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Les lamelles des sables d’Adaïma
Si vous passez par Tell el-Iswid, rapportez-moi des lamelles !

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Introduction

Le site prédynastique d’Adaïma (fig. 1) se trouve en Haute-Égypte, sur la rive ouest du Nil, à environ 8 km au sud de la ville moderne d’Esna et à 20 km au nord de l’ancienne Hiérakonpolis. Il s’étend sur environ 12 ha en bordure désertique de la plaine alluviale et comprend une vaste zone d’habitat et deux nécropoles qui lui sont contemporaines1. Les fouilles, menées de 1989 à 2005, dans le cadre de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, ont permis de localiser et de fouiller avec soin plusieurs secteurs de l’habitat occupant, au sud, une large plaine sableuse et s’étendant vers le nord sur une terrasse de limon en partie entamée par l’implantation des champs du village moderne d’Adaïma. Le contexte de ce dernier secteur est donc très perturbé, tant par l’activité sur une longue durée des Sebbakhin, exploitant le limon noir de la terrasse pour construire et fertiliser les champs, que par les fouilles anciennes de la fin du xixe siècle. Comme la plupart des sites de Haute-Égypte, Adaïma ne présente donc aucune stratigraphie et les datations des différents secteurs reposent sur l’analyse des céramiques, conduite par N. Buchez (2007) et plusieurs dates 14C qui, si elles ciblent bien l’occupation dès le début du IVe millénaire, ne peuvent suivre la plus grande finesse de la chronologie relative fondée sur la céramique. La faute en incombe également à leur faible nombre, moins d’une dizaine. Les milliers de pièces lithiques ont été recueillies de la même manière que la céramique, secteur par secteur, et s’inscrivent donc dans la chronologie proposée par celle-ci. Parmi elles, on a identifié une composante lamellaire sur silex vitreux d’aspect luisant qui ne représente qu’une faible part de l’outillage (20 % au maximum), mais qui a pris un intérêt particulier à la lumière des découvertes de Tell el-Iswid.

Fig. 1. Carte des sites archéologiques cités (points bleus : Delta ; points rouges : Haute-Égypte) (Fond de carte © IFAO).

Tell el-Iswid, situé dans le Delta oriental (fig. 1), présente une stratigraphie de plusieurs mètres2 où se succèdent des niveaux d’occupation couvrant la totalité du IVe millénaire, depuis la Culture de Basse-Égypte (CBE) jusqu’aux phases tardives du Prédynastique. Les travaux archéologiques, commencés en 2016 et qui se poursuivent actuellement, se sont concentrés sur la fouille et l’étude d’un bâtiment de briques crues se développant sur toute la période naqadienne3. Depuis 2016, l’accent a été mis sur les phases CBE qui constituent la base de la séquence4. Cette stratégie de fouille a permis d’étudier l’évolution de l’industrie lithique du CBE à la fin du Prédynastique (Naqada IIIC-D)5 et de mieux caractériser le faciès CBE au sein duquel se détache une production lamellaire sur galets de silex chauffés. Cet article propose une mise en perspective de cette production au sein des cultures de l’Égypte prédynastique.

Adaïma

Une composante bien particulière avait été identifiée parmi les 12026 objets lithiques provenant du secteur 1001 d’Adaïma6. Il s’agit d’une industrie lamellaire en silex translucide, d’aspect brillant, de teinte rosée et à micro-inclusions blanches, définie par D. Prost comme le type n° 10 et interprétée comme probablement traité thermiquement. Les outils correspondant à cette production bien spécifique sont des lamelles à fines retouches marginales sur les bords ou en partie distale. Ces pièces, comme tous les autres vestiges qui leur étaient associés, proviennent d’un contexte sableux non stratifié qui a été fouillé par passes mécaniques. L’augmentation de leur nombre depuis les premiers niveaux de décapage jusqu’à la base du secteur fouillé semble indiquer que le silex rose chauffé pourrait caractériser les niveaux d’occupation les plus anciens du site.

L’extension des fouilles, entre 1996 et 2005, à d’autres nouveaux secteurs d’habitat du site (1020-1090, 1002-1003, 7000, 8000 et 9000), a été l’occasion d’étudier d’autres grands ensembles lithiques et de réexaminer les questions du silex rose vitreux et de l’industrie lamellaire avec un nombre plus important de pièces. D’un point de vue archéologique, tous ces contextes sont comparables à celui de 1001 avec des densités plus ou moins marquées de vestiges présents dans des accumulations sableuses. L’étude des mobiliers céramiques traduit globalement une épaisseur chronologique depuis la fin Naqada I jusqu’à Naqada III pouvant varier verticalement ou spatialement selon les secteurs fouillés7. Seuls quelques rares contextes (1002/1-2-4, 7004, U1 de 8000) ont permis d’isoler des niveaux d’occupation Naqada I et II, correspondant à la plus ancienne phase d’occupation du site.

