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Monuments disparus du bazadais
Édifices publics

Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 162, 2008, 23-44.

La réalisation d’un plan d’occupation des sols historique et archéologique de l’ancien arrondissement de Bazas nous a fait découvrir l’évolution de son patrimoine archéologique au cours des deux derniers siècles. Depuis la fin du XVIIIe siècle des vestiges découverts depuis 1790 ou des monuments qui existaient alors ont disparu. Encore ne s’agit-il que de sites datant de la protohistoire ou de l’Antiquité et d’édifices publics du Moyen Âge ou de l’époque moderne. Mais on pourrait en dire autant de maisons d’habitation, de leurs dépendances, de bâtiments à usage industriel. Il n’y a à cela rien que de naturel. Même si on doit se réjouir de l’intérêt porté depuis quelques années à la protection, à la restauration ou à la réhabilitation d’un certain nombre d’édifices, nous pensons en particulier aux églises rurales, un patrimoine est un organisme vivant. Au fil des générations des œuvres nées de la main des hommes disparaissent abandonnées ou détruites, d’autres sont transformées, de nouvelles sortent de leurs mains.

Notre propos est de vous faire découvrir dans un premier temps les transformations qu’a connues le patrimoine public religieux et civil de l’ancien arrondissement de Bazas depuis 1790 : sont concernées 61 communes appartenant aux cantons d’Auros, Bazas, Captieux, Grignols, Langon, Saint-Symphorien et Villandraut.

Mais que faut-il entendre par patrimoine public religieux et civil ?

Du point de vue religieux les paroisses qui ont donné naissance à nos communes actuelles appartenaient en 1789 à deux diocèses, ceux de Bordeaux et de Bazas. Dans le diocèse de Bazas, elles étaient réparties entre trois archiprêtrés, ceux de Bernos, Saint-Pierre de Cuilleron (cne d’Aubiac) et de Sadirac (cne de Grignols). Celles du diocèse de Bordeaux relevaient de l’archiprêtré de Cernés dont le chef-lieu était Gradignan.

Sous l’Ancien Régime, la paroisse dont l’origine remonte du Ve au Xe siècle pour la majorité d’entre elles se définit d’abord par rapport à une église, lieu de culte qui possède une cuve baptismale et un cimetière, l’espace qui en dépend et les hommes qui y résident. Ces paroisses diffèrent par leur importance, superficie et nombre des paroissiens – par leur statut – paroisse principale ou annexe – ou celui de leur desservant – curé ou vicaire, ces deux derniers caractères évoluant avec le temps. Mais les églises ne sont pas les seuls monuments religieux. Il convient d’y ajouter les chapelles publiques et les croix. Il existe aussi, nous le verrons, des chapelles privées.

Les ensembles monumentaux établis par le clergé régulier occupent aussi une place importante qui a évolué au cours des siècles : abbayes et prieurés qui datent du XIe et XIIe siècle, couvents de mendiants (Cordeliers appelés aussi mineurs, Carmes) établis au XIIIe siècle, couvents de la Contre-Réforme qui abritent des congrégations réformées (Capucins), ou nouvelles : enseignantes (Barnabites, Ursulines) ou hospitalières (sœurs de la Charité ou de Nevers).

L’approche des édifices civils publics est plus délicate en raison du caractère fluctuant des critères que l’on peut retenir pour leur définition. À notre avis le critère principal, valable au long des siècles est celui de lieu de pouvoir : il s’agit, d’abord, du château, chef-lieu d’une juridiction et des enceintes qui protègent l’habitat qui lui est subordonné (ville ou village) par opposition à la simple résidence fortifiée. Il s’agit sous l’Ancien Régime de structures et de territoires qui, Bazas mis à part, remontent pour la plupart au moins au milieu du XIIIe siècle : Aillas (château et enceinte), Auros (château), Bazas (château épiscopal, présidial, hôtel de ville, enceinte), Captieux (château et enceinte), Castelnau-de-Cernès (château), Castelnau-de-Mesme (château), Cazeneuve (château et enceinte), Castets-en-Dorthe (château et enceinte), Gans (château), Grignols (château), Lados (château), Langon (château et enceinte), Lerm (château), Roquetaillade (château et enceinte), Villandraut (château).

À cela s’ajoutent des sites et bâtiments abritant une activité à caractère public ou semi-public : places (Bazas, Grignols, Villandraut), galeries couvertes (Bazas, Auros, Langon), halles (Bazas, Bernos, Grignols, Villandraut), fontaines, moulins banals, ponts (Baulac, Bazas, Cazeneuve) et chemins. Un cas particulier est celui des “mottes” qui n’ont pas connu de descendance castrale.

Un certain nombre de ces édifices civils ou religieux ont déjà fait l’objet d’études dans des revues spécialisées ou dans les Cahiers du Bazadais et nous ne manquerons pas de les signaler. Notre propos d’aujourd’hui est de nous pencher sur les édifices disparus ou les sites abandonnés parfois avant 1790 mais essentiellement aux XIXe et XXe siècles, les uns et les autres méconnus ou mal connus. Ils présentent pour l’historien le même intérêt que ceux qui nous ont été conservés plus ou moins modifiés au cours des deux derniers siècles. Les évoquer c’est aussi une occasion de faire comprendre la fragilité du patrimoine bâti et d’inviter nos lecteurs à porter un autre regard sur des lieux inconnus ou familiers du Bazadais.

