L’étudiant en goguette à Venise passe au moins une demi-journée à la Gallerie dell’Academia. Là, il peut s’arrêter, quelques instants, devant un tableau de Giovanni Francesco Caroto peint entre 1520 et 1525. Cette peinture est intitulée Madone à l’enfant cousant1. Devant un paysage minéral et orageux, on voit la Vierge vêtue d’une robe rouge, munie d’un dé à coudre et d’une aiguille. Elle est en train de coudre une tunique en fil d’or. L’Enfant Jésus est à ses côtés avec le pied gauche sur le genou droit de sa mère. Il n’est toutefois pas le simple spectateur du travail manuel de Marie. En effet, la main droite de l’enfançon tient une paire de ciseaux. Peut-on identifier l’ouvrage de la Vierge. Est-ce la tunique sans couture portée par son fils au moment de la crucifixion2 ? À moins que le peintre n’ait représenté la Vierge en train de coudre le corps de son fils. En effet, la collaboration couturière de Marie et Jésus symbolise peut-être le mystère de l’économie de la chair exprimé sur le mode du revêtement : “Dieu le Fils a revêtu la chair”. C’est une métaphore fort ancienne pour parler de l’Incarnation. Ainsi, on la retrouve déjà à haute époque sous la plume d’Hippolyte dans son De Antichristo rédigé vers 200 :
“Puisque le Verbe de Dieu, alors qu’il était dépourvu de toute chair a revêtu la chair de la très Sainte Vierge, comme un époux sa tunique, se l’étant tissé pour lui-même par la Passion sur la croix afin que, par le mélange de notre corps mortel et de sa puissance, et l’assemblage du corruptible et de l’incorruptible ainsi que du faible et du fort, il sauve l’homme perdu. Ainsi, le métier à tisser du Seigneur est, pour ainsi dire, la Passion qui a eu lieu sur la croix, la chaîne c’est la puissance du Saint-Esprit en lui, la trame c’est, pour ainsi dire, la sainte chair tissée dans l’Esprit, le fil c’est la grâce qui, par l’intermédiaire de l’amour du Christ lie et unit étroitement l’une à l’autre en une unique entité, la navette c’est le Verbe, les tisserands ce sont les patriarches ainsi que les prophètes, ils tissent la belle et parfaite tunique du Christ qui descend jusques aux pied (cf. Jn 19, 23-24)3.”
Vierge en couturière, versets évangéliques qui s’attardent sur l’outfit du Christ, résumé de l’Incarnation par des métaphores tisserandes, on voit comment le monde chrétien propose un fonds disponible de métaphores sur le thème de l’habit. Cette contribution voudrait s’intéresser en particulier à la façon dont les premiers auteurs chrétiens ont utilisé la métaphore du vêtement dans une perspective hérésiologique. Du schisme à la déchirure d’un habit, il n’y a qu’un pas. Il s’agit par là de poursuivre les recherches d’A. le Boulluec sur le discours hérésiologique4 et de compléter l’article panoramique de M. Aubineau sur la tunique sans couture5. Pour éviter d’arpenter à nouveau les chemins qui ont été les leurs, nous nous concentrons sur deux massifs : les textes d’auteurs grecs conservés seulement en syriaque et les auteurs syriaques. Au-delà de la fantaisie, ce choix se justifie par le fait que la littérature syriaque a particulièrement utilisé l’image du revêtement pour éclairer le mystère de l’Incarnation6. On peut donc se demander comment la métaphore du vêtement est utilisée dans les controverses hérésiologiques au sein des textes préservés en langue syriaque. On observe que le trope vestimentaire est fréquemment convoqué pour décrire les activités des soi-disant hérétiques. Si l’activité caractéristique des hérétiques dans le monde gréco-romain est de déchirer la tunique sans couture de Jésus, image de l’Église, il est tout à fait frappant de constater que cette image ne s’est pourtant pas transmise dans le monde syriaque.
L’habit : un objet bien présent dans le discours hérésiologique
Dans les textes de polémique, les activités des adversaires sont souvent décrites en utilisant des figures de style qui font appel aux vêtements. Le premier usage de la métaphore vestimentaire dans une visée hérésiologique chez les auteurs de la période patristique ressortit à l’idée du déguisement. L’hérétique est celui qui porte un habit mensonger, dont l’habit faux manifeste la tromperie qu’il exerce. Ce thème remotive un précepte christique : “méfiez-vous des faux prophètes qui s’approchent de vous avec des vêtements (ἐνδύμασιν) de moutons, mais qui à l’intérieur sont des loups rapaces7.” La dénonciation du déguisement des hérétiques se construit sur ce fondement. On peut en lire un premier exemple chez Éphrem de Nisibe. Éphrem est un poète et théologien né au début du IVe s. p.C et mort en juin 373. On conserve de lui quelque quatre cents hymnes métriques. Les Hymnes contre les hérésies sont une collection composite qui rassemble cinquante-six hymnes surtout rédigées contre Marcion, Bardesane et Mani8. Dans la première hymne, on lit à la strophe 10 :
“Ce sont des loups que [le Malin] donna comme apôtres
À Marcion,
Et lui de voler des toisons d’agneaux
Pour de l’extérieur, les dissimuler9.”
Cette strophe reprend l’image évangélique et permet d’assimiler Marcion aux faux prophètes que Jésus avait annoncés. Par cette reprise, c’est le Christ lui-même qui condamne Marcion et non plus Éphrem seul. Le revêtement trompeur marque la supercherie et le mensonge des hérétiques. Le poète édessénien reprend d’ailleurs ce stratagème littéraire dans les vers liminaires de l’hymne 2 contre l’empereur Julien :
“Le loup a emprunté
Le vêtement d’un agneau véritable :
Les innocentes brebis l’ont flairé
Sans le reconnaître.
Il a complètement induit
En erreur le pasteur défunt10,
Et c’est ainsi qu’un loup est sorti
D’un agneau :
En dépouillant et en rejetant sa beauté11.”
L’empereur Julien qui a feint d’être chrétien la première partie de sa vie avant son apostasie est comme un loup déguisé en agneau, qui a finalement révélé sa véritable nature une fois qu’il a quitté son costume. Le déguisement permet en outre à l’hérétique, selon Éphrem, de celer sa laideur, la laideur de son âme, en se drapant mensongèrement de la beauté de l’agneau.
