UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine

À la recherche de savoir.
Les marginalia dans les collections de nouvelles

Les recueils de nouvelles ne sont généralement pas considérés comme des textes de « savoir ». Les contes de Boccace, de Marguerite de Navarre et de Bandello semblent être écrits pour le plaisir et le délassement du lecteur. La critique a montré que Boccace s’amuse à réutiliser le matériel sérieux des exempla et des encyclopédies pour s’en détourner et entamer un jeu de connivence avec le lecteur. En ce sens, pour Michelangelo Picone1, la nouvelle est entièrement du côté du jeu et de la fiction, et s’oppose ainsi au sérieux du savoir et du didactisme. Par son analyse, Picone reprend deux traditions critiques : celle structuraliste2, qui tend à séparer les textes littéraires des textes qui ne le sont pas, pour valoriser la littérature comme lieu de plaisir, de jeu et de gratuité ; celle du formalisme, qui sépare les formes « simples », comme les exempla, des formes proprement littéraires, comme la nouvelle (voir en ce sens les travaux de Jolles et de Neuschäfer3) ; Picone inscrit ainsi la nouvelle dans le grand récit de l’autonomisation de la fiction : comme d’autres critiques4, il reconnaît à Boccace le mérite d’émanciper le récit du savoir et de le constituer en discipline autonome. Cette approche a le mérite de valoriser la « modernité » et l’« ambiguïté »5 de l’œuvre de Boccace, mais risque de perdre de vue le contexte de la création et ses implications formelles et idéologiques.

D’autres critiques renversent ces arguments pour défendre l’idée que le Décaméron et les recueils de nouvelles sont des textes de savoir. Carlo Delcorno souligne la proximité entre nouvelles et exempla, pour affirmer que si Boccace les réécrit ce n’est pas (seulement) pour s’en distancier mais (aussi) pour en imiter la poétique6. Les analyses philologiques de Lucia Battaglia Ricci7 et de Marco Fiorilla8 montrent que Boccace pensait son texte comme un livre de « savoir » : le manuscrit du Décaméron, copié par Boccace et conservé à Berlin9, est composé comme un livre savant destiné à l’étude. Plus largement, la critique actuelle défend l’image d’un Boccace « savant », par l’étude de sa bibliothèque, des livres qu’il a copiés et annotés, par les nombreuses citations d’auteurs classiques (Sénèque, Ovide, Horace, Apulée, Pline, Juvénal, Lucain…) qui émaillent les nouvelles10. D’autres critiques, à la suite de Kurt Flash, entendent montrer que Boccace conçoit ses œuvres comme un laboratoire pour la réflexion philosophique11.

En dépit de ces efforts critiques, il est difficile de déterminer si le Décaméron a été conçu comme un texte de « savoir » ou simplement comme un texte de plaisir. Dans les propos liminaires du livre, Boccace ne tranche pas la question, mais reprend les conventions poétiques de son temps et explique qu’il a voulu composer un texte « utile et agréable », en proposant au lecteur des « cas » d’amour, pour qu’il apprenne à suivre ce qui mène au bien et à éviter ce qui mène au mal, et qu’il puisse se « délasser » de ses ennuis12. En convoquant la topique horatienne de l’utile dulci, la tradition des « questions d’amour » et la nécessité du délassement honnête (eutrapélie), Boccace ne fait que reporter les lieux communs de son temps sur la finalité des fables.

La première réception du texte ne permet pas d’en définir la finalité : dans la première moitié du XVIe siècle, des auteurs comme Marguerite de Navarre vont entendre le Décaméron comme un texte de « savoir » éthique et spirituel, et l’imiter par un recueil qui veut être l’équivalent « corporel » de la lectio divina13, où les personnages discutent savamment de « cas » et de « questions ». Dans les mêmes années, Bonaventure des Périers conçoit le Décaméron comme un texte fait pour le plaisir, le délassement et le rire, et compose sur son modèle un recueil de Joyeux devis pour égayer son lecteur14. En Italie aussi la réception du Décaméron est double : d’un côté, Bandello conçoit ses nouvelles comme un réservoir de « cas » et d’« exemples » tirés de l’histoire, que le lecteur est appelé à appliquer à soi pour fortifier sa prudence et mieux apprendre à conduire sa vie15 ; de l’autre, la censure condamne les nouvelles comme textes conçus simplement pour le plaisir16 qui ne sauraient rien enseigner de bon aux lecteurs.

La question de déterminer si le Décaméron et les recueils des nouvelles peuvent être considérés comme des textes de savoir est importante, car l’interprétation des œuvres en dépend, mais il est impossible d’y répondre par la simple analyse des textes. Dès lors, plutôt que de demander si les nouvelles sont conçues comme un texte de savoir, il vaut mieux poser la question à rebours, et chercher à comprendre si les nouvelles sont lues comme une source de savoir par les lecteurs de la Renaissance. L’analyse des marginalia et des traces laissées dans les éditions plus anciennes permet de comprendre quels étaient les usages du texte et quel(s)s savoir(s) les lecteurs y recherchaient.

