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Le prince en ville dans l’Aquitaine anglo-gasconne.
Le Château-Vieux de Bayonne XIIe-XVe siècles

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Dans les principautés médiévales territorialement dissociées et confrontées à la problématique d’un pouvoir exerçant son autorité à distance, qu’il s’agisse un double royaume ou d’un ensemble de territoires séparés par la mer, l’enjeu des relais locaux est de première importance1. De ce point de vue la Gascogne occidentale est un intéressant terrain d’observation, car durant les 3 siècles qu’elle passe sous obédience anglaise (1154-1453), le souverain y est absent après le règne d’Édouard Ier (1272-1307). Pour faire avec cette “absentee authority”, les moyens ne manquent pas. Le plus habituellement, la représentation royale passe par des officiers ou par un personnel varié assurant la médiation du roi. On cherche également à rendre la présence royale virtuellement effective par des signes, héraldiques et monétaires, puisque les sociétés médiévales partagent la croyance en leur pouvoir. La présence royale est également médiatisée par des bâtiments. Ceux-ci présentent l’avantage de monumentaliser l’autorité, d’en accentuer les caractères intangibles et inaltérables, de l’habiller d’apparats devant servir à appuyer la légitimité royale ou à la mettre en scène face à d’autres pouvoirs. Dans le registre des outils dédiés à la communication politique des souverains de ce temps, les palais, châteaux et autres tours sont très évocateurs. Le cas dont il sera question dans cette communication, le Château-Vieux de Bayonne, permet de prendre la mesure de l’impact d’un tel édifice sur l’espace urbain2.

Bayonne est, de 1154 à 1451, la ville la plus au sud de l’empire Plantagenêt. En ligne droite, elle est séparée de Londres par environ 900 kilomètres. Le temps de navigation pour relier cette partie de la Gascogne à l’Angleterre varie selon les conditions météorologiques d’une semaine à un mois3. C’est donc la ville où, pour les souverains anglais, la problématique du pouvoir in absentia se pose avec le plus d’acuité. Le Château-Vieux, en raison de son bon état général, se prête bien à l’analyse du message politique de ses concepteurs. Son étude vient en outre de bénéficier d’importants renouvellements scientifiques, survenus dans le cadre de la préparation d’un nouvel Atlas Historique de Bayonne, 37 ans après celui de Pierre Hourmat4. Précisons que ces renouvellements n’ont pas pu s’appuyer sur des données archéologiques, faute d’avoir pu mener une étude détaillée du bâti du Château-Vieux ou d’avoir pu procéder à des sondages sur place5. Ce sont des objectifs à poursuivre. 

Pour incomplète qu’elle soit, l’enquête sur le Château-Vieux menée pour le nouvel Atlas Historique de Bayonne et dont il sera livré ici une synthèse des résultats s’est surtout attachée à reprendre à nouveaux frais la documentation médiévale, en particulier les fonds anglais dont l’accessibilité est améliorée depuis la mise en ligne des Rôles Gascons inédits6. Les nouvelles interprétations qui en découlent portent sur les fonctions du Château-Vieux, les éléments du message politique qu’il véhicule et sur les relations qu’il entretient avec les autres pôles de pouvoir engagés dans la fabrique urbaine.

Le Château-Vieux et les autres pôles du pouvoir aux XIIe-XIIIe siècles   

L’ancienne cité de Lapurdum est installée sur un site de rebord de terrasse dominant la confluence de la Nive et de l’Adour d’une altitude de 10 à 15 mètres (fig. 1). Malgré les transformations causées par les fortifications d’Époque moderne pour mettre la ville en défense face à l’artillerie (boulevards, comblements, remblaiements), le cadre médiéval dans lequel a été construit le Château-Vieux reste bien perceptible. Il est dominé par l’enceinte antique, dont il demeure encore aujourd’hui d’importants vestiges en élévation autour de la cité (Ville-Haute)7. Avec ses 1 120 mètres, une épaisseur moyenne de murs de 3,2 mètres à la base et de 2,4 mètres au sommet, une élévation de 6 mètres environ, l’enceinte antique est un élément marquant du paysage bayonnais médiéval. Elle est ouverte par trois portes sur les fronts sud (porte Méridionale), nord-est (porte Orientale) et ouest auxquels s’ajoutent trois accès piétonniers8. Les extérieurs nord et est de l’enceinte, aujourd’hui construits, présentaient alors une tout autre physionomie. Cet ensemble de terres basses, appelées vases, faisait partie des barthes du bas Adour, fréquemment inondées au printemps. Elles étaient d’autant plus fréquemment ennoyées qu’avant 1578 et le percement de l’embouchure de l’Adour au Boucau-Neuf, les niveaux d’eau moyens de la Nive et de l’Adour étaient probablement différents. La marée pouvait remonter davantage dans les petits cours d’eau affluents dont les embouchures avec l’Adour et la Nive formaient une suite d’indentations.

