Gregor Bersman, philologue allemand né en 1538 et mort en 1611, fait paraître en 1589 une édition de la Pharsale de Lucain aujourd’hui encore trop peu connue et trop peu utilisée par les éditeurs modernes de Lucain. Pour exemple, dans l’introduction de sa célèbre édition de 1926, Housman ne mentionne Bersman qu’en lien avec Grotius (juriste, diplomate et philologue hollandais, 1583-1645) qui a corrigé les erreurs de son prédécesseur dans les notes de son édition de 16141.
Pour pouvoir apprécier les spécificités de cette édition et la posture du philologue, il convient de préciser brièvement dans quel contexte cette édition paraît. Elle s’ajoute en effet à une liste déjà longue d’éditions de la Pharsale depuis l’editio princeps de 1469, due à Giovanni Andrea Bussi (1417-1475, évêque, bibliothécaire et humaniste Italien, connu également sous le nom de Jean Andreas). Pour resituer le travail de Bersman, nous pouvons nous appuyer sur une classification proposée par Lemaire, éditeur et commentateur du français du XIXe siècle2 : il distingue cinq âges des éditions de Lucain. Le premier, l’aetas natalis, couvre les années 1469-1502 et regroupe l’editio princeps d’Andrea Bussi en 1469 publiée à Rome3, un premier commentaire complet du poème rédigé par Omnibonus Leonicenus en 1475, et l’édition de Sulpitius Verulanus, publiée à Venise en 14934, comportant le texte avec des leçons originales, un commentaire et des argumenta que l’on retrouvera chez Bersman. Le deuxième âge, l’aetas Aldina, commence avec l’édition d’Alde Manuce qui paraît en 1502 à Venise5 et se termine avec celle de Jacob Micyllus, publiée en 1551 à Francfort6, la première à présenter des variantes textuelles en marge. Le troisième âge, auquel appartient Bersman, couvre les années 1564-1614 ; c’est celui d’un véritable progrès dans l’établissement du texte par la recherche de nouveaux manuscrits et un souci plus marqué de donner accès à leurs variantes. Avant l’édition de Bersman, deux ouvrages avaient fait date : l’édition de Theodoor Poelman, en 1564 à Anvers7, fondée sur cinq nouveaux manuscrits, et celle de Lambertus Hortensius, parue en 1578 à Bâle8, qui se présente comme un nouveau commentaire du poème.
Précisons qu’avec son Lucain, Bersman n’en est pas à son coup d’essai. En 1581, le philologue allemand fait paraître une première édition de Virgile, comportant les Bucoliques, les Géorgiques, l’Énéide ainsi que les autres pièces attribuées au poète augustéen, accompagnées de scholies et d’argumenta9. En 1582, c’est une édition des œuvres d’Ovide qui paraît10. Après Lucain, Bersman s’attellera à l’édition d’Horace11. Cette édition de Lucain est riche de textes liminaires et de paratextes. Elle se prête donc parfaitement à une étude sur le statut et le rôle du philologue humaniste, sur la construction de son autorité.
Avant celle de Bersman, philologue expérimenté, on compte ainsi déjà une dizaine d’éditions du poème. Quelles sont donc les raisons de cette nouvelle édition ? Qu’apporte-t-elle de plus que les volumes qui circulent déjà ? Le philologue cherche-t-il à se justifier de contribuer lui aussi aux études lucaniennes en donnant son édition du poème après tant d’autres par rapport auxquelles il doit nécessairement se situer ? Telles sont les questions que nous traiterons. Nous nous intéresserons donc dans un premier temps à la construction de l’autorité du philologue dans tous ces paratextes, entendus d’abord au sens de textes limitaires. Nous nous concentrerons ensuite sur le commentaire, qui accompagne le texte latin, sous forme de notes marginales, de deux sortes. Ce sont les notes de critiques textuelles qui retiendront plus spécifiquement notre attention, afin de voir comment Bersman justifie ses choix et se positionne par rapport à ses prédécesseurs.
La posture du philologue dans les paratextes et textes liminaires
La page de titre
La page de titre de cette édition est intéressante à plusieurs égards. Il s’agit en réalité d’une page de titre double, qui commence au recto et se termine au verso, avec une répartition significative des informations entre les deux pages en lien avec l’autorité du philologue. La première page comporte le titre, M. Annaei Lucani de Bello ciuili, uel Pharsaliae, Libri decem, sur cinq lignes, puis le nom de Bersman, au génitif, sur deux lignes, dans le tour, Gregorii Bersmani Annaebergensis studio et opera, et une première indication quant aux sources de cette édition, ex quatuor manu exaratis codicibus emendati, scholiisque illustrati. S’ajoute en-dessous un renvoi à la page suivante pour le reste du contenu, reliqua eiusdem labore adiecta indicabit pagella auersa, la date (1589), la marque de l’éditeur, la ville d’édition (Leipzig), ainsi que la mention du privilège. Sur cette page, le nom du philologue est bien mis en valeur, de plusieurs façons : outre le nom de l’auteur du poème, Lucain, le nom de Bersman est le seul à figurer sur cette page ; la casse et la taille des caractères le font ressortir, ainsi que son développement sur deux lignes, au centre de la page.