La strophe 12 de la première hymne contre les hérésies invite en outre à chanter :
“De tunique et de béryls
[Le Malin] para Bardesane ;
Marcion, il l’attifa d’un sac de jute
Cette strophe propose une variation sur notre thème du déguisement. Cette fois-ci, Bardesane est affublé de vêtements précieux et de joyaux dont l’éclat attire et ébloui les candides. Certes, cela peut faire référence au statut social de Bardesane à la cour d’Édesse13, mais vu la construction de la strophe et le parallèle avec les deux autres hérésiarques, le poète incite à penser que ce signe ostentatoire de richesse a été gagé par le diable en vue d’une séduction fallacieuse. À l’inverse, l’apparence faussement humble de Marcion, portant un sac de toile, lui permet également d’entacher les âmes des fils de la lumière14. Cette image parcourt toute la littérature polémique chrétienne au fil du temps. Ainsi, Sévère d’Antioche reprend l’image du déguisement dans quelques-uns de ses textes. Cet ecclésiastique est mort en 538. Il fut évêque d’Antioche, mais surtout un auteur prolifique de langue grecque. Fervent anti-chalcédonien, il est déposé en 518. En 536, Justinien condamne ses écrits. C’est pour cette raison qu’ils sont quasiment inconnus dans leur langue originale. En revanche, on conserve, pour ses homélies, deux traductions syriaques, l’une de Paul de Callinice et l’autre de Jacques d’Édesse. Ainsi dans l’homélie 112 de 517, il s’exclame :
“Ainsi la grâce divine a aussi rejeté et soufflé comme un grain de paille ceux qui d’une manière impure et profane ont désiré la première dignité ou qui sont revêtus d’une modestie feinte, inopérante et qui leur fait baisser le front comme une peau morte de brebis et qui, dans leurs songes, jettent sur eux-mêmes la robe du pontificat15.”
On retrouve bien l’inspiration du verset évangélique. Les personnes dénoncées par Sévère ne sont pas de véritables brebis du Christ, elles n’en ont que l’apparence. Elles n’ont sur elles qu’une peau morte de mouton. C’est la même chose pour la robe pontificale qu’elles usurpent chimériquement, mais ces artifices ont été éventés par Dieu.
Un deuxième usage des images vestimentaires est celui qui permet de faire des jeux de mots plus ou moins douteux sur le nom de l’opposant. Selon S. Lieu, l’attaque ad hominem sur le nom pourrait être un trait caractéristique de la polémique syriaque en général et éphrémienne en particulier16. Le nom de Mani se prête facilement à ce type d’attaques. Ainsi, en grec, on rapproche souvent son prénom, Μάνης, du participe μανείς, celui qui est devenu fou17. En syriaque, Mani est rapproché de mâ’no (ܡܐܢܐ), la tunique, le vêtement. Éphrem par exemple chante dans une hymne contre les hérésies :
“De Mani comme d’un manteau
Il s’est revêtu et a parlé à travers lui18.”
Le jeu de paronomase suscite le rire de l’auditeur et ainsi, la condamnation s’ancre plus profondément en son esprit. Sous la harpe d’Éphrem, Mani devient le déguisement dont s’attife le Malin. Comme le note F. Ruani19, cela n’est pas sans rappeler le serpent dont s’habille Satan au chapitre 3 de la Genèse. Alors, par un processus d’assimilation, Mani devient le serpent génésiaque et il convient donc de s’en défendre et de ne pas se laisser tromper. Dans la strophe 1 de l’hymne 2, au sein d’une strophe qui fonctionne sur une paronomase cumulative avec les noms de Bardesane, Marcion et Mani, le poète chante :
“Mani était un vêtement
Qui usait ceux qui le portaient20.”
Mani, devenu par la métaphore un manteau, exerce une influence néfaste sur la personne qui adhère à ses doctrines. Il est alors une tunique empoisonnée et dans un effet de renversement c’est le vêtement qui use celui qui le porte et non l’inverse, comme si l’action de Mani était contre nature. On peut se demander si Éphrem n’a pas ici en tête les tuniques intoxiquées de l’Antiquité classique comme celle que le centaure Nessos offre à Déjanire pour qu’elle la fasse passer à Héraklès ou la robe empoisonnée envoyée par Médée comme présent nuptial à Créüse21. La métaphore du vêtement, dans le cas précis de Mani, permet de déprécier frontalement l’adversaire lui-même, son identité et non plus ses idées.
Enfin, on peut recenser une dernière métaphore en lien avec le vêtement dans le discours hérésiologique : celle qui compare les hérétiques à de mauvais couturiers et à des rhapsodes. Une fois encore, l’image est ancienne et elle est recensée par A. Le Boulluec dans l’ouvrage cité plus haut22[22]. Le premier utilisateur connu de cette métaphore est Irénée de Lyon (vers 140 – vers 200 p.C.). Il a rédigé une œuvre majeure : Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur dite Contre les hérésies. Au livre I, il propose la comparaison suivante :
“Il en est comme de l’authentique portrait d’un roi qu’aurait réalisé avec grand soin un habile artiste au moyen d’une riche mosaïque. Pour effacer les traits de l’homme, quelqu’un bouleverse alors l’agencement des pièces de façon à faire apparaître l’image, maladroitement dessinée d’un chien ou d’un renard. […] Il montre les pièces – celles-là mêmes que le premier artiste avait adroitement disposées pour dessiner les traits du roi, mais que le second vient de transformer vilainement en l’image d’un chien –, et par l’éclat de ces pierres, il parvient à tromper les simples, […] et à les persuader que cette détestable image de renard est l’authentique portrait du roi. C’est exactement de la même façon que ces gens-là, après avoir cousu ensemble des contes de bonnes femmes arrachent ensuite de-ci, de-là des textes, des sentences, des paraboles et prétendent accommoder à leurs fables les paroles de Dieu23.”
Les hérétiques sont comparés à la fois au mosaïciste insidieux qui change le roi en renard24 à partir des mêmes tesselles de pierres et en même temps à des rhapsodes trompeurs qui, à partir du texte de la Bible, réarrangent les fils de la composition pour proposer une image de la divinité tout à fait autre par rapport à celle dénotée par le courant majoritaire. Ici, c’est l’antique image classique du texte comme une tapisserie qui rend possible cette assimilation. Cette image se retrouve chez des auteurs postérieurs. Ainsi Sévère d’Antioche s’exclame : “pourquoi donc, ô toi, vain, as-tu cousu (ܚܝܛܬ) vainement toutes ces paroles qui combattent avec Dieu ?” dans son homélie 123 prononcée contre les manichéens25.
Nous avons donc relevé trois usages possibles de la métaphore vestimentaire contre les hérétiques en régime chrétien. Ce sont des gens qui se servent du vêtement comme d’un déguisement pour dissimuler leur identité véridique, des jeux de mots sur le thème du vêtement sont utilisés contre eux, surtout contre Mani, et enfin ce sont des tisserands faussaires. L’usage polémique du vêtement semble être le propre de la grande Église car on n’en retrouve pas de traces dans les textes manichéens qui nous ont été conservés26. Toutefois, l’activité préférée des hérétiques reste la déchirure.
