Le volume où se trouve le bullaire de Valier porte l’ex-libris de Pierre-Jules Bourrousse de Laffore (1811-1890). Né à Paris pendant les études de droit de son père, mais d’une famille de Laplume1, cet érudit fut d’abord médecin, membre correspondant de l’Académie de médecine ; installé à Agen en 1843, il rédigea même deux opuscules sur la progression de la mortalité dans cette localité, avec la proposition de moyens pour y remédier : Mémoire sur les causes de l’épidémie de fièvre intermittente observée à Agen en 1845, Agen, 1846 ; puis Du progrès alarmant de la mortalité dans le département de Lot-et-Garonne…, Agen, 1847.
L’histoire le passionnait également ; la quarantaine venue, il finit par y consacrer une grande partie de son activité et, à partir de 1859, il collabora au cabinet d’héraldique du généalogiste O’Gilvy dont il compléta le très célèbre Nobiliaire de Guyenne et de Gascogne, paru aux éditions Dumoulin à Paris en 1858, par un tome III en 1860 et un tome IV en 1883. Il étudia aussi en détail quelques familles nobles : Généalogie des marquis du Cauzé de Nazelle, Bordeaux, 1870 ; Généalogie des maisons de Fabri et d’Ayrenx, Bordeaux, 1884 et La maison d’Hébrard …, en deux tomes, Agen, 1888. Il édita également à Agen en 1879 des Notes historiques sur les monuments féodaux et religieux du département de Lot-et-Garonne qui représentent un véritable inventaire. Soit une production abondante et soutenue pendant plus d’une trentaine d’années, typique des notables lettrés, bourgeois ou nobles, qui ont porté les sociétés savantes jusqu’à la première guerre mondiale – voire au-delà – avec initialement parfois des outils de travail dérisoires en dehors de leurs bibliothèques personnelles mais une large pâture dans les collections privées de livres et de vieux titres. L’organisation et le classement des archives publiques leur ont graduellement donné, surtout après 1860, de meilleures ressources et des interlocuteurs professionnels en la personne des archivistes, et d’abord ceux formés à l’École des Chartes. Au cours de sa longue vie d’érudit, Bourousse de Laffore a connu cette mutation.
Le petit registre qui nous occupe se rattache aux débuts de ses travaux historiques.Lorsqu’en 1854 il publie dans le Recueil des Travaux de la Société d’Agen une étude sur “Les Divisions ecclésiastiques de L’Agenais du XIe au XVIe siècles”, il transcrit le pouillé relié avec le bullaire de Valier et il note : “il est écrit sur papier et relié en un volume in-4° d’environ 500 pages. La reliure, en bois recouvert d’une basane marron foncé, est ornée de jolis dessins faits à l’aide d’une forte pression”2.
On ne sait depuis quand et ni comment ce volume était tombé entre ses mains ; probablement avait-il été distrait par un libraire ou un collectionneur de la masse des archives épiscopales saisies à l’époque révolutionnaire. Elles avaient été entreposées “dans les greniers de la mairie d’Agen. Ramenées à l’évêché en 1842, elles y restèrent jusqu’en 1905” ; une des bulles originales conservées se trouve donc sous une cote des archives municipales d’Agen dans L’Inventaire sommaire des archives communales d’Agen antérieures à 1790 dressé par Auguste Bosvieux (1831-1871) et terminé par Georges Tholin (1843-1922) en 1884 ; seules “quelques liasses, qui pour une raison inconnue avaient échoué à la Préfecture puis aux Archives départementales, firent l’objet de l’inventaire imprimé3” publié à Agen par Ernest Crozet (1834-1872), Auguste Bosvieux et Georges Tholin en 1863-1878 : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Lot-et-Garonne, A à H. D’autres pièces trouvées ou acquises ensuite et surtout l’ensemble versé en 1905 sont décrits dans une copie dactylographiée de l’inventaire manuscrit réalisé par René Bonnat (1878-1945) en 1906 “en exécution de la loi du 9 décembre 1905”, en 27 folios. C’est là que figure aussi notre registre sous la cote G/C1 comme “donné avant 1894”, ce qui suggère qu’il a rejoint une collection publique peut-être après la mort de Bourrousse de Laffore.
Dans son hommage nécrologique long et documenté4, Adolphe Magen (1818-1893) l’a présenté comme un savant intègre, désintéressé et de grande humilité. À ce jour, il n’y a pas de données sur la dévolution de ses archives personnelles, ni de fonds particulier à son nom aux archives départementales de Lot-et-Garonne.
La tradition des cessions de dîmes : vidimus pontificaux et copies modernes
L’ensemble du bullaire analyse 157 bulles présentées dans notre édition en 95 séries de une ou deux ou trois bulles semblables qui vidimaient 878 actes originaux, dont 864 cessions de dîmes faites au XIIIe siècle ; or de ces dernières nous ne conservons que trois originaux. Deux se trouvent aux Archives départementales de Lot-et-Garonne et proviennent de celles de l’évêché d’Agen5 ; il en va sans doute de même du troisième qui a transité par la collection rassemblée par l’abbé de Vergès (1737-1800) puis a abouti aux Archives du Grand Séminaire d’Auch et enfin aux Archives départementales du Gers6. En bref, il ne reste que 0,35 % des originaux aux mains de l’évêché et aucun des exemplaires remis aux auteurs des cessions.
Leur texte intégral était copié dans les bulles analysées par Valier que nous désignerons par leur cote dans le bullaire, cote formée d’une ou deux lettres mais il ne demeure que quatre de ces lettres apostoliques (2,5 % du total). À l’exception de EO (= G/D 34), ces originaux se réduisent à des épaves, parfois en mauvais état, car ces parchemins de grandes dimensions (70+ à 80+ de large et bien 60 cm de haut), dépouillés de leur sceau – s’il existait encore – et coupés en deux dans un sens ou dans un autre, pouvaient servir de couverture à des cahiers même de grand format. Les moitiés gauche et droite S ou AS (= 1 J 1475) restent fort lisibles et il y a peu de pertes à l’endroit de la coupure. Les deux parties sont de dimensions imposantes : 35*59 cm à gauche, 37,8*58,3 à droite. Les moitiés supérieure et inférieure de BJ recouvraient un registre de conscription de 1816 ; on les avait collées sur un fort papier gris qui n’a pu être retiré que partiellement lorsqu’on a démonté cette reliure en 1952 et coté les disjecta membra du parchemin dans G/G 4 ; plis et rognages ont parchevé le désastre. L’humidité et l’usage de révélateur ont rendu le milieu de BN (E suppl., Arch. mun. Agen, ii 46) illisible. Au total, ces quatre bulles donnaient le texte intégral de 36 cessions de dîmes, cette copie de qualité transmettait 4,1 % des actes de délaissement initiaux.
Les dates précises que le chanoine Marboutin a portées en couleur en marge de son édition manuscrite montrent que de son temps en existaient quatre autres sous forme de 45 cessions, soit 5,2 % du total. Trente ou quarante ans auparavant, l’abbé Barrère avait dû voir ou l’original de (AH04) ou la bulle AH recopiant cet acte7. Dernièrement, Hervé Bouillac nous a signalé un cinquième original aux archives de la Côte d’Or (2F 20), correspondant à CE et publié en annexe 5 ; il ne remet pas en cause nos conclusions.
Cote | Original | Copie moderne | Marboutin | |
S ou AS | 1 J 1475 | 1 | ||
AO 04 et AO 05 | partielle | |||
BJ | G/G 4 | 1 | ||
BN | Arch. mun. Agen, ii 46 | 1 | 1 | |
BH03 ou CC03 | 1 (partielle) | allusion | ||
BQ ou FF | 1 | |||
DP01 et DP02 | G/G 17 | 1 | 1 | |
EO | G/D 34 | 1 | 1 | |
FA03 ou GG03 | 1 (partielle) | allusion | ||
DS ou EG | 1 | |||
EM | 1 | |||
GA ou GM | 1 | |||
GQ | 1 | 1 |
On ignore si chanoine Marboutin a eu accès à ces bulles (signalées en gras dans le tableau ci-dessus) sous forme d’originaux médiévaux ou de copies modernes ; à l’occasion d’un article8, il fait aussi allusion aux deux copies partielles conservées dans G/D 21 mais n’en a pas reporté l’indication dans son édition ; en revanche, il a porté les dates en marge de (DP01) et (DP02) d’après la copie conservée dans le cahier G/G 17. Enfin, les compilateurs de la Gallia livrent des extraits de deux cessions, dont l’une au moins correspondait à un original conservé dans les archives épiscopales9.
Actes de cessions et documents connexes : Recueil de preuves d’Argenton et Labrunie 91 J 3
En effet, la quête des textes résumés dans le bullaire passe aussi par des copies d’époque moderne, faites essentiellement à partir de bulles de Clément V, mais pas seulement.
Henri Argenton (1723-1780), secrétaire de l’évêché (1749-1767) a compilé un énorme Recueil de preuves classées chronologiquement : il s’agit de copies intégrales très soigneuses d’actes trouvés dans le fonds de l’évêché et particulièrement dans le cartulaire. Le volume a été continué par Joseph Labrunie (1733-1807)10, héritier des papiers d’Argenton et qui a rédigé sa biographie11. Le tout forme un registre de 250 pages couvertes d’une petite écriture dense, avec un supplément de 7 pages.
Treize textes issus du cartulaire de l’évêché ont pu être mis en regard de cessions de dîmes, il s’agit d’actes épiscopaux donnant des dîmes à rente ou à fief, manifestement à la suite directe ou indirecte de leur résignation entre les mains de l’évêque et enregistrés dans le cartulaire épiscopal. S’y ajoute une copie d’une cession de dîme faite directement sur un original (1106-2) par Henri Argenton.
