Pour Benedetta Rossignoli, les arétalogies isiaques sont à distinguer non seulement des arétalogies chrétiennes mais aussi des autres arétalogies profanes à caractère thérapeutique ou thaumaturgique. Il s’agit bien plutôt de textes de propagande1 au large spectre visant à réunir dans l’adoration d’Isis, voire de Sarapis, des individus de milieux sociaux différents et d’origines géographiques diverses. En retour, se multiplient les actes de dévotion envers la δύναμις de la déesse, qui permet alors aux plus zélés de ses dévots de s’approcher de sa lumière par le biais de l’initiation.
Le texte arétalogique se trouve ainsi à la croisée de deux chemins, sacré et profane. L’initié est convié à donner à sa propre expérience profane une dimension religieuse en vertu de laquelle il acquiert la possibilité de comprendre plus profondément et d’intégrer plus intensément les ἀρεταί de la déesse.