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Les articles réunis dans ce volume sont le produit d’un séminaire et de journées d’étude organisés durant deux ans à l’Université Toulouse Jean Jaurès1. Inscrit dans l’axe « France-Italie XVIe-XVIIe siècle » de l’équipe d’accueil Il Laboratorio, cet ensemble de travaux s’est spécifiquement consacré aux « modalités littéraires de la circulation des textes de savoir » durant cette période entre les deux pays. L’étude des relations entre la France et l’Italie n’est pas un sujet neuf, qu’il s’agisse de la politique et des guerres d’Italie, de la circulation et de la réception des textes italiens en France, de la question de la traduction, des échanges universitaires, de la présence des Italiens en France et des Français en Italie, de l’influence de quelques grands textes ou de quelques grandes figures italiennes sur la France, des mouvements incessants des hommes et des livres qui ne cessent de « franchir les monts »2. Il est cependant loin d’être épuisé, et, dans ce paysage critique, tant historique que littéraire, la particularité des travaux de ces deux années a été d’analyser plus particulièrement les modalités de la circulation des textes de savoir, saisis sous l’angle spécifique de leur mise en forme stylistique et « littéraire », ainsi que de leur mise en texte et en livre. L’objet de la recherche ainsi formulé soulève, on s’en doute, une série de difficultés.

La première d’entre elles concerne évidemment l’expression « textes de savoir » dont il faut tenter de préciser ce qu’elle peut recouvrir pour les hommes des XVIe et XVIIe siècles. Le terme de savoir, d’abord, qui nous est aujourd’hui d’usage courant, est à la fois large et vague et la proximité avec la notion de « lettres » qui a pour nous changé de sens, révélatrice. La deuxième définition que donne du nom sçavoir le dictionnaire de Robert Estienne est en effet « le savoir des sciences qu’on ha », qui est pour lui le pendant français du latin… literatura3. Le terme polyvalent dans le français de la Renaissance décline ainsi ce que les lettrés de l’époque nomment plutôt les disciplines : « sçavoir et cognoissance de tout droict, tant divin que humain, Prudentia juris », « sçavoir de bien parler, Eloquentia », et c’est le mot science lui-même qui arrive rapidement sous la plume d’Estienne pour traduire « scientia, doctrina ». Notons cependant que si literatura est traduit par « le sçavoir des sciences que l’on ha », literæ a pour correspondant français « les sciences et estudes contenues par lettres et livres ».

C’est en essayant de rendre compte de toutes ces nuances, mais aussi de tenir compte de ce qu’évoque pour un chercheur moderne le terme savoir ou savoirs, que nous nous sommes interrogés au fil de ces deux années. Le terme recouvre ici aussi bien les savoirs institutionnels, les « disciplines », enseignées dans les universités qui ont à la fois recueilli et complété l’héritage médiéval, que les « nouveaux » savoirs venus de l’humanisme ou des transformations des connaissances scientifiques et leur mode de structuration disciplinaire. Dans les universités italiennes et françaises, la chose est connue, on ne suit pas tout à fait le même modèle (Bologne ou Paris), mais les programme se rejoignent. Outre la solide formation à ce qui, sur la base du trivium médiéval, est devenu l’ensemble des studia humanitatis(grammaire et rhétorique, complétées par la logique) s’ajoute le fonds conceptuel puissant de la formation à la philosophie aristotélicienne (en France, dans le cursus ès arts). Les disciplines « supérieures » demeurent fondamentalement la théologie (plus présente dans le modèle parisien), la médecine (étroitement liée à la philosophie naturelle dans le modèle de Bologne) et le droit.

On le sait cependant, l’humanisme a ramené sur le devant de la scène les savoirs humains4, conduit à la revalorisation de certaines disciplines (comme l’histoire), modifié la hiérarchie ancienne entre théorie et pratique, valorisé les mathématiques et leurs versants appliqués (astronomie, cartographie)5 et donné une plus large place à la philosophie morale. Parallèlement, les savoirs que l’on dirait scientifiques se transforment : on sait le rôle croissant que joue l’anatomie, qui conquiert peu à peu sa place institutionnelle, mais aussi une nouvelle discipline comme la botanique, qui s’autonomise par rapport à la médecine6 ; l’histoire naturelle se dégage ainsi de la philosophienaturelle. C’est donc un ensemble dépassant les seules classifications universitaires ou la liste traditionnelle des disciplines telle qu’on la trouve par exemple dans la Margarita philosophica de Gregor Reisch qui servira de nomenclature aux savoirs étudiés ici.

