Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 175, 2011, 7-31.
S. : 671 hectares
Cartes : 1. 25000e, Bazas, 1-2 ; Carte de Belleyme, n° 34, 40 ; Carte de Cassini, n° 105 ; Atlas départemental, n° 19 ; plan cadastral ancien : 1831 ; plan cadastral moderne : 1949.
Présentation
Situation et origine
La commune de Marimbault confronte : au nord-ouest, à celle de Lignan ; au nord, à celle de Bazas (ruisseaux du Bois Baquey et du Basque) ; au sud, à celles de Cudos et de Bernos ; à l’ouest, à celle de Pompéjac. Elle a la forme d’un rectangle (nord-sud : 2,3 km ; est-ouest : 2,8 km).
Ses limites paraissent reproduire celles de la paroisse du XVIIIe siècle. Seul le hameau de Chinoy – au sud-ouest – est porté par Belleyme dans Pompéjac.
Au XVIIIe siècle, la paroisse dépendait de la prévôté et du présidial de Bazas. Elle appartient aujourd’hui à la communauté de communes du Bazadais.
Milieu naturel
Cette commune occupe le plateau d’interfluve entre le bassin du Beuve, à l’est et celui du Ciron, au sud-ouest. La ligne de séparation des eaux (cote 123 m), orientée nord-ouest-sud-est, divise le territoire communal en deux versants inégaux en pente douce vers le nord-est (91 m) et vers le sud-ouest (88 m). Les ruisseaux sont réduits à des filets intermittents : ruisseau du Bois Baquey et du Basque, au nord-est ; ruisseau de Sanson ou de Pompéjac, encore appelé de Bernos par E. Féret, au sud-est (Statistique…, p. 21). La surface du plateau est couverte de sables et graviers de la très haute terrasse et de colluvions.
Occupation du sol
Au XVIIIe siècle Marimbault apparaît constitué de clairières, plus vastes au sud du ruisseau de Sanson, ouvertes dans des bois de pins qui forment une bande continue au sud et à l’est, aux limites de la paroisse. Cette allure générale s’est maintenue jusqu’à nos jours, mais les boisements se sont développés. En 1874, on comptait 367 hectares de pins pour seulement 35 hectares de chênes et 55 hectares de châtaigniers et 92 hectares de terres labourables, 41 hectares de vignes en joualles et 55 hectares de prés.
Habitat
L’habitat est caractéristique de cette partie du Bazadais : l’église est à l’écart, les fermes sont parfois groupées en hameaux ; Pinchon, Matha au nord-ouest, mais, pour la plupart, sont isolées. Aucun changement ne s’est produit au XIXe siècle. E. Guillon qualifie de “bourgats” les deux hameaux de Pinchon et de Matha (Les châteaux…, t. 1, p. 409).
Dossier complémentaire : inventaire
Édifices civils
Maisons traditionnelles à Matha.
Chemins
Belleyme ne signale que ceux qui servent de limite à la paroisse et, aujourd’hui encore, à la commune : au nord, l’ancien chemin de Bazas à la Travette sur le Ciron (aujourd’hui C.D. 9) ; au sud, l’ancien chemin de Bazas à Cazeneuve, devenu aujourd’hui un chemin rural. Ces deux chemins remontent au Moyen Âge.
Sites industriels
Tuileries, poteries, verreries
La présence de tuileries à Marimbault est attestée depuis le XVIIIe siècle au moins. Selon P. J. O’ Reilly, il y avait, en 1840, une tuilerie et un four à chaux et E. Féret indique la présence “d’argiles plastiques du côté de Soulès et de deux fabriques de tuiles et briques : Pierre Bullon et Latier”.
1. Bazas, 1-2 : O ; Ax : 392,960 ; Ay : 238,725 ; Belleyme : La Tuilerie ; Atlas départemental, n° 19 : La Tuilerie.
Plan cadastral ancien : La Tuilerie, A2, n° 364-368.
Plan cadastral moderne : Darmont, A2, n° 268, 324-327.