Copies de lettres apostoliques
Copie de DP : G/G 17
La bulle DP, très sommairement analysée dans le bullaire de Valier car elle ne se rapporte pas aux cessions de dîmes stricto sensu, correspond manifestement à une des lettres pontificales copiées in extenso dans un petit recueil sur papier coté G/G 17. Nous en avons extrait deux textes conformes à (876-1) et (877-1), le reste étant analysé ou édité dans l’annexe 1.
Dossier “Savignac” : G/D 21
L’évêché d’Agen, à l’occasion de ses démêlés pour non-paiement de dîmes de la part des seigneurs du château de Savignac, a gardé un dossier d’une trentaine de pièces12 montrant un litige déjà en cours vers 1625-1669 et qui a dû rebondir au siècle suivant car, si aucune pièce n’est datée postérieurement à 1669, un savant mémoire juridique assorti de références historiques signé Guiral du Colombier fait état des conséquences de l’incendie de la Chambre des Comptes en 1737.
Des pièces justificatives annexes écrites de deux mains différentes se trouvent sur des feuillets doubles qui ne sont pas cousus en cahiers. Il s’agit de :
- deux cessions de dîmes correspondant à (487-1) et (940-1), prises sur les bulles de confirmation (BH ou CC et FA ou GG) dont les protocoles initiaux et finaux ont été copiés à l’occasion et le début des actes précédents et suivants signalés. Le bullaire de Valier a peut-être servi à retrouver ces documents précis dans la masse des bulles conservées alors mais cela n’apparaît pas explicitement et il n’y a aucune indication de cote.
- trois actes rétrocédant ces dîmes à la famille qui s’en était défaite, en principe pour trois ou quatre générations seulement. Ces dernières pièces provenaient d’un “vieux livre en parchemin contenant plusieurs actes concernant l’évêché d’Agen”, assez probablement le cartulaire épiscopal
Notons que ces concessions temporaires se sont prolongées plus de trois siècles que ce qui avait été prévu vers 1290, ce qui justifie amplement le soin apporté à garder trace des cessions et même des concessions jusqu’à la suppression de la dîme !
Reconstitution de GQ d’après le fonds Durfort (Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 38 J 1)
Cette collection avait des fins généalogiques et elle comporte surtout des pièces concernant les XVIIe-XIXe siècles mais aussi des copies de documents médiévaux ; conservée longtemps au château de Juigné, elle a été déposée en 1977 aux Archives départementales de Lot-et-Garonne. Nicole de Peña y a relevé et étudié les pièces concernant les Durfort et les a intégrées dans son recueil Documents sur la maison de Durfort : XIe-XVe siècle, paru en 1977. Elle a repéré des contrats concernant des cessions de dîmes dans le premier des deux volumes intitulés “Actes de la Maison de Durfort, Doat et Capot, 1666-1682”13, car il s’agit, pour l’essentiel, des copies réalisées au XVIIIe siècle de mémoires de la collection Doat.
On peut ainsi reconstituer la bulle GQ par une version énième, prise initialement sur une copie sur papier conservée au château de Pau dans les Archives de Navarre, ou plus exactement par deux versions et traductions incomplètes successives (identiques à quelques détails orthographiques près), la première comportant tous les actes validés par Clément V et le protocole final de la bulle14, la seconde le protocole initial et une partie des actes15. Nicole de Peña n’a pu établir l’origine de la copie qui se trouvait à Pau16, s’agissait-il d’une pièce trouvée dans le fonds de l’évêché d’Agen ou bien la bulle GQ – exceptionnellement courte et ne concernant que les Durfort – a-t-elle aussi été expédiée à un membre de cette famille influente à la cour pontificale ? Le texte intégral correspondant à l’analyse (GQ02) se trouve de ce fait transmis dans une double tradition, l’une dérivant de l’original (copie Argenton), l’autre peut-être de son vidimus dans une bulle de Clément V (fonds Durfort) (1106-2).
Directement (36 cas) ou indirectement (7 cas), ce sont les vidimus établis à la cour pontificale qui ont assuré la tradition in extenso de 4,9 % des actes de cession analysés dans le bullaire, les trois originaux et les copies modernes de trois autres n’intervenant que de façon très secondaire. Le soin attentif que les évêques d’Agen ont longtemps apporté aux lettres apostoliques garantissant leurs droits n’y est pas étranger. Reste que l’essentiel des délaissements de dîmes ne nous est connu que par les analyses de Valier !
Analyses et inventaires
Le recueil G/C1 qui comprend le bullaire, entre autres documents, n’est pas tout à fait un monument isolé : il a été précédé à la fin du XVe siècle de cahiers conservés dans le fonds de l’évêché contenant la copie informe d’actes des XIIe-XVe siècles, la pièce G/G 17 citée plus haut comme comportant une bulle pontificale correspondant à DP est l’une d’elles. L’inventaire des Archives départementales indique ce cahier comme du XVIIIe siècle mais son écriture le désigne indubitablement comme à peu près contemporain de la seconde partie de G/C 1 et en tout cas de peu postérieur à 1470.
Recensions composées à l’évêché vers 1490-1520
G/C 1 un ensemble complexe
Le bullaire de Vallier est un des éléments d’un petit registre de quelque 280 folios de papier conservé aux Archives départementales de Lot-et-Garonne, sous la cote G/C 1. Le dos de la reliure du XIXe siècle comporte six nerfs très saillants de la coiffe à la queue. Sur cette robuste couverture, en très bon état, on a soigneusement collé ce qui restait d’une ancienne reliure très dégradée en basane dorée aux petits fers, avec encore le départ des languettes de cuir épais servant de fermoir. Il s’agit-là d’une restauration donnant une idée assez précise de ce que devait être ce petit volume que sa belle apparence désignait comme un monument précieux pour les droits de l’évêché et non comme un document usuel. Il a du reste été traité avec soin : ses pages ne portent pas les dégradations caractéristiques d’un usage fréquent et n’ont pas été annotées.
L’ensemble relié se compose de 14 cahiers, de papier pour l’essentiel. Le premier est un binion de beau papier (A), chaque page fait 27,3*19,8 cm, le recto du premier folio est collé sur le contreplat de la reliure et son verso porte l’ex-libris de Bourrousse de Laffore.
Suivent treize cahiers de deux ou trois types de papiers de format légèrement inférieur :
- un ou deux (B et C) pour les cahiers 2 à 12 (pouillé et bullaire) et la feuille de garde du cahier 13, format 26,9*19*8 cm ; C se distingue plus ou moins de B par une plus forte épaisseur et une trame moins visible ;
- un troisième (D) de trame presque indiscernable formant des feuilles de 27,5*20,5 pour les cahiers 13 et 14 (inventaires des bulles, livres, meubles).
Le pouillé, édité en 2020 avec ceux de la province de Bordeaux dans le Recueil des Historiens de la France doit dater comme le bullaire de 1520 environ, tandis que les deux derniers cahiers correspondent à des recensions effectuées une vingtaine d’années auparavant, en 1499 par l’official et le secrétaire de l’évêché, à l’arrivée de Jean de Grammont17, vicaire général de l’évêque Léonard de La Rovère (1487-1519). L’inventaire des livres a été édité en 2001 par Fabrice Ryckebusch dans le volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae consacré au diocèse d’Agen (p. 30-33). Le groupement de ces deux ensembles de cahiers sous la même reliure est probablement antérieur au XIXe siècle tant leur objet est voisin : la défense des droits épiscopaux.
Une feuille de parchemin de plus petite dimension, reliée sur onglet, protège le cahier 2 ; à 1,3 cm de la couture, la marque d’un pli montre qu’on l’a récupérée de la couverture d’un cahier large de 17,5 cm. Elle porte au crayon violet : Cartulaire d’Agen, signé par de Vallier Jean, clerc et notaire… Le titre de “Cartulaire d’Agen” correspond à la désignation du document à la fin du XIXe siècle dans les Notes historiques de Durengues. Cette feuille de parchemin et le premier cahier renvoient aux opérations de reliure et de restauration auxquelles Bourrousse de Laffore ou celui qui lui a cédé ce manuscrit ont procédé.
