Le Muséum national d’histoire naturelle a été un acteur majeur de l’aventure de la reconnaissance puis du développement de la Préhistoire au XIXe siècle. Il a accompagné ses succès, entre autres directement sur le terrain dans les carrières d’Abbeville ou d’Amiens avec Albert Gaudry (1859), dans les grottes de la vallée de la Vézère avec Édouard Lartet (1862) ou sur le gisement de Cro-Magnon avec Louis Lartet (1868). Mais il a parfois aussi eu sa part de responsabilité dans quelques erreurs, comme lorsque Georges Cuvier étudia un peu trop rapidement sans doute les découvertes faites par Paul Tournal dans les grottes de l’Aude (1827) ou lorsque la mandibule de Moulin Quignon fut présentée comme l’un des joyaux de la galerie d’Anthropologie (1863).
L’UMR 7194 “Histoire naturelle de l’homme préhistorique – HNHP” est aujourd’hui l’héritière scientifique de cette longue histoire qui s’est déroulée et se poursuit entre les murs du Muséum, dans ses amphithéâtres, collections, laboratoires et sur les sites eux-mêmes, en France et à l’étranger. HNHP est également engagée dans une démarche réflexive qui donne toute leur place à l’histoire et à l’épistémologie des disciplines qui concourent à étudier les premières populations humaines. Le soutien apporté par l’UMR au colloque international “Préhistoire et anthropologie entre science, philosophie, politique et internationalisme : À propos de Gabriel de Mortillet” (25-26 nov. 2021) et à la publication de ses actes s’inscrit dans cette voie.