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Découverte d’une fibule à masque dans la structure n°8 de Mikulovice, district de Pardubice, Bohême de l’Est

Le site de Mikulovice, district de Pardubice en Bohême de l’Est (fig. 1, 1-2) est connu depuis la fin du XIXe s. par ses découvertes archéologiques qui y ont démontré une occupation préhistorique depuis la période néolithique jusqu’à la période romaine1. Des fouilles de sauvetage conduites par le Musée de la Bohême de l’Est y sont en cours depuis 2006. L’ampleur des activités de sauvetage a imposé la participation d’autres institutions, comme celle de l’Institut d’Archéologie de l’Académie des sciences2. La structure n°8 a été découverte dès le début de la saison 2006. Les autres ensembles mis au jour sont datés du début de l’âge du Bronze (civilisation d’Unětice) et de la période hallstattienne (civilisation de Silésie-Plátěnice).

 Position du site de Mikulovice sur la carte de la République Tchèque ; 2. Position du site de Mikulovice sur la carte régionale 1: 25 000 (adaptée) ; 3. Plan et profils de la structure 8.
Fig. 1. Position du site de Mikulovice sur la carte de la République Tchèque ; 2. Position du site de Mikulovice sur la carte régionale 1: 25 000 (adaptée) ; 3. Plan et profils de la structure 8.

Contexte de fouille et données de la structure n°8/2006

La structure est localisée sur une légère pente au lieu dit Na kopci (Sur la colline), à l’altitude de 251 m, sous la cote 275. Elle est en position dominante par rapport aux alentours, dans un paysage peu différencié du point de vue géomorphologique. La pente descend vers un ruisseau sans nom traversant la commune de Mikulovice dans le sens nord-sud.

La structure semi-enterrée (fig. 1, 3), d’une forme grosso modo rectangulaire (5,80 x 5,50 m), est orientée dans la direction est-ouest. Les parois sont perpendiculaires, un peu inclinées vers la partie nord. Le fond irrégulier présente des cavités, portant la profondeur maximale à 1,30 m.

Analyse du mobilier

Le mobilier trouvé dans le remplissage de la structure 8 est constitué surtout de poterie, accompagnée d’une série d’instruments en fer et exceptionnellement en os, de fusaïoles d’argile et de rares fragments de parures3.

Parures

C’est une fibule de bronze ornée de deux motifs de masque (pl. 1, fig. 2, 1), d’une longueur conservée de 45 mm, qui représente l’objet le plus intéressant. Elle possède un arc asymétrique d’une hauteur de 14 mm (10 mm à l’intérieur). Son pied est orienté vers le sommet de l’arc. Du ressort n’est conservé qu’une spire de 12 mm (10 à l’intérieur ) de diamètre. La forme du ressort place cet objet dans la série des fibules construites d’une seule pièce au sein de la famille des fibules à tête d’oiseau.

 Fibule en bronze, vue d’ensemble ; 3-5. Détails du pied de la fibule, échelles différentes ; 6-8. Détails du masque sur l’arc, échelles différentes.
Pl. 1. 1-2. Fibule en bronze, vue d’ensemble ;
3-5. Détails du pied de la fibule, échelles différentes ;
6-8. Détails du masque sur l’arc, échelles différentes.

Les fibules d’une seule pièce à tête d’oiseau sont connues en Bohême de l’ouest et du sud grâce à une série de formes coulées plus anciennes, dont le pied est orné d’une tête de canard et dont l’arc possède une forme massive et une section circulaire au décor strié ou, au contraire, un arc creux au décor de masque. On les trouve dans les contextes de sépulture tumulaire comme à Tajanov, district de Klatovy4 ou de tombe plate à incinération comme dans la tombe VIII de Hradiště près de Kasejovice, district de Plzeň-Sud5, datés de la phase La Tène A. Une variante plus simple, munie seulement d’une petite tête d’oiseau schématisée sur le pied et d’un arc lisse surhaussé, connue dans des contextes plus récents du début de la phase La Tène B1 (nécropoles de tombes plates à inhumation prédominante)6, est une réminiscence des formes précédentes. Dans tous les cas cités un élément commun de la construction des fibules réside dans la forme symétrique de l’arc.