Le patrimoine religieux

Notre approche porte d’abord sur les édifices ou sites religieux, de loin les plus nombreux. Ce sera aussi l’occasion d’évoquer des paroisses disparues aujourd’hui intégrées dans une commune qui porte le nom d’une ancienne paroisse voisine. Il est bon de rappeler ici que le réseau communal actuel est pour l’essentiel en place depuis plus de mille ans : c’est pour l’historien le plus magnifique fonds d’archives dont il puisse rêver. Mais on peut se demander si ces communes, au même titre que les cantons héritiers des juridictions médiévales, répondent bien aux réalités du deuxième millénaire.

La seule transformation qu’ait connue jusqu’à une époque récente le réseau paroissial eut lieu en 1790. Elle s’est traduite par la disparition d’annexes ou parfois de paroisses.

Canton d’Auros : Berlin dans Aillas ; Mazères dans Lados ; Glayroux, Montclaris et Aillas-le-Vieux dans Sigalens (dans un premier temps toutes ces paroisses furent incluses dans la commune d’Aillas).

Canton de Bazas : Notre-Dame du Mercadil et Saint-Martin intra-muros ; Guirons, Poussignac, Saint-Michel de La Prade, Saint-Vincent de Cabouzits, Saint-Hippolyte, Tontoulon dans la commune de Bazas ; Taleyson dans Bernos-Beaulac ; Artiguevieille et Conques dans Cudos (le territoire de la paroisse a été partagé entre Bazas et Cudos) ; Bijoux et Sauros dans Birac ; Trazits dans Gajac.

Canton de Grignols : Thil dans Masseilles ; Magnac dans Cauvignac (le territoire a été partagé avec la commune voisine de Marions) ; Musset dans Lerm ; Flaujac, Auzac, Campin, Loubens, Sadirac, Le Mazerol constituent la commune de Grignols.

Canton de Langon : néant

Canton de Saint-Symphorien : néant.

Canton de Villandraut : Insos dans Préchac.

Premier aperçu

Il y avait, en 1790, dans le cadre de l’ancien arrondissement de Bazas, 96 églises :

  • 14 ont disparu, avec les cimetières contigus (14,58 %) ; 11 ont été entièrement reconstruites (11,4 %), soit 26 % en tout, ce qui en deux siècles est considérable, mais dans cinq cas les anciens cimetières ont été conservés ; 33 églises ont été transformées plus ou moins profondément, soit 39 % ; 39 ont franchi les siècles sans modifications majeures, soit 46 %. Dix-sept cimetières dépendant de ces deux groupes d’églises ont été déplacés.
  • Nécropoles : Bazas : La Targue, Saint-Martin, Notre-Dame du Mercadil ; Grignols : Campin.
  • Résidences épiscopales : une partiellement conservée (Gans), trois disparues (palais épiscopal de Bazas, premier château de Gans, château de Lerm). Nous en reparlerons lorsque nous aborderons les chefs-lieux de juridiction.
  • Enclos canonial : un, disparu (Uzeste).
  • Chapelles : deux ont disparu : Notre-Dame de Pujau et Notre-Dame de Liesse de Feugas à Bazas ; une est conservée, transformée (Roquetaillade) ; quatre sont conservées (Rétis à Hostens, et trois chapelles privées N.-D. de Pitié aux Jaubertes à Saint-Pardon, Cazeneuve à Préchac, Le Mirail à Brouqueyran).
  • Abbayes : Deux, transformées plus ou moins profondément (Fontguilhem, Le Rivet).
  • Prieurés : sept. Quatre disparus (Niac à Cazats, Notre-Dame du Bourg à Langon (ruine), Saint-Blaise à Captieux, La Rame à Mazères) ; deux ont été transformés (Saint-Vivien à Bazas, Saint-Remi à Saint-Pierre de Mons). Un n’a pas été identifié : Saint-Loubert de Castets.
  • Grange : une, disparue, La Madeleine à Sauternes.
  • Commanderies : quatre. Une disparue (Cazalis) ; trois conservées, plus ou moins transformées (Cours-les-Bains, Baulac, Pondaurat).
  • Couvents de mendiants : six. Cinq disparus (Cordeliers de Captieux, Bazas, Carmes et Capucins de Langon, Carmes de la Graville à Bernos) ; un conservé transformé (Capucins de Bazas).
  • Hôpitaux : un disparu (Langon), un conservé, transformé (Bazas).
  • Établissements d’enseignement : trois conservés, transformés (Ursulines – mais la chapelle a disparu –, collège et séminaire de Bazas).

Tel est le premier bilan que l’on peut tirer de l’enquête.

Les édifices disparus

On peut les répartir en deux groupes :

Sans descendance

Aux édifices disparus depuis 1790, nous avons ajouté ceux dont la destruction avait eu lieu avant cette date.

Églises

Avant 1790, avec abandon du cimetière :

           Bazas : Saint-Martial, Saint-Vital.
           Grignols : Saint-Pierre de Roca ; Sigalens : Vieux-Sigalens.