Apprendre dans les marges les nouvelles comme texte de savoir

Si l’on regarde de près les notes laissées par les lecteurs de la Renaissance dans les exemplaires anciens du Décaméron, on constate d’abord que le recueil de Boccace était lu comme une source de savoir linguistique. Dans un volume publié en 1516 à Venise (BnF cote : RES-Y2-79917) et dans un autre exemplaire de la même édition conservé à Florence (BNCF, cote : RARI.post.33), les lecteurs ont souligné les mots difficiles et les ont reportés dans les marges pour les retenir plus facilement. Cela s’explique probablement par le fait que le Décaméron devient au XVIe siècle le modèle pour la prose au style bas en langue toscane. Pietro Bembo18 et plus tard les académiciens de la Crusca19 défendent les qualités linguistiques du Décaméron qui devient une source importante pour le lexique et la syntaxe. Les lecteurs, soucieux de perfectionner leur pratique du toscan, ont pu approcher le Décaméron comme un manuel linguistique et relever les mots et les tournures plus significatives, afin de les réutiliser dans leur conversation. Non seulement les lecteurs italiens, mais aussi les lecteurs français utilisaient le Décaméron pour apprendre la langue toscane : dans un exemplaire publié à Venise en 1531 et conservé à Paris (BnF cote : RES-Y2-2262), les mots difficiles sont soulignés et traduits ensuite en français dans les marges (fig. 1).

Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Marchio Sessa, 1531, Bibliothèque nationale de France, cote :
RES-Y2-2262, p. 324.
Fig. 1. Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Marchio Sessa, 1531, Bibliothèque nationale de France, cote : RES-Y2-2262, p. 324.

Les éditeurs et commentateurs du Décaméron contribuent à accroître le prestige linguistique de l’œuvre en ajoutant au texte des glossaires et en commentant les choix syntaxiques de l’auteur20. Il n’est donc pas surprenant que le texte soit lu comme un manuel de langue. Plus surprenant, en revanche, est de constater que d’autres recueils de nouvelles sont lus de la même manière. Dans un exemplaire du Recueil des plaisantes et facétieuses nouvelles publié à Lyon en 1555 et conservé à la bibliothèque de Wolfenbüttel (cote : 154.28 eth), un lecteur a souligné les mots difficiles et les a traduits et expliqués en latin dans les marges.

Si les recueils de nouvelles sont lus comme des manuels de langue, c’est pour accroître les compétences conversationnelles des lecteurs. Dans un exemplaire du Décaméron, publié en 1549 à Venise et conservé à Wolfenbüttel (cote : 18.2 Eth), la même main s’applique à la fois à encadrer et expliquer dans les marges les mots difficiles, et à souligner les expressions, les formules et les proverbes qui peuvent être utilisés avantageusement dans la conversation. C’est ainsi que, sur la même page (96v) le lecteur explique le mot « arringo », qui renvoie à la fois au tournoi chevaleresque et à la joute rhétorique, et souligne le distique proverbial qui clôt la nouvelle II, 7 : « bocca baciata non perde ventura, anzi rinnova come fa la luna » (« Bouche baisée ne perd point fortune, mais bien se renouvelle comme la lune21 ».) (fig. 2). Dans d’autres exemplaires sont soulignés les passages plus réussis au style direct : c’est le cas dans un volumeconservé à Paris (BnF RES-Y2-799) et dans un incunable français, traduit par Premierfait et conservé à la Beineke Library (cote : Hc74 +12). Enfin, dans une copie manuscrite du Décaméron, rédigée vers 1450 et conservée à l’Arsenal (Ms. 8538), le discours de Tancredi (nouvelle IV,1) est mis en valeur par une manicule. Le lecteur explique dans les marges que ce texte est important, car il s’agit des « verba Tancredi » (mots de Tancredi) et laisse entendre que ce passage est un bon exemple de discours en langue toscane.

Les nouvelles ne sont pas seulement lues comme une ressource linguistique et conversationnelle, mais aussi comme une compilation de savoirs divers. La description de la peste qui accable Florence, au début de l’ouvrage, est considérée comme un témoignage médical : le lecteur d’un exemplaire publié en 1522 à Venise et conservé à Rome (BNCR, cote : 68.8.D.34) en souligne divers passages, alors que le lecteur d’un exemplaire publié en 1556 à Venise et conservé à Paris (BnF, cote : RES-Y2-2264) annote dans les marges que la même épidémie que Boccace décrit à Florence a décimé la population de Venise et s’est propagée en toute l’Europe. Pour le possesseur d’un incunable conservé à la Beineke Library (cote : 1987 +2), le Décaméron est aussi la source de savoirs géographiques et historiques : pour cette raison il souligne et explique dans les marges les références aux personnages historiques (Boniface VIII, Pierre d’Aragon), les toponymes (Lipari, Ponzo) ainsi que les mœurs de certaines communautés : on apprend ainsi que les Bourguignons sont malhonnêtes et méchants (« desleali di mala condizione dice essere borgognoni », nouvelle I,1, non paginé) (fig. 3). Dans un autre incunable allemand, publié à Ulm en 1471 (BnF, cote : RES-Y2-303), sont reportées dans les marges les dates des événements évoqués par les nouvelles (comme l’année de la peste, 1348). Dans un exemplaire des Annotationi sur le Décaméron, publié en 1573, ayant appartenu à Leonardo Bruni (BNCF, cote : PALAT.C.8.5.34, p. 5), sont copiés les noms des grandes familles de Florence mentionnées dans le texte ; dans un autre exemplaire des Annotationi, qui appartenait à Scipione Bargagli, sont dessinés leurs blasons (BNCF, cote : RARI.Tordi 184, p. 7).

Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Griffio, 1549, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : 18.2 Eth., fol. 96v  
Fig. 2. Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Griffio, 1549, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : 18.2 Eth., fol. 96v.

Plus largement, les marginalia montrent que les nouvelles sont lues comme la source d’un savoir éthique. Les maximes philosophiques et morales qui émaillent le texte sont soulignées et commentées dans la plupart des exemplaires. Dans l’incunable de 1478 conservé à la Beineke Library (cote : 1987 +2), le lecteur souligne les propos d’Émilie, qui déplore l’inconstance de la fortune (nouvelle II, 6), et ajoute en marge que « senza di Idio la grazia alle adversitade del mondo resister non si puote » (« sans la grâce de Dieu on ne peut pas résister aux adversités du monde ») ; dans deux exemplaires conservés à Wolfenbüttel (cote : Li 34 Schulenburg et cote : 8.5 Eth.) est souligné le premier principe de la loi naturelle, énoncé par Pampinea dans l’introduction de la première journée : « natural ragione è di ciascuno, che ci nasce, la sua vita, quanto può, aiutare, conservare, e difendere » (« c’est un droit, naturel à quiconque naît ici-bas, que d’aider, conserver et défendre sa propre vie22 », fol. 10r et p. 9). Dans le Recueil des plaisantes et facétieuses nouvelles (HAB cote : 154.28 eth.), le lecteur ne se limite pas à souligner les maximes, mais les traduit en latin et les reporte dans la page de garde du volume. On apprend ainsi que : « nulla calamitas homini venit sola » (« le malheur ne vient jamais seul »), et que « Melius est tacere quam stulte respondere » (« il vaut mieux se taire que répondre bêtement »). Dans un autre exemplaire du Décaméron, publié en 1573 à Florence (BNL, cote 22.4.110), un lecteur reporte, à la fin de chaque nouvelle, une maxime morale qui pourrait résumer le contenu du texte. On apprend ainsi, la fin de la nouvelle II, 2, qui relate la supercherie et la punition de Martellino, que « spesso l’ingannatore ne resta oppresso e da l’opera sua rende aspro interesse » (« souvent le trompeur est opprimé et rend avec intérêt le prix de son forfait » p. 53). Ce distique est repris tel quel de l’édition du Décaméron par Rovillio (Lyon 1555), qui ajoute une maxime morale à chaque nouvelle. Mais le lecteur, pour mieux souligner la morale de l’histoire, ajoute une deuxième morale de son cru : « spesso l’ingannatore vien ingannato /e dall’inganno suo viene dannato » (« souvent le trompeur est trompé et par sa ruse condamné » p. 53).

Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Vicenza, Johannes Renensis, 1478, Beineke Library, cote : 1987 +2, nouvelle I, 1, non paginé.
Fig. 3. Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Vicenza, Johannes Renensis, 1478, Beineke Library, cote : 1987 +2, nouvelle I, 1, non paginé.

Après avoir souligné maximes, expressions et proverbes, les lecteurs les reportaient probablement dans leurs recueils de lieux communs. On trouve trace de cette pratique dans le carnet manuscrit constitué par un lecteur florentin, qui s’est appliqué à copier toutes les « Frasi e maniere della lingua italiana usate nelle sue opere da Messer Giovanni Boccacci » (BNCF, Cod. II. IX. 38).

L’abondance des annotations s’explique en partie par la pratique de la lecture humaniste. Les lecteurs de la Renaissance étaient en effet éduqués à relever « les ornements remarquables du discours, quelque adage, quelque exemple, quelque sentence qui mérite d’être confiée à la mémoire »23. Érasme invite ainsi chaque lecteur à constituer son corpus de lieux communs en sélectionnant les arguments et les propos frappants qu’il rencontre lors de la lecture des textes classiques. Ce répertoire de topoi devait ensuite servir pour le travail du rhéteur et dans la conversation courtisane. Ann Moss a analysé les formes de la lecture humaniste et l’importance des topoi dans l’éducation rhétorique24. Toutefois, ce type de lecture s’applique généralement aux autorités de l’Antiquité. Il est donc assez surprenant de voir les lecteurs relever les topoi dans un texte profane, vernaculaire, au style bas et dont la moralité et la licéité sont très discutées.