L’arc asymétrique de la fibule de Mikulovice confirme l’hypothèse de la naissance au moins d’une partie des fibules à masque et à tête d’oiseau à partir de la forme des fibules du type de Certosa7, comme pour une série de fibules plus longues à tête de canard et à l’arc lisse, répandues sur le territoire polonais voisin dans le contexte de la civilisation de Pomořany et de la civilisation lusacienne tardive8. Néanmoins, comme le montre leur répartition9, la présence de variantes d’une seule pièce en bronze est concentrée en Silésie centrale, dans le voisinage direct de la Bohême de l’est. Parmi d’autres parallèles avec la région de La Tène orientale mentionnons une fibule du début de La Tène provenant de la tombe 11 de Bučany10.

Le décor de la fibule de Mikulovice mérite une attention particulière. Le sommet de l’arc révèle le motif d’un masque humain aux yeux ovales, aux lèvres peu marquées et au nez expressif d’où surgissent les sourcils stylisés, remplis d’un décor de deux triangles. Sous le menton un noeud indique le départ d’une barbe ligaturée (pl. 1, 6-8), plus marqué quand le motif à masque se trouve sur le pied de la fibule.

Contrairement au motif précédent, univoque, du masque humain sur l’arc de la fibule, le décor du pied, de son côté, présente de manière allusive une tête de canard stylisée au bec allongé, lequel se transforme en un second masque humain, qu’on lit facilement par le dessus. Le masque présente une forme allongée surtout grâce à une barbe longue et pointue, articulée par deux petits noeuds (pl. 1-5).

Ce décor insère la fibule de Mikulovice dans la série des productions où le thème du masque humain ou animalier appliqué sur le pied orienté vers l’arc portant aussi un masque humain. Une série plus ancienne de ces fibules, disposant d’une construction en arbalète du ressort, est connue en dehors de la Bohême, surtout en Allemagne et en Autriche11. L’objet de Mikulovice, attesté maintenant ponctuellement dans la civilisation de Silésie-Platěnice, en Bohême orientale, ne trouve de correspondant quant au décor et à la construction qu’avec la fibule ornée de manière identique de la tombe VIII de la nécropole de Hradiště, près de Kasejovice, en Bohême du sud.

La confection du décor, en bas relief, est aussi commune à ces deux objets. Ils diffèrent ainsi des fibules à masque de la phase La Tène A, réalisées dans la plupart des cas d’une manière plastique plus prononcée, et, en même temps, des objets de la famille d’Andernach définie par J.V.S. Megaw12. Leur décor révèle, lorsqu’il est agrandi, une forme relativement plastique, dont la réalisation nécessitait sans doute, en dehors de la technique du coulage de bronze, l’usage d’instruments quasi miniatures comme des limes pour le traitement de quelques détails, par exemple la bouche étroite.

La technologie choisie permettait de représenter l’expression de deux masques humains d’une manière presque sculpturale, telle qu’elle était connue jusqu’ici de l’autre côté du monde celtique dans la représentation bicéphale du type d’Hermès, pour laquelle F. Benoît13 supposait des prototypes ionio-étrusques, comme dans le cas de la sculpture du portique de Roquepertuse représentant un “Hermès bicéphale”. A. Rapin14 souligne aussi la similarité de la sculpture bicéphale de Roquepertuse avec l’art sculptural grec archaïque tardif, dont un trait commun est une ligne continue passant du nez vers le front, identique à celle figurant sur la fibule de Mikulovice. Les conclusions de O.-H. Frey15 vont dans le même sens. D’après lui, le motif de l’Hermès bicéphale personnifie “engere Kontakte zwischen Kelten in Südfrankreich und solchen in Mitteleuropa (les contacts étroits entre les Celtes de la France du Sud et l’Europe centrale)”. Les mêmes contacts s’observent dans la zone de distribution de la céramique tournée à la surface gris foncé polie et brillante et à l’épaulement articulé par une série de nervures horizontales (la “geriefte Keramik” des auteurs allemands), dont il sera question un peu plus loin.

Même, la céramique grecque à figures rouges du milieu du Ve s. a.C. témoigne de la mode de l’époque de la barbe longue rallongeant le menton et décorée de nombreux petits nœuds, comme sur les pièces publiées par F. Wiel-Marin16. Des éléments similaires ont été introduits dans la culture de l’Europe centrale du début de La Tène. Les barbes plus courtes et arrondies sont connues grâce aux sculptures de Glauberg17 ou aux éléments du costume en Bohême –fibules à masque de Nová Huť a Kyšice et agrafe de Želkovice, analysées par V. Kruta18. La barbe du masque figurant sur le pied de la fibule de Mikulovice, avec un petit noeud juste sous le menton et un second, à son extrémité, rallongeant le visage, est représentée en Bohême – de manière exceptionnelle cependant – sous la forme d’une barbe arrangée d’une manière complexe sur le masque du pied de la fibule de Kšice, qui se distingue des autres fibules à masque locales par son exécution réaliste19.