La deuxième difficulté est qu’il s’agissait en réalité d’examiner non le ou les savoirs, mais les « textes de savoir », ainsi que leur mise en livre, puisque la Renaissance, qui a vu naître l’imprimerie en Europe, devient l’âge par excellence de leur publication et de leur diffusion sous des formes variées. Le texte imprimé s’empare de tous les savoirs : anciens ou modernes, théoriques ou pratiques, spécialisés ou généraux, publics ou privés, en faisant des choix significatifs de langue, de format, de mise en texte, de caractères. Le verbe vulgariser, attesté chez Lemaire de Belges dès 1513, traduit bien l’idée de « divulguer », « diffuser en publiant », mais son sens premier reste celui « d’écrire en vulgaire »7. Ainsi, vulgariser, pour les humanistes, traduit à la fois l’ambition de dire la science dans des langues vernaculaires (qu’il faut désormais « illustrer », en particulier dans une relation de concurrence qui voit la défense du français contre l’italien8), et l’obligation d’adapter les savoirs à un lectorat plus divers, certes, mais constitué de lettrés exigeants.

Cela engage donc d’abord une question à la fois de mise en forme matérielle du livre et de mise en forme stylistique : toutes les disciplines, et dans une discipline, tous les aspects de cette discipline, ne passent pas au vulgaire selon le même rythme (en médecine, les régimes de santé, directement utiles au lecteur ou voulus comme tels, sont écrits en vulgaire, en Italie comme en France, bien avant les grands ouvrages théoriques, par exemple), et il faut souvent adoucir du « miel » des lettres humaines l’amère potion du savoir latin, plus austère. C’est toute la question de la réception qui s’engage alors également. S’interroger sur la manière de présenter ces textes, sur les conditions de leur publication, sur leurs différentes formes connues, revient à s’interroger sur l’application, la compréhension et les usages qui en étaient faits, sur la normalisation ou les variations des connaissances, sur les gestes complexes de la lecture, qu’elle soit entrée dans le livre ou entrée dans le texte. Et si, de manière logique, on privilégiera ici les ouvrages qui sont un support exclusifs de ces savoirs, il ne faut pour autant pas négliger ceux qui  utilisent ces savoirs comme illustration ou caution prestigieuse. Le champ d’investigation dès lors s’élargit et nous oblige à tenter de définir ou redéfinir le périmètre de la « littérature » concernée.

Voilà qui nous conduit à la troisième difficulté soulevée par notre enquête, celle des « modalités littéraires ». On sait à quel point le terme de « littérature » demeure problématique pour l’étude de la première Modernité. S’il renvoie de manière générale à tout ce qui est écrit, il englobe plus précisément dans l’esprit du temps la connaissance des textes légués par l’Antiquité, fondements de la sagesse et du savoir : textes des poètes, des philosophes et des orateurs, mais aussi textes qui touchent aux sciences de la nature ou aux mathématiques. Fort de cette perspective, le lecteur d’aujourd’hui (et à plus forte raison le critique) ne peut cependant faire fi de ce que nos contemporains identifient communément comme critères de « littérarité » : définition stricte par la poétique et la rhétorique, définition extensive par la fiction9, par le degré d’intertextualité, ou encore par les relations entre auteur (traducteurs compris), éditeur et public, etc. On pourrait aisément objecter que ces critères n’ont rien d’immanent, et que les appliquer à notre objet d’étude est anachronique, artificiel, et donc peu pertinent. Les hommes de la Renaissance, en effet, parlent plus volontiers de belles et bonnes lettres10, celles qui charment et celles qui nourrissent l’esprit, l’idéal résidant comme on le sait dans l’alliance du doux et de l’utile ; et le mot auteur lui-même n’a pas le sens qu’on lui connaît aujourd’hui. Les critères de la littérarité contemporaine serviront cependant inévitablement à baliser les travaux qu’on va lire, et c’est sans doute le dialogue entre deux conceptions de la littérature qui nous intéresse également ici. Ces conceptions différentes n’excluent en réalité pas qu’un même intérêt essentiel se cristallise, à l’époque comme aujourd’hui, autour de l’essentielle question de la forme et du style. Car si les arts poétiques de la Renaissance sont d’abord dédiés au genre noble de la poésie, il existe indéniablement des arts poétiques cachés, dissimulés dans les préfaces et les éléments péritextuels. Significativement, c’est souvent un même lexique (par exemple les métaphores horticoles de la transplantation, de la greffe, de la culture et la croissance, des fleurs et des fruits…) qui sert aux poètes aussi bien qu’aux hommes de sciences à décrire et leurs pratiques d’emprunts, et leurs apports nouveaux, et leurs manières stylistiques.