Cette tuilerie était située au nord du C.D. 9 ; elle a disparu.
2. Bazas, 1-2, La Tuilerie ; Ax : 394,125 ; Ay : 237,750 ; Belleyme : 0 ; Atlas départemental n° 19 : La Tuilerie.
Plan cadastral ancien : La Tuilerie, A2, n° 268, 269.
Plan cadastral moderne : La Tuilerie-Est, A2, n° 227, 350, 355, 357.
Accès : à l’ouest du chemin allant de Bernos au C.D. 9, 550 m au sud-ouest du lieu-dit précédent.
3. Bazas, 1-2 : Ax : 393 ; Ay : 238,600 ; Belleyme : 0 ; Atlas départemental : Tuilerie.
Plan cadastral ancien : La Tuilerie, A1, n° 194, 196.
Plan cadastral moderne : La Tuilerie-Ouest, Al, n° 114-115.
Accès : au sud du C.D. 9, par un chemin rural partant du chemin allant de l’église au C.D. 9 (cote 111) et aboutissant au C.D. 9 vers l’ouest, 1 km à l’est de l’église. Il en resterait des pans de murs.
Dossier complémentaire : incertitudes
Faux sites
L. Cadis a indiqué la présence d’un “douc” au lieu-dit Pauton, au sud de la commune. Ce douc se trouverait au sud du ruisseau de Pompéjac ou de Sanson, à 200 m environ à l’est du lieu-dit Capit. Nous n’en avons retrouvé aucune trace et nous ignorons en quoi il consistait.
Cadis (L.), Le Bazadais…, dans Bull. soc. préhist. franç., fasc. 9-10, nov. 1954, carte, p. 397 ; ID., Carte : Le Bazadais, 1re et 2e édition.
Site n° 1
Champ de tumulus
Ce site a fait l’objet d’une étude publiée dans les Cahiers du Bazadais, n° 15, décembre 1968, p. 8-32 : J.-P. Mohen, Les tumulus de Marimbault : étude archéologique ; voir aussi dans le même numéro, p. 1-7 : J.-B. Marquette, Marimbault : Les tumulus de Pessec et de Darmand.
J.-P. Bost, Fr. Didierjean, L. Maurin, J.-M. Roddaz, “Marimbault”, Guide archéologique de l’Aquitaine, 2004, p. 241-242.
Site n° 2
Villa, cimetière et église
Repérage
Situation
a. Carte 1. 25000e, Bazas, 1-2 (1965-1966). Lieu-dit : Marimbault.
Zone : III ; Ax : 392,500 ; Ay : 237,700 ; N.G.F. : 104 m.
b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 105 : Marimbaut (église) ; Carte de Belleyme, n° 40 : Marimbaut (église) ; Carte d’état-major, n° 204 : Marimbaut (église) ; Atlas dép., 1888, n° 19 : Marimbaut (église).
Cadastre : 1949 : B 1, n° 196-204, 206 ; 1830 : Au Bourg, B 1, n° 120-125.
Nature des parcelles : cimetière et église.
Situation administrative : Propriété communale.
Description géographique du site
a. Altitude : 109 m.
b. Relief : plateau ; sommet de la pente inclinée vers le sud-ouest en direction du Ciron.
c. Hydrographie : le Ciron coule 7 km au sud. La source du ruisseau de Pompéjac, affluent de rive droite du Ciron se trouve à 500 m à l’est-sud-est.
d. Géologie : sable des landes (Carte géol., 1. 80000e, n° 204, Grignols).
Identité des vestiges
a. Période : Antiquité, Moyen Âge.
b. Nature : emplacement d’un établissement gallo-romain ; cimetière et église. État : aucun bouleversement notable à l’exception de ceux consécutifs au creusement de tombes qui ont permis la découverte de mosaïques.
Description
Façade classée M. H., 19 décembre 1907.
L’église en totalité, à l’exception du clocher, classé M. H. (cad. B 203) : inscription par arrêté du 13 mars 2007.