D’un point de vue quantitatif, l’industrie en silex rose vitreux représente 11 à 12 % dans les secteurs 1002 et 7000 et sa proportion peut atteindre exceptionnellement plus de 20 % dans les niveaux profonds du secteur 8000, en connexion avec l’unité d’habitation U1, mais aussi dans une partie des secteurs dégagé en 9000 (9001.4 et 9003-CT). L’étude fine de 7001 a également permis de révéler une progression verticale croissante et régulière du nombre de pièces, du haut vers le bas, depuis le niveau 2 (6 %) jusqu’au niveau 5 (21 %), rappelant la situation observée en 1001.

Caractères de l’industrie lamellaire en silex rose chauffé

Le matériau employé pour cette industrie lamellaire correspond à des galets d’un module inférieur à 10 cm, dont les imprégnations rouges observées sur le cortex pourraient indiquer une origine dans les dépôts fortement pédogénisés des hautes terrasses pliocènes voisines8. La coloration gris-rose et l’aspect satiné des surfaces taillées, contrastant parfois avec une surface mate, et le noircissement des surfaces corticales apportent de bons arguments pour déterminer l’usage très probable du traitement thermique des galets avant débitage.

L’examen de tous les éléments de la chaîne opératoire représentés indique que les blocs ont parfois été sommairement taillés avant chauffe et que les nucléus ont ensuite été mis en forme et exploités sur place en vue d’une production lamellaire après traitement thermique. Le mode opératoire observé de manière récurrente consiste à mettre en place un plan de frappe lisse par détachement d’un éclat cortical épais à une extrémité du bloc. Ce plan a ensuite permis la création d’une première surface de débitage par l’enlèvement d’éclats laminaires corticaux et semi-corticaux relativement larges et épais. Les nervures guides obtenues ont ensuite servi d’appui pour l’enlèvement d’une deuxième série de produits lamellaires plus étroits et à nervures convergentes (fig. 2, n° 8) jusqu’à l’obtention de lamelles relativement standardisées, de 40 à 50 mm de longueur pour une largeur de 8 à 10 mm, sur la partie la plus cintrée du nucléus. Ces dernières, correspondant aux produits de première intention, sont à section trapézoïdale, à nervures rectilignes, courbes ou légèrement sinueuses, convergentes vers une extrémité distale conservant fréquemment une réserve corticale. Le profil de ces lamelles est légèrement courbe et parfois tors (fig. 2, n° 1 à 5). La corniche est réduite par simple abrasion et le talon est très petit, lisse et légèrement incliné vers la face inférieure. En dépit de la régularité apparente de la pleine production, favorisée par le caractère vitreux du silex et l’intervention du traitement thermique, les caractéristiques techniques et dimensionnelles des lamelles se situent plutôt dans la marge de variabilité de produits obtenus en percussion directe tangentielle, bien contrôlée, très probablement au moyen d’un percuteur minéral tendre, plutôt que dans celle de la pression mais cette question reste encore à approfondir par de nouvelles expérimentations.

Les nucléus représentés sont de type conique ou semi-conique et les rares exemplaires entiers qui nous sont parvenus ont fréquemment subi une réfection du plan de frappe. Cette opération a été réalisée par l’enlèvement d’éclats d’avivage plats, parfois multiples et convergents modifiant l’angulation avec la surface de débitage, comme dans le cas d’un exemplaire remarquable provenant du secteur 1002/9 (fig. 2, n° 10). Un autre nucléus à lamelles provenant de la terrasse des limons (1070/24) a été repris de manière maladroite par percussion directe. Cette seconde phase a provoqué une série d’enlèvements rebroussés profonds ayant fortement dégradé la moitié supérieure de la surface de débitage (fig. 2, n° 11). Certaines pièces techniques montrent également que la surface de débitage lamellaire a parfois été fortement entamée par l’enlèvement d’une lame large, épaisse et fortement outrepassée (fig. 2, n° 9) possiblement de nature accidentelle ou effectué volontairement par percussion directe pour recadrer la morphologie du nucléus.