La deuxième page de titre, au verso, contribue, elle aussi, à construire la posture du philologue, par contraste. En effet, bien qu’il les cite – ce qui n’est pas toujours le cas –, Bersman semble avoir voulu y rejeter les noms de tous les autres philologues dont son ouvrage renferme aussi les travaux ou sur lesquels il s’est appuyé. On y trouve ainsi les noms d’Hadrianus Junius, pour l’épitre à Pison, associé au nom de Bersman lui-même pour les scholies qui accompagnent ce texte ; celui de Joachim Camerarius pour le commentaire au premier livre de la Pharsale, celui de Joseph Scaliger, de nouveau pour l’épître à Pison. Il est ensuite question de Micyllus, dont Bersman rapporte les annotationes aux passages difficiles de la Pharsale. Dernier nom cité, celui de Thodoor Poelman, auteur d’un variarum lectionum libellus, rapporté en fin d’ouvrage. Les pages liminaires feront effectivement écho à cette page de titre. À l’égard de tous ces philologues, la posture de Bersman s’avère donc double : d’une part, il exprime sa dette et fait preuve de révérence à leur égard, ce qui n’est pas si courant pour un humaniste ; d’autre part, en les plaçant au verso de la page de titre qui comporte son nom à lui, il manifeste un certain détachement, et se met bien en valeur lui, plutôt qu’eux. Tout en cherchant à s’intégrer à la tradition philologique, dont il ne peut faire abstraction étant donné l’histoire déjà riche des éditions de Lucain, Bersman s’en détache néanmoins, visuellemment.
Le prooemium
Immédiatement après la page de titre, cette édition de Bersman propose un long prooemium, rédigé par Bersman lui-même, adressé en dédicace à Carolus Zerotinus (Charles de Zerotin, 1564-1636, écrivain et homme politique de Bohème-Moravie). Deux aspects peuvent retenir notre attention. Ce prooemium n’est pas tant intéressant par son contenu – une défense du statut de poète de Lucain, sujet assez banal – que par sa forme : extrêmement long, puisqu’il occupe une trentaine de pages, il s’apparente à une grande préface, dans laquelle Bersman exprime son avis personnel, prend part à un débat d’érudits et construit ainsi son autorité. Un seul passage retiendra notre attention : il s’agit des lignes dans lesquelles Bersman évoque la réception de cette édition par Carolus Zerotinus :
Accipies igitur a me, Carole Zerotine, munusculum hoc, leue illud quidem, si a vulgi opinione aestimes, non leve si vel a labore meo, vel a iudiciis eruditorum : atque ita accipies, ut et humanitate et benignitate tua plurimis perspecta dignum est, et non impar persuasioni de generosae nobilitatis et clementiae tuae erga me favoris propensione. Quod si hanc operam studii mei a clementia tua in bonam partem acceptam esse cognouero, calcar, mihi crede, admouebitur ad similem elaborationis curam et diligentiam in Horatio et Papinio, quorum utriusque manu exarati codices penes me sunt.
Tu recevras donc de ma part, Carolus Zerotime, ce petit présent, certes de peu d’importance, si tu l’évalues en te fiant à l’opinion de la foule, mais non de peu d’importance si tu te fies à mon travail ou aux jugements des érudits. Et tu le recevras ainsi, comme il est digne et de ta culture et de ta bonté manifestes au plus grand nombre, sans être inférieur à l’opinion que l’on a sur ta propension à la noblesse généreuse, à la clémence, à la faveur envers moi. Or si j’apprends que cette œuvre, fruit de mon étude, est reçue favorablement par ta clémence, l’éperon, crois-moi, sera approché d’un souci d’élaboration et d’un soin semblable pour Horace et Papinius, dont des manuscrits de l’un et de l’autre se trouvent entre mes mains.
Dans ces lignes à la formulation très topique, on relèvera juste la manière dont Bersman désigne avec fausse modestie son ouvrage, munusculum, « un petit présent ». Plutôt que de s’en remettre à l’avis du vulgaire, le philologue fait de Carolus Zerotinus – après les érudits qui semblent déjà avoir émis un jugement positif – le juge éclairé de son travail. C’est à lui de déterminer si cet ouvrage doit être qualifié de leve, « de peu d’importance » ou non. Son opinion conditionnera la poursuite de ses travaux philologiques.