Mosaïque
Répertoire des sources
Sources manuscrites
1. Drouyn (L.), Notes…, t. 48, p. 576.
2. Lettres de L. Cadis à J. Coupry (20-07-1962) et M. Aubert (30-1-1963).
Bibliographie
1. Féret (E.), Essai sur l’arrondissement de Bazas, ses monuments et ses notabilités, Bordeaux, Féret, 1893, p. 18.
2. Piganeau (E.), Essai de répertoire archéologique du département de la Gironde, Soc. archéol. de Bordeaux, t. XXII (1897), p. 68.
3. Biron (Dom R.), Guide archéologique illustré du touriste en Gironde, Bordeaux, Féret, 1928, p. 107.
4. Rebsomen (A.), La Garonne et ses affluents de la rive gauche de La Réole à Bordeaux, Bordeaux, Féret, 1913, p. 208.
5. Cadis (L.), Société archéologique de Bordeaux, 1929, p. XXXIX.
6. Cadis (L.), Le Bazadais préhistorique, celtique, gallo-romain et mérovingien, Bull. Soc. Préhist. Franc., t. LI, fasc. 9-10, nov. 1954, p. 398 (carte).
7. Laroza (O.), Guide touristique, historique et archéologique de la Gironde, Bordeaux, Féret et Fils, 1975, p. 175.
8. Balmelle (C.), Recueil général des mosaïques de la Gaule, IV- Aquitaine-2, Xe supplément à Gallia, Éditions du CNRS, 1987.
Iconographie
Balmelle (C.), op. cit. p. 264 : photographie des principaux fragments (1, 2, 3, et 7) : pl. CLXXV, 1 à 4. – Reconstitution du décor du fragment 1 par Marie-Pat. Raynaud : pl. CLXXV, 5. – Dessin exécuté peu après la découverte, conservé à la Société archéologique de Bordeaux, Notes archéologiques de E. Piganeau, cote DA VI n° 3, pl. CLXXV, 6. (Non retrouvé).
Mosaïques
Historiographie et description
C’est É. Féret qui mentionna le premier, en 1893, la découverte de mosaïques au cimetière de Marimbault, information reprise en 1897 par E. Piganeau qui parle de “débris de mosaïque trouvés dans le cimetière”. Cette découverte remontait, d’après Louis Cadis à 1850, mais nous ignorons sur quel témoignage il s’appuyait pour avancer cette date. Si le lieu de leur extraction a été oublié, en revanche plusieurs fragments furent conservés et déposés à la tribune de l’église où A. Brutails en 1911 et A. Rebsomen en 1913, puis Dom R. Biron en 1928 purent les voir. L. Cadis obtint l’autorisation de faire transporter un de ces fragments au Musée de Villandraut.
Bien qu’en 1929, il ait déclaré que la mosaïque se trouvait au sud de l’église, L. Cadis ignorait son emplacement puisque, lors d’une visite faite en sa compagnie, le 29 août 1957, il nous déclara ne pas le savoir. En 1962, à l’occasion du creusement d’une tombe, le fossoyeur démolit “une construction en moellons et en briques de teinte rose dont certaines ont 55 mm d’épaisseur”. L. Cadis en informa J. Coupry, alors directeur de la Circonscription des Antiquités. Il fait état d’un “mur” qui “semble se diriger vers l’endroit où a été trouvée la mosaïque”, mais il ajoute qu’il était impossible de “déterminer de quoi il s’agissait”. Nous ignorons l’emplacement de ces découvertes.
Notons, enfin, que dans une lettre de 1963, adressée à M. Aubert, L. Cadis signale des “vestiges de constructions découverts dans les prairies voisines”. Des photographies aériennes que nous avions fait réaliser, il y a maintenant plus de vingt ans, n’avaient rien révélé, mais, au printemps dernier, l’emplacement de murs appartenant à la villa était parfaitement visible dans la prairie située au sud-est de l’église. La photo satellite montre aussi la présence de murs dans la parcelle située au nord du cimetière.