Depuis 1790, avec abandon du cimetière :

           Aillas : 1. Saint-Martin de Berlin
           Aubiac : 2. Saint-Pierre de Cuilleron
           Bazas : 3. Saint Martin dans les murs ; 4. Saint Christophe de Guirons ; 5. Saint-Hippolyte ; 6. Saint Romain de Tontoulon ; 7. Saint-Vincent de Cabouzits ou Lès-Bazas.
           Bernos-Beaulac : 8. Saint Pierre de Taleyson
           Birac : 9. Saint Laurent de Sauros
           Cudos : 10. Notre-Dame de Conques
           Lados : 11. Mazères
           Grignols : 12. Saint Jean de Mazerol
           Lerm-et-Musset : 13. Saint Martin de Musset (restes du cimetière).
           Sigalens : 14. Saint Martin de Glayroux

Chapelles

           Auros : 1. Rieunave dépendant du Rivet
           Bazas : 2. Notre-Dame de Pujau ; 3. Notre-Dame de Liesse de Feugas
           Langon : 4. Saint-Michel au cimetière ; 5. Saint-Jérôme au château ; Noaillan : 6. Saint-Michel
           Saint-Michel de Castelnau : 7. La Madeleine
           Toulenne : 8. Saint-Julien
           Villandraut : 9. La Madeleine (ancienne église paroissiale)

Prieurés

           Captieux : 1. Saint-Blaise
           Cazats : 2. Niac à La Sauve
           Mazères : 3. La Rame, Fontevristes.
           Non identifié : 4. Saint-Loubert de Castets.

Grange

           Sauternes : La Madeleine.

Couvents de Mendiants

           Bazas : 1 ; Cordeliers.
           Captieux : 2. Cordeliers
           Langon : 3. Cordeliers ; 4. Grands Carmes
           Bernos : 5. Carmes à La Graville.

Commanderie

           Cazalis : Hospitaliers.

Hôpital

           Langon : Sœurs de la Charité de Nevers.

Édifices disparus remplacés
par une nouvelle construction

Il s’agit uniquement d’églises. Ces nouveaux édifices ont été construits soit sur le même site, soit sur un nouveau site. Le cimetière a été parfois conservé, parfois déplacé. Nous n’avons pas inclus dans ce groupe des églises en grande partie reconstruites, mais dont des parties anciennes ont été conservées (Bieujac, Captieux, Coimères).

Avant 1790

           Sigalens : Saint Pierre du Vieux-Sigalens (avec reconstruction sur un nouveau site et déplacement du cimetière).

Après 1790

           Balizac : 15. Saint Martin, avec déplacement du cimetière.
           Bourideys : 16. Saint Michel, avec reconstruction sur un nouveau site et déplacement du cimetière.
           Castets-en-Dorthe : 17. Saint Louis, avec déplacement du cimetière.
           Cazalis : 18. Notre-Dame, avec déplacement du cimetière.
           Cours-les-Bains : 19. Saint Martin.
           Grignols : 20. Saint Pierre de Flaujac avec construction d’une nouvelle église dans le bourg de Grignols.
           Hostens : 21. Saint Pierre, avec déplacement du cimetière.
           Giscos : 22. Saint Pierre.
           Lartigue : 23. Saint Romain, avec reconstruction sur un nouveau site, sans déplacement du cimetière.
           Le Tuzan : 24. Saint Jean, avec reconstruction sur un nouveau site, sans déplacement du cimetière.
           Villandraut : 25. Saint Martin ; avec déplacement du cimetière.

Chacun de ces édifices a fait l’objet d’une monographie accompagnée de plans et d’illustrations. Nous avons reproduit, chaque fois que nous l’avons pu, des plans ou des représentations des édifices disparus que le lecteur pourra comparer avec des vues actuelles (nouvelles églises, cimetières, immeubles, lotissements, château d’eau, prairies, vergers, taillis, broussailles). Nous présenterons ces sites dans le cadre des vallées du Bazadais, celles du Lisos, de la Bassanne, du Beuve, du Brion et du Ciron. Dans un souci d’exhaustivité, nous donnerons en plus pour chaque commune un état du patrimoine religieux actuel, en distinguant les édifices ayant connu des transformations importantes au cours des deux derniers siècles et ceux qui n’ont connu que de modestes modifications. Nous signalerons aussi les croix conservées ou disparues sans prétendre à un inventaire exhaustif qui reste à faire. Il existe enfin trois églises en ruine : celles d’Auzac à Grignols, de Montclaris à Sigalens, de Notre-Dame du Bourg à Langon. Toutes trois ont fait l’objet d’articles dans les Cahiers du Bazadais. Nous y renverrons le moment venu. Reste le cas de Notre-Dame de Mercadil sans aucun doute un des plus beaux monuments du Bazadais, symbole de l’essor de Bazas au XIIIe siècle. Elle n’en finit pas de mourir ; on pourrait même regretter qu’elle n’ait pas disparu. Au terme de cette présentation nous présenterons nos conclusions sur les circonstances dans lesquelles les édifices ont disparu. Contrairement aux idées reçues ce ne sont pas les années 1790-1800 qui ont connu les plus graves atteintes au patrimoine religieux. Nous évoquerons aussi un autre phénomène en général oublié, celui du déplacement des cimetières au XIXe siècle.