Description détaillée des cahiers de G/C 1
N° du cahier | Support | Nombre de bifeuillets | Folio | F. blanc | Remarques | Contenu |
2 | parchemin 26*18,8 cm | folio non numéroté, talon étroit visible entre f. 6 et 7. | 2 à 6 | |||
papier B 26,9* 19,8 cm | 3 | 1-3 ; 4-6 | ||||
3 | papier B | 12 | 7-18 ; 19-30 | Pouillé | ||
4 | papier C | 1 | 31 ; 56 | 31 sauf un début d’alphabet au recto ; 56rv | Bullaire A-Y | |
papier B | 12 | 32-43 ; 44-55 | ||||
5 | Papier C ? | 1 | 57 ; 82 | 57 sauf un début d’alphabet au recto | ||
papier B | 13 | 58-69 ; 70-81 | 79-80 | Bullaire AB-AZ | ||
6 | papier C ? | 1 | 83 ; 112 papier épais | 83r ; 112v sauf début de liste de cotes | Bullaire BB-BX | |
papier B | 14 | 84-97 ; 98-111 | ||||
7 | papier B | 13 | 113-125 ; 126-138 | 113r, 137v-138v | Bullaire CC-CZ | |
8 | papier B | 1 monté à l’envers | 139 ; 162 | 139v ; 162v | 139r sans rapport avec le bullaire (rajout dans le bon sens) ; 162 r, à l’envers | Bullaire début de DE, f. 162r |
papier B | 11 | 140-150 ; 151-161 | 161v | Bullaire suite de DE-DZ | ||
9 | papier B | 12 | 163-174 ; 175-186 | 163r sauf liste alphabétique de cotes ; 184r-186v | Bullaire EF-EV | |
10 | papier B | 11 | 187-197 ; 198-208 | 187r sauf liste alphabétique de cotes | Bullaire FA-FO | |
11 | papier B | 10 | 209-218 ; 219-228 | Bullaire FO suite – FZ | ||
12 | papier B | 14 | 229-242 ; 243-256 | 251r-256v | petit note glissée entre f. 232 et 233, talon visible entre f. 252 et 253. | Bullaire GA-GT |
13 | papier B | feuillet et talon | 257, talon entre f. 267 et 268. | Inventaire des bulles et de la bibliothèque | ||
papier D trame peu visible 27,5*20,5 | 5 | f. 258-262 ; 263-267, papier | ||||
14 | papier D | 4 | 268-271 ; 272-276 (274 non attribué) | Inventaire des meubles |
La foliotation portée au crayon (par Bourrousse de Laffore ou les archivistes départementaux) commence au premier folio de papier du second cahier. Le pouillé et chaque section du bullaire cotées par lettres seules (A à Y), ou lettres doubles (BB à GT) correspondent chacun à un gros cahier régulier de 12 à 15 bifeuillets, avec une page blanche au début ou à la fin, sauf la section F, trop longue qui occupe deux cahiers écrits en continu. Le premier bifeuillet du cahier 8 a été remonté à l’envers, ce qui place à la fin et tête-bêche le début de la bulle DE. Ce cahier a été complété par deux articles écrits de la même main à l’encre plus claire. Les cahiers 9 et 10 sont dans l’ensemble écrits d’une encre parfois plutôt pâle, on observe aussi une légère réduction du module dans la première partie du cahier 9 jusqu’au f. 173.
G/G5 et G/G 17
Bien qu’il ne soit d’aucune des mains de G/C 1, le cahier de papier G/G 5 (21*29,7 cm) où l’on trouve la copie de lettres du sénéchal d’Agenais et de Louis XI (mars-avril 1479) relatives au procès de Galéas de La Rovère (1478-1487) contre Pierre Dubois son compétiteur pour le siège d’Agen18, a une allure matérielle et un propos assez proches. On ne saurait dire si encore un autre petit livret, G/G 17, date de cet évêque ou de son prédécesseur Pierre Bérard (1461-1477) qui a pris le titre d’évêque comte d’Agen19, alors que G/G 17 comporte de nombreuses pièces relatives aux droits comtaux de l’évêque. La lettre du duc de Guyenne en 1470 montre Pierre Bérard soucieux de rendre à son siège la jouissance de “plusieurs beaulx privileges, droiz, libertés, preeminences et prerogatives” compromis par les guerres et la négligence de son prédécesseur (1113). Quoi qu’il en soit, les différends entre la cour de France, le pape et les chapitres cathédraux à chaque nouvelle vacance épiscopale20 ont infligé à l’évêché d’Agen des années de flottement où le siège se trouve vacant de fait sinon de droit (1461-1466, 1477-1479, 1488-1492). Les cahiers G/G 5, G/G 17 et G/C 1 témoignent des efforts de remise en ordre opérés par à-coups et qui ne se déploient vraiment que sous Marc-Antoine de La Rovère (1519-1538) que secondèrent des auxiliaires compétents et actifs ne se limitant plus à copier des textes anciens pour conforter les droits épiscopaux mais parvenant, d’inventaire en récapitulatif, à dresser un panorama complet de ceux-ci. Nous comparerons ensuite ces éléments21.
Notre propos sera surtout ici mettre en lumière les éléments relatifs à la conservation et au classement des bulles touchant aux dîmes dans les archives de l’évéché d’Agen, à partir de 1490-1520 et de confronter ces éléments avec ceux d’un catalogue du même fonds (approximativement pérenne pendant trois siècles) dressé après la saisie des biens nationaux. Nous ne prétendons pas aborder dans son ensemble le classement des archives épiscopales et son évolution au fil de l’époque moderne, tout au plus y apporter une contribution ; il s’agirait là d’un tout autre champ de recherche qui ne pourrait être abordé qu’en prenant en compte l’ensemble des titres conservés à l’évêché et non pas la seule collection des bulles de Clément V vidimant les cessions de dîmes.
Le “Catalogue des papiers qui se trouvent dans les archives de l’évêché d’Agen”, 8 novembre 1790
Dans sa notice sur la bulle ii 46, dans Inventaire des archives départementales antérieures à 1790, Lot-et-Garonne, série E supplément, 1 : Archives des communes des arrondissements d’Agen et de Marmande, Georges Tholin établit le rapport entre la bulle de Clément V conservée sous la cote ii 46 et son analyse au fol. 4v de ce registre (n° 65) : “Dans le même inventaire sont analysées dans la même forme 89 bulles du pape Clément V, homologuant des donations de dîmes concernant près de mille églises du diocèse d’Agen, donations datées de 1237 à 1303.” Il estime que ce document “non daté […] fut rédigé, selon toute vraisemblance en 1792 ou en 1793”22. On retrouve sa trace dans la recension des inventaires des archives départementales de Lot-et-Garonne publiée par Jean Burias en 1972 : “n° 20 : Catalogue des papiers qui se trouvent dans les archives de l’évêché d’Agen, s. l. n. d. (XVIIIe siècle), manuscrit de 33 ff. Il s’agit d’un cahier de papier de grand format, actuellement déclassé et introuvable, nous conservons depuis plus de trente ans la photocopie des 23 premiers folios jusqu’au n° 231 qui nous avait été remise aux Archives départementales. Nous disposons toujours heureusement de la copie dressée par l’abbé Dubois qui indique à la fin après l’article 370 : Cotté et paraphé par nous maire et substitut de la commune, à Agen le 18e novembre 1790. Laroche-Montbrun, maire. Laroche, substitut du procureur de la commune.
L’analyse de bulles va jusqu’au n° 117 (f. 7v), suivent des lettres patentes des rois, etc. jusqu’au numéro 140 (f. 9r). Ces documents sont tous notés en marge à l’encre : “n° 1er” et on en retrouve une suite du f. 11v à la fin, avec des analyses de bulles sous les numéros 220 à 231. Le début du “n° 2ond” comporte quelques chevauchements avec la section précédente. Ce “n° 2ond” comprend des articles s’organisant apparemment par titres (prieuré de Cassou, moulin de Gajac, etc.) qui ne correspondent en fait à aucun classement réel : les liasses inventoriées sommairement s’y succèdent littéralement en vrac. On n’y relève pas de pièces médiévales sauf au n° 139 (Lettres patentes et sauvegardes pour l’évêque d’Agen, depuis 1295 jusqu’en 1597) et aux n° 157 et 158 (baux à fief depuis le XIIIe siècle). La séquence intitulée “n° 3e” va des f. 10r à 11v sans titres intermédiaires.
D’autre part, cet ensemble laisse de côté des documents d’importance majeure comme le cartulaire de l’évêché d’Agen connu par les copies d’Henri Argenton. Non seulement ce “catalogue” n’a porté que sur un fonds peut-être déjà largement dispersé et amputé de ses documents anciens mais il est resté à l’état d’esquisse quant au classement. Il est dû à quelqu’un se mouvant avec aisance dans la documentation ancienne, on pourrait penser à la contribution d’un feudiste ou d’un notaire, mais il dénote une familiarité avec les archives ecclésiastiques qui le feraient volontiers attribuer à l’abbé Joseph Labrunie (1733-1807), qui a réalisé un catalogue sommaire des bibliothèques ecclésiastiques confisquées et rassemblées en1792 dans la chapelle de l’évêché, mais l’article d’Oswald Fallières retraçant son parcours pendant la Révolution ne dit rien de son éventuelle contribution quant aux archives de l’évêché avant qu’il ne soit emprisonné par intermittence de 1793 à 179923, et surtout nous le verrons plus bas, ce catalogue qui remonte à 1790 n’est pas de la main de Labrunie.
Rapports entre les trois recensions et classements (c. 1490, c. 1520, 1790)
L’inventaire de la fin du XVe siècle que nous publions dans l’annexe 3, le bullaire de Valier et une grande partie du catalogue de 1790 analysent des ensembles documentaires analogues : des bulles pontificales confirmant à l’évêque d’Agen la possession de dîmes, mais ces documents diffèrent profondément par leur nombre d’articles, leur conception et leur niveau de précision. Le premier, au-delà de son second article, n’évoque même plus qu’il s’agit de dîmes et dans quelles paroisses, pour se contenter de noter sommairement des mentions censément portées au dos : le ou les archidiaconés concernés et une cote par lettre. Aucune véritable analyse n’a été faite à cette occasion ; pris isolément, ce répertoire laisserait même un peu perplexe sur l’objet exact de ces lettres pontificales. Du moins montre-t-il que ces bulles formaient un tout rangé à part. Au début de chaque bulle, Valier donne sa cote et l’analyse ensuite en une succession d’articles correspondant chacun à ce qui est bien identifié comme un délaissement de dîmes par des personnages nommément désignés, pour telles paroisses (dont le nom est reproduit en marge) ; il indique souvent la date du dernier acte recopié et celle de la bulle. Le catalogue d’époque révolutionnaire signale la plupart du temps le nom du pape et énumère ensuite les paroisses pour lesquelles le pape confirme la possession des dîmes, sans s’attarder à la nature de ces “concessions” et en ne s’intéressant pas du tout à leurs auteurs. Ce qui prend une ligne dans le premier inventaire occupe ainsi plusieurs pages avec Valier et se réduit à un maigre paragraphe en 1790. Ces trois recensions renvoient à un ensemble qui a pour l’essentiel disparu et dont ne peut qu’entrevoir l’aspect matériel et le contenu intégral à travers quatre vestiges originaux et quelques copies.