Fragments de mosaïques
Ils sont au nombre de sept : six étaient conservés dans la sacristie de l’église de Marimbault et un en dépôt au musée de Villandraut. C. Balmelle a inventorié ces fragments.
Depuis son enquête, nous les avons fait déposer au Musée de Bazas. Le plus petit (fragment n° 5) semble perdu. Quant au fragment en remploi, scellé sur la paroi (ouest ou sud) du contrefort sud du clocher, a disparu lors du récent ravalement de l’édifice. Nous ne savons comment interpréter la mention du don fait en 1929 par Louis Cadis au musée d’un fragment de mosaïque de la fin de l’Empire romain trouvé à Marimbault. S’agit-il du Musée de la Porte Cailau ou bien du musée de Villandraut ? (Bibl. n° 5)
Voici les commentaires de C. Balmelle “Tesselles irrégulières de 0,5 à 0,12 cm de côté aux coloris variés : noir, blanc (légèrement jaunâtre), rouge, rose, gris (gris clair et gris vert), jaune. – Support : bain de pose blanchâtre, nucleus rose (2 à 2,5 cm d’épaisseur) ; rudus blanchâtre granuleux (6 à 8 cm) ; statumen composé de pierres jaunes poreuses (8 à 9 cm)”.
“Les éléments décoratifs subsistants permettent de supposer une organisation du champ à base d’une composition orthogonale d’étoiles de deux carrés en lacis de tresses, tangentes par deux sommets déterminant des octogones et des losanges (voir en fin de notice). Le dessin retrouvé dans les notes de E. Piganeau (Pl. CLXXV, 8) semblerait confirmer cette hypothèse”.
Fragment 1 : (Pl. CLXX, 1) 71 x 45 cm. “On distingue une portion d’un octogone cerné de filets (noirs, rouges) et bordé vers l’extérieur par une onde, disposée entre deux filets noirs et deux filets triples blancs : l’onde matérialisée par une sinusoïde noire, offre un fond en dégradé horizontal (alternativement blanc, jaune, rouge et blanc, gris verdâtre, gris clair), ornementé de denticules.
Au centre de l’octogone se détache, sur un fond blanc parsemé de traits noirs et de lignes chenillées grises et noires, un animal aquatique caractérisé par un corps ovale surmonté d’un élément triangulaire et par une tête proéminente pourvue d’une sorte de bec. Il est traité à dominante de gris (cernes noir, des rehauts rouges). Il pourrait s’agir d’une tortue d’eau.
Vers l’extérieur de l’octogone, au-delà de l’onde, subsistent des éléments de deux bandes tressées qui s’entrecroisent (semble-t-il en lacis) suivant les côtés de l’octogone. Les tresses polychromes sur fond noir offrent des brins identiques dans la même bande (noir, rouge/rose, jaune, blanc, noir ; noir, gris clair, gris vert, blanc, noir). On reconnaît en outre, dans l’angle gauche supérieur, l’amorce d’une autre bande (en lacis ?) qui détermine un élément triangulaire avec les deux autres bandes tressées : il faut sans doute y voir des portions d’une étoile de deux carrés en tresse (cf. reconstitution Pl. CLXXV, 5)”.
Fragment 2 : (Pl. CLXXV, 2) 50 x 45 cm.
“Le décor correspond vraisemblablement à un fragment de la bordure du tapis et à des motifs du champ, tronqués sur la ligne de chute. La bordure se compose d’une bande noire portant des éléments en perspective, tracés en blanc, colorés en rouge, rose et gris (quelques rehauts noirs) ; les motifs lacunaires n’ont pu être reconstitués. Font suite un filet jaune, un filet triple blanc et un filet double noir. Puis on rencontre, disposées obliquement par rapport à la bordure, des portions de compositions linéaires analogues à celles du fragment 1 : tresse à deux brins (noir, gris clair, gris vert, blanc, noir), sur fond noir ; onde polychrome entre deux filets noirs et deux filets triples blancs ; filet noir ; filet rouge”.
