Paru dans : Les Cahiers du Bazadais, 10, 1966, 3-19.
Canton de Langon (fin)
Mazères
Préhistoire
Site de Roquetaillade
Tous les auteurs qui ont parlé des châteaux de Roquetaillade ont souligné l’originalité du site : un plateau taillé en forme d’éperon, la pointe tournée vers l’ouest et dominant au sud par un abrupt la vallée des Ruisseaux de Pesquey et de Lagarde. On comprend ainsi, qu’au cours des siècles, les hommes l’aient occupé, sinon en permanence du moins à plusieurs reprises, utilisant tantôt les avantages de l’exposition, tantôt ceux de la défense. Les quelques découvertes faites à Roquetaillade et dont nous donnons ici un inventaire laissent espérer dans les années à venir, si les recherches sont entreprises méthodiquement, une bien plus ample moisson.
Grottes de Roquetaillade
Villa de Cameillac
Tous les auteurs qui ont parlé des châteaux de Roquetaillade ont souligné l’originalité du site : un plateau taillé en forme d’éperon, la pointe tournée vers l’ouest et dominant au sud par un abrupt la vallée des Ruisseaux de Pesquey et de Lagarde. On comprend ainsi, qu’au cours des siècles, les hommes l’aient occupé, sinon en permanence du moins à plusieurs reprises, utilisant tantôt les avantages de l’exposition, tantôt ceux de la défense. Les quelques découvertes faites à Roquetaillade et dont nous donnons ici un inventaire laissent espérer dans les années à venir, si les recherches sont entreprises méthodiquement, une bien plus ample moisson.
Grottes de Roquetaillade
Il existe, en contrebas du vieux château de Roquetaillade, creusées dans la falaise qui lui sert d’assise et en bordure du chemin dominant le ruisseau de Pesquey, tout un ensemble de grottes dont certaines pourraient bien avoir été utilisées par l’homme. Léo Drouyn les a signalées pour la première fois dans ses Notes archéologiques, à la suite d’une visite qu’il fit à Roquetaillade le 19 mai 1859. Voici ce qu’il écrit à ce propos : “Dans les rochers qui protègent le château du côté du sud-ouest, existent des grottes assez spacieuses ; une entre autres, appelée “chambre de Lorette” (sous la grande salle E du vieux château) a été agrandie, on en a fait une cave carrée accompagnée d’un long couloir naturel, son entrée a été symétrisée ; dans certaines parties, on a coupé les rochers, dans d’autres on a ajouté des pierres. On en a fait une porte carrée recouverte d’un linteau sur consoles. La porte était assujettie en dedans par des barres sarrazines. Était-ce une grotte consacrée, par suite une chapelle, un lieu de refuge ? C’était peut-être tout cela à la fois. Au bas coule une abondante fontaine qu’on a recouverte d’un cintre bombé au XIVe siècle”. Léo Drouyn a reproduit ces notes dans la Guyenne Militaire ; par la suite, les seuls auteurs qui, à notre connaissance, aient fait mention de ces grottes et plus particulièrement de celle désignée sous le nom de Chambre de Lorette sont E. Guillon et E. Rebsomen. M. Louis Cadis les a enfin récemment indiquées sur deux cartes archéologiques du Bazadais.
Ainsi que l’indique Léo Drouyn, il existe en fait plusieurs grottes. Ce sont, en longeant la falaise de l’est vers l’ouest : (plan cadastral section D Roquetaillade, N° 345)
- un groupe de cavités, en bordure et au niveau du chemin qui longe l’abrupt. Elles sont actuellement aménagées en serres. Si leur origine naturelle ne fait aucun doute, il est certain aussi qu’à une époque récente elles ont été profondément transformées.
- au-dessous de la grande salle du vieux château, qui est éclairée par une baie circulaire, la grotte dite Chambre de Lorette. Elle est située au sommet de la falaise et on peut y accéder sans trop de difficulté. Il y a peu de choses à ajouter à la description donnée par Léo Drouyn sinon que la partie principale, de forme rectangulaire (4 m x 4,50 m environ), est haute de 2,70 m environ et possède un sol et un plafond égalisés. Vers l’est, un couloir naturel s’enfonce dans le roc ; nous ne l’avons pas exploré, mais, d’après les indications de Mlle de Baritault, propriétaire du château, ce couloir se terminerait en cul-desac.
- après le vieux château, une grotte assez vaste, la plus belle de toutes, située non loin de la pointe ouest du plateau.
Aucune fouille n’ayant jamais été faite, il est bien évident que la présence de cette rubrique n’est là que pour guider d’éventuels chercheurs.
Archives Municipales de Bordeaux : L. Drouyn, Notes Archéologiques, t. 48, p. 20, art. 484, 19 mai 1859.
L. Drouyn : La Guyenne Militaire, 1865, t. 1, p. 7.
E. Guillon : Les Châteaux historiques et vinicoles du département de la Gironde, 1869, t. IV, p. 376.
A. Rebsomen : La Garonne et ses affluents…, 1913, p. 148.
L. Cadis : “Le Bazadais, préhistorique, celtique, gallo-romain et mérovingien” dans Bulletin de la Société préhistorique française, t. LI, fasc. 9-10, novembre-décembre 1954,(carte).