Classement et conservation
L’emplacement des annotations portées aux XIVe-XVe siècles au verso des originaux, des bulles pontificales de très grandes dimensions (G/D 34 fait 55*75 cm), suggère que ces pièces pouvaient alors être conservées sous forme de rouleaux car les références et analyses seraient restées visibles une fois le parchemin roulé par le haut ; il en va ainsi de la cote “BJ”, peut-être contemporaine du bullaire, inscrite dans un coin du fragment inférieur de G/G 4.
En revanche, le reste des cotes et annotations écrites à l’époque moderne sont manifestement cadrées par des plis très marqués et placées, sauf exception, pour guider la recherche d’un document précis dans un ensemble de parchemins pliés et non pas roulés.
Les cotes indiquées par le bullaire de Valier ne figuraient peut-être pas systématiquement au dos des bulles, à en juger par le cas de 1 J 1475, pourtant en bon état ; celles énumérées dans l’inventaire antérieur d’une vingtaine d’années n’ont été portées sur aucun des documents originaux conservés, et l’indication de l’archidiaconé seulement sur 1 J 1475 mais, comme les bulles conservées se comptent sur les doigts d’une seule main, on ne peut rien en conclure et l’indication signata/rubricata in dorso devait bien correspondre à une réalité, à moins que toutes les annotations prévues n’aient pas été réalisées. Ce classement n’a pas abouti ou n’a pas donné satisfaction. Tout au plus remarquera-t-on que ces modes de cotation par cycles alphabétiques (A, B, C, etc. ; AB, AC, AD, etc. ; BB, BC, BD, etc.) est analogue à celui utilisé pour l’inventaire des archives d’Albret en 1544 et sans doute des plus courants24, à ceci près que dans le cas du bullaire de Valier, cela ne procède pas d’un classement alors que le fonds d’Albret, d’une tout autre ampleur, a été classé selon un ordre à la fois géographique et thématique.
Cote | Bulle | Article | Marque chanc. apostolique | Annotation gothique | Cote | Analyses modernes |
1 J 1475 | S ou AS | 187 | coin | absente | milieu ou à 10 cm du bord, en colonne, entre des plis marqués | |
ii 46 | BN | 522 | coin | coin | milieu entre plis | |
G/G 4 | BJ | 491 | ? | coin | coin | |
G/D 34 | EO | 580 | absente | coin | coin entre plis | |
G/D 34 | (Z06) = (AF06) | 252-2 | coin | |||
G/D 34 | 1303 | milieu entre plis (invisible après pliage) bord |
D’un “ordre” l’autre
La logique du “classement” par lettres dans l’inventaire c. 1500 nous échappe du tout au tout. Cette recension n’énumère pas les textes dans l’ordre de ces lettres qui, ou simples, ou par deux ou par trois ne formeraient une liste alphabétique continue. Certaines lettres (A, J, R, etc.) reviennent de nombreuses fois : “J” seul (sans compter ses combinaisons avec d’autres lettres) plus de trente ! Une lettre ou un groupe de lettres ne renvoient pas à une bulle mais à plusieurs ; elles constitueraient alors plus une indexation qu’une véritable cotation et, en tout cas, ne semblent pas correspondre à un rangement. Certaines “cotes” sont communes aux deux classements mais ne vont pas aux mêmes textes, dans la mesure du moins où l’on peut en juger, vu l’imprécision du premier inventaire.
Cette liste n’est pourtant pas dépourvue de tout intérêt, d’abord parce qu’elle indique qu’une vingtaine de parchemins avaient déjà perdu leur sceau de plomb et aussi parce qu’elle mentionne le ou les archidiaconés concernés et que des indications analogues figurent en tête de presque chaque bulle dans le bullaire de Valier qui a donc pu utiliser ce travail antérieur, ou du moins en reprendre l’esprit. Sur trois des quatre bulles conservées, on remarque la présence de la cote de Valier, portée à des époques diverses, comme nous l’avons vu de mains diverses, et nullement de façon systématique au moment de la rédaction du bullaire, mais jamais de l’indication du ou des archidiaconés.
L’ordre du bullaire repose sur une répartition en huit sections : une de A à Z avec une cote en une seule lettre et les suivantes avec une cotation par deux lettres de AB à GT ; là encore le principe d’ensemble nous échappe mais les huit séries peuvent correspondre tout simplement à autant de layettes. Il s’agirait non d’un classement mais d’un rangement, mis en place peut-être depuis longtemps. Comme de très nombreuses bulles portaient sur deux archidiaconés ou plus, le mode habituel de tri par lieu, que ce soit dans les archives ou les cartulaires, s’avérait inenvisageable. Les bulles analysées ne se prêtaient en fait à aucun tri simple ; le bullaire marque l’abandon de toute tentative de classement, après peut-être un essai raté une vingtaine d’années auparavant. Sa grande utilité était à permettre de retrouver assez facilement les textes relatifs à une même paroisse, à ceci près qu’en l’absence d’index, il fallait parcourir pour cela des dizaines de pages.
Le catalogue dressé à l’époque révolutionnaire suit une numérotation continue qui n’a pas été reportée sur les originaux ; l’auteur du catalogue semble avoir pris comme ils venaient des dizaines de parchemins et de papiers répartis sommairement en trois lots, l’essentiel des bulles formant le premier, avec un petit supplément à la fin du troisième. La saisie des archives épiscopales a sans doute mis à mal leur classement.
L’ordre du catalogue ne procède en tout cas pas du tout du bullaire de Valier. Nous n’avons jamais pu mettre en évidence une quelconque relation entre la façon d’écorcher les noms propres en 1790 et des variations graphiques du bullaire, qui est du reste beaucoup plus sûr dans ses lectures du nom de petites paroisses peut-être disparues à la fin du XVIIIe siècle : on voit bien que, si l’auteur du catalogue s’était aidé, par exemple des articles (N03) et (CY03) du bullaire, il n’aurait pas massacré dans ses numéros 46 et 111 le nom de Pouy-sur-l’Osse, village du diocèse de Condom qu’il ne devait pas connaître du tout. L’auteur du catalogue de 1790 ne signale pas le bullaire de Valier et ne l’avait manifestement pas à sa disposition car quelque collectionneur ou un ecclésiastique l’avait gardé par devers lui ou subtilisé. Le catalogue, au contraire du bullaire, ne mentionne jamais le ou les archidiaconés concernés – une telle indication était devenue anachronique – mais il indique la fourchette chronologique des actes recopiés dans 93 cas sur les 122 bulles correspondant à une lettre apostolique analysée dans le bullaire, souci chronologique étranger à Valier ; l’auteur a donc lu chaque original et travaillé de façon assez suivie et cohérente, mais il a dû commettre des erreurs, outre la déformation évidente de certains noms de lieu : omettre une ou plusieurs paroisses, se tromper sur des dates comme au n° 63 [(CZ) = (EQ)] et au n° 114 (FZ).
Le bullaire et le catalogue de 1790 ont toutefois une caractéristique commune : ne pas regrouper des bulles formant des paires et quelques trios de contenu pratiquement identique, or il s’agit de quelque 70 % environ des textes ; si les auteurs de ces recensions ont perçu ces similitudes, ils n’y ont pas accordé d’importance. L’inventaire dressé vers 1500 n’évoque pas non plus la succession systématique de doublons, si l’on se fie aux indications quant aux archidiaconés. Même lorsqu’elle a fait l’objet d’une analyse méticuleuse par Valier, cette masse documentaire semble avoir découragé toute entreprise de tri.
Des pertes au fil du temps
L’inventaire le plus ancien (annexe 3) mentionnait 148 bulles, le bullaire en citait une dizaine de plus, au terme probablement de rangements ayant permis d’en retrouver quelques autres ; avec le catalogue de 1790, il n’y en a plus que 126, en comptant les 4 que nous n’avons pu mettre en concordance avec celles du bullaire de Valier. Les pertes surpassent largement le nombre d’originaux ayant échappé à Valier. C’est ainsi que, par exemple, 16 des bulles du bullaire ont perdu leur doublon si elles en avaient un.
Les lots de documents analysés en 1520 et en 1790 diffèrent donc quelque peu mais nous avons pu faire correspondre presque 97 % des bulles analysées sous la Révolution avec celles décrites Valier, du moins si l’on considère les “paires” ou “trios” de documents apparemment identiques sur le fond que nous appelons “série” dans l’édition, bien que leurs analyses diffèrent par de menus détails, du fait qu’elles n’ont pas été réalisées à la suite l’une de l’autre et que leur auteur n’a pas perçu leur similitude. On ne saurait dire, par exemple, si le n° 71 du catalogue renvoie à la bulle E ou plutôt à CJ et réciproquement pour le n° 86.
Sur 21 bulles ne faisant partie d’une “paire” ni dans le bullaire ni dans le catalogue, 20 concordent bien, compte-tenu du fait que le second document n’est peut-être pas exhaustif, mais le n° 228 du catalogue signale une localité ne paraissant pas dans GS : ou le catalogue se fonde sur un doublon analogue mais non identique à GS, ou Valier a sauté un nom, ce qui n’est pas à exclure. Nous restons aussi dans l’embarras avec les numéros 15, 22 et 29 du catalogue auxquels ne correspondent que les deux bulles DG et FM, ainsi qu’avec les numéros 14, 85 et 105 renvoyant seulement à FX et GE. Il n’est pas impossible qu’en 1790, on ait analysé non pas quatre bulles absentes du bullaire mais peut-être 5 ou 6 au moins.