Il est vrai que l’on retrouve dans certaines éditions du Décaméron la trace d’autres modalités de lecture. Dans un très beau Folio, imprimé à Venise en 1525 par Bernardino de Viano (HAB, cote : 115. 1 Quodl Folio), sont soulignés les passages érotiques plus évocateurs. L’auteur de ces marques est probablement le possesseur du livre, qui a écrit son nom et la date de l’acquisition du volume sur la page de garde de l’ouvrage : « 1542 // Lodovicho Horman ». Il s’agit probablement de Ludwig Hörmann, le fils de Georg Hörmann, un notable de Gutenberg, qui en 1542 travaillait à Naples pour la banque Fugger.

On sait aussi que Ludwig est rentré à Gutenberg et qu’il s’est marié en 154325. On l’imagine aisément en 1542, jeune et riche, menant à Naples une vie libre. On sait aussi que son Décaméron était relié avec un exemplaire des Sorti de Francesco Marcolino da Forlì, un manuel de cartomancie richement illustré, qui a été par la suite séparé du Décaméron et perdu. Il est donc probable que Ludwig ait acquis les deux ouvrages, et qu’il les ait fait relier ensemble, et qu’il les ait lus en compagnie de ses amis : tantôt ils se seraient amusés à prédire les sorts, tantôt ils auraient lu les nouvelles gaillardes du Décaméron, faciles à retrouver grâce aux soulignages de Ludwig. Un autre exemplaire du Décaméron,imprimé à Venise en 1518 par Augustino de Zanni da Portese (BnF, cote : RES-Y2-204),porte les traces d’une lecture grivoise du texte : un lecteur plus coquin a doté le roi de Chypre, représenté dans une gravure au début de la nouvelle I, 9, d’un immense phallus, que contemple, étonnée, une femme à genoux. La nouvelle prend alors un tout autre sens. Son sommaire annonce que « le roi de Chypre, touché par une femme de Gascogne, de faible devient valeureux » et la nouvelle raconte que, suite aux remontrances d’une femme, le roi se ressaisit et mène courageusement la guerre. Mais la retouche faite à la gravure laisse entendre autrement la « vaillance » retrouvée du roi et le rôle que la femme joue dans l’histoire (fig. 4).

Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Augustino de Zanni da Portese, 1518, Bibliothèque nationale de France, cote : RES-Y2-204, p. 10, détail.  
Fig. 4. Boccaccio, Giovanni,Il Decamerone, Venezia, Augustino de Zanni da Portese, 1518, Bibliothèque nationale de France, cote : RES-Y2-204, p. 10, détail.

Toutefois, les traces d’une lecture égrillarde du Décaméron sont relativement rares et n’excluent généralement pas la mise en relief des lieux communs : dans un même exemplaire sont souvent soulignées à la fois les frasques des moines et les sentences philosophiques. Par exemple, dans le volume conservé à Wolfenbüttel où est souligné, entre autres maximes, le premier principe de la loi naturelle (cote : Li 34 Schulenburg), le lecteur marque aussi, par un petit signe en forme de flamme de feu, les descriptions de la luxure des moines. Les modalités de lecture du Décaméron sont donc complexes et dérogent aux clivages attendus entre lecture pour le plaisir et lecture pour le savoir : les marginalia nous invitent à repenser ce que nous entendons par « savoir » à la Renaissance et à définir en quoi des textes que nous qualifions aujourd’hui de « littéraires » contribuent à vulgariser ces « savoirs ».

Qu’en est-il du « savoir » dans le récit

Pour comprendre, plus concrètement, comment le Décaméron était lu à la Renaissance, j’ai reporté côte à côte tous les passages soulignés et annotés dans les exemplaires que j’ai pu consulter. Ce travail de compilation et de collage a rendu visible un autre Décaméron. Il s’agit d’un texte assez long, qui laisse à l’arrière-plan la fiction des nouvelles pour révéler la « matrice » du texte, c’est-à-dire une suite de proverbes, de maximes, de sentences, qui encadrent et commentent la fiction. En voici un court extrait :