Bayonne vers la fin de la guerre de Cent ans (fond de carte É. Jean-Courret, Atlas Historique de Bayonne 2019).
Fig. 1. Bayonne vers la fin de la guerre de Cent ans (fond de carte É. Jean-Courret, Atlas Historique de Bayonne, 2019).

Le premier des pôles de pouvoir dont l’existence soit renseignée apparaît dans les premiers documents du cartulaire de la cathédrale, le Liber Aureus. Il s’agit du groupe formé du palais épiscopal, de la cathédrale Sainte-Marie, “restaurée” entre 1058 et 1063, ainsi que du claustrum canonial9. Le palais épiscopal est adossé au flanc occidental de l’enceinte antique et à l’ancienne porte Occidentale ; il s’y appuie sur l’une des tours. C’est un parti pris fréquent. L’adossement du palais épiscopal à l’enceinte antique se rencontre également à Bordeaux, Senlis, Noyon, Autun, Angers, Beauvais, Grenoble, Auxerre, Laon, etc.

Le second pôle de pouvoir seigneurial, dont il ne demeure malheureusement aucun vestige identifié en élévation, présente une organisation spatiale similaire. Le Castet, renseigné par des textes du XIIIe siècle, mais qui est certainement plus ancien, est en effet adossé au segment septentrional de l’enceinte antique et à l’ancienne porte Orientale10. Il est certainement lié aux vicomtes de Bayonne, que l’on suit depuis le milieu du XIe siècle.

Le palais épiscopal et le Castet présentent donc une organisation similaire par laquelle s’affirme un pouvoir éminent (comte, vicomte) ou celui de familles chevaleresques ayant reçu, avec la garde d’une porte, une partie de la juridiction sur la ville. L’installation de ces pôles du pouvoir sur un édifice antique sert leur quête de dignité, de prestige et de distinction à l’heure où la majorité des constructions seigneuriales sont faites de bois. L’adossement de la tour du Castet à l’ancienne porte Orientale ouvre sur un cas de figure fréquent aux XIe et XIIe siècles, celui des fortifications seigneuriales urbaines bâties contre une porte antique dont elles amplifient les défenses, comme la porte Narbonnaise à Toulouse, berceau du château Narbonnais, la porte de Mars de la cité de Périgueux ou la domus des Puy-Paulin à Bordeaux11.

Le Château-Vieux vient donc compléter l’armature seigneuriale de la cité. Les premières traces documentaires datent des années 1220-1221, à travers des ordres adressés au maire et aux prud’hommes de Bayonne pour qu’ils remettent le castrum au sénéchal nommé par le roi12. Ce château royal ne peut pas être confondu avec le Castet de l’ancienne porte Orientale, considéré également comme un castrum en 1289, à en juger par l’évocation des deux fortifications dans des textes de 1289 et 1315-1317, ainsi que par la localisation du castrum royal, selon un compte du connétable de 1329-1330, dans le voisinage de l’Évêché13. Cependant, comme nous allons le voir plus bas, la construction du castrum royal doit être placée entre les années 1180 et 1210. Le site choisi, à l’angle nord-ouest de la cité, souligne la permanence du tropisme de l’enceinte antique et l’importance du flanc septentrional donnant sur l’Adour. Cette position est économique, puisqu’il est possible d’investir deux des murs ainsi que la tour d’angle. La dimension symbolique de celle-ci, bien visible depuis la vallée, est forte. En revanche celle de la poterne qu’il englobe et qui assure la liaison avec les terres basses du port du Verger n’est pas comparable avec le prestige des portes antiques et de leur complexe fortifié.