Sur cette base, il est possible de dessiner un premier horizon littéraire aux « textes de savoir », celui du genre et du style qui lui « convient », au sens rhétorique de l’aptum. Traités savants, sommes, manuels pratiques, commentaires … : les genres et les formes textuelles à travers lesquels les savoirs sont élaborés et mis en circulation se diversifient et se distinguent parallèlement aux nouvelles formes apparues pour répondre aux reconfigurations épistémologiques qui marquent la Renaissance : ils s’écrivent sous forme de dialogues, de fictions philosophiques, de régimes de santé (un des premiers cadeaux littéraro-scientifique de l’Italie à la France), de recueils de cas, d’observations, de curiosités ou de singularités, de récits de voyages, mais aussi de jardins, trésors, théâtres, etc. La forme poétique est entre autres un vecteur privilégié de la vulgarisation scientifique, de même que le dialogue pour la civilité. Elle peut apparaître comme une des modalités littéraires remarquable de la diffusion du savoir dans le sillage notamment de Lucrèce et d’Ovide11. Des poètes comme Peletier du Mans, Ronsard, Scève, Baïf, Belleau ou Du Bartas inscrivent la science au cœur de leurs œuvres, voire font du jeu avec l’écriture scientifique le ressort même d’une nouvelle poétique. À l’inverse, des médecins (Fracastor, Du Chesne, Bretonayau) choisissent le vers héroïque pour parler de réalités médicales parfois violentes. On ne sera guère étonné alors que, comme pour la médecine ou le droit, des manuels ou des traités scientifiques citent les poètes, non seulement à titre d’illustration, mais aussi d’explication et parfois de preuve12. La poésie affirme ainsi sa légitimité, mais aussi dessine un rôle propre dans la création d’une parole de révélation scientifique.

À la Renaissance, en effet, les différents domaines de la connaissance accueillent des données que l’Âge Classique et ladite « révolution scientifique » tendront à éradiquer (au moins partiellement, car la poésie philosophique a en réalité eu une longue vie13). Ils empruntent des modes d’écriture à des œuvres que nous considérons aujourd’hui comme littéraires. Ainsi les croisements entre savoirs et littérature ne sont-ils pas à sens unique. Si la science se diffuse par la poésie, les traités de médecine, de droit, de science sont, à leur tour, poreux aux anecdotes, aux fables qui ne sont pas que des matériaux « fictifs » ou poétiques : s’ils peuvent avoir vocation à plaire, leur fonction est en réalité plus complexe. L’anecdote est aussi témoignage, récit d’expérience ou de découverte, garantie de véridicité. Les travaux récents ont montré comment les gestes savants se formalisaient en genres correspondants14, comment les livres prennent le nom des lieux ou des gestes de la science, comment la mise en récit, par exemple, pouvait avoir un véritable rôle scientifique15. L’attention portée aux pratiques d’écriture et à la question des genres savants, ainsi, ne disssout pas l’objet « littéraire », mais au contraire affirme ses prérogatives : on peut faire l’hypothèse que la « littérarité » se manifeste par le biais d’une poétique dont ce que nous nommons aujourd’hui littérature n’a pas l’exclusivité.