« veramente gli uomini sono de le femine il capo »
« Dio, il quale solo optimamente conosce ciò che fa mistiere anziascuno credo per la sua misericordia »
« era in Palermo in Sicilia dove simelmente erano e anchora sono assai femmine del corpo bellissime »
« bocca basciata non perde ventura, anzi si rinova come fa la luna »
« amor può troppo più che ne noi ne io possiamo »
« alle giovani buoni bocconi alle vecchie gli stranguglioni »
« chi te la fa, fagliela »
« ama dunque, come Salomone ti disse, e sarai amato »
« solo la miseria è senza invidia nelle cose presenti »
« la copia delle cose genera fastido, così l’essere le disiderate negate moltiplica l’appetito »
« senza il quale [amore] niun mortal può alcuna virtù o bene in se havere »
« alcuni li quali più che altre genti si credono sapere, e sanno meno »
« i giovani sono vaghi delle cose somiglianti a loro »
« la donna, che di gran cuore era, si come sogliono generalmente essere quelle, che innamorate sono da dovero »
« che per lo primo colpo non cade la quercia »
« ciascuna donna dee essere honestissima e la sua castità, come la sua vita, guardare, ne per alcuna cagione a contaminarla conducersi »
« che gran cose e care non si possono sanza gran fatica acquistare »
« chi ha affare con thosco, non vuole essere losco »
« impossiblile esser il potersi difendere dallo stimolo della carne »
« chi mal ti vuole ; mal ti sogna »
« Buon cavallo e mal cavallo vuole sprone, e buona femina e mala femina vuol bastone »
« come il sole è di tutto il cielo bellezza, ornamento, chiarezza, e lume, così ella di ciascuna altra virtù »
« peccato celato è mezzo perdonato »
« le femmine in ogni cosa sempre pigliano il peggio »

Ce texte renverse nos stratégies ordinaires de lecture : ce qui nous touche davantage, dans le Décaméron, ce sont les nouvelles, c’est-à-dire la fiction joyeuse que tisse le texte, d’histoire en histoire, par la richesse des aventures et le « réalisme » des personnages. La fiction nous séduit au point d’effacer, à nos yeux, le caractère sentencieux du récit de Boccace. Ce collage, en revanche, manifeste l’importance des maximes et des proverbes dans le Décaméron. Il révèle aussi que pour le lecteur de la Renaissance les sentences ne disparaissent pas derrière la fiction, mais en constituent la partie plus essentielle.

Si nous regardons de près les phrases soulignées par les lecteurs, nous constatons aussi qu’il est impossible de les cataloguer sous une discipline donnée : il s’agit moins de sciences spécifiques que d’un savoir du discours, d’une liste de notions et de topoi qui peuvent agrémenter la conversation. Ce savoir rhétorique sert essentiellement la vie « éthique » du lecteur. Mais il serait difficile de cataloguer ces maximes sous une étiquette « morale ». La majorité de ces propos déroge à ce que nous qualifions ordinairement de « moral ». Comment classer une phrase comme « les femmes en toute chose prennent toujours le pire », ou encore « aux jeunes femmes les bons morceaux et aux vielles le garrot » ? Pour le lecteur d’aujourd’hui, la misogynie explicite, la satire du handicap et de la vieillesse éloignent ces propos de toute perspective éthique. Sans doute, la morale pratique de la Renaissance ne coïncide pas avec les conventions éthiques qui sont les nôtres. L’éthique de la Renaissance n’est pas fondée sur des principes abstraits, distinguant absolument le bien du mal et définissant un impératif moral, mais davantage sur la recherche du bonheur à partir de maximes pratiques, indiquant des stratégies de conduite pour que l’individu ou la communauté puisse réussir et s’épanouir26. On déduit ainsi de ces maximes que le lecteur de la Renaissance juge opportun de se méfier des femmes, qu’il constate que les jeunes femmes trouvent plus facilement d’amants que les vieilles. En relisant le collage, on retrouve bien d’autres maximes pratiques, sous la forme de sentences morales ou spirituelles (aime, dit Salomon, et tu seras aimé ; Dieu, par sa miséricorde, connaît parfaitement ce qui convient à chacun), des proverbes (un péché caché est à demi pardonné ; rendre la monnaie de sa pièce), des maximes pratiques (la misère seule est sans envie ; l’abondance des biens suscite le dégoût, l’absence de biens l’appétit ; la femme, quand elle aime vraiment, est de grand cœur ; il est impossible de se défendre de l’aiguillon de la chair).

Ce savoir pratique n’est pas séparé du plaisir d’une forme que l’on qualifie aujourd’hui de « littéraire ». Le lecteur du Décaméron à la Renaissance n’hésite pas à exprimer un jugement esthétique sur les nouvelles tout en soulignant le « savoir » moral du texte. Ainsi, dans le manuscrit 8538 conservé à l’Arsenal, le lecteur indique son appréciation à côté de chaque nouvelle, qu’il la trouve « bella », « bellissima » ou « non bella ». Le même lecteur, pourtant, ne renonce pas à annoter dans les marges les sentences et les topoi qu’il juge plus utiles. En d’autres termes, le texte de savoir n’est pas forcément séparé du texte de plaisir, et le clivage critique qui oppose aujourd’hui les tenants d’un Décaméron « ludique » et ceux d’un Décaméron « sérieux » ne s’applique pas pour le lecteur de la Renaissance qui considère qu’un texte est d’autant plus « utile », qu’il est « agréable ». Pontano explique ce qui pour nous relève du paradoxe :

Les histoires de ce genre (fabellæ), puisqu’elles sont créées pour les bonnes mœurs (bonos mores) et pour délasser les esprits (recreandos animos), doivent à la fois plaire et être utiles (et delectare debent et prodesse) Elles seront utiles si les auditeurs les accueillent avec plaisir (gratis animis), elles seront accueillies avec agrément et plaisir si le récit même est orné et aimable, si le propos est exquis et brillant, et l’air et le geste de celui qui parle appropriés au sujet lui-même27.

