Par cet ouvrage, nous avons fait de l’expérience (des chercheur·se·s, des lecteur·ice·s, de « la recherche » et de la « société civile ») la question centrale du contemporain. Les corps y occupent une place prépondérante et soulignent l’importance de la rencontre de l’Autre. S’ils ne revendiquent pas une quelconque intentionnalité artistique, celle du·de la plasticien·ne ou de l’écrivain·e, les chercheur·se·s de l’axe IDEM consentent à leur subjectivité, à leur sensibilité. Pour cette recherche collective, ils et elles ont pris le parti de dévoiler une part ordinairement cachée dans la recherche, celle de l’amont (avant le texte) et celle du collectif (ce que l’on doit à l’autre, même si c’est un simple mot ou en encouragement recueilli autour d’un café). Ainsi les voix qui s’expriment ici revendiquent-elles les accents et reliefs, les détours et singularités que masque trop souvent la « voix blanche » de la recherche. C’est pourquoi nous avons souhaité annexer des productions graphiques qui ont ponctué les réunions entre l’ensemble des membres de l’axe IDEM. Si nous pouvons les considérer comme les « coulisses de la recherche », elles ne sont pas négligeables pour autant : elles révèlent des degrés divers d’intimité entre les chercheurs, parfois même une certaine complicité. En montrant des feuillets utilisés pour réaliser un speed-dating de recherche, des « mèmes » utilisés dans un diaporama ou encore une carte heuristique, nous voulons montrer la recherche sous ses aspects les moins académiques. Notons que les échanges informels tels que les repas partagés ou les discussions autour d’un café sont des moyens essentiels pour se connaître, partager des engagements et réfléchir ensemble. Ces moments permettent de créer, entretenir et renforcer les relations entre pairs ; ils constituent la pierre angulaire du travail collectif – et par là même, d’une attention à nos contemporains.
Nous remercions nos collègues de l’axe IDEM.