Concernant les autres objets, on peut englober dans la catégorie des parures un fragment d’une spirale en bronze (fig. 2, 2) avec une section de 3 mm au maximum et un fragment d’une fibule de fer avec un ressort de 2 spires de 18 mm (11 mm à l’intérieur) de diamètre (fig. 2, 3). La longueur conservée de l’arc asymétrique est de 54 mm.

Instruments de travail

La gamme d’objets en fer et en os concerne non seulement la production agricole, mais aussi la production artisanale ; une pierre à aiguiser, documentée par un fragment lissé, atteste leur utilisation sur place (fig. 3, 9).

 1. Fibule en bronze ; 2. Fragment de la spirale en bronze ; 3. Fragments d’une fibule en fer. 4 à 8. Objets en fer.
Fig. 2. 1. Fibule en bronze ;
2. Fragment de la spirale en bronze ;br> 3. Fragments d’une fibule en fer.
4 à 8. Objets en fer.
 1 à 5, 7 à 8. Objets en fer ; 6. Objet en os ; 9. Pierre à aiguiser.
Fig. 3. 1 à 5, 7 à 8. Objets en fer ;
6. Objet en os ;
9. Pierre à aiguiser.

À l’activité agricole est lié un soc d’araire en fer d’une longueur de 95 mm et d’une largeur maximale de 52 mm (fig. 2, 8). Un objet identique d’une longueur de 90 mm et d’une largeur de 43 mm, au profil en C constitué suite à l’élargissement de la partie supérieure des volets latéraux fixant l’instrument sur le support en bois, a été récemment publié par nous, en connexion avec l’ensemble d’objets provenant de la fouille du site de Plešivec près de Rejkovice, district de Příbram, et datant du début de La Tène20. Il fait partie de la série des socs d’araire du type étroit, lesquels étaient répandus durant la période laténienne depuis l’Angleterre jusqu’à l’Ukraine de l’Ouest21. Les trouvailles de Hostomice22, de Ledce23 et de Schlossberg près de Neuenbürg au Wurtemberg24, toutes datées du début de La Tène, présentent des analogies assez exactes avec cet objet.

Selon l’expertise de l’ing. J. Děd, CSc. de l’École supérieure de chimie et de technologie de Prague, le corps de l’instrument a été fait en fer, tandis que la pointe est en acier hypoeutectoïde. Ce procédé n’aurait pas été utilisé dans le cas d’un instrument du type houe, lequel, malgré une forme analogue25, présente des dimensions plus réduites.

Les autres objets non céramiques sont liés à l’activité artisanale. Une lame en fer aux faces parallèles possède une longueur de 50 mm et une largeur de 10 mm (fig. 2, 4). Ses faces les plus courtes disposent de deux “poignées” d’une longueur conservée de 8 et de 15 mm ; celles-ci se rétrécissent pour atteindre une largeur de 4 mm. Compte tenu des faces parallèles de la lame au profil triangulaire et des “poignées” rectangulaires sur les deux faces plus courtes, on pourrait identifier l’instrument comme une petite plane, mais cette identification n’est pas certaine car la même forme générale est connue dans la catégorie des “claps” ou “forcella da telaio” identifiée dans le milieu étrusque. Sa fonction, “possibly associated with textiles, is uncertain but may be related to tablet weaving”26. La composition du mobilier de la structure 8, avec une forte présence d’éléments liés à la production du textile, discutée plus loin, ne contredit pas cette hypothèse. Ce type d’objet est attesté par deux autres fragments de lames aux faces parallèles, dans le premier cas d’une largeur de 12 mm avec une “poignée” bien conservée nettement rétrécie d’une longueur de 20 mm (fig. 2, 6) et d’une largeur de 3-4 mm, dans le second cas d’une largeur de 12 mm aussi et d’une “poignée” large de 3 mm et d’une longueur conservée de 30 mm (fig. 2, 7).