Notons, pour achever ce tour d’horizon des pôles de pouvoirs bayonnais constituant l’environnement du Château-Vieux, la mise en place de la “maison de la Vesiau”, ou hôtel de ville14. Le bâtiment est attesté à partir de 1288, mais il remonte aux premières décennies du XIIIe siècle, à en juger par les mentions des institutions communautaires de la bourgeoisie bayonnaise : “conseil de Bayonne” (1204), “maire, 12 jurats et conseil de Bayonne” (1215), “12 jurats et consulat de Bayonne” (1216), maire et prud’hommes de Bayonne” (1216). L’hôtel de ville est alors situé devant la cathédrale, il donne sur la place du marché, jusque à ce qu’entre 1414 et 1449, il soit provisoirement transféré sur la porte (Lachepaillet), en avant de l’ancienne porte Occidentale.

Monumentaliser l’autorité royale 

Nos connaissances sur le Château-Vieux de Bayonne sont redevables aux travaux de Gabriel François Blay de Gaïx (1899), Jacques Gardelles (1972) et de Philippe Dangles (1995), qui se sont appuyés sur l’analyse des vestiges en place – aujourd’hui encore en bon état général –, l’iconographie ancienne, les sources textuelles, mais pas sur des données de fouilles15

Le Château-Vieux (fig. 2) se présente comme une puissante enceinte quadrangulaire de 45 sur 42 mètres (dimensions extérieures), précédée, à l’est, par une basse-cour quadrangulaire (22 x 23 mètres) aménagée à l’époque moderne16. Il s’appuie sur ses côtés nord et ouest sur l’enceinte antique (fig. 3 et 4), qui a aussi fourni trois tours, dont la tour d’angle nord-ouest. Les deux nouveaux côtés, dirigés vers l’intérieur de la cité, sont accompagnés d’une tour ronde (5,60 mètres de diamètre extérieur) et de 2 demi-tours rondes, de 4 mètres de large en position médiane. Ces deux dernières courtines sont épaisses de 2,20 et 2,40 mètres, alors que les côtés nord et ouest ont été épaissis sur leur face externe jusqu’à 4 mètres, ce qui masque les parements d’origine. Ce mode de renforcement de l’enceinte antique fut également appliqué aux murs de la tour d’angle nord-ouest, dont l’épaisseur atteint 1,50 à 2,80 mètres, ainsi qu’aux deux tours voisines. L’élévation verticale des murs d’enceinte et des tours atteint 9,60 mètres.

Plan du Château-Vieux de Bayonne par Gabriel François Blay de Gaix (1899, 80).
Fig. 2. Plan du Château-Vieux de Bayonne par Gabriel François Blay de Gaix (1899, 80).
Courtines ouest et sud du Château-Vieux de Bayonne avec leurs tours d’angle, depuis le boulevard Lachepaillet (cl. F. Boutoulle).
Fig. 3. Courtines ouest et sud du Château-Vieux de Bayonne avec leurs tours d’angle, depuis le boulevard Lachepaillet (cl. F. Boutoulle).
Courtine nord du Château-Vieux de Bayonne et son tambour triangulaire, formant barbacane devant l’ancienne porte du Dehors (cl. F. Boutoulle).
Fig. 4. Courtine nord du Château-Vieux de Bayonne et son tambour triangulaire, formant barbacane devant l’ancienne porte du Dehors (cl. F. Boutoulle).

Le château-Vieux était ouvert par deux portes. Sur la face nord, au pied de la tour nord-ouest, la porte du Dehors était un passage charretier sous arc brisé entre deux tourelles semi cylindriques, faiblement saillantes. Ultérieurement, lors de la construction de la courtine de la Mer, durant les années 1340, la porte a été dotée d’un tambour triangulaire formant barbacane, de manière à assurer la circulation vers l’extérieur de la ville. Celui-ci est toujours visible depuis l’extérieur, de même que la tourelle semi-cylindrique orientale. Mais l’aménagement d’une terrasse haute a tronqué les tours semi-cylindriques et obstrué le passage conduisant à la porte, si bien que l’on ne la distingue plus depuis l’extérieur. Sur la face orientale du Château-Vieux, la porte de la Ville est toujours fonctionnelle (fig. 5). C’est une ouverture de 3 mètres de large sous un arc de plein cintre, assurant à l’origine la communication avec la cité.