J B. Marquette : “Le peuplement du Bazadais méridional de la préhistoire à la conquête romaine” dans Revue historique de Bordeaux, t. IX, avril-septembre 1960, p. 109, et carte hors-texte, et dans Actes du XIIIe Congrès d’études régionales, Bazas et le Bazadais, 1960, p. 19.
Outillage en silex
Pièces en silex taillé
Le premier à avoir révélé l’existence d’un outillage en silex à Roquetaillade est ici encore Léo Drouyn. Il rapporte en effet dans ses Notes à la date du 19 mai 1859, la mention suivante : “J’ai trouvé dans les champs environnants des fragments de couteaux en silex”. Dans la Guyenne Militaire, et dans l’article qu’il a rédigé pour le Dictionnaire archéologique de La Gaule, il ne parle plus cependant que de “silex taillés”. Quelques années plus tard E. Féret faisait à son tour état de “silex taillés” : “trouvés dans les terres environnantes du château” mais nous ignorons s’il s’agit là de nouvelles découvertes ou d’un emprunt fait à Léo Drouyn. Personne depuis 1893 n’a ouvert à nouveau ce dossier. Malgré l’absence de tout spécimen dans les collections du château de Roquetaillade, il est vraisemblable que les pièces dont parlent Léo Drouyn et E. Féret soient bien taillées et n’aient rien à voir avec les haches polies dont il est question plus bas. C’est du moins l’hypothèse que nous formulons et qui est plausible si on songe que l’on se trouve à peu de distance de la station d’Aubiac. On pourrait se trouver dans ces conditions en présence d’un gisement moustérien. Il appartient aux chercheurs de le vérifier.
Archives Municipales de Bordeaux : L. Drouyn, Notes archéologiques, t. 48, p. 19, art. 484, 19 mai 1859.
L. Drouyn : op. cit., t. I, p. 1.
Dictionnaire archéologique de la Gaule, 1875, t. II, p. 174.
E. Féret : Essai sur l’arrondissement de Bazas, 1893, p. 48.
J. B. Marquette : art. cit., p. 108 et carte hors-texte ; op. cit., p. 18 et carte hors-texte.
Pièces en roche polie
Ces pièces, au nombre de quatre, sont parmi les rares témoins qui nous restent des découvertes faites au siècle dernier dans le Bazadais. Pour trois d’entre elles (N° 1, 2, 3) conservées dans une vitrine de la grande salle du château de Roquetaillade, l’origine exacte n’a pu être précisée. Mlle de Baritault, que nous tenons ici à remercier de l’obligeance avec laquelle elle nous permit d’étudier ces pièces, nous a cependant déclaré, qu’à sa connaissance, elles avaient toujours été conservées au château. Elles se trouvaient naguère dans une sorte de petit musée qui avait été aménagé dans la Chambre de Lorette ; l’une y fut empruntée par un visiteur qui la restitua il y a quelques années. Il ne semble ainsi faire aucun doute que ces trois pièces aient été découvertes sur le domaine de Roquetaillade. Peut-être correspondent-elles d’ailleurs aux silex dont parle Léo Drouyn ?
La dernière pièce (N° 4) a été trouvée en 1952 par M. Lafosse, de Mazères. Son inventeur, qui a bien voulu nous communiquer sa découverte, nous en a précisé l’emplacement : dans le fossé droit en bordure du V.O. N° 11 de Péage à Masseilles, au lieu-dit Augeron (Plan cad. section D, N° 199) à trois mètres environ en amont d’une canalisation transversale passant sous le chemin et à 0,50 m de profondeur. En contrebas de la route coule, à gauche, dans un vallon, le ruisseau de Bayle qui est alimenté par deux sources abondantes et se jette plus bas dans le ruisseau du Moulin.
Nous avons confié ces quatre pièces à l’examen de M. J.P. Mohen, qui a bien voulu leur consacrer une étude qu’on pourra lire dans les pages qui suivent.
J. B. Marquette : art. cit., p. 112 et carte hors texte ; op. cit., p. 22 et carte hors-texte. À l’époque de la rédaction de cet article, les haches de Roquetaillade étaient inédites et nous ignorions la découverte faite par M. Lafosse, qui nous a été communiquée par M. Jeandu, maire de Mazères, que nous tenons ici à remercier.
Époque indéterminée
Poteries
Au cours de travaux réalisés il y a quelques années, sur l’emplacement de la fontaine qui se trouve au pied de la falaise de Roquetaillade, les ouvriers mirent à jour une fusaïole et plusieurs tessons, les uns vernissés, d’époque médiévale, mais d’autres, plus anciens, et dont il appartiendra à des spécialistes de déterminer l’époque exacte. Ils sont actuellement conservés au château de Roquetaillade.