Déchirer la tunique sans couture du Christ, image de l’Église : l’activité caractéristique des hérétiques dans le monde gréco-latin
En effet, l’hérétique est d’abord essentiellement celui qui instille la division et rompt l’unité du corps social, ici religieux. Ce thème est tout d’abord mobilisable par les auteurs chrétiens parce qu’il existe une tradition littéraire et iconographique qui manifeste l’unité d’un groupe par un vêtement. En premier lieu, il faut citer le célèbre passage de la République de Platon sur le régime démocratique :
“Ce régime (la démocratie), dis-je, risque bien d’être le plus beau de tous. Comme un manteau multicolore, brodé d’une juxtaposition de fils de toutes teintes, ce régime lui aussi, brodé de la juxtaposition de toutes sortes de caractères pourrait apparaître comme le plus beau ; et, ajoutai-je, peut-être que beaucoup de gens, à l’instar des enfants et des femmes quand ils regardent les objets multicolores, jugeraient en effet que c’est lui le plus beau27.”
Dans un article très suggestif, N. Villacèque souligne que cette comparaison de la démocratie à un manteau bigarré et coloré est empreinte en réalité d’une tonalité polémique et d’une condamnation de la part du philosophe partisan de l’oligarchie28. Le nom “anarchie” est explicitement mis en avant en 558c et la description faite du vêtement ancre clairement celui-ci du côté de l’Orient. Le vêtement démocratique symbolise dès lors le goût du luxe et de la paresse29. Il est l’habit de la versatilité et de l’inconstance. Il est aisé de voir comment la tunique sans couture du Christ peut en même temps reprendre l’image d’une communauté représentée comme un vêtement et gommer la critique platonicienne de la bigarrure et de la polychromie. Il existe pareillement une tradition iconographique où l’unité d’un groupe humain est manifestée par un vêtement30. On aperçoit parfois les trois Grâces portant ce manteau unificateur. Par exemple, elles apparaissent de la sorte sur le dinos, chaudron monumental, signé de Sophilos et conçu vers 580 a.C. en Attique31. Au sein de la frise des dieux et des divinités qui se pressent à l’union de Thétis et de Pélée, on distingue les Grâces dont le nom est inscrit. Juchées sur leur char, elles partagent un manteau commun qui les enveloppe et qui est la marque de leur indissociabilité. Les peintres antiques se sont également servis de ce biais pour représenter les chœurs de la tragédie. On peut observer ce trope sur la coupe d’Argos de l’ancienne collection Sabouroff. Cette céramique modelée et peinte au début du VIe s. a.C. représente sur ses parois extérieures deux chœurs de femmes, l’un de sept, l’autre de neuf personnes. Elles sont drapées dans un immense manteau. Le catalogueur du XIXe siècle y voyait un signe de facilité de la part du peintre32, mais il est plus intéressant d’y voir la volonté de marquer picturalement l’unité du chœur et de l’entité sociale qu’il représente. En effet, le chœur de la tragédie est souvent métonymiquement la représentation de la cité tout entière33. Le manteau est donc depuis l’Antiquité archaïque un moyen de représenter artistiquement et littérairement l’unité d’un groupe et il était donc disponible pour les auteurs chrétiens.
C’est en latin et sous la plume de Cyprien de Carthage que l’on trouve la première attestation de cette métaphore. Il est d’ailleurs largement significatif que l’image soit précisément convoquée avec l’objectif de lutter pour la sauvegarde de l’unité de l’Église. Cyprien est né au début du IIIe siècle à Carthage. Rhéteur de renom avec une excellente maîtrise de la culture classique, il est choisi pour être évêque de sa ville vers 248-249. Après la persécution de Dèce de 249, il écrit en 251 son Sur l’unité de l’Église catholique pour réaffirmer l’importance de l’union des fidèles mise à mal par les persécuteurs. Il précise :
“Ce mystère de l’unité, ce lien d’une concorde aux liens infrangibles est manifesté quand dans l’évangile, la tunique du Seigneur Jésus-Christ n’est absolument pas partagée ni déchirée, mais que, comme on tire au sort l’habit du Christ pour savoir qui peut le mieux revêtir le Christ, l’habit est reçu intact et la tunique est possédée sans qu’elle ait été endommagée ni partagée. […] Le Christ portait sur lui l’unité qui vient d’en-haut c’est-à-dire qui vient du ciel et du Père, elle qui ne pouvait absolument pas être déchirée par celui qui la recevait et en devenait le possesseur et conservait de manière infrangible sa robustesse, une fois pour toutes totale et complète : il ne peut devenir possesseur de l’habit du Christ celui qui déchire et partage l’Église du Christ34.”
Le fait que le vêtement de la Passion n’ait été ni déchiré ni partagé renforce l’idée d’une unité essentielle de l’Église. La tunique est la métaphore de l’unité de l’Église et il est clair que celui qui déchire cette dernière par son attitude schismatique, au sens étymologique du terme, ne peut devenir possesseur de l’habit de Jésus35. L’appétence pour la déchirure chez les hérétiques est rappelée par Sévérien de Gabala, évêque de cette ville de la côte syrienne, mort dans la première décennie du Ve siècle. Le cycle de six homélies sur la création du monde a sans doute été prononcé pendant le Carême 40136. Le prélat proclame :
“Il a cousu les feuilles de figuier (Gn 3.7). Si seulement les hérétiques avaient appris cette technique ! Adam, après avoir transgressé le commandement, a appris à coudre. Les hérétiques, une fois qu’ils se sont détournés, ont appris à déchirer. Adam après avoir transgressé le commandement a cousu pour recouvrir sa honte, les hérétiques, après avoir abjuré leur foi déchirent pour dénuder les choses saintes. Souvent, nous entendons le récit de la Passion et nous nous étonnons du fait que les soldats prirent les vêtements du Christ et se les partagèrent et aussitôt notre raison dit : ‘quelle est grande la patience de Dieu pour ne pas sortir la foudre, pour ne pas sortir le glaive !’ Mais le Saint est outragé et les mains impures n’ont pas découpé. Tu t’étonnes que ces soldats aient osé partager les vêtements ? Étonne-toi que ces gens-là aient déchiqueté la tunique de l’Église. Les soldats ont vu la tunique sans couture du Christ, tissée d’en haut tout entière et ils ont épargné le vêtement. Mais les hérétiques, c’est l’habit du Christ, la robe de l’Église, qu’ils ont déchirée, partagée, coupée37.”