C. Balmelle n’a pas vu que ce fragment s’accordait parfaitement avec le précédent comme cela apparaît sur la photographie jointe. Il valide ainsi la reconstitution proposée par Marie-Pat. Raynaud.
Fragment 3 : (Pl. CLXXV, 3) 32 x 27 cm pour la partie mosaïquée (support : 45 x 32 cm).
“On reconnaît des éléments de bordure et de remplissage qui doivent appartenir à un octogone, étant donné le décor des autres fragments. De la bordure subsistent (de l’intérieur vers l’extérieur) un filet rouge, un filet noir, un filet triple blanc, un filet noir puis des rangs de tesselles blanches, jaunes rouges, interrompus par des tesselles noires (certainement une portion de méandre fractionné d’après le fragment 7).
Du remplissage de l’octogone central sont partiellement conservés deux motifs sur fond blanc : l’un de forme allongée à extrémité bifide (gris rehauts noirs), l’autre de profil galbé, pouvant évoquer un calice (rouge, rehauts noirs)”.
Fragment 4 : 43 x 15 cm.
“Comme le fragment 2, il fait partie de la bordure du tapis et des motifs de lignes de chute du champ : filet double noir ; filet triple blanc, filet jaune, filet noir auxquels succèdent vers l’extérieur, des rangs de tesselles de plusieurs couleurs se rattachant sans doute à la bande décorée de motifs en perspective. Du décor du champ sont conservés seulement quelques rangs de tesselles, disposés obliquement par rapport à la bordure”.
Fragment 5 : 10 x 9 cm pour la partie mosaïquée (support : 25 x 19 cm) : “Aucun décor précis n’est reconnaissable”. Ce fragment est probablement perdu, car il ne figure pas parmi ceux déposés au Musée de Bazas.
Fragment 6 : 16 x 12 cm. “Il subsiste uniquement des portions de filet appartenant vraisemblablement à la bordure intérieure d’un octogone”.
Fragment 7 : (Pl. CLXXV, 4) 37 x 28 cm.
“On distingue des éléments de compositions linéaires formant un angle obtus : tresse à deux brins (noir, rouge, jaune, blanc, noir) sur fond noir ; filet triple blanc ; filet noir ; motif polychrome à méandre qui peut être assimilé à un méandre fractionné. Vers l’extérieur, on aperçoit comme dans le fragment 1, l’amorce d’une autre bande en tresse à dominante grise qui détermine un angle aigu avec l’autre tresse (portion d’une étoile de deux carrés en tresse ?)”.
“Quant au fragment dessiné peu après la découverte (Pl. CLXXV, 6) il représente un losange, bordé d’une tresse à deux brins à dominante rouge et jaune sur fond noir ; le losange inscrit dans un losange formé de quatre parallélogrammes autour d’un losange”.
C. Balmelle date cette mosaïque du IVe siècle, au plus tôt.
Cimetière et église
Répertoire des sources
Sources manuscrites
Arch. dép. Gironde :
– E suppl. 1718 (Bazas, GG 59), reg. bapt. mar. sép., 1765-1790 ; 2122-2130 (Pompéjac, GG1-GG9) : reg. bapt. mar. sép., 1640-1675 ; 1663-1690 ; 1778 ; 1641-1644 ; 1603-1695 ; 1694-1705 ; 1703-1772 ; 1723-1742 ; 1743-1760 ; 1763-1782 ; 1783-1793.
– 156 T. 2 B.
– 2 O 2378 Marimbault : église.
– Brutails (A.), Carnets, Arch. dép. Gironde, 90 J 31/10 (14 mai 1894), 90 J 37/34 (3 juin 1896), 90 J 57/56 (1911).
Arch. comm. Bordeaux : Drouyn (L.), Notes…, t. 48, p. 576.
Société archéologique de Bordeaux : E. Piganeau : Album Bazadais. Notes accompagnant deux dessins de l’église.