Le plaisir que suscite un texte est « utile » parce qu’il rend les lecteurs plus aimables, plus joyeux et plus aptes à la conversation. Lire le Décaméron pour son plaisir est donc (aussi) une démarche éthique, puisque cela améliore les « mœurs », par le rire et la joie que l’on tire de la lecture commune des nouvelles, et par les maximes pratiques de conduite inscrites dans le texte.

La lecture du Décaméron change pourtant progressivement dès la fin du XVIe siècle. Dans les annotations qu’Alessandro Tassoni laisse dans les marges de son exemplaire (publié à Florence en 1587), apparaît pour la première fois une nouvelle façon de concevoir les nouvelles. Tassoni ne souligne plus les maximes, il ne copie pas dans les marges les informations utiles concernant la géographie, l’histoire, les femmes ou les mœurs. Il se limite à indiquer si le texte de Boccace est bien écrit et s’il est « vraisemblable ». Pour Tassoni, l’intertexte sentencieux passe à l’arrière-plan et le Décaméron devient essentiellement un recueil de fictions. Le plaisir de la lecture n’est plus issu du savoir « utile » que l’on peut en tirer, mais de l’illusion, plus ou moins réussie, que l’auteur sait créer. Pour cette raison, Tassoni sanctionne le manque de vraisemblance de plusieurs nouvelles. Dans la nouvelle X, 9, par exemple, il est raconté qu’une femme confectionne trois robes luxueuses en une seule nuit. Pour Tassoni « non è verisimile che in così poco tempo costei avesse fatto far quelle robbe » (« il n’est pas vraisemblable, qu’en si peu de temps elle ait pu faire ces robes », BNCF cote : RARI.Post.20, p. 562). Si les premiers lecteurs du Décaméron lisaient (aussi) les nouvelles comme une compilation de savoirs, sur le modèle des encyclopédies médiévales et des recueils d’exempla et de dicta, dès la fin du XVIe siècle d’autres modalités de lecture apparaissent. Comme l’explique le maître d’Alessandro Tassoni, qui n’est autre que Ludovico Castelvetro, les textes de savoir sont radicalement distincts des textes de fiction : les uns recherchent la vérité dans la nature et dans les mœurs ; les autres imitent la nature et les mœurs28. Le lecteur de fiction ne doit donc pas rechercher du savoir, mais jouir du plaisir que procure l’imitation.

Exemplaires cités (en ordre chronologique)

  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Vicenza, Johannes Renensis, 1478, Beineke Library, cote : 1987 +2.
  • Boccaccio, Giovanni, Bocace des cent nouuelles, trad. Laurent de Premierfait, Paris, [s.n.] [1500-1503], Beineke Library, cote : Hc74 +12.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, éd. Nicolò Delfino, Venezia, Gregorio de Gregoriis, 1516, Bibliothèque nationale de France (BnF), cote : RES-Y2-799.
  • Boccaccio, Giovanni, Decameron, [Venezia] Gregorio de Gregori, 1516, Biblioteca Nazionale Centrale Firenze (BNCF), cote : RARI.post.33.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Augustino de’ Zanni da Portese, 1518, Bibliothèque nationale de France (BnF), cote : RES-Y2-204.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Aldo e suo suocero Asolano, 1522, Biblioteca Nazionale Centrale Roma (BNCR), cote : 68.8.D.34.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Bernardino de Viano de Lexona Vercelese, 1525, Herzog August Bibliothek (HAB), cote : 115.1 Quodl. Folio.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Marchio Sessa, 1531, Bibliothèque nationale de France (BnF), cote : RES-Y2-2262.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Brescia, Ludovico Britannico, 1536, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : Li 34 Schulenburg.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Griffio, 1549, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : 18.2 Eth.
  • Recueil des plaisantes et facétieuses nouvelles Lyon, Barricat, 1555, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : 154.28.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decamerone, Venezia, Comin da Trino, 1556, Bibliothèque nationale de France (BnF), cote : RES-Y2-2264.
  • Boccaccio, Giovanni, Il Decameron, Firenze, Giunti, 1573, Herzog August Bibliothek, Wolfebüttel, cote : 8.5 Eth.
  • Boccaccio, Giovanni, Decameron, Firenze, Giunti, 1573, Biblioteca Nazionale Laurenziana (BNL), Firenze, cote : 22.4.110.
  • I Deputati (Vincenzo Borghini), Annotationi et discorsi sopra alcuni luoghi del Decameron, Firenze, Giunti, 1573, Biblioteca Nazionale Centrale di Firenze, cote : PALAT.C.8.5.34.
  • I Deputati (Vincenzo Borghini), Annotationi et discorsi sopra alcuni luoghi del Decameron, Firenze, Giunti, 1573, Biblioteca Nazionale Centrale di Firenze, cote : RARI.Tordi 184.
  • Boccaccio, Giovanni, Decameron, éd. Lionardo Salviati, Firenze, Giunti, 1587, Biblioteca Nazionale Centrale di Firenze, cote : RARI.Post.20.
  • Cartei Luigi, Frasi e maniere della lingua italiana usate nelle sue opere da Messer Giovanni Boccacci, Biblioteca Nazionale Centrale, Firenze, Ms. Cod. II. IX. 38.