Les épigrammes
Comme cela est souvent l’usage, figurent, parmi les pièces liminaires, des épigrammes composées en l’honneur de Bersman dont elles chantent les louanges. Elles participent évidemment à la construction de son autorité. Elles sont ici au nombre de deux. La première a été rédigée par le poète allemand Johannes Posthius (1537-1597) ; elle manifeste la reconnaissance que les poètes Virgile, Ovide et maintenant Lucain doivent à Bersman qui les a corrigés et sortis de l’obscurité, et elle évoque la gloire qui ne peut qu’attendre Bersman. La seconde épigramme a été composée par Jean Gruter, poète et philologue flamand (1560-1627). Gruter loue Bersman d’avoir tiré Lucain des ténèbres et de l’avoir poli : « ille acri ingenio fretus, curaque sagaci, / Lucanum e tenebris eruit, eque situ », « Celui-ci, fort d’un génie pénétrant et d’un soin vigilant, a arraché Lucain aux ténèbres et à la rouille ». C’est intéressant car, nous l’avons dit, Bersman est loin d’être le premier à avoir édité l’œuvre de Lucain qui de surcroît n’est jamais tombée dans l’oubli. Au-delà du compliment de convention, faut-il voir dans cette évocation flatteuse une reconnaissance de la qualité de l’édition de Bersman, par comparaison avec celle de ses prédécesseurs ? On peut s’interroger sur l’autorité de Gruter pour formuler un tel jugement : encore jeune poète, en 1589, il n’a pas encore publié d’édition critique ou de notes philologiques comme il le fera dans les années qui suivirent ; son talent de philologue sera toutefois bien reconnu par ses pairs. Retenons que dans ces deux petites pièces, l’activité de correcteur de Bersman est bien soulignée.
L’Ad lectorem
Du point de vue philologique, de toutes les pièces liminaires que comporte cette édition, c’est sans doute le bref avis au lecteur, ad Lectorem, qui doit retenir notre attention. Bersman s’y montre soucieux de rendre hommage, en révélant leurs noms, à ceux qui lui ont fourni les manuscrits dont il s’est servi pour son édition. C’est ainsi qu’il introduit leurs noms : « non potui silentio praeterire nomina eorum, qui ad emendationem poetae huius de codicibus mihi accomodarunt suis », « Je n’ai pas pu passer sous silence les noms de ceux qui, pour me permettre de corriger, se sont montrés accommodants envers moi pour ce qui est des manuscrits de ce poète ». La provenance de ces manuscrits est ainsi indiquée de manière assez fine. Il précise également la méthode qu’il a suivie et explique le système d’annotations qu’il a adopté : « ex illis igitur codicibus varias lectiones asteriscis indicatas ad marginem annotauimus » (« par conséquent, nous avons noté dans la marge les différences leçons trouvées dans ces manuscrits signalées par un astérisque ») tout en indiquant qu’afin de ne pas importuner son lecteur, il a rejeté en annexe, dans le fameux libellus de Poelman, la liste précise de ces variantes.
Les vies de Lucain et les argumenta
Plusieurs autres pièces liminaires précèdent le texte de Lucain lui-même et son commentaire. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, Bersman en est absent. Pour les vies de Lucain, mais aussi pour les « résumés » de son œuvre (argumenta), Bersman en tant que philologue s’efface derrière l’autorité et la figure d’autres philologues, en citant leurs travaux sur ces sujets. Cette façon de faire est assez fréquente dans les éditions précédentes. Ce sont en effet presque toujours les mêmes vies de Lucain que l’on retrouve d’édition en édition, la vita ex clarissimis auctoribus, la vita ex commentario antiquissimo12. De même, depuis l’édition commentée de Sulpitius, les éditeurs suivants reprennent systématiquement les argumenta de ce dernier, ce que ne manque pas de faire Bersman, en l’indiquant clairement dans le titre « Ioannis Sulpitii Verulani in singulos M. Annaei Lucani libros argumenta ». Ce ne sont donc pas ces pièces liminaires, attendues, qui font l’originalité et l’intérêt de cette édition. Ceux-ci seront à chercher dans d’autres paratextes.
Après le texte : les commentaires et annexes
À la suite du texte annoté et commenté par Bersman, qui occupe la majeure partie de l’ouvrage, on trouve un certain nombre d’annexes, comme annoncé au verso de la page de titre. Même s’il les cite au cours de son commentaire, comme on le verra ensuite, Bersman rejette donc à la fin de son ouvrage les travaux des autres philologues, sur lesquels il s’appuie, plutôt que de citer directement, comme le font d’autres éditeurs, au fil du commentaire, les notes critiques des érudits. C’est une répartition des rôles qui n’est pas sans signification. Au cœur de l’ouvrage, la première place revient manifestement à Bersman. Mais à la fin de celui-ci, il cède la place aux autres, notamment à Micyllus, dont les annotationes occupent cent-dix pages.