L’outillage sur cette industrie en silex rose vitreux est essentiellement sur lamelles et il reste limité à un nombre restreint de types dont le plus courant est une forme de micro-grattoir sur partie distale (fig. 2, n° 3) parfois combinée avec des retouches marginales continues sur un bord ou sur les deux (fig. 2, n° 2, 4 et 5). D’autres pièces portent uniquement des retouches marginales sur un bord (fig. 2, n° 1). Certaines lamelles ont été employées pour la réalisation de micro-perçoirs à pointe bien dégagée (fig. 2, n° 6) et d’autres ont été tronquées (fig. 2, n° 7). Certains déchets de taille, comme une lame fortement outrepassée, a été recyclée comme grattoir caréné (fig. 2, n° 9).

Fig. 2. Adaïma, industrie en silex rose chauffé. N° 1 à 5 : lamelles à retouches marginales ; 6 : micro-perçoir ; 7 : lamelle tronquée ; 8 : lamelle débordante sur pan cortical ; 9 : grattoir caréné en bout de lame outrepassée ; 10 et 11 : nucléus à lamelles (dessin : F. Briois).

L’industrie lamellaire en silex éocène non chauffé

Le faciès industriel d’Adaïma contient une deuxième composante lamellaire réalisée en silex marron opaque éocène non chauffé posant question sur ses réels objectifs. Elle a été identifiée principalement dans les séries du secteur 1020-1090, dit “terrasse des limons” par un ensemble de nucléus de petites dimensions et de produits de débitage. Les nucléus sont prismatiques ou semi-coniques, à enlèvements unipolaires convergents et leur plan de frappe est incliné vers la partie postérieure laissée brute ou conservant une large surface corticale (fig. 3, n° 7 et 9). D’autres ont été réalisés dans l’épaisseur d’éclats épais pour la production de lamelles dans la partie la plus cintrée du volume (fig. 3, n° 6 et 8). Tous les produits de débitage n’excèdent pas 6 cm de longueur et les talons sont souvent punctiformes ou filiformes (fig. 3, n° 1 à 5). Certains d’entre eux se rapprochent morphologiquement des exemplaires en silex chauffé mais aucun ne correspond véritablement au standard habituellement observé parmi les lamelles en silex rose vitreux décrites plus haut. Aucune des lamelles en silex éocène ne porte les micro-retouches sur les bords ou en partie distale. Ces observations, qui ne sont ici qu’indicatives, font clairement apparaître la spécificité des productions de lamelles en silex rose chauffé correspondant à des standards observés ailleurs dans la vallée du Nil et notamment dans les contextes CBE du delta, ce que la composante en silex éocène d’Adaïma ne fait pas véritablement apparaître. Il est alors possible d’avancer l’hypothèse que ces productions lamellaires, seulement identifiées dans une partie du mobilier de la terrasse des limons, relèvent d’une autre production et appartiennent à une autre phase d’occupation du site.

Fig. 3. Adaïma, industrie en silex éocène non chauffé. N° 1 à 5 : lamelles brutes ; 6 à 9 : nucléus à lamelles (dessin : F. Briois).

Tell el-Iswid

Les lamelles des niveaux CBE de Tell el-Iswid constituent 28 %, du total de l’industrie hors débris et esquilles (n = 4207) et 65 % de l’outillage. Elles sont issues de galets chauffés, comme l’attestent leur aspect brillant et leur coloration souvent rougeâtre9. De manière générale, le profil des lamelles est tors, la courbure s’opérant vers la droite. La section est majoritairement trapézoïdale avec deux nervures convergentes ou parallèles ; elle peut être triangulaire, à une seule nervure. On note quelques cas d’outrepassages et il arrive qu’une fine plage de cortex subsiste à l’extrémité distale de la lamelle, plus rarement sur un bord. Le talon est minuscule, lisse ou punctiforme, et révèle une préparation de la corniche par abrasion. La présence de pièces techniques, comme des éclats corticaux d’ouverture de plan de frappe, des tablettes d’avivage ou encore des lames recoupant une partie de la surface de débitage (fig. 4, n° 11), assure que la chaîne opératoire a été réalisée sur le site.

Au-delà de ces caractères généraux cohérents, il existe un groupe de lamelles qui, par leur régularité, se détachent de l’ensemble. De profil tors ou rectiligne, elles sont élancées et combinent légèreté et régularité. Les nervures sont tantôt parallèles, tantôt convergentes et leur profil offre une légère courbure générale plus accentuée en partie distale (fig. 4, n° 2, 3, 6, 8, 10). Quelques exemplaires présentent une légère inflexion mésiale donnant un profil de délinéation sinueuse (fig. 4, n° 9). Ces lamelles, dont la longueur varie de 30 à 50 mm pour une largeur de 6 à 10 mm, sont très comparables à celles d’Adaïma. La technique de détachement a pu, ici aussi, être réalisée au moyen d’une percussion directe tangentielle très bien contrôlée à la pierre tendre, mais la question de l’emploi de la pression reste ouverte pour les exemplaires les plus réguliers et à nervures parallèles presque jointives10.