Haut Moyen Âge
Motte de Roquetaillade
Ainsi que nous l’avons signalé pour le château de Cazeneuve, il est vraisemblable qu’il y ait eu, sur l’emplacement actuel du vieux château, un ensemble fortifié constitué de fossés taillés à fond de cuve et d’une motte, avec peut-être un système de basses-cours. La construction du vieux château a complètement bouleversé le site mais il est possible que les fossés qui l’entourent encore aient appartenu à la forteresse primitive qui existait sans doute encore dans les dernières années du XIIIe siècle.
Saint-Loubert
Époque Gallo-Romaine
Villa de Gabaret
Le nom de “ville” ou de “villa” de Gabaret est encore donné par les habitants de Saint-Loubert à un ensemble de parcelles emblavées situées au nord de l’église de Saint-Loubert, dont l’une est mitoyenne du mur du cimetière, et qui se trouvent en bordure du V.O. N° 7 dit de Coloumès à l’église, à droite en partant de cet édifice. Ces terres sont aussi désignées sous le nom de Au Mouta, sur le plan cadastral, (section A, Nos 87, 86, 85, 84). Le site est constitué par l’extrémité d’une terrasse dominant, par un abrupt d’une quinzaine de mètres, le cours du Beuve et la vallée inondable de la Garonne.
L’existence de cette villa a été pour la première fois mentionnée par F. Jouannet en 1837 et 1839, en des termes d’ailleurs fort peu explicites : “A Saint-Loubert divers débris de la même époque” (gallo-romaine) ; “antiques vestiges à l’endroit où la tradition locale place une ancienne villa de Gabaret, peut-être y a-t-il ici quelque villa gallo-romaine”. Ces indications furent reprises quelques années plus tard par P.J. O’Reilly : “On y voit, nous dit-il, les restes d’une construction que les habitants prétendent avoir été une ville appelée Gabaret”. Chose curieuse, nous n’avons trouvé jusqu’ici aucune autre mention de ces découvertes, ni chez Léo Drouyn, ni dans les archives de la commission des Monuments Historiques, ni dans les Cahiers de Maître Lafargue. En fait, c’est E. Guillon, qui, se faisant sans doute l’écho de découvertes contemporaines ou de peu antérieures, a consacré à ce site la notice la plus intéressante, à la suite d’une excursion qu’il aurait faite en avril 1870 en compagnie de M. Maris, alors maire de la commune. Voici ce qu’il écrit à ce sujet : “Les habitans de Saint-Loubert, prétendent qu’il y a eu dans leur commune la villa de Gabaret, ‘il y a tout lieu de croire, dit l’abbé O’Reilly, que cette ville était une villa gallo-romaine’. Gabaret ou Gavaret est situé à l’extrémité nord de la commune, sur un coteau à fond rocheux dominant le cours du Beuve, dans une agréable situation. Là, sur un espace d’environ un hectare de superficie, il a été trouvé des tuiles à rebords, des mosaïques à quatre couleurs et des fondations de murailles dont quelques-unes sont très épaisses. Ces murailles allaient se joindre à la petite église de Saint-Loubert située à côté et qui est très ancienne… Il ne reste rien d’apparent de la villa Gabaret”. Les auteurs qui par la suite ont signalé l’existence de la villa l’ont fait en des termes qui prouvent qu’ils n’avaient sans doute jamais reconnu le site : E. Féret parle de “restes de la villa Gabaret” et de “médailles” ; E. Piganeau se contente de reprendre O’Reilly ; quant à Dom R. Biron, il ne mentionne que des “débris gallo-romains”.
Il y a plusieurs années déjà que nous avions reconnu le site de la villa, mais nous y sommes revenus au mois de janvier 1966 en compagnie de M. Brana, maire de Saint-Loubert et de M. J. Pourrat, directeur d’école à Saint-Pardon. Nous avons pu ainsi obtenir quelques précisions sur la nature du sol et les découvertes qu’on y a faites. C’est dans la parcelle N° 87 qui se trouve en bordure du mur du cimetière que l’on voit le plus de moellons, de blocs de béton et de tuiles à rebords. On les rencontre encore épars à la surface du sol ou entassés le long de la clôture. Cette parcelle, actuellement en prairie, fut autrefois cultivée par M. Brana qui, en procédant aux travaux de labour, ramena à la surface tous les débris que l’on y trouve aujourd’hui. Il est donc certain dans ces conditions que la surface des sols ou l’affleurement des fondations de la villa ne se trouvent qu’à 0,50-0,80 m du sol actuel. M. Brana nous a d’autre part précisé que dans les parcelles voisines, Nos 86 et 84, appartenant à d’autres propriétaires, on trouvait beaucoup moins de débris. Il nous a signalé cependant que dans la parcelle N° 84, à peu près à hauteur d’un petit édifice servant de remise, mais vers l’extrémité est de la pièce de terre, on avait rencontré récemment, au cours de labours, une pierre taillée de forme “triangulaire”. Nous n’avons pu malheureusement la retrouver car elle est actuellement enfouie. Il ne reste par contre aucun souvenir des monnaies ou des mosaïques découvertes au XIXe siècle et aucune trouvaille semblable n’a été faite ces derniers temps.