Nous signalerons aussi les études consacrées aux édifices qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui sans que les bâtiments aient été profondément modifiés.

LE LISOS

Communes de Cours-les-Bains, Grignols, Masseilles, Cauvignac, Sigalens.

Cours-les-Bains

L’histoire des églises de Cours est certainement l’une des plus curieuses parmi toutes celles que nous aurons l’occasion d’évoquer. En effet, l’église paroissiale primitive Saint-Martin a été incluse dans l’enceinte de la commanderie lorsque les Templiers sont devenus seigneurs de cette paroisse. Pour répondre aux besoins de la population une chapelle fut construite dans la première moitié du XVIIe siècle, au lieu-dit La Croix, sur l’emplacement de l’église actuelle. À la Révolution, l’église Saint-Martin fut vendue et démolie puis, lors du rétablissement du culte, la chapelle de la Croix devint église paroissiale. Mais le mauvais état de l’édifice entraîna sa démolition et la reconstruction d’une nouvelle église. C’est celle que l’on voit encore aujourd’hui.

Extrait de la Carte de Belleyme : Cours, Flaujacq.

La commanderie

Bien qu’une partie des bâtiments de la commanderie ait été conservée, pour la commodité de l’exposé nous avons pris le parti d’aborder ce dossier de façon globale.

Repérage

Situation

a. Carte 1.25000e, 1639E : 0
Zone : III ; Ax : 412, 400 ; Ay : 3234, 150

b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 72. Première carte générale du royaume levée de 1754 à 1789 : Cours (commanderie indiquée) ; Carte de Belleyme, n° 41, Carte de la Guyenne levée de 1762 à 1783 : Cours (commanderie indiquée) ; Carte d’État-Major, n° 204 : Commanderie ; Cours (commanderie) ; Atlas départemental de la Gironde dressé par le service de la voirie départementale d’après la minute de la carte d’État-Major, Féret et fils, 1888, n° 21 (2) : La Commanderie.

Cadastre : 1952 : C 1, n° 35-38, 42, 470 ; 1834, La Commanderie, C 1, n° 257-259, 260-261, 265-268.

Fig. 1. Plans cadastraux de 1834 et 1952.

Repérage sur le terrain

a. Nature des parcelles : maison d’habitation et bâtiments annexes, sol, prairie, champs.
b. Conditions d’accès : depuis l’église, on prend le chemin rural qui se dirige droit vers le nord. L’ancienne commanderie se trouve à 250 m.

Situation administrative

Propriété privée.

Description géographique du site

a. Altitude : 151 m.
b. Relief : rebord de plateau, dominant la vallée du Lisos, de 70 m/90 m.
c. Hydrographie : à 875 m de la rive gauche du Lisos.
d. Géologie : sur grés et calcaires miocènes. (Carte géol. 1.80000e, n° 204 Grignols).

Identité des vestiges

a. Période : Moyen Âge, époque moderne.
b. Nature/État : église paroissiale et cimetière : église détruite, cimetière désaffecté et abandonné ; bâtiments de la commanderie, en partie détruits ; enceinte détruite ; fossés comblés ; presbytère détruit.

Description

Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites

1. Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte :
Visites : reg. 413, f° 723 v°-726 v° (19 juin 1641) ; reg. 418, f° 133 v°-136 v° (28 oct. 1693) ; reg. 421, f° 253 v° (11 juillet 1705) ; reg. 423, f° 37 v°-38 v° (1er juillet 1711) ; reg. 424, f° 118 v°-121 v°, 123 v°-126 v°, 130 v° (11 octobre 1724) ; reg. 425, f° 762-768 (14 octobre 1730) ; reg. 431 bis, f° 299 v°-301 v° (10 novembre 1742) ; reg. 433, f° 92 v°-94 v° (2 juillet 1752) ; reg. 437, f° 389 v°-393 v° (22 septembre 1759) ; reg. 466 (1679) ; reg. 2574 (1769).

2. Arch. dép. Gironde :
E suppl. 1904-1908 (Cours GG 1-5) : reg. bapt. mar. sép. 1631-1663 ; 1656-1712 ; 1712-1752 ; 1740-1772 ; 1773-1792.
E suppl. non coté : cadastre de la paroisse de Cours.

3. Arch. com. de Bordeaux. Drouyn (L.), Notes archéologiques, t. 49, p. 109 (2 juin 1869).

Sources imprimées

1. C. Edmond Perrin et J. de Font-Reaulx, Pouillés des provinces, d’Auch, Narbonne et Toulouse. Recueil des historiens de la France, Première partie, Imprimerie nationale, 1972, p. 446, 454.