Adam a certes introduit la corruption et la mort en ce monde par le péché originel, mais au moins a-t-il appris la couture et a-t-il pu se confectionner un habit de fortune à partir de feuilles. L’hérétique lui va encore plus loin dans la faute car il déchire, il est donc pire qu’Adam. Sévérien renchérit et les hérétiques deviennent pires que les soldats de la Passion qui ont partagé les habits du Christ, mais ne les ont pas déchirés alors que les hérétiques déchirent l’habit du Christ, son Église et l’unité de celle-ci. L’hérétique fait à la fois pire qu’Adam et pire que les soldats romains. Deux vêtements bibliques servent ainsi à la condamnation de l’action métaphorique des hérétiques déchireurs.
C’est surtout dans les controverses en Égypte que fleurissent les usages de la métaphore des hérétiques déchireurs d’habits. On la lit sous la plume d’Alexandre d’Alexandrie dans une lettre adressée à son homologue de Constantinople et citée par Théodoret dans son Histoire ecclésiastique. Nous sommes vers 324 et l’évêque s’exprime ainsi : “tantôt ils déchirent le christianisme en faisant circuler de manière indécente à travers tout le quartier leurs nouvelles recrues. Bien plus, la tunique indéchirable du Christ que les bourreaux n’avaient pas voulu partager, ils ont osé la lacérer38.” Une dizaine d’années plus tard, Athanase, lui aussi prélat d’Alexandrie, reprend les mêmes images dans ses Lettres festales que ce soit dans sa cinquième en 333 ou la sixième de 334 jusques à la dixième de 33839. Les Alexandrins en prise avec l’arianisme ont donc volontiers fait usage de cette image pour condamner les thèses d’Arius. En queue de comète, la métaphore devient réalité pour ainsi dire. Le récit du martyre de Pierre d’Alexandrie rend présente l’image. Selon J.-E. Viteau, l’éditeur au XIXe siècle de la Passion, la première rédaction de cette hagiographie pourrait se situer au Ve siècle40. P. Devos a publié une seconde version prémétaphrastique qui est plus complète que celle proposée par Viteau en même temps qu’une des traductions latines qui remonte au IXe siècle et est l’œuvre d’Anastase le bibliothécaire41. Dans le premier quart de la Passion, Pierre raconte à ses proches une vision qu’il a eue :
“Cette nuit-là, alors que j’avais achevé l’office, selon mon habitude, et que j’étais debout en prière, il arriva que je visse un enfant qui passait la porte de cette cellule, il avait environ douze ans et son visage resplendissait de lumière de sorte que toute cette pièce était illuminée. Il était vêtu d’un colombium de lin qui était déchiré en deux depuis le cou et la poitrine sur le devant jusques au bas des pieds et de ses deux mains, sur sa poitrine, il serrait les deux lambeaux du colombium et couvrait sa nudité. Dès que je le vis ainsi, derechef, je poussai un cri une fois ma bouche ouverte et criai d’une voix forte en disant : ‘Seigneur, qui a déchiré ta tunique ?’ Et celui-ci en réponse me dit : ‘Arius m’a déchiré. Allons, garde-toi de le recevoir dans la communion avec toi’42.”
Ici c’est le Christ lui-même qui dans un parallélisme de construction convoque la métaphore. Pierre lui demande qui a déchiré sa tunique et il répond qu’Arius l’a déchiré. Se pose la question de savoir ce que représente cette déchirure. La suite du texte primitif grec encourage à y voir la déchirure de Jésus comme celle de l’Église puisqu’on lit au paragraphe suivant : “vous connaissez tous les grands maux que m’a fait connaître Mélétios de Lycopolis de Thébaïde en déchirant (κατατεμών) l’Église de Dieu43.” Dès lors, les peintres vont pouvoir représenter la métaphore picturalement avec un Enfant Jésus à l’habit en pièces, déchiré par les hérétiques, par les ariens. On trouve notamment de telles représentations dans les manuscrits et les églises du monde byzantin44. Cette histoire a également circulé dans différentes langues45. La traduction syriaque a sans doute été l’une des premières à être réalisée. En effet, le plus ancien témoin de ce texte est le manuscrit BL Add. 14 641 qui date du VIe siècle d’après la paléographie46. Il a été utilisé pour produire la première édition de la version syriaque du Martyre de Pierre d’Alexandrie par P. Bedjan47. Depuis ce travail, F. Nau a repris légèrement le dossier pour ajouter un témoin manuscrit48 et a démontré que la traduction syriaque est le calque du grec déjà édité49. Le passage cité supra étant particulièrement intéressant, nous avons cherché d’autres témoins manuscrits pour voir s’il y avait une réécriture syriaque de cet épisode. Nous avons trouvé un manuscrit des XIII-XIVe siècles conservé à Mardin qui transmet notre texte mais il est très proche de ce qu’a édité Bedjan50. Un autre manuscrit a attiré notre attention. Il s’agit de l’imposant volume hagiographique qu’est le manuscrit du patriarcat syro-orthodoxe de Damas qui porte la cote 12/17. Il a été copié au XIIe ou XIIIe siècle par Isho Qnanaya51. Les catalogueurs indiquent pour notre texte que la forme textuelle recopiée aux folios 214v-216r n’est pas la même que celle de Bedjan52. La piste devenait palpitante. En réalité, ce ne sont que de mauvais incipit et explicit de copiste qui ont trompé les chercheurs. Le texte est bien in globo le même que celui qui est imprimé. On a donc sept manuscrits syriaques53, ce qui témoigne d’une réception assez forte de ce Martyre. Il n’y a pas d’acculturation, d’appropriation syriaque de l’épisode de l’apparition de Jésus au colombium déchiré à Pierre.
Une image qui pourtant ne s’est pas transmise dans le monde syriaque
Néanmoins, il appert que l’association entre les hérétiques et la déchirure de la tunique sans couture du Christ ne s’est pas transmise dans le monde syriaque. Par des jeux étymologiques, pas seulement celui du schisme, on lit toutefois que les hérétiques, du moins ceux qui ne partagent pas les mêmes positions dogmatiques que l’auteur, déchirent le corps ecclésiastique. Philoxène de Mabboug (440-553), évêque de cette ville, a été exilé en 519 pour ses positions christologiques. Il réagit au Tome à Flavien de Léon, évêque de Rome dans sa Lettre aux moines de Senoun. Il s’exprime ainsi : “Et combien Léon a encore blasphémé dans sa lettre à Flavien de Constantinople, celle qu’on a d’ailleurs justement appelée le Tome puisque par son intermédiaire l’Église fut déchirée et la foi fut partout divisée54.” Ici c’est le titre du texte de Léon qui, en s’appuyant sur l’étymologie de τόμος dérivant du verbe τέμνω, couper, permet de retrouver l’image d’un sogennante hérétique déchireur55.