Nombre de bulles par unité documentaire | Nombre de cas | |
Catalogue | Bullaire | |
0 | 1 | 13 |
0 | 2 | 4 |
1 | 1 | 20 |
1 | 2 | 15 |
2 | 1 | 1 |
2 | 2 | 39 |
3 | 2 | 2 |
3 | 3 | 1 |
Les changements induits par quelques déperditions entre le début du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle restent néanmoins un phénomène mineur comparés à la perte de plus 90 % de ces actes soit au cours du demi-siècle après la saisie des biens nationaux, soit dans la seconde moitié du XIXe siècle dans la période de flottement précédant le versement des derniers lambeaux du fonds ancien de l’évêché aux Archives départementales. Au fond, jusque à la Révolution, la collection de lettres apostoliques s’était assez bien transmise, même si l’existence de doublons – encore prédominants dans l’ensemble de 1520 – a fortement contribué à sa pérennité en limitant les conséquences des pertes.
Les duos et trios de bulles à l’identique ?
Un des points les plus obscurs consiste à savoir pourquoi une soixantaine de bulles étaient conservées en deux exemplaires originaux et une sous forme de trois. Ces doublons ou trio concernent exclusivement un ensemble très homogène de 85 séries de confirmations de dîmes dont 66 sont explicitement attribués à Clément V, et 37 plus précisément du 2 juin 1309, et même 39 si l’on prend en compte les dates données par les copies informes des protocoles finaux transmises par la liasse G/D 21 dont nous n’avons pas joint la transcription à l’édition. Cette date vaut pour les deux éléments de EL/GT, FB/FN, FD/FY, FL/GF et GA/GN. On rencontre parfois Datum in Avenione ut aliis, ce qui montre bien que l’auteur du bullaire comprenait bien qu’il traitait d’une série de documents de même date. S’y ajoutent deux bulles de Clément V, de portée plus générale, conservées en un seul exemplaire et dont on ne connaît pas la date exacte (FV et GK). Huit textes ne se rattachant pas à la série de confirmations obtenues de Clément V, par leur date ou leur objet, ne correspondent qu’à un seul exemplaire : J, X, BB, DP, GB, GC, GD, GJ. Dans la série GA-GT, il y avait beaucoup de bulles d’un type particulier ou dépourvues de doublon ou postérieures au pontificat de Clément V, GA-GT faisait plus ou moins office de fourre-tout rajouté à la suite de FZ.
Sur les 24 bulles à propos des dîmes n’ayant pas de “doublon” vers 1520, 19 concernaient tout ou partie le diocèse de Condom et 15 pour le diocèse d’Agen, tout ou partie dans son extension d’après 1317, qui apparaît dans 44 séries du bullaire ; si ces bulles isolées renvoient à des pertes, elles ont été plus considérables pour le futur diocèse de Condom que pour le reste du diocèse d’Agen, peut-être par négligence, puisque ces documents n’avaient plus d’utilité. Mais le diocèse de Condom figure dans 27 des 60 “paires” de bulles à propos des seules dîmes et dans un des originaux conservés. Il n’y a toutefois pas lieu de supposer non plus que l’évêque d’Agen se soit dessaisi d’une partie de ses précieux parchemins au profit de l’évêché nouvellement créé sous Jean XXII.
Nous n’avons aucun moyen de prouver que les paires ou trio de bulles se composaient de deux ou trois exemplaires rigoureusement semblables, puisque le document jumeau n’existe plus pour aucune des quatre bulles originales qui subsistent. Les petites discordances quant à l’ordre suivi et aux noms de paroisses entre les analyses de deux bulles jumelles – et dans le catalogue et dans le bullaire – ne sont pas forcément significatives puisque, dans les deux recensions, l’auteur a examiné séparément les deux documents.
On relève ainsi quelques cas avec une lacune dans une des versions du bullaire : dans C par rapport à EF, E par rapport à CJ, L par rapport à O, etc. Des imprécisions manifestes se rencontrent également, ainsi à l’article (292), (AD03) porterait sur la paroisse de Lagruère tandis (BE03) qui lui fait pendant concernerait Le Mas-d’Agenais : en fait, la première est une annexe de la seconde !
Le n° 92 du catalogue concorde bien avec AP mais cite tout de même deux paroisses qui n’y figurent pas. Renverrait-il à une bulle perdue analogue à AP mais plus complète ou bien pèche-t-il par excès ? On ne peut que rester sur des interrogations. Les divergences quant aux fourchettes chronologiques indiquées dans le catalogue pour 9 des 27 “paires” où chacune des deux analyses atteint ce degré de précision laissent aussi dans l’embarras.
On peut difficilement supposer que des documents donnés certainement le même jour abordant les même paroisses selon le même ordre aient pu présenter systématiquement de véritables différences ; il doit s’agir de doubles exemplaires demandés par l’évêque d’Agen, par sécurité puisqu’ils étaient censés pouvoir se substituer valablement aux originaux en 1309 mais cela représentait un surcoût notable en achat de parchemin et en temps de copie. En revanche, on ne garde pas trace d’un enregistrement à la chancellerie apostolique. Nous ignorons si un tel dispositif pour confirmer des cessions de dîmes était d’usage courant.
Il convient toutefois de noter que la plupart des bulles n’existant qu’en une seule copie ne concernent qu’un archidiaconé. L’évêque aurait-il demandé un double en vue d’un classement géographique ? Cela expliquerait que seules deux bulles correspondant à trois ou plus archidiaconés (mais ce ne sont pas les seules de la sorte) existaient en triple exemplaire. : L/O/BC (Montaut, Besaume, Majeur, Queyran) et DG/FM flanquées encore d’une troisième en 1790 (Montaut, Majeur, Queyran). Dans ces conditions le rangement séparé des deux exemplaires pouvait ne pas résulter seulement du désordre installé au fil du temps mais d’un propos délibéré qui a peut-être limité les aléas de conservation mais a surtout généré une totale absence d’ordre dans cet ensemble documentaire homogène, le classement hypothétiquement prévu ayant tourné court.
Hélas, l’état des rares originaux restant ne permet ni de valider ni d’écarter aisément la présence d’une indication de l’archidiaconé au dos des bulles, et par conséquent même de fonder cette hypothèse. Comme on trouve souvent dans le bullaire l’indication de “Brulhiensis” et “Cayranensis”, alors que les clercs travaillant vers 1520 auraient dû se référer à des pouillés d’avant 1317 pour déterminer le ou les ressorts concernés25, force est de supposer que de telles mentions avaient été inscrites bien longtemps auparavant, mais pas forcément de façon systématique en une seule fois, non plus que les listes de noms de paroisses (cf. Étude paléographique). Simplement, l’absence dans le bullaire de toute référence à l’archidiaconé correspond plus au diocèse de Condom qu’à celui d’Agen. Sur onze bulles isolées ou duos de bulles dans ce cas, six renvoient au seul futur diocèse de Condom : B/EP, AL/FS, BJ/FB, BT et EO, EM, FT et FZ. Deux autres traitent du diocèse de Condom et diocèse d’Agen : B/EP et BZ. Or BJ et EO sont conservées en original, apparemment sans mention de l’archidiaconé au dos. Les auteurs du bullaire se seraient-ils limités à indiquer le ou les archidiaconés figurant déjà au verso des originaux ? Toujours est-il qu’ils ont analysé un ensemble qui n’était pas trié du tout par archidiaconé, les duos de bulles portant sur un seul archidiaconé ne se trouvaient que parfois dans le même groupe : BG/BL, CF/CX, DO/DX, FB/FN, FD/FY. En revanche, les ensembles hétérogènes rangés de la même façon sont moins nombreux : K/R, L/O/BC, BP/BR.
Quoi qu’il en soit, il apparaît clairement que les huit sections du bullaire de A à GT correspondent pour l’essentiel à des bulles de Clément V datant vraisemblablement toutes du 2 juin 1309, auxquelles on a ajouté quelques autres bulles concernant les dîmes mais certainement pas toutes.
Aux origines d’un ensemble de vidimus élaboré d’un bloc
Aux bons soins du cardinal Arnaud de Canteloup
Le protocole initial des originaux conservés explique que, pour répondre aux demandes de l’évêque et du chapitre d’Agen, le cardinal Arnaud de Canteloup, un parent du pape qui devait bien connaître le diocèse d’Agen pour y avoir été chanoine (1299-1305), archidiacre de Brulhois (1299-1304) et official (1303-1304)26, et qui avait assisté à des cessions de dîmes [(224), (487-2)], a examiné les documents à confirmer et que le pape s’est pleinement fié à son rapport. On ne saurait dire si la pension de 200 livres de petits tournois, assignée sur des dîmes relevant de la mense épiscopale, que lui avait accordée par l’évêque dès 1308 au moins, le remerciait de ce service ou si elle correspond à une gracieuseté de longue date27.
La validation finale des lettres a lieu à Avignon le 2 juin, alors que la curie vient juste de s’y installer en mai 130928, après le départ du pape de Villandraut vers le 20 novembre 1308 pour arriver dans le sud de l’Agenais les 26-29, se trouver déjà dans les parages de Lectoure le 6 décembre29 et parvenir en Languedoc au début de l’année 1309. Les 85 bulles ou ensemble de bulles concernant stricto sensu les cessions de dîmes ont recopié 864 actes, ce qui laisse à penser que le cardinal s’est rendu personnellement à Agen au moins pour y donner ses directives aux clercs chargés de la copie ou s’est fait apporter dans sa résidence des coffres remplis de parchemins. En tout cas, on a pu difficilement réaliser cette longue et minutieuse compilation au fil au fil des étapes d’une itinérance de plusieurs mois ; elle a été vraisemblablement mise au point dans le Sud-Ouest, voire sur place à Agen.