Ces lamelles sont en grande partie retouchées et 40 % d’entre elles portent des retouches distales. Il s’agit de retouches marginales dessinant un arrondi régulier formant une sorte de “front de micro-grattoir” (fig. 4 n° 1, 2, 3, 5, 6, 9, 10). Si ce type de retouches est majoritaire, il n’exclut pas des types plus variés au nombre desquels se dégagent les troncatures ou, plus rarement, une pointe courte (fig. 4, n° 7, 8). Enfin, une série particulière de lamelles se dégage, marquée par la présence d’une coche basilaire directe préférentiellement à droite (fig. 4, n° 5, 6, 7, 10).

Fig. 4. Tell el Iswid, industrie en silex alluvial chauffé. N° 1 à 3, 5 à 10 : lamelles retouchées ; 4 : lamelle brute ; 11 : lame de nettoyage de surface de débitage lamellaire ; 12 : nucléus à lamelles (dessins : F. Briois).

Les fouilles de Tell el-Iswid montrent clairement que la production de lamelles sur silex chauffé constitue une composante majeure de l’industrie lithique de la Culture de Basse-Égypte, à présent bien calée entre 3800 et 3500 a.C. Ces lamelles représentent le point fort d’un faciès qui comprend d’autres éléments caractéristiques, comme les grands couteaux sur lames – dits Hemamieh – auxquels on tend à ajouter les petits grattoirs ronds sur éclats épais11.

Qu’en est-il ailleurs ?

Les lamelles dans les autres contextes

En Basse-Égypte

Maadi

Au début des années 1980, sous l’impulsion de Werner Kaiser, l’énorme documentation issue des fouilles conduites par M. Amer et O. Menghin12 sur le site de Maadi – aujourd’hui banlieue du Caire – au début du xxe siècle (1930-1948) a fait l’objet de 4 volumes d’études spécialisées. Le second est dédié aux industries lithiques13. On se reportera aux deux échantillons de respectivement 4461 (C/VIII) et 6263 pièces (A/X1) qui correspondent à un tirage complet – c’est-à-dire à des paniers qui ont échappé à la sélection – dans les secteurs C et A de la fouille. Il en résulte que les lames et lamelles constituent entre 40 et 45 % de la production sur l’échantillon A/X1 et un peu moins de 30 % pour C/VIII. Bien que les différences entre les catégories lamino-lamellaires ne soient pas chiffrées (combien de lames pour combien de lamelles ?) les auteurs précisent que ce sont les lamelles qui constituent le groupe le plus abondant. Elles sont ainsi décrites et illustrées14 : issues de galets, à talon punctiforme ou plat oblong ou trapézoïforme, pourvues parfois d’une petite lèvre sur la face ventrale. Une de leurs principales caractéristiques est de présenter un profil torse, consécutif, selon les auteurs, à des techniques de débitage invariablement opérées dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Beaucoup présentent une courbure vers la droite quand on les regarde depuis la face dorsale. Parmi ces lamelles, les plus régulières ont fait l’objet de fines retouches latérales s’achevant, en partie distale, leur donnant l’aspect de micro-grattoirs. Les mêmes tendances ont été observées dans les secteurs fouillés par l’équipe italienne de la Sapienza (Rome) à la fin des années 1970 et au début des années 198015. Dans la publication monographique qu’ils consacrent au lithique de Maadi, Rizkana et Seeher n’évoquent pas, au sujet de lamelles, le traitement thermique qui constitue aujourd’hui, selon nous, une composante essentielle de ce système technique. C’est Diane Holmes, qui, à l’occasion d’une visite organisée sur ce site en a détecté l’existence16.

Bouto

La fouille des niveaux prédynastiques du site de Bouto, dans le Delta occidental, dans les années 198017, a offert au Delta son premier site stratifié et à la Culture de Basse-Égypte sa première relation directe avec les cultures du sud. Les deux premiers niveaux de Bouto ont révélé des traditions semblables à celles de Maadi et ont contribué à construire le profil d’un ensemble culturel jusqu’alors mal perçu. Du point de vue des industries lithiques, il apparut d’emblée que les similitudes avec Maadi étaient plus nombreuses que les différences18. En particulier, la production, à partir de galets, de lamelles à profil généralement torse, supports d’un outillage limité aux perçoirs, grattoirs et, plus exceptionnellement aux burins, constituait un point fort des traditions de ce nouvel ensemble culturel. De telle sorte qu’on le baptisa d’abord “Culture de Maadi-Bouto”, la céramique offrant de semblables affinités, puis sa présence s’étendit rapidement à tout le Delta19, avec la mise au jour, dans le Delta oriental des sites de Tell Ibrahim Awad et de Tell el-Iswid20. Ainsi la Basse-Égypte s’est affirmée comme le foyer d’un ensemble culturel qui a fini par porter son nom, puisqu’il dépasse largement les deux sites qui le révélèrent, Maadi et Bouto.