Le monde de l’Orient chrétien connaît pourtant bien le motif de l’Église représentée sous la forme d’une tunique. C’est encore Sévère d’Antioche qui fournit un texte à mettre dans notre escarcelle. Dans son homélie 29, le pasteur commente un passage du livre de Josué :
Εἶδον ἐν τῇ προνομῇ στολὴν ποικίλην, λίαν καλὴν καὶ διακόσια δίδραχμα ἀργυρίου καὶ γλῶσσαν μίαν χρυσῆν πεντήκοντα διδράχμων, καὶ ἐνθυμηθεὶς ἔλαϐον καὶ ἰδοὺ ταῦτα ἐγκέκρυπται ἐν τῇ γῇ ἐν τῇ σκηνῇ μου56.
“J’ai vu dans le butin une robe bigarrée, très belle, et deux cents didrachmes d’argent et une seule langue d’or d’une valeur de cinquante didrachmes et saisi d’envie, je les ai pris et voilà que cela est caché dans la terre sous ma tente.”
Sévère interprète le passage ainsi :
“Excellente donc et très adaptée au sujet qui nous est proposé est à nos yeux l’histoire d’Akar parce qu’elle est à l’image de l’impiété de leurs hérésies. Car que dit ce dément et ce misérable quand il fut arrêté ? Qu’il avait volé ; et il tomba sous l’anathème : ‘j’ai aperçu dans le butin un manteau simple, de belles couleurs variées, mais c’était un manteau simple ; et deux cents sicles, c’est-à-dire deux ‘souzè’, d’argent et un lingot d’or de cinquante sicles ; et les ayant convoités, je les ai emportés et voici qu’ils sont cachés en terre dans la tente et l’argent est dissimulé par-dessous.’ Peut-être en est-il donc aussi de la sorte pour ceux qui furent les chefs de ces hérésies impies : détrousseurs du sanctuaire, voleurs du Livre divin, qu’ils ont enfermés dans leurs mains alors qu’il avait été ravi au Calomniateur par les saints apôtres et les docteurs qui introduisent aux mystères de l’Église. Mais ils volent ce manteau simple, varié et beau c’est-à-dire la belle tunique de l’Église, celle dont parle le prophète David au Dieu de l’Univers : ‘La reine s’est levée à ta droite, revêtue d’un vêtement d’or et varié’ (Ps 44, 10) ; tel est celui que, par leur enseignement de mensonges, ces insolents s’efforcent de lui arracher et de lui enlever. Or c’est avec une très grande justesse qu’il l’a appelée tunique de l’Église, simple, variée et belle, car elle est simple et facile en raison de la simplicité et de l’inaltérabilité de la vérité ; variée, à cause des titres variés, des vertus d’où provient la beauté et la convenance, celle en qui il n’y a ni tache, ni ride, rien de tel, comme le dit Paul (Ep. 5.27)57.”
Sévère semble avoir encore une autre version du texte grec de Josué, une qui mêle la στολή et ψιλή qui est dès lors pour lui un adjectif qui se rapporte à la robe, qui devient une robe simple malgré la bigarrure. Ce manteau sévérien est un manteau antiplatonicien qui n’appelle en rien ni l’anarchie ni l’Orient. Le terme de robe est clairement associé à l’Église. L’Église n’est pas une robe, mais la présence de la robe volée inspire à Sévère l’idée de l’Église et les caractéristiques de la robe font signe vers des spécificités de l’Église. Elle est simple comme la vérité de l’Église l’est et bigarrée par la polychromie des vertus de l’Église. Le dossier scripturaire composé par l’évêque d’Antioche n’utilise pas Jn 19, 23-24, mais un verset psalmique et la Lettre de Paul aux Éphésiens. Ainsi, il existe bien dans l’Église du Proche-Orient une possibilité de comparer un vêtement et l’Église pour dénoncer les agissements et les idées des hérétiques, mais cela n’est pas en lien avec la déchirure58.
L’étude des exégèses syriaques du récit johannique de la Passion confirme l’absence de la métaphore vestimentaire utilisée pour parler de l’unité de l’Église en monde syriaque. On en trouve une première lecture chez Éphrem dans ses Hymnes sur la Crucifixion. Le poète chante :
“Sa tunique non déchirée : grand symbole de la Foi !
Les Apôtres l’ont propagée dans l’Univers sans la rompre.
Quant aux autres vêtements qui furent partagés,
Ils évoquent les hérésies, les schismes survenus en son troupeau ;
A travers sa tunique, gloire à l’Orthodoxie !
Les autres vêtements dénoncent l’Hérésie59.”
La tunique sans couture du Christ est ici métaphore non de l’Église, mais de l’évangile qui se répand dans le monde grâce aux disciples. À l’inverse, les habits que se partagent les soldats sont les images des différents schismes et hérésies dont aura à souffrir l’Église. Les hérétiques sont bien évoqués, mais pas au travers du vêtement qui permet cette allusion dans l’Église de langue grecque. Cette même tunique sans couture est mentionnée dans les Hymnes contre les Hérésies :
“Les crucifieurs eurent pitié de ses vêtements,
Puisque sa tunique, ils n’eurent pas la hardiesse de la déchirer ;
Les renégats osèrent [lacune] et la divisèrent,
Puisqu’ils effacèrent, réécrivirent et ajoutèrent60.”
La lacune du texte ne laisse pas d’être problématique, mais il semble que dans ce chant encore, la tunique est la métaphore de l’évangile que les hérétiques vont dépecer, réécrire, etc. Il s’agit bien d’une image qui permet de condamner les hérétiques déchireurs mais la tunique n’est pas la représentation directe de l’Église. Elle est un livre, et l’on retrouve la métaphore mentionnée au début de cette enquête. Dans son Commentaire au Diatessaron (une synopse des quatre évangiles arrangée par Tatien), Éphrem écrit encore lorsqu’il commente la Passion :
“Sa tunique ne fut pas déchirée parce qu’elle représentait sa divinité non divisée parce que non composée. Et son habit, divisé en quatre parties, était le symbole de son évangile qui devait gagner les quatre parties du monde. Partagez-vous donc, par amour pour lui, le corps de celui qui, par amour pour vous, partagea son vêtement entre ceux qui le crucifiaient61.”
La tunique sans couture est métaphoriquement l’unique divinité du Christ et ses vêtements partagés en quatre correspondent aux quatre évangiles qui se répandront sur la terre. Les deux lignes suivantes filent une métaphore eucharistique. Mais on le voit, une fois encore, il n’est pas question de comparer la tunique sans couture à l’Église dans une visée hérésiologique. Les hérétiques sont même complètement absents de l’interprétation proposée dans ce passage.