Un ensemble homogène mais mal trié
Nombre d’articles | Nombre de bulles ou paires de bulles |
3 | 1 |
4 | 1 |
5 | 3 |
6 | 7 |
7 | 8 |
8 | 4 |
9 | 6 |
10 | 16 |
11 | 9 |
12 | 5 |
13 | 15 |
14 | 6 |
15 | 4 |
L’ensemble concernant les dîmes a en moyenne 10 articles, ce qui est aussi le chiffre médian et un second maximum se présente avec 15 bulles comportant 13 articles. Ceci correspond à des parchemins de dimensions imposantes. On constate vite qu’en dehors d’un groupement géographique ou familial très approximatif, les lots d’une dizaine de parchemins, un peu plus un peu moins, n’ont rien de bien cohérent et ne font pas vraiment l’objet d’un tri chronologique, à en juger par les dates mentionnées par les quelques copies intégrales conservées. Certaines bulles comme K et son doublon R, ou V et GO sont même d’une extrême hétérogénéité géographique. Les délaissements concernant une même paroisse ou faites par la même famille n’étaient pas regroupés ensemble mais s’éparpillent entre les articles de plusieurs bulles de différentes séries. Deux actes concernant la cession de deux moitiés de la dîme d’Alon se succèdent heureusement avec (379) et (380), mais une cession de même contenu que (379), avec cette fois aussi une part de la dîme de Jautan, figure tout à fait ailleurs (1023). (164) est de même contenu que (368). Une cession du seigneur d’Estussan se retrouve dans (496) et (861). Certains délaissements avaient pu faire l’objet de plusieurs originaux ou semblables ou complémentaires qui se sont trouvés disjoints ou dans le rangement de ces parchemins ou bien dans leur tri rudimentaire par les clercs d’Arnaud de Canteloup. Les contraintes matérielles liées au support, dont on ne voulait peut-être pas qu’il excède deux feuilles de parchemin, ont pu jouer et conduire à composer des brassées d’actes, (particulièrement ceux de type et d’aspect matériel hétérogènes) à partir des “restes” de quelques liasses. Vers 1292-1296, un juriste de l’évêché avait fait glisser dans des rétrocessions temporaires de dîmes à des membres de la famille Savignac qu’elles soient de nul effet si la dîme avait été déjà cédée à l’évêque précédemment par un de leurs parents [(252-3), (487-3)]. La masse mal classée des actes originaux pouvait susciter des interrogations inquiètes chez les clercs de l’évêque mais les confirmations pontificales ne leur ont pas simplifié la tâche lorsqu’ils entendaient mettre au net un dossier et éviter les démarches obreptices.
Un registre eût été plus pratique pour copier plusieurs centaines d’actes notariés de longueur variable mais ne convenait pas au projet de confirmation par l’autorité pontificale : il fallait se couler dans le module des actes produits par la chancellerie du pape qui n’avait rien à voir avec une “cartularisation”. L’évêque d’Agen recherchait la caution de l’autorité pontificale, qui surclassait en tout celles des originaux produits par des notaires parfois de très petites bourgades, de formats variables : la cession de la dîme de Savignac (252-2) tient sur une feuille de forme trapézoïdale de 19,5 cm de haut sur 26- 27 de large, celle de de la dîme de Boicholas (350-2) sur petit rectangle allongé haut de 6,5-7 cm sur 26-27 de large, presque une lanière. De tels supports étaient plus aisés à manipuler et à lire que les énormes lettres apostoliques mais nettement plus difficiles à ranger et à classer et donc de conservation incertaine. Un procureur de l’évêque avait dû s’adresser au baile et aux consuls de Moncrabeau pour leur demander de faire refaire par le notaire de Moncrabeau, d’après son registre, une cession datant de 1288 dont l’original a été perdu à l’évêché (1058). Pour des pièces plus anciennes, la démarche eût été quelque peu aléatoire ! L’authentification de ces parchemins par le pape non seulement venait en plus des originaux mais pouvait s’y substituer. C’est ainsi que de quelques centaines de petits actes présentés dans un ordre plus qu’incertain sont ressorties des dizaines de grands parchemins impossibles à classer de façon simple mais robustes et relativement simples à ranger ; la disjonction des doubles a ajouté à la confusion.
Reste que, si toute éventuelle tentative de tri géographique ou familial a échoué, l’ensemble des actes présentés à la validation par la chancellerie pontificale forme un tout homogène ; on ne sait cependant pas s’ils avaient été mis dans les mêmes coffres depuis une soixantaine d’années ou si leur ensemble découlait de la recherche systématique de tels actes pour les faire confirmer par le pape. L’enregistrement de certains arrentements de dîmes dans le cartulaire épiscopal d’après les copies d’Argenton n’apprend rien à ce sujet. En tout cas, Bertrand de Got et ses clercs ont nettement ciblé ce qui fondait le droit de l’évêque sur les dîmes, soit un élément essentiel des revenus, et ont, ipso facto, constitué dans son historicité – ou achevé de le faire – un mouvement de délaissement de dîmes commencé vers 1240 et qui s’achevait. Le travail de remise en ordre administrative sous Marc-Antoine de La Rovère a justement retenu cet ensemble de bulles comme essentiel aux droits et aux revenus de l’évêque et encore à la veille de la Révolution, malgré quelques pertes, il restait imposant.
Le miroir déformant des analyses de Valier
À en juger par les seules analyses de Valier, les actes retenus pour être confirmés par le pape concernaient essentiellement le don ou plus rarement la vente de dîmes à l’évêque d’Agen, à peu d’exceptions près : (451) qui correspond à une collation en bénéfice d’une dîme dont la cession est copiée dans l’acte suivant (452) ; (1010) qui expose un arrangement entre l’évêque et des communautés d’habitants après abandon à l’évêque d’une dîme donnée en bénéfice. En apparence, les inféodations ou accensements de dîmes ou autres revenus consécutifs à un délaissement à l’évêque n’ont que rarement été intégrés et sont connus surtout par les copies d’Henri Argenton, peut-être parce qu’ils faisaient le plus souvent partie d’un autre acte :
- dîme donnée en bénéfice devant faire retour à l’évêque ensuite (620) ;
- cession et accensement/inféodation dans le même acte [(485), (590-1,2), (641), (649), (659)] ;
- inféodation seule : [(184), (828)].
Pour l’essentiel, les bulles dont le texte a été conservé confirment cette appréciation, mais dans le cas de (1105-1) et (1106-1), il n’a retenu que le délaissement des dîmes et laissé de côté leur rétrocession à rente. Il a pu aussi le faire dans bien d’autres occasions, et ainsi, le bullaire minore-t-il peut-être l’importance de cette pratique. Valier et ses aides ont pu privilégier ce qui fondait la propriété des dîmes donnée à perpétuité à l’évêque et parfois négliger les arrangements connexes, essentiels en termes d’histoire sociale. Pourtant il est infiniment plus vraisemblable de penser que c’est au stade du rangement ou tri préalables à l’établissement des lettres apostoliques que ces dispositions transitoires ont été écartées comme n’ayant pas à faire systématiquement l’objet d’une confirmation solennelle par le pape au même titre que des actes de disposition à caractère perpétuel et définitif.
La confrontation des analyses du bullaire avec les trois lettres pontificales encore lisibles (G/D 34, ii 46, 1 J 1475) et la copie d’une quatrième (38 J 1) montre toutefois que Valier a scrupuleusement suivi l’ordre des actes copiés et a su en tirer un résumé dans l’ensemble clair et pertinent, qu’ils soient en latin ou en vernaculaire, et que ce recueil nous offre un aperçu de qualité sur un trésor épiscopal mais il importe de souligner certains défauts qu’ils soient systématiques ou occasionnels
On regrettera bien sûr que Valier n’ait presque jamais relevé la date des actes copiés et confirmés mais le catalogue d’époque révolutionnaire pallie quelque peu cette sérieuse lacune. Valier traite de façon succincte des textes importants figurant au début de la bulle DP dont on ne devinerait pas la nature au vu des quelques lignes de (875), n’était leur copie dans le registre G/G 17 : il ne s’attarde nullement aux privilèges accordés par le comte de Toulouse ou les ducs d’Aquitaine puisqu’il n’y est pas question de dîmes. Valier travaille en administrateur pointilleux sans s’autoriser de digressions historiques étrangères à son sujet ! Il n’a bien sûr pas retenu la bulle de Clément V garantissant le retour à la mense épiscopale des dîmes affectées à la pension servie à Arnaud de Canteloup30. Peut-être était-elle rangée ailleurs en tout cas, stricto sensu, elle était hors-sujet.
La comparaison avec les textes conservés in extenso révèle immédiatement une distorsion entre le vocabulaire juridique des notaires du XIIIe siècle et celui des clercs employés par Valier. On conçoit bien que ces derniers n’aient pas éprouvé le besoin d’entrer dans le détail des renonciations qu’ils rendent souvent par “N…quitavit omne jus et omnem evictionem”, mais la notion d’evictio (recouvrement par jugement) était étrangère au vocabulaire romaniste des notaires du Moyen Âge, au moins pour ce type de cession.