Au début des années 2000, de nouveaux sondages sous la conduite de U. Hartung21 ont permis de réévaluer l’industrie lithique des niveaux CBE (Bouto I et II) et d’en préciser l’évolution chronologique22. Les premières phases d’occupation (Bouto I) révélèrent une industrie sur éclats/lames et lamelles issus des galets de terrasse, sans standardisation des supports et où la “lamelle-type” est totalement absente. Contrairement à ce qu’avait observé K. Schmidt, le faciès lithique le plus ancien de Bouto ne relève pas des traditions Maadi, mais présente, en revanche, des similitudes avec des industries levantines (Wadi Rabah, Besorien) qui précèdent le Chalcolithique tardif de la région (Beersheva-Ghassoulien)23.

Un changement radical s’opère aux niveaux Bouto II – avec 400 pièces de référence – qui se traduit par une production dominante de lamelles torses régulières, dérivée des galets de silex locaux. Quelques nucleus et lamelles à crête attestent d’une production sur le site même. Ces lamelles, d’une longueur comprise entre 30 et 50 mm pour une largeur inférieure à 15 mm24, présentent un talon punctiforme qui suggère, pour leur obtention, la percussion tendre, voire la pression. Leur profil torse est caractéristique, la torsion toujours opérée vers la droite.

Aucun des auteurs (Schmidt, Kindermann, Riemer) n’évoque clairement, à propos des lamelles de Bouto, un traitement thermique.

Saïs

À 25 km à vol d’oiseau au sud de Bouto, le site de Saïs offre, sous les niveaux d’occupation de la xxvie dynastie, une stratigraphie d’environ 2 à 3 m réalisée, dès le début des années 2000, sous la forme de tranchées de sondage25. En dépit d’un contexte compliqué – les sondages plongent dans les niveaux argileux lessivés par la nappe phréatique (d’où l’utilisation de pompes) – trois phases préhistoriques ont été identifiées, couvrant, du haut vers le bas, l’époque CBE (Saïs III) puis un Néolithique tardif et récent (Saïs II et I), ces deux dernières phases ne présentant guère de différences du point de vue de l’industrie lithique26. Du bas en haut de la stratigraphie préhistorique, les lamelles dominent tant en termes de produits bruts (10,6 %)27 que d’outillage (46,6 %). Elles représentent partout une production régulière attestant d’un haut niveau de sophistication et renvoyant à des tailleurs expérimentés au sein du village. Le traitement thermique des supports d’où elles sont issues est signalé pour tous les niveaux, mais seulement pour une partie d’entre elles. Il existe donc côte à côte, comme à Adaïma, une production avec chauffe et une autre sans chauffe, sans que l’on sache, ici, plus précisément si d’autres caractères différencient les deux productions. Le profil torse est signalé dans quelques cas. Quand les lamelles sont retouchées, il s’agit essentiellement de retouches latérales.

Samara

À Tell el-Samara, dans le Delta oriental, les fouilles conduites de 2016 à 2019 ont mis en évidence un site stratifié couvrant la totalité du Prédynastique jusqu’aux premières dynasties28. L’industrie lithique, toute époque confondue, est représentée que par 1197 pièces29. Les lamelles sur galets chauffés se trouvent sur toute la séquence stratigraphique. Elles figurent dès le niveau le plus ancien (Néolithique), mais sur un total très faible de l’industrie, et croissent jusqu’au niveau 3 (phase CBE II) où la collection est numériquement la plus importante, environ 56 % du total de l’industrie. Leur nombre diminue drastiquement dans le niveau 4 (Protodynastique et dynastique récent – Naqada IIIB et C-D). Douze nucleus portant les stigmates d’enlèvements lamellaires, ainsi que de nombreux éclats témoignent d’une production in situ. D’un point de vue typo-technologique, les lamelles de Samara sont semblables à celles de Tell el-Iswid, avec une composante torse pour 10 % d’entre elles. Elles sont majoritairement petites, trapues, avec une courbure vers la droite. Le talon est punctiforme ou plat, souvent déjeté et la corniche présente une forte abrasion. Des 117 lamelles de la collection (63 brutes et 54 retouchées), une seule se distingue par sa facture régulière et élancée, les bords rectilignes parallèles, le profil droit avec une légère courbure mésio-proximale30. Elle rejoint le groupe de lamelles fines qui, à Tell el-Iswid, se détachent de l’ensemble. La moitié des lamelles retouchées présentent des retouches en “micro-grattoir” et, dans ce cas, elles sont rarement retouchées sur les bords. Quand les bords sont retouchés, il s’agit alors de très fines retouches continues, de type “grignotant”, n’affectant pas leur délinéation.