Au milieu du IXe siècle, Ish’odad de Merv, auteur de langue syriaque, propose le commentaire suivant :
“Ils prirent ses vêtements et en firent quatre lots. Ce n’est pas parce que ses vêtements avaient une grande valeur qu’ils ont eu le désir de le dépouiller pour vendre ses habits comme une marchandise. Mais sans doute parce qu’ils avaient une vision incorrecte, c’est-à-dire fondée sur d’importantes suppositions, qu’ils avaient au sujet de notre Seigneur du fait de la grandeur des miracles accomplis dont ils avaient entendu parler et qu’ils avaient vus. Ils ont donc voulu se les approprier comme quelque chose à quoi on se raccroche. Mais peu importe la raison pour laquelle ils ont agi ainsi. Toutefois, selon une tradition, elle est d’un grand secours. Ainsi, on rapporte au sujet de la tunique de notre Seigneur que, quand il y a pénurie de pluie et qu’on la sort, aussitôt, lorsqu’on l’élève vers les cieux, la pluie tombe en abondance pour la vie et la satisfaction des hommes et des bêtes62.”
La tunique du Christ n’est plus l’objet d’une lecture métaphorique, mais plutôt magique ou folklorique. Dans les lignes qui suivent, Isho’dad rapporte l’exégèse d’Éphrem dans le Commentaire au Diatessaron.
Le vêtement est une métaphore protéiforme dans le discours hérésiologique des premiers temps de l’Église en grec et en syriaque et il a plusieurs fonctions : attaquer la personne de l’hérétique, son attitude ou ses actes. Au sein de cet arsenal, une place de choix chez les premiers auteurs chrétiens de langue grecque est laissée à une métaphore qui assimile la tunique sans couture du Christ à l’Église et à son unité et les hérétiques à des déchireurs de celles-ci. Ce qui frappe c’est qu’en dehors du cas de la traduction de la Passion de Pierre d’Alexandrie, tout se passe comme si cette métaphore n’avait pas eu de postérité dans les milieux orientaux. À Antioche, on n’en trouve pas trace dans le large corpus homilétique et épistolaire de l’évêque Sévère et les exégètes syriaques, au premier rang desquels Éphrem, ne l’emploient pas. Peut-être peut-on expliquer cela dans le milieu antiochien par un refus d’un trop grand allégorisme en général et plus précisément ici dans l’interprétation des realia de la Passion. Ensuite en monde syriaque, la centralité d’Éphrem est telle qu’il était sans doute difficile de propose une lecture différente, comme le montre Ish’odad de Merv. Murray dans son ouvrage sur les images qui disent l’Église en syriaque avait semble-t-il fait le même constat que nous puisqu’il ne relève aucune métaphore vestimentaire pour parler de l’Église63. Vraisemblablement, en syriaque, la métaphore du vêtement est réservée au Christ et à l’Incarnation et elle n’était donc plus disponible pour évoquer un habit et l’unité de l’Église.
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Notes
- Ce tableau est la reprise d’un thème déjà traité par l’artiste. En effet, la première œuvre attribuée avec certitude à l’artiste représente la Madonna cucitrice. Elle date de 1501 et est conservée à Modène.
- Cf. Jn 19.23-24 : “Donc les soldats, lorsqu’ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et ils en firent quatre lots, un lot pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique. La tunique n’avait pas de couture, elle était tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : ‘ne la déchirons pas mais tirons au sort pour savoir qui l’aura !’ pour que soit accomplie le verset qui dit : ‘mes vêtements ont été partagés par eux et ils ont tiré au sort mon habit (Ps 22.18).’ Ainsi les soldats firent cela.”
- Hipp., Antichr., 4.1-2 : ἐπειδὴ γὰρ ὁ λόγος ὁ τοῦ θεοῦ ἄσαρκος ὢν ἐνεδύσατο τὴν ἁγίαν σάρκα ἐκ τῆς ἁγίας παρθένου ὡς νυμφίος ἱμάτιον, ἐξυφάνας ἑαυτῷ ἐν τῷ σταυρικῷ πάθει, ὅπως συγκεράσας τὸ θνητὸν ἡμῶν σῶμα τῇ ἑαυτοῦ δυνάμει, καὶ μίξας τὸ φθαρτὸν τῷ ἀφθάρτῳ καὶ τὸ ἀσθενὲς τῷ ἰσχυρῷ σώσῃ τὸν ἀπολλύμενον ἄνθρωπον. Ἔστι μὲν οὖν ὁ ἱστὸς τοῦ κυρίου ὡς τὸ πάθος τὸ ἐπὶ τῷ σταυρῷ γεγενημένον, στήμων δὲ ἐν αὐτῷ ἡ τοῦ ἁγίου πνεύματος δύναμις, κρόκη δὲ ὡς ἡ ἁγία σὰρξ ἐνυφαινομένη ἐν τῷ πνεύματι, μίτος δὲ ἡ δι’ ἀγάπης Χριστοῦ χάρις σφίγγουσα καὶ ἑνοῦσα τὰ ἀμφότερα εἰς ἕν, κερκὶς δὲ ὁ λόγος, οἱ δὲ ἐργαζόμενοι πατριάρχαι τε καὶ προφῆται οἱ τὸν καλὸν ποδήρη καὶ τέλειον χιτῶνα ὑφαίνοντες Χριστοῦ. (Hippolyte 1987, 70 & 72). Sauf mention contraire, les traductions de cet article sont personnelles.
- Le Boulluec 1985.
- Aubineau 1970 (= Aubineau 1971).
- Cf. Murray 1975, 310‑312 ; Brock 1982 ; Brock 1999.
- Mt 7.15. On peut aussi penser à 2 Co 11, 13-15 : “Ces sortes de gens sont de faux apôtres, des fraudeurs, qui se déguisent en apôtres du Christ. Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même se déguise en ange de lumière”.
- Sur Marcion, l’étude fondatrice est celle de Harnack récemment traduite en français cf. Harnack 2003. Plus récemment, on pourra lire : Lieu 2015. Pour Bardesane, on se reportera à l’introduction du Livre des lois des pays, cf. Bardesane 2020. Enfin, pour connaître la vie et les thèses de Mani, on consultera le Que sais-je ? dédié, cf. Tardieu 2010.
- Ephr., HcH, 1.10. Traduction légèrement modifiée de F. Ruani, in : Éphrem 2018, 7.
- Éphrem fait-il ici référence à Constance II ?
- Ephr., HcJ, 2.1. Traduction de D. Cerbelaud, in : Éphrem 2017, 421.
- Ephr., HcH, 1.10. Traduction modifiée de F. Ruani, in : Éphrem 2018, 7.
- Comme le note à juste titre R. J. Morehouse, in : Morehouse 2013, 17.
- Sur cette dénomination pour désigner les chrétiens cf. 1 Th 5.5 : πάντες γὰρ ὑμεῖς υἱοὶ φωτός ἐστε καὶ υἱοὶ ἡμέρας. Οὐκ ἐσμὲν νυκτὸς οὐδὲ σκότους : “En effet, vous êtes des fils de la lumière et des fils du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres”.