Détruite depuis 1680, la tour dite de Floripes, occupait une position centrale. Telle qu’elle peut être restituée grâce à ses représentations sur les vues anciennes (Plan de Turin vers 1580, vue de Joachim Duviert 1612, (fig. 6), et d’après les vestiges au sol que Blay de Gaïx a décrits à l’extrême fin du XIXe siècle, cette tour se présentait comme un puissant donjon hexagonal, dont les 6 faces étaient larges de 10 mètres, les murs épais de 3,5 mètres, et qui devait atteindre une trentaine de mètres de haut. En avant du Château-Vieux, sur les faces nord et ouest, les bassins portuaires du Verger et de Tarride complétaient la défense, avant d’être ultérieurement comblés et allotis.

Fig. 5- Porte de la Ville du Château-Vieux de Bayonne vue depuis l’intérieur du Château-Vieux (cl. F. Boutoulle).
Fig. 5. Fig. 5- Porte de la Ville du Château-Vieux de Bayonne vue depuis l’intérieur du Château-Vieux (cl. F. Boutoulle).

L’absence de fouilles ou d’étude du bâti laisse encore sans réponses beaucoup de questions, notamment sur les origines de cette fortification ou ce par quoi elle aurait été précédée avant le XIIe siècle. Une étude du bâti et des plans anciens reste à conduire pour comprendre les maçonneries encore en élévation, les ouvertures, les deux portes, les nombreuses salles réparties sur les quatre côtés de l’enceinte carrée, afin de repérer les extensions et les réfections, notamment celles que documentent les textes, comme l’ancienne et la nouvelle aula, signalées ensemble en 1330, la chapelle, mentionnée en 1243 (sous la dédicace de saint Édouard) et en 1367, ou encore l’atelier monétaire. L’appareillage des blocs calcaires de couleur ocre, de modules variés mais disposés en assises régulières est une marque que l’on retrouve ailleurs dans la ville (cathédrale, ensemble capitulaire, caves, segments d’enceinte). L’absence d’étriers à la base des archères conduit à placer la construction de ses courtines avant le milieu du XIIIsiècle. Quant à la tour de Floripes, sa familiarité avec d’autres constructions royales de forme hexagonale des premiers Plantagenêts comme Chilham (Kent), Odilham Castle (Hampshire), auquel on peut ajouter le donjon d’Orford (Suffolk), ainsi que les transformations de Gisors attribuées à Henri II, ont conduit Jacques Gardelles à proposer sa construction entre les années 1160 (si elle est contemporaine de Gisors) et le début du règne de Jean sans Terre (construction de la résidence d’Odiham à partir de 1207). À cette époque remontent également les ouvertures de la salle dite des gardes, sur le côté est du premier étage de l’aile orientale. Elles se présentent comme des niches voûtées en berceau, qu’une réduction empêche de voir l’élévation originelle et au fond desquelles se trouve une étroite ouverture sous un arc en plein-cintre clavé (fig. 7). La largeur de ces dernières fait davantage penser à une fente de jour qu’à une archère à niche. L’allure générale du Château-Vieux en forme de quadrilatère massif rappelle celle du Château des Quatre Sos, à la Réole, en Gironde, une construction royale réalisée à partir du second tiers du XIIIsiècle et largement remaniée après 125417. Cet air de famille avec les fortifications royales des premiers Plantagenêts conduit à rejeter l’attribution de la construction du Château-Vieux aux vicomtes de Bayonne du XIIe siècle.

Sa construction s’inscrit dans une période d’affirmation du pouvoir royal et d’opérations militaires ayant Bayonne pour enjeu, commencée avec Richard Cœur de Lion, d’abord en tant que duc d’Aquitaine (1169-1189), puis en tant que roi d’Angleterre (1189-1199). Son intérêt pour Bayonne se traduit par une prise de la ville et par l’éviction du vicomte (1177), la prise de contrôle de la justice (vicaria) sur l’ensemble de la ville et l’installation d’un officier (un viguier). Richard cherche également à faire pièce à l’expansionnisme des rois de Navarre vers le nord des Pyrénées, une donnée qui tend les relations entre les deux souverains jusqu’à 1191, année du mariage entre Richard et Bérangère de Navarre. Mais la menace ibérique ne disparaît pas pour autant, puisqu’en 1205-1206 c’est Alphonse VIII de Castille qui assiège Bayonne. Le contexte politique et militaire explique donc la construction d’une fortification royale à Bayonne.