Faut-il y voir un glissement de la science à la littérature ? Pour l’époque, il est certain que non. Les lettres ne sont bonnes que si elles sont belles, et vice versa. Il s’agit plutôt d’une inextricabilité – relative – de la science et de son mode d’expression, et un glissement aisé de textes que l’on pourrait malgré tout dire d’abord poétiques à des textes que l’on pourrait dire d’abord scientifiques, ou inversement, sans pouvoir cependant démêler tout à fait ces composantes.

Ce mouvement d’interpénération se double par ailleurs du glissement d’une aire géographique à une autre. On sait quel attrait exerce sur les cours françaises, sur les lettrés français, sur les poètes français, le rêve italien. Passer les monts pour faire le voyage d’Italie, faire passer les monts aux livres, aux artistes et aux savants pour s’imprégner de leur présence, est une activité essentielle. Le mouvement est parfois inverse, cependant : il s’agit aussi pour nombre de poètes ou de savants d’affirmer leur supériorité sur cette culture qui semble avoir tant inventé. Faire « circuler » les savoirs place de ce fait au cœur de la réflexion le problème de la lecture et celui de la traduction. Et par traduction, nous entendons le passage aussi bien d’une langue à une autre que d’un univers culturel ou mental à un autre (la translation). Nombre de textes de savoir sont, en effet, écrits en latin ou en italien car l’Italie possède à la Renaissance une avance nette dans un certain nombre de domaines, mais aussi dans la vernacularisation de ces savoirs. En médecine, en philosophie naturelle, mais également dans les domaines de l’hydraulique, de la botanique …, elle a vu naître des auteurs et des textes neufs qui ont laissé une empreinte durable dans le paysage scientifique du temps, ont été lus, discutés, imités, contredits. Elle peut ainsi se présenter à la fois comme un modèle pour la science, et un modèle pour la langue (ou un contre-modèle, mais ce n’est pas ici notre objet). Il faut donc parvenir à transposer ce que les langues vernaculaires italiennes, notamment le toscan, mettent derrière chaque mot et qui ne correspond pas toujours exactement à sa traduction en français. Il faut également adapter son discours à un public nouveau dont la culture et les références sont évidemment différentes. Tout cela impose aux auteurs et imprimeurs français un profond travail d’appropriation, de traduction puis d’édition. Le fort ancrage italien des « textes de savoir » leur impose un devoir de créativité.

Il ne faut pas oublier, enfin, les gestes de lecture. Qui dit circulation dit aussi appropriation. L’étude des textes montrent comment voyagent les textes, passant d’un écrit à l’autre et d’un pays à l’autre, mais aussi comment sont empruntés et réutilisés les savoirs, dans la pratique par exemple de la traduction partielle et dissimulée, de la citation fragmentée, de la transposition, plus difficiles à repérer que des traductions explicites. Citer même ne veut rien dire, si l’on ne regarde pas comment l’on cite et à quelle fin.

C’est pourquoi nous concevrons comme dynamiques les « modalités littéraires » qui seront étudiées ici, dans la mesure où elles contribuent non seulement à la diffusion des savoirs, mais à la création de nouveaux espaces épistémiques, formels, esthétiques et linguistiques. Nous nous demanderons, dans chaque cas, quelle part d’adaptation, de transformation, voulue ou non, de déperdition ou au contraire d’enrichissement des savoirs et des pratiques littéraires elles induisent. Il s’agira toujours de nous interroger à la fois sur l’idée de rencontre, entre savoirs et « modalités littéraires » et sur celle de déplacement, d’un pays à un autre, d’un texte à un autre, d’un auteur à un lecteur.

Notre volume ne prétend pas à l’exhaustivité, qui reste une utopie. Il analyse des cas où les textes circulent : nous laissons à d’autres travaux l’exploration des résistances diverses du français aux textes et au savoir venus d’Italie, qu’il s’agisse de la langue ou de la science. Nous essaierons en revanche dans ce volume de multiplier les approches et les études de cas, en dessinant trois grands mouvement : le premier s’intéresse aux croisements, aux effets de contamination, entre des savoirs donnés et le champ du « littéraire » ; le second se penche plutôt sur l’émergence de formes nouvelles à la faveur de ses échanges entre les deux pays et leurs pratiques savantes, et le dernier sur des figures particulières d’auteurs. Nous reviendrons plus particulièrement sur chacun de ces points en tête des parties concernées.

