Jean-Pierre Laporte dresse un inventaire mis à jour des trouvailles isiaques d’Algérie et en établit la signification. Les cultes isiaques sont inconnus dans ce pays avant l’époque romaine. Isis arrive en force avec Juba II, roi de Maurétanie Césarienne, et époux de Cléopâtre Séléné, fille de la grande Cléopâtre. À cette époque, un Iseum est attesté à Caesarea. Mais la greffe isiaque n’a pas pris à ce moment. Il faut attendre le IIe siècle pour que les cultes isiaques soient bien attestés en Numidie et en Maurétanie. Néanmoins, sauf exception, ce sont les grandes villes qui ont livré des vestiges ; encore ne trouve-t-on rien à l’ouest de Cherchel, même en Oranie qui comptait pourtant des centres urbains importants. La diffusion touche essentiellement les milieux les plus romanisés, par l’intermédiaire des élites municipales et des fonctionnaires impériaux. Le rôle des militaires n’est pas confirmé dans la région.
Plusieurs documents inédits apparaissent dans ce catalogue : une lampe de la nécropole de Sétif au type d’Isis-Fortuna (p. 279), une petite statue en marbre d’Isis au Musée de Djemila (p. 281), un médaillon (ou une épreuve de moule de lampe) au type de Sarapis ainsi qu’une lampe figurant Isis et Sarapis au même musée (n° inv. 1229 ; p. 282), une intaille de calcédoine avec Isis-Fortuna et trois lampes avec Sarapis au musée de Constantine, mais provenant de Tiddis (p. 282-283 ; n° inv. 454, 455 B – sans n° pour la troisième)1, enfin une statuette d’Apis en bronze de Timgad au musée de la ville (n° inv. 311 ; p. 313).