Le Pulmanni Libellus
Dernière pièce de la fin de l’ouvrage à étudier, le libellus de Theodoor Poelman qui présente les variantes trouvées dans des manuscrits et éditions identifiées par des sigles. Le titre complet est le suivant : Theod. Pulmanni Craneburgii Variarum lectionum libellus, ex manuscriptis, et vulgatis libris multo quam antea auctior, quem nuper quidam falso suum fecit. Nous nous sommes interrogés sur la version de ce libellus, car il semble y en avoir eu plusieurs états. Celui que rapporte Bersman correspond en réalité à celui de l’édition de Poelman de 157613, avec quelques différences qui sont peut-être simplement des coquilles. Pour les variantes des manuscrits, Bersman s’en remet donc entièrement et explicitement à Poelman. Après le libellus, le titre qui précède la liste des manuscrits et éditions consultés peut paraître ambigu : on lit en effet librorum, quibus usi sumus, notae. À qui réfère ce nous, usi sumus ? Si l’on pense à Bersman lui-même, la consultation de l’édition de Poelman déjà citée nous détrompe : on y trouve en effet exactement la même annexe. Le usi sumus renvoie donc à Poelman et non à Bersman qui a déjà donné une liste des manuscrits consultés dans l’avis au lecteur. Contrairement à ce que l’on voit dans le commentaire, où les manuscrits évoqués semblent être les siens, pour ce qui ressemble à un apparat critique, Bersman s’efface donc totalement derrière Poelman. Comment comprendre cette contradiction apparente ? On peut ainsi s’interroger sur la forme que prendront les discussions philologiques dans le commentaire lemmatique : Bersman cherchera-t-il à distinguer précisément ce qui relève de ses sources à lui de celles de Poelman ? Comment va-t-il se positionner par rapport aux travaux de ses prédécesseurs et contemporains, auxquels il accorde une place non négligeable, du moins dans le paratexte ?
Le commentaire lemmatique
C’est au sein du commentaire lemmatique, qui se déploie le plus souvent dans les marges gauche, droite et inférieure des pages14, que l’on peut espérer percevoir la façon dont Bersman conçoit le travail philologique et dont il articule ses propres travaux avec ceux d’autres philologues. Remarquons, pour commencer, que la forme même du commentaire que Bersman met en œuvre est l’héritière de la tradition alti-médiévales des gloses à Lucain15 ou même des commentaires médiévaux d’érudits comme Johannes Sulpitius Verulanus ou encore Omnibonus Leonicenus16. Il alterne entre des gloses qui explicitent le sens du texte, d’autres qui renseignent, dans une approche antiquariste, le lecteur sur le contexte historique, géographique ou scientifique d’un vers, d’autres, enfin, qui sont le lieu d’une discussion touchant à l’établissement du texte latin. Ce sont ces dernières qui sont, ici, au centre de notre attention.
Manuscrits et imprimés du Bellum ciuile
La discussion philologique, dans l’édition de Bersman, est menée de façon méthodique : les choix textuels mis en exergue par le commentaire sont systématiquement présentés à l’aide d’une indication des autorités qui conduisent le philologue à adopter tel ou tel texte. Ce sont avant tout les témoins manuscrits qui sont convoqués par Bersman : en accord avec la présentation, à la fin de son édition, des variantes manuscrites héritées des travaux de Theodoor Poelman, Bersman mentionne toujours la présence ou l’absence d’une leçon dans des manuscrits. Cependant, ces notes sont, le plus souvent, très imprécises. Ainsi peut-on lire la note suivante à propos du lemme « despicit : aspicit m. sc. Despicis m. sc. »17 (« Aspicit (il regarde vers) dans un manuscrit. Despicis (« tu regardes d’en haut ») dans un manuscrit. Si le philologue présente diverses leçons qu’il a trouvées dans les manuscrits, il ne précise jamais desquels il s’agit. Pis, il ne signale pas l’origine de la leçon despicit, qu’il adopte et qui est majoritaire dans les témoins du Bellum ciuile. Il est fréquent que Bersman se contente d’indiquer le nombre de manuscrits dans lesquels une leçon apparaît, sans donner davantage de détail permettant d’identifier les témoins18. La seule distinction opérée par Bersman au sein des manuscrits est celle qu’il établit ponctuellement entre « ses » manuscrits et ceux dont il connaît le contenu par l’intermédiaire d’autres philologues ou d’autres éditions. Dans une note au chant 1, il emploie, en effet, la formule suivante : « gelidos : ita legitur in nostro m. scr. & aliquot aliis ; sed plerique libri & codices habent gelidus pauor occupat artus ; nonnulli etiam gelidos quod nos retinuimus »19 (« gelidos [glaciaux] : on lit en effet cela dans notre manuscrit et dans quelques autres ; mais la plupart des livres et des manuscrits ont gelidus pauor occupat artus [une frayeur glaciale tient les membres] ; quelques-uns ont aussi gelidos, leçon que nous avons retenue »). Il serait tentant de voir, dans le peu de précisions apportées par Bersman, un signe d’un usage inconstant des manuscrits, loin des principes éditoriaux fondés sur l’autorité des témoins tels qu’ils ont été définis, plus tard, dans la méthode dite de Lachman20. Toutefois, l’approche éclectique qui semble être celle de Bersman est, en réalité, celle privilégiée désormais par les éditeurs du Bellum ciuile, qui sont confrontés à une tradition horizontale qui rend vaine l’application de la méthode stemmatique et le recours à la notion d’autorité d’un manuscrit. L’essentiel, dans le commentaire de Bersman, est d’indiquer ainsi que telle ou telle leçon apparaît dans la tradition directe, afin de distinguer cette source des autres qu’il convoque au sein de la discussion philologique. Parmi les autres sources anciennes, il nous faut mentionner brièvement ici l’utilisation de loci similes tirés d’autres auteurs latins. Bersman rapproche, en effet, le texte de Lucain de passages de poètes latins, censés éclairer la difficulté du texte latin21, pratique déjà fréquente dans les commentaires tardo-antiques.
