4.
- Érasme, Adages, 3718.
- Voir Érasme, Adages, 2068.
- Modius 1579 : 57.
- Modius 1579 : 37, 47, 71, 100, 136, 161 et 170.
- Modius 1579 : 24, 58, 62, 82 et 96.
- Modius 1579 : 159 et 165.
- Modius 1579 : 101.
- Modius 1579 : 100 et 136.
- Modius 1579 : 101.
- Modius 1579 : 159.
- Voir Érasme, Adages, 751.
- Voir Claire 2018b : 131.
- Modius 1579 : 52.
- Modius 1579 : 119-120.
- Quinte-Curce, VII, 1, 29.
- Dans l’édition de Modius, la proposition complète est : An non propemodum in tua verba tui omnes te praeeunte iurauimus (Quinte-Curce 1579 : 182).
- Pétrone, Satyricon, 117, 5.
- Modius 1579 : 4.
- Claire 2020b.
- Modius 1579 : 49 et 111.
- Modius 1579 : 28, 29 et 51.
- Modius 1579 : 12, 13, 51 et 118.
- Modius 1579 : 50.
- Modius 1579 : 12 et 121.
- Modius 1579 : 13 et 107
- Modius 1579 : 78 et 109.
- Modius 1579 : 44.
- Modius 1579 : 52, 66 et 175.
- Claire 2018a : 106-114.