Bibliographie

1. O’Reilly (P.-J.), Essai sur l’histoire de la ville et de l’arrondissement de Bazas, Bazas, Labarrière, 1840, p. 357.
2. Guillon (E.), Les châteaux historiques et viticoles de la Gironde, Bordeaux, 1866-1869, t. IV, p. 227.
3. Du Bourg (A.), Ordre de Malte. Histoire du Grand Prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le Sud-Ouest de la France, 1883.
4. Rebsomen (A.), La Garonne et ses affluents de la rive gauche de la Garonne de La Réole à Bordeaux, Bordeaux, Féret, 1913, p. 106.
5. Biron (Dom R.), Précis de l’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, Bordeaux, 1925, p. 123, 144, 146.
6. Id., Guide archéologique illustré du touriste en Gironde, Bordeaux, Féret, 1929, p. 68.
7. Veilhon (A.), Histoire des templiers et hospitaliers de Romestaing (Lot-et-Garonne).
8. Traissac (E.), Le peuplement et la vie rurale du Bazadais jusqu’à la guerre de Cent Ans, DES, Faculté des Lettres de Bordeaux, 1954, p. 110-126, 302-303.
9. Duffau (B.), L’occupation du sol et le peuplement de la région de Bouglon, TER sous la direction de Ch. Higounet, Université de Bordeaux 3, 1974, p. 80, 105-108.
10. Hanna (P.), Le cartulaire de la commanderie de Cours et de Romestaing, TER sous la direction de J. B. Marquette, Université de Bordeaux 3, 1993.
11. Ferrand (D.), La commanderie de Cours et de Romestaing de 1255 à 1360, TER, sous la direction de J.-B. Marquette, Université de Bordeaux 3.
12. Faurens (L.), La commanderie hospitalière de Cours et Romestaing entre 1360 et 1532, TER sous la direction de J.-B. Marquette, Université de Bordeaux 3, 2002.

Plans et documents figurés

Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Argentens, reg. 2574 : plan sommaire de la commanderie (1769) (fig. 2).

Fig. 2. Plan de la commanderie en 1769
(Arch. dép. de la Haute-Garonne).
Histoire

La commanderie de Cours a été fondée entre 1154 et 1167, à la suite de la vente que fit Pierre del Greset aux Templiers (Arg. L 30, 1-2). Peu de temps après (avant 1167) fut fondée la commanderie voisine de Romestaing qui lui fut souvent rattachée.

La commanderie devint au cours des cent cinquante années qui suivirent le centre d’une seigneurie foncière qui déborda le cadre paroissial (acquisition de terres et – fin XIIIe siècle – de bois).

L’église paroissiale et le cimetière faisaient partie intégrante de la commanderie (voir description).

1369-1370 : capellanus de Cortz ; archiprêtré de Loutrange.

XVe siècle : capellanus de Cortz, Sancti Johannis Jherosolomitani ; arch. de Loutrange.

XVIIIe siècle : Saint-Martin de Cours, v. p. ; arch. de Sadirac.

Description

L’église de la commanderie fut au Moyen Âge et au début de l’époque moderne l’église paroissiale de Cours ; mais, depuis le XVIIe siècle au moins, le culte était aussi célébré dans une chapelle dite Notre-Dame-de-la-Croix (voir Église Saint-Martin) située sur l’emplacement de l’église actuelle. Le cimetière paraît avoir connu la même évolution puisque, en 1694, on connaît une inhumation à Notre-Dame de La Croix. On a conservé la mention de deux inhumations de commandeurs à Saint-Martin : Lachassaigne (22 déc. 1632, E. suppl., 1904) et Joseph Aimeric de Villages (15 nov. 1693, E. suppl., 1905).

D’après les procès-verbaux de visites des XVIIe et XVIIIe siècles, le plan qui figure dans l’arpentement de la commanderie d’Argentens de 1769 et les restes encore visibles, on peut se faire une idée relativement précise de ce qu’était la commanderie aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sauf mention contraire, la restitution qui suit est faite d’après le procès-verbal de visite de 1641, complété par celui de 1693.

La commanderie se présentait alors sous forme d’une enceinte faite de bonnes murailles (1693), de plan à peu près carré de 40 m de côté environ, cantonnée de tours à chacun de ses angles orientés nord-est, sud-est, sud-ouest et nord-ouest, ce qui donnait aux quatre façades des orientations sud pour celle de l’entrée, nord pour celle lui faisant vis-à-vis, est pour celle qui est située à droite de l’entrée et ouest pour celle lui faisant vis-à-vis. Le portail d’entrée ne se trouvait pas au milieu de la façade sud-ouest, mais il était décalé vers la moitié ouest ; une tour flanquait la partie méridionale. Le chevet de l’église orientée, faisait saillie au-dehors de la muraille ; la façade ouest était flanquée de trois tours ; enfin, des lices auxquelles faisaient suite des fossés entouraient l’enceinte sur toutes ses faces, et de ce fait, le portail d’entrée était précédé d’un pont-levis (1693) (fig. 2).

Église (fig. 2-4)
Fig. 3. Reste des fondations de l’église (photo Pierre Barbe).

Elle était donc à cheval sur la muraille est dans sa partie orientale. Longue de 10 cannes (20 m env.), large de trois (6 m env.) (1693), elle est qualifiée de “fort belle, grande et spacieuse de forme longue” (1641) ; elle comprenait une nef prolongée par une abside en hémicycle, semble-t-il, étayée de contreforts. “Bastie de pierre de taille” (1693), elle était dallée de “carreaux du pays de tuile”, “voûtée de pierre de taille” et ses fenêtres au nombre de trois étaient “vitrés” (1693). Le clocher en forme de “pinacle”, clocher-mur percé de deux baies abritant une seule cloche en 1641, mais deux en 1693, se trouvait “au milieu” de l’église (1693) ; sans doute faut-il comprendre qu’il coiffait l’arc triomphal séparant la nef du chevet. Au XVIIIe siècle, le chœur était séparé de la nef par un balustre fait de barreaux de bois (1693). Il y avait des fonts baptismaux en pierre ainsi qu’une tribune.

