Sommaire
Ouverture
1 • Marie-Astrid Charlier et Florence Thérond,
Petit, mineur et marge : un flux culturel de la Belle Époque. Introduction
2 • Jean-Claude Yon,
Le petit et le mineur à la Belle Époque. Quelques pistes de réflexion
Partie 1 •
Pratiques et écritures « à côté »
3 • Julien Schuh,
Les avant-gardes fin-de-siècle comme écosystème : la culture « à côté »
4 • Olivier Bara,
Un « théâtre à côté » : le Cercle des Arts intimes (1880-1884)
5 • Marie-Astrid Charlier,
La scène des refusés. Le naturalisme au prisme du champ théâtral et de l’histoire culturelle
6 • Marthe Segrestin,
Les Quarts d’heure de Guiches et Lavedan : bluettes ou révolution ? La réponse de Strindberg
7 • Agnès Curel,
« À la lutte ! » Du boniment forain comme modèle littéraire en mineur :
l’exemple des parades des lutteurs, du champ de foire à Jean Lorrain
8 • Marianne Bouchardon,
Les marges de la critique dramatique dans les revues théâtrales de la Belle Époque
9 • Didier Plassard,
Quand le majeur devient mineur : marionnettes et drame religieux dans les cercles littéraires et artistiques de la fin du XIXe siècle
10 • Clément Dessy,
La traduction par les symbolistes : une pratique en mode mineur ?
Partie 2 •
Figures et groupes en marge
11 • Florence Thérond,
Peter Altenberg et le « petit art majeur »
12 • Paul Aron,
Les buissonnements du Gardénia
13 • Violaine François,
Petits genres et paroles vives : Jules Jouy, un transfuge exemplaire des petites scènes parisiennes de la fin du siècle
14 • Corinne François-Denève,
Jacques Lemaire, le faiseur de théâtre
15 • Agathe Giraud,
Le saltimbanque, petit artiste ou grand esprit ?
16 • Ariane Martinez,
Clownesse(s) fin de siècle : sur les traces d’actrices mineures devenues personnages mythiques
17 • Alix de Morant,
Le clown et l’enfant : lorsque le rire devient médecin
18 • Jade Pétrault,
Gustave Téraube, un élu local en quête de notoriété médiatique et littéraire
Partie 3 • Petits formats et jeux d’échelles
19 • Yoan Vérilhac,
Taille S des produits culturels fin-de-siècle : quelle reconfiguration des formats de fictions à la Belle Époque ?
20 • Leïla de Vicente,
« C’est une bien petite histoire, mais c’est de l’histoire ». Contes des marginaux dans les journaux (1906-1913)
21 • Evanghelia Stead,
Les petits Faust, une marge de revalorisation ?
22 • Nathalie Coutelet,
Quatre mains pour un acte : les pièces co-écrites par des femmes à la Belle Époque
23 • Sophie Courtade,
La Potiche et Napoléon ou le choc des dimensions sur le « petit » écran du Chat Noir
24 • Élisabeth Le Corre,
« Allô j’écoute » : le monologue téléphonique
25 • Eva Le Saux,
Du monde en miniature à la miniaturisation du monde : les figurants dans les œuvres des « petits » naturalistes (Alexis, Méténier)
26 • Corinne Saminadayar-Perrin,
Terrains à vendre au bord de la mer. Grand art, petits spectacles
27 • Philippe Marty,
Sonnéant. Jules Laforgue en petite forme
Bibliographie
Résumé •••
À l’heure où la critique littéraire et dramatique questionne le(s) canon(s) et tente de proposer une autre définition du fait littéraire et théâtral, en renonçant au tout autonome et autoréflexif et en s’appuyant pour cela sur le travail des historiennes et historiens, les manières plurielles d’écrire en petit et de jouer en mineur, au double sens de jeu théâtral et de jeu social, doivent être pensées comme une sorte de flux ou de cours d’eau de la fin du XIXe et du début du XXe où se croisent des écrivains, des journaux, des scènes, des formes et des formats, des modes de vie, bref, une véritable culture du petit, à la fois littéraire, scénique et médiatique. Penser la vie littéraire, théâtrale et médiatique de la Belle Époque par le prisme des pôles majeur/mineur, centre/marge, s’avère particulièrement fécond pour comprendre les postures auctoriales, les stratégies de carrière, la publicisation de soi et les productions littéraires et artistiques. L’un des enjeux de ce livre est ainsi d’interroger la fabrique de ces positions mineures et marginales, leurs dynamiques et leur rapport souvent ambigu à la reconnaissance et au succès. Parce que ces positions et pratiques n’ont de sens que comprises ensemble, du roman au théâtre, de la petite presse au cabaret, des poètes aux acteurs et actrices, les champs littéraire, dramatique et médiatique sont envisagés de concert, comme une forme d’hyper-champ culturel. Cet ouvrage est le premier à proposer une étude des écritures et formes mineures en les pensant comme une véritable culture qui traverse la Belle Époque à l’échelle européenne.
Abstract •••
At a time when literary and dramatic criticism is questioning the canon(s) and attempting to propose a different definition of the literary and theatrical, abandoning the autonomous and self-reflexive literature and relying for this on the work of historians, the plural ways of writing small and playing small, in the double sense of theatrical play and social play, should be thought of as a kind of flow or watercourse of the late nineteenth and early twentieth centuries, where writers, newspapers, stages, forms and formats, lifestyles – in short, a veritable culture of the small, at once literary, theatrical and media – intersect.
Thinking about literary, theatrical and media life in the Belle Époque through the prism of the major/minor and centre/margin poles is particularly fruitful for understanding auctorial postures, career strategies, self-publicisation and literary and artistic production. One of the challenges of this book is to examine the making of these minor and marginal positions, their dynamics and their often ambiguous relationship to recognition and success. Because these positions and practices only make sense when understood together, from the novel to the theatre, from the small press to cabaret, from poets to actors and actresses, the literary, dramatic and media fields are considered together, as a form of cultural hyper-field. This book is the first to offer a study of minor writings and forms, viewing them as a veritable culture that spanned the Belle Époque on a European scale.
Cet ouvrage a obtenu le soutien financier de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, des unités de recherche IRIEC et RiRRa21, et de l’Institut universitaire de France