Notes

  1. Michelangelo Picone, Boccaccio e la codificazione della novella, Ravenne, Longo, 2008, voir notamment le chapitre 2.
  2. Voir Tzvetan Todorov, Grammaire du Décaméron, La Haie, Mouton, 1969.
  3. Hans-Jörg Neuschäfer, Boccaccio und der Beginn der Novelle, Munich, Fink, 1969 ; André Jolles, Einfache Formen [1930], Tubingue, Niemeyer, 1974.
  4. Joaquin Küpper, « Affichierte ‘Exemplarität’ tatsächliche A-Systematik, Boccaccios Decameron und die Episteme der Renaissance », dans Klaus W. Hempfer (dir.), Renaissance. Diskursstrukturen und epistemologische Voraussetzungen, Stuttgart, Franz Steiner Verlag Wiesbaden, 1993, p. 47-93. Voir aussi : Karlheinz Stierle, « Three moments in the crisis of exemplarity : Boccaccio-Petrach, Montaigne and Cervantes », Journal of the History of Ideas, vol. 59, n°4, 1998, p. 581-595.
  5. Voir Giuseppe Mazzotta, The World at Play in Boccaccio’s Decameron, Princeton, Princeton University Press, 1986 ; Roberta Bruno Pagnamenta, Il Decameron, l’ambiguità come strategia narrativa, Ravenne, Longo, 1999.
  6. Carlo Delcorno, Exemplum e Letteratura, tra medioevo e rinascimento, Bologne, Il Mulino, 1989, p. 265-294.
  7. Lucia Battaglia Ricci, Scrivere un libro di novelle, Ravenne, Longo, 2013.
  8.  Voir ses contributions in Boccaccio autore e copista, éd. T. De Robertis, C. M. Monti, M. Petoletti, G. Tanturli e S. Zamponi, Florence, Mandragora, 2013, p. 129-136 et p. 341-353.
  9. Ms. Hamilton 90 1370, Staatsbibliothek de Berlin.
  10. Voir notamment : Boccaccio Letterato, éd. M. Marchiaro, S. Zamponi, Florence, Accademia della Crusca, 2015 et Victoria Kirkham, The Sign of Reason in Boccaccio’s fiction, Florence, Olschki, 1993.
  11. Kurt Flasch, Poesia dopo la peste, saggio sul Boccaccio, Bari, Laterza, 1995 ; Marilyn Migel, The Ethical Dimension of the Decameron, Toronto, University of Toronto Press, 2015 ; Filippo Andrei, Boccaccio the Philosopher, an Epistelomogy of the Decameron, Basingstoke (RU), Palgrave McMillan, 2017.
  12. « Nelle quali novelle piacevoli e aspri casi d’amore e altri fortunati avvenimenti si vedevano così ne’ moderni tempi avvenuti come negli antichi ; delle quali le già dette donne, che queste leggeranno, parimenti diletto delle sollazzevoli cose in quelle mostrate e utile consiglio potranno pigliare, in quanto potranno conoscere quello che sia da fuggire e che sia similmente seguitare ; le quali cose senza passamento di noia non possono intervenire », Giovanni Boccaccio, Decameron, éd. V. Branca, Turin, Einaudi, 1980, vol. 1, p 9.
  13. « [Oisille] : Mes enfans, vous me demandez une chose que je trouve fort difficile, de vous enseigner ung passetemps qui vous puisse delivrer de vos ennuyctz ; car, aiant chergé le remede toute ma vye, n’en ay jamais trouvé que ung, qui est la lecture des sainctes lettres en laquelle se trouve la vraie et parfaicte joie de l’esprit, dont procede le repos et la santé du corps. […] Hircan print la parolle et dist : « Ma dame, ceulx qui ont leu la saincte Escripture, comme je croy que nous tous avons faict, confesseront que vostre dict est tout veritable ; mais si fault il que vous regardez que nous sommes encore si mortiffiez qu’il nous fault quelque passetemps et exercice corporel », Marguerite de Navarre, Heptaméron,éd. N. Cazauran, Paris, Gallimard, 2000, p. 64.
  14. « Mais laissons là ces beaux enseignemens : ventre d’un petit poisson rions: Et dequoy ? de la bouche, du nez, du menton, de la gorge, & de tous noz cinq sens de nature. Mais ce n’est rien qui ne rit du cueur. Et pour vous y ayder, je vous donne ces plaisans comptes. Et puis nous vous en songerons bien d’assez serieux quand il sera temps, nouvelle première », Bonaventure des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, I-XC, éd. K. Kasprzyk, Paris, Champion, STFM, 1980, p. 6.