Il ne fait cependant aucun doute qu’il existe à Saint-Loubert une villa gallo-romaine ou plus récente ; peut-être même le site fut-il occupé à différentes époques. Seules des fouilles, relativement faciles à faire, semble-t-il, pourront nous le préciser.
F. Jouannet : Statistique du département de la Gironde, 1837, vol. I, p. 28 ; 1839, vol. II, première partie, p. 110.
P.J. O’Reilly : Essai sur l’Histoire de la ville et de l’arrondissement de Bazas, 1840, p. 422.
E. Guillon : op. cit., t. IV, p. 353, 392.
E. Féret : op. cit., p. 52.
E. Piganeau : “Essai de Répertoire archéologique”, dans Société archéologique de Bordeaux, t. XXII, 1897, p. 73.
Dom R. Biron : Guide archéologique…, 1928, p. 101.
Époque indéterminée
Tumulus du Moutha
Si nous avons cru devoir ouvrir une rubrique sur le “tumulus du moutha”, c’est qu’elle constitue un exemple des difficultés que nous avons rencontrées au cours de l’établissement de cet inventaire.
Le premier à avoir révélé l’existence de cette hypothétique motte n’est autre que F. Jouannet qui signale en 1839, “un tumulus au lieu de Moutha”, mention reprise par P.J. O’Reilly en 1840. Me Lafargue fait à son tour état de ce monticule dans son rapport à la Commission des Monuments Historiques en date du 10 août 1840, mais en prenant soin de s’appuyer sur les déclarations de ses deux prédécesseurs. E. Féret parle aussi d’un “tumulus au Moutha près de l’église” et E. Piganeau du “tumulus de Moutha”, indication reprise par Dom R. Biron. Il s’agit, comme on le voit, de renseignements extrêmement vagues, qu’il est au départ assez difficile d’utiliser. Le seul fait certain, c’est qu’il existe bien un lieu-dit Au Moutha, situé, ainsi que nous venons de le voir, à proximité de l’église de Saint-Loubert. Il est possible que F. Jouannet ait vu un “tumulus” ou plutôt une motte féodale, et nous ne saurions mettre formellement en doute la déclaration de cet auteur. Mais en ce qui nous concerne nous n’avons, jusqu’ici, jamais découvert la moindre trace d’un quelconque monticule et la visite que nous avons faite au mois de janvier 1966, en compagnie du maire de Saint-Loubert, n’a rien apporté de positif. Dans ces conditions, et mis à part le cas où cette motte aurait échappé à nos investigations, deux hypothèses sont à envisager : ou bien il existait en 1837 un monticule que F. Jouannet aurait réellement vu et qui aurait été détruit par la suite, ce qui est tout à fait plausible, ou bien F. Jouannet, se fondant sur le toponyme, aurait conclu à l’existence d’une motte ou d’un tumulus sans l’avoir pour autant reconnu. Personnellement nous pencherions alors en faveur de la première hypothèse, car il a bien existé une famille de Gabaret dont il reste à découvrir le lieu précis où elle établit sa première résidence. Le fait que de nombreux auteurs aient successivement mentionné cette motte et cela jusqu’en 1928, ne prouve d’ailleurs rien quant à la date de son éventuelle destruction. Le laconisme de leurs descriptions prouve seulement, quand ils ne prennent pas la peine de le préciser, qu’ils ne font que se recopier. Dans ces conditions, et si de nouvelles enquêtes sur le terrain ne donnent aucun résultat, des recherches d’archives ou le secours de la photographie aérienne permettront seules de vérifier l’exactitude de la mention ou de la déduction de F. Jouannet.
F. Jouannet : op. cit., vol. II, première partie, p. 110.
Archives Départementales de la Gironde : 157 T2 B et 161 T2, rapport N° 26.
P.J. O’reilly : op. cit., p. 422.
E. Féret : op. cit., p. 52.
E. Piganeau : art. cit., p. 73.
Dom R. Biron : op. cit., p. 101.
J. B. Marquette : art. cit., p. 116 et carte hors-texte ; op. cit., p. 26 et carte hors-texte.
Sarcophages
Dans la notice qu’il a consacrée à la villa de Gabaret, E. Guillon précise que “l’on a trouvé autour (de l’église) beaucoup de cercueils en pierre assez curieux”, indication reprise quelques années plus tard par E. Féret qui mentionne des “cercueils en pierre maintenant détruits trouvés dans le cimetière”. Il n’en reste effectivement aucune trace mais M. J. Pourrat nous a signalé que dernièrement, lors du creusement d’une tombe, on avait mis à jour un sarcophage en pierre qui fut malheureusement détruit et dont il ne nous a pas été possible de retrouver la moindre trace. Il se trouvait à 2 ou 3 mètres à l’ouest de l’église, légèrement vers le nord par rapport au prolongement du mur nord de la nef. On aurait, d’autre part, mis à jour un autre sarcophage lors de l’aménagement d’un garage attenant à une maison située non loin de l’église, à droite de la route conduisant à Castets. Ces renseignements se recoupent assez bien et nous laissent supposer qu’il y avait certainement une nécropole importante à Saint-Loubert. Le nom du saint patron de la paroisse inclinerait à lui attribuer une origine au moins en partie mérovingienne. Ce n’est pas impossible mais, là encore, seules des fouilles rendront possible une attribution certaine.
