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Collection : PRIMALUNA_28

Fêter les 200 ans du pont de pierre par l’organisation d’un colloque et d’une exposition à Bordeaux était l’occasion d’éclairer la vie de l’ingénieur Jean-Montain-André Le Ragois de Saint-André qui avait proposé, en 1771, le premier projet de pont pour Bordeaux.
Dès son origine sans doute, le pont représente un défi pour le constructeur, qu’il soit architecte ou ingénieur, voire, simplement, maçon ou charpentier. L’importance de ce moyen de réunir deux rives, voire deux mondes – le pontifex de la religion romaine, dont le lexique du catholicisme garde la trace, bâtissait ainsi des ponts symboliques entre le monde des hommes et celui des dieux –, explique l’intérêt des constructeurs pour cette forme architecturale.
Objet de fascination, célèbre dans le monde entier, le pont d’Avignon provoque admiration et interrogation. De son histoire oubliée, émergent quatre personnages disparus dans les brumes du temps : un fleuve infidèle qui a changé mainte fois de lit, une tour solitaire orpheline d’un pont moignon dont il ne reste qu’une splendide section privée de toute destination, et un saint énigmatique, Bénezet, initiateur du projet de pont.
Sur la Somme, plus long fleuve côtier coulant au nord de la Seine, la ville d’Amiens fut établie sur la rive gauche, entre la confluence de l’Avre, à l’est, et celle de la Selle, à l’ouest. Qualifiée de petite Venise par André Guillerme en 1990 puis prise comme exemple de ville-ponts par Jacques Rossiaud en 2005, elle disposait d’un réseau de franchissements unique dès la période antique.
C’est dans le cadre d’un projet de recherche intitulé « Environnement, climat et espace à Montpellier et dans son arrière-pays lagunaire au Moyen Âge (XIIIe-XVIe siècles) » consacré notamment à l’histoire du climat, que nous avons été amenées à travailler sur l’histoire des ponts.
Cahors est établie dans la partie orientale d’une boucle façonnée par la rivière Lot, un méandre souvent qualifié d’isthme ou de presqu’île puisque la rivière dessine une langue de terre légèrement pincée dans sa partie supérieure.
On ne saura jamais à quel endroit et à quel moment fut édifié le premier pont pour franchir un cours d’eau, qu’il soit simple ruisseau, torrent impétueux, tranquille rivière ou fleuve majestueux !
Depuis les années 20 de notre ère jusqu’à son démantèlement en 1843, le pont de Saintes qui supporte l’arc de Germanicus assure le franchissement de la Charente et constitue un axe majeur, tant à l’échelle locale que suprarégionale.
L’idée de ces journées d’étude, orchestrées à Bordeaux les 12 et 13 mai 2022, est née du bicentenaire du pont de pierre de Bordeaux. Toutefois, il faut rappeler que l’inauguration officielle du pont de pierre (la pose de la dernière pierre) n’eut pas lieu en 1822 mais bien le 25 août 1821 où il fut baptisé en grandes pompes « pont Louis XVIII ».
Célébrer le bicentenaire du pont de pierre de Bordeaux en 2022 fut l’occasion, grâce aux journées d’étude organisées par la Ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole, les 12 et 13 mai derniers, de rendre hommage à ce vénérable ouvrage d’art mais aussi d’inviter d’autres villes à nous conter l’histoire de leurs relations avec leur fleuve et leurs franchissements. 
Le 1er mai 1822 à Bordeaux, le pont de pierre s’ouvrait au public. Bien plus qu’un ouvrage de franchissement de la Garonne, le pont de pierre est le premier pont bordelais. Il est un axe cardinal au développement de notre ville, au centre du site du port de la Lune, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2007.
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