Lorsqu’elle est possible, par exemple avec (887), la confrontation de deux versions permet parfois de déceler une erreur manifeste, ici dans (EH08a), version exagérément brève qui crédite un sergent du baile de Monflanquin d’un délaissement fait en réalité par Gasbert Alboi (DQ08) ; le contresens tient peut-être au fait que l’article ne consiste pas en une banale cession de dîme. Il en va de même avec (462) : s’il n’y avait que (GR08), on pourrait penser que les deux auteurs de la cession sont des frères ne portant pas le même patronyme alors qu’il s’agit des curateurs de deux frères (BD08). Des actes complexes et d’un type inhabituel ont mis le rédacteur en difficulté par exemple (1010) et (1105-1) : dans le premier cas (FK01) comporte des erreurs gênantes sur le nom de deux localités, dans le second l’analyse du bullaire a travesti “manus Petri Grimoart”, que l’on lit sur les copies in extenso (1105-2), en “pro anima Petri Grimoart”. Jean Valier n’a pas revu, du moins pas systématiquement, les résumés faits probablement par des clercs travaillant sous sa direction.
Nul ne s’est soucié non plus de corriger des tournures latines courantes mais fautives (construction de prope avec l’ablatif, par exemple), d’en éliminer les occitanismes31 ou, à l’article (1010) de retravailler le texte confus de (FK01) mais on rencontre une joliveté classique dans la version parallèle (GE01) : venerit quesitum bladum !
Par-delà les considérations grammaticales, il faut relever le sort parfois malheureux fait aux noms propres. Les clercs de Valier ont normalisé “Guilelmus/Guillelmus/Willelmus” en “Guilhermus”, la chose n’a rien de gênant mais le lecteur actuel est bien embarrassé par la déformation de prénoms devenus obsolètes au XVIe siècle comme Comtor voire Amaniu. La façon de rendre les –nh- tourne parfois à l’étrangeté car tel clerc travaillant vers 1520 n’a pu s’empêcher de rajouter un “g”, ce qui donne l’étrange Bougongnhagas (AP05), du moins reconnaît-on facilement de quelle localité il s’agit et, encore à la fin du XVIIIe siècle, on retrouve Calignhac qui est de la même veine au n° 87 du catalogue de 1790. Ces documents ont été écrits par des gens qui comprenaient bien l’occitan ancien mais n’employaient plus son système orthographique. On les créditera d’une très honorable aisance pour lire la belle écriture gothique de la chancellerie pontificale mais l’essentiel des déformations impossibles à élucider doit bel et bien venir d’erreurs paléographiques.
La confrontation des différentes versions d’un même texte peut révéler des distorsions évidentes, par exemple (862) et (944).
(862) DO03 | DX03 |
\Parrochia de Vastafort./ Item plus, continetur qualiter Pelegrinus de Uls cessit et resignavit domino nostro episcopo Agennensi decimam de Vastafort et decimam de Claro Monte Superiori, et omnes alias decimas diocesis Agennensis, ac juravit, etc. | \Parrochia d’Astafort, parrochia de Clari Montis Superioris./ Item plus, continetur qualiter Pelegrinus de Ulxs cessit et resignavit domino nostro episcopo Agennensi decimam d’Astafort et decimam de Claro Monte Superiori, et omnes alias decimas tocius diocesis Agennensis. Juravit, etc. |
(944) FA07 | GG08 |
\Parrochia d’Astaffort, parrochia de Claro Monte Superiori./ Item plus, continetur qualiter Pelegrinus de Mil[…]s sua plena voluntate cessit domino episcopo Agennensi decimam d’Astaffort et decimam de Claro Monte Superiori et omnes alias decimas diocesis Agennensis, ac promisit et juravit, etc. | [f. 237r] \Parrochia d’Astaffort, parrochia de Claro Monte superiori./ Item plus, continetur qualiter Pelegrinus de Milxs sua plena voluntate, cessit, resignavit domino episcopo Agennensi decimam d’Astaffort et decimam de Claro Monte Superiori et omnes alias decimas diocesis Agennensis, ac promisit et juravit, etc. |
Dans ce cas, on devine sans peine que “Vastaffort” pour “d’Astaffort” résulte de la transcription malheureuse d’un “d” mais le patronyme de l’auteur de la cession reste indéterminé comme très déformé… dans un cas ou dans tous ! Et sur les quelque 130 lieux-dits non identifiés que nous avons rencontrés, combien ont-ils précocement disparu et combien ont-ils vu leur graphie si mal traitée qu’ils en sont méconnaissables ? Parfois, la déformation peut rester manifestement limitée. Dans les environs de Larroque-sur-l’Osse devait ainsi se trouver une paroisse de Mosencs/Mozencs ou Mozenes/Mozenos, peut-être trouvera ton un jour sur quelque cadastre ancien un lieu-dit Mouzens, Mouzenx ou autre qui lui corresponde. Mais que penser de Sanctus Caprasius de las Boscas, Boneas ou Boveas, un seul Saint-Caprais-de-la-Boubée, ou plusieurs Saint-Caprais ? Sanctus Laurencius de Sausants serait-il ou non une paroisse jumelle de Sanctus Amandus de Sosaut ? Il fallait au chanoine Marboutin et à l’abbé Dubois une exceptionnelle connaissance de l’Agenais pour deviner que Fanhamd n’était rien d’autre qu’un Sanct Anian).
Lorsqu’une hypothèse nous paraissait fondée, nous l’avons signalée dans l’apparat critique mais il reste beaucoup de noms énigmatiques car méconnaissables : noms de familles autrefois importantes mais disparues ou déchues vers 1500, ou bien de villages désertés ou inconnus des clercs de Valier qui les ont totalement estropiés. Il n’est pas exclu non plus que de menues erreurs proviennent des copies réalisées par les scripteurs apostoliques en 1309, mais ces derniers étaient bien plus proches de la langue des notaires du XIIIe siècle et infiniment plus qualifiés et soigneux que les clercs de l’évêché d’Agen vers 1520.
D’une édition l’autre
Tels quels, malgré leurs limites, ces deux recensions générales (c. 1520 et 1790) relatives aux cessions de dîmes nous ont paru des monuments essentiels pour l’histoire de l’Agenais dans la seconde moitié du XIIIe siècle, et s’agissant du bullaire de Valier, nous ne sommes pas les premiers à avoir le dessein d’en faire l’édition. Celle que nous présentons ici reconstitue artificiellement les “paires” disjointes que nous appelons “séries”, les rapprochements ont été établis par nos devanciers, le chanoine Marboutin32 et l’abbé Dubois33 dans leurs transcriptions du bullaire restés inédites, ainsi qu’un étudiant de Jacques Clémens vers 1990.
À la fin du XIXe siècle34, le premier avait transcrit le bullaire en suivant son ordre et en indiquant au crayon la bulle correspondante : “A (v. AM)”35. Il s’agit d’un excellent travail sur le plan paléographique ; on peut certes discuter sa façon d’arbitrer entre “c” et “t” dans le corps des mots ou entre “l” et “t” en position finale, mais cela reste peu de choses ; quatre articles ont été omis [(BV08), (DM08), (FO08) et (GG09)]. Jean Marboutin a consulté des originaux ou des copies intégrales au moins de sept bulles mais sans hélas signaler leur provenance. L’édition ne comporte aucun apparat critique en dehors de ( !) pour signaler les mots estropiés ou les formules latines fautives.
Une trentaine d’années plus tard, l’abbé Dubois a laissé une nouvelle version36, qui s’inscrit dans un projet documentaire plus qu’éditorial. Le fonds qu’il a réuni consiste en notes classées par dossiers de famille. Sa copie du bullaire est enrichie de notes avec des schémas généalogiques ; il a eu le souci d’identifier les noms de lieux, en s’appuyant sans doute entre autres sur les Notes historiques du chanoine Durengues, de dresser un index et d’ajouter un appendice documentaire tiré en particulier des listes d’hommages ou des Rôles gascons déjà édités de son temps. Ses annotations comportent des références numérotées hélas absconses, cf. (FP07a). L’auteur a aussi copié le catalogue d’époque révolutionnaire mais sans établir la correspondance de détail avec le bullaire. Mais surtout, sa façon de rendre le bullaire n’a rien d’une véritable édition. L’abbé Dubois laisse de côté les titres en marge et les formules de garanties, déjà très allégées par Valier, et dédaigne des informations substantielles par exemple à la fin de (AQ13) (en rouge).
(AQ13) | Dubois | (CH13 |
\Sancti Ylarii1./ Item plus, in eadem bulla continetur qualiter Bertrandus de Levinhac quitavit domino nostro Agennensi episcopo omne jus et omnem evictionem quod et quam tenebat ac habebat in parrochia ecclesie Sancti Ylarii, videlicet terciam partem bladi tocius decime et medietatem de l’autre cart et medietatem de tota la justa ac omnes alias Agennenses, ac juravit, etc. | Item Bertrandus de Levinhac dedit domino nostro Agennensi episcopo jus quod habebat in decima parrochie Sancti Ylarii | \Sancti Ylarii./ Item plus, continetur qualiter Bertrandus de Levinhac dedit, quitavit domino nostro episcopo Agennensi omne jus et omnem evictionem quod et quam habebat in tota decima parrochie ecclesie Sancti Ylarii, ac omnes alias Agennenses {Agennenses} diocesis. Juravit, etc. |
NB. les éléments pris dans les deux versions sont soulignés.
Son texte combine les différentes versions, soit qu’il passe de l’une à l’autre – par exemple pour A et AM, il enchaîne (AM01), (AM02), (A03), (AM04), etc. –, soit le plus souvent qu’il les combine de façon indiscernable en les résumant, piochant un nom sous une forme dans une version et un autre dans le texte parallèle (éléments portés en gras).
