Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 4, 1963, 26-29.
Canton de Langon (fin)
Saint-Pierre-de-Mons
Berguedieu Jean, soixante-quatre ans, breveté le 7 février 1817, 26 élèves, enseignement ancien et ordinaire. (Tableau.)
“L’instituteur de ma paroisse est estropié d’une jambe depuis son enfance et ne marche qu’avec une crosse. Il est très religieux, très assidu aux offices divins. La politique n’est pas à sa portée il ne s’en mêle point. Il est tout dévoué à son roi. Sa conduite publique est sans reproche. Il écrit et lit passablement, assez pour une campagne, mais il possède et enseigne bien le calcul mieux qu’aucun instituteur des environs. Il est très assidu à son école et jouit de la confiance de toute la paroisse. Le nombre, 26, des élèves n’est pas en rapport avec la population à cause d’un instituteur qui s’est établi depuis deux ou trois ans dans la paroisse de Saint-Pardon. La proximité attire à cette école les enfants de ma paroisse qui sont voisins avec l’établissement de cet instituteur. Le nombre d’élèves dans ma paroisse était de quarante, tantôt plus, tantôt moins”. (Lettre de Saintourens, curé de Saint-Pierre-de-Mons, du 28 janvier 1828).
Saint-Pardon et son annexe de Saint-Loubert
Delzon Jean, vingt-deux ans, 35 élèves (18 de Saint-Pardon, 17 de Saint-Pierre-de-Mons), enseignement ancien, exempté depuis deux ans à cause de son infirmité. (Tableau.)
“Jean Delzan, fils d’honnêtes cultivateurs propriétaires aisés, domicilié de la paroisse de Saint-Pardon, étant né avec les pieds tournés en dedans et pieds-bots, son père, le jugeant à jamais incapable des travaux pénibles de l’agriculture l’envoya de bonne heure aux meilleures écoles pour se perfectionner dans l’art d’écrire et du calcul. Il a poussé même son éducation jusqu’à lui faire étudier, pendant dix-huit mois les principes de la langue latine et française. À dix-sept ans, il était très capable pour être instituteur. Il aurait désiré s’établir à Langon, mais deux plus anciens instituteurs habitants de Langon eurent la préférence. Néanmoins, M. le Curé de Langon qui le connaissait très bien l’autorisa à donner des leçons particulières à domicile. Bientôt, il fut appelé dans les maisons les plus distinguées de la ville pour enseigner des jeunes personnes que les parents ne voulaient pas envoyer aux écoles publiques. Depuis deux ans, il s’est retiré dans le sein de sa famille et continue son état, mais il n’est ni breveté ni autorisé par Mgr l’Archevêque.
“Je ne puis rendre que de bons témoignages de sa conduite religieuse, de ses mœurs, de ses opinions monarchiques ainsi que de son exactitude à enseigner le catéchisme aux enfants, en sorte que je n’ai d’autre soin que de leur en faire l’explication. D’après ces considérations je désirerais qu’il vous plaise l’autoriser à continuer son état, d’autant qu’il ne peut exercer que celui d’instituteur pour gagner sa vie.
“J’ai oublié d’observer que, généralement, les propriétaires envoyaient leurs enfants à l’école. Il n’y a que les journaliers et les métayers qui ne les y envoient pas, les uns faute de moyens, les autres parce qu’ils ont besoin de leurs enfants pour garder le bétail”.
“Pop. : Saint-Pardon : 370 personnes, 18 enfants à l’école.
Saint-Loubert : 200 personnes, environ 11 enfants à l’école.
Je pense que le nombre des élèves est en rapport avec la population de l’une et l’autre commune”. (Lettre de Lafargue, curé de Saint-Pardon, du 6 février 1828).
“Les enfants de Saint-Loubert vont à l’école de Bieujac à cause de la proximité”. (Tableau.)
Castets-En-Dorthe
Fabre Pierre, né le 7 février 1760, breveté, son brevet n’a pas été approuvé, 22 garçons, 14 filles, total 36, enseignement ancien et ordinaire.
Robert Bernard, né le 24 avril 1784, breveté le 4 février 1817, brevet non approuvé, 40 garçons, 10 filles, total 50, enseignement ancien et ordinaire. (Tableau.)
