Penser les réceptions de l’Antiquité dans le champ spécifique de l’art contemporain suppose de nous intéresser dans un premier temps aux artistes. En effet, leurs créations et leurs modi operandi font d’eux des passeurs : ils sélectionnent, prélèvent, transforment, et façonnent les œuvres. Témoins d’une époque en mutations, leurs créations s’apparentent alors à des testimonia qu’il s’agit d’analyser.
Trois chapitres composent cette partie consacrée aux artistes comme « récepteurs ». Nous essaierons tour à tour de répondre aux questions suivantes : Comment les artistes font-ils référence à l’Antiquité grecque et romaine ? Les quelques exemples cités précédemment montrent qu’ils sont nombreux à porter un intérêt pour les marbres antiques. Est-il possible de déterminer ceux qui rencontrent le plus de succès ? Comment les artistes les modifient-ils ? Et dans quelle visée ? Quelles sont leurs intentions ?
Les chapitres I (Le recensement de la matière antique) et II (La typologie des transformations) reposent sur les données quantitatives obtenues à partir de l’analyse du corpus. Le chapitre III (Les intentions des artistes) repose, bien davantage, sur les paroles d’artistes. Ces dernières peuvent être extraites de catalogues d’expositions même si, dans la mesure du possible, ce sont des mots inédits, recueillis lors d’entretiens, qui sont ici retranscrits.