L’originalité de Bersman tient davantage au fait qu’il mentionne, au côté des manuscrits, les imprimés, nommés « [exemplares] editi » ou « [exemplaria] edita22 ». Il renvoie ainsi aux nombreuses éditions du Bellum ciuile parues depuis l’édition princeps de Giovanni Andrea Bussi. Les imprimés sont parfois évoqués en complément des manuscrits à propos d’une leçon déjà présente dans certains de ces derniers23 ou, à l’inverse, pour signaler l’existence d’une variante absente de la tradition directe24. Le plus souvent, Bersman ne renvoie pas de façon précise à une édition identifiable : il le fait, toutefois, en une occasion, à propos des travaux de Theodoor Poelman. On lit, en effet, à propos du vers 506 du chant 6 : « Despumet : Rorem effundat in herbas quibus utuntur ueneficae ad incantationem. Post hunc uersum sequitur in Pulmanni editione hic : “Addidit exceptas Lunae de nocte pruinas”, qui non extat in codicib. m. sc. »25 (« Despumet [écume] : il répand de la rosée sur les plantes que les sorcières utilisent pour faire des incantations. Après ce vers, voici ce qui suit dans l’édition de Poelman : addidit exceptas Lunae de nocte pruinas (elle ajouta les frimas reçus de la lune durant la nuit), vers qui n’apparaît pas dans les manuscrits »). Bersman fait explicitement référence aux travaux de T. Poelman, à qui l’on doit une première édition datant de 1564 avant une seconde, publiée en 157626.
La place des philologues dans les notes
Si le nom du philologue anversois est ici cité dans le seul but de préciser l’origine d’un vers interpolé cité par Bersman, sa présence nous permet de signaler l’existence d’un dernier type de sources au sein du commentaire de Bersman, à savoir les sources érudites, désignées à l’aide du nom de divers philologues. Ce sont principalement cinq autres philologues dont la contribution est citée au sein de l’édition à laquelle nous avons consacré notre étude : le nom qui apparaît le plus souvent est celui de l’humaniste allemand Jacob Micyllus (150.3-1558)27, dont les notes sont intégralement reproduites, sur plus de cent pages, à la suite des poèmes de Lucain28. Il faut souligner que Bersman ne reprend pas, dans ses notes marginales, chacun des commentaires de Micyllus : ainsi le propos sur la déclinaison du nom Achillas en X, 523 est-il tout à fait absent de la page 345 de l’édition de Bersman. Un tel phénomène met en exergue la volonté de l’éditeur de conserver, dans les marges de l’épopée, uniquement ce qui est immédiatement utile pour la lecture. Le deuxième philologue le plus souvent cité n’est autre que Willem Canter (1542-1575), éditeur néerlandais des tragiques grecs et dont les travaux sont mentionnés dans plus d’une dizaine de notes29. Bersman s’appuie sur les propositions que Canter a formulées au sein du chapitre 2 du livre 3 des Novae Lectiones, intitulé « Ex Lucano quaedam menda sublata »30. Là encore, Bersman semble avoir opéré une sélection au sein des notes de lecture de Canter : si la plupart d’entre elles sont reprises assez fidèlement31, d’autres n’apparaissent pas ou voient le nom de Canter passé sous silence. Ainsi lit-on, à propos du vers II, 519 du Bellum ciuile, un commentaire dans lequel ce dernier n’est pas cité alors que Bersman discute de la leçon qu’il défendait dans ses Novae Lectiones32. L’éditeur affine donc les analyses de Canter grâce à une meilleure connaissance des manuscrits, qu’il possède grâce à sa lecture personnelle de certains témoins et aux informations données par Poelman dans ses éditions. Nous avons pu également recenser quatre notes dans lesquelles Bersman mentionne Franciscus Modius (1556-1597), auteur de discussions sur près de cinquante passages du poème de Lucain dans ses Novantiquae lectiones33. Bersman ne retient donc qu’une petite partie de la contribution de Modius : l’explication de cette sélection tient pour partie au fait que ce dernier fonde certaines de ses notes sur l’usage des leçons connues de Bersman, par l’intermédiaire de certains manuscrits qu’il a consultés34. Les quatre notes conservées dans l’édition de 1589 ont en commun d’invoquer le nom de Modius pour défendre un établissement du texte différent de celui adopté par Bersman, qu’il s’agisse de leçons particulières35 ou d’une question touchant à l’ordre des vers36. Enfin, les deux derniers philologues convoqués par Bersman dans son commentaire le sont d’une façon sensiblement différente : il s’agit de Joseph Juste Scaliger (1540-1609) et d’Adrien Turnèbe (1512-1565), cités chacun à trois reprises. L’appel au jugement de ces deux philologues est, en effet, plus explicite que pour l’ensemble des autres cas que nous avons évoqués. Le nom des philologues est accompagné d’une référence à l’ouvrage dans lequel apparaît la discussion à laquelle il est fait allusion dans l’édition de Bersman. Ainsi peut-on lire la note suivante, à propos du vers I, 409 du Bellum ciuile :
Atyri reposuimus, cum plerique omnes haberent Satyri. Est autem Atur vel Atyrus fluuius ex montibus Pyreneis fluens in Tarbellis, supra aquas Tarbellicas Oceano Tarbellico exceptus. Scalig. Castig. In Tibu. Vide & Turneb. Libr. 17 aduersar. ca. 937.