Le portail “en arceau” (1693) ouvert dans la façade ouest était précédé d’un petit porche couvert de tuile canal. Du côté nord, dans l’angle formé par le mur nord de l’église et le mur est de l’enceinte, se trouvait un “appendice basti de pierre de taille à trois étages de 7 cannes de long (14 m env.) et 4 et demi de large (9 m env.)”. S’agit-il d’un ancien clocher carré comme au Nizan ou d’une tour ?

Fig. 4.Plan de situation de l’angle nord-est de l’enceinte et de l’église reconstitué par une plantation d’iris (photo Pierre Barbe).
Cimetière

“Joignant l’église”, il s’étendait en 1641 “jusques aux murailles du fort et chasteau”, mais il était séparé de la basse-cour “dudit chasteau par une muraille de pierre y ayant une porte fermant à clef”. En 1693, nous apprenons qu’il se trouve du côté du midi ; il occupait donc l’angle sud-est de la cour, à droite de l’entrée.

Le château

C’est sous ce nom qu’est désignée la commanderie. Il occupait l’angle sud-ouest de la cour : son mur sud s’étendait de la porte à l’angle sud-ouest (fig. 5) ; le mur ouest n’était autre que la courtine de l’enceinte jusqu’à l’angle sud-ouest (fig. 8), mais, côté cour, le bâtiment était plus large dans la moitié sud que dans celle du nord. D’autres bâtiments encore moins larges s’appuyaient à la courtine ouest sur les deux tiers de sa longueur. Il est probable qu’il s’agissait des dépendances qui devaient abriter le pressoir, les écuries et le “fournier”, décrits en 1693 comme étant “à l’entour de la basse-cour”. Probablement la partie la plus étroite des bâtiments appuyés à la courtine ouest était, elle aussi, affectée à des dépendances. Le château proprement dit devait correspondre au bâtiment occupant l’angle sud-ouest. Il était “basti pour la plus grande partie de pierre de taille et le restant qui est sur le haut de massecanat (moellon probablement) et couvert de latte et tuile creuse” (1693). En 1693, il est en bon état y compris les ouvertures. On y accédait par un donjon voûté (1693) et l’accès aux “deux niveaux” se faisait par un escalier “à vis, de chêne”.

De tout cet ensemble il ne subsiste plus aujourd’hui que la tour sud-ouest et un bâtiment à un étage de plan trapézoïdal (10 m façade sud x 10,5 m (façades est et ouest) x 13 m façade nord) qui occupe l’angle ouest des anciennes courtines (fig. 5). À ce bâtiment était accolée en 1985 une grange au toit en appentis.

La tour, de même que le château, ont été arasés à une date indéterminée et il ne subsiste plus qu’un étage ; quant aux toitures, elles ne reproduisent certainement pas la disposition qui était celle du XVIIe siècle. La tour au mur épais de 0,95 m à la base était avant sa restauration en très mauvais état ; elle est percée de diverses ouvertures : fenêtre rectangulaire, meurtrière à mousquet, oculus qui ont une origine ancienne (fig. 5).

Fig. 5. Le Château : façades sud et est (photo Pierre Barbe).

Elle est bâtie en moellons bien équarris comme la façade sud du bâtiment qui correspond à l’ancienne courtine : de ce fait, toutes les ouvertures de cette façade sont modernes et il faut imaginer en avant de cette façade, des lices et fossés.

L’examen de la façade est révèle la présence de deux arrachements de murs dont l’un correspond à la courtine sud (fig. 6). On a bien l’impression qu’une partie du château du côté est a été démolie ; une preuve complémentaire serait fournie par la présence d’un énorme contrefort largement taluté à l’angle nord-est (fig. 7) ; enfin, les fenêtres et les portes sont manifestement modernes. Cependant, alors que vers le sud l’appareil est fait de moellons grossiers, vers le nord, il l’est en moellons bien équarris ce qui serait un argument en faveur de l’ancienneté du mur. Juste avant le contrefort s’ouvrait, en 1980, une porte qui donnait accès à une pièce carrée voûtée d’une croisée d’ogives à clef sculptée et à arêtes prismatiques, retombant sur des culs-de-lampe, probablement du début du XVIe siècle (fig. 9). Cette porte a été supprimée. Au nord de cette pièce, on distinguait un arc en plein cintre obstrué – aujourd’hui ouvert (fig. 7) ; en face de l’entrée une porte donne accès à une tour percée d’ouvertures au nord renfermant un escalier en vis en bois en sens inverse des aiguilles d’une montre. L’escalier que nous avions vu en 1980 a disparu, remplacé par un nouvel escalier inversé par rapport au précédent.

Fig. 6. Le Château : façade est (photo Pierre Barbe).
Fig. 7. Le Château : façades est et nord (photo Pierre Barbe).