E. Guillon : op. cit., p. 353.
E. Féret : op. cit., t. IV, p. 52.
Sauternes
Époque préhistorique
Outillage en silex
Nous ne rappelons ici que pour mémoire la mention qui se trouve dans le Dictionnaire archéologique de la Gaule et qui reprend une indication donnée par Léo Drouyn : “Léo Drouyn a signalé des silex taillés”. Nous n’avons jamais rencontré aucune autre mention de ces découvertes.
Dictionnaire archéologique de la Gaule, t. II, p. 615.
J. B. Marquette : art. cit., 1875, p. 108 et carte hors-texte ; op. cit., p. 18 et carte hors-texte.
Époque indéterminée
La Redoute
C’est le type même de ces monuments qui échappent à l’attention des chercheurs car, à notre connaissance, le seul qui lui ait consacré jusqu’ici une rubrique est E. Guillon en 1870. Voici en quels termes il en parle sous le titre de Château de Lamothe : “Ce vieil édifice s’élève sur un point culminant qui domine les vallons du Ciron et de deux de ses affluents et le joli bourg de Sauternes, la position était bien choisie pour un point stratégique ; aussi y avait-on construit une ferté en terre qui s’appelle encore La Redoute, et qui était une motte assez élevée affectant une forme rectangulaire et entourée de fossés”. Le fort de La Motte existe toujours, parfaitement bien conservé. Il est situé à l’ouest de l’édifice moderne du même nom qui se trouve lui-même en bordure du V.O. qui va du bourg de Sauternes au pont de la Madeleine (plan cadastral, section B4, N° 320). Le point de vue est tout à fait remarquable, en direction de l’ouest en particulier, sur toute la vallée du Ciron.
Le fort se présente sous l’allure d’une enceinte rectangulaire de trente-trois mètres environ dans le sens est-ouest et de trente-sept dans le sens nord-sud. Le retranchement qui la limite, large de deux mètres environ au sommet et couronné d’arbres, domine la partie intérieure d’un mètre environ, et, à la périphérie, des fossés larges de six mètres environ. Ces fossés sont actuellement en grande partie comblés mais leur contour extérieur est souligné par une haie, et le sommet du retranchement les domine encore de deux à trois mètres. Il n’est pas douteux que l’ensemble du fort a pu être édifié grâce au creusement des fossés, ainsi qu’en témoigne la nature même du matériau qui constitue le retranchement, un gravier rougeâtre qui apparait par endroits. Il est impossible, actuellement, d’assigner une date à cet édifice. Fut-il un refuge protohistorique, une “motte” féodale ou les deux ? Seules des fouilles pourront le préciser. Un seul fait est certain, la rareté d’un tel type de fortification dans nos régions où nous n’en connaissons que deux exemples : le Camp de César à Pompéjac et l’enceinte de Bourgale à Samazan.
J. B. Marquette : art. cit., p. 26 et carte hors-texte ; op. cit. p. 116 et carte hors-texte.
Toulenne
Époque Gallo-Romaine
Villa de Toulenne
C’est dans les Notes de Me Lafargue que nous avons retrouvé les plus anciennes mentions des découvertes gallo-romaines faites à Toulenne. Dans l’article qu’il a consacré à cette localité, au tome IV il déclare en effet :
a. “On ne sera pas surpris d’y trouver en effet des mosaïques à compartimens noirs et blancs et d’une telle petitesse qu’elle prouve à elle seule leur antiquité. Elles abondent dans l’enclos de M. Testard et dans cette partie dont les Carmes étaient seigneurs, preuve certaine d’un antique monument dont quelques jours on trouvera des vestiges plus sensible, là ou dans l’enclos Jude. En 1788, en creusant l’allée Testard on constata un parallélogramme de 30 pieds au moins Au sommet de la monticule qui domine la maison Testart était naguère un village assez considérable qui aboutissait à l’ancien grand chemin qui avait un chemin pour aller au bourg, une place et un puits banal et qui comptait beaucoup de maisons. On le nommait d’Alliot ou Ailliot il se liait à l’établissement antique qui nous est révélé par les mosaïques et les fondemans extraordinaires qu’on n’a pas encore entièrement fouillés. Qui nous dira ce que fut autrefois ce quartier qui nous parait d’une bien plus grande importance que tant d’autres ? On a prétendu avoir vu dans l’enclos Testard, dans le quartier où sont les mosaïques des espèces de fours souterrains, placés de 10 en 10 pieds, hauts de 3,5, pavés en mosaïque blanc et noir et recouverts en briques forme de cœur. Une grande allée d’ormeaux conduisait de là jusqu’à Langon. Elle fut détruite en 1651”. (Rapport de Laulan Labroque qui assure avoir fouillé lui-même la terre en 1788).