La documentation médiévale relative au château royal (pour reprendre l’appellation qui lui est réservée) est ténue. Nous ne disposons pas de comptes du châtelain à l’instar des quelques comptes du connétable de Bordeaux qui nous sont parvenus (1372-1375, 1381-1390)18. Les actes fonciers des seigneuries urbaines ayant laissé des archives ne l’évoquent pas (chapitre cathédral, cisterciennes de Saint-Bernard, Clarisses, Jacobins, Carmes, Augustins). On glane dans les séries d’actes de la chancellerie anglaise (patent rolls, close rolls, puis rôles gascons), ainsi que dans ceux de l’Échiquier, de brefs mandements adressés au gardien, à propos duquel une ordonnance de 1289 est plus précise. Le gardien doit en effet “garder le château” et avoir, en rémunération de cette fonction, le “cens des portes, un four, une nasse, une maison de la ville, les revenus de la Punte [à l’embouchure de l’Adour, située alors à Cap-Breton], la taxe versée par les prisonniers (prisonaguim) et l’ensemble des devoirs du roi attachés à cette châtellenie, à l’exception de la taxe sur les baleines relevant du connétable de Bordeaux”. Le châtelain cumule occasionnellement la fonction de prévôt royal ainsi que celle de maire, à la désignation du roi (Bertrand de Podensac en 1254, Hugues de Brok en 1288, Pierre Assarit en 1289, Olivier de Bordeaux en 134219). Il doit avoir continuellement au château, un portier, une sentinelle et un gardien de prison20. En 1349, le connétable du château de Bayonne, Olivier de Bordeaux, réclame l’argent nécessaire pour rétribuer les hommes d’armes et piétons affectés à la garnison du château21.

La documentation royale livre également des informations sur les fonctions du Château-Vieux et sur les constructions qui y sont associées. Parmi celles-ci figurent les trois éléments caractéristiques de la tradition palatiale : l’aula (grande salle, vaste espace public théâtre des manifestations majeures du pouvoir, comme la tenue des cours de justice ou les réceptions), la capella (fonction religieuse) et la camera (pour la fonction résidentielle)22. Le château a également une fonction carcérale attestée dès le milieu du XIIIe siècle, pendant la lieutenance de Simon de Montfort. Des citoyens de Bayonne peuvent y être enfermés, en particulier lorsqu’ils ont occis un étranger. En 1349, ordre est donné au maire et aux Cent pairs de ramener vers le château royal les prisonniers qui en avaient été extraits pour être conduits vers une nouvelle prison23. Le château royal abrite également l’atelier monétaire. Si l’emplacement de celui que le roi ordonne de créer en 1351, “in civitate nostra”, n’est pas connu, il y a moins d’incertitudes pour celui que le roi ordonne d’installer “aux frais de la ville, dans l’enceinte du château” en 1431. L’atelier est transféré rue Orbe en 1501. Le château sert aussi de résidence au sénéchal, ainsi qu’à certains hôtes de marque comme Pierre le Cruel, roi de Castille, qui confirme, le 11 février 1367, le traité de Libourne “dans la chapelle du château de Bayonne”24.

La fonction de mise en scène du pouvoir royal et de transmission d’une image valorisante de celui-ci se déduit du choix du site et des schémas constructifs. L’adossement à l’enceinte antique permet de capter le prestige du passé romain pour le mettre au service d’un pouvoir affichant une vocation impériale. Depuis cet emplacement, la royauté se donne à voir non pas vers la ville, dominée par la masse de la cathédrale, mais en direction de l’axe de circulation qu’est la vallée de l’Adour, à l’instar du site choisi pour installer le château ducal de l’Ombrière à Bordeaux. Par cet emplacement, situé entre l’Évêché et le Castet, le Château-Vieux traduit également la volonté des premiers Plantagenets de contrôler et de prendre l’ascendant sur les évêques et les vicomtes de Bayonne, une politique bien documentée pendant le règne de Richard Cœur de Lion25. Autre élément à l’appui d’un message politique, la forme hexagonale de la tour maîtresse, qui véhicule l’image d’un pouvoir royal féru de culture savante.

Le Château-Vieux au sein des processus de territorialisation en ville  

Pour parfaire l’assimilation du Château-Vieux à un pôle de pouvoir, il convient d’appréhender son impact sur la trame urbaine. Lieu central au regard des fonctions qu’il exerce, il devrait être un agent des processus de territorialisation. Cependant, malgré l’absence d’archives renseignant l’exercice de ses fonctions (perception des redevances et des impôts, sentences judiciaires), le rôle du Château-Vieux dans la fabrique urbaine paraît moins marquant que celui de ses concurrents.