De l’intérieur de la grange adossée à ce bâtiment au nord et aujourd’hui disparue, on distinguait, sur la façade nord, au rez-de-chaussée l’arc en plein cintre obstrué et, au-dessus, une fenêtre à meneau simple, obstruée elle aussi – aujourd’hui ouverte –, tous deux aménagés dans un mur en bel appareil, identique à celui de la façade est puis, vers l’ouest, la saillie de la cage d’escalier et, au-delà, en direction de la courtine, un mur en médiocre appareil (fig. 7). La médiocrité de l’appareil du mur nord s’expliquerait par le fait que des dépendances probablement anciennes s’y appuyaient.

La façade ouest du château qui se confondait avec la courtine était en 1980 généreusement crépie et soutenue par un contrefort moderne (fig. 8). Elle était percée de deux meurtrières au rez-de-chaussée et de deux fenêtres modernes à l’étage.

Il semblerait donc que l’on ait conservé – avec un étage en moins – la presque totalité du “château” qui justifierait donc d’une étude plus approfondie. Pour autant qu’on puisse en juger par l’appareil, il semble dater du XIVe siècle, mais, il a connu des remaniements, en particulier au début du XVIe siècle, date à laquelle il fut doté d’une “entrée” et d’une tour permettant de desservir les étages. Il a dû remplacer un édifice plus ancien, contemporain de l’installation des Templiers à Cours. C’est probablement lorsque les Hospitaliers eurent pris possession des biens des Templiers au début du XIVe siècle qu’eut lieu la construction de l’édifice dont nous voyons les restes. Nous sommes assez enclin à penser que les courtines de la cour furent édifiées en même temps ; en tout cas, c’est ce que suggère l’insertion du château dans l’angle sud-ouest de l’enceinte. Mais il ne fait aucun doute que la commanderie s’est surimposée au site constitué par l’église et le cimetière – l’église ne fut d’ailleurs que partiellement incluse. Celle-ci était en effet un édifice en totalité roman, simple dans son plan mais probablement d’assez bonne qualité, bâti en lits de moellons bien équarris. Il convient de noter enfin qu’il existait au XVIIIe siècle “un presbytère construit de pierre et torchis” à 120 pas du château au sud-ouest, donc à l’extérieur de l’enceinte. Il était destiné à loger le vicaire chargé du service de la paroisse. Entre ce presbytère et le fossé du sud-ouest se trouvait aussi un vaste jardin.

Archéologie du sol : grâce aux données précédentes il est possible de projeter sur la parcelle qui jouxte les bâtiments encore visibles le reste des courtines, le portail, l’église et sa tour, le cimetière. M. et Mme J. Bernard ont eu l’heureuse idée de reconstituer par une plantation d’iris, le tracé de la courtine et celui de l’église dont on distingue encore un élément de mur. En 1985 nous pensions que, s’il avait été bouleversé, le sol de la commanderie aurait pu néanmoins faire l’objet de fouilles fructueuses. Celles-ci auraient pu nous renseigner sur les aménagements successifs qu’avait connus le site. Mais il est à craindre que les initiatives intempestives des précédents propriétaires n’aient définitivement oblitéré tous les vestiges qui subsistaient encore il y a une vingtaine d’années.

Nous tenons à remercier M. et Mme J. Bernard, propriétaires de la Commanderie pour leur accueil.

Fig. 8. Le Château : façade ouest (photo Pierre Barbe).
Fig. 9. Le Château : voûte du “porche” (photo Pierre Barbe).

Église Saint-Martin
(= chapelle Notre-Dame de La Croix)

Repérage

Situation

a. Carte 1.25000e, 1639-est
Lieu-dit : Cours-les-Bains
Zone : III ; Ax : 412, 450 ; Ay : 3233, 875

b. Cartes anciennes : Carte de Cassini, n° 72 : néant ; Carte de Belleyme, n° 41 : chapelle sans nom indiquée au sud de la Commanderie ; Carte d’État-Major, n° 204 : Cours-les-Bains (église indiquée) ; Atlas départemental, n° 21 (2) : Cours-les-Bains (église indiquée).

Cadastre : 1952 : C 1, n 199 ; 1834 : C 1, n 278-279.

Fig. 1. Plans cadastraux du cimetière et de l’église.

Repérage sur le terrain

Nature de la parcelle : église et cimetière.

Situation administrative

Propriété communale.

Description géographique du site

a. Altitude : 153 m.
b. Relief : plateau dominant de plus de 50 m la vallée du Lisos.
c. Hydrographie : le Lisos coule à 1125 m au nord.
d. Géologie : sur grés et calcaires miocènes. (Carte géol., 1.80000e, n° 204 Grignols).

Identité des vestiges

a. Période : époque moderne.
b. Nature/État : cimetière et église : église démolie et reconstruite, cimetière peu bouleversé.

Description

Répertoire des sources et bibliographie
Sources manuscrites

1. Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Argentens, Visites de 1641, 1679, 1693, 1705, 1711, 1724, 1730.
2. Arch. dép. Gironde, O : églises ; E suppl. 1904-1907 (Cours, GG 1-5) : reg. bapt., mar., sép., 1631-1793.
3. Arch. comm. de Cours-les-Bains, non coté : arpentement de la paroisse de Cours (XVIIe siècle).