Sources imprimées
1. Chronicon Vazatense, dans Arch. hist. de la Gironde, t. XV, p. 30.
2. Pouillés des provinces d’Auch, de Narbonne et de Toulouse, première partie, Paris, 1972, p. 455.
Bibliographie
1. Guillon (E.), Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde, Bordeaux, 1866, t. I, p. 408.
2. Féret (E.), Statistique… du département de la Gironde, Bordeaux, Féret et Fils, 1874-1889, p. 21.
3. Brutails (A.) Les vieilles églises de la Gironde, Bordeaux, Féret, 1912, p. 131, 151, 157, 194.
4. Rebsomen (A.), La Garonne et ses affluents…, 1913, p. 208.
5. Biron (Dom R.), Précis d’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, p. 122, 124-126.
6. Id., Guide archéologique…, 1928, p. 107.
7. Laroza (O.), Guide touristique…, 1975, p. 174-175.
Plans et documents figurés
1. Brutails (A.), Carnets Dessins. 90 J 37/34 : clocher, façade est ; élévation et coupe d’une fenêtre. 90 J 31/10 : clocher, façade ouest.
2. Brutails (A.), Les vieilles églises, fig. 248 : clocher.
3. Piganeau (E.), Société archéologique de Bordeaux. Album Bazadais : Dessins : Le clocher et la façade sud ; vue générale en direction de l’ouest.
Histoire
XVe siècle : capellanus de Marimbauto ; arch. de Bernos (S. imp. 2)
XVIIIe siècle : Saint Vincent de Marimbaut, ann. de Pompéjac ; arch. de Bernos (Bibl. 5).
Fête locale : 1er dimanche de septembre (XIXe siècle) (Bibl. 2)
Vers 1190, l’évêque Gaillard de Lamote concéda au chapitre cathédral l’église St Vincent de Marimbaut (S. imp.1).
Desservant nommé par le chapitre cathédral (XVIIIe siècle).
Nous n’avons trouvé aux archives départementales que peu d’informations concernant les travaux effectués à l’église au XIXe et au XXe siècle :
– En 1872, on “refait le cintre de la porte et on remet une porte neuve” (Entrepreneur Arnaud Latrille). Il en coûta 200 F. La date et encore visible.
– En 1893, des travaux furent prévus pour un montant de 7031 F. Ils reçurent un avis favorable de la commission des Monuments Historiques, mais ne furent pas réalisés : démolition et reconstruction du clocher ; remplacement du lambris du plafond par une voûte en briques ; fermeture de croisées ; ouverture d’une large baie pour accéder à l’une des chapelles latérales – probablement à celle qui était projetée ; construction d’une sacristie – celle qui existe est plus ancienne ; construction d’une chapelle latérale – probablement au sud ; construction d’une chambre adossée à la chapelle nord faisant pendant à la sacristie destinée à l’usage du desservant (156 T 2B).
En 1912, la voûte en bois, de la nef qui était en très mauvais état fut entièrement refaite. On procéda également au blanchissage des parois et à la “peinture” de la voûte et du plancher des bas-côtés.
Description
Le cimetière
Aucun changement n’est intervenu depuis 1830 dans la configuration du cimetière. Il a la forme d’un carré de 48-50 m de côté. Il est précédé d’un avant-porche au sud, entouré d’un mur de ce côté et de fossés sur tous les autres. Il est aussi surélevé de 0, 80 m à 1 m par rapport au sol environnant, mais la dénivellation est d’autant plus visible que le site est plat et que le cimetière n’est pas clos de murs. Nous n’avons rencontré dans le sud du Bazadais que deux autres sites présentant cette caractéristique, celui de Sendets, remarquable cimetière fortifié, et celui de Magnac. Il est vraisemblable que le cimetière de Marimbault fut légèrement exhaussé et clos d’une palissade en bois à l’époque où fut édifié le clocher (voir J.-B. Marquette, Cauvignac : approche archéologique, Les Cahiers du Bazadais, n° 157, 2e trim. 2007, p. 32-38 [fig. 1]).