Il ne génère d’abord pas de bourg. L’analyse de la morphologie parcellaire de cette partie de la ville ne révèle pas d’habitat subcastral de fondation. L’ensemble de constructions qui se déploie au nord du château, organisé en parcelles en forme de lanière de part et d’autre du Port-du-Verger, présente une organisation similaire à ce qui se distingue au Port-Neuf, et qui traduit un mode d’allotissement de terres gagnées après comblement des bassins portuaires. Sur des gains de rive acquis par engraissement naturel ou anthropique, bourgeonnent des quartiers nouveaux, non polarisés et certainement impulsés par le pouvoir municipal, en accord avec la royauté.

D’un point de vue juridique, Il est assuré, au regard de ce que sont des droits mentionnés en 1289, que l’effet polarisateur du Château-Vieux ne donne pas lieu à la création d’une sorte de continuité territoriale. Il y a plutôt même discontinuité, à l’instar de ce que sont les domaines royaux de l’époque, ce qui, du reste, n’empêche pas le déploiement et la reconnaissance du dominium26. C’est un point qui mérite d’être souligné, car pour les autres pôles de pouvoir à Bayonne l’affirmation du dominium se traduit par des pratiques spatiales bien lisibles. Ainsi les chanoines de la cathédrale s’opposent-ils à l’avènement de toute paroisse fractionnaire, de telle manière que la seule paroisse de la ville demeure celle de la cathédrale.

Vue de Bayonne par Joachim Duviert, 1612 (détail). Le Château-Vieux, à droite de la cathédrale Sainte-Marie, est alors dominé par la tour Floripes (BNF, Vv 23 – f° 294-29551, Archives historiques de la Gironde, XXXIX).
Fig. 6. Vue de Bayonne par Joachim Duviert, 1612 (détail). Le Château-Vieux, à droite de la cathédrale Sainte-Marie, est alors dominé par la tour Floripes (BNF, Vv 23 – f° 294-29551, Archives historiques de la Gironde, XXXIX).
Partie supérieure d’une des 2 ouvertures dans la courtine orientale depuis la “salle des gardes” (1er étage, cl. F. Boutoulle).
Fig. 7. Partie supérieure d’une des 2 ouvertures dans la courtine orientale depuis la “salle des gardes” (1er étage, cl. F. Boutoulle).

Quant à la municipalité, elle cherche manifestement à assurer la maitrise d’un territoire depuis la maison commune, en déployant pour cela plusieurs leviers. Au sein de l’espace urbain, elle fait valoir son autorité par une activité réglementaire des plus tatillonnes sur un grand nombre de domaines (police des mœurs, constructions, grains, délits et crimes etc.). Cette activité législatrice donne lieu à la publication d’établissements, qui sont regroupés dans une sorte de code municipal, le Livre des Établissements, en 1336, au sein desquels figurent en bonne place une douzaine de privilèges royaux27. Cette réglementation municipale qui s’étend sans distinctions de fiefs (notamment ceux des seigneuries ecclésiastiques bien documentées) considère la ville de manière homogène. À l’appui de cette appréhension globalisante, la réalisation d’une enceinte de réunion (fig. 1). Cette enceinte, dite “enceinte anglaise”, a en réalité la municipalité pour maître d’œuvre. Elle finance son chantier grâce à la perception de revenus publics, dont le roi autorise la perception en ce sens à une quinzaine de reprises entre 1219 et 1438. Lancée dans les années 1280 par la réalisation de défenses avancées, l’enceinte de réunion est concrétisée par la construction de courtines durant la décennie 1340 (on notera la coïncidence avec la réalisation du Livre des Établissements). Avec sa porterie encadrée de deux tours à pans coupés, la porte Mocoron, qui est une des défenses avancées sur laquelle la nouvelle enceinte s’appuie à l’est, évoque assez les constructions similaires du pays de Galles sous le règne d’Edouard Ier pour suggérer une participation royale à sa construction.  