(439) | ||
(AZ02) | Dubois | (DR02) |
\Montanhaco Veteri, parrochia de Banacs, parrochia ‹de› Perrias, parrochia ‹de› Rovinha./ Item plus, jacet qualiter nobilis vir dominus Guiscardus de Cavo Monte, pro se et suis, absolvit domino nostro Agennensi episcopo decimas parrochiarum ecclesiarum de Viu Montanhaco, de Banads,de Las Perreias et de Rovinha, exceptis illis quas dictus nobilis tenet in diocessi antedicta a venerabili patre archiepiscopo Burdegalensi, ac juravit, etc. | Dubois Item, nobilis vir dominus Guiscardus de Cavomonte absolvit domino nostro Agennensi episcopo, decimas parrochiarum de Montanhaco Veteri, de Banads, de Las Perreias et de Romanha et omnes alias quas possidebat in diocesi Agennensi, exceptis illis quas dictus nobilis tenet in diocesi antedicta a venerabili patre archiepiscopo Burdegalensi. | \Parrochie de Baudz, de La Romenha, de Las Perreias, parrochia de Montanhaco./ Item plus, continetur qualiter nobilis vir dominus Guiscardus de Cavo Monte, pro se et suis, absolvit et abjuravit domino nostro episcopo Agennensi decimas parrochiarum ecclesiarum de Montanhaco Veteri, de Baudz, de Las Pereias et de Romanha, et omnes alias Agennensis diocesis, ac juravit, etc. |
Il a aussi tendance à interpréter (bien le plus souvent) les noms propres que le bullaire a mal rendus (noms barrés) pour les donner dans une forme plus reconnaissable (en vert) mais absente du bullaire.
(395) | ||
(AQ01) | Dubois | (CH01) |
\Sancti Petri de Torret./ Item plus, in quadam alia bulla cotata per litteram AQ continetur qualiter Petrus de Maurelhac gratis quitavit domino nostro Agennensi episcopo omne jus et omnem actionem quod et quam habere poterat in tota diocessi Agennensi et specialiter in parrochia Sancti Petri de | Petrus de Maurelhac de Tombabeou quitavit domino nostro Agennensi episcopo omne jus quod habebat in parrochia de Tortres. | \Sancti Petri de Corcre./ Item plus, in quadam alia bulla cotata per litteram CH continetur qualiter Petrus de Maurelhac, de Tombabeou, quitavit domino nostro episcopo Agennensi omne jus quod ipse habebat in decima parrochie ecclesie Sancti Petri de |
Sa lecture et son interprétation des noms propres, bien qu’à prendre en considération, ne pouvaient donc être reportés systématiquement parmi les variantes dans l’apparat critique du texte présenté ici.
Pour autant, son travail ne manque pas d’intérêt, il s’est certainement appuyé sur transcription manuscrite de Jean Marboutin mais se garde de la suivre aveuglément : par exemple, il donne une lecture plus pertinente du nom de la donatrice dans (G05). Dans E et CJ, il suit plutôt CJ, pour (66) il rend correctement “videlicet Bernardum Demer” de CJ12 puis transforme “Renatum de Perinhac” de CJ en “Renatus del Perrinh” tiré de E. Le rapprochement des différentes versions, lui permet de comprendre le sens d’une graphie inhabituelle ou fautive (preheminencie) qui avait dérouté Marboutin à propos de prémices dans (M02), tandis que la version parallèle (CV02) donnait une lecture dénuée d’ambiguïté (primitie) (142). Il lit aussi très bien un nom sur lequel son prédécesseur avait buté (681). À partir de CK-FJ, l’ensemble se fait plus sommaire mais on relève une bonne transcription de (1030).
Nous ignorons quel aurait été le parti suivi finalement par Jacques Clémens et son étudiant37 qui a laissé une édition dactylographiée dans l’ordre du texte sans regrouper les articles semblables. Ce travail nous a été communiqué vers 1995 alors qu’il était resté en suspens. La plupart du temps, cette transcription suit celle de Marboutin, mais en corrigeant ses omissions. Jacques Clémens a porté quelques corrections et des surlignages parfois ambigus [(CD03) (636)] mais ce premier échenillage n’est pas allé bien loin car subsistent des erreurs qui auraient heurté le bon latiniste qu’il était : par exemple “arnaldenses” pour “arnaldensium” [(BH04) (488)]. Ce travail malgré son caractère inachevé a néanmoins une réelle qualité et nous en avons pointé toutes les variantes, sauf lorsque un article d’un type particulier avait fait l’objet d’un traitement malheureux [(GC01) (1095)].
Ainsi, trois personnes en un peu plus d’un siècle ont-elles transcrit le bullaire de Valier mais sans arriver à un “produit fini” qui puisse être publié, l’annotation restant embryonnaire ou l’édition mal conçue. La tâche s’avérait peut-être trop considérable pour un seul ; les efforts de deux ou trois chercheurs, servis par les outils de travail contemporains, n’ont pas été de trop pour arriver à la présente édition. Nous avons pris le parti de mettre les différentes versions en regard mais en préservant l’identité de chacune, sauf lorsque par extraordinaire, elles sont strictement identiques, d’établir un apparat critique rendant compte des travaux de nos prédécesseurs et permettant d’identifier si possible lieux et personnes.
Comme la correspondance entre la plupart des articles du catalogue de 1790 concernant les bulles de Clément V et Jean XXII et ceux du bullaire ne soulève pas de difficultés, nous avons combiné l’édition des deux documents et renvoyé dans l’annexe 2 les éléments du catalogue pour lesquels nous n’y sommes pas parvenus. Lorsqu’elles existent, l’analyse ou les analyses très succinctes du catalogue, qui ne se déclinent pas en articles, précèdent pour chaque bulle ou duo/trio de bulles les analyses du bullaire.
Notes
- Heib 2020, 477-492.
- Bourrousse de Laffore 1854, 87.
- Burias 1972, 74-75.
- Magen 1890, 449-460.
- G/D 34, G/G 4 (sous-cote “31”).
- I 404, nous remercions Pascal Géneste, directeur des Archives départementales pour nous avoir transmis ce texte.
- Barrère 1856, t. II, 84 n. 1.
- Marboutin 1904, 508-510.
- Gall. christ. II, col. 921, cessions (378) et (379), soit (AO04) et (AO05).
- Professeur au collège des Jésuites d’Agen puis curé de Montbran, cf. Fallières 1892.
- Sa biographie, rédigée par Labrunie en 1792, a été publiée par Adolphe Magen 1856, 99-103.
- Il devait être beaucoup plus important initialement car certaines pièces sont cotées jusqu’au numéro 64.
- Doc. Durfort, p. XIII et n° 50, 91 et 114.
- 38 J 1 f. 281-291v.
- F. 293r-304v.
- Doc. Durfort, n° 50, 91, 114.
- Ryckebusch 2001, 171 (n° 316).
- En arguant d’un mémoire s’appuyant sur de “vieilles chroniques agenaises aujourd’hui disparues”, Ryckebusch 2001, 120-121 (n° 85).
- D’après ce même mémoire, ibidem, 119 (n° 84).
- Pour une vue d’ensemble, cf. Julerot 2006, et particulièrement les passages concernant l’évêque d’Agen, p. 398, 414, 417, 441, 452.
- Ryckebusch, 2001, 121-123 (n° 310).
- Bosvieux & Tholin 1884, 4-5.
- Fallières 1892, 357-382.
- Ici les cycles alphabétiques se différencient par un chiffre en indice (A, B, C, etc., A1, B1, C1 etc., A2, B2, C2, etc.), Arch. dép. des Pyr.-Atl., E 14.
- Dans les documents pontificaux que sont les comptes de décimes et de procurations, le classement se fait par archiprêtrés dès 1326 mais les mentions portées au dos des bulles par des clercs de l’évêché se limitaient à des indications plus sommaires, la référence aux archiprêtrés aurait introduit encore plus de complications et nécessité une multiplication inconsidérée des exemplaires, si l’on s’en tient à l’hypothèse que nous émettons. Il est du reste rarement question d’archiprêtre et d’archiprêtré dans le bullaire.
- Ryckebusch 2001, 133 (n° 163).
- Arch. dép. de Lot-et-Garonne, G/D 34 (ancien G 7 bis), Annexe 4.
- Guillemain 1962, 75-76.
- Reg. Clément V, n° 3650-3690
- Arch. dép. de Lot-et-Garonne, G/D 34 (ancien G 7 bis).
- Par exemple filhus pour filius [(AL10) = (FS10a)]
- Chanoine Jean-Raoul Marboutin (1872- 1959) : inspecteur divisionnaire de la Société française d’archéologie ; secrétaire adjoint de la Société académique d’Agen ; professeur d’histoire et d’archéologie au grand séminaire.
- Abbé Dubois (1869-1956) prêtre successivement à Agen, Saint-Pierre-de-Buzet, Calignac, Roquefort et Artigues. Généalogiste et érudit.
- G. Tholin dans sa préface à la publication des hommages de 1259 rappelle que “dans sa séance du 10 août 1886, la Société décidait qu’une série de volumes d’archives historiques de l’Agenais serait inaugurée par la publication du plus ancien livre des jurades de la ville d’Agen (1345-1355) [édité à Auch en 1894 par A. Magen] et de l’inventaire des bulles agenaises fait au XVIe siècle par Jean de Valier”, Hommages 1259, 8-9. Il indique que la publication du bullaire de Jean de Valier “est encore en préparation”. Au début de son manuscrit, Marboutin a inséré un article de janvier 1899 annonçant la publication “cette année”.
- Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 12 J 314.
- Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 5 J 703.
- 1941-2018, maître de conférences d’histoire médiévale à l’université de Bordeaux III (Bordeaux-Montaigne), spécialiste de la société et de l’occupation du sol dans le Sud-Ouest.