Tell el-Farkha

La Culture de Basse-Égypte n’est présente à Tell el-Farkha que dans sa phase tardive (Phase 1 = Naqada IIC-D)31. L’étude du matériel lithique conduite par J. Kabacinski (2003, 2012) ne met pas l’accent sur les lamelles, mais souligne pour cette phase la présence de couteaux sur lames, dont la majorité est de type Hemamieh, dont 16 sur un total de 36 ont été soumis à un traitement thermique32.

En Moyenne-Égypte

Districts de Badari-Mostagedda

On doit à Diane L. Holmes33 d’avoir apporté quelques clartés sur la complexité des enregistrements par Guy Brunton34 des secteurs d’habitat et des cimetières de la zone badarienne. Car si Badari constitue un ensemble culturel identifié par ses nécropoles, à présent assez bien calé entre 4200 et 3800 a.C., c’est aussi une région qui a vu se succéder les différentes phases du Prédynastique, et au-delà, des occupations dynastiques. Dans un contexte non stratifié, bouleversés par les occupations successives, fouillés selon les méthodes expéditives des premières années du siècle précédent, les sites n’ont livré qu’une information largement biaisée. Il ne faut donc pas s’étonner de l’imprécision des données et rendre grâce à la lithicienne britannique d’avoir su tirer l’essentiel de ces ensembles démantelés. Une industrie en particulier nous intéresse, conservée au Petrie Museum, à Londres, qui est issue de 11 localités du secteur de Mostagedda. Elle totalise 1634 pièces. Il s’agit, rappelons-le, d’une sélection opérée par les archéologues ou d’un ramassage non raisonné. C’est pourquoi l’outillage occupe 40 % de la collection. L’industrie lithique de Mostagedda est caractérisée par une production lamino-lamellaire au sein de laquelle des lamelles, dont l’aspect brillant à coloration rougeâtre révèle un probable traitement thermique, occupent une place importante. En raison de la chauffe des nucleus, de la forme caractéristique du talon des lamelles – on ajoutera : de leur régularité et de leur finesse – Holmes évoque à leur propos un détachement par pression. Au nombre des outils caractérisant cette industrie, les grattoirs distaux sur lamelles chauffées à fines retouches latérales renvoient à la catégorie des “micro-grattoirs” qui dominent l’outillage CBE.

Du point de vue chronologique, en l’absence de datation 14C, il ne reste que les évaluations fondées sur le premier phasage du Prédynastique35. L’industrie de Mostagedda serait à la transition Amratien/Gerzéen, ce qui correspond globalement à Naqada IIC-IID, soit au milieu du IVe millénaire.

En Haute-Égypte

Hiérakonpolis

Durant les saisons 1978-1979 furent mises au jour à Hiérakonpolis, sur une aire d’environ 600 m2, plusieurs structures d’habitat dont les vestiges d’une maison brûlée à proximité d’un four de potier. L’ensemble constitue la localité HK2936, datée de Naqada IIC-D. La fouille a livré une grande quantité de silex taillés, qui après être passés dans les mains de divers spécialistes, a finalement échu dans celles de D. Holmes37. L’étude porte sur une série de 3557 pièces provenant du carré de 10 x 10 m où se trouvait le four de potier. Sur un total de 3225 pièces (débitage, nucléus et outils ; débris exclus), les lamelles sur silex chauffé constituent 3 % de l’ensemble de l’assemblage38, un seul nucleus pouvant leur être associé. L’auteure les dissocie clairement, considérant qu’elles forment une “separate blade technology”, l’industrie étant dominée par la production d’éclats, supports de burins, grattoirs, coches, denticulés, troncatures, etc., ainsi que de micro-perçoirs sur lamelles ne relevant pas, quant à eux, des techniques de chauffe. Ces lamelles transformées en micro-perçoirs se retrouvaient à proximité, sur la grande esplanade HK29A (IIB-C), fouillée en 1985-1986, et Holmes précise alors qu’elles sont issues d’une variété de silex gris à gros grains, bien adaptée au percement de perles, perles fabriquées dans des types divers de pierre et que l’on retrouve en grande quantité sur l’esplanade39. Elles se différencient clairement du petit pourcentage de lamelles régulières, brillantes, obtenues à partir de nucléus traités thermiquement, retouchées pour certaines40. Quelques nucleus y sont associés.