  15. « Ancor che tutto il dí si veggiano occorrer varii casi, cosí d’amore come d’ogn’altra sorte, e mille accidenti impensatamente nascere, non è perciò che di simil avvenimenti non si generi meraviglia in noi e che assai sovente non rechino profitto a chi gli vede od intende. […] Medesimamente i nostri figliuoli ed i nipoti e tutta la seguente posteritá con la lezione de le cose passate o emendarebbe gli errori suoi se in quelli fosse caduta, o vero megliore nel ben operare diverria, essendo commun proverbio che piú commoveno gli essempi che le parole », Matteo Bandello, Novelle, [1564], éd. G. Brognolino, 3 vol, Bari, Laterza, 1928, ici vol. 2, II,7, p 349.
  16. « Perché è da avere riguardo che la cattiva opinione già fattasi dell’autore non faccia forse più sospettare che non bisogna e che quello ch’è semplicemente narrato per passatempo e piacere, non sia preso come detto per insegnare o ingannare altrui », Vincenzo Borghini, Considerazioni sopra le censure de Boccaccio, dans Giuseppe Chiecchi (dir.), Dolcemente dissimulando : cartelle laurenziae e decameron censurato 1573, Padoue, Antenore, 1992, p. 230.
  17. À la fin de l’article sont répertoriés plus précisément tous les exemplaires consultés.
  18. Les louanges de Bembo dans Le Prose della volgar lingua encouragent le travail d’édition et de « correction » du Décaméron au XVIe siècle. Ludovico Dolce dédie à Bembo son édition du Décaméron, et souligne dans l’avis au lecteur les qualités linguistiques du texte : « La onde conoscendosi assai chiaro queste Dieci Giornate essere non pure a legger piacevolissime, ma necessarie in tutto a chi vuol bene et leggiadramente valersi si delle osservationi, come della proprietà et elegantia del pure e gentile sermone Thoscano », Il Decamerone, éd. L. Dolce, Venise [Francesco Bendoni, & Mapheo Pasini] 1541, p. 2.
  19. Le Décaméron est l’un des sources principales du premier dictionnaire de la Crusca (1612).
  20. Voir notamment les éditions de Brucioli (Il Decamerone, Venise, Gabriel Giolito di Ferrari, 1542), de Ruscelli (éd. G. Ruscelli, Venise, Valgrisio, 1522), et de Rovillio (Lyon, Rovillio, 1555).
  21. Trad. Marthe Dozon, dans Boccace, Décaméron, Christian Bec (dir), Paris, Le livre de poche, 1994, p. 185.
  22. Boccace, Décaméron, p. 47.
  23. Voir Erasmus, Desiderius, De Ratione studii, dans Opera omnia, ordinis primi, atomus secundus, éd. J. -C. Margolin, Leyde, Brill, 1971, p. 117-118. Cité dans Ann Moss, Les Recueils de lieux communs, p 180.
  24. Moss, Ann. Les Recueils de lieux communs.
  25. Mark Häberlein, Brüder, Freunde and Betrüger:soziale Beziehungen, Normen und Konflikte in der Augsburger Kaufmannschaft um die Mitte des 16. Jahrhunderts, Berlin, Akademie Verlag, 1998, p. 357-359.
  26. Au sujet de l’éthique de la Renaissance, voir Amedeo Quondam, Forma del vivere: l’etica del gentiluomo e i moralisti italiani, Bologne, Il Mulino, 2010 ; Matthias Roick, Pontano’s Virtue, Londres, Bloomsbury, 2017 ; Jerome B. Schneewind, The Invention of Autonomy. A History of Modern Moral Philosophy, Cambridge, Cambridge University Press, 1998.
  27. Giovanni Pontano, De Sermone (composé vers 1501), p. 323.
  28. Ludovico Castelvetro, Pœtica d’Aristotele vulgarizzata e sposta [1570], éd. W. Romani, Bari, Laterza, 1979, vol. 1, p. 45-47.
Rechercher
Pessac
Article de colloque
EAN html : 9791030008005
ISBN html : 979-10-300-0800-5
ISBN pdf : 979-10-300-0801-2
ISSN : 2743-7639
Posté le 18/12/2020
12 p.
Code CLIL : 3387 ; 4024
licence CC by SA

Comment citer

Zanin, Enrica, « À la recherche de savoir. Les marginalia dans les collections de nouvelles », in : Roudière-Sébastien, Carine, éd., Quand Minerve passe les monts. Modalités littéraires de la circulation des savoirs (Italie-France, Renaissance-XVIIe siècle), Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, collection S@voirs humanistes 1, 2020, 99-111, [en ligne] https://una-editions.fr/a-la-recherche-de-savoir/[consulté le 15 décembre 2020].
10.46608/savoirshumanistes1.9791030008005.10
Retour en haut
Aller au contenu principal