En 1871, à Bologne, le Ve Congrès international d’Anthropologie et d’Archéologie préhistoriques marque l’entrée des Celtes dans l’histoire du peuplement de la péninsule italienne. La reconnaissance par Gabriel de Mortillet d’éléments celtiques dans les nécropoles de Marzabotto et de La Certosa à Bologne ouvre la voie aux études sur les relations entre mondes celtiques, étrusques et italiques, tout en marquant un tournant majeur dans la reconnaissance de la protohistoire italienne et, en particulier, de l’âge du Fer. Depuis lors, ce vaste domaine d’étude s’est considérablement enrichi et précisé au fil de découvertes, de fouilles, de congrès internationaux, d’expositions et de nombreuses publications scientifiques et grand public.
Les liens entre les membres du laboratoire “Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident” (AOROC, UMR 8546 du CNRS) et de l’École normale supérieure sont anciens. Les travaux de Christian Peyre – fondateur du laboratoire d’archéologie en 1974, puis de l’UMR en 1991 – sur la Cisalpine celtique et les relations entre les peuples celtiques et étrusco-italiques, en sont un bon exemple. C’est dans cet établissement, qui compte parmi ses célèbres élèves Alexandre Bertrand et Salomon Reinach, qui se succédèrent à la direction du Musée des Antiquités nationales au château de Saint-Germain-en-Laye, que les études celtiques et italiques se sont poursuivies jusqu’à aujourd’hui, avec des approches empruntant aussi bien à l’archéologie qu’à la philologie et aux disciplines historiques. Ces travaux s’inscrivent dans les pas des grands pionniers de l’archéologie celtique et antéhistorique, ceux de Gabriel de Mortillet en premier lieu, voyageur scientifique sans frontières et animateur de réseaux scientifiques internationaux. La contribution de l’UMR 8546 au colloque et à l’ouvrage qui lui rendent hommage s’inscrit dans cette longue tradition de recherche.