La catégorie des couteaux est représentée par un fragment de lame en fer au profil triangulaire, d’une longueur conservée de 72 mm et d’une largeur maximale de 15 mm (fig. 2, 5). Compte tenu de l’usage multiforme des couteaux et de l’absence du manche en tant qu’un des critères possibles pour identifier leur fonction initiale27, on peut simplement souligner le fait que la forme actuelle de son tranchant révèle tout d’abord un cours parallèle des deux faces et que son fléchissement ne commence qu’à 35 mm avant la pointe.

En dehors de cela, les fragments de quelques objets en fer pointus sont présents : un fragment d’un objet en forme de barrette d’une longueur conservée de 150 mm et d’une largeur maximale de 2-3 mm, initialement vraisemblablement d’une section circulaire (fig. 3, 2) ; un fragment d’un objet en forme de barrette d’une section quadrangulaire, d’un diamètre de 4 mm et d’une longueur conservée de 113 mm, avec une extrémité pointue (fig. 3, 1) ; un fragment d’une barrette en fer avec une longueur conservée de 38 mm, d’une section circulaire de 3 mm au maximum, avec une extrémité conservée droite et l’autre coudée, sans doute suite à la destruction de l’objet (fig. 3, 3) ; un fragment d’une aiguille d’un diamètre de 2 mm et d’une longueur totale de 38 mm (fig. 3, 4) ; un fragment d’une pointe d’un diamètre de 1-2 mm (fig. 3, 5).

Tandis que les objets à extrémité pointue sont, à notre avis, vraisemblablement liés à la fonction de poinçon, la destination exacte d’un fragment courbé d’une largeur maximale de 3 mm (fig. 3, 7) nous échappe.

L’industrie de l’os est représentée par un instrument d’une longueur totale de 74 mm (fig. 3, 6). Son extrémité est pointue, sa tête est large et plate. Même si l’on ne peut exclure un usage universel pour l’ornementation ou le traitement des matériaux plus mous, par exemple lors de la production de la céramique, il ne faut pas omettre la fonction de poinçon lors du traitement des cuirs ou lors de la production textile. La face horizontale de la tête convient bien à cette fonction nécessitant un appui fort lors du perçage.

La production textile locale est documentée par une série de fusaïoles. La série de six fusaïoles lisses, d’un diamètre de 26-33 mm et d’une hauteur de 16-21 mm, adoptant une forme ronde ou biconique (fig. 4, 1-6), diffère de la série de 4 fusaïoles d’une forme plus trapue et d’une hauteur de 16 mm, d’un diamètre de 35-37 mm avec une décoration géométrique par impressions et rainures (fig. 4, 7-10). P. Holodňák28 distingue trois familles de fusaïoles, dont celles de plus petit diamètre (35 mm) qu’il rattache au tissage du fil de lin doux, et celles de dimension moyenne (35-45 mm) au tissage des fils de lin bruts et des fils de laine moyens.

L’objet rectangulaire (fig. 3, 8) d’une longueur de 40 mm, d’une largeur de 16 mm et de l’épaisseur de 5 mm au maximum, serait l’une de ces agrafes en fer qui, d’après G. Jacobi29 servaient de liaison multiforme de minces joints angulaires en bois.

 1 à 10. Fusaïoles.
Fig. 4. 1 à 10. Fusaïoles.

Céramique

Les formes céramiques représentées dans le remplissage de la structure 8 correspondent à la gamme de la poterie du début de La Tène récemment définie pour la Bohême par N. Venclová et al30. Appartiennent aux formes standard des pots fabriqués à la main : pots situloïdes à col déversé, décorés par une série horizontale de stries verticales (fig. 5, 1), ou par une baguette horizontale plastique, modelée en zig-zag (fig. 5, 2) ; un fragment de pot en graphite décoré par une bande de trois rangées d’impressions pointues (fig. 5, 6), est analogue à celui de Hallein en Autriche voisine31. La présence d’une strie prévue pour le couvercle fait écho à l’existence des couvercles au début de La Tène, qui ne sont connus qu’exceptionnellement en Bohême à cette époque, comme celui de Chržín32, même si l’usage des couvercles est aussi attesté en Bohême de l’Est pour la civilisation de Silésie-Platěnice à la période hallstattienne33.

 Formes céramiques.
Fig. 5. Formes céramiques.

Citons parmi d’autres formes céramiques les jattes montées à la main à bord rentrant et rebord non décoré (fig. 6, 1), les jattes montées à la main puis terminées au tour à profil en S (fig. 6, 5), les jattes tournées à profil en S (fig. 6, 2-3), les jattes de type Braubach (fig. 6, 4) ; la forme dite “terrine” est représentée par un fragment d’un bord.