- Traduction de M. Brière, in : Brière, éd. 1943, 800.
- Cf. Lieu 1994, 160. Mais comme on le voit infra les locuteurs grecs l’ont aussi utilisée contre Mani et c’est une pratique enfantine courante.
- Cf. par exemple Epiph., Haer., 66.1.4 : Μάνης δὲ οὗτος ἀπὸ τῆς τῶν Περσῶν ὡρμᾶτο γῆς. Κούϐρικος μὲν τὸ πρῶτον καλούμενος, ἐπονομάσας δὲ ἑαυτῷ τοῦ Μάνη ὄνομα, τάχα οἶμαι ἐκ τῆς τοῦ θεοῦ οἰκονομίας τὸ μανιῶδες ἑαυτῷ ἐπισπασάμενος ὄνομα : “Ce Mani s’est élancé depuis la terre des Perses. Alors qu’il s’appelait d’abord Koubrikos, il s’est lui-même renommé du prénom de Mani, à mon sens sans doute est-ce du fait de la providence divine qu’il s’est imposé un prénom maniaque.” Cf. aussi Euseb., HE, 7.31.
- Ephr., HcH, 1.9. Traduction de F. Ruani, in : Éphrem 2018, 6.
- Éphrem 2018, n. 27, 329
- Ephr., HcH, 2.1. Traduction de F. Ruani, in : Éphrem 2018, 11. D. Cerbelaud semble faire fausse route en faisant de ܡܐܢܐ un pluriel. Bardesane devient Bar Daïsan, le fils du Daïsan, fleuve d’Édesse, qui conduit par ses crues à la noyade et Marcion est rapproché de la racine mrq qui signifie “polir” et permet ainsi à la rouille de mieux s’installer.
- Pour compléter la liste de ces vêtements meurtriers, on pourrait également citer la robe tissée par la haine d’Athéna et d’Héphaïstos et offerte à Harmonie.
- Le Boulluec 1985, vol. 1, 221.
-
Iren., Adu. Haer., 1.8.1 : Ὅνπερ τρόπον εἴ τις βασιλέως εἰκόνος καλῆς κατεσκευασμένης ἐκ ψηφίδων ἐπισήμων ὑπὸ σοφοῦ τεχνίτου, λύσας τὴν ὑποκειμένην τοῦ ἀνθρώπου ἰδέαν, μετενέγκῃ τὰς ψηφῖδας ἐκείνας, καὶ μεθαρμόσοι, καὶ ποιήσει μορφὴν κυνὸς ἢ ἀλώπεκος, καὶ ταύτην φαύλως κατεσκευασμένην […] δεικνὺς τὰς ψηφῖδας τὰς καλῶς ὑπὸ τοῦ τεχνίτου τοῦ πρώτου εἰς τὴν τοῦ βασιλέως εἰκόνα συντεθείσας, κακῶς δὲ ὑπὸ τοῦ ὑστέρου εἰς κυνὸς μορφὴν μετενεχθείσας, καὶ διὰ τῆς τῶν ψηφίδων φαντασίας μεθοδεύοι τοὺς ἀπειροτέρους […] καὶ πείθοι ὅτι αὕτη ἡ σαπρὰ τῆς ἀλώπεκος δέα ἐστὶν ἐκείνη ἡ καλὴ τοῦ βασιλέως εἰκών· τὸν αὐτὸν δὴ τρόπον καὶ οὗτοι γραῶν μύθους συγκαττύσαντες, ἔπειτα ῥήματα καὶ λέξεις καὶ παραϐολὰς ὅθεν καὶ πόθεν ἀποσπῶντες, ἐφαρμόζειν βούλονται τοῖς μύθοις αὐτῶν τὰ λόγια τοῦ θεοῦ. Traduction de A. Rousseau et L. Doutreleau , in : Irénée 1965, 115 et 117.
- La présence d’un renard n’est pas sans allusion au thème du déguisement comme le note M. Scopello, in : 1991, 77‑79.
- Traduction de M. Brière, in : Brière, éd. 1960, 175.
- Mais l’enquête est limitée du fait du peu de sources dont nous disposons. Pour trouver une éventuelle exégèse polémique des versets qui traitent du vêtement, nous avons utilisé notamment Pedersen et al. 2020.
- Plat., Rep., 8.557c. Traduction de P. Pachet, in : Platon 1993, 428.
- Cf. Villacèque 2010.
- On n’est pas loin ici de l’idée de τρυφή connotée négativement par toute une littérature grecque, notamment contre les mœurs orientales. Cf. par exemple le tableau peint par Calliclès, in : Gorgias 492a-d.
- Cf. Toillon 2019.
- Il est actuellement conservé au British Museum sous la cote BM 1101.1.
- Cf. Furtwängler 1883, tab. LI. L’ancien numéro d’inventaire des musées de Berlin pour cette coupe aujourd’hui perdue est F39993.
- Cf. Vernant & Vidal-Naquet 2001, 14.
- Cypr., Vnit. eccl., 7 : Hoc unitatis sacramentum, hoc uinculum concordiae inseparabiliter cohaerentis ostenditur quando in euangelio tunica Domini Iesu Christi non diuiditur omnino nec scinditur sed, sortientibus de ueste Christi, quis Christum potius indueret, integra uestis accipitur et incorrupta adque indiuisa tunica possidetur. […] Vnitatem ille portabat de superiore parte uenientem, id est de caelo et a Patre uenientem, quae ab accipiente ac possidente scindi omnino non poterat, sed totam semel et solidam firmitatem inseparabiliter obtinebat : possidere non potest indumentum Christi qui scindit et diuidit ecclesiam Christi (Cyprien 1972, 254, l. 163‑176).
- Alors même que revêtir le Christ est un idéal de la vie chrétienne, cf. par exemple Rm 13, 14.
- Cf. Carter 2000, 12.