Nous avons rétabli le leçon Atyri alors que presque tous les manuscrits ont Satyri. Cependant il existe un fleuve Atur ou Atyrus, qui coule depuis les Pyrénées chez les Tarbelles, et qui se jette dans l’Océan tarbelle au-delà des eaux tarbelles. Scalig. Castig. in Tibull. Voir aussi Turnèbe, au livre 17 des Aduersar. Ca. 9.
Bersman y fait référence à deux ouvrages philologiques assez récents de deux philologues contemporains38. Cette dernière caractéristique nous permet d’identifier un point commun entre la plupart des philologues qui apparaissent dans l’appareil de notes de Bersman : à l’exception, peut-être, de Jacob Micyllus, leurs travaux sont relativement récents, au moment de la publication de l’édition de 1589. C’est en cela que les travaux d’un philologue comme Bersman contrastent fortement avec ceux des âges précédents de l’édition du Bellum ciuile, où le texte était tantôt livré sans paratextes, tantôt accompagné des commentaires complets d’Omnibonus Leonicenus et de Johannes Sulpitius Verulanus. Ces commentaires lemmatiques très denses sont remplacés par des notes centrées, avant tout, sur des questions liées à l’établissement du texte, notes dans lesquelles sont convoqués des travaux philologiques récents.
Autorité et discussion philologique
Les notes philologiques sont l’endroit, pour Bersman, de la présentation des choix d’établissement du texte qu’il a opérés : il s’agit donc, par nature, d’une occasion d’affirmer son autorité en tant que philologue. Si, le plus souvent, les notes ne servent qu’à décrire objectivement l’état de la tradition manuscrite, il utilise ainsi occasionnellement la première personne, du singulier ou du pluriel, pour indiquer son rôle : on trouve ainsi la présence de verbes renvoyant au jugement, de façon générale (censemus39, puto40, scio41, nobis placuit42, iudicamus43 ou retinuimus44) ou en évoquant un acte de correction plus propre au critique textuel (correximus45, restituimus46 ou encore fecimus47). Le jugement du critique transparaît également à travers l’usage de divers adverbes (male48, perperam49, mendose50, melius51, recte52, bene53, uerius54). De façon remarquable, le jugement ainsi exprimé par Bersman ne concerne que très rarement les contributions d’autres philologues mais porte plutôt sur les leçons manuscrites dont il évalue la pertinence55. L’étude de l’usage explicite de la notion d’autorité au sein du commentaire de Bersman nous conduit à nuancer quelque peu cette affirmation. Le terme auctoritas apparaît seulement à deux reprises dans les notes philologiques :
Matura : alii : natura : nos matura retinuimus, auctoritate duor. m. sc. & aliquot libror56.
Matura (prompte) : d’autres natura (la nature) : nous avons conservé matura (prompte) d’après l’autorité de deux manuscrits et de quelques livres.
Et alta in conualle iacens stat molibus unda receptis : ita correximus hunc locum, cum prius legeretur : in alta it conu. iacens iam mol. secuti auctoritatem nostri codicis & Canteri. In altero erat in alta it conualle iacens stat montibus unda quietis. In tertio iacens iam mollibus unda receptis. In quart. iacens iam mol. und. receptis57.