Plaise ainsi au lecteur de circuler à sa guise dans des champs littéraires et scientifiques variés, dans les espaces italiens ou français, mais aussi à travers des époques qui donnent du sens à nos approches contemporaines de l’information et de la connaissance.

Notes

  1. Séminaire organisé par Olivier Guerrier, entre 2017 et 2019.
  2. Pour ne citer que quelques titres : Jean Balsamo, L’Amorevolezza verso le cose Italiche’. Le Livre italien à Paris au XVIe siècle, Genève, Droz, 2015 et Les Rencontres des muses (italianisme et anti-italianisme dans les Lettres françaises de la fin du XVIe siècle), Genève, Slatkine, 1992 ainsi que les articles réunis sous sa direction dans le très utile Passer les monts. Français en Italie – l’Italie en France (1494-1525), Paris, Champion, 1998 ; Alfredo Perifano (dir.), La Réception des écrits philosophiques, scientifiques et techniques italiens en France à la Renaissance, Paris, Presses de l’Université Paris III, 2000 ; Juan Carlos D’Amico et Jean-Louis Fournel (dir.), François Ier et l’espace politique italien : états, domaines et territoires, Rome, École française de Rome, 2018 ; Chiara Lastraioli et Jean-Marie Le Gall (dir.), François Ier et l’Italie / L’Italia e Francesco IÉchanges, influences, méfiances entre Moyen Âge et Renaissance / Scambi, influenze, diffidenze fra Medioevo e Rinascimento, Turhnhout, Brepols, 2018 ; ou pour une figure typique de passeur : Élise Boillet (dir.), Antonio Brucioli. Humanisme et évangélisme entre Réforme et Contre-Réforme, Paris, Champion, 2008. L’étude du milieu lyonnais a par ailleurs montré à quel point cette présence des Italiens en France pouvait être ancienne et surtout complexe.
  3. Voir l’entrée « Sçavoir. Sçachant ou sçavant. Scavamment. Ung sçavoir. Science. Sceu » du dictionnaire d’Estienne.
  4. Outre les travaux fondateurs d’Eugenio Garin (L’Éducation de l’homme moderne. La pédagogie de la Renaissance. 1400-1600, Paris, Fayard, 1968) puis ceux d’Anthony Grafton et Lisa Jardine (From Humanism to the Humanities: Education and the Liberal Arts in Fifteenth- and Sixteenth-Century Europe, Cambridge, Harvard University Press, 1986), voir l’étude précieuse de Marie-Dominique Couzinet, Sub Specie hominis. Études sur le savoir humain au XVIe siècle, Paris, Vrin, 2007.
  5. Voir en particulier les travaux d’Isabelle Pantin sur l’humanisme mathématique du Collège royal (« Oronce Fine’s Role as Royal Lecturer », dans A. Marr (dir.), The Worlds of Oronce Fine. Mathematics, Instruments and Print in Renaissance France, Donington, Shaun Tyas, 2009, p. 13-30 et « Teaching Mathematics and astronomy in France : the Collège royal (1550-1650) », Science and education, n°15, 2006, p. 189-207) et sur la réception d’Alessandro Piccolomini (« Alessandro Piccolomini en France : la question de la langue scientifique et l’évolution du genre du traité de la sphère », dans Andrea Perifnao, La Réception des écrits italiens en France à la Renaissance : ouvrages philosophiques, scientifiques et techniques, Paris, Université Paris III Sorbonne Nouvelle, 2000, p. 9-28).
  6. Voir Anthony Grafton et Nancy Siraisi, Natural Particulars. Nature and the Discipline in Renaissance Europe, Cambridge, the MIT Press, Cambridge, 1999. La première chaire de botanique est fondée à Padoue, dans le même mouvement qui conduit à la création du jardin botanique, sous l’impulsion conjointe des autorités politiques de Venise et des autorités universitaires (voir François Dupuigrenet-Desroussilles, « Regards et savoirs : images du jardin botanique de l’Université de Padoue au XVIe siècle », Revue d’histoire des sciences, n°42-3, 1989, p. 281-291).