Autre manifestation de ce que la ville est, pour la municipalité, un espace de projection du pouvoir, approprié et délimité : le circuit du crieur public (fig. 1)28. On sait que la circulation est une manière de produire de l’espace par polarité et concourt à affirmer localement un dominium. Le circuit du crieur public, dont l’office est tenu en fief du roi-duc, est précisément décrit dans un établissement municipal de 1334 ; il comprend 22 stations permettant au crieur de parcourir les axes principaux depuis la maison commune et de traverser les principaux quartiers de la ville (Cité, Grand Bayonne, Bourg-Neuf et Petit Bayonne, faubourgs de Saint-Léon et de Tarride). L’espace ainsi parcouru et recouvert par cette liste de stations fait peu de cas des distinctions entre le quartier canonial et épiscopal et le reste de la ville des bourgeois.

Nous ne disposons de rien d’aussi évocateur pour déterminer les formes de territorialisation à l’œuvre depuis le pôle du roi-duc, probablement moins abouties. Le roi n’est cependant pas totalement neutre en la matière. On aura noté que l’office du crieur municipal est tenu en fief du roi. La construction de l’enceinte de la ville se fait avec autorisation royale29. L’œuvre réglementaire de la ville est légitimée par les privilèges royaux. Ainsi, si le pôle royal n’est pas absent des processus de territorialisation, l’autorité qu’il incarne est bien présente à travers celle de la commune qui imprime la marque la plus affirmée, et contribue à en renforcer la légitimité.

Troisième des pôles de pouvoir installés à Bayonne dans le dernier tiers du XIIe siècle, le Château-Vieux témoigne de l’irruption du roi-duc sur la scène locale et de la prise en compte par la royauté de la dimension stratégique de Bayonne dans l’empire Plantagenêt. Sa position, à l’angle de l’enceinte antique, lui confère plusieurs avantages : pouvoir utiliser deux courtines et leurs tours, mieux surveiller l’évêché et l’autorité contrôlant le Castet, dominer les ports donnant sur l’Adour, capter la dimension symbolique attachée au passé antique. L’ensemble ne présentant pas de modifications majeures repérables à ce jour avant les travaux d’Époque moderne, le Château-Vieux ne semble pas avoir fait l’objet de programme de réfection de ses extérieurs, passé le XIIIe siècle, alors que, à l’exception d’une courte période (1294-1295), Bayonne et lui sont restés fidèles à l’obédience des rois d’Angleterre jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans. Il est probable que, passé le milieu du XIIIsiècle, le besoin de monumentaliser l’autorité royale a paru moins indispensable. La fidélité de la ville, constante tout au long du conflit franco-anglais, assurait à la royauté d’être partie prenante de l’emprise que la commune exerçait sur l’espace urbain.

Sources éditées

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  • Bochaca, M. (2017) : “D’un port à l’autre : le temps dans les récits de traversée des mers du Ponant au XVe siècle”, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 122-2 | 2015 (mis en ligne le 30 juin 2017, http://journals.openedition.org/abpo/3054 ; DOI : 10.4000/abpo.3054, consulté le 8-02-2020).
  • Boutoulle, F. (2019) : “Château-Vieux”, in : Boutoulle, Jean-Courret et Lavaud, dir., 2019, 37-43.
  • Boutoulle, F, Jean-Courret, É., Lavaud, S., dir. (2019) : Atlas Historique de Bayonne, Coll. Atlas Historique des villes de France, Bordeaux.
  • Boutoulle, F. et Pontet, J. (2019) : “Évêché, palais épiscopal et groupe épiscopal”, in : Boutoulle, Jean-Courret et Lavaud, dir., 2019, 145-151.
  • Buscail, M.-P. (2011) : “Le domaine royal : entre territoires et réseaux”, Études rurales, 188, 73-92 (https://journals.openedition.org/etudesrurales/9491?lang=en).
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  • Fourdrin, J.-P.  (2019) : “Enceinte antique, du castrum”, in : Boutoulle et al., dir. 2019, 17-30.
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  • Gardelles, J. (1972) : Les châteaux du Moyen Âge dans la France du Sud-Ouest : la Gascogne anglaise de 1216 à 1327, Genève.
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  • Trabut Cussac, J.-P. (1972) : L’administration anglaise en Gascogne sous Henry III et Édouard Ier de 1254 1307, Paris-Genève.