Me Lafargue renvoie alors au tome VI de ses Notes, p. 93, où il a rédigé une notice sur le vignoble :
b. “Dans l’article Toulenne on trouve le rapport que nous fit avec toute affirmation de vérité le sieur Laulan, propriétaire à Mourguet, commune de Toulenne (Petit de Labroque). Il nous dit que dans le vignoble Testard, à l’est de la grande allée, au lieu même où depuis si longtemps on trouve des fragments de mosaïque, là où en 1835 après des averses torrentielles nous constatâmes nous-mêmes l’existence de plusieurs centaines de tuiles romaines, il avait été employé à la fouille des terres afin de complanter les vignes existantes. En fouissant, il fallait démolir plusieurs espèces de fours souterrains placés de 10 pieds en 10 pieds. Ils étaient pavés intérieurement de mosaïques blanches et noires, leur hauteur de 3 à 4 pieds dans l’œuvre, la voûte en était en brique en forme de cœur”.
c. Se référant à un compte rendu d’article paru dans Le Musée d’Aquitaine (1823, tome I, p. 161) article de M. Reynier intitulé “Mémoire de faire le vin chez les Grecs” et publié dans la Biblioteca Italiana (tome XXX), Me Lafargue émet l’hypothèse que ces “fours” étaient des étuves où l’on traitait les amphores pleines de vin avant de les déposer dans des celliers. Il ajoute plus loin que ces “fours ou étuves furent explorés vers 1760 dans l’enclos Testard”.
d. Dans l’article de synthèse qu’il consacre aux mosaïques au tome V de ses Notes (p. 57), Me Lafargue déclare enfin à propos de celles de Toulenne : “On en trouve à Toulenne formées de cubes ou dés d’un tiers de pouce ou environ par compartimens blancs et noirs d’une pierre blanche et fine comme serait celle de Nantes ou de Fumel ou même de Pujols. Les cubes noirs nous paraissent être de cailloux et à vive-arête. Les cubes blancs sont très durs, sans doute par un effet du temps. Les uns et les autres ressemblent par la forme aux débris de mosaïque qu’on trouve à Pompéi, à tel point que nous les aurions confondus si nous les avions placés dans des cases différentes”.
Si l’ensemble de ces notes paraît bien se rapporter à un seul emplacement sur le terrain, il semble bien aussi qu’il y ait eu à proximité un second site gallo-romain, celui de l’enclos Jude auquel il est d’ailleurs fait allusion plus haut. À la fin de son article sur Toulenne (tome IV) Me Lafargue a en effet rajouté :
e. “Tout concourt à fortifier l’idée que nous nous étions formée de l’antiquité des établissemens de Toulenne. On a creusé légèrement l’enclos Jude et comme nous l’avions soupçonné on y a trouvé des ruines souterraines en abondance, des pavés en briques spéciales blanches et rouges, posées verticalement et formant des dessins en grecque. Ces pavés étaient dans le voisinage d’un bassin circulaire où aboutissaient deux conduits en terre cuite destinés sans doute à porter dans l’établissement voisin de l’église les eaux du bassin qui lui-même était rempli par les eaux supérieures découlant de la fontaine d’Alliot”.
Les notes de Me Lafargue pour être, comme toujours, précieuses, n’ont malheureusement pas toute la clarté qu’on aurait souhaitée. Elles s’éclairent et se précisent cependant dans le Rapport qu’il adressa le 10 août 1840 à la Commission des Monuments Historiques de la Gironde :
f. “Les mosaïques abondent à Toulenne dans les enclos Testart, le long de l’allée qui aboutit au portail d’entrée et sous tout l’enclos et les bâtiments du collège. Les mosaïques Testart sont de très petits cubes blancs et noirs. Cette ténuité en indique l’ancienneté. Ceux qu’on a découvert au collège sont formés de briques rouges et blanches posées verticalement à angle droit en forme de grecque. Dans l’enclos Testart et le long de la grande allée, il a été vu naguère, après une averse, des tuiles romaines à deux bords relevés et ce par centaines. Dans l’enclos du collège on pense qu’il exista un bassin pavé de ces mosaïques briques. Il tirait ses eaux par des tuyaux en terre cuite d’une fontaine au lieu d’Alliot, côte de vignoble voisin où fut un village détruit depuis moins de cent ans. On voudra rappeler que Toulenne fut une limite ou fines entre la seconde et la troisième Aquitaine”.
Il semble, d’après cette description, que l’enclos Jude et celui du collège ne font qu’un. C’est ce que confirme la description faite par O’Reilly la même année.
g. “On a trouvé dans les enclos Testard et Jude, des mosaïques à compartimens noirs et blancs ; en 1788, en creusant l’allée Testard, on constata un parallélogramme de 10 mètres au moins. On a découvert, dans l’enclos Jude, des ruines souterraines, une grande quantité de briques romaines, des pavés en briques blanches et rouges, posés verticalement et formant des dessins différens. Ces pavés se trouvaient dans le voisinage d’un bassin circulaire, où aboutissaient deux canaux en terre cuite destinés sans doute à conduire à quelque établissement voisin de l’église les eaux du bassin qu’alimentait la fontaine d’Aliot”.