  7. Voir Violaine Giacomotto-Charra et Christine Silvi, Lire, choisir, écrire : la vulgarisation des savoirs du Moyen Âge à la Renaissance, Paris, Presses de l’École Nationale des Chartes, 2014.
  8. Voir La Défense et Illustration de la Langue française de Joachim Du Bellay, parue en 1549 (ainsi que son rapport complexe au Dialogo delle lingue de Sperone Speroni, lui-même parallèlement traduit en français) et plus largement tout le discours préfaciel des traduteurs.
  9. Dans cette perspective, qui a le mérite de pouvoir englober aisément la prose narrative, voir les réflexions contenues dans le volume de Françoise Lavocat (dir.), Usages et théories de la fiction. Le débat contemporain à l’épreuve des textes anciens, Rennes, PUR, 2004.
  10. Voir sur ce sujet Jean-Claude Arnould et Claudine Poulouin (dir.), Bonnes lettres/Belles lettres, Paris, Classiques Garnier, 2006.
  11. On peut renvoyer ici en particulier à Susanna Gambino Longo, Savoir de la nature et poésie des choses. Lucrèce et Épicure à la Renaissance italienne, Paris, Champion, 2004.
  12. Du Bartas est ainsi régulièrement cité par des médecins, comme Ambroise Paré, ou par un philosophe comme Scipion Dupleix, par exemple dans sa Physique, voir « Le poète aimé des savants : la réception scientifique de Du Bartas entre 1580 et 1630 », Littératures classiques, n°85, « Littérature et science : archéologie d’un litige XVIe-XVIIe siècles », P. Chométy et J. Lamy (dir.), 2014, p. 249-260.
  13. Voir bien sûr Philippe Chométy, « Philosopher en langage des dieux ». La poésie d’idées en France au siècle de Louis xiv, Paris, Champion, 2006 mais aussi les travaux d’Hugues Marchal pour une période plus tardive, dont, sous sa direction, Muses et Ptérodactyles. La poésie de la science de Chénier à Rimbaud, Paris, Le Seuil, 2013.
  14. Voir à ce sujet les travaux de Gianna Pomata sur la notion de genre épistémique. Elle reste à discuter et préciser sous l’angle, justement, de la littérarité (sur ce sujet, voir un début de discussion dans Violaine Giacomotto-Charra, « Quelques réflexions sur la notion de genre épistémique à la Renaissance », R.H.R., n°86, 2018, p. 185-198), mais ouvre des pistes fécondes : « Observation rising : birth of an epistemic genre, ca. 1500-1650 », dans L. Daston et E. Lunbeck (dir.), Histories of Scientific Observation, Chicago, The University of Chicago Press, 2011, p. 45-80 et « Sharing Cases: The Observationes in Early Modern Medicine », Early Science and Medicine, n°15-3, 2010, p. 193-236.
  15. Voir par exemple les travaux autour de la notion d’historia et d’histoire(s) : Gianna Pomata et Nancy Siraisi, Historia : Empiricism and Erudition in Early Modern Europe, Cambridge, the MIT Press, 2005 ; Frédérique AïtTouati et Anne Duprat, Histoires et savoirs. Anecdotes scientifiques et sérendipité aux XVIe et XVIIe siècles, Bern, Peter Lang, 2012.
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EAN html : 9791030008005
ISBN html : 979-10-300-0800-5
ISBN pdf : 979-10-300-0801-2
ISSN : 2743-7639
Posté le 18/12/2020
5 p.
Code CLIL : 3387 ; 4024
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Comment citer

Roudière-Sébastien, Carine, « Introduction », in : Roudière-Sébastien, Carine, éd., Quand Minerve passe les monts. Modalités littéraires de la circulation des savoirs (Italie-France, Renaissance-XVIIe siècle), Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, collection S@voirs humanistes 1, 2020, 9-14, [en ligne] https://una-editions.fr/introduction-minerve-passe-les-monts [consulté le 15 décembre 2020].
10.46608/savoirshumanistes1.9791030008005
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