Croix en pierre sur colonne monolithe octogonale reposant sur un socle, entouré de tombes anciennes (XIXe siècle) (fig. 2).
L’église occupe l’angle nord-est, mais à une distance de 5 à 8 m des limites du cimetière.
L’église
C’est un édifice à nef unique, flanqué d’une chapelle au nord et d’une sacristie au sud, qui s’achève par une abside semi-circulaire (fig. 3). Mais l’ensemble présente une double particularité : le rétrécissement de la nef de l’ouest vers l’est, l’inclinaison vers le nord de l’axe de l’abside, signalé par Auguste Brutails qui par erreur parle d’une très forte inclinaison vers le sud (1911). La nef (L. : 10,70 m), dallée de carreaux de “Gironde” (0,32 m), couverte d’un plafond lambrissé, est éclairée, au sud, par deux fenêtres en plein cintre très ébrasées (fig. 3, 4). Par un escalier en pierre situé dans l’angle sud-ouest, on accède à une tribune ancienne appuyée au clocher. À noter aussi un bénitier en pierre sur pied, à droite de l’entrée (fig. 5).
L’abside (prof. : 4,75 m), dont l’axe est incliné vers le nord, est séparée de la nef par un arc surbaissé (l. : 3,20 m) d’une grande simplicité qui retombe sur des pieds-droits. Le sol est couvert de carreaux du pays ; les enduits qui recouvrent les murs dissimulent l’appareil, récemment mis à nu dans la partie inférieure du mur sud. Une imposte fait le tour de l’abside et se prolonge à l’intrados de l’arc ainsi qu’à l’extrados du côté de l’ouest. Voûtée en cul-de-four – seulement au XVIIe siècle selon A. Brutails – l’abside n’était éclairée jusqu’aux derniers travaux qu’au nord et au sud-est par deux fenêtres en plein cintre, très ébrasées mais non symétriques (fig. 6). La fenêtre de l’est vient d’être en partie réouverte. Une niche a été aménagée au-dessous de celle du sud. De ce côté, une porte donne sur la sacristie, voûtée en berceau plein cintre et éclairée par une petite fenêtre carrée (XVIIe-XVIIIe siècle).
Une petite cloche a été fixée contre le mur sud de l’abside. On le doit à Louis Cadis qui l’avait trouvée dans l’église ou la sacristie. Nous ignorons son origine (fig. 7). On y distingue sur cinq niveaux successifs un triple décor de cabochons, de coquillages en forme de turitelle, de personnages barbus, à nouveau de cabochons puis de personnages barbus sur un faisceau de filets. Aucune trace d’inscription. Avancer une date est délicat.
La chapelle nord (4,86 m x 3,68 m) est séparée de la nef par un arc plein cintre (3,76 m) retombant sur une imposte. Son sol est couvert de carreaux du pays et son plafond lambrissé (fig. 8). Elle est éclairée par une fenêtre en arc plein cintre très ébrasée. Cette chapelle renferme une cuve baptismale en pierre de plan carré aux angles abattus (0,59 m de côté), posée sur un “pied” qui ne semble pas d’origine (h. : 0,77 m) (fig. 9a, b). Jusqu’à la mise en place de vitraux, les fenêtres étaient simplement vitrées, avec une protection de fer forgé.