À partir de cette époque les mentions des vestiges galloromains de Toulenne se font de plus en plus laconiques et de toute évidence les différents auteurs ne font que se recopier. Dès 1837-1839, E. Jouannet se contentait de signaler “une mosaïque” dont il avait reconnu de “faibles restes” et “d’autres antiquités gallo-romaines”. E. Guillon en 1869 parle seulement de “faibles ruines gallo-romaines” mais quelques années plus tard en 1893, E. Féret est plus explicite et mentionne “des mosaïques romaines, vestiges et antiquités gallo-romaines, trouvées dans les enclos Testard et Jude. Chez le premier on constata en 1788 un parallélogramme de 10 mètres au moins”. Il ajoute qu’on a découvert en outre “des mosaïques et puits de construction romaine à la Gravière”, phrase que devait reprendre Dom R. Biron en 1928. E. Piganeau dans l’inventaire qu’il rédigea en 1897 ne parle enfin, que “d’antiquités gallo-romaines” et de “mosaïques”.
Cette bibliographie et ce tableau des sources soulignent les difficultés que nous pose tout d’abord la localisation des lieux qui y sont mentionnés. En joignant un examen de l’ancien et du nouveau plan cadastral à une étude sur le terrain nous avions déjà pu éclairer quelque peu cette question. Mais M. Louis Langlois, ancien conseiller général du canton de Langon, a bien voulu dans une lettre du 9 août 1963 nous apporter d’autres précisions qu’il a complétées lors d’un entretien que nous avons eu avec lui le 20 février 1965. Nous pouvons ainsi présenter, aujourd’hui, quelques conclusions.
L’enclos Testard et l’enclos Jude ou celui du Collège dont parle Me Lafargue correspondent aux champs se trouvant au sud de la route allant de Langon à Toulenne et qui longe ensuite les bâtiments de l’ancien collège pour rejoindre enfin la RN. 113. L’enclos Jude se trouve exactement à l’angle de cette route et de celle qui permet d’accéder au sommet de la colline, face au cimetière (Plan cadastral section A N° 356). Il est actuellement planté de pommiers et a été acheté, vers 1919 par le père de M. Louis Langlois à M. Paupardin dont la famille le tenait de Jude.
Il servait auparavant de potager au Collège se trouvant de l’autre côté de la route en bordure de la Garonne et qui appartenait aussi à la famille Paupardin ; on comprend ainsi que Me Lafargue parle indifféremment d’enclos Jude ou d’enclos du Collège.
L’enclos Testard correspond aux champs cultivés contigus au nord-ouest à l’enclos Jude : ce sont un jardin et une prairie artificielle. On aperçoit ensuite la grande allée tracée en 1788 et qui existe encore parfaitement conservée. M. Louis Langlois nous a précisé que le jardin actuel et la prairie avaient été acquis par son père en 1917 de M. Gredy de Bordeaux (Plan cadastral section A N° ·355). Quant à la propriété de La Gravière dont parle E. Féret, il s’agit de celle se trouvant au bord de la Garonne face à l’enclos Testard dont les terres en dépendent. On aperçoit à côté les bâtiments de l’ancien collège.
Voici donc réunis, dans un tableau général les éléments épars mais concordants qui nous permettent de faire le point sur les découvertes anciennes et récentes faites à Toulenne.
Enclos Testard
Découvertes anciennes
– Mosaïques :
Elles étaient situées “le long de l’allée qui aboutit au portail d’entrée” (f), “à l’est” (b), c’est-à-dire à gauche en montant depuis le portail, et furent découvertes “en 1788, en creusant l’allée” (a, g). Elles étaient constituées de petits cubes noirs et blancs dont la ténuité frappa Me Lafargue (a, d, f) et formaient un parallèlogramme de 30 pieds (a) précision reprise par P.J. O’Reilly (g) qui estime à 10 mètres l’une des dimensions de ce rectangle. Dès 1837, ces mosaïques étaient selon F. Jouannet réduites à de “faibles restes” et en 1869, d’après E. Guillon à “de faibles ruines”. Les avaient-ils réellement vues ? Nous en doutons ; nous n’avons, quant à nous, rien retrouvé.
– Fours :
Ils furent découverts sensiblement au même endroit que la mosaïque précédente, “dans le même quartier” (a), “à l’est de la grande allée” (b). La découverte fut faite en 1760 (c), à l’occasion de défoncements nécessités par des travaux de complantation de vigne (b). Peut-être certains pieds de vigne ne s’étaient-ils d’ailleurs pas développés à cause de la présence à faible profondeur de ces “fours”. Il s’agit selon Me Lafargue de “fours souterrains” (a, b), hauts de trois pieds et demi environ dans œuvre (a, b), soit 1,15 m. Le sol en était pavé de mosaïques blanches et noires, identiques donc à celles décrites plus haut (a, b) et la voûte était couverte de “briques en forme de cœur” (a, b). On découvrit plusieurs de ces fours sans que nous sachions exactement combien, à 3 mètres les uns des autres (a).
