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Lieu d'édition : Pau

L’entrée de la discrimination positive en droit de l’Union européenne a été marquée par le célèbre arrêt Kalanke par lequel la Cour de justice des Communautés européennes a admis, en 1995, que les États puissent adopter des mesures positives en faveur des femmes sur le marché du travail. En effet, malgré la proclamation de l’égalité de traitement hommes-femmes dans le Traité de Rome en 1957, les différences de salaires entre hommes et femmes et la sous-représentation des femmes à des postes de responsabilité ont toutefois persisté.
Depuis les premiers débats relatifs à la contraception, la législation bioéthique est un véritable vecteur de l’avancée, de la consécration et de l’approfondissement des droits des femmes. Il est tout aussi important de reconnaître des droits spécifiques aux femmes se rapportant à des situations de fait qui les différencient des hommes. Dès lors, trouver des instruments pour permettre les avancées de ces droits était une étape supplémentaire à franchir. Les lois bioéthiques sont alors devenues un levier efficace de la consécration de droits nouveaux pour les femmes.
Il paraît évident que la seule revendication de leurs idées par les femmes, pour l’unique motif qu’elles sont de sexe féminin, ne peut être considérée comme nuisible à la société. Rappelons que marginaliser la place des femmes revient à laisser de côté la moitié de la population, soit 3,8 milliards d’êtres humains. A contrario, les discriminations en raison du sexe sont formellement interdites.
La précarité menstruelle est avant tout une situation de précarité, c’est-à-dire de grande pauvreté, qui entraine, par voie de conséquence, une difficulté particulière d’accès aux protections hygiéniques périodiques par les femmes. De ce statut de précarité découlent alors des situations critiquables tant d’un point de vue social, économique, sanitaire que juridique. En effet, dans le monde, environ cinq-cents millions de femmes n’ont pas les moyens de se procurer régulièrement des protections périodiques. En France, elles seraient entre un million et demi et deux millions.
Les considérations sociales et politiques sont essentielles dans l’organisation de nos sociétés, il en va de même concernant les questions paritaires en politique. La place des femmes dans le domaine politique est la conséquence logique de l’évolution de la place de la femme dans la société. Il faut tout de même noter qu’en plus de ne pas être achevée, cette évolution emploie des mécanismes qui peuvent être source de controverses.
Chacun à sa façon, sur des thèmes extrêmement divers, les étudiantes et étudiants intervenant lors de cette journée ont illustré comment le droit, de manière générale, et le droit public en particulier, se saisit des questions qui touchent les femmes, leurs droits, leurs convictions, leur représentation. De toutes ces interventions, il me semble que ressortent deux points saillants : si le droit consacre les droits des femmes, il échoue à en assurer l’effectivité.
En 2006, le représentant de l’UNICEF en Éthiopie, Björn Ljungvist, soulignait qu’il était « très dangereux de ne s’intéresser qu’au processus juridique »8. Toutefois, le droit a un rôle majeur à jouer et c’est pourquoi la communauté internationale, par l’intermédiaire des traités et institutions onusiennes, s’est saisie de la question des MGF qui, outre le fait qu’elles posent de graves problèmes de santé publique, constituent une atteinte à de nombreux droits et libertés énoncés par la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), notamment à la dignité de la personne humaine.
Le droit public s’immisce dans les questions initialement à dominante privée en contribuant à leur encadrement. Il se retrouve en première ligne pour l’interprétation et la validation de la loi à travers la jurisprudence du Conseil constitutionnel et s’empare de l’évolution des revendications et des concepts féministes. C’est dire l’importance du champ potentiellement investi. Si le droit public a ainsi nécessairement contribué à faire évoluer la condition des femmes, l’évolution des idées féministes a tout autant contraint le droit public à se transformer, notamment du fait de l’appropriation progressive de certaines thématiques féministes tant dans un cadre national que dans les instances internationales.
Le 28 juillet 2020, comme beaucoup, c’est avec une immense émotion que nous avons appris la disparition de Gisèle Halimi. Juriste, femme politique, militante féministe, Gisèle Halimi a été une source d’inspiration intarissable pour beaucoup de juristes.
La trajectoire de la géographie littéraire accompagne celle des multiples branches et courants de la géographie humaine. Longtemps marginal, le recours à la littérature est désormais une pratique courante en géographie.
Les rencontres de la géographie et de la littérature ou des géographes et des littéraires (ce qui ne revient pas au même) n’ont plus rien d’inusité. Après des départs timides à la faveur de tentatives isolées, de quelques appels non-entendus, le rapport à la littérature prend racine dans la pratique géographique au cours des années 1970.
Bibliographie générale de l’ouvrage.
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