Abydos

À Abydos, c’est dans les tombes du cimetière U d’Umm el-Qaab que l’on rencontre les fines lamelles élancées et brillantes, qui caractérisent les contextes d’habitat de Basse-Égypte. Une tombe en particulier – U-127 – mise au jour lors des campagnes 1991-1993, datée de Naqada IId41, pourvue d’un mobilier funéraire attestant de l’importance du défunt contenait 20 lamelles caractéristiques du type42. Quatre d’entre elles, sont dans un silex gris mat, et, bien que ne remontant pas, proviennent certainement du même nucléus. Elles sont à section trapézoïdale ou triangulaire. Le talon lisse présente une légère lèvre, l’angle de chasse est de 60° et la partie distale naturellement pointue. Les 16 autres lamelles proviennent d’un silex brun clair et sont issues également d’un même nucléus. D’un point de vue techno-typologique, ce groupe varie peu du premier (angle de chasse à 70°), mais s’en différencie par un lustre qui indique un traitement thermique. Certaines présentent une courbure vers la droite. Deux sous-groupes se distinguent en fonction de la présence d’une ou de deux petites coches basilaires – exceptionnellement distales dans un cas.

Conclusion

Les lamelles sur silex chauffé constituent une composante phare des faciès lithiques de la Culture de Basse-Égypte. L’usage du traitement thermique est sans doute conditionné par la qualité très inégale et souvent médiocre des galets des terrasses pléistocènes du Nil. Il répond donc à une forme d’adaptation face au manque de matières premières de bonne qualité seulement accessibles en abondance dans les formations calcaires des déserts égyptiens. La chauffe permet donc une production locale abondante, au sein de laquelle un groupe exceptionnel se distingue par sa finesse et sa régularité. Elles répondent à une série de critères bien déterminés parmi lesquelles l’obtention d’un profil légèrement torse révèle une technique de détachement bien spécifique. Attestées en Basse-Égypte dès le niveau Bouto IIA, soit dans le premier quart du IVe millénaire, elles figurent à peu près à la même époque au sud, mais en nombre infiniment petit comparé à leurs équivalentes du nord. Il est cependant très difficile d’établir une correspondance fiable entre les deux régions en raison de l’imprécision chronologique des sites du sud (tab. 1). Leur contexte sableux, les réoccupations et les fouilles anciennes ont conduit à des mélanges que seules des analyses minutieuses des grandes tendances, comme il fut fait à Adaïma par Nathalie Buchez dans sa thèse, permettent de démêler, mais seulement en partie. Sur ce site, les secteurs concernés par la présence de lamelles débitées sur galets chauffés (1002-1004, 7000, 9000, 8000) se situent tous entre la fin de Naqada I et Naqada IIA/B/C43, c’est-à-dire durant la période de pleine production de ces lamelles en Basse-Égypte. Peut-on évoquer à leur égard un transfert technologique nord-sud ?

Tab. 1. Apparition des lamelles de type CBE dans les séquences chronologiques de Basse et de Haute-Égypte (tableau d’après Hartung 2019).

Le dépôt de 16 lamelles-types sur silex chauffé, retouchées en micro-grattoirs, dans la tombe U-127 d’Umm el-Qaab, atteste de leur reconnaissance par les élites du sud comme objets de prestige.

Il convient de rappeler qu’il existe, tant à Mostagedda, à Adaïma qu’à Hiérakonpolis et peut-être aussi à Saïs (?), une production in-situ de lamelles non chauffées et non régulières sur des silex locaux. Il n’est malheureusement pas possible de savoir, en l’état, si ces deux composantes lamellaires étaient contemporaines ou si elles se sont succédé, l’une, sur silex local, tendant à imiter l’autre, sur galets chauffés.

Quant à l’origine de cette tradition et du système technique qui la sous-tend, elle reste difficile à établir. Les regards se sont tournés vers le Chalcolithique du Levant-Sud où, dès 1984, Isaac Gilead44 mit en évidence la présence d’un micro-grattoir sur lames torses issues d’un silex clair semi-translucide (whitish, semitranslucent flint), tout à fait semblable aux lamelles CBE de Bouto et de Tell el-Iswid. On peut émettre l’hypothèse de l’adoption par les populations du Delta de cette technologie levantine, à condition qu’elle ait répondu aux besoins économiques de la société. Elle aurait alors dû être adaptée à un environnement, où, le silex manquant, les artisans n’ayant à leur portée que les galets de silex de plus ou moins bonne qualité des terrasses du Nil, ont pratiqué la chauffe pour rendre possible le débitage lamellaire. La question du traitement thermique devient centrale dans la problématique.