« Et alta in conualle iacens stat molibus unda receptis (et dans une vallée profonde l’onde demeure et stagne, une fois qu’elle a reçu ces masses) nous avons corrigé ainsi ce passage, alors qu’on lisait auparavant in alta it conu iacens iam mol. (dans une vallée profonde, elle va demeurant déjà avec la masse…) et nous avons suivi l’autorité de notre manuscrit et de Canter. Dans un deuxième manuscrit, il y avait in alta it conualle iacens, stat montibus unda quietis (dans une profonde vallée, l’onde va, demeure et stagne sur des montagnes tranquilles). Dans un troisième, iacens iam mollibus unda receptis (l’onde demeurant déjà, une fois qu’elle a reçu d’agréables…) Dans un quatrième, iacens iam mol. und. receptis (l’onde demeurant déjà, une fois qu’elle a reçu ces masses) »
Dans les deux cas, le terme d’auctoritas permet de désigner les sources dans lesquelles Bersman trouve les leçons qu’il adopte, à savoir les manuscrits (« auctoritate duor. m. sc. ; auctoritatem nostri codicis »), mais aussi les imprimés et notes philologiques (« auctoritate […] aliquot libror. ; auctoritatem […] Canteri »). Ces deux uniques usages de la notion d’autorité sont particulièrement révélateurs de la méthode éditoriale qui est celle de Bersman et qui se caractérise par son éclectisme, puisque le philologue convoque à la fois les manuscrits, les imprimés et les discussions d’érudits contemporains. En outre, le nom de Canter apparaît avant tout pour appuyer le choix qui est celui de Bersman, qui s’efface derrière lui, afin de mieux critiquer les leçons manuscrites qu’il rejette. Il nous faut, pour finir, nous arrêter sur la façon dont Bersman désigne le texte qu’il remet en cause. En effet, avec l’expression prius legeretur, l’éditeur pourrait faire allusion, sans le nommer, aux travaux de Poelman, qui adopte le texte « in alta it conualle iacens iam molibus unda receptis ». Cependant, l’examen d’autres éditions du Bellum ciuile, antérieures à celle de T. Poelman révèle que cette leçon, absente de la princeps58, était commune dans les éditions du XVIe siècle, parce qu’elle apparaît déjà dans l’édition fondamentale de G. de Verceil59, dans laquelle sont regroupés les principaux commentaires à Lucain antérieurs, dus entre autres à Johannes Sulpitius Verulanus, Josse Bade et Filippo Berolado. Bersman combat ainsi une leçon défendue par de nombreux éditeurs avant lui, dont il tait pourtant le nom. Il n’entre donc pas dans une discussion où il affronte les arguments d’autres philologues et se contente de s’appuyer sur la présence d’une leçon qu’il estime meilleure.
Conclusion
En guise de conclusion, il nous semble souhaitable de mettre en exergue quelques points. Les différentes formes de paratexte proposées par Bersman dans son édition de 1589 sont autant d’occasions d’intégrer les travaux du philologue au sein d’une tradition philologique déjà ancienne, incarnée par des noms tels que ceux de Micyllus, Camerarius, Poelman, Scaliger ou encore Turnèbe. Ces travaux sont ainsi occasionnellement cités au sein du commentaire lemmatique, le plus souvent pour donner plus de poids au choix opéré par l’éditeur. De fait, Bersman n’entre que rarement dans la contradiction avec ses prédécesseurs de façon explicite. S’il propose à plusieurs reprises des leçons nouvelles, il préfère signaler son rejet de leçons manuscrites plutôt que de mentionner les érudits qui ont pu défendre ces variantes. L’autorité de Bersman ne se construit donc pas tant dans la confrontation que dans le rapprochement entre ce dernier et d’autres figures de l’érudition philologique. Cependant, il convient aussi de signaler que la présence des autres philologues reste limitée : seules quelques notes du commentaire lemmatique les convoquent et ils sont rejetés dans les paratextes situés à la fin de l’édition de Bersman. Cette mise en lumière de l’éditeur apparaît déjà dans la page de titre qui ne présente que le nom de Bersman quand ce n’est qu’au verso que l’on peut lire les noms de Scaliger, Micyllus ou encore Poelman. Bersman s’assure ainsi la première place dans une discussion philologique, en apparence ouverte à ses prédécesseurs, dont la contribution sert souvent à mettre en valeur l’auteur de la nouvelle édition.
Notes
- Housman 1926 : XXX.
- Lemaire 1930 : LVI-LXXV.
- Bussi 1469.
- Sulpitius 1493. Le commentaire d’Omnibonus nous est connu par l’édition de Sulpitius qui le reproduit.
- Alde 1502.
- Micyllus 1551.
- Poelman 1564.
- Hortensius 1578.
- Bersman 1581.
- Bersman 1582.
- Bersman 1616.
- Il s’agit notamment des Vies de Lucain attribuées à Suétone et à Vacca (grammairien du VIe siècle peu connu par ailleurs). Ces Vies sont présentes dans certains manuscrits médiévaux de la Pharsale. Ces Vies commencent à être redécouvertes et à circuler surtout au XVe siècle.
- Poelman 1576.
- Il arrive, plus rarement, que les notes de G. Bersman interrompent le texte de Lucain, au milieu de la page, lorsqu’elles sont longues et traitent d’un problème textuel particulièrement important. Voir par exemple Bersman 1589 : 300, 311 ou 329.
- Telles qu’elles ont été regroupées dans les Commenta Bernensia (Usener 1869) et les Adnotationes super Lucanum (Endt 1909 et Cavajoni 1979-1990).
- Leurs commentaires apparaissent notamment dans l’édition de G. de Verceil (Verceil 1514).
- Bersman 1589 : 36 ; Lucain, I, 458.
- Voir, par exemple, la note à Lucain, I, 167 : « tunc : tunc m.sc. tria » (« tunc (alors) : tunc est dans trois manuscrits ») (Bersman 1589 : 24).