- Sever., Creat., 6 : Ἔρραψε φύλλα συκῆς. Εἴθε ταύτην τὴν τέχνην ἔμαθον αἱρετικοί; Ἀδὰμ παραϐὰς ῥάπτειν ἔμαθεν· αἱρετικοὶ ἐκτραπέντες σχίζειν ἔμαθον. Ἀδὰμ παραϐὰς ἔρραψεν, ἵνα σκεπάσῃ τὸ ἄσχημον· αἱρετικοὶ ἀπιστήσαντες σχίζουσιν, ἵνα γυμνώσωσι τὰ ἅγια. Πολλάκις ἀκούομεν τὰ ἐπὶ τοῦ σταυροῦ, καὶ θαυμάζομεν ὅτι στρατιῶται ἔλαϐον τοῦ Χριστοῦ τὰ ἱμάτια, καὶ ἐμερίσαντο, καὶ εὐθέως ἡμῶν ἡ διάνοια λέγει·πολλὴ ἡ τοῦ θεοῦ μακροθυμία, μὴ κατελθεῖν κεραυνόν, μὴ κατελθεῖν ῥομφαίαν. Ἀλλ’ ὑϐρίζετο ὁ ἅγιος καὶ αἱ βέϐηλοι χεῖρες οὐκ ἐκόπησαν ; Θαυμάζεις ὅτι ἐτόλμησαν ἐκεῖνοι οἱ στρατιῶται μερίσασθαι τὰ ἱμάτια ; θαύμασον ὅτι οὗτοι διέρρηξαν τὸ ἱμάτιον τῆς Ἐκκλησίας. Οἱ στρατιῶται εἶδον τὸν χιτῶνα τοῦ Χριστοῦ ἄρραφον, ἐκ τῶν ἄνω ὑφαντὸν δι’ ὅλου, καὶ ἐφείσαντο τοῦ ἱματίου·αἱρετικοὶ δὲ τὴν ἐσθῆτα τοῦ Χριστοῦ, τὴν στολὴν τῆς Ἐκκλησίας ἔσχισαν, ἐμερίσαντο, κατέτεμον. (PG 56.493.7-24).
- Thdt., HE,1.4.3-6. trad. P. Canivet, in : Thédoret 2006, 157.
- Ath., Ep. Fest.,5.9 ; 6.15 ; 10.22. On peut aisément lire ces lettres dans leur récente traduction anglaise cf. Athanase 2022.
- Viteau 1897, 67.
- Devos 1965.
- Passio Petri Alexandrini : τῇ γὰρ νυκτὶ ταύτῃ πληρώσαντός μου κατὰ τὸ ἔθος τὴν σύναξιν, ὶσταμένου μου καὶ εὐχομένου, συνέϐη θεωρῆσαι παῖδα εἰσελθόντα τὴν θύραν τοῦ κελλίου τούτου, ὡς ἐτῶν δώδεκα, οὗ τὸ πρόσωπον φῶς ἔλαμπεν, ὡς πάντα τὸν οἶκον τοῦτον φωτισθῆναι. Ἦν δὲ φορών κολόϐιον λινοῦν, ἀπὸ δὲ τοῦ τραχήλου καὶ τοῦ στήθους ἔμπροσθεν ἕως κάτω τῶν ποδῶν διαρραγὲν εἰς δύο, καὶ ταῖς δυσὶ χερσὶν αὐτοῦ ἐπάνω τοῦ στήθους σφίγγοντα τὰ δύο τοὺ κολοϐίου ῥίγματα καὶ σκέποντα αὐτοῦ τὴν γύμνωσιν. Ὡς δὲ εἶδον αὐτὸν οὕτως, θροηθεὶς αἰφνιδίως τοῦ στόματός μου ἀνοιχθέντος κράξας φωνῇ μεγάλῃ εἶπον · Κύριε, τίς σου περιέσχισε τὸν χιτῶνα ; Ὁ δὲ ἀποκριθεὶς εἶπεν μοι · Ἄρειος περιέσχισέν με. Ἀλλὰ βλέπε μὴ δέξῃ αὐτὸν εἰς κοινωνίαν. (Devos 1965, 166).
- Devos 1965, 167. Le crime d’Arius à l’époque de la mort de Pierre (311) est seulement d’être partisan de Mélétios. La controverse arienne ne commence que vers 318-319. Les versions plus tardives notamment byzantines proposent une lecture plus arienne de cette déchirure et y lisent la séparation au sein de la divinité introduite par Arius cf. Millet 1930, 103.
- Pour voir des représentations, on consultera avec profit : Millet 1930 ; Koukiaris 2011 ; Cvetkovski 2012. On peut consulter en ligne les images du ménologe de Basile II : BAV, Vat. gr. 1613 (Xe) f. 205, [en ligne] https://digi.vatlib.it/view/MSS_Vat.gr.1613/0227.
- Pour lire le texte copte et sa traduction française, on se reportera à Hyvernat 1886, 267‑268. Quant à la version éthiopienne, on la lira in Raineri 2010, 600‑601.
- Cf. Wright 1871, vol. III p. 1042-1046.
- Bedjan, éd. 1893, 543‑561. Il utilise aussi le manuscrit Sachau 321 daté grâce à son colophon de 741 cf. Sachau 1899, vol. I, 94-101 et le BL Add. 14 650 de 875 d’après son colophon cf. Wright 1871, vol. III, 1103-1107.
- Le BL Add. 17 173 du VIIe s. cf. Wright 1871, vol. II, 726-729.
- Cf. Nau 1900.
- C’est le manuscrit 253 de l’église des quarante martyrs de Mardin. Les folios 2r-3r sont consultables en ligne sur le site de HMML.
- Cf. Dolabani et al. 1994, 606 et 608-611 pour une analyse du contenu du manuscrit.
- Dolabani et al. 1994, 611.
- À ceux déjà cités, il faut ajouter un manuscrit palimpseste de la British Library. Sur un manuscrit copte gratté, une main syriaque a copié notre texte au X-XIe s. On lit des portions du Martyre au folio 18r-v puis la suite au folio 10v-r cf. Wright 1871, vol. II, 837.
- Philoxen., Ad. Monac. (Philoxène de Mabboug 1963, 15‑16).
- C’est là sans doute une pièce à verser au dossier débattu sur la connaissance ou non du grec par Philoxène.
- Jo 7.20-21. Nous citons ici le texte de Jean Chrysostome dans ses Homélies sur Ozias 1.6 (cf. Chrysostome 1981, 76 et 78). La Septante au lieu de στολήν lit ψιλήν qui désigne plutôt un tapis oriental.
- Traduction de M. Brière et F. Graffin in Brière & Graffin, éd. 1974, 595-597.
- Ces versets du livre de Josué sont très rarement commentés par les premiers auteurs chrétiens. Origène dans ses Homélies sur Josué s’intéresse à la langue et pas à la robe. Il mentionne étrangement un vol de bracelets qui ne sont pas dans le texte biblique, est-ce que le traducteur latin aurait lu ψέλιον ? Cf. Or., InJo, 7.7. Chrysostome (cf. supra) et Grégoire de Nazianze (Or., 34.14) proposent des exégèses morales sur le vol à la divinité. Cyrille d’Alexandrie interprète la ψιλή comme un habit militaire (De Ad. cf. PG 68.365.42-46).
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- Isho’dad de Merv, Commentaire sur l’évangile de Jean 19.23, in : IšoʻDad de Merv 2019, 102 l. 3‑17 Traduction personnelle.
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