En dehors de ces formes “standard”, la présence d’autres éléments dans la vaisselle céramique découle de la position de Mikulovice dans la partie est de la Bohême. Tout d’abord y sont assez souvent représentés les situles dites “en forme de seau” selon A. Rybová34, munies sur l’épaule de baguettes horizontales (fig. 5, 3-5) décorées par des impressions ovales obliques, lentiformes ou rectangulaires. D’autres comparaisons ont aussi été trouvées par A. Rybová en Bohême de l’Est dès le début de la phase LT B1. Néanmoins, à la suite de fouilles récentes, ces situles sont désormais attestées dans la région voisine de la Moravie, située plus à l’est, dans la phase du début de La Tène, comme le montre la publication de découvertes provenant du site fortifié de Černov, commune de Ježkovice, district de Vyškov, par M. Čižmář35.

La présence de la partie supérieure d’une jatte large tournée avec une surface gris foncé polie et brillante et dont l’épaulement est articulé par une série de 3 nervures horizontales très marquées et aigües (fig. 6, 6) révèle au contraire des influences de l’Europe occidentale. Cette forme de jatte large fait partie de l’ensemble des jattes à profil en S du type S 8.4a de Cl. Tappert36 répandues selon elle surtout vers la fin de la période hallstattienne et au début de la Tène en Allemagne du Sud-Ouest, en France de l’Est et en Suisse du Nord. P. Ramsl37 a publié récemment la carte de la répartition de ce type de céramique (“geriefte Drehscheibenkeramik“), issue du Bucchero nero étrusque, qui s’étend depuis les vallées du Rhône, du Rhin et du Danube jusqu’au Traisental en Basse Autriche, avec le site de Inzersdorf-Walpersdorf comme point le plus oriental. La région de la Bohême, avec le site de Mikulovice, peut être reliée à cette dernière région.

La propagation de nouvelles technologies, imputable à des spécialistes migrants dans le cas de ce type de céramique tournée38, est à notre avis intervenue selon les mêmes mécanismes dans la fabrication de produits métallurgiques de haute qualité tels que la fibule à masque de Mikulovice.

 Formes céramiques.
Fig. 6. Formes céramiques.

Signification de la structure 8 de Mikulovice dans son contexte social et culturel

La période de LT A, à laquelle appartiennent la structure 8 de Mikulovice et son mobilier, est caractérisée en Bohême et dans les régions voisines par des influences culturelles de plus en plus intenses en provenance de la région méditerranéenne gréco-étrusque ; et cela, non seulement dans la sphère de l’expression artistique39, mais aussi, logiquement, dans la sphère de la fabrication et du commerce40. L’activité commerciale permettait une propagation des technologies de fabrication modernes et de l’apprentissage lié à leur savoir-faire41. De ce fait, les produits de l’art laténien, prévus sans doute pour satisfaire aux besoins et à l’idéologie des élites en terme d’accroissement de statut social, élargissent aussi pour ses créateurs même les possibilités de reconnaissance. Le témoignage d’une parfaite maîtrise de la technologie de fabrication des parures jusque dans ses moindres détails, y compris l’usage d’instruments spéciaux fins, est en même temps accompagné à cette période par la présence de fragments d’autres instruments prévus pour la fabrication artisanale, le traitement des matériaux organiques du type cuir et textile, ainsi que d’instruments servant à la production végétale. Dans ce sens, la région de Bohême de l’Est, reconnue depuis le XIXe s., grâce à l’activité intense de J.L. Píč et d’autres chercheurs comme une région importante pour l’évolution de la civilisation hallstattienne42, produit ici un exemple d’atelier de la période de LT A d’un artisan spécialisé et vraisemblablement migrant, franchissant la frontière de la civilisation laténienne. Ici aussi, comme dans les autres régions de la Bohême au début de La Tène43, le niveau de la spécialisation des artisanats ne permettait pas encore de se détacher de la fabrication des besoins vitaux de base44.

Du point de vue idéologique, le décor de la fibule mise au jour dans la tombe 4 de Ménföcsanak (début de la période LT B1), au motif d’oiseau aquatique se transformant lors de la lecture par le dessus en motif de masque stylisé45, constitue un exemple concret d’une production artisanale apparue déjà au début de La Tène et ayant évolué pendant les phases suivantes de cette civilisation en diverses formes d’expression appartenant au monde commun de la mythologie celtique46.