- Bersman 1589 : 27 ; Lucain, I, 246. Voir également la note à Lucain, IX, 568 (Bersman 1589 : 302).
- Pour une présentation de cette méthode, voir notamment les ouvrages fondamentaux de Maas (1950) et de Timpanaro (1963).
- Voir par exemple le parallèle établi entre Lucain, IV, 231 et Prudence, Peristephanon 14, 73 (Bersman 1589 : 117). Le rôle joué par les loci similes est semblable à celui d’autres sources convoquées dans la discussion philologique, comme en témoigne la coordination entre les noms « Micyllus » et « Maro », mettant sur le même plan Virgile et un philologue auteur de notes de lecture sur le Bellum ciuile (Bersman 1589 : 286 ; Lucain, IX, 176).
- Voir, par exemple, Bersman 1589 : 30 ou encore 37. On trouve également l’expression « exempl. impress. » (Bersman 1589 : 33). G. Bersman parle parfois seulement de « libri » (voir Bersman 1589 : 44).
- Voir la note à Lucain, I, 481 : « hunc : tunc m. sc. Duo & aliquot edita » (« hunc (cet) : tunc (alors) deux manuscrits et quelques imprimés ») (Bersman 1589 : 37).
- C’est le cas dans la note à Lucain, I, 167 : « tunc : tunc m. sc. Tria : in editis est tum long. » (« tunc (alors) : tunc dans trois manuscrits : dans les imprimés, il y a tum long. ») (Bersman 1589 : 24).
- Bersman 1589 : 195.
- Poelman 1564 et Poelman 1576. Le vers évoqué par G. Bersman apparaît dans les deux éditions de T. Poelman.
- Voir, par exemple, Bersman 1589 : 48 ou 66.
- Bersman 1589 : 389-498.
- Voir Bersman 1589 : 113 ou 200.
- Canter 1566 : 127-130.
- C’est, par exemple, le cas des notes à Lucain, III, 573 (Bersman 1589 : 100) ou encore IV, 102 (Bersman 1589 : 113). Pour la note à Lucain, II, 121, nous avons pu relever une différence entre le propos de Canter, qui propose de lire discessisse (Canter 1566 : 127) et la façon dont Bersman le reprend, en considérant que Canter défend la variante decessisse (Bersman 1589 : 52). La différence est, cependant, peut-être uniquement le fruit d’une erreur typographique.
- Bersman 1589 : 68. Voir Canter 1566 : 127-128. Il en est de même pour la note à Lucain, III, 348.
- Modius 1584 : 116-118 ; 297-300 ; 365-368 ; 422-426 ; 455-459 ; 520-523.
- C’est, par exemple, le cas de la discussion à propos de Lucain, VIII, 865 (Modius 1584 : 425).
- Voir par exemple la note à Lucain, II, 429 (Bersman 1589 : 64 et Modius 1584 : 366) : « plerique libri : aspicit & alter devexas aspicit m. sc. Excipit : & accipit : quod retinuimus : Sed Modius illud probat » (« la plupart des livres : aspicit et un autre devexas aspicit ; dans un manuscrit excipit : accipit aussi, que nous avons conservé : mais Modius approuve cette autre leçon ») ; voir Lucain, VII, 626 (Bersman 1589 : 233 et Modius 1584 : 118) et IX, 682 (Bersman 1589 : 306 et Modius 1584 : 116-117).
- Lucain, VII, 460-464 (Bersman 1589 : 226 et Modius 1584 : 117-118).
- Bersman 1589 : 35. Au vers 3, 249 (Bersman 1589 : 88), Bersman renvoie aux Castigationes et notae in M. Manili Astronomicon (Scaliger 1578). La référence explicite aux Adversaria de Turnèbe n’est donnée qu’à une reprise, mais les deux autres notes où son nom apparaît sont très proches (Bersman 1589 : 87-88).
- Scaliger 1577 et Turnèbe 1580.
- Voir, par exemple, Bersman 1589 : 30.
- Bersman 1589 : 63.
- Bersman 1589 : 88.
- Bersman 1589 : 345.
- Bersman 1589 : 257.
- Voir Bersman 1589 : 257.
- Voir, par exemple, Bersman 1589 : 337.
- Voir, par exemple, Bersman 1589 : 30.
- Bersman 1589 : 39.
- Bersman 1589 : 68.
- Bersman 1589 : 34.
- Bersman 1589 : 73.
- Bersman 1589 : 35.
- Bersman 1589 : 45.
- Bersman 1589 : 68.
- Bersman 1589 : 63.
- Les principales exceptions apparaissent aux pages 59, 88, 257, 337 et 345 de l’édition de 1589.
- Lucain, I, 645 (Bersman 1589 : 44).
- Lucain, X, 328-329 (Bersman 1589 : 337).
- Voir l’édition d’Andrea Bussi (Bussi 1469).
- Voir l’édition de Verceil (Verceil 1514).