Bibliographie

1. Guillon (E.), Les châteaux…, t. IV, p. 227.
2. Féret (E.), Statistique générale… du département de la Gironde, Bordeaux, Féret et Fils, 1874-79, t. II, p. 48.
3. Biron (Dom R.), Précis…, p. 144.
4. Id., Guide, p. 68.

Histoire

Ainsi que nous l’avons indiqué dans la description du site précédent ce n’est qu’après la Révolution que la chapelle Notre-Dame fut érigée en église paroissiale.

Cette chapelle est attestée depuis la première moitié du XVIIe siècle. Lors de la visite de la commanderie, en juin 1641, nous apprenons que cette chapelle a été élevée pour la commodité des habitants et qu’elle est en bon état. Sans doute sa construction était-elle récente. Des investigations plus approfondies dans le fonds de Malte devraient nous éclairer sur ses origines. Elle était dédiée à Notre-Dame et connue sous le nom de Notre-Dame de la Croix probablement par référence à une croix délimitant la sauveté de la commanderie (E suppl. 1905). D’après l’arpentement de la paroisse, elle était, comme l’église actuelle, bordée de chemins au midi, au nord et au couchant. On y disait la messe sur semaine, les dimanche et jours de fête le service se faisant à Saint-Martin (1641). En novembre 1636 on y baptisa en raison “du soupçon de la maladie contagieuse du château” (la commanderie) (E suppl., 1904) ; quelques années plus tard on y faisait des sépultures : celle de Jean Boudey, notaire royal le 17 août 1657 (E suppl., 1905). Finalement, un cimetière fut aménagé à proximité peu avant janvier 1694 (Id.). En 1711, il y a été définitivement transporté “pour la commodité du commandeur” (1724). Ainsi, au début du XVIIIe siècle Notre-Dame était-elle devenue une véritable annexe de Saint-Martin.

Saint-Martin ayant été vendue et démolie à la suite de la sécularisation des biens de l’Ordre de Malte, Notre-Dame devint église paroissiale lors de la restauration du culte. Mais, comme cela se produisit fréquemment dans la première moitié du XIXe siècle, l’église fut peu ou pas entretenue de sorte qu’à la fin des années 40 il fallut procéder à de grosses réparations.

La chronologie des travaux qui se déroulèrent entre 1847 et 1858 n’est pas aisée à suivre. On procéda entre 1847 et 1851 à la restauration de la façade ouest et du clocher. Mais ces travaux furent insuffisants ou arrivèrent trop tard. Au début de 1858, la rupture d’une ferme de la charpente entraîna la fermeture de l’édifice. Il semble que pendant que l’on instruisait le dossier des réparations le culte reprit jusqu’à l’effondrement de la toiture au cours d’un office en avril 1859. Finalement, une décision radicale fut prise, celle de la démolition de l’édifice et de la construction d’une nouvelle église, sur les plans de l’architecte Mayé. Les travaux se déroulèrent avec rapidité en 1860-1861 et s’élevèrent à plus de 13000 F.

Description
Cimetière

Il est situé en bordure et dans l’angle formé par la réunion du C.D. 655 E 6 et du chemin rural n° 11 de Lagardère. En 1711, il est dit “joignant l’église, fermé de muraille et de haye vive excepté du costé nord”. De forme trapézoïdale, 20 m en façade pour 50 m à la partie postérieure vers l’est et une profondeur de 45 m, ses limites sont les mêmes que celles de 1834.

Église

Pour l’instant nous n’avons pas retrouvé de relevé de l’édifice ancien. D’après la visite de 1679, nous savons que l’église était “construite en pierre de taille, couverte de tuile creuse” et qu’elle avait “un porche au-devant de la porte, soutenu par quatre piliers de chesne et le couvert fait de lattes et de tuiles creuses”. C’était une construction fort simple constituée d’une nef terminée par une abside en hémicycle flanquée au nord et au sud de deux puissants contreforts, et au sud-est de l’abside d’un appendice – probablement une sacristie.

À l’intérieur de l’église actuelle, une plaque rappelle les modalités du financement de sa construction en 1860. C’est un édifice fort simple lui aussi, qui comprend une nef précédée d’un clocher carré, et s’achevant par un chevet de plan tréflé dont les angles rentrants sont occupés par deux sacristies. C’est un spécimen médiocre de l’architecture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle.

Fig. 2. L’église actuelle (façade nord) édifiée sur l’emplacement de l’ancienne église (photo Pierre Barbe).
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Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9782356136572
ISBN html : 978-2-35613-657-2
ISBN pdf : 978-2-35613-658-9
Volume : 4
ISSN : 2827-1912
Posté le 15/11/2025
20 p.
Code CLIL : 3385
licence CC by SA
Licence ouverte Etalab

Comment citer

Marquette, Jean Bernard, “Monuments disparus du bazadais. Édifices publics”, in : Boutoulle, F., Tanneur, A., Vincent Guionneau, S., coord., Jean Bernard Marquette : historien de la Haute Lande, vol. 2, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 4, 2025, 1445-1464 [URL] https://una-editions.fr/monuments-disparus-du-bazadais-edifices-publics
Illustration de couverture • D’après Villandraut : ruine de la tour située à l’angle sud-est de l’ancienne collégiale (dessin, 1re moitié du XIXe siècle. Arch. dép. Gironde 162 T 4).
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