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Laurent Bricault, “Les Anubophores”, BSEG, 24, 2001/2002, 29-42.

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Quatre passages de l’Histoire Auguste relatent que l’empereur Commode “portait Anubis”. Deux de ces textes permettent de préciser que l’empereur agissait ainsi lors de processions, et qu’il transportait en fait un simulacrum du dieu canidé, en tête des pompes isiaques. Apulée, dans sa description de la fête du Navigium Isidis, place en tête du cortège des dieux un personnage jouant le rôle d’Anubis, avec son encolure de chien.

Il doit donc s’agir d’un ministre à la tête coiffée d’un masque imitant la tête d’Anubis. Ce spectacle n’étonnait déjà plus à l’époque de Tibère, à en croire Appien qui nous dépeint Marcus Volusius échappant à la proscription de 43 a.C., en revêtant pareil déguisement. La vraisemblance de l’anecdote paraît confirmée par une peinture de l’Iseum de Pompéi mettant en scène un homme coiffé du masque noir d’Anubis.

Un peu plus tard, Juvénal se moque aussi de cette pratique, également raillée par le Pseudo-Cyprien, au milieu du IIIe siècle. Quelques documents figurés hellénistiques tardifs, et surtout d’époque impériale, nous livrent des images de personnes portant le masque d’Anubis. Le titre d’Anuboforus porté à Vienne, dans la vallée du Rhône, par un certain Lepidus Rufus, sur une inscription de la première moitié du IIIe siècle de notre ère, doit désigner les personnages qui avaient l’honneur de jouer le rôle d’Anubis, en portant son masque de canidé.

Malaise, Michel (2008) : “Laurent Bricault, ‘Les Anubophores’, <i>BSEG</i>, 24, 2001/2002, 29-42”, Ausonius éditions BIS I, [En ligne] https://una-editions.fr/bricault-2001-2002/ [consulté le 15 août 2021].

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