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Notes

  1. Felcman 1899 ; Diviš–Čistecký 1917 ; Böhm 1927 ; Rosůlek 1933/1934, 52-53, 67-68, 83-85 ; Rosůlek 1913, 356 ; Rosůlek 1925, 32-33 ; Svoboda 1940 ; Kalferst et al. 1990, 13 ; Frolík & Sigl 1995, 92.
  2. Sedláček 2007 ; Sedláček et al. 2008 ; Sedláček et al. 2009 ; Sedláček et al. 2010 ; Frolík et al. 2010.
  3. Les objets sont déposés au Musée de la Bohême de l’Est à Pardubice sous le numéro d’acquisition 268/2007. Élaboré avec le soutien du projet MK 00002327202.
  4. Kruta 1975, 12-13.
  5. Soudská 1994, fig. C3/10.
  6. Hostomice, tombe VII/67, district de Teplice (Budinský 1974, 364, fig. 11/2) ; Křinec, tombe 24, district de Nymburk (Sedláčková & Waldhauser 1987, 146, fig. 17/5).
  7. Pauli 1978, 109, note 70.
  8. Gedl 2004, 137-139, fig. 68/434-436.
  9. Gedl 2004, fig. 89A.
  10. Bujna & Romsauer 1983, 283, fig. VI/6.
  11. Binding 1993, 9.
  12. Megaw 1970.
  13. Benoit 1969, 42.
  14. Rapin 2002, 227-228.
  15. Frey 2002, 218.
  16. Wiel-Marin 2005, 145, fig. 278.
  17. Herrmann 2002, 262-263.
  18. Kruta 1975, 16-18.
  19. Kruta 1975, 14, pl. I/1.
  20. Stolz & Sankot 2011, 388, fig. 3/1.
  21. Jacobi 1974, 67-70 ; Beranová 1980, 74.
  22. Budinský 1971, 37.
  23. Rybová & Motyková 1983, fig. 23/2.
  24. Jensen 1986, 57, fig. 38/2.
  25. Pieta 2008, 221, fig. 107/20.
  26. Gleba 2008, 150-152, fig. 102-103.
  27. Jacobi 1974, 116.
  28. Holodňák 1993, 207.
  29. Jacobi 1974, 232.
  30. Venclová, dir. 2008a, 114-118.
  31. Stöllner 2002, 170, fig. 51/D45.
  32. Chytráček 2007, fig. 10/2.
  33. Cité par V. Vokolek 2008, 87, fig. 48/40-41.
  34. Rybová 1969, 387, fig. 1/28.
  35. Čižmář 1990, 196, 199, fig. 1-2.
  36. Tappert 2006, 85, 87, 184.
  37. Ramsl 2010, 245, fig. 3a, 4.
  38. Tappert 2006, 189.
  39. Le plus récemment : Bouzek 2010.
  40. Sankot 2006a ; Chytráček 2008.
  41. Sankot 2006b.
  42. Vokolek 1999.
  43. Vojtěchovská 2005 ; Sankot 2006b ; Chytráček 2007.
  44. Venclová, dir. 2008b, 63.
  45. Uzsoki 1987, 16, pl. I : 5.
  46. Kruta 1978, 98 ; Sankot 1981, 189.
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Chapitre de livre
EAN html : 9782356134929
ISBN html : 978-2-35613-492-9
ISBN pdf : 978-2-35613-493-6
Volume : 1
ISSN : 2741-1818
Posté le 08/05/2024
Publié initialement le 01/02/2013
14 p.
Code CLIL : 3385 ; 4117
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Licence ouverte Etalab

Comment citer

Sedláček, Radko, Sankot, Pavel, “Découverte d’une fibule à masque dans la structure n°8 de Mikulovice, district de Pardubice, Bohême de l’Est”, in : Krausz, Sophie, Colin, Anne, Gruel, Katherine, Ralston, Ian, Dechezleprêtre, Thierry, dir., L’âge du Fer en Europe. Mélanges offerts à Olivier Buchsenschutz, Pessac, Ausonius éditions, collection B@sic 1, 2024, 567-581, [en ligne] https://una-editions.fr/decouverte-fibule-a-masque-mikulovice [consulté le 08/05/2024].
doi.org/10.46608/basic1.9782356134929.48
Illustration de couverture • D'après la couverture originale de l'ouvrage édité dans la collection Mémoires aux éditions Ausonius (murus gallicus, Bibracte ; mise en lumière SVG).
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