Découvertes récentes
M. Louis Langlois nous a précisé qu’en 1922, alors qu’il procédait à une plantation de vigne, là où se trouve actuellement la prairie artificielle, non loin de la grande allée, il avait mis à jour, à la suite d’un défonçage de 0,80 m environ, de très nombreuses tuiles à rebord. Il découvrit en outre une base de colonne et son socle. Si celui-ci, resté sur place, se trouve vraisemblablement encore dans la propriété voisine de La Gravière, la colonne a été transportée dans le jardin de M. le Dr Langlois. Le diamètre du fût est d’environ 40 cm et l’ensemble est haut de 80 cm environ.
Enclos Jude
Découvertes anciennes
– Bassin :
À une date et dans des circonstances non précisées Me Lafargue signale dans cet enclos une découverte fort curieuse mais ses notes (e) et son rapport (f) présentent certains points obscurs : ce qui est sûr c’est que l’on mit à jour un bassin de forme circulaire (e, f, g) destiné à recevoir l’eau provenant de la fontaine d’Alliot (e, f, g). De ce bassin partaient d’autres conduits qui, selon Me Lafargue, suivi en cela par O’Reilly, devaient conduire l’eau de cette sorte de citerne à “l’établissement” situé près de l’église de Toulenne (f, g). Nous ne voyons pas cependant très bien comment était organisé ce système de “conduites en terre cuite” (e, f, g). Tantôt elles semblent uniquement servir à l’alimentation du bassin (f), tantôt seulement à l’évacuation des eaux (e, f). Sans doute faut-il admettre, comme cela découle de l’interprétation de Me Lafargue plus que de sa description, qu’il y avait deux conduits, l’un en amont allant de la fontaine au bassin et un second du bassin à “l’établissement” voisin. Il semblerait dans ces conditions, et cela est tout à fait probable, que la villa s’étendait plus au nord de l’autre côté de la route à proximité de l’église. Mais faut-il entendre par “établissement” le collège de Toulenne ou bien attribuer à ce terme un sens plus général ? La question demeure posée car les notes de Me Lafargue ne sont pas datées.
Nous reviendrons plus loin sur ce problème.
– Pavement :
Il s’agit vraisemblablement d’un pavement extérieur situé dans le voisinage du bassin (e, g) mais Me Lafargue suggère ailleurs (f) que c’était le bassin qui était ainsi pavé. Ce pavement était constitué de briques de pâte rouge et blanche (e, f, g) disposées alternativement de champ et selon le procédé du bâton rompu (e, f, g).
Découvertes récentes
Il est certain qu’à une époque difficile à déterminer encore avec exactitude mais certainement dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, la famille Paupardin, alors propriétaire du Collège et de l’ancien enclos Jude, fit plusieurs découvertes. M. Louis Langlois n’a pu nous préciser avec exactitude à quel endroit, mais il se souvient parfaitement avoir vu, conservé par M. Paupardin (celui qui vendit l’enclos Jude à son père) un pavement de mosaïques blanches et noires, d’un mètre carré environ ; il s’agirait donc de mosaïques identiques à celles de l’enclos Testard. M. Paupardin avait en outre découvert des monnaies romaines, de petits objets mobiliers sans doute, des clefs. Ces découvertes, au moins en partie, auraient été faites lors de la plantation des platanes que l’on aperçoit encore dans la cour du Collège. Il ignore ce que sont devenus ces documents mais il n’est pas impossible qu’on les retrouve un jour. M. Louis Langlois a bien voulu nous préciser enfin qu’il n’avait jamais rien trouvé dans l’enclos Jude, en particulier lors de la plantation des pommiers qu’on y voit encore aujourd’hui. Il nous a expliqué enfin qu’il y avait naguère, descendant de la fontaine d’Alliot, une conduite en terre alimentant deux bassins, l’un situé dans l’enclos Jude, un autre non loin de la grande allée de l’enclos Testard et recevant l’eau par une dérivation. De ces deux bassins, des conduites amenaient l’eau respectivement du bassin Jude au Collège et du bassin Testard à La Gravière. Ce système d’alimentation est aujourd’hui abandonné et les conduites ont été détruites, les bassins comblés. Si l’on rapproche ces indications de celles données par Me Lafargue on ne peut que remarquer entre elles de troublantes analogies. On peut se demander ainsi dans quelle mesure le bassin Jude et les conduites dont il parle étaient bien gallo-romains. Cela est possible mais alors à quelle époque ce système fut-il à nouveau utilisé ? Ne serait-ce pas précisément à la suite des découvertes dont parle Me Lafargue ? Voilà une question à laquelle il est bien difficile de répondre.
F. Jouannet : op. cit., vol. I, p. 228 ; vol. II, première partie p. 111.
Archives Municipales de Langon : Me Lafargue, Notes manuscrites, t. IV, V, VI.
Archives Départementales de la Gironde : 157 T2 B, 161 T2, rapport N° 26 du 10 août 1840.
P.J. O’Reilly : op. cit., p. 433.
E. Guillon : op. cit., t. IV, p. 360.
E. Féret : op. cit., p. 55.
E. Piganeau : art. cit., p. 73.
Dom R. Biron : op. cit., p. 150.