“Les principes religieux des deux instituteurs de la paroisse de Castets ne sont pas bons. Ils résistent aux exhortations qu’ils ont reçues et qu’ils ne cessent de recevoir de moi, ils ne s’approchent pas des sacrements. Leurs principes monarchiques étaient infiniment meilleur à l’époque de la Restauration. Ils sont à présent assez insignifiants. Leur conduite publique n’est pas mauvaise. Les moyens d’enseignements de Robert sont plus avantageux que ceux de Fabre. Ils manquent d’exactitude tous les deux, n’ayant pas d’heure fixe pour leurs exercices ni pour les jours de congé. Cela fait qu’ils ne jouissent pas de la part des parents de leurs élèves de la confiance que leur procurerait plus d’exactitude de leur part. Il faut aussi convenir que la rétribution qu’ils en retirent est bien modique, surtout quand on sait que l’intérêt est le seul mobile qui la fait agir.
Population : 1 240 ; élèves : 116.
Je trouve que le nombre des élèves est plus qu’en rapport avec la population de la commune”. (Lettre de Lavialle, curé de Castets, du 30 janvier 1828).
Section de Mazérac
Robert Jean, fils, vingt ans environ, pas de brevet, 20 garçons, 10 filles, total : 30, enseignement ancien et ordinaire. (Tableau.)
“L’enseignement de Robert fils, n’est qu’une fraction de celui de son père qui demeure au chef-lieu afin de faciliter aux plus jeunes élèves qui par ce moyen n’ont pas un si long trajet à parcourir”. (Tableau.)
Bieujac et Brannens son annexe du canton d’Auros
Chabannes Pierre, trente-deux ans, breveté le 7 février 1817, non approuvé par l’archevêché, 35 élèves comprises les filles, enseignement ordinaire. (Tableau.)
“Le sieur Chabannes fils, est selon le monde un brave garçon capable de remplir l’enseignement ordinaire, il s’en acquitte avec assez de zèle, mais il réunit dans sa classe les deux sexes et non pas sans inconvénients, que la loi a prévus. Je n’ai pu l’engager à renvoyer les filles à l’institutrice que M. le Préfet vient de breveter il y a quelques mois.
Chabannes est le fils du maire qui est maçon, aubergiste et billardier et tenant salle de danse tous les dimanches. La démoralisation est grande et l’abandon des sacrements à son comble. Je ne suis point installé faute de presbytère, un porte-manteau fait mon ameublement et mon équipage et il y a bien pour quatre mois avant que le presbytère ne soit bâti et les églises sont d’une indécence qui décourage l’homme le plus zélé”. (Lettre de Dupont, curé de Bieujac, du 7 février 1828).
Dans une lettre du 29 février 1828, l’Archevêché mettait, Chabannes fils, en demeure de ne plus recevoir les jeunes filles, car cela est “opposé aux règlements les plus formels et préjudiciable à l’institutrice légalement autorisée dans la commune de Brannens”.
Rossignol Catherine, femme Arcos, vingt-deux ans, brevetée le 6 octobre 1827 par M. le Préfet s’étant présentée à M. le Curé du canton pour remplir les autres formalités, 8 élèves seulement n’ayant pu obtenir la séparation des deux sexes, enseignement ordinaire. (Tableau.)
Canton d’Auros
Auros et son annexe de Berthes
“Il n’y a point d’instituteur depuis quatre ans. Pierre Foucarret a été le dernier. Son inconduite scandaleuse m’a forcé de le renvoyer. Depuis, plusieurs se sont présentés mais le défaut de concours de l’autorité locale et l’établissement du sieur Clément à Brouqueyron qui a attiré tous les enfants, quoique ledit n’ait point d’approbation de l’archevêché, met quelque obstacle à en établir un à Auros… Les deux communes peuvent fournir une vingtaine d’élèves”. (Notes de Dulau, curé d’Auros, du 28 janvier 1828, sur le tableau statistique).
Gans et son annexe de Lados
“Lacoste François, soixante-trois ans, nanti de très bons certificats, jouit d’une très bonne réputation et s’applique fort bien à son devoir. Il a égaré son brevet. Il exerce depuis cinq ou six ans dans la paroisse de Gans ‒ 30 élèves ‒ enseignement : mode ancien et ordinaire (lecture, écriture, calcul), exempté de service militaire par son âge”. (Notes de Larrey, curé de Gans et de Lados, du 22 janvier 1828, sur le tableau statistique).
Aillas
“Laulan Jean, breveté le 7 février 1817, 30 élèves, enseignement mode ancien et ordinaire (lecture, écriture et calcul), exempté de service militaire par son acte de mariage, marié le 15 décembre 1816”. (Tableau de Lamon, curé d’Aillas, du 29 janvier 1828).
Sigalens et Monclaris
“Il n’y a point d’instituteur ; ces deux églises font partie de la commune d’Aillas, M. Castéra plus qu’octogénaire n’a point envoyé son tableau.” (Tableau général de Dulau, curé d’Auros).
(À suivre)