Notes

  1. Lachaud & Penman 2017.
  2. Le Château-Vieux est ainsi appelé pour le distinguer du Château-Neuf, construit dans la partie orientale de la ville à partir de 1451 et dont il ne sera pas question dans cette communication.
  3. Bochaca 2013 et 2017.
  4. Boutoulle et al. 2019 ; Hourmat 1982.
  5. Boutoulle 2019. Le Château-Vieux est actuellement occupé par des services du Premier Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine. Nous remercions M. le chef de corps, son personnel, plus particulièrement M. Michel Charette, pour leur accueil.
  6. Les Rôles gascons de 1317 à 1467 sont consultables en ligne : http://www.gasconrolls.org/fr/.
  7. Fourdrin 2019.
  8. Fourdrin 2019, 28.
  9. Boutoulle & Pontet [1] 2019.
  10. Boutoulle 2019 [1].
  11. Catalo 2014 ; Jean-Courret 2014 ; Gaillard & Laborie 2014.
  12. Pat. rolls, 176, 251-252, Hardy, éd. 1833-1834, 472.
  13. Bémont, éd. 1900, n° 1039, n° 1585, TNA, SC 8/236/11773), TNA, Exchequer, C 36-78.
  14. Boutoulle & Pontet 2019 [2].
  15. Blay de Gaïx 1899 ; Gardelles 1972 ; Dangles et al. 1995 ; Deloffre & Bonnefous 1996.
  16. Pour une description plus complète et les références sur lesquelles elle s’appuie, on consultera la notice consacrée au Château-Vieux dans l’Atlas historique de Bayonne (Boutoulle 2019 [1]).
  17. Gardelles 1972, 299.
  18. Runyan, éd. 1975 ; Wright, éd. 1980.
  19. Trabut Cussac 1972, 342-343, GRP C 61/54, n° 5, membrane 32, 4 mars 1342. ; GRP, C 61 / 61, n° 7 (12 février 1349, Olivier de Bordeaux).
  20. Trabut-Cussac, éd. 1962, 127 ; Trabut Cussac, 1972, 342-343 (prosopographie de châtelains de Bayonne de 1253 à 1305).
  21. GRP, C 61/61, n° 10.
  22. The National Archive, Exchequer, C 36-78 compte de Pierre le Galicien (connétable de Bordeaux, de 1329 à 1330) : réparation d’une tour du château, travaux sur les étables, destruction de l’ancienne aula et son remplacement par une nouvelle aula bâtie en pierre.
  23. GRP, C 61/61 membrane 8, 15 avril 1349, http://www.gasconrolls.org/fr/edition/calendars/C61_61/document.html.
  24. GRP, C 61/54, n° 204, 4 mai 1340 ; Rymer, éd. 1821, 800-807.
  25. Boutoulle et al. 2019, 143-150.
  26. Buscail 2011.
  27. Ducéré et al. éd1892.
  28. Ducéré et al. éd1892, n° 237 ; Boutoulle et al. 2019, 210 ; GRP, C 61/72 (10 juillet 1359, plainte d’Arnaud de Mente, citoyen de Bayonne, d’avoir été privé de l’office de crieur que lui et ses prédécesseurs tenaient de droit héréditaire du roi d’Angleterre).
  29. La cathédrale Sainte-Marie, dont une partie du chantier est financé grâce à de dons royaux, présente des armes des rois d’Angleterre sur une clef de voûte du transept. L’état actuel de l’enceinte de réunion ne permet pas de voir si celle-ci comprenait de tels marqueurs.
ISBN html : 978-2-35613-543-8
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EAN html : 9782356135438
ISBN html : 978-2-35613-543-8
ISBN pdf : 978-2-35613-545-2
ISSN : 2741-1818
13 p.
Code CLIL : 3385
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Comment citer

Boutoulle, Frédéric, “Le prince en ville dans l’Aquitaine anglo-gasconne. Le Château-Vieux de Bayonne (XIIe-XVe siècles)”, in : Bidot-Germa, Dominique, Courroux, Pierre, Lamazou-Duplan, Véronique, dir., Gouverner et administrer les principautés des Alpes aux Pyrénées (XIIIe-début XVIe siècle), Pessac, Ausonius éditions, collection PrimaLun@ 20, 2023, 101-114, [en ligne] https://una-editions.fr/le-prince-en-ville-dans-laquitaine-anglo-gasconne [consulté le 22/12/2023].
doi.org/10.46608/primaluna20.9782356135438.7
Illustration de couverture • Édouard III accorde la Guyenne à son fils Édouard de Woodstock, dit le Prince noir, 1362 (British Library, Londres, ms. latin Cotton Nero D. VI fo 31, fin du XIVe siècle).
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