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Notes

  1. Midant-Reynes & Buchez 2002 ; Crubezy et al. 2002.
  2. Midant-Reynes & Buchez 2014.
  3. Midant-Reynes & Buchez 2024.
  4. Buchez 2022.
  5. Midant-Reynes & Briois 2024.
  6. Midant-Reynes & Prost 2002.
  7. Buchez 2007.
  8. Communication M. De Daperre (Université de Gand).
  9. Les tests de taille que nous avons effectués sur un échantillon de 234 galets prélevés dans les terrasses du Nil proche du site révèlent des qualités très inégales. La chauffe permet à la fois d’obtenir un nouveau matériau plus fin et plus homogène facilitant le débitage de fines lamelles régulières et aussi de donner une belle coloration rose à violette à laquelle les tailleurs n’étaient sans doute pas insensibles.
  10. On se situe ici dans la marge de recouvrement entre les deux techniques. J. Pelegrin signale que certaines lamelles obtenues au moyen d’une béquille d’épaule (mode 2) peuvent aussi avoir un caractère torse (Pelegrin 2012), mais le module des lamelles de Tell el-Iswid pourrait cependant dépasser celui que cette technique permet d’obtenir.
  11. Sur l’industrie lithique CBE de Tell el-Iswid, voir Midant-Reynes & Briois 2024 ; Midant-Reynes & Briois, à paraître : “L’industrie lithique CBE de Tell el-Iswid. Un premier bilan”.
  12. Menghin & Amer 1932.
  13. Rizkana & Seeher 1988.
  14. Rizkana & Seeher 1988, 27, pl. 33.
  15. Zampetti & Drudi, in : Bajeot 2017, 115-133.
  16. Holmes 1992, 313.
  17. von der Way 1986, 1987, 1988 et 1989.
  18. Schmidt 1993.
  19. Wunderlich et al. 1989.
  20. van den Brink 1989.
  21. Hartung et al. 2019.
  22. Kindermann & Riemer 2019.
  23. Kindermann & Riemer 2019, 181, n. 138, 139.
  24. Pour comparaison, les lamelles de Tell el-Iswid mesurent 19 à 56 mm de longueur (moyenne : 35,8 mm) pour une épaisseur entre 1,4 et 6 mm (moyenne : 2,6 mm).
  25. Wilson et al. 2014.
  26. Gilbert 2014.
  27. Si l’on ne prend pas en compte le débitage constitué essentiellement, selon l’auteur, d’esquilles et de pièces cassées, le pourcentage monte à 26,8 % de produits bruts.
  28. Guyot et al. 2020.
  29. Midant-Reynes 2020.
  30. Midant-Reynes 2020, fig. 38d.
  31. Maczynska 2011, 885.
  32. Kabacinski 2012, 324.
  33. Holmes 1989.
  34. Brunton & Caton-Thompson 1928.
  35. Pour la chronologie du Prédynastique, son histoire et son renouvellement, voir Hendrickx 1996.
  36. Pour la localisation des localités de Hiérakonpolis, voir Baba et al. 2017, fig. 1.
  37. Holmes 1989, 284-321.
  38. Holmes 1989, Table 8.1, 291 et 297.
  39. Holmes 1992, 41-42.
  40. Holmes 1992, 42, fig. 4b.
  41. Dreyer 1993, 26-27.
  42. Hikade 1996, 35, fig. 6.
  43. Buchez 2007.
  44. Gilead 1984.
ISBN html : 978-2-35613-663-3
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Chapitre de livre
Posté le 15/12/2025
EAN html : 9782356136633
ISBN html : 978-2-35613-663-3
ISBN pdf : 978-2-35613-664-0
ISSN : 2741-1508
14 p.
Code CLIL : 4117; 3494;
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Comment citer

Midant-Reynes, Béatrix, Briois, François , “Les lamelles des sables d’Adaïma. Si vous passez par Tell el-Iswid, rapportez-moi des lamelles !”, in : Bajeot, Jade, Guérin, Samuel, Minotti, Mathilde, éd. (2025), L’archéologie au-delà des frontières. Sur les pas de Nathalie Buchez, Pessac, Ausonius Éditions, collection DAN@ 14, 2025, 189-202. [URL] https://una-editions.fr/les-lamelles-des-sables-d-adaima
Illustration de couverture • Montage constitué d’une vue générale de Tell el-Iswid (R. El hajaoui) et d’une vue aérienne du cercle funéraire de Jaulne, Le Bas des Haut de Champs (photo : R. Peack). Création du visuel par Francesco Stefanini.
Publié le 15/12/2025
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