Le clocher
Sur la façade occidentale s’élève un clocher-mur en appareil moyen bien équarri, sans aucun doute un des plus remarquables du Bazadais méridional avec celui – en ruine – d’Auzac (comm. de Grignols) (fig. 10). C’est un clocher à étrécissement surmonté d’un pignon ouvert par deux baies en arc brisé. Deux énormes contreforts faisant largement saillie sont appuyés à la face ouest. Dans la partie inférieure, ils sont reliés par un arc en plein cintre, daté de 1872 à la clé, qui sert d’appui à un mur supportant lui-même un toit en appentis qui protège le passage couvert donnant accès au portail. Au sommet, ils servent d’appui à la bretèche en bois qui protège les cloches. Mais il est certain qu’il s’agit là d’aménagements récents. À l’origine, les contreforts saillants devaient supporter des hourds en bois protégeant l’entrée de l’église. Sur la face est, des orifices aménagés dans le pignon entre et de part et d’autre des baies témoignaient – avant leur obstruction récente – de la présence d’une seconde bretèche, aujourd’hui disparue (fig. 11). Au-dessus du toit de la nef, plaqué au clocher, un petit toit en pavillon à trois pentes abrite le passage d’une échelle qui prend appui à l’intérieur sur la tribune. La cloche date de 1839 (E. Piganeau). Le clocher est couronné d’une croix en fer que A. Brutails comparait à celle de Pompéjac.
Ce clocher présente plusieurs particularités (fig. 12, 13).
D’une part, les contreforts de la façade ouest n’ont pas la même largeur au nord et au sud. S’ils présentent tous deux, sur leur face ouest, un renforcement dans la partie inférieure, il n’est pas de la même hauteur. Le contrefort nord présente, en plus, un renforcement sur la face nord.
D’autre part, les murs nord et sud du clocher sont renforcés dans leur prolongement par un contrefort plat jusqu’à hauteur du toit de la nef. On note aussi, dans l’angle formé par la façade nord du clocher et le contrefort nord, la présence d’un élément architectural en forme de colonnette (fig. 14).
On relève, enfin, la présence de trous sur les faces sud et nord du contrefort nord de la façade et celle d’un corbeau sur la face ouest du contrefort sud du clocher. Une étude pierre à pierre de l’ensemble du clocher apporterait des informations sur les modalités de sa construction.
La nef et l’abside
Sur la façade sud de la nef, couverte par un toit à avant-toit, on remarque un changement d’épaisseur du mur dans la partie occidentale, à l’est de la fenêtre (fig. 15). Il semble bien qu’il y ait eu une reprise du mur dans sa partie occidentale lors de la construction du clocher. Vers le chevet, le mur, soutenu en son milieu par un petit contrefort, est bâti en moellons grossiers. Les deux fenêtres, ébrasées uniquement dans le bas, semblent postérieures.
L’abside, abritée par un toit légèrement plus bas que celui de la nef, présente plusieurs particularités : présence de trois contreforts plats (fig. 16, 17) dont un, celui d’axe, est percé d’une petite fenêtre en arc plein cintre naguère obstruée ; différences d’appareil : jusqu’à hauteur du sommet des contreforts : moellons grossiers ; au-dessus : briques à plat esquissant un plan en pan coupé ; corniche sous le toit reposant sur trois rangées de briques (fig. 18). Les fenêtres en plein cintre et moulurées sont modernes. Les toitures de la chapelle et de la sacristie sont en appentis.
L’église de Marimbault présente des parties romanes : la partie inférieure de l’abside jusqu’à hauteur du sommet des contreforts ainsi que le sud de la nef, dans sa partie est, mais elles appartiennent à deux campagnes différentes. Cependant, l’absence d’un petit appareil caractéristique des constructions de la seconde moitié du XIe siècle surprend sur un site occupé antérieurement par une villa. Nous ne nous prononcerons pas sur la date du mur nord de la nef peut-être repris lors de la construction du clocher. Celui-ci a pu intégrer des parties de la façade occidentale romane, mais il ne remonte pas, selon nous, au-delà du milieu du XIVe siècle. Il s’agit d’un clocher qui devait comporter des éléments de fortification en bois. La reconstruction de la partie supérieure de l’abside, contemporaine sans doute de l’obstruction de la fenêtre du contrefort est et de l’agrandissement des fenêtres nord et sud, est consécutive à une destruction partielle du bâtiment, bien difficile à dater. Nous ne connaissons pas d’autres exemples de l’utilisation de la brique dans les murs d’une église du sud du Bazadais. La chapelle nord